Le recensement des bonnes pratiques pour la transition écologique dans la grande distribution alimentaire met en évidence des avancées positives dans la transformation du secteur, mais surtout une grande marge de progrès. Si quasiment tous les distributeurs mettent en place des actions pour le développement de filières agricoles durables, elles restent très limitées en termes de volume et de portée. Les approvisionnements sont de plus en plus responsables, mais rares sont les enseignes dont 100 % des matières premières critiques sont issues de monde de production durable pour l’ensemble des produits commercialisés. Le terme « critique » n’est pourtant pas anodin.
Des actions prometteuses en terme de transparence, comme la publication des chiffres de vente ou des volumes consommés sur ces mêmes matières premières (empreinte soja, palme, cacao, café…) ont également été identifiées. Le gaspillage alimentaire est un domaine où les enseignes ont bien progressé, notamment grâce à la réglementation en place.
Cependant, plusieurs leviers restent sous-utilisés. Les promotions et programmes de fidélité à destination des produits durables sont absents. La végétalisation de l’offre est plus que timide. Si des efforts sont faits sur la réduction des emballages, la consigne et le vrac restent anecdotiques. L’implication des équipes magasins dans la vente de produits durables est quasi inexistante, et la formation des collaborateurs aux enjeux de la transformation du secteur est loin d’être systématique. Pour finir, les produits de la mer semblent être le parent pauvre de la durabilité, peu d’enseignes ayant réussi à mettre en place des actions concrètes sur le sujet.
En résumé, les distributeurs ont un pouvoir énorme pour accélérer la transition vers une alimentation plus responsable. Adaptation de l’offre, soutien aux filières agroécologiques, choix d’approvisionnement et transparence sont des leviers bien plus puissants que la seule sensibilisation des consommateurs. Il est temps pour les enseignes de prendre les devants et d'accélérer leur transformation, en phase avec les attentes des consommateurs et les contraintes des agriculteurs.
Pour un réveil écologique, mars 2025