Que faire de plus ?

Pour être à la hauteur de l’urgence écologique, il est essentiel de nous mobiliser dans nos vies professionnelle et étudiante. Au-delà, il est également souhaitable de transformer nos comportements individuels. Les étudiants du supérieur et les jeunes diplômés font partie d’une frange de la population mondiale qui a à la fois l’impact environnemental le plus important et les leviers d’action les plus forts. La preuve : une poignée d’étudiants de grandes écoles a réussi à travers un simple texte à mobiliser 30 000 étudiants et à porter leur voix auprès d’une centaine de responsables économiques et politiques !

Ces actions individuelles ne sont pas suffisantes, mais ce sont des leviers importants pour accélérer la transition : nous vous expliquerons pourquoi dans cette rubrique.

Découvrez sur cette page des fiches repères pour s’informer et agir à l’échelle individuelle sur de nombreuses thématiques : alimentation, épargne, logement, mobilité, mode… les champs d’action ne manquent pas. Mais avant tout, il est important de faire un point sur les enjeux de la transition écologique : vous trouverez donc aussi une synthèse de ces enjeux .


Parcourir les fiches

L'alimentation

Jouons sur le contenu de notre assiette, notre manière de faire nos courses et de cuisiner pour diminuer notre empreinte carbone.

La mobilité

30% des émissions de gaz à effet de serre mondiales sont dues au secteur des transports: repensons notre mobilité au quotidien et dans les occasions exceptionnelles.

Le logement

Nous pouvons améliorer l’empreinte carbone de notre logement en jouant sur l’isolation thermique et en trouvant des solutions pour diminuer les quantités d’énergie utilisées par nos appareils électroménagers.

L'épargne

Replaçons le monde de la finance au coeur de l’économie réelle grâce à notre épargne et contribuons ainsi à financer la transition écologique.

Le numérique

Reconsidérons notre rapport au numérique donc les impacts environnementaux sont souvent méconnus et sous-estimés.

L'énergie

Pour lancer une transition énergétique effective au plus vite, prenons le temps d’en comprendre la complexité et l’interdépendance avec de nombreux autres secteurs.

La mode

L’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde après l’industrie pétrolière. Informons-nous sur les pratiques des marques que nous choisissons, trouvons des alternatives à l’achat et recyclons nos vêtements.

Les sciences humaines et comportementales

L’étude des comportements humains face aux défis environnementaux est un sujet émergent dont on comprend facilement l’importance, même si la littérature associée est encore parcellaire.

L'engagement collectif

La transition ne peut pas se limiter aux actions individuelles, il faut que tous les acteurs y participent. L’engagement collectif est essentiel pour les sensibiliser, les mobiliser et faire changer les choses.

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Les grands repères

L'échelle individuelle


Les actions individuelles sont insuffisantes...

La transition écologique demande un effort global, non seulement pour endiguer le dérèglement climatique mais également la destruction de la biodiversité et l’épuisement des ressources. En s’arrêtant par exemple sur le sujet du réchauffement climatique, l’objectif de 2°C des accords de Paris nécessite une baisse de 80% des émissions de CO2 de chaque Français d’ici 2050.

Si les efforts individuels semblent à priori insuffisants pour résoudre ces problèmes, couplés à l’action des Etats et des entreprises, ils n’en restent pas moins indispensables. Une récente étude du cabinet de conseil Carbone 4 met en lumière la responsabilité de chaque maillon de la chaîne (individus, entreprises, Etat) face au changement climatique. Elle montre ainsi que les investissements et changements “réalistes” de comportements représentent environ ¼ de l’effort total à réaliser, les ¾ restants reposant sur un effort de transformation systémique justifiant nos exigences vis-à-vis des entreprises et de l’Etat.

Carbone 4 - Faire sa part

… mais représentent un levier d'action non-négligeable

Toutefois, cette étude montre également que “l’impact de l’action individuelle n’est pas du tout négligeable – à condition de ne pas se cantonner à des actions symboliques et marginales”. Le scénario d’un engagement individuel “héroïque” couplé avec des investissements pertinents révèle que près de la moitié de la baisse des émissions nécessaires pourrait relever de l’action individuelle. Il implique toutefois des changements radicaux dans nos modes de vie.

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Moins de biens, plus de liens

Nos leviers d’action en tant que citoyens et consommateurs pour participer à l’effort global nous invitent donc à questionner de notre mode de vie à toutes les échelles (alimentation, mobilité, épargne, logement, mode, numérique…). L'association Avenir Climatique a mis en ligne un excellent outil pour identifier ses principaux postes d'émissions des gazs à effet de serre. Ce questionnement est un premier pas vers une réflexion plus générale sur ses aspirations. Tendre vers un mode de vie plus sobre n’implique pas nécessairement une régression et un renoncement au bien-être. Au contraire : réparer son vélo lors d’un atelier solidaire, rencontrer ses voisins en leur demandant un outil, autant d’occasions de créer du lien social et de réduire ses dépenses. Des exemples d’action à mettre en oeuvre sont listés ci-dessous. Elles invitent à donner corps à ce manifeste de deux façons : en s’informant et en agissant.

Comprendre les enjeux environnementaux


Les enjeux environnementaux globaux… notre génération en entend parler presque tous les jours : mais de quels enjeux parle-t-on ? À quoi sont-ils dus ?

Notre génération est née au sein d’une société mondialisée en pleine croissance exponentielle d’un ensemble de facteurs socio-économiques, comme l’extraction de matières premières (partie gauche du graphique). Nos activités impactent notre environnement, et c’est tout à fait naturel. Néanmoins, la croissance démographique couplée à un changement de mode de vie - plus particulièrement la société thermo-industrielle qui est apparue il y a 2 siècles - ont entraîné une dégradation elle aussi exponentielle de notre environnement (perte de biodiversité, émissions de gaz à effet de serre provoquant le réchauffement climatique etc.) (partie droite du graphique) et la raréfaction des ressources minérales et fossiles.

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Nous vivons dans un environnement aux ressources limitées. Par conséquent ces croissances extrêmement rapides ont entraîné un franchissement du seuil de régénération de nombreuses ressources renouvelables (animaux et végétaux notamment) dans les années 80. Nous érodons le capital naturel de notre planète depuis cette date-là, nous sur-exploitons sa biocapacité : notre empreinte écologique est supérieure à une planète.

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Plus spécifiquement, les chercheurs du Stockholm Resilience Centre ont identifié 9 limites planétaires à ne pas dépasser si l'humanité veut pouvoir vivre dans un écosystème sûr, c’est-à-dire éviter les modifications brutales et difficilement prévisibles de l'environnement planétaire (Rockström et coll., A safe operating space for humanity Nature (2009)). Au-delà de ces limites biophysiques, nous ne savons pas comment les écosystèmes se comportent. Pour quantifier ces limites, ces scientifiques ont évalué les conditions environnementales dans lesquelles l’humanité a prospéré ces 10 000 dernières années (période géologique nommée l’holocène).

De plus, pour certaines limites et phénomènes physiques, les impacts sur les écosystèmes peuvent atteindre des points de bascule (tipping points) et entraîner des bouleversements irréversibles.

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Pour découvrir le concept de limite planétaire en vidéo : TED Talks de Rockström

Parmi ces limites, 2 ont été dépassées : la perte de biodiversité (diversité génétique des espèces) et le dérèglement des flux biogéochimiques (du phosphore et de l’azote). Ce graphique n’affiche pas le changement climatique comme actuellement dépassé, puisque le réchauffement global observé est de +1°C, néanmoins l’article scientifique souligne qu’à cause de l’effet inertiel de l’effet de serre et des changements socio-économiques, autrement dit ce qui a déjà été émis et ce qui a été prévu d'émettre dans l’atmosphère, le seuil des 2°C de réchauffement global moyen sera dépassé.


Voici des liens pour approfondir quelques unes des limites planétaires (les mécanismes en jeu):

🌡️ Changement climatique


🌳 Perte de biodiversité


📉 Flux biogéochimiques déréglés (azote et phosphore)


Tous ces enjeux sont interdépendants, et certains secteurs d’activité sont particulièrement responsables des impacts pour chaque enjeu. L’Institut des Futurs Souhaitables a développé un outil pédagogique de qualité pour comprendre ce système complexe, explicitant les tensions entre activités et enjeux.

Les changements de modes de vie que nous parviendrons collectivement à réaliser à l’échelle mondiale, le capital naturel disponible, la pollution des écosystèmes, les conditions biophysiques, et le niveau de vie et la population influenceront de manière décisive le monde dans lequel nous vivrons. Cet enjeu majeur appelle à intégrer les savoirs des économistes, des ingénieurs, des climatologues et d’autres acteurs (politiques, industriels, associations...), pour modéliser de manière prospective l’avenir et l’évaluation des politiques de développement durable. Un exemple célèbre est le rapport Meadows "The limits to growth" (ou du Club de Rome) de 1976, qui a modélisé différentes trajectoires socio-économiques et écologiques que notre société pourrait suivre. Des trajectoires qui se confirment aujourd'hui ! Pour en savoir plus, voici Un documentaire qui interviewe les auteurs pour expliquer notamment la genèse du projet.


Pour résumer cette section, notre système et notre mode de vie actuels sont en train de provoquer des changements de conditions environnementales potentiellement irréversibles, mettant dangereusement en péril notre (sur)vie et celle de millions d'autres espèces. Il est plus que temps de nous engager collectivement, de revoir en profondeur nos modes de vie, afin d’enrayer ces changements environnementaux et de nous adapter à ceux déjà actés.

Les fiches repères

L'alimentation

Un des premiers leviers activables pour réduire son empreinte carbone et son impact sur la biodiversité est de bousculer un peu ses habitudes alimentaires : surconsommation de viande, d’aliments transformés et sur-emballés, qui ont parfois parcouru plus de kilomètres que nous... La réduction de la consommation de viande de zéro à trois fois par semaine, la consommation de davantage de produits bios, locaux, en vrac et de saison, voire la culture d’un potager en permaculture seraient déjà de belles avancées ! Quelques liens sont disponibles ici pour s’informer sur les différents impacts de l’alimentation, et pour aider à réaliser cette transition sans encombre.

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S'informer

Mieux manger, moins gaspiller, moins polluer : vers une alimentation plus saine, plus cohérente et plus respectueuse de l’environnement

Quelques chiffres sur la consommation de viande dans le monde

Manger local : caractéristiques et avantages des circuits courts

Quelques lectures pour une agriculture alternative :

  • Permaculture : Principes et pistes d'action pour un mode de vie soutenable, D. Holmgren.
  • La révolution d’un brin de paille - Une introduction à l’agriculture sauvage, M. Fukuoka.

S'engager

Consommer local, rencontrer des producteurs du coin pratiquant une agriculture raisonnée ou biologique, en allant au marché ou via différents réseaux (AMAP, magasins de producteurs, La ruche qui dit oui, Kelbongoo, Locavor…)

Cuisiner des fruits et légumes de saison

Acheter en vrac pour limiter les déchets de l’industrie agroalimentaire (démarche zéro déchets, racheter les invendus et convaincre les marchands autour de chez soi de rejoindre ce type de réseau, apporter ses propres contenants…)

Réduire la part de plats cuisinés/surgelés et de protéines animales, et profiter des économies réalisées pour augmenter la part de produits bio ET locaux dans son panier (recettes végétariennes)

Cultiver son propre potager.


La mobilité

Repenser notre mobilité est un enjeu majeur de la transition écologique, puisque 30% des émissions de gaz à effet de serre françaises sont dues au secteur du transport. Ce sujet concerne directement notre confort personnel, tant nos vacances (le tourisme est responsable de 8% des émissions mondiales, et l’avion représente en moyenne 4% de notre empreinte carbone) que nos déplacements quotidiens (14% de notre empreinte carbone sont imputables à la voiture).

Voici quelques pistes pour mieux cerner les enjeux de ce secteur et pour avancer vers un peu plus de sobriété.

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S'informer

Avantages comparatifs de la voiture, des transports en commun et du vélo (Qu’est-ce qu’on fait ?!)

Repenser nos façons de voyager (Qu’est-ce qu’on fait ?!)

Petit manuel d’autodéfense intellectuelle sur l’avion, le climat et la fiscalité en France (The Shift Project)

S'engager

Privilégier le train sur les longs trajets (-26 ans, pensez à la carte jeune ou à TGVmax), ou à défaut le bus ou le covoiturage (voir le comparatif des impacts carbone).

Privilégier les mobilités actives (marche et vélo). Il existe des aides financières à l’achat d’un vélo électrique pour les trajets du quotidien. A défaut, privilégier les mobilités partagées (transport en commun, covoiturage de courte distance, auto stop organisé…), et éviter de prendre l’avion ou la voiture. En dernier recours, penser à la compensation carbone.

Si vous devez vraiment acheter une nouvelle voiture, choisissez-la de manière responsable.

Il est également possible de mettre à disposition son véhicule pour maximiser son taux d’utilisation. Attention cependant, beaucoup de ces alternatives relevant de ce qu’on appelle “l’économie du partage” peuvent créer des “effets rebonds” qui rendent leur impact global sur les émissions de gaz à effet de serre incertain. Par exemple, avoir la possibilité de louer sa voiture lorsqu’on ne l’utilise pas peut encourager l’achat de nouveaux véhicules, avoir la possibilité de prendre des passagers pour réduire le coût de son trajet peut augmenter l’usage de la voiture, etc…


Le logement

Le logement est aujourd’hui un secteur très énergivore, par conséquent très émetteur de gaz à effet de serre : il contribue à 26% des émissions de carbone en France sur des scopes 1+2 (Carbone 4), et 60% de ces émissions sont liées au chauffage. Le logement peut s’avérer être une vraie “passoire énergétique”, car plus de 40% des logements français consomment plus de 230 kWh par m² soit plus de 200 euros par mois de facture énergétique ! Pour réduire l’impact environnemental de ce secteur, la rénovation thermique du parc immobilier existant et la construction de bâtiments neutres en carbone doivent être réalisées au plus vite. Pour y parvenir, l’investissement public est crucial et pertinent : les économies réalisées compensent les sommes investies en moins de 10 ans.

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S'informer

En savoir plus sur les problématiques de passoire thermique dans les logements et les pistes d’action

Comprendre l’Impact carbone du secteur du bâtiment et les marges de progression dans la stratégie nationale bas carbone

S'engager

Acheter/louer un appartement bien isolé thermiquement

  • Pour un propriétaire comme un locataire, faire un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pour connaître la consommation d’énergie de logement. Ce diagnostic servira de base pour demander des subventions de rénovation thermique.
  • Demander des subventions de rénovation, notamment via le dispositif étatique “coup de pouce isolation” permettant d’isoler vos combles à moindre coût (jusqu’à 1€ symbolique pour les foyers les plus modestes).
  • Construire ou rénover sa maison à moindre coût et avec des matériaux plus durables et locaux grâce à des associations comme Enerterre.

Appareils électroménagers

  • Partager les appareils électriques avec une utilisation ponctuelle (Mutum, smiile) ou initier un système de partage entre voisins.
  • Lors d’un achat, choisir des appareils électroménagers avec une étiquette-énergie élevée (A+++).
  • Privilégier des appareils avec une longue durée de vie et dont les pièces dysfonctionnelles peuvent être changées.

Adopter les bons gestes au quotidien

  • Réduire le chauffage de 1°C l’hiver : il est recommandé de ne chauffer qu’à 19° les pièces à vivre. Réduire le chauffage de 20° à 19° permet de conommer 7% de moins ! QQF, Mieux se chauffer
  • Privilégier l’usage des appareils électroménagers durant les heures creuses (22h-6h) et éviter de les utiliser pendant les heures de pics de consommation électrique (18h-22h, notamment en hiver)
  • Cette infographie de l’ADEME donne 40 gestes simples pour économiser l’eau et l’énergie

Vérifier l’origine de son électricité et investir dans des solutions résilientes d’autoconsommation proposée par de nombreux fournisseurs d’électricité (Enercoop, Ekwateur, EDF…)

Agir en faveur de la biodiversité en installant, sur le rebord de sa fenêtre ou son balcon, un nichoir, une jardinière de plantes, un abreuvoir… pour attirer une faune et une flore qui puisse s’abriter, se désaltérer, etc.

  • Par exemple à Paris, un ensemble d’initiatives existent et sont regroupées sur la plateforme Végétalisons Paris !

L'épargne

Pour espérer rester sous la barre des 2°C de réchauffement, 80 % de nos réserves d'énergies fossiles doivent rester dans le sol. Les banques ont un rôle central dans l'atteinte de ces objectifs en orientant leurs financements vers des énergies propres. Or, depuis la COP21 et la signature de l'Accord de Paris, leurs soutiens aux projets d'énergies fossiles ont augmenté. En tant qu’épargnant, on peut choisir de mieux placer son argent : financer des projets soutenables par son épargne plutôt que de laisser les banques l’utiliser ainsi.

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S'informer

Pour la plupart des étudiants, l’épargne s'arrête au livret A. Pour placer son argent de manière responsable on peut considérer les livret LDDS ( Livret de Développement Durable et Solidaire), mis à disposition par la plupart des banques. Depuis un an, tout argent rentré sur un livret de ce type est censé financer des projets durables.

A notre connaissance, il n’existe pas de reporting ni d’indicateurs robustes qui permettent de vérifier l’utilisation de nos placements. En réalité, l'absence de reporting rigoureux sur ce que l’on entend par projets “vert” ou “finançant la transition écologique”, est l’une des principales difficultés que l’on rencontre en cherchant à aligner ses choix d’épargne avec ses engagements environnementaux. A cela s’ajoute les difficultés des banques privées à s’approprier ce volet de l’épargne, accusant un retard vis à vis d’une demande grandissante. Seuls 28% des conseillers en gestion de patrimoine et des conseillers des banques privées évoquent spontanément les possibilités d'investissement responsable. En bref, aucune solution facile n'existe pour l’instant, il faut donc prendre l’initiative.

S'engager

Plusieurs pistes d’actions sont possibles :

  • Contacter son conseiller bancaire pour demander la création d’une offre sérieuse. Rendre la demande visible peut être un facteur de changement si ces demandes sont faites par un grand nombre de personnes.
  • Se tourner vers les offres alternatives: Certaines banques ont fait le pari de ne financer que des projets de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Si elles offrent moins de flexibilité que les banques classiques, avec un taux de rémunération symbolique, il s’agit indéniablement de l’option la plus sérieuse pour investir de manière responsable.
  • La Nef est une coopérative financière qui offre des solutions d’épargne et de crédit (pas de possibilité d’ouvrir un compte courant), orientées vers des projets solidaires, culturels, ou engagés sur le plan environnemental.
  • Le crédit Coopératif est une banque coopérative proposant l’ensemble des services bancaires classiques, et propose des options “éthiques et solidaires”.

Autres types d’action collectives:

  • Monter une Cigale avec des amis pour choisir où va mon argent.
  • Participer à un mouvement de désinvestissement en rejoignant ou en créant un groupe local.
  • Lancer une campagne Zéro fossile dans mon établissement.
  • Envoyer une lettre à ma banque afin de l’interpeller.
  • Sensibiliser et persuader les associations étudiantes à changer de banque.
  • Il existe un groupe de réflexion qui a pour but de lancer une dynamique étudiante contre les banques finançant les énergies fossiles. Si un BDE veut mettre fin à son partenariat, des étudiants travaillent déjà sur des alternatives pour des partenariats plus propres. Envoyez-nous un message et nous vous mettrons en contact.

Aller plus loin

Malgré l'urgence climatique, les banques continuent de financer l’énergie fossile. Cette infographie résume les politiques actuelles des grandes banques françaises.

Une comparaison des politiques des principales banques françaises sur 10 thèmes notamment celui du climat est rendue possible de manière claire et rapide sur le site Fair Finance France, à l'initiative des associations Amis de la Terre et Oxfam France. Ces deux associations relèvent comment, depuis les accords de Paris, les banques françaises continuent de financer massivement les énergies fossiles. "Sur 10 euros consacrés aux énergies, 7 euros vont à des énergies climaticides, contre seulement 2 euros aux énergies renouvelables. [...] malgré la reconnaissance par les Etats et les acteurs financiers de l’urgence à agir pour limiter la hausse de la température globale, ces soutiens ont augmenté de 7% entre 2016 et 2018"

Comment les banques françaises financent les énergies fossiles (Oxfam, novembre 2018).

Le rapport porte sur les opérations de financements et d’investissements de 6 banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Banques Populaires Caisse d’épargne, le Crédit-Mutuel CIC et la Banque Postale) en direction de 290 entreprises (et leurs filiales) et 89 projets d’énergies renouvelables.

Financer le chaos climatique - Les banques françaises addictes aux énergies fossiles (Les Amis de la Terre, Mars 2019)


Le numérique

Bien qu’étant un levier incontestable de développement économique et social et d’efficacité énergétique, les impacts environnementaux liés au numérique sont souvent sous-estimés. Il est responsable de 3,7% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et sa consommation énergétique augmente de 4% par an. La quantité d’énergie nécessaire pour stocker dans des serveurs la masse d’informations en circulation au niveau mondial est faramineuse. De plus, le numérique témoigne de l'effet rebond : les gains d'efficacité sont absorbés par l'augmentation exponentielle de la quantité d'informations échangées.

Il ne s’agit pas de bannir le numérique de nos modes de vie mais bien d’en avoir un usage raisonné et plus sobre. Le Shift Project parle de “sobriété numérique” comme consistant à “prioriser l’allocation des ressources en fonction des usages, afin de se conformer aux limites planétaires, tout en préservant les apports sociétaux les plus précieux des technologies numériques.”

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S'informer

Comprendre ce qu’est la pollution numérique :

  • Une infographie générale de Custommade pour une compréhension globale de l’impact environnemental du numérique.
  • Une autre étude du Shift Project pour mieux comprendre l’impact spécifique et massif de la vidéo en ligne (qui produit autant de GES au niveau mondial que l’Espagne…).
  • Jean-Marc Jancovici explique l’impact de la vidéo en ligne… en vidéo.
  • Une étude pour mieux comprendre l’empreinte métal de vos smartphones.
  • Un article mettant en garde contre l’arrivée de la 5G… nécessitant d’énormes quantités d’énergie.

S'engager

  • La vidéo est responsable de 80% des émissions liées à l’usage du numérique : réduire sa consommation de streaming (0,2g de CO2 par seconde), baisser la qualité de ses vidéos youtube, préférer d’autres outils pour écouter de la musique comme le téléchargement hors-ligne.
  • Opter pour un moteur de recherche alternatif (tout en gardant à l’esprit que ce n’est que de la compensation) comme ecosia (replante des arbres) ou lilo (soutient des associations).
  • Acheter de bons équipements conçus pour durer et allonger la durée de vie de tes équipements électroniques en les gardant longtemps. Acheter ou louer son téléphone et ordinateur reconditionné / le revendre ou le donner s’il fonctionne encore.
  • Pour envoyer des fichiers, préférez des liens vers du stockage temporaire (comme WeTransfer) aux pièces-jointes

La mode

On en parle peut-être moins que l’industrie alimentaire, mais l’industrie textile est très polluante : responsable de 3 à 10% des émissions de CO2 dans le monde, il s’agit de la deuxième industrie la plus polluante (après l’industrie pétrolière) !

Il faut 2000 litres d’eau pour fabriquer un jean. Pour mieux consommer, intéressons-nous aux enjeux liés à l’industrie de la mode et connaissons les sources et types de pollution.

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S'informer

S'engager

  • Choisir des marques et boutiques à privilégier en s’appuyant sur le “Défi détox” de Greenpeace , opter pour des marques éthiques sélectionnées par la plafeforme SloWeAre ou par L’Info Durable et apprendre à se repérer parmi les labels de la mode responsable
  • Louer ses vêtements plutôt que de les acheter
  • Sur les gestes à adopter, y-compris sur l’entretien des vêtements, lire “S’habiller (avec) éthique – guide pratique pour une garde-robe reses vêtements sponsable”, Collectif sous la direction de Redress - Pyramyd, 2017
  • Donner une nouvelle vie aux vêtements qu’on n’utilise plus, ici, ici, ou ici, et trouver des points de collecte de vêtements usagés sur La Fibre du Tri

L'énergie

Comme le secteur de la transformation d’énergie précède l’ensemble des autres secteurs d’activités de notre société, les changements ne pourront être majoritairement opérés que collectivement pour changer les sources énergétiques utilisées. Il est vital aujourd’hui de diminuer notre consommation tout en changeant ces sources énergétiques, afin d’atténuer le changement climatique, et se prémunir également d'éventuelles ruptures d'approvisionnement des énergies de stock. Des modèles de sobriétés énergétiques doivent prendre racine dans notre quotidien. Par ailleurs, pour lancer une transition énergétique effective au plus vite, la chose la plus utile à faire en tant que citoyen est de passer du temps à comprendre la complexité du problème car la transition énergétique dépend de nombreux autres secteurs.

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S'informer

Pour mieux cerner ce secteur d’activité : L’énergie durable - Pas que du vent ! de David JC MacKay

En complément, Jean Marc Jancovici, a donné des cours sur les enjeux et les ordres de grandeur de la transition énergétique.

En parallèle, un plan pour appréhender le sujet, avec des liens pour s’informer sur chaque partie:

Les sciences humaines

“Notre maison brûle [...] nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas”, a déclaré Jacques Chirac au sommet de Johannesburg en 2002. Nous avons connaissance des dégradations environnementales engendrées par nos activités, mais pourtant nous ne parvenons pas collectivement à mettre en place les changements de mode de vie nécessaires. Les sciences humaines et sociales s'intéressent depuis quelques décennies aux raisons pour lesquelles nous avons du mal à nous saisir de ces enjeux et à agir en conséquence. Il est difficile de faire le tour de ces sujets encore émergents. Nous allons nous borner à proposer quelques liens pour introduire ces problématiques.

Quelques sources assez générales sur ce thème :


🧠 La mémoire humaine n’est pas faite pour bien percevoir les changements dans l’environnement

De génération en génération, nous grandissons dans un monde où la nature est de plus en plus dégradée. Cela peut-il expliquer une certaine insensibilité à la destruction de la biodiversité et aux constats alarmants en matière de dérèglement climatique ?

Le Souci de nature de Cynthia Fleury (philosophe) et Anne-Caroline Prévot (écologue) reprend et étaye le concept “d’amnésie environnementale” de Peter Kahn (psychologue de l’environnement)


🌱 Notre mode de vie “hors sol” et la perception des changements environnementaux

Notre mode de vie, avec une urbanisation croissante, devient de plus en plus éloigné de la nature et des ressources qui autorisent notre survie. Cela nous déconnecte progressivement des écosystèmes naturels ou administrés par l’homme et qui nous sont pourtant nécessaires. De plus la délocalisation des lieux de productions/pollutions nous cache les réalités sous-jacentes à notre technologie. Ainsi notre capacité à voir les dégâts que nous provoquons est diminuée, d’autant plus que les dégradations de l’environnement sont progressives et avancent de manière imperceptible. Cela est quelque peu paradoxal puisque d’un côté nous mesurons une quantité de données toujours croissante sur l’évolution de notre environnement, de l’autre, cette évolution est détachée de notre expérience sensible.

Ce questionnement est une variation moderne du thème ancien de la dualité nature-culture. Certains auteurs modernes ont cherché à développer cette idée de l’éloignement de l’homme de la nature et de ses conséquences.

  • Galilée et les indiens d’Etienne Klein qui explore l’idée d’une autonomisation de l’homme par rapport à la nature


😰 Eco-anxiété et discours de collapsologie : la conscience de la possibilité d’un effondrement est-elle un frein à l’action ?

La recherche scientifique est très peu avancée sur ce sujet. L’ “éco-anxiété” a récemment été introduite dans la liste DSM-5 des maladies mentales par l’association des psychiatres américains. De nombreuses personnalités ont exprimé des points de vues sur le sujet.

  • Un article qui témoigne du phénomène d’éco-anxiété répandu surtout chez les jeunes
  • Le point de vue du psychiatre Christophe André sur la capacité du discours sur l’effondrement à pousser à l’action
  • Une tribune écrite par six chercheurs, dont Jean Jouzel et Gaël Giraud, dans laquelle ils refusent le discours collapsologiste


🔎 Eco-psychologie ou l’étude des relations entre l’Homme et son environnement

Issue des Etats-Unis, cette discipline utilise les outils de la psychologie pour analyser les liens entre l’Homme et l’environnement vivant au sens large. Elle tente plus particulièrement d’analyser les comportements humain à la lumière de la crise écologique et propose des solutions pour les changer. Le terme éco-psychologie a été inventé en 1992 par Theodore Roszak, dans son livre The Voice of the Earth sous-titré An Exploration of Ecopsychology. Ce sujet est encore émergent et ses contours sont encore mal définis.

L'engagement collectif

Lutter contre la crise écologique est une démarche collective. Tenons-nous informé des décisions de nos élus à ce sujet. N’hésitons pas à nous mobiliser au sein d’un groupe, d’une ONG, d’une association ou d’un parti politique, pour demander des changements systémiques. Approfondissons notre connaissance de la crise écologique, qui est un phénomène complexe, et apprenons quels sont les leviers dont nous disposons pour faire changer les choses.

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S'informer

Participer à l'effort général de sensibilisation: organiser des conférences, des projections-débats, des animations comme la fresque du climat.

S'engager

  • Rejoindre un groupe pour agir collectivement :

La plupart des mouvements sont jeunes, dynamiques, et preneurs de forces vives. Chacun peut trouver sa place dans un collectif en fonction de ses centres d’intérêts, de son temps libre et de ses affinités avec les autres membres du collectif.

  • Créer un nouveau groupe

Tu peux évidemment créer ton collectif/association/mouvement...un peu comme le Manifeste étudiant pour un réveil écologique a été créé l’an dernier ! Assure-toi que rien de similaire n’existe déjà et qu’il y aurait une vraie valeur ajoutée à le faire. Pour ça, on ne peut que te recommander d’en parler beaucoup autour de toi avant de foncer tête baissée ; les avis et les remarques de tes proches mais aussi de personnes d’autres cercles plus éloignés (pas forcément écolos convaincus) sont vraiment précieux pour avoir de bonnes idées.

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