Since the Manifesto's publication in September of 2018, we have had the opportunity to meet with many companies and discuss their environmental policies together. These exchanges have enabled us to gain a global understanding of their positioning in terms of ecological transition.
The timeline below gives an overview of the meetings we have had since September of 2018.
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To further convey the expectations of students and recent graduates, we sent a questionnaire to around 100 CEOs, in order to obtain more precise information on how they take environmental issues into account and to share their replies with the public. The questionnaire covers the « key questions you should ask » before choosing your employer. We mainly targeted larger companies, but many questions are suitable for interviewing SMEs. We will continue to publish the latest incoming responses on our website.
Companies' answers show first and foremost one thing, and it is significant: we, students or recent graduates, are taken seriously and our questions are legitimate.
We also know that these replies remain mere declarations, and that greenwashing is never far off. The replies should be read with a critical eye, and to manage this you should equip yourself with certain tools. On this page you will find an anti-greenwashing guide providing you the necessary toolkit.
These replies provide a good opportunity to test one's critical thinking skills and put the anti-greenwashing guide into practice. The replies have to be applied to their context, namely that companies are trying to convince an audience (us) of their commitments. Hence you should ask yourself: Do companies give satisfactory answers? Do they shy away from the questions being asked?
These answers are above all a guide to understanding the complex reality of what large companies do and don't do, based on concrete cases. However, this sample should not be considered as representative of all existing employers. Large companies find it easier to reply to this type of questionnaire. Thus, the idea is not to find that you will your ideal employer on this list. The latter may be an organization outside the sample we interviewed (e.g. SMEs, associations, local authorities, international organizations, etc.)
Some of the companies solicited have not (yet) replied to us : Accenture, Accor, Air France KLM, Airbus, Alstom, Altran Technologies, Amazon, Amundi, ArcelorMittal, Auchan, Bolloré, CFEB Sisley SAS, Capgemini, Cartier International SNC, Chanel, CMA CGM, Danone, Dassault Aviation, Deloitte, DS Smith, E.Leclerc, Eiffage, Essilor International, Ernst & Young, General Electrics, Google, Groupama, Havas, Heineken, Ipsen, JC Decaux, Lagardere, M6, Mazars, Nexans, Nuxe Groupe, Pernod Ricard, Rallye, RATP, Rémy Cointreau, Sanofi, Swiss Life, TechnipFMC, Transavia, Unibail-Rodamco-Westfield and Vicat !
As soon as they are willing to provide us with their answers, we will be happy to publish them.
Please note: some companies answered us only in French. The translation of their answers is therefore not available on our site, which presents them in their original language.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe ADP exploite, imagine et aménage des aéroports à travers le Monde. Il s'efforce de proposer aux passagers un accueil de qualité, et de leur offrir les meilleures conditions de sécurité, de sureté et de fluidité. Ainsi, le Groupe ADP contribue à mettre en relation des flux de voyageurs et de marchandises à travers la France et le monde, et le fait avec la triple volonté de s'inscrire dans un développement durable, d'associer les parties prenantes et de contribuer à dynamiser les territoires.
Alors que la demande de trafic aérien croît partout dans le monde, le groupe ADP veille à y répondre en intégrant l'urgence écologique à sa réflexion stratégique : nous n’imaginons plus gérer le Groupe sans cette dimension responsable. Notre projet d’entreprise, qui a toujours recherché l’équilibre entre croissance économique, attentes de la société et protection de l’environnement, selon les trois principes du développement durable, amplifie ses initiatives en la matière.
Nous avons entrepris un nombre important d'actions, décrites dans les réponses ci-dessous, qui vise à faire de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) une boussole de notre action au niveau national et un élément clé de notre différenciation sur le plan international.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous avons conçu une cartographie de l'ensemble de nos émissions carbone internes et externes. Engagés vers la neutralité carbone d'ici 2030 et vers zéro émission nette de CO2 d'ici 2050, avec des objectifs intermédiaires de baisse des émissions de CO2, nous avons mis en place un prix interne du carbone pour toutes nos décisions d'investissements : 20 euros/tonne à sa mise en place, 60 euros/tonne en 2019 et 100 euros/tonne en 2023.
L'objectif de baisse des émissions de CO2 fait l'objet d'une appropriation par l'ensemble des managers de processus opérationnels et par les prescripteurs en charge des décisions d'achat. A titre d'exemple, le prochain marché de renouvellement des véhicules utilitaires inclura des objectifs de technologies de verdissement.
L'impact des phases de chantier et de démantèlement sur les émissions de CO2 est également intégré à l'analyse environnementale conduite lors du développement de nos projets, en accord avec les exigences de la certification ISO 14001. En complément, nous préparons une charte des chantiers propres.
Les émissions de gaz à effet de serre hors CO2 sont marginales dans notre activité (moins de 5%).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
S'agissant des plateformes aéroportuaires parisiennes, nous avons pris l'engagement d'atteindre la neutralité carbone dès 2030 et zéro émission nette de CO2 d'ici 2050. La feuille de route pour atteindre ces objectifs, telle qu'elle a été fixée en 2018, s'articule autour de quatre axes :
Par ailleurs, nous prévoyons, dans la feuille de route 2021 – 2025 qui sera décidée en 2020, à titre d'exemples, de poursuivre la rénovation des éclairages et des installations de climatisation, ventilation et chauffage des plateformes aéroportuaires pour améliorer tant le confort des occupants et passagers que la performance énergétique, et d'électrifier et déployer des bornes de recharge électriques pour les véhicules côté ville et côté piste pour l’ensemble des parties prenantes.
Convaincus de l'importance de ce sujet, nous avons d'ores et déjà baissé nos émissions de gaz à effet de serre de 61% en valeur absolue entre 2009 et 2018.
S'agissant de l'ensemble des plateformes aéroportuaires du Groupe, 48% sont certifiées ACA (Airport Carbon Accreditation) et 12% ont déjà atteint la neutralité carbone (niveau ACA 3+).
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Disposant de plus de 6 600 hectares de territoires franciliens, nous sommes directement concernés par la protection de la biodiversité. Celle-ci, intégrée à la stratégie de l’entreprise, s’organise autour de trois axes :
Bien évidemment, tous les projets ayant des effets sur la biodiversité doivent d'abord chercher l'évitement, à défaut la réduction puis, en dernier recours, la compensation. Cette politique a des conséquences concrètes sur les opérations du Groupe : nous évitons les travaux en période de nidification des oiseaux, contournons une zone sur laquelle se trouve une plante particulière, etc.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Nous n'avons pas d'analyse intégrée sur l'ensemble de notre chaîne de valeur des pollutions globales liées à l'activité du secteur aéronautique. Néanmoins, nous agissons régulièrement avec nos partenaires pour engager des actions qui participent à la réduction de la pollution du secteur. Ainsi à titre d'exemple nous construisons des aires de dégivrage à Paris-Orly, où le dégivrage se fait aujourd'hui "à poste", pour notamment récupérer et traiter les effluents hivernaux utilisés pour traiter les avions.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[2] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nous encourageons tout d'abord une sobriété dans les déplacements vers nos plateformes :
Nous développons également une offre servicielle dans nos aéroports avec la création d'un musée dans le terminal 2 de Roissy, alternative au développement de l'offre commerciale.
Enfin, notre filiale ADP Ingénierie développe une offre de service dont la valeur réside dans la capacité à concevoir et à vendre à travers le monde un aéroport sobre environnementalement et énergétiquement; comme cela se fait pour les projets de nouvelles infrastructures à Paris (100% de nos bâtiments neufs disposent de certification environnementale). L'excellence environnementale et énergétique, créatrice de valeur, est un élément de différenciation entre ingénieries.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous ne suivons pas la consommation mondiale et les stocks disponibles de matériaux dont nous dépendons
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Nous intégrons le changement climatique à l'analyse des risques et au plan d'action subséquent. Cette analyse des risques et le plan d'action ne sont pas publiés.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Non
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Au travers de notre objectif de neutralité carbone en 2030 et de zéro émission nette en 2050, nous engageons dès aujourd'hui notre transformation pour être en phase avec les enjeux mondiaux du climat et de la biodiversité. Notre objectif est celui d'un développement durable qui, par conséquent, combine croissance économique, respect de l'environnement et attentes de la société, tel que décrit dans les objectifs de développement durable de l'ONU.
Nous avons par ailleurs avec les autres acteurs du secteur pris l'engagement d'une division par deux des émissions de CO2 du transport aérien en 2050 par rapport à 2005. Cet engagement suppose une forte évolution de l'aviation, et notamment des compagnies aériennes, qui sont nos premiers clients, et des constructeurs.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Si, pour mémoire, le transport aérien n'est pas intégré dans les Accords de Paris, il a pris volontairement l'engagement de diviser par deux ses émissions de CO2 à horizon 2050, ce qui est cohérent avec les engagements définis dans les Accords de Paris.
Nous travaillons donc avec les compagnies aériennes et les constructeurs pour mettre en œuvre la feuille de route correspondante, en prenant l'évolution des marchés en considération.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Nous avons instauré un prix interne du carbone pour toutes nos décisions d'investissements : 60 euros en 2019 et 100 euros en 2023. Notre objectif est ainsi que l'ensemble des fonctions opérationnelles du Groupe intègre dans leurs processus la préoccupation de réduire les émissions carbones.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Durant la période 2016-2020, 44 millions d'euros ont été labellisés "développement durable" par la direction d'ADP concernée, c'est-à-dire qu'ils sont quasi-exclusivement destinés à cet objectif. Il faut ajouter de investissements (certification environnementale pour les bâtiments, bornes de recharge dans les nouveaux parkings, compensations biodiversité, etc) qui ont été regroupés dans un "paquet vert" qui s'élève à 400 millions d'euros sur la période 2016-2018.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Pour le groupe ADP, les économies d'énergie contribuent à la baisse de nos charges et donc de la hausse de notre rentabilité. Pour renforcer cette régulation naturelle, nous avons mis en place plusieurs leviers :
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Tout au long de l’année, les salariés sont sensibilisés à la préservation de l’environnement ainsi qu’à la maîtrise de l’énergie. Ces informations sont partagées via des supports de communication interne, notamment le système de gestion électronique des documents, le journal interne Connexions et le site intranet du Groupe ADP. Depuis 2016, une formation au management de l’énergie est déployée et 200 salariés auront été formés d’ici à 2020. Des opérations spécifiques sont également déployées (distribution gratuite d’ampoules LED aux salariés, création et diffusion de films humoristiques pour la sensibilisation à la maîtrise de l’énergie, etc.).
Par ailleurs, les sujets liés à l'environnement et à la RSE sont fréquemment abordés en Comité exécutif (COMEX) et un comité RSE, qui traite notamment des thématiques environnementales, a été créé en 2019 au sein du conseil d'administration.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Le critère RSE constitue 10% de la part variable du PDG ("Définir et déployer les actions permettant de faire progresser l'engagement sociétal d'Aéroports de Paris pour ses différents volets : gouvernance, environnement, capital humain, achats - clients, sociétal.") et tous les cadres doivent avoir au moins un critère RSE pour l'attribution de leur part variable.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le sujet environnemental est porté à haut niveau au sein du comité exécutif puisqu'il est sous la responsabilité du Secrétaire général, directeur général adjoint du Groupe, Au sein du secrétariat général, la direction "Environnement, RSE et Territoires" est doté d'un pôle environnement et énergie d'une quinzaine de personnes.
Depuis le début de l'année 2019, sur 33 COMEX, les sujets climat et biodiversité ont été mis 9 fois à l'ordre du jour. Ils ont par ailleurs été abordés dans d'autre sujets sous l'angle des conséquences sur la biodiversité et le climat.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nous encourageons fortement nos collaborateurs à influer sur l'activité de l'entreprise et ses grandes orientations. Nous avons par exemple créé un "club de millenials", qui a choisi de travailler sur le sujet climatique. Certaines de leurs propositions ont été immédiatement mises en œuvre.
Par ailleurs, depuis 2015, les salariés qui désirent s’impliquer dans la préservation de l’environnement dans un cadre professionnel, peuvent s’engager dans la communauté des écosalariés : les collaborateurs peuvent souscrire à notre écocharte, recueil d’écogestes quotidiens. Ambassadeurs des bonnes pratiques environnementales dans l’entreprise, ces écosalariés définissent leurs actions au cours de réunions trimestrielles. Ils élaborent un plan d’actions annuel. 8 actions ont ainsi été engagées depuis 2015. A titre d'exemple, les capsules de café et de thé sont désormais revalorisées (plus de 4 390 kg valorisés en 2017 et 2018 au sein du bâtiment Askia à Paris-Orly et du siège social à Paris-Charles de Gaulle).
De la même façon, nous avons lancé en 2018 un challenge mondial, ouvert aux collaborateurs du Groupe mais aussi aux voyageurs, aux entreprises et aux étudiants, intitulé "Play Your Airport" et visant à inventer l'aéroport du futur, notamment autour de l'impact environnemental. Il a permis de faire émerger le " earthport", qui permettra dans les mois qui viennent de tester de nouveaux matériaux durables dans nos aérogares.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Notre politique Achats, signée en 2015 par le président-directeur général d’Aéroports de Paris et par nos principales filiales – ADP International, ADP Ingénierie et Hub One – recherche l’excellence économique, éthique, environnementale et sociale. Ainsi, nous procédons à une évaluation et à une introduction systématique des critères environnementaux et sociaux dans nos marchés (minimum 5% de la pondération). L'ensemble de nos fournisseurs et sous-traitants doivent respecter la Charte RSE fournisseurs d'ADP dont le respect peut à tout moment être audité.
En complément, le Groupe ADP identifie annuellement, parmi l'ensemble des marchés à venir, ceux pour lesquels l'environnement et/ou l'énergie sont des enjeux matériels. Pour ceux-ci (plus d'une centaine par an), des critères de performance environnementale / énergétique sont intégrés dans les consultations, et les grilles de notation technique intègrent explicitement cette performance, de sorte à en faire un élément de différenciation entre fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe ADP est en lien constant avec les pouvoirs publics, ce d'autant plus que l’État français est aujourd'hui notre principal actionnaire. Convaincus de l'importance de la transition écologique, nous essayons que puissent être pris compte des critères environnementaux dans l'agrément des assistants en escale et dans l'attribution de créneaux de vols, etc. Nous travaillons également avec le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire sur les modalités de la loi dite ELAN, portant sur la performance énergétique des bâtiments tertiaires, afin de fixer un objectif ambitieux de consommation énergétique pour un terminal aéroportuaire.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Air Liquide est un leader mondial des gaz, technologies et services pour l’industrie et la santé. Présent dans 80 pays avec environ 66 000 collaborateurs, le Groupe sert plus de 3,6 millions de clients et de patients. De par la nature de ses activités industrielles (désulfuration des carburants, oxycombustion, mutualisation des actifs...) et dans le domaine de la Santé, Air Liquide a toujours contribué à l’amélioration de l’environnement et de la société. Ainsi, l’ensemble des activités du Groupe se déploie de manière à contribuer aux grands enjeux environnementaux et sociétaux, comme par exemple le climat, la qualité de l’air et les maladies chroniques, qui sont également des facteurs de croissance pour Air Liquide.
La stratégie du Groupe s’inscrit donc dans le cadre plus large de sa démarche de Développement Durable et le programme stratégique NEOS comprend des objectifs de Développement Durable au même titre que financiers.
Voir modèle d’affaire pages 14 - 15 du Document de Référence
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Air Liquide analyse l’impact de ses activités en comptabilisant ses émissions selon 3 périmètres, appelés « scopes ». La comptabilisation est réalisée en CO2 équivalent, qui prend en compte tous les gaz à effet de serre émis par le groupe.
Le Scope 1 correspond aux émissions directes générées par l’ensemble des sources d’émissions possédées ou contrôlées par Air Liquide. Les 2 principales sources d’émissions directes pour Air Liquide sont :
Le Scope 1 comprend également le transport des produits jusqu’aux clients et patients (y compris quand ce transport est réalisé par des sous-traitants).
Le Scope 2 correspond à l’ensemble des émissions indirectes liées à l’énergie achetée à l’extérieur du Groupe. Ces émissions dépendent en partie des contenu carbone de l’électricité des pays où Air Liquide est présent. Dans ce domaine, le Groupe s’est engagé, dans le cadre de ses objectifs climat, à augmenter de plus de 70 % entre 2015 et 2025, la part d’achat d’électricité renouvelable alimentant ses unités de production avec des actions volontaires comme :
Les scopes 1 et 2 sont analysés par les branches d’activité mondiales ainsi que les opérations. Les résultats sont utilisés pour la réalisation des feuilles de routes opérationnelles entrant dans le cadre du déploiement de l’atteinte des objectifs climat du Groupe.
Les contrats majeurs signés par le Groupe avec ses clients ont en général une durée de 10 à 15 ans. Même si toute taxe est transférée contractuellement aux clients, il est important d’anticiper l’impact d’une telle taxe pour pérenniser l’activité de ces clients. C’est pourquoi pour tout nouveau projet d’investissement significatif, un prix du CO2 de 50€/tonne est utilisé afin d'anticiper l’impact possible d’une taxe et de collaborer avec les clients pour définir la solution technologique la plus viable dans ce contexte.
Enfin, le Scope 3 correspond aux autres émissions indirectes générées par exemple par les déplacements professionnels, ceux liés aux déplacements domicile-travail des collaborateurs et le cycle de vie des produits vendus. Dans le cadre de l’engagement d’Air Liquide aux Science-Based Targets (juillet 2019), des études sont en cours pour permettre d’analyser de manière plus détaillée le Scope 3 du Groupe.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le premier pas du Groupe Air Liquide pour atteindre la neutralité carbone en 2050, est la publication de ses objectifs climat à horizon 2025.
Dans le cadre d’une approche globale, Air Liquide présente les objectifs les plus ambitieux de son secteur.
Les engagements du Groupe visent ainsi non seulement à :
Le Groupe distingue ses impacts hors mécanismes de compensation.
Le modèle d’affaire d’Air Liquide repose sur l’externalisation des besoins de ses clients en gaz industriels et sur l’efficacité énergétique que cette externalisation est capable de générer. Dans une période de contrainte sur les émissions de gaz à effet de serre, la demande en externalisation va avoir tendance à croître ce qui génère automatiquement un transfert de ces émissions des clients vers Air Liquide. Dans ce contexte, ce sont donc les émissions d’Air Liquide et de ses clients qui doivent baisser. A titre d’exemple, en 2018, les émissions de CO2 d’Air Liquide étaient de 27,8 Mt, alors que les émissions évitées par le Groupe à ses clients étaient de de 15,5 Mt (grâce à des technologies moins émettrices de CO2 et à l’efficacité de ses opérations).
C’est ce qui a amené le Groupe à définir, dans un premier temps, un objectif en intensité, tout en ayant la volonté au travers l’engagement dans les Science-Based Target de s’assurer que cet objectif est compatible avec une trajectoire inférieure à 2°C ou le cas échéant,, à définir un nouvel objectif.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’impact des activités d’Air Liquide sur la biodiversité est limité car les unités de production sont situées généralement sur les sites de ses clients implantés dans des zones industrielles.
Air Liquide soutient néanmoins la préservation de la biodiversité via sa Fondation qui finance, dans le monde, des micro-initiatives de développement local et des projets de recherche scientifique sur la protection de l’environnement, en privilégiant ceux qui contribuent à préserver l’atmosphère de notre planète, notamment la qualité de l’air.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Les niveaux de rejets d’Air Liquide sont faibles.
Air Liquide analyse l’impact de ses activités en comptabilisant ses émissions sur l’ensemble de sa chaîne de valeur (cf question 2.A)
Air liquide intègre également dans son reporting le suivi des rejets dans l’air des composés volatils et des oxydes d’azote et de soufre.
Les rejets dans l’eau et dans le sol sont aussi suivis de près par le Groupe sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à 2 travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Les activités d’Air Liquide consistent à mutualiser des unités de production et des moyens logistiques entre plusieurs clients. Air Liquide valorise également les co-produits (azote, argon, gaz rares, vapeur, monoxyde de carbone, ...) de ses productions principales (oxygène et hydrogène). Air Liquide fournit des produits et des services technologiques permettant à ses clients de réduire leurs émissions de gaz polluant, de recycler des matériaux, de conserver les produits frais plus longtemps et de traiter les eaux usées.
Air Liquide s’associe avec ses clients pour mettre en place de nouvelles solutions permettant de réduire l’impact environnemental dans divers domaines d’activité :
Le Groupe développe également des offres bas-carbone.
Enfin, Air Liquide développe des offres de solutions appelées NexeliaTM qui constituent une gamme de solutions tout-en-un. Au delà de la fourniture de gaz de l’air, cette offre comprend des équipements d'application et le support des expert Air Liquide applicatifs dans le but de générer une efficacité maximum pour la production de nos clients.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Chez Air Liquide, 85 % des unités de productions sont des unités de séparation de gaz de l’air qui ne requièrent aucun métal rare et dont la matière première est l’air.
Le groupe mesure son empreinte en eau de manière précise depuis 2018. Un plan d’optimisation de la consommation en eau est en cours, en particulier pour les sites qui se trouvent dans les zones de stress hydrique.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Air Liquide a mis à jour son risque Environnement et Société en 2018 pour intégrer tous les risques induits par le changement climatique sur les activités du Groupe. Cette analyse de risque s’applique également à nos fournisseurs directs et nos sous-traitants, conformément au devoir de vigilance. (Voir le document de référence).
Sont ainsi évalués les risques suivants :
Les risques cités ci-dessus sont évalués d’un point de vue réglementaire, technologique, marchés et réputationnel. L’analyse de ces risques est publiée dans le Document de Référence du groupe, dans le chapitre Devoir de vigilance (chapitre 1).
Lorsque les opérations présentent un risque trop élevé, des actions correctives sont menées en fonction des spécificités géographiques ou de l’activité.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Ces enjeux ont déjà un impact sur la revue stratégique des actifs, en particulier ceux qui génèrent la quantité la plus significative de CO2 :
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe a annoncé son engagement en faveur du climat en publiant ses objectifs climats. Il s’agit d’une démarche globale qui visent à réduire l’empreinte carbone du Groupe, celle de ses clients et à contribuer à la mise en place d’une société bas-carbone en proposant des solutions de mobilité et de transport décarbonés (biogaz et hydrogène énergie). https://fr.media.airliquide.com/actualites/climat-air-liquide-annonce-un-objectif-de-reduction-de-30-de-son-intensite-carbone-entre-2015-et-2025-et-confirme-son-engagement-pour-une-croissance-bas-carbone-340f-1 ba6d.html
Par ailleurs, de nombreuses applications des gaz industriels et médicaux protègent l’environnement chez les clients et la vie chez les patients du Groupe. Ces applications représentent plus de 40 % du chiffre d’affaires du Groupe en 2018.
Enfin, en 2019, le Groupe s’est engagé dans les SBT et a comme en 2018 signé leFrench Business Climate Pledge.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
En 2018, Air Liquide a travaillé sur des scénarios "réalistes" à 2°C et en-dessous de 2°C pour son activité et celles des marchés principaux dans lesquels le Groupe opère (scénarios inspirés de ceux de l'Agence Internationale de l'Énergie) : acier, verre, chimie, raffinage, automobile ... Les résultats de l'étude ont été pris en compte pour l'élaboration des objectifs climats du Groupe. Air Liquide utilise également le scénario du Conseil de l’ Hydrogène publié en novembre 2017. L’étude porte sur le potentiel des applications de l’hydrogène dans l'industrie, l’énergie et la mobilité à moyen et long terme (2030 et 2050). Selon cette étude, l’hydrogène pourrait représenter un marché de 2500 milliards de dollars en 2050. Si Air Liquide n'atteint qu'une part de marché de 1 %, cela représente une augmentation des ventes de 25 milliards de $, soit un doublement de la taille du Groupe.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Pour tous ses grands projets, Air Liquide intègre un prix interne du carbone de 50 euros la tonne de CO2 dans son processus de décision d’investissement. Ce prix interne du carbone est une valeur qu’Air Liquide se fixe volontairement pour évaluer le coût économique des émissions de gaz à effet de serre. L’analyse des investissements avec ce prix interne de carbone permet de s’assurer de la robustesse et de la pérennité du projet client : pour les grands projets, les coûts potentiels associés à une éventuelle taxe sur les émissions de CO2 des actifs du Groupe sont reflétés sur le prix des gaz industriels et portés par le client. Cette analyse permet également de valider la pertinence et la viabilité de la solution d’investissement envisagée par Air Liquide et de proposer quand c’est possible des solutions technologiques bas-carbone.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le Groupe entend consacrer environ 100 millions d’euros de dépenses Innovation chaque année pour réduire son empreinte carbone ou celle de ses clients. Au-delà des dépenses Innovation, les paiements sur investissements cumulés depuis 2014 s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros dans le biométhane et dans la mobilité hydrogène, avec une forte accélération depuis 2018. Récemment le Groupe a investi entre autres :
● 150 M€ dans une unité de production d’hydrogène décarboné pour servir la mobilité propre en Californie
● 18 M€ pour une prise de participation dans la société canadienne Hydrogenics spécialisée dans la production d’hydrogène par électrolyse (technologie PEM “Proton Exchange Membrane”
● dans la plus grande unité de production PEM (20MW). Cette nouvelle unité de production réduira significativement l'intensité carbone, par rapport au procédé de production d’hydrogène traditionnel. L’émission de près de 27 000 tonnes de CO2 par an - ce qui équivaut aux émissions annuelles d’environ 10 000 voitures berlines - sera ainsi évitée.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le biométhane et l’hydrogène sont des nouveaux marchés d’Air Liquide qui contribuent à développer une croissance responsable dans une société bas-carbone. Ces marchés sont amenés à grandir et prendre une place non négligeable ces prochaines années.
A titre d’exemple, le biométhane représente un chiffre d’affaires de 100 M€ en 2018 et et on projette que les volumes seront multiplié par 6 en 2025. La transition écologique apporte donc une nouvelle façon d’évaluer les projets mais elle n’est pas un frein à la croissance du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Des formations sur l’environnement et le climat ont été mises en place au sein du Groupe et un e-learning sera prochainement proposé aux collaborateurs une fois par an.
L’ensemble des managers ont suivi cette année un séminaire de 3 jours sur le changement climatique et les risques et opportunités associés pour le Groupe.
Le Conseil d’Administration est régulièrement informé des évolutions règlementaires et de la performance d’Air Liquide dans le domaine. Un comité spécialisé, le comité Environnement et Société, comporte 3 membres du conseil d’administration et se réunit 3 fois par an.
Enfin, le comité exécutif dispose d’un membre dédié au développement durable.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
15 % de la rémunération variable des managers est liée à des critères de développement durable, comme par exemple la sécurité, la satisfaction clients, l’efficacité énergétique ou la mixité.
Enfin, les 370 premiers dirigeants du Groupe ont une part importante de leur rémunération variable obligatoirement liée à ces critères.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
David Meneses, Vice-Président Développement Durable du Groupe est rattaché à Guy Salzgeber, Directeur Général Adjoint et membre du Comité Exécutif du Groupe.
Guy Salzgeber, Directeur Général Adjoint, supervise les Branches d’Activités Mondiales Industriel Marchand et Hydrogène Énergie, ainsi que les Fonctions Globales et Corporates suivantes : Innovation, Propriété Intellectuelle, Digital & IT, Sécurité, Achats, Affaires Publiques et Internationales, et Développement Durable. Il supervise également l’activité Marchés Globaux & Technologies. Il valide la stratégie développement durable du Groupe.
David Meneses et Guy Salzgeber participe au CES (Comité Environnement et Société) avec des membres du conseils d’administration.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain...) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Suite à la communication des objectifs climats du Groupe en novembre 2018, la Direction Développement Durable a mis en place un programme interne pour promouvoir et mettre en avant les initiatives locales sur l’environnement. Un intranet, comprenant des modules éducatifs et informatif à été mis en ligne à destination de tous les collaborateurs du Groupe.
Des “climate ambassadors” participent à cette démarche. Leur rôle est multiple :
Les ambassadeurs sont libre de choisir et de mettre en oeuvre leur projet. Ils sont reconnus et valorisés au sein de Groupe.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Code de conduite fournisseurs du Groupe a pour objectif de promouvoir et faire respecter les pratiques relatives aux droits de l’Homme, à l’éthique, à la protection de l’environnement et de la sécurité.
Parmi les fournisseurs critiques d’Air Liquide, 1 200 présentent un risque RSE pour le Groupe. L’objectif est d’évaluer, avec le support d’EcoVadis leur performance RSE à l’horizon 2020. Des plans d’actions correctifs sont régulièrement mis en place pour ceux présentant un score insuffisant. En 2018, plus de 230 fournisseurs ont été évalués.
EcoVadis est la principale plateforme mondiale de notation de la performance sociale et environnementale des chaînes d’approvisionnement. Elle évalue les fournisseurs selon 3 critères : environnement, société, éthique. En avril 2018, Air Liquide a obtenu un prix décerné par EcoVadis dans la catégorie « Achats Responsables : Stakeholder Engagement ». Ce prix distingue des pratiques « best-in-class » et l’engagement pour établir des programmes d’achats durables.
Plusieurs actions sont en cours pour sensibiliser et former les acheteurs à la démarche d’Achats Responsables :
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe, au travers de sa participation à des associations telles que l’EPE et de l’AFEP, cherche à promouvoir et à accélérer la Transition Énergétique auprès des pouvoirs publics.
Air Liquide travaille avec les pouvoirs publics de chacun des pays où il est implanté de façon constructive et transparente, suivant des règles éthiques et en appliquant une neutralité politique pour permettre le la mise en place des conditions nécessaire au développement d’une société bas carbone.
Par ailleurs, Air Liquide est l’un des fondateurs avec Toyota du Conseil de l’Hydrogène. Lancé lors du Forum Économique Mondial de Davos, début 2017, ce Conseil est la première initiative mondiale du genre qui entend montrer que l’hydrogène compte parmi les solutions clés de la transition énergétique. Le groupe est composé maintenant de 60 membres dont des multinationales de premier rang : Air Liquide, Alstom, Anglo American, Audi, Ballard, BMW GROUP, Daimler, General Motors, Honda, Hyundai Motor, Kawasaki, Plastic Omnium, Royal Dutch Shell, Statoil, Total, et Toyota... Pour en savoir plus : www.hydrogencouncil.com.
L’étude « Hydrogen scaling up » réalisée par le Conseil de l’Hydrogène a révélé que, d’ici à 2050 :
Lors du G20 des 28 et 29 juin 2019, les chefs d'états réunis au Japon ont décidé d’accroître leur coopération pour faire émerger une filière mondiale de l’hydrogène. A cette occasion, Euisun Chung, vice-président exécutif de Hyundai Motor Group et co-président du conseil de l’hydrogène s’est adressé à tous les ministres de l’énergie du G20 pour en appeler à une action immédiate visant à garantir la durabilité de notre planète. Il a insisté sur le fait qu'il fallait bien plus que des mots et des rapports d’études pour faire avancer la transition vers une énergie propre et s’est dit convaincu qu’une « société fonctionnant à l‘hydrogène » constituait « la solution la plus viable » pour mener à bien cette transition énergétique. Soulignant le fait que d’ici 2050, l’hydrogène pourrait représenter près d’1/5ème de toute l'énergie consommée au niveau mondial, il a encouragé les leaders de tous les secteurs de l’industrie, au-delà même de ceux de l'énergie et des transports, à rejoindre le Conseil de l’Hydrogène, afin de démontrer tout le potentiel de l’hydrogène et sa capacité à répondre aux besoins énergétiques de la planète.
La Chine a déjà entamé ce virage et a engagé une réorientation massive de ses investissements vers l’hydrogène avec un objectif d’un million de véhicules en circulation en 2030. En avril 2019, Air Liquide s’est associé à une entreprise chinoise pour développer des stations de recharge dans tout le pays.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
Atos is an international leader in digital transformation with more than 110,000 employees in 73 countries and annual revenues of more than €11 billion.
Atos was the first CAC40 company to anchor its “raison d'être” or sense of purpose in its bylaws, thus marking the identity, vocation and deep essence of the company. The Annual General Meeting of Shareholders was held on April 30, 2019 under the chairmanship of Mr. Thierry Breton, Chairman and Chief Executive Officer, and in anticipation of the Shareholders' Agreement Act, approved by a very large majority the purpose proposed by the Board of Directors: “Atos’s mission is to help design the future of the information technology space. Its services and competences are underpinned by excellence in the advance of scientific and technological knowledge and research and in its commitment to learning and education. Across the world Atos enables its customers and all who live and work in the industry, to grow and prosper in a safe, secure and sustainable environment.”.
Atos' "raison d'être" clearly describes the company's utility for society as a whole and has been questioned at the Group's strategic level.
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines?
Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
Atos has set up a global carbon reporting system (accounting) allowing a detailed annual analysis of the impact of all its activities on the climate. All greenhouse gas emissions - not just CO2 - are known by country and type of activity and are regularly published.
The results are used in the company's operational processes and give rise to specific action plans aimed at gradually reducing the Group's greenhouse gas emissions.
Materiality, risk and impact analyses are also regularly updated to identify the Group's main challenges throughout its value chain. In concrete terms, the main impacts on the climate concern energy, travel and greenhouse gases. They are linked to data-centers, offices, business travel and the solutions and services offered by the Group. These impacts are considered by Atos as priority issues. They are considered by the Group and are at the heart of its Environmental Program.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
For several years and in 2019, Atos has been recognized by many major external players, such as the CDP (Carbon Disclosure Project), EcoVadis (Gold certification in 2019) or the DJSI (Dow Jones Sustainability Index - in which Atos obtained in 2019 the best assessment of the entire IT sector worldwide in terms of environmental responsibility), as one of the world leaders in the IT sector for the credibility and effectiveness of its actions to reduce its carbon emissions and mitigate the risks related to climate change.
Atos distinguishes its direct impacts from the compensation mechanisms. Over the period 2008-2015, Atos has reduced its carbon emissions by 50% (in absolute terms and in terms of intensity). Atos' new reduction targets for 2021-2050 have been officially recognized by the Science-Based Targets initiative (SBTi) as being in line with the global effort to contain temperature increases below 2°C.
The Environmental Program has been in place since 2008. Specific action plans, with the necessary resources, directly address the Group's main environmental challenges. They are mainly focused on energy, travel and carbon.
In addition to these reduction efforts, the Group offsets 100% of CO2e emissions from its offices, business travel and data-centers and thus offers its customers 100% carbon offset services ("carbon neutrality").
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
At Group level, during materiality and impact analyses carried out with external experts, the impacts of our main IT activities on biodiversity were not identified as direct or significant.
Nevertheless, the action plans implemented within the company's operational processes to reduce emissions, energy consumption and travel have a positive impact on all ecosystems.
In addition, the ISO 14001 environmental certification program covers all major Atos sites worldwide and decontamination kits are in place to prevent soil and biodiversity deterioration. In addition, a continuous optimization program of our sites and the development of flexibility at work minimizes the use of space.
At the sites, local preservation or compensation initiatives are regularly carried out: hives on rooftops; shelters for wild bees and insects; collaborative gardens; financial support for scientific research on fauna, flora, climate change and ocean conservation; awareness days; special zero waste days; collection of old telephones; bins dedicated to the recycling of cigarette butts; optimization of sorting, etc. The dissemination of ecological practices to all employees is aimed at both their daily lives as employees and their business expertise.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
Atos conducts analyses covering the entire value chain and identifies the global challenges, emissions and pollution related to its activities.
In offices and large data-centers certified ISO 14001, the volume of waste, e-waste, batteries, accumulators and accumulators is monitored in the same way as other environmental indicators. In 2018, at all ISO 14001 certified sites, approximately 448,000 kg of waste was collected and 100% was professionally disposed of.
In addition, some entities are concerned by more specific issues. This is the case, for example, for the Group's Big Data and Cybersecurity Division because of the products and servers it markets: comply with laws, regulations and best practices (REACH, RoHS, WEEE, ASHRAE, etc.); limit impacts through eco- design; pay attention to the origin of raw materials while minimizing their use; study the challenges of the circular economy and good practices; implement QSE practices in production sites; promote more ecological means of transport and freight to reduce the footprint of logistics, etc.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
Atos adopts a global sobriety approach that concerns both its own operations (offices, data-centers, travel, etc.) and its new offerings.
Over the years, many initiatives have been taken in terms of energy efficiency in data-centers or eco-design by the Group's product divisions. As an integral part of the marketing strategy, the promotion of sustainable technologies and solutions or "smart solutions" helps other sectors of activity to solve their own sustainable development challenges.
Some examples of "smart solutions": artificial intelligence to predict and model climate change and its associated impacts; cloud platforms to help governments and cities better manage urban development; automation solutions to support ecosystem services; digital solutions for integrating renewable energy into the grid; Big Data solutions for precision agriculture that uses less water and pesticides, or for permaculture, in cooperation with INRA Lyon; blockchain solutions to track food from producer to consumer; supercomputers to improve contributions to a low-carbon economy; learning solutions to foster innovation in sustainable development, or analysis of the energy consumption of the world's most popular mobile applications (in partnership with the start-up Greenspector).
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)?
Do you calculate your material and water footprint?
Since early 2013, the Group has initiated a consultation process with its main suppliers on the origin of the materials and raw materials they use. This process addresses conflict minerals and the potential risks they represent for the Division that produces the group's supercomputers. Atos considers that the specific issues set out above are adequately monitored. Their potential impacts are also marginal compared to the Group's overall activity.
In its external studies and communications, the Group regularly addresses topics related to sustainable development such as "the circular economy" (see in Atos Ascent 2022 ) or "the factory of tomorrow" capable of manufacturing products in an economical and responsible way by reducing the consumption of raw materials, water and energy. (see Atos Connexion , the French Atos Consulting newsletter).
In ISO 14001-certified office sites and data-centers, the volume of water is monitored in the same way as other environmental indicators.
In 2018, the total water consumption was estimated at 0.36 million m3 for 97.134 employees (compared to 0.37 million m3 for 96,168 employees in 2017).
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where?
Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
Atos welcomed the recommendations of the European Commission and the TCFD ( Task force on Climate-related Financial Disclosures ) to assess and anticipate the consequences of climate change (risks and opportunities), whether in terms of prevention, mitigation, adaptation or
transformation.
To assess the resilience of its activities, Atos considered different climate scenarios and analyzed and described what it perceives today as its 3 main risks and 3 main opportunities in its responses to the 2018 and 2019 CDP (Carbon Disclosure Project) questionnaires. This questionnaire is available on the CDP website .
The following dimensions were considered: main climate-related risk factors; type of risk; positioning of the risk factor in the value chain; specific description of the risk for the company; time horizon; probability; magnitude of impact; potential financial impact; impact on activities; management method and costs; level of consideration in the financial planning process.
Within the company, business continuity, transformation and adaptation plan already take into account the first foreseeable impacts of climate change.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
Reflections on taking climate and biodiversity issues into account in the strategic review of our assets are progressing within the framework of the work recommended by the European Commission and the TCFD (see question 4.A).
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
Atos' new reduction targets for 2021-2050 have been officially recognized by the Science-Based Targets initiative (SBTi) as being in line with the global effort to contain temperature increases below 2°C.
These emission reduction targets and associated action plans underpin internal transformations, but also in our IT sector, opportunities to develop new technological solutions for our customers to support them in their ecological transition.
Improving environmental performance leads to new working methods, improved internal processes, improved operational efficiency and savings. Atos' carbon offset hosting services enable its clients to significantly reduce their emissions. Atos innovates and offers new technologies and sustainable solutions that help its customers address their own environmental challenges.
At this stage, Atos' perception is that given its main geographical locations and activities, the potential risks (economic returns) will be more than offset by new opportunities.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Atos has carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the Paris Agreements with a temperature increase of around 2°C.
Atos has analyzed and described what it perceives today as its 3 main risks and 3 main opportunities in its responses to the 2018 and 2019 Carbon Disclosure Project (CDP) questionnaires. This questionnaire is available on the CDP website .
The following dimensions were considered: main climate-related risk factors; type of risk; positioning of the risk factor in the value chain; specific description of the risk for the company; time horizon; probability; magnitude of impact; potential financial impact; impact on activities; management method and costs; level of consideration in the financial planning process.
Market developments presented in detail include risks and opportunities related to supply disruptions, extreme weather events, changes in carbon tax levels, regulatory developments and changes in customer demand.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
The Group's continuous efforts to reduce its emissions, energy consumption and the impact of its travel are gradually improving its ability to operate in a low-carbon economy.
In addition, the introduction of a first level of internal carbon price based on the costs of offsetting 100% of our emissions helps to prepare the Group for the introduction of higher carbon taxes.
Regarding carbon taxes, impact assessments were carried out in 2017 and 2018. In 2018, based on a carbon price or social cost between EUR 56 and 79 (according to the Stern Review and meta surveys), the assessment of the impact of gross GHG emissions on Atos' economic profitability was between EUR 12.5 and 17.4 (between EUR 13 and 18.1 in 2017). In 2018, after offsetting 100% of its emissions, Atos' residual cost of net emissions was zero (between EUR 6.9 and 9.6 million in 2017). At the same time, thanks to its continuous effort to reduce its CO2 intensity, Atos has reduced its expenses (costs for the company) by between EUR 0.32 million and EUR 0.44 million.
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
Atos is committed to the fight against climate change through several initiatives:
These investments are not isolated, as the associated budgets are fully integrated into the operating costs of the Divisions, research centers or country entities. They are part of the normal functioning of their operations. Experience also shows us that the specific costs associated with the environment are most often offset by savings. This is the case, for example, for energy.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
The Group's strategy considers environmental challenges and the current ecological emergency. The carbon objectives published by the Group are part of its strategic development plan and are therefore as engaging for Atos as its financial objectives.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
Internally, specific training covers climate, resources and biodiversity topics. It is aimed at all audiences, including managers and the executive committee. It is deployed worldwide, is part of mandatory training courses, and aims to raise awareness of the issues and progress needed in emissions, energy, water, waste and travel. In 2019, specific training on the environment was organized for the members of the Corporate Social Responsibility (CSR) Committee of the Board of Directors.
Externally, and for shareholders, dedicated information and the Group's environmental policy are available on the Atos website (atos.net) and on the mini- site dedicated to corporate responsibility and sustainable development. The annual reports, Integrated Report and Registration Document distributed to shareholders at General Meetings provide a very detailed overview of our challenges, action plans and results.
In addition, Atos communicates widely and regularly internally and externally via its responses to external questionnaires, flyers, videos, reports, messages, blogs, position papers, websites, dedicated applications ( Atos Green app), press releases or information meetings.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
Atos' main environmental issues have been the focus of management's attention for many years and have resulted in specific action plans. In terms of financial incentives and compensation for top management and the Chairman and Chief Executive Officer:
A - Long-term incentive plans (Performance share plans granted annually since 2013) for 1% of the Group's top managers, including the CEO, include a corporate responsibility dimension (social and environmental) as a performance condition. The group must be part of the Dow Jones Sustainability Index (Europe or World) or obtain at least the level of "silver" recognition from EcoVadis.
In 2019 as in 2018, Atos was ranked number 1 in Corporate Social Responsibility (CSR) in the digital services sector by the Dow Jones Sustainability Index (DJSI World & Europe) and was awarded the "Gold" award by EcoVadis. https://atos.net/fr/2019/communiques-de-presse_2019_09_23/atos-a-nouveau-reconnu-leader-mondial-du-secteur-it-en-rse
B - The Balanced Score Card of the first managerial lines also includes 10% of corporate responsibility performance criteria and includes social and environmental parameters.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
The Senior Executive Vice-President, Head of Group Human Resources & CSR, Chief Digital & Transformation Office, a member of the Group's Executive Committee and reporting directly to the Group's Chairman and Chief Executive Officer, oversees the Group's entire Corporate Social Responsibility (CSR) Program.
He regularly presents to the Executive Committee the latest achievements in terms of environmental and social initiatives, planned objectives and results. The Group's carbon emission reduction targets are an integral part of the 2019-2021 Strategic Development Plan, and Atos' quarterly financial communication regularly incorporates the environmental strategy (see for example the communication of results for the first half of 2019).
In addition, in 2018, Atos' Board of Directors created a specific committee dedicated to CSR. In 2019, this committee has already met twice, and Atos environmental experts have been invited to cover these topics.
In addition to being addressed within the governance set up for the CSR Program, environmental issues are monitored within the Environmental Program by a Group Manager and a dedicated team. In addition, and within the operational and geographical entities, CSR managers are responsible for monitoring environmental issues at regional and local level.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
Atos regularly encourages its employees, at all levels, to be involved in supporting the company's activities and to participate in its main orientations. In terms of the environment, Atos has developed a digital application called "Atos Green" accessible to all its employees, in order to raise their awareness of Atos's environmental issues and promote eco-responsible individual and collective behavior.
The Group's collaborative tools enable employees to participate in communities dedicated to the environment and innovation.
In 2019, two new Hackathons (Event during which specialists meet for several days around a collaborative computer programming or digital creation project) have been organized. One in India on sustainability and the second in Europe to provide real demonstrations and solutions for the spring InnovAtos 2020.
Specific training is deployed worldwide to involve all employees and promote environmentally friendly behavior regarding carbon, energy, water, waste and travel. This training targets both their daily lives as employees, but also their professional expertise and as such addresses their capacity for innovation.
The Group's Expert Community and Scientific Community regularly work on these topics and publish their results: See Atos Ascent 2022 or Atos Connexion , (the Atos Consulting French newsletter).
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
The objective of Atos Purchasing Department is to subject its strategic suppliers to an evaluation of their CSR performance. The assessments are carried out by EcoVadis and cover four main themes: Environment, Labor Practices, Fair Trade Practices and Responsible Purchasing. Suppliers are invited to complete a detailed questionnaire on their commitment and must document their responses.
During the contract period, Atos requires an evaluation of less than 24 months. Suppliers with insufficient scores are encouraged to implement corrective action plans and must be reassessed 12 months later. If a supplier with a below-average score does not wish to cooperate with Atos to improve its performance, in most cases fewer or no contracts will be signed with it.
In addition, and as part of the ongoing work recommended by the European Commission and the TCFD (see question 4.A), a first specific analysis of our largest suppliers was conducted in early 2019 to more specifically assess their degree of maturity in terms of taking climate issues into account.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
Atos is a member of many professional organizations, working groups or think tanks to review, support and promote good technological and environmental practices.
Just recently, Atos made a commitment under the French Climate Pledge , which in August 2019 reminded the commitment taken by 99 French companies to "collectively change course by accelerating innovation and research and development through their investments in low-carbon solutions, in order to bring about a drastic reduction in global greenhouse gas emissions".
In its external studies and communications, Atos regularly addresses topics related to sustainable development such as the "circular economy" ( Atos Ascent 2022 ) or the "factory of tomorrow" to manufacture products in an economical and responsible way by reducing the consumption of raw materials, water and energy. ( Atos Connection ).
In 2019, the Atos IT Challenge awarded the Technical University of Berlin for Farmero, a sustainable agricultural application. This application helps farmers minimize the amount of fertilizer and pesticides they need by providing them with an accurate threat assessment for each field area. The team won 10,000 euros and each student had the opportunity to do an internship at Atos or work with the Group to develop their project.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
AXA a pour mission de protéger les biens et les personnes par ses activités d’assurance et d’épargne, proposées au grand public ainsi qu’aux entreprises, grâce notamment à son expertise des risques. Notre vocation est de donner les moyens de vivre une vie meilleure (« empower people to live a better live ») ainsi que le formule notre « purpose ». Vivre une vie meilleure implique aussi la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux, au sein de la société dans son ensemble.
C’est pourquoi AXA a mis en place dès 2002 une ambitieuse politique de responsabilité d’entreprise et intègre aujourd’hui pleinement l’urgence écologique dans sa réflexion stratégique. Dès 2015, nous avons notamment mis en place une stratégie Climat (désengagement du charbon, mise en place d’objectifs d’investissement vert) aujourd’hui considérée comme pionnière pour tout le secteur financier, et qui a eu un véritable effet d’entrainement pour l’ensemble des acteurs de l’assurance, de la banque et de la gestion d’actifs. En novembre 2019, une nouvelle étape a été annoncée afin d’accélérer encore davantage notre engagement dans ce domaine.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Processus de reporting environnemental
Depuis 2002, AXA a mis en place un processus de reporting environnemental et des politiques associées. Vous trouverez toutes ces informations dans le chapitre 7.3 de notre Rapport Annuel :
https://www.axa.com/fr/newsroom/publications/rapport-annuel-2018.
La gestion de notre empreinte environnementale est l’un des piliers de notre stratégie de responsabilité d’entreprise. Ce processus s’appuie sur un outil de reporting interne qui collecte des informations sur la consommation d’énergie, les déplacements professionnels, les flottes de véhicules appartenant à AXA et la consommation de papier, avec leurs émissions de CO2, ainsi que les déchets et l’eau. Le reporting environnemental d’AXA s’inscrit dans le cadre d’un système de management plus large qui inclut les contrôles internes, les processus et les progrès réalisés dans le déploiement des objectifs. Les données collectées et rapportées via le reporting sont validées localement par le Directeur Financier des entités. Par ailleurs, AXA réalise des audits au niveau du Groupe et des entités pour s’assurer de la qualité des données et mesurer l’efficacité des systèmes locaux de management environnemental.
Objectifs de performance
AXA est une industrie de service et, en tant que telle, l’empreinte environnementale est principalement liée au nombre de salariés employés dans nos locaux. L’objectif d’AXA pour la période 2012-2020 a été de réduire ses émissions de CO2 par équivalent temps plein (ETP) de 25 %. Cet objectif étant déjà atteint en 2019, AXA a développé de nouveaux objectifs pour la période 2018-2025 :
Notre objectif absolu d'émissions de CO2 représente une réduction de 17 % des émissions de CO2.
Ces objectifs de réduction des émissions de CO2 s'inscrivent dans la démarche promue par l'initiative " Science Based Targets ", à laquelle AXA a adhéré en 2015. Selon SBT, les objectifs adoptés par les entreprises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont considérés comme "scientifiques" s'ils sont conformes à ce que la science climatique la plus récente attend des entreprises pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Par ailleurs, le Groupe a décidé de s’approvisionner à 100 % en énergies renouvelables d’ici 2025 (sites de bureaux et data centers détenus par AXA), conformément à son engagement « RE100 » (RE100 est une coalition d’entreprises qui s’engagent à acheter 100 % de leur électricité à partir de sources renouvelables).
Résultats
Les émissions de CO2 (par employés) liées à l’énergie, au papier et aux déplacements professionnels (avion, train et voiture) sont mesurées et publiées chaque année. Ces émissions ont diminué de 14 % entre 2017 et 2018 et de 38 % entre 2012 et 2018 (notre objectif global de 2020 a donc été atteint plus tôt que prévu). 43 % des émissions de CO2 du Groupe sont liées à la consommation d’énergie, 35 % aux déplacements professionnels (avion et train), 15 % à la flotte de véhicules du Groupe et 7 % au papier.
Investissements
Au-delà de ces indicateurs d’empreinte « directe », AXA réalise une analyse sophistiquée de la « dynamique climatique » de ses investissements depuis 2014 :
Ces métriques innovantes, leur contexte et impact sur notre stratégie d’investissement sont détaillés dans notre Rapport Climat 2019 : https://www.axa.com/fr/newsroom/publications/rapport-climat-2019
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme décrit plus haut, notre objectif de réduction des émissions de CO2 sur notre périmètre « direct » pour la période 2018-225 est de 17 % en valeur absolue, soit une moyenne de 3.5% / an sur cette période.
Cependant, en tant que société de services financiers, nous estimons que notre impact porte également sur notre activité business. C’est pourquoi le 27 Novembre 2019, AXA a annoncé s’être doté d’un objectif d’alignement de ses investissements avec l’Accord de Paris, et ainsi adopté un engagement à contenir le « potentiel de réchauffement climatique » de ses investissements en deçà de +1.5°C d’ici 2050, ce faisant visant la neutralité carbone.
En effet, l’Accord de Paris invite tous les acteurs économiques à « réorienter les flux financiers », conformément à l’objectif +1,5°C. Nous avons testé ce concept de « température d’investissement » lors de notre Rapport sur le climat de 2019, et notre ambition est à présent de contenir le « potentiel de réchauffement » de nos investissements à moins de 1,5°C d’ici 2050. Nous estimons que ce concept nous permet d’illustrer les dynamiques climatiques de nos investissements dans une perspective de long terme.
Nos modélisations actuelles démontrent que nos investissements possèdent un potentiel de réchauffement de 3,3°C. Bien que ce chiffre soit bien en dessous de notre référence du marché de 3,7°C, nous sommes encore loin de 1,5°C, ce qui prouve que la plupart des investisseurs exercent leurs activités dans un environnement commercial non-aligné sur Paris, et où les stratégies d'investissement classiques ne peuvent déboucher que sur un réchauffement supérieur à 1,5°C. Nous restons donc soumis à une économie mondiale encore très émettrice de CO2.
C'est pour cette raison que nous prenons cet engagement en espérant que les gouvernements et les entreprises industrielles tiendront leurs propres engagements. Nous avons également décidé de rejoindre et de soutenir la « Net Zero Asset Owner Alliance » récemment créée, dans le cadre de laquelle nous contribuerons au développement de moyens de mesure et de méthodologies.
En outre, nous nous sommes engagés sur une sortie totale de l’industrie du charbon, avec les seuils les plus exigeants de notre secteur : https://www.axa.com/fr/magazine/story/axa-s-engage-a-eliminer-progressivement-le-charbon
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La disparition de plus en plus rapide des espèces représente un danger pour les services écosystémiques et une menace pour l’itégrité humaine. La disparition potentielle des services écologiques fondamentaux met en péril non seulement la population, mais aussi les activités qui en dépendent.
Nous considérons le défi de la biodiversité comme une extension naturelle de nos efforts en faveur du climat. En effet, le changement climatique aggrave considérablement la destruction des écosystèmes dans le monde entier, en raison notamment des contraintes liées à la sécheresse, à l’acidification des océans ou à des catastrophes naturelles de plus en plus violentes.
C’est pourquoi nous avons décidé d’étudier l’impact de la destruction de la biodiversité sur la société, afin de déterminer nos moyens d’action en tant qu’assureur et en tant qu’investisseur.
AXA – WWF : « Into the Wild »
Le Groupe AXA, en collaboration avec le WWF, a développé des recommandations dans le rapport « Into the Wild » publié en Mai 2019 lors du G7 Environnement : https://www.axa.com/fr/newsroom/actualites/comment-accompagner-la-transition-vers-la-protection-de-la-biodiversite. Ces recommandations démontrent que la destruction de la biodiversité peut être enrayée par les investisseurs grâce à de nouvelles formes de collaborations public-privé.
Ce rapport vise à sensibiliser le public à la destruction de la biodiversité et à ses impacts économiques et financiers. Il contient plusieurs recommandations, notamment le lancement d’une vaste coalition visant à protéger la biodiversité. Le rôle des institutions financières est essentiel en matière de sensibilisation et de prise de décision en faveur de la biodiversité ; mais pour parvenir à un changement significatif, il faudra cependant constituer une alliance élargie regroupant l’ensemble des acteurs qui font à la fois partie du problème et de la solution. Ce groupe de travail aura pour but d’ouvrir le dialogue entre les secteurs public et privé, y compris les décideurs, dans l’objectif de promouvoir des engagements intersectoriels et transfrontaliers.
Le rapport préconise également de demander aux agences de notation extra-financière de s'assurer de l'inclusion des enjeux de biodiversité dans le cadre de leur analyse ESG et de leurs méthodologies d'évaluation. Il est également proposé aux gouvernements de créer des labels pour des produits financier avec un impact positif sur la biodiversité.
L’ambition d’AXA au-delà de ce nouveau rapport
Au-delà de ces futures actions, AXA s’engage d’ores et déjà en faveur de la biodiversité, à travers la recherche, l’action et la protection.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Notre politique environnementale est décrite dans la réponse A. Nous attirons l’attention du lecteur sur la faible empreinte environnementale « directe » du Groupe en matière de « pollutions globales ». Les enjeux liés au climat et à la biodiversité sont décrits plus haut.
Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Diverses démarches sont développés au sein d’ AXA et dans différents pays où le Groupe est présent. A titre d’exemple principal, AXA France a lancé en 2015 la démarche Assurance citoyenne pour intégrer systématiquement des critères RSE dans ses offres d’assurance. Concrètement, c’est un référentiel qui s’appuie sur 4 engagements et qui s’applique à tous les produits (pour les particuliers, les professionnels et les entreprises de toutes tailles) : la confiance, la prévention, l’environnement et la solidarité.
Les enjeux environnementaux sont intégrés au développement de nos offres dans une démarche de sobriété réfléchie. Pour les particuliers, nous proposons par exemple, à nos assurés dont le véhicule a été accidenté d’opter pour le remplacement des pièces endommagées par des pièces d’occasion. L’option Energie verte protège par ailleurs les propriétaires d’équipement en énergies renouvelables si ces équipements écologiques deviennent inutilisables suite à un sinistre, un chèque vert pouvant aller jusqu’à 2 000 € leur est remis. Cela permet ainsi de compenser le prix de la location d’un appareil de chauffage de substitution ou alors, de limiter la perte financière liée à la non-revente de l’excédent d’énergie.
Pour les entreprises, avec l’option Garantie verte en cas de sinistre, nous participons au financement d’investissements ayant pour objectif de réduire l’émission de gaz à effet de serre des locaux sinistrés (isolation thermique, chauffage favorisant les énergies renouvelables, panneaux photovoltaïques...). Le financement peut aller jusqu’à 10% du montant de l’indemnité avec un maximum de 100 000 €.
Ces initiatives sont mises en avant auprès de nos clients dans le cadre de la stratégie marketing des offres afin d’informer et de sensibiliser nos clients (affichage sur les brochures commerciales, sur le site web, etc.).
Le site de crowdsourcing monassurancecitoyenne.com permet en outre de dialoguer en direct avec les internautes et de co-créer des offres d’assurance plus responsables.
E. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L’activité d’AXA n’est pas dépendante de ces stocks de matières premières. Cependant AXA mesure et réduit sa consommation d’eau et de papier, tel que décrit dans notre rapport annuel au chapitre 7.3.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les aléas naturels créent des risques volatils. L'exposition d'AXA aux catastrophes naturelles, au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité dépend de divers facteurs et est souvent plus prononcée dans certaines zones géographiques, y compris les grands centres urbains, avec une forte concentration de clients, d'employés et d'employés et/ou des biens et actifs assurés.
Nous modélisons ces risques en utilisant des données sur l'exposition et les sinistres, combinée à des données climatologiques de pointe. Ces menaces sont ensuite atténuées conformément à la politique de gestion des risques en respectant des niveaux prédéfinis "d’appétit pour le risque", de la part de tiers. Cela en utilisant les techniques de réassurance et autres techniques d'atténuation des risques, notamment le transfert des risques vers le marché du capital.
En outre, AXA étudie aussi le "coût du climat" pour ses investissements. Cette analyse est détaillée dans notre Rapport Climat 2019 (https://www.axa.com/fr/newsroom/publications/rapport-climat-2019). Cette métrique s’appuie notamment sur
Ces coûts et opportunités combinés sont ensuite traduits en un indicateur de "coût du climat". Notre analyse exploratoire montre que, globalement, les sociétés dans lesquelles nous investissons peuvent perdre 4,61 % de leurs revenus totaux en coûts de transition et 4,42 % de leurs revenus en coûts physiques, mais ceci est partiellement compensé par des revenus verts équivalents à 4,40 % du revenu total, grâce aux résultats dérivés des investissements en brevets verts prospectifs. Selon cette méthodologie, le "coût net du climat" d'AXA apparaît limité à une réduction de 4,63 % du chiffre d'affaires des sociétés dans lesquelles nous investissons. Voir notre Rapport Climat 2019.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Comme mentionné ci-dessus, AXA a mené en 2019 une revue stratégique de son portefeuille d'investissements en matière de risque climatique qui a abouti de notre nouvelle stratégie qui a été annonce le 27 novembre, en particulier un engagement d’un objectif d’alignement de ses investissements avec l’Accord de Paris, et ainsi un engagement à contenir le « potentiel de réchauffement climatique » de nos investissements en deçà de +1.5°C d’ici 2050. Par ailleurs, dès 2015, AXA a procédé à certaines réallocations d’actifs liés à ses désinvestissements du secteur du charbon et des sables bitumineux, ainsi qu’en poursuivant un objectif d’investissements « verts » ambitieux.
En ce qui concerne la biodiversité, nous continuons de travailler avec le WWF et d'autres acteurs de l'industrie financière afin d'élaborer des mesures spécifiques à la perte de biodiversité. L'objectif de ce travail est de pouvoir à terme utiliser ces indicateurs pour mener une analyse stratégique de notre portefeuille d'investissements.
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
AXA est pleinement mobilisé sur ces enjeux (voir sections précédentes) et démontre son engagement dans les transformations nécessaires. En se désengageant des secteurs du charbon et des sables bitumineux, notamment en arrêtant de fournir des couvertures assurantielles, le groupe s’est coupé de sources de revenus liés à ces contrats et cette catégorie de clients.
Mais au dela de cette exemplarité nécessaire à la prise de conscience, notre conviction est qu’il faut aujourd’hui trouver les nouveaux modèles économiques qui nous permettront de concilier transition écologique, acceptabilité sociale et performance sur le long terme. Nos récentes annonces en novembre dernier, autour de la nouvelle étape de notre stratégie Climat, vont dans ce sens.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est-à-dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
L’élaboration par AXA d’un cadre global visant à aligner ses investissements sur l’Accord de Paris, en maintenant le “potentiel de réchauffement” à +1,5°C d’ici 2050, constitue une des pierres angulaires de notre stratégie climat. Voir réponse B et ici.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
AXA n’a pas recours à un prix du carbone en interne. Cependant, AXA étudie le "coût du climat" pour ses investissements, tel que décrit plus haut et dans notre rapport Climat 2019 (voir p. 18-19).
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
L’environnement et le changement climatique font partie des 3 piliers stratégiques de la responsabilité d’entreprise du groupe AXA. En 2018, l’entreprise a notamment consacré plus de 3,5 millions d’euros de son budget de mécénat à cette thématique en finançant des travaux de recherche via le fonds AXA pour la Recherche, un partenariat majeur avec l’ONG CARE (sur le programme « Where the rain falls » pour aider les populations vulnérables à mieux se préparer face aux risques climatiques) mais aussi en soutenant aussi divers projets locaux comme le Forum de la Mer au Maroc qui a permis à 3 500 enfants d’être sensibilisés aux problèmes environnementaux…
En 2019, le Groupe a souhaité renforcer encore cet engagement en nouant un partenariat de 3 ans avec WWF. Ce partenariat porte notamment sur la création et la mise en œuvre d’un ambitieux réseau d'Aires Marines Protégées (AMP) en Nouvelle-Calédonie ainsi qu’un projet de reforestation afin de préserver la résilience à long terme d'un bassin fluvial prioritaire au Mexique.
A noter qu’au-delà de ces budgets de mécénat, nous avons également annoncé le lancement d’un fonds à impact de 200 M€ dédiés au Climat et à la Biodiversité, ainsi qu’une nouvelle target d’investissement verts dans la transition énergétique de 24Mds€ d’ici 2023. (Déjà mentionnés dans les sections précédentes et décrits dans les documents accessibles via les liens).
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le métier d’assurance est d’analyser et anticiper les risques sur le court, moyen et long terme. De par notre métier et notre expertise, nous inscrivons par essence nos décisions dans une approche de durabilité. La gouvernance décrite dans la section 3.C nous permet de tenir compte des notions de performance nécessaire à notre activité et notre raison d’être en tant qu’entreprise de service (remboursement des sinistres de nos clients, placement de leur épargne) tout en intégrant les enjeux sociaux et environnementaux. Les différentes initiatives décrites dans les précédentes sections en sont l’illustration.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
De nombreuses actions de sensibilisation sont menée au sein du groupe. En France notamment, l’acculturation des collaborateurs AXA France aux enjeux RSE repose sur la volonté de permettre à chacun d’incarner au quotidien ses convictions et engagements, grâce à de la formation/sensibilisation adaptée aux spécificités des métiers et intégrée aux étapes de vie de l’entreprise du collaborateur (recrutement, cadres etc.). Cela se passe dès l’intégration de nos collaborateurs dans l’entreprise dans les dispositifs d’onboarding. Mais aussi par la mise à disposition de ressources pédagogiques internes dans l’espace de formation et via des communications récurrentes (articles, infographies, affichages, vidéos, etc) et des évènements liés (Semaine de la responsabilité d’entreprise fin juin de chaque année, semaine du Climat novembre 2019, 3 jours/3 risques chaque année, etc). Ou encore par des ressources pédagogiques externes avec des intervenants lors de conférences, des ateliers Fresque du climat (plus de 100 collaborateurs déjà sensibilisés au cours du dernier trimestre 2019), des expositions de collaborateurs artistes de l’association Talents en mouvement (sculptures d’objets en matériaux recyclés, photos sur la biodiversité), des rencontres associatives sur ces thématiques avec l’association AXA Atout Cœur (chantiers nature avec l’ONF, ateliers Do It Yourself, récupération et valorisation de vieux jouets, etc…). Même lors de kids day pour les enfants de nos collaborateurs, nous organisons des ateliers de sensibilisation sur les risques climatiques, la sensibilisation au plus jeune âge.
Au niveau de l’ensemble du Groupe, en 2019, AXA a lancé un « e-learning » sur l'Investissement Responsable. Cette formation est proposée à tous les collaborateurs d'AXA et est obligatoire pour les salariés travaillant dans la fonction investissement du Groupe AXA. Elle a pour objectif à la fois de sensibiliser les collaborateurs d'AXA aux concepts clés d’investissement responsable, et de leur permettre de les aborder dans un contexte professionnel.
Des présentations dédiées aux actionnaires sur le Climat et l’environnement sont également effectuées au moins une fois par an.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les résultats du questionnaire DJSI (Dow Jones Sustainability Index) dont un des principaux axes est lié à l’environnement (stratégie climat, éco-efficacité opérationnelle et reporting environmental) impactent les actions de performance des ~ top 7 500 managers du groupe.
Ainsi depuis 2016, notre classement au DJSI est utilisé à hauteur de 10% dans l’attribution des actions de performance. Ainsi les bénéficiaires reçoivent 100% de la part des actions liées au DJSI si notre classement en matière de percentile est supérieur à 85% trois années de suite. Il atteint 130% si ce même classement est supérieur à 95%. Pour 2017, 2018 et 2019, notre classement était respectivement de 99, 95 et 97%, ce qui donne un taux de 130% sur les 10% des LTIs liés au DJSI.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La responsabilité des enjeux environnementaux est placée sous la responsabilité de la Directrice Communication, Marque et Responsabilité d’Entreprise qui est invitée permanente du Comité de Management du Groupe (instance de décision en présence du Directeur Général d’AXA qui se réunit tous les 15 jours). A titre d’exemple, les sujets Climats et Biodiversité ont été à l’ordre du jour au moins à 3 reprises en 2019. Elle est également membre du Partners du Groupe AXA (réunion stratégique bi-annuelle des 48 principaux dirigeants du Groupe AXA). La stratégie de responsabilité d’entreprise est également présentée annuellement au Conseil d’Administration du Groupe (en présence du Président du Groupe).
Le Groupe AXA s’est également doté d’un « Stakeholder Advisory Panel » qui se réunit deux fois par an et qui est composé de représentants de la société civile (avec systématiquement parmi ses membres, la représentation d’une grande ONG environnementale : WWF puis The Nature Conservancy). Cette instance consultative oriente les dirigeants du Groupe dans leurs grands engagements de responsabilité d’entreprise, afin de garantir une meilleure prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans leurs décisions.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (Groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Comme décrit dans la section A, AXA se fixe des objectifs ambitieux pour la réduction de son empreinte directe et s’est dotée d’un processus rigoureux de suivi et de mise en œuvre dans toutes les entités du Groupe. A l’instar d’AXA France qui a mis en place un Comité d’éco-responsabilité, pour impulser et coordonner les actions de réduction de nos impacts sur l’environnement. Il est composé des représentants de directions de l’entreprise (RH, Gestion des infrastructures, Achats, Informatique, etc.). La mise en œuvre de la politique environnementale s’appuie quant à elle sur un reporting mensuel des indicateurs clés de performance et sur un réseau de correspondants. Ces derniers, présents sur chaque site, sont en charge du management environnemental, du reporting et de la mobilisation des collaborateurs. La préoccupation grandissante des Français sur l’urgence écologique est bien présente aussi chez les salariés.
Une communauté de Green Champions particulièrement soucieux de ces problématiques s’est créée en 2019 et organise des réunions mensuelles pour partager les projets et faire évoluer la transition écologique de l’entreprise en soutien de la RSE. Plus de 150 collaborateurs concernés. Cela se traduit par différentes actions concrètes : de la suppression de gobelets plastiques sur le site de Wasquehal avec mise en place d’écocup lavables et réutilisables, à l’organisation d’une « marche verte » pour ramasser les déchets autours de nos locaux de Nanterre. De « petits pas » qui se multiplient et fédèrent nos collaborateurs autour de nos valeurs.
Au niveau international, le programme de volontariat « AXA Atout Cœur » permet aux collaborateurs de s’engager bénévolement tout au long de l’année avec un temps fort annuel : la CR Week (semaine de la responsabilité d’entreprise).
En 2018, ce sont par exemple 11 526 heures de bénévolat dédiées à la cause environnementale. Les actions sont proposées soit à l’initiative de l’entreprise, soit à l’initiative des salariés eux-mêmes : nettoyage et l’entretien de sites naturels notamment avec Surf Riders ou l’ONF, replantation d’essence d’arbres adaptées aux effets du changement climatique ou replantation de mangroves, opérations de sensibilisation et de mobilisation des collaborateurs pour réduire l’utilisation des plastiques (en Egypte ou en Belgique), collectes diverses notamment de livres, de jouets ou vêtements pour leur donner une seconde vie et limiter le gaspillage…
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Depuis 2006, AXA a mis en place une politique d’achats responsables. AXA est en effet un acheteur majeur de produits et services, aussi bien pour ses besoins de fonctionnement interne que pour les services à ses clients assurés. Ce volume d’achats, qui représente plus de 10 milliards d’euros en 2018, est un champ d’action supplémentaire pour le Groupe dans sa responsabilité d’entreprise. Le Groupe fixe des critères sociaux et environnementaux pour sélectionner ses fournisseurs et demande à ses fournisseurs de s’engager formellement sur les principes de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), via une clause contractuelle spécifique introduite dans les contrats dès 2006. Le Groupe ajoute également des critères sociaux et environnementaux dans l’évaluation de la performance de ses fournisseurs. Ces critères permettent au Groupe d’encourager concrètement les fournisseurs à améliorer leurs pratiques et d’identifier les principaux risques auxquels ils sont confrontés.
Depuis 2008, une analyse approfondie de la performance en matière de responsabilité d’entreprise de plusieurs centaines de fournisseurs locaux et globaux du Groupe est conduite chaque année par AXA avec l’aide d’un prestataire spécialisé (EcoVadis). Une cartographie des risques permet de cibler en priorité les catégories d’achats et les fournisseurs combinant risques forts ou moyens et forts volumes d’achat. L’objectif de cette analyse est d’identifier les principaux risques de responsabilité d’entreprise et d’encourager les fournisseurs à améliorer leur performance. Les fournisseurs n’ayant pas des résultats satisfaisants alors qu’ils interviennent dans des catégories à fort enjeu environnemental, social ou de gouvernance font l’objet d’un plan d’action et sont réévalués quelques mois après pour s’assurer qu’ils ont pris les mesures nécessaires.
Enfin des sessions spécifiques de formation sont régulièrement organisées pour sensibiliser les acheteurs aux enjeux sociaux et environnementaux de leurs fournisseurs et pour les soutenir dans le suivi du processus et du plan d’action.
Nous n’intégrons pas aujourd’hui la trajectoire des accords de Paris mais cela est une axe d’amélioration intéressant d’autant plus que la loi de 2017 sur le Devoir de Vigilance nous incite à renforcer ces contrôles. Nous pensons également que passer d’une démarche de contrôle des risques à une approche de différenciation en matière de critères environnementaux et sociaux représente également une formidable opportunité, notamment pour ce qui concerne nos achats stratégiques, à savoir les prestataires qui interviennent dans la gestion des sinistres (ex. assèchement / décontamination, garages de réparation automobile, hôpitaux).
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous sommes convaincus que l’urgence écologique nécessite une mobilisation de tous les acteurs publics et privés. C’est pourquoi nous sommes membres de coalitions d’acteurs qui visent à favoriser le dialogue afin de faire émerger des solutions nouvelles : ainsi, AXA a notamment co-présidé de 2015 à 2017 la Task Force for Financial Disclosure qui a permis d’élaborer les guides lines au niveau international de la publication des données relatives à l’impact des risques climatiques. AXA publie ainsi depuis 3 ans un rapport TCFD (article 173 en droit français) qui devient un standard et permet de mieux intégrer les enjeux climatiques dans les décisions d’investissement et de publier des métriques innovantes comme le potentiel de réchauffement de notre portefeuille et le cout du climat sur nos actifs.
AXA est aujourd’hui également membre de Net Zéro Asset Owner Alliance ainsi que CFLI (Climate Finance Leadership Initiative)… et appelle aux cotés des pouvoirs publics français, suite au G7 2019, à la création d’un groupe de travail sur la biodiversité (Task force on Natural Impact) dans son rapport cosigné avec WWF « Into the Wild »
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La mission de Bpifrance est explicite dans le texte de loi de constitution du 31.12.2012 et notamment dans ses articles 1 et 4. La dimension de Banque responsable et la prise en compte des dimensions environnementales, sociales, sociétales et de gouvernance sont pleinement intégrées dans les missions développées par Bpifrance avec les entreprises.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Concernant l’interne, nous mesurons les émissions relatives à l’immobilier, l’informatique et les déplacements. Il n’y a pas à proprement parler de comptabilité carbone mise en place.
Concernant nos métiers, nous mesurons les émissions des entreprises cotées.
Enfin lors de l’instruction des dossiers, une étude extra-financière est réalisée systématiquement pour le financement (RSE) et l’investissement (ESG) qui vient en complément des diligences économiques, financières, juridiques. Cette étude vient éclairer la prise de décision dans le cadre de nos process de décisions.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Un plan Climat qui s’inscrit dans le prolongement du plan stratégique de Bpifrance est mis en œuvre. L’agenda est celui de la SNBC.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Compte tenu des missions de Bpifrance et de son rôle dans l’économie française, la doctrine d’intervention de Bpifrance n’est pas l’exclusion mais l’accompagnement des entreprises vers des énergies plus sobres.
Concernant la Biodiversité, ce sujet est pleinement intégré dans nos engagements sur la TEE (Transition Ecologique et Energétique). Ce domaine est l’un des quatre piliers de notre Charte de Responsabilité Sociétale Groupe.
Par ailleurs, en tant que filiale à 50% de la CDC, nous sommes partenaire et très actif dans les travaux de CDC Biodiversité à travers nos engagements dans le club B4B+ et le programme Nature 2050. Nous organisons des tables rondes et évènements dans ces domaines en France avec des entrepreneurs afin de montrer en quoi ces sujets créent de la valeur pour les entreprises et du sens pour les salariés qui y travaillent.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Non.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
En tant que Banque responsable, ces dimensions sont totalement intégrées dans nos offres et sont abordées systématiquement dans nos instances, comme par exemple le Comité de l’offre groupe.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Sans objet.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Lors de l’instruction des dossiers (Financement, investissement, export) une analyse RSE ou ESG est systématiquement réalisée afin d’éclairer les décisions. Si besoin, des diligences plus poussées sont réalisées en fonction des secteurs d’activités.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Cette dimension est prise en compte dans le cadre des Business Review.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Bpifrance en tant que Banque responsable, régulée par la BCE et ayant pour actionnaire la CDC et l’Etat est pleinement engagée sur ces sujets.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Bpifrance est dotée d’une direction des études et de l’évaluation et procède à de très nombreuses analyses et veilles sur différents sujets relatifs aux entreprises.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Pas à ce stade.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Non défini.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Bpifrance en tant que Banque responsable et actionnaire patient n’intervient pas dans une logique de court-terme mais accompagne les entreprises dans la durée.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La Direction du Développement Durable et de la RSE est rattachée à la Direction Exécutive de l’International, de la Stratégie, des Etudes et du Développement de Bpifrance, il s’agit donc d’une direction transverse sur l’ensemble des métiers de Bpifrance. Les actions menées prennent différentes formes : formation des équipes, des administrateurs.
Par ailleurs, le plan Climat est validé par les actionnaires (CDC et l’Etat) / Conseil d’administration de Bpifrance.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Pas à ce stade.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Direction du Développement Durable et de la RSE est rattachée à Pascal Lagarde, Directeur Exécutif de l’International, de la Stratégie, des Etudes et du Développement de Bpifrance, il s’agit donc d’une direction transverse, de pilotage, sur l’ensemble des métiers de Bpifrance.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
De nombreuses initiatives ont été mises en œuvre à destination des salariés (plateforme éco socio gestes, des séances de films, d’échanges sur les thèmes du Climat et de la TEE et d’interventions avec des entrepreneurs dans le cadre de « Midi Planète ». Des groupes « Eco-frugal » ont été mis en œuvre de manière transverse sur l’ensemble des directions afin de faire remonter les initiatives et les propositions des salariés.
Des groupes de travail sont mis en œuvre pour recueillir le maximum de propositions concrètes.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Bpifrance a mis en place une plateforme de référencement de ses fournisseurs avec des demandes systématiques sur les sujets relatifs à la RSE. Il ne s’agit pas d’une logique d’exclusion mais d’accompagnement et de progrès pour les entreprises.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Bpifrance, comme acteur de place sur ces sujets, intervient avec différents partenaires comme par exemple l’Observatoire de la RSE (ORSE) dans le cadre de livrables à destination des entreprises afin de les faire progresser. Le Lab de Bpifrance publie également de nombreuses études à destination des entreprises. Bpifrance interagit de manière permanente avec ses actionnaires la CDC et l’Etat sur ces sujets, en France et à l’échelon européen.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
BNP Paribas s’est doté d’un « Manifeste de l’engagement 2020 » (le texte complet est disponible en page 511 de notre Document de référence). Ce Manifeste décrit l’utilité de notre entreprise pour la société dans son ensemble et met en avant les enjeux environnementaux et de développement. Ce Manifeste affirme notamment :
« En tant que grande entreprise internationale et grand groupe bancaire, nous avons les moyens humains, technologiques et financiers de contribuer à faire bouger les lignes, de faire partie de la solution, d’être précurseurs. (…) Partout dans le monde, les collaborateurs du Groupe sont au contact de l’économie réelle. Ils aident les femmes et les hommes, ainsi que les entreprises, les associations, les institutions à construire leurs projets et à résoudre des problèmes concrets. C’est sur ces bases que nous allons renforcer notre engagement, notamment dans le cadre des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU. (…) Au cœur de notre engagement, se trouvent une ambition et une exigence fortes en matière de responsabilité sociale et environnementale, d’éthique, de diversité et de promotion des droits humains, dans le respect des législations des pays où nous sommes implantés et des différentes cultures. »
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous avons mis en place une comptabilité carbone précise et auditée pour les émissions de GES liées à notre périmètre opérationnel : émissions directes liées à la combustion de carburants fossiles (Scope 1), émissions indirectes liées à la consommation d'énergie (Scope 2) et émissions indirectes liées à la mobilité (Scope 3). Les détails de cette comptabilité sont communiqués dans notre document de référence annuel (disponible ici ; voir page 555).
La comptabilisation de nos émissions sur l’ensemble de la chaîne de valeurs des produits n’est pas une notion véritablement pertinente dans notre cas.
Par ailleurs, nous travaillons activement à la comptabilisation des émissions de GES liées à nos activités pour nos clients. Pour une grande banque généraliste, il s’agit d’un chantier considérable, à cause de la variété des secteurs dans lesquels nous investissons, du grand nombre de nos clients et de la disparité des pratiques de reporting de ceux-ci. En effet pour comptabiliser les émissions liées à nos activités, nous avons besoin des données d’émissions de nos clients ; or ceux-ci ont des pratiques de reporting différentes, plus ou moins transparentes, qui dépendent des pays dans lesquels ils sont implantés (nous opérons dans 74 pays). Il n’existe pas actuellement de méthodologie largement acceptée pour mesurer l’empreinte carbone d’un portefeuille de crédit. Pour surmonter ce manque, nous avons pris en 2018, avec 4 autres grandes banques internationales, l’engagement de développer des méthodologies pour mesurer l’alignement de nos portefeuilles de crédit avec une trajectoire 2°C (« Katowice commitment »).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Pour les émissions sur notre périmètre opérationnel, nous avons mis en place un plan ambitieux de réduction de nos émissions et nous compensons nos émissions résiduelles, ce qui nous permet d’être neutres en carbone depuis l’année 2017.
En ce qui concerne les émissions liées à nos activités de crédit, nous nous sommes engagés en 2018 à aligner notre portefeuille de crédit avec les objectifs de l’Accord de Paris. Atteindre cet objectif passe par la mise en œuvre de politiques et de moyens ambitieux à plus court terme que 2050.
Par le biais de ses politiques sectorielles, BNP Paribas diminue son soutien aux activités les plus émettrices de GES et a considérablement réduit son soutien aux énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz non conventionnels. Cela se traduit par une baisse de la part du charbon dans le mix d’énergie primaire et le mix électrique financés par BNP Paribas, comme le montrent les deux graphiques ci-dessous.
En parallèle, BNP Paribas accroît son soutien aux activités bas-carbone. En 2015, BNP Paribas s’est engagé à doubler son soutien aux énergies renouvelables d’ici 2020 pour le porter à 15 milliards d’euros. Cet objectif a été atteint avec deux ans d’avance, dès 2018. Une nouvelle cible a été fixée : 18 milliards d’euros en 2021.
Nous distinguons clairement nos impacts directs, notre niveau de compensation carbone et nos impacts retranchés des mécanismes de compensation (ces impacts nets étant nuls sur notre périmètre opérationnel comme expliqué ci-dessus).
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
À l’heure actuelle, il n’existe pas de méthodologie pertinente et partagée pour analyser l’impact des activités d’un acteur financier tel que BNP Paribas sur la biodiversité. Dans ce contexte, nous avons travaillé avec la CDC Biodiversité au développement de la méthodologie « Global Biodiversity Score » dans le cadre de notre participation au club des entreprises B4B+.
Pour réduire l’impact de nos activités sur la biodiversité, nous privilégions d’abord l’évitement, puis la réduction, enfin seulement la compensation. Cela nous a conduits à intégrer la protection de la biodiversité au cœur de nombreux processus opérationnels de BNP Paribas.
Ainsi, aux côtés de 64 autres entreprises internationales, BNP Paribas a soutenu, dès son lancement, act4nature, initiative lancée par l’association EpE pour protéger et restaurer la biodiversité. Dans ce cadre, BNP Paribas s’est engagé à intégrer la question de la biodiversité dans toutes ses activités, de sa gouvernance et de sa stratégie aux opérations les plus concrètes.
BNP Paribas a pris un engagement de zéro déforestation nette à l’horizon 2020, ce qui se traduit par de nombreuses actions :
BNP Paribas s'engage également à financer de façon responsable les activités susceptibles d’impacter l'océan. Ainsi BNP Paribas encourage la mise en œuvre des meilleures pratiques et s’engage à financer la transition écologique des navires à hauteur d’un milliard d’euros d'ici 2025. BNP Paribas accompagne l'innovation et les initiatives de sensibilisation, sans oublier le soutien de la Fondation BNP Paribas aux programmes de recherche sur l'océan.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
La notion de chaîne de valeur est surtout pertinente dans le cadre du cycle de vie de produits, ce qui n’est pas réellement applicable à nos activités.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Cette question ne nous semble pas directement applicable à nos activités.
Si l’on considère la question de façon plus large, nous mettons bien entendu en œuvre une démarche de sobriété pour nos impacts directs (notamment en favorisant et en encourageant les démarches de sobriété de nos collaborateurs dans leur consommation énergétique et leurs déplacements professionnels) et nous développons des offres destinées à aider nos clients à entreprendre des démarches de sobriété (par exemple lorsqu’Arval, notre filiale de gestion de flotte automobile, permet à ses clients de mettre en œuvre des solutions de mobilité alternative).
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Cette question ne nous semble pas directement applicable à nos activités : nous ne dépendons que très marginalement de matières premières. Notre empreinte en matériaux ne nous semble donc pas être un indicateur pertinent.
Nous calculons notre empreinte eau. En 2018, notre consommation en eau a été de 19,05 m3 par employé (ETP). Et nous cherchons à réduire cette consommation.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Depuis l’Accord de Paris en 2015, BNP Paribas a pris un certain nombre de mesures pour intégrer la gestion des risques liés au changement climatique et soutenir la transition énergétique en ligne avec une trajectoire 2°C. BNP Paribas prend diverses mesures pour améliorer l'intégration des risques ESG, en particulier des risques liés au changement climatique (risques de transition et risques physiques), dans son système de risque de crédit. Dans le cadre de l’application de la loi sur le devoir de vigilance, outre les politiques sectorielles et les exclusions de financement, le Groupe a également décidé de renforcer l’évaluation ESG de ses clients pour la rendre plus systématique et mieux comprendre le profil de risque ESG de tous ses clients. Les critères relatifs aux émissions de gaz à effet de serre ont été renforcés dans les politiques sectorielles et dans les politiques de crédit spécifiques. Des indicateurs à cet effet ont été inclus dans la déclaration d’appétence au risque de BNP Paribas.
Ces données relatives à l’analyse de risque sont décrites plus en détail aux pages 106 et 333 du document de référence 2018).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Le Groupe a mis en place un « Risk Appetite Statement » et un « Risk Appetite Framework » qui constituent la formalisation de la tolérance du Groupe aux risques auxquels il est exposé dans l’exécution de son plan stratégique. Ces éléments intègrent les enjeux du climat et de la biodiversité à chaque fois que c’est pertinent.
Ainsi le Risk Appetite Framework inclut des critères ESG (Environnement, Sociaux, de Gouvernance) sous plusieurs formes :
En outre, les procédures internes précisent explicitement que les dimensions ESG (Environnementales, Sociétales et de Gouvernance) entrent pleinement en ligne de compte dans les analyses d’acceptabilité des risques effectuées par le Comité de Crédit de Direction Générale (CCDG), qui est l’instance la plus élevée dans le Groupe concernant le risque de crédit et de contrepartie.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous sommes convaincus que la prise en compte des enjeux climat et biodiversité est compatible avec le maintien, voire la croissance, des rendements économiques (voir réponse 4G ci-dessous).
Cependant, dans certains cas, BNP Paribas a engagé des transformations pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité qui ont amené une baisse de nos revenus. Ainsi, après s’être engagé en 2016 à ne plus financer de projets d’extraction de charbon ou de centrales électriques à base de charbon, ni de sociétés liées à ces secteurs d’activité et n’ayant pas de stratégie de diversification, BNP Paribas a cessé d’accompagner les entreprises et les infrastructures dont l’activité principale est dédiée à l’exploration, à la production et à l’exportation de pétrole de schiste, gaz de schiste, sables bitumineux et de pétrole ou de gaz en zone arctique. Ces engagements s’appliquent aux clients existants du Groupe qui, en conséquence, dans certains cas, ne peuvent plus être accompagnés. À titre d’exemple, 295 entreprises ont été placées sur la liste d’exclusion et de surveillance en 2018 au titre des politiques sectorielles énergétiques. Cela a conduit à une perte de revenus pour BNP Paribas d’environ 100 M€ par an.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nous conduisons régulièrement des analyses de l’évolution des marchés (via notamment une cellule Risk Anticipation), qui prennent en compte différents scénarios possibles.
Pour les analyses des risques et opportunités liés à la transition énergétique, nous nous appuyons sur des scénarios existants et reconnus (comme ceux de l’Agence internationale de l’énergie, et notamment son scénario SDS, compatible avec la trajectoire de l’Accord de Paris).
Nous contribuons également, lorsque nous le considérons pertinent, à des travaux de prospective plus spécifiques. Ainsi, au sein de l’association EpE (Entreprises pour l’environnement), dont notre Administrateur Directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, est président, nous avons été très actifs dans la préparation et la diffusion de l’étude « ZEN 2050 – Imaginer et construire une France neutre en carbone », qui est une exploration, par un groupe d’entreprises de tous les secteurs, de la faisabilité de la neutralité carbone de la France en 2050 (l’étude est téléchargeable ici).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
L’approche visant à calculer la rentabilité économique de projets en intégrant un prix du carbone est pertinente pour des projets de type industriel. Elle n’est pas réellement applicable à nos métiers.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Cette question ne nous semble pas directement applicable à nos activités : L’essentiel de la mise en place de solutions passe pour nous par une évolution de ce que nous proposons à nos clients, ce que nous faisons de façon significative, mais ce n’est pas associé à une part de budget qui y serait consacrée.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous sommes convaincus que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse peuvent aller dans la même direction. Les exemples de ceci sont nombreux. Nous pouvons citer notamment les exemples suivants
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La formation et la sensibilisation de nos collaborateurs sont capitales pour que chacun d’entre eux soit en mesure de prendre en compte ces sujets efficacement.
BNP Paribas a développé avec le Cambridge Institute for Sustainability Leadership une formation certifiante « Leadership for Change » visant à former ses comités exécutifs et ses managers aux problématiques de développement durable. Cette formation est en cours de déploiement. À fin 2019, plus de 100 managers en auront bénéficié.
Le principal relai de communication à destination des actionnaires est l’assemblée générale annuelle. Lors de cette assemblée générale, un temps significatif est consacré à la présentation des enjeux RSE par Laurence Pessez, directrice RSE du Groupe.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Une partie de la rémunération de 6 750 collaborateurs clés du Groupe tient compte de 9 indicateurs RSE. Ces 9 indicateurs sont intégrés dans le calcul du plan de fidélisation à 3 ans de ces collaborateurs clés, où ils pèsent pour 20 % dans les conditions d’attribution. La liste de ces indicateurs est disponible en page 513 du Document de référence.
En outre, 10 % de la rémunération variable cible des mandataires sociaux du Groupe sont liés à la performance RSE du Groupe. Cette structure de rémunération intègre trois critères pondérés chacun à 3,33 % :
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La personne responsable des enjeux environnementaux globaux est le directeur de l’Engagement de BNP Paribas. Il est membre du Comité exécutif du Groupe. À ce titre, il a, comme tous les membres du Comité exécutif, une influence significative sur le fonctionnement de l’entreprise.
Il peut aborder les sujets climat et environnement dans toutes les réunions du Comité exécutif.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
L’implication des collaborateurs est clé pour réduire nos impacts environnementaux directs et pour engager nos clients sur ces sujets. Dans ce contexte, en 2018, le Groupe a lancé Green Company for Employees, un programme qui mobilise les collaborateurs en vue d’accélérer la réduction des impacts directs de l’entreprise sur l’environnement. Le programme se structure au départ autour de deux plans d’action concrets : la lutte contre le plastique à usage unique et la promotion de la mobilité durable.
Afin d’encourager les initiatives de nos collaborateurs pour faire face à l’urgence écologique, BNP Paribas a lancé People’sLab4Good, un programme d’intrapreneuriat de l’Engagement d’entreprise, qui accompagne des projets 100 % à impact positif. La promotion 2018 a rassemblé 15 intrapreneurs de 4 pays : France, Suisse, Luxembourg et Côte d’Ivoire et permis à 9 projets de se développer au sein des métiers.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
BNP Paribas prend effectivement en compte des critères environnementaux et sociaux dans ses relations avec ses fournisseurs et sous-traitants.
Au sein de la Direction des Achats du Groupe, une structure dédiée aux Achats Responsables, s’appuyant sur un réseau d’environ 50 correspondants, couvre l’ensemble des sujets RSE liés aux activités des fournisseurs et sous-traitants de rang 1.
2 300 évaluations RSE de fournisseurs et sous-traitants ont été réalisées en 2018 dans le cadre d’appels d’offres.
Une nouvelle charte « Achats responsables » élaborée conjointement avec trois autres banques françaises a été publiée sur le site internet du Groupe en mars 2018 (https://group.bnpparibas/uploads/file/charte_achats_responsables_fr.pdf) et mise à disposition de la filière Achats. Cette Charte Groupe reprend tant les engagements des signataires vis-à-vis de leurs fournisseurs que ceux attendus des fournisseurs notamment en termes de respect de l’environnement et de démarche de progrès, y compris à l’égard des sous-traitants. Au total, près de 1 000 chartes fournisseurs ont été signées en 2018 ou intégrées dans les contrats signés par les fournisseurs. En signant cette charte, les fournisseurs et sous-traitants de BNP Paribas prennent un certain nombre d’engagements, notamment environnementaux.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Vis-à-vis des organismes de régulation, des gouvernements et des parlementaires, BNP Paribas a adopté en novembre 2012 la « Charte pour une représentation responsable auprès des autorités publiques », approuvée en 2015 par le Conseil d’administration. En 2017, BNP Paribas s’est inscrit sur le répertoire numérique des représentants d’intérêts, géré par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). BNP Paribas est également signataire de la déclaration commune sur le lobbying des entreprises membres de Transparency International France. Le site dédié des Affaires Publiques France détaille ses pratiques en matière de représentation responsable.
Récemment, sur les questions relatives au climat, BNP Paribas s’est notamment engagé dans les groupes suivants :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Notre entreprise est un cabinet de conseil qui accompagne des organisations (notamment des entreprises) dans leurs transformations stratégiques pour s’adapter à son environnement et bâtir un avantage durable.
La notion d’avantage durable dépasse aujourd’hui la pure position économique des entreprises pour couvrir la création de valeur sociétale.
À ce titre, notre métier s’inscrit dans la continuité tout en élargissant son périmètre. Nous avons ainsi mis en place une practice Social Impact au niveau mondial qui inclut une ligne de produit TSI (Total Societal Impact) qui vise à maximiser la valeur sociétale et environnementale de chaque entreprise, notamment en accompagnant nos clients dans la transition vers la neutralité carbone.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le BCG au niveau global a effectué un bilan carbone dès 2018 dans le cadre de la démarche de neutralité carbone. Nous sommes neutres en carbone depuis 2018, principalement via des offsets, un plan de réduction ambitieux de nos émissions est en cours de finalisation avec des cibles quantifiées en quantité et dans le temps, inspirées par les science-based targets.
Nous avons de plus au bureau de Paris réalisé notre propre bilan carbone en 2019, afin de mesurer l’impact spécifique de notre bureau. Nous travaillons actuellement à mettre en place des indicateurs de suivi opérationnels, afin de pouvoir piloter notre impact dans la durée, et à identifier des actions concrètes de réduction.
Les particularités de notre métier font que l’avion est la source majeure d’émissions, suivi par les transports de proximité. Nous mettons en place des indicateurs permettant de suivre leur impact. Ce bilan n’inclut pas aujourd’hui l’impact de nos recommandations (qui constituerait « l’utilisation » de nos « produits ») sur les émissions de nos clients, dont la mesure est compliquée mais que nous souhaitons à terme évaluer systématiquement.
La réalisation de ce bilan carbone comme la définition des plans d’actions est notamment effectuée en fort lien avec le collectif de salariés GoGreen, créé en 2018 pour accélérer les comportements éco-responsables, ce qui facilite l’intégration dans les comportements du quotidien. Par exemple, nous intégrons l’aspect environnemental dans les discussions de début de projet, (Team Norms) afin s’aligner sur les comportements collectifs et individuels adaptés aux cas; nous avons paramétré par défaut le choix de taxi « Green » dans les applications de commandes de taxis permettant d’augmenter cette part de 30 points; nous avons favorisé les repas végétariens, permettant de réduire la consommation de viande par 40%, nous revoyons cet automne notre choix de prestataires de plateaux repas …
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
À un niveau global, nous sommes insérés dans le processus d’établissement de Science-Based-Targets.
De manière plus spécifique à Paris, nous sommes un bureau pilote pour identifier et tester des leviers concrets de réduction de l’impact carbone. La forte centralisation de l’activité en France correspondent par ailleurs à une contribution moindre au bilan carbone de l’entreprise.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La particularité de notre activité fait que l’impact biodiversité est peu distinguable de l’impact carbone dans nos activités directes, et n’avons pas d’analyse spécifique biodiversité. En revanche nous réalisons des missions pour nos clients dont le but est de protéger la biodiversité dans leurs activités, ainsi que pour des organisations qui œuvrent à la préservation de la planète et de ses habitants (WWF, Fondation de la Mer, En Direct des éleveurs dans le cadre du Prix de l’Entrepreneur social, … )
Nous avons avec WWF un partenariat mondial depuis 2012. Dans le cadre de ce partenariat, nous assistons cette organisation dans la définition de ses programmes de conservation de la nature, ainsi que dans leur mise en œuvre. Récemment, nous aidons particulièrement sur la projet New Deal for Nature and People, dont l’objectif est d’élargir les engagements sur le Climat à la protection et la restauration de la nature au sens large. En effet, le Climat est un facteur nécessaire mais non suffisant au maintien des écosystèmes et de la biodiversité dont notre civilisation dépend.
Notre stratégie est bien de privilégier l’évitement puis la réduction. Nous compensons nos émissions depuis janvier 2018, mais n’avons pas de programme de compensation spécifique à la biodiversité.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nos sources de pollution significatives sont :
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nous sommes en train de renforcer notre offre dédiée « Sustainability », qui constitue une priorité stratégique, tant au niveau global qu’au bureau de Paris. Une équipe est dédiée au développement de cette offre, qui a fait l’objet au cours de l’année passée d’un effort de communication important, aux Managing Directors comme à l’ensemble des équipes Par exemple, nous avons mobilisé plus de 30 de nos Partners pour mener des discussions préliminaires avec nos clients pour comprendre les enjeux de la Sustainability pour eux (qui seront publiés dans un rapport dédié à l’automne).
De plus, les initiatives du collectif GoGreen pour la sensibilisation et le changement des habitudes concrètes au quotidien a permis de donner, sous l’égide du management, une place de premier plan aux sujets de transition écologique, qui ont favorisé la connaissance, la compréhension, et l’envie, de continuer à développer la « sobriété ».
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nos besoins sont indirects et concernent essentiellement le matériel informatique
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Ces risques n’auraient qu’un impact indirect sur la nature de notre activité de conseil, même s’ils affecteraient chacun d’entre nous en tant que citoyens.
En revanche, ce sont des risques qui entraîneraient la disparition de pans d’activités de certains de nos clients, voire la disparition de certains d’entre eux. Ce sont donc des risques réels que nous intégrons dans notre analyse stratégique.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Nos actifs principaux sont notre expertise et notre propriété intellectuelle. De ce fait, nous augmentons l’offre de formation et de sensibilisation aux enjeux de climat et de biodiversité pour les faire évoluer en ce sens.
Si certaines approches pourraient être affectées (par exemple des technologies d’Intelligence Artificielle trop consommatrices en situation de pénurie d’électricité), pour l’essentiel nous ne sommes pas concernés par la notion de Stranded Asset.
En revanche, nous examinons déjà nos modèles d’exécution de projets pour réduire les besoins de déplacement.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Notre entreprise vise à évoluer selon les SBT. Nous devons bien sûr rester rentables pour continuer à exister et aider nos clients à accélérer leur transformation durable. Dès que cette rentabilité est acquise, nous nous appliquons le cadre de la création de valeur sociétale comme ambition, au cœur duquel se trouvent les enjeux climat et biodiversité.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Pour nos marchés, cette profonde transformation se traduira surtout par un changement dans la nature de nos missions, et nous nous attendons à ce que l’offre Sustainability soit l’offre majeure des années 2020, comme la transformation digitale avait pu l’être lors de la décennie précédente.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Nous nous organisons pour aller plus loin, et l’instauration d’une véritable taxe carbone interne (en addition du coût de compensation des émissions, déjà en place depuis 2018) est envisagée. Les projets seraient donc amenés à payer cette taxe dont l’utilisation serait décidée par la direction générale.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le BCG s’est engagé à consacrer de l’ordre de 250 millions de dollars au niveau mondial à des thématiques « pro-bono », qui nous permettent d’accompagner des entreprises ou des acteurs environnementaux / sociaux dans cette direction.
À Paris, les actions internes, notamment impulsées par le collectif GoGreen et nos équipes Opérationnelles, ont déjà permis d’améliorer l’empreinte environnementale de plus de 1,5M€ de budget de fonctionnement (changement du prestataire de cantine, augmentation des taxis Green, mise en place du tri sélectif avec une entreprise française de l’ESS, changement des approvisionnements en caféterias…)
Ceci en parallèle des actions de réductions, qui mènent à des réductions de coût, à articuler avec une évolution des attentes et de la gestion de la relation client, dans une logique de conservation de la valeur ajoutée mais de diminution des déplacements.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Notre métier est de construire le monde de demain, et non de maintenir celui d’aujourd’hui. Nous avons l’ambition d’être un acteur de la transition écologique. Nous n’avons pas à ce jour mis en place de mécanisme de régulation interne pour garantir cette transition chez nos clients, mais nous avons des mécanismes d’incitation positive à pousser les sujets de transition avec eux.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Nous avons mené cette année au bureau de Paris 15 projets en lien avec la Sustainability (sur des sujets dédiés, pour des clients Corporate, ou pour des organisations à vocation sociale / environnementale), permettant de renforcer notre expertise interne sur le sujet, rayonner en externe, et offrir autant d’opportunités de développement à nos consultants. Au niveau global, ce sont plus de 700 projets depuis 2010.
Le thème de la journée de cohésion annuelle était la « Sustainability », journée au cours de laquelle des formations et des présentations ont été offertes sur ce sujet. Au niveau global, ce fut également un des thèmes principaux lors du Worldwide Officers Meeting, la réunion mondiale des dirigeants du BCG.
À Paris, le collectif GoGreen utilise plusieurs canaux de sensibilisation 1) newsletters mensuelles (45% de taux d’ouverture moyen), 2) Présentation des enjeux et démarche au bureau pendant 1 heure lors de la semaine d’intégration des nouveaux arrivants, formations ad hoc, communications dédiées dans les bureaux. 3) Une « Semaine GoGreen », organisée pendant la COP 24, offrant aux salariés un ensemble de conférences, formations, ateliers sur ces sujets, par des intervenants qualifiés internes et externes. Le cycle de conférences mensuelles du vendredi est aussi spécialisé cette année sur les sujets environnementaux. Nous y avons notamment reçu, ou recevront : Kerry Emmanuel, Emile Meunier, Inès Leonardi, Allon Zeitoun …
Nous mettons à disposition des formations régulières via notre outil de formation en ligne. Elles ne sont toutefois pas obligatoires. Une forte intensification de la formation est en cours de conception, dans l’optique d’un cursus à déployer en 2020
Le recueil de lectures estivales à destination des Partners comptait un chapitre dédié aux enjeux de Sustainability.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Cela n’existe pas aujourd’hui pour le senior management.
Pour les populations de consultants, la contribution au collectif GoGreen est intégrée au processus de bonus dans le cadre de la contribution aux activités du bureau.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Au bureau de Paris, une partie des salariés avait pris l’initiative début 2018 de se constituer en collectif pour encourager les comportements éco-citoyens. Ce collectif, Go Green, réunit aujourd’hui un huitième de nos effectifs, à tous les niveaux et dans tous les métiers.
La direction a choisi de s’appuyer sur Go Green comme animateur du changement, et d’en encourager les activités, y compris en dégageant des budgets spécifiques et en proposant l’ouverture de postes pour en accélérer les travaux. Go Green est pleinement intégré aux chantiers à impact environnemental (conception des nouveaux locaux, réduction des avions, mobilité de proximité, revue des prestataires d’alimentation …)
Nous laissions déjà aux équipes une grande latitude pour ceux qui souhaitaient réduire leur empreinte (par exemple choix d’un mode de transport plus vert, même s’il est plus cher). C’est aujourd’hui instauré de façon systématique dans l’organisation opérationnelle des projets. L’angle choisi reste celui de l’encouragement et non de la contrainte.
De plus, dans le cadre de l’initiative GoGood lancée cet été 2019, 35 salariés travaillent déjà en volontariat pour des associations.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
À Paris, les fournisseurs qui ont été audités dans le cadre des initiatives GoGreen (cantine, fontaines à eau, tri sélectif, taxis / VTC, traiteurs), ont été choisi en intégrant les critères écologiques et sociaux, notamment par l’intermédiaire de grilles comparatives envers les concurrents. Les choix effectués à date ont permis de sélectionner de manière systématique des fournisseurs qui amélioraient l’empreinte écologique.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Les effets de la réglementation sur l’environnement ne sont pas un sujet pour notre activité.
Nous contribuons aux travaux de groupes d’influence tels que Entreprises pour l’Environnement, l’Institut Montaigne ou le WWF, avec lesquels nous avons une collaboration régulière.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give
some concrete examples.
Any company able to last over time thanks to its activity can claim to have some sort of utility. However, instead of talking about utility for the common good, I would prefer to talk about “positive contribution”, “impact”, “reduction/eradication of negative externalities” or “is it for the greatest (inclusiveness) or for a minority?” Perhaps we should consider the question through the lens of the SGDs, since they are relevant to the sector(s) of activities of the company in question.
The “utility” of the Bouygues group relates to its main activities. It is to make life better every day for as many people as possible and provide local authorities with buildings and infrastructure (schools, hospitals, bridges etc.) across the world, so that people may benefit from housing, work and travel etc. It is also to facilitate communication between people,whether via mobile or fixed networks (in 2016 the UN recognised access to the Internet as a fundamental right). And, finally, to provide entertainment via its media arm.
At the moment, this utility is not undergoing a strategic re-examination, within the meaning of the redefinition of “reason for being”, although the proposals of the PACTE law are currently being looked at.
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines? Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
The Group has implemented and tracks carbon accounting. For over 10 years, the results for the Group and its business segments have been published in its Registration Document. Emissions are converted into CO2 equivalent, which doesn’t mean that other greenhouse gases are not taken into account in the calculations (e.g. refrigerants). The breakdown of emissions into Scope 1, 2 and 3, as well as the breakdown of Scope 3 imposed by Article 173, gives a detailed vision of emissions sources.
At the time being, these results are used by Bouygues Immobilier and Bouygues Construction, which, as a first step, have set greenhouse gas emissions reduction targets of 30% and 20% respectively by 2030. These targets may be revised upwards depending on initial results, the regulatory context and market maturity. The results are used and analysed during operational reviews and are factored into the calculation of executive officer remuneration. For example, the number of BBCA label low carbon property development programmes is tracked. For 2019, the Bouygues group is the third ranked property developer in this domain and we are also in the A list of the CDP.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
We currently have no formal plan for 2050 for these objectives. We currently do not integrate compensation mechanisms into our accounting, although we do on an ad hoc basis. The most effective action remains avoidance and reduction at source, not compensation. Our Construction businesses are significantly dependent on public sector customers (in France and abroad). At the moment, our customers are a long way off including low carbon requirements into their contractual conditions. Furthermore, it is impossible to define a linear decarbonisation strategy since we often have no control over the construction method demanded by the customer.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
We currently don’t carry one out, apart from to comply with the legal obligations for specific facilities or worksites. The activities of Colas and Bouygues Construction, depending on the specific situation, are obliged to produce environmental impact studies before the start of operations, and then to return the sites to their “natural state” following the end of work.
Bouygues Immobilier and Bouygues Construction are very involved in the development and promotion of the Biodivercity label, which encourages the protection and integration of wildlife in the context of construction projects, mainly commercial and residential ones. Bouygues Immobilier is the first company to have signed the Paris “Metropole Nature” charter.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
The main identified pollution to date is that caused by the indirect and direct greenhouse gas emissions of our activities.See previous answer. For each Bouygues activity an environmental analysis that identifies the main environmental externalities is carried out within the framework of our ISO 14001 certifications.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
The Group develops ranges of services and products that promote energy efficiency, particularly via the certification/labelling (NF HQE, ISO, etc.) of its new or renovation construction programmes (Bouygues Immobilier and Bouygues Construction), the development of solutions (e.g. the “Positive Economy Hybrid Building”) and the sale of innovative services (ELSA for Bouygues Energies & Services, Wattway by Colas, etc.). Furthermore, Bouygues Construction is taking part in several urban development projects based on the principles of the “2000-watt society” in Switzerland.
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)? Do you calculate your material and water footprint?
The two biggest direct consumers of materials amongst the Group’s main business segments are Colas and Bouygues Construction (oil products/bitumen, sands, aggregates etc.). The calculation of the overall carbon footprint by type of raw material has not been carried out to date, apart from for aggregates and bitumen.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological,market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where? Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
An initial analysis aimed at determining the main climatic risks was produced for the Group’s annual response to the CDP: physical, regulatory, technological risks. The CDP’s response can be consulted on their website.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
No, not these two issues alone.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
The Board of Directors has been informed and will give its opinion on this issue.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Not directly, but scenarios have been analysed as part of The Shift Project’s work.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
No.
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
No specific budget has been allocated to this because investments are intended to pursue several objectives at the same time. However, Bouygues Construction disclosed the share of its R&D expenditure devoted to CSR issues in the 2018 Group Registration Document. It was 28%.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
Decisions made in this domain are taken within the context of management reviews.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
The Ethics, CSR and Patronage Committee, which is comprised of a selection of Group directors, is the most important body for informing and raising awareness about CSR issues within the Group. It meets between twice and four times a year. Bouygues also has an in-house training structure, the Bouygues Management Institute, aimed at its senior managers and executive officers. Its programme includes one day a month of training from Group specialists on general CSR issues and on themes more focused on the Group’s activities. Self-assessments are also regularly organised to compare in-house practices with the best recognised external practices, for example in terms of integrating CSR issues, in order to determine priority areas for improvement.
Our corporate communications documents - Registration Document, Integrated Report and Results - are mainly aimed at the Group’s shareholders. They contain CSR information and data verified by auditors. These subjects are also discussed during financial communication roadshows.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
At least one of the criteria used in determining the variable part of the remuneration of Group senior management, as well as that of each of the business segment CEOs, is related to the Group’s environmental performance. The Group’s aim is now to replicate this practice to its senior executives and managers.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
Olivier Bouygues, Deputy Chief Executive Officer and member of the Group’s Senior Management team, is responsible for the Group’s environmental and overall CSR/sustainable development issues. He is therefore also involved in all the subjects and decisions handled by the senior management teams of each of the Group’s business segments.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
Via intrapreneurship programmes and calls for ideas from employees.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
Some of our suppliers are assessed according to CSR criteria (approx. 4,000 suppliers assessed out of a total of around 157,000). Generally speaking, this is not used to select suppliers but as an instrument to manage risk.
At the moment, no quantitative indicator is able to show whether our suppliers have an ambitious ecological transition policy or not. Our policy is mainly to raise awareness amongst our purchasing staff and then to provide them with the tools, such as a sustainable wood purchasing guide and a recycled materials guide, as well as with components that can be easily recycled and dismantled.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
Yes, Bouygues is a founding member of the think tank The Shift Project, whose President is JM Jancovici. Bouygues is a member of a certain number of professional organisations and Working groups on these issues within AFEP, MEDEF, and C3D.
At EU level, the Group has a permanent representation in Brussels, which, among other things, is responsible for working on HORIZON 2020, the Deep Retrofitting Initiative and The Strategy Energy Technologies Plan (SET Plan). The Group is also a member of SBA (Bouygues Immobilier), the BBCA initiative (Bouygues Construction) and C3D. Working Groups: Plan Bâtiment Grenelle, ADEME (Construction), “Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050” (RBR 2020-2050)
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe BPCE exerce tous les métiers de la banque et de l’assurance en s’appuyant sur ses 2 grands réseaux coopératifs Banque Populaire et Caisse d’Épargne ainsi que ses filiales dont Natixis. Il contribue à plus de 20% du financement de l’économie française. Il s’est doté d’une stratégie RSE avec des indicateurs de suivi qu’il présente dans sa DPEF (identification des risques, dispositif de maitrise de ses risques et indicateurs de pilotage, filière de correspondant RSE, Comité Coopératif et RSE du COS). BPCE considère qu’il est de sa responsabilité d’entreprise de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et s’engage à ce titre à travers la signature des Principes de Banque Responsable (« PRB ») de l’UNEP-FI, et plus particulièrement du Collective Commitment to Climate Action soutenu par l’ONU.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
La réduction de l’empreinte environnementale du Groupe BPCE dans son fonctionnement propre est l’un des piliers de sa stratégie RSE 2018-2020 avec l’objectif de diminuer ses émissions carbone de 10% d’ici à 2020. Les entités du groupe réalisant un bilan carbone couvrent 94% des effectifs CDI et les données sont collectées depuis 2012 sur la base d’un référentiel stable et commun. Il couvre les scopes 1,2 et 3 (les émissions indirectes induites par les produits et services bancaires sont, à date, exclues du périmètre de l’analyse). La méthodologie est compatible avec celle de l’ADEME, la norme Iso 14064 et GHG Protocol. Concernant les activités de la Banque de Grande Clientèle (BGC) du Groupe BPCE, la problématique carbone du scope 3 aval est adressée via le Green Weighting Factor, modèle interne d’allocation de capital en fonction de l’impact sur le climat et l’environnement. Ce mécanisme est pleinement intégré aux processus opérationnels de l’entreprise. Les gestionnaires d’actifs Ostrum et Mirova, ainsi que Natixis Assurances, mesurent également l’empreinte carbone de leurs portefeuilles. Cette mesure permet de piloter une trajectoire en accord avec l’Accord de Paris : l’ensemble des portefeuilles actions, obligations et infrastructure de Mirova est évaluée à 1,5°C, tandis que Natixis Assurances s’est engagée à être en ligne avec une trajectoire 2°C d’ici 2030 grâce à une allocation de 10% de ses investissements en actifs verts.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La recherche d’un moindre impact sur le climat fait partie des actions menées via nos plans stratégiques dont la visée certes à plus courte échéance mais dont l’attention est portée pour fournir des solutions de finance viable et durable sur le long terme. Des initiatives sont à relever dans le groupe avec une temporalité de long terme :
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’évaluation de la biodiversité est intégrée dans les opérations de financement de projets de la BGC du Groupe BPCE via le GWF, lorsque le sujet est pertinent, et les Principes de l’Équateur. Les clients doivent étudier l’ensemble des risques et impacts de leurs projets sur l’environnement, et mettre en œuvre les moyens nécessaires pour éviter, minimiser, remédier et compenser ces impacts y compris les atteintes à la biodiversité. Natixis a décidé de mobiliser l’ensemble de ses métiers en faveur de la biodiversité en rejoignant en juillet 2018 l’initiative act4nature : Natixis s’est formellement engagée à agir concrètement pour apporter des solutions pour la conservation de la diversité biologique, sa restauration, son exploitation durable et l’usage équitable des bénéfices qui en sont tirés. Un groupe de travail interne a été lancé et des engagements individuels seront définis d'ici fin 2019. Mirova dispose d’une plateforme spécialisée dans la conservation de la biodiversité et le capital naturel et développe des solutions d’investissement innovantes dédiées notamment à la protection des territoires, de la biodiversité, des sols et des ressources maritimes : le Fonds Land Degradation Neutrality (ex : agriculture durable, foresterie durable, infrastructures vertes ou écotourisme) ; le Fonds Sustainable Ocean (entreprises exploitant le capital naturel de l’océan de façon durable et renforcent la résilience des écosystèmes côtiers).
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
En tant qu’établissement financier, Groupe BPCE n’a pas d’impact direct significatif en termes de pollutions. Cependant, il apporte une attention spécifique à sa chaine d’approvisionnement et à l’impact de ses activités de financements.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
[BPCE n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Dans le cadre de la Directive de Performance Extra financière (DPEF p 44 et 45), une matrice de cotation des 21 risques RSE a permis la cotation des risques bruts selon des critères de fréquence et de gravité sur 3 ans. Cette cartographie, fondée sur la méthodologie d’analyse des risques de la direction des Risques identifie trois typologies de risques (gouvernance, produits et services, fonctionnement interne). Cette analyse a fait émerger treize risques majeurs auxquels le Groupe BPCE est exposé. Ces derniers font l’objet d’engagements, de plans d’action ou d’amélioration et d’indicateurs clés de pilotage.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Depuis 2015, Natixis a pris l’engagement de ne plus financer dans le monde entier de centrale électrique au charbon et de mine de charbon thermique. Natixis s’est également engagée à ne plus délivrer de financement corporate de type general purpose non dédié aux sociétés dont l’activité repose à plus de 25% sur l’exploitation de centrales électriques au charbon et/ou de mines de charbon thermique. Il est à noter que les montants d’exposition de Natixis dans les financements de l’industrie du charbon à la date de l’engagement d’octobre 2015 sont en diminution régulière. À fin 2018, ces montants sont nuls pour les financements de mine de charbon thermique et atteignent un montant désormais résiduel pour les financements de centrale charbon.
Cet engagement s’applique également réalisés par la société de gestion d’actifs Ostrum pour l’ensemble de ses portefeuilles gérés directement, et à Natixis Assurances pour l’ensemble de ses fonds généraux.
En décembre 2017, Natixis s’est également engagée à cesser le financement de l’exploration et de la production de pétrole issu des sables bitumineux et de pétrole situé en Arctique.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Afin d’accélérer sa transition vers la finance verte, Natixis avait annoncé dès décembre 2017, le développement d’un outil permettant d’aligner progressivement ses activités de financement sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat : le Green Weighting Factor (GWF).
Le GWF est un mécanisme inédit d’allocation du capital de chaque financement en fonction de son impact sur le climat. Il s’applique aux financements octroyés par Natixis partout dans le monde et dans tous les secteurs d’activité (hormis le secteur financier). Tout financement « vert » se voit attribuer un allègement de ses actifs pondérés analytiques, pouvant aller jusqu’à 50 %, tandis qu’ils augmentent jusqu’à 24% pour les financements ayant un impact négatif sur le climat et l’environnement. Natixis est la première banque à avoir publié le mix de notations climats de son bilan de l’activité de financement (cf communiqué de presse du 23 septembre 2019).
En modulant la rentabilité attendue de chaque financement en fonction de son impact sur l‘environnement et le climat, Natixis incite ses équipes, à niveau de risque de crédit égal, à favoriser les financements verts. Elle contribue ainsi de manière concrète à la réalisation des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies concernant le changement climatique et l’environnement, et entend ainsi accompagner efficacement la transition écologique tout en développant ses activités.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Anticipant une possible évolution de la réglementation, le GWF est un mécanisme interne d’allocation du capital visant à favoriser les financements les plus vertueux pour l’environnement et le climat. Il revient à moduler le seuil de rentabilité attendu des différents financements en fonction de leur impact sur l’environnement et le climat par un ajustement favorable ou défavorable des actifs pondérés analytiques.
L’objectif de cette initiative innovante est double pour Natixis : d’une part renforcer son engagement en faveur de la finance « verte » en incitant le financement des activités les plus durables, y compris en accompagnant la transition de ses clients actifs dans les secteurs intensifs en carbone vers des pratiques plus durables, et d’autre part intégrer systématiquement le risque climatique de transition à son évaluation des opportunités de financement.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Le Groupe BPCE n’a pas mis en place de prix interne du carbone. Le risque de transition étant adressé chez Natixis par le Green Weighting Factor (GWF) qui permet une approche plus riche des problématiques environnementales. Le GWF est un mécanisme interne d’allocation du capital de chaque financement en fonction de son impact sur le climat et l’environnement (d’autres critères liés à la pollution, aux déchets ou à la biodiversité sont pris en compte lorsqu’ils sont pertinents). Tout financement « vert » se voit attribuer un allègement de ses actifs pondérés analytiques, pouvant aller jusqu’à 50 %, tandis qu’ils augmentent jusqu’à 24% pour les financements ayant un impact négatif sur le climat et l’environnement. En modulant la rentabilité attendue de chaque financement en fonction de son impact sur l‘environnement et le climat, Natixis incite ses équipes, à niveau de risque de crédit égal, à favoriser les financements verts.
G. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
[BPCE n'a pas répondu à cette question]
H. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
En qualité de groupe coopératif, il incombe au Groupe BPCE de prendre en compte la vision à long terme dans toute stratégie. Il promeut et accompagne le développement des territoires de manière durable. Cet élément de transition énergétique s’ajoute aux axes de développement du groupe et intervient en transverse dans les métiers du groupe. Le Green Weighting Factor (GWF) permet d’accompagner dès à présent la transition écologique.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Il existe une fonction dédiée RSE au sein de BPCE en lien avec les Fédérations (FNCE et FNBP) pour animer et développer ces sujets auprès des dirigeants, salariés, clients et sociétaires. Pour agir, cette direction s’appuie sur une filière métier RSE répartie entre l’organe central, les banques régionales et les filiales du groupe, notamment Natixis. Chaque entreprise du groupe a ainsi désigné un responsable RSE.
De nombreuses réunions assurent l’information, l’animation et le partage de compétence (rencontre nationale reporting RSE, rencontre annuelle de la filière RSE, clubs croissance verte, groupes de travail dédiés au pilotage des engagements RSE).
Des formations sont proposées : « fondamentaux de la RSE », « reporting RSE », « outil bilan carbone ». Chez Natixis, une formation présentielle et un elearning sur la RSE sont proposés depuis 2018 aux collaborateurs. Des jeux aussi sur les risques climatiques.
Des actions de communication et d’animation en interne pour l’ensemble des employés et aussi en externe sont proposées (semaine européenne sur le développement durable, sur la mobilité, sur la finance solidaire…).
À noter aussi :
En tant que groupe coopératif appartenant à nos 9 millions de clients sociétaires, lors des AG les thématiques RSE peuvent être discutées.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Depuis 2018 chez Natixis, la rémunération variable des membres du comité de direction générale est indexée sur les notations extra-financières de l’entreprise (évolution à la hausse d’un panier de 3 notations).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Au niveau du Groupe BPCE :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Le sujet de la mobilisation des collaborateurs sur leur empreinte écologique est majeur dans le groupe.
Le réseau social d’entreprise Yammer réunit les collaborateurs intéressés par ces sujets autour de différents Yammers dédiés à la RSE, la croissance verte, risques climatiques ou les achats responsables. Ils peuvent y partager des bonnes pratiques mais aussi faire état d’initiatives dans leur entreprise ou à titre personnel.
Les animations dispensées par exemple lors de la semaine européenne du développement durable ou de la mobilité invitent les collaborateurs à changer leur habitudes (ex sur le plastique).
Parmi les projets initiés avec les collaborateurs pour réduire l’impact direct sur l’environnement : challenge d’économie d’énergie, réduction et tri les déchets, repenser sa manière de se déplacer via le plan de mobilité, développer la biodiversité (ruches et jardin potager collaboratif), réflexion sur l’alimentation durable.
D’autre part les collaborateurs sont invités à réfléchir à l’impact écologique de leur métier (financement, investissement, assurance…) et participent aux orientations stratégiques du Groupe BPCE pour accompagner la transition écologique. Des Hackacthons ont eu aussi lieu pour faire émerger des produits ou services responsables.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en oeuvre ?
La RSE constitue un axe du plan stratégique achats 2020 de BPCE Achats et de la filière achats avec la démarche Agir. Les objectifs :
Dans le cadre de la loi devoir de vigilance, BPCE Achats a élaboré une cartographie mesurant, par pays et par catégorie d’achats, les enjeux RSE liés à la loyauté des pratiques, droits de l’Homme, l’environnement (consommation des Ressources naturelles, pollution (air, eau, sols), biodiversité, émissions de gaz à effet de serre, gestion des déchets).
Sur plus de cent catégories d’achats du secteur bancaire, la cartographie révèle 13 types d’achats à risques RSE forts ou très forts ; désormais le cadre des nouvelles consultations réalisées par BPCE Achats dans ces catégories sensibles, les fournisseurs sont évalués sur leur performance RSE et doivent démontrer les mesures nécessaires pour gérer les risques environnementaux liés à la fabrication de leurs produits/services.
Une démarche a été entamée aussi pour réduire le bilan carbone des achats. Un questionnaire spécifique sera adressé aux fournisseurs à impact sur le bilan carbone. Leurs objectifs (réduction empreinte carbone, alignement avec l'Accord de Paris) seront ainsi abordés.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
BPCE participe aux initiatives sectorielles en France, en Europe et sur la scène internationale.
BPCE est très actif dans les travaux de normalisation internationale (ISO) portant sur la finance environnementale. Il y défend la compatibilité des modèles de standardisation financiers avec ceux spécifiques aux banques locales, notamment coopératives et de leurs clients.
Au niveau européen, Natixis a intégré le groupe d’experts techniques sur la finance durable (TEG) pour bâtir le plan d’action sur le financement de la croissance durable européen.
Au niveau national, le groupe est représenté par Natixis dans la commission Climat de l’AMF. BPCE participe activement à côté des autres groupes bancaires français aux groupes de travail de l’ACPR sur la gouvernance et les métriques.
Le groupe participe aussi aux relations de place et aux groupes de travail notamment la fédération bancaire française (FBF), l’ORSE, ESBG, EACB, FBE.
Un exemple d’influence concerne le développement de financement d’activités vertes. Ainsi BPCE promeut, à travers la FBF, l’introduction d’un Green Supporting Factor donnant une incitation aux banques d’allouer encore plus de bilan en faveur de transactions ayant un impact positif dans la lutte contre le réchauffement climatique par un allègement des fonds propres réglementaires requis pour ces opérations. L’initiative du Green Weighting Factor est un pilote de cette initiative.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Créé en 1898, le groupe Casino participe à donner accès à une alimentation diversifiée à tous, y compris les clients les plus modestes, grâce à des formats d’enseignes adaptés et des marques de distributeurs de qualité. Le groupe Casino propose, au travers de ses enseignes, une large offre de produits responsables accessibles à tous, notamment de produits issus de l’agriculture biologique, avec ses marques Casino Bio, Franprix Bio ou encore Monoprix Bio. .
Il est, par ailleurs, l’un des principaux employeurs dans les pays où il est présent, notamment en France et au Brésil avec respectivement plus de 70 000 et 100 000 collaborateurs employés à plus de 94% en contrat à durée indéterminé. De par la grande variété de ses métiers, il favorise l’insertion professionnelle des jeunes, notamment ceux ayant une faible qualification, auxquels il offre de nombreuses opportunités d’évolution professionnelle. Le groupe emploie plus de 39% jeunes de moins de 30 ans. Entreprise inclusive, il offre aussi de nombreuses opportunités aux personnes en situation de handicap avec plus de 8 500 collaborateurs concernés.
Le groupe Casino a aussi un fort impact positif sur tous les territoires, avec plus de 10 000 magasins de proximité présents aussi bien en zone rurale que dans les quartiers et les centre villes avec ses différentes enseignes Monoprix, Franprix, Petit Casino, Spar, vival… Nos magasins ont un rôle majeur dans les territoires, pour maintenir le lien social, mais aussi en termes d’emploi et vis-à-vis des fournisseurs, notamment des PME locales. Les achats auprès des fournisseurs représentent 83,8% de son chiffre d’affaires, la majorité des fournisseurs étant des entreprises présentes dans les pays où le Groupe est implanté.
L’impact environnemental et climatique de nos activités fait l’objet d’une prise en compte stratégique au plus haut niveau de l’entreprise. En effet, l’alimentation étant responsable d’environ 25% des émissions de gaz à effet au niveau mondial, le groupe Casino agit sur ses principaux impacts afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris de 2015 (voir réponses ci-après). A titre d’exemple, ces enjeux sont abordés à chaque Comité Exécutif du groupe, notamment les enjeux carbone, plastique, gaspillage alimentaire. Autre exemple, la rémunération variable des cadres est indexée sur un critère environnemental (voir ci-après).
Enfin, la crise de la COVID 19 a mis en avant le rôle essentiel de nos collaborateurs et de notre métier, rappelant l’utilité sociale du Groupe : garantir à tous les citoyens, l’accès à une alimentation saine et responsable en mobilisant toutes ses parties prenantes.
Pour en savoir plus sur le modèle d’affaires cf page 17 du document de référence du groupe.
Les principaux enjeux liés aux risques de pollution de nos activités ont été identifiés. Ces principaux risques sont liés aux stations-services présentes sur certains parkings de magasins, et aux transports de marchandises. Pour ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement, ils ont été identifiés dans le cadre de l’étude évoquée ci-dessus.ts ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le groupe Casino réalise chaque année un bilan complet de ses émissions de Gaz à Effet de Serre sur l’ensemble de ses activités (scopes 1, 2 et 3). La connaissance de notre impact gaz à effet de serre nous permet d’identifier les principales sources d’émissions liées à nos activités et de déployer des plans de réduction de ces émissions en conformité avec les objectifs de l’Accord de Paris afin de participer à limiter l’augmentation des températures à moins de deux degrés. A partir de ces bilans, le Groupe a défini ses objectifs de réduction de ses impacts de gaz à effet de Serre qui ont été validés par le Science Based Target, preuve qu’ils répondent aux objectifs de l’Accord de Paris. Ainsi, le groupe Casino est engagé à réduire de 18% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2025 sur les scopes 1 et 2, de de 10% entre 2019 et 2025 sur le scope 3, conformément au SBT et aux objectifs de l’Accord de Paris. Le groupe Casino a créé la société GreenYellow, spécialisée dans l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, dès 2009, permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation énergétique de nos magasins (deuxième poste d’émissions directes du groupe). La mise en place d’un plan de performance énergétique a permis, par exemple, de réduire de 20%, en moyenne, la consommation énergétique de nos magasins. Plus de 1 000 magasins sont sous contrats de performance énergétique et 100% des supermarchés Casino et des magasins Franprix ont couvert les meubles froids de portes permettant une réduction significative des consommations et de l’impact GES.
Enfin, le groupe a installé plus d’une centaine de centrales solaires sur les toits et ombrières de ses magasins, permettant de développer l’auto consommation et de soutenir les énergies renouvelables. En 2020, le groupe Casino a créé le « Forum Carbone » afin de mobiliser ses plus grands fournisseurs autour des enjeux du Climat pour les accompagner dans la réduction des émissions de Gaz à effet de Serre des produits qu’ils commercialisent.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le groupe Casino a présenté à la Science Based Target Initiative, ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre en valeur absolue, en 2018, qui ont été validés, en 2019, par les équipes du SBTi, démontrant que la trajectoire carbone du groupe est conforme avec les objectifs de l’Accord de Paris. Nous avons publié nos objectifs à 2025, considérant que des objectifs à court terme cohérents avec l’Accord de Paris sont plus mobilisateurs et ce conformément au SBT. Le groupe Casino est engagé à réduire de 18% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2025 sur les scopes 1 et 2, de de 10% entre 2019 et 2025 sur le scope 3, conformément au SBT et aux objectifs de l’Accord de Paris.
Le SBT est soutenu par le CDP, le Pacte mondial des Nations Unies, le World Resource Institute, et le WWF. Une dizaine d’entreprises françaises ont, à ce jour, validé leurs objectifs via le SBT. Pour en savoir plus : voir le site internet de Science Based Targets.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le groupe Casino a effectué une étude des pressions directes et indirectes exercées par les activités du groupe sur la biodiversité, en partenariat avec l’Ecole de Mines de Saint-Etienne en 2016. Cette étude a permis d’évaluer la cohérence et la proportionnalité des politiques et actions déployées au regard des pressions constatées et a confirmé les principaux impacts identifiés et a été utilisée pour prioriser les actions à mener pour préserver la biodiversité.
Signataire du Manifeste « Acte for Nature », la démarche du Groupe intègre différents indicateurs afin d’évaluer les pressions exercées par les matières premières alimentaires en terme de changement climatique, pollutions et perte d’habitats naturels. Les impacts sur la Biodiversité sont liés principalement à la chaine d’approvisionnement du groupe notamment la filière bovine, ainsi qu’à la production des matières première alimentaires et l’offre de produits. Les leviers d’actions utilisés par le Groupe consistent à développer l’offre de produits issus de protéines végétales, issus de l’agro écologie et de l’agriculture Biologique, ainsi que les politiques et actions de contrôle sur les filières bovine, l’huile de palme, et les ressources halieutiques.
Pour en savoir plus, voir notre Document d'Enregistrement Universel 2019, pages 228 et 229, 239 et suivantes
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Les principaux enjeux liés aux risques de pollution de nos activités ont été identifiés. Ces principaux risques sont liés aux stations-services présentes sur certains parkings de magasins, et aux transports de marchandises. Pour ce qui concerne la chaine d’approvisionnement, ils ont été identifiés dans le cadre de l’étude évoquée ci-dessus.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Afin de prendre en compte les enjeux liés aux changements climatiques et engager la transition nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, nous agissons notamment sur les marques propres du groupe.
Signataire du Pacte de lutte contre les emballages plastiques, les équipes appliquent les règles de l’éco-conception afin de limiter l’utilisation d’emballages inutiles, tout en assurant la qualité sanitaire et la juste protection des produits pour éviter le gaspillage alimentaire. Ainsi, tous les emballages des produits MDD sont évalués sous l’angle des 5 R (refuser, réduire, réutiliser, recycler, rot – composter). Nous développons et assurons la promotion de gammes plus respectueuses de l’environnement : gamme de produits issus de l’agriculture biologique avec nos marques Casino Bio, Monoprix Bio ou Franprix Bio ; vegan ; garantis sans résidus de pesticides ou visant à la réduction des intrants avec le programme « Tous Cultiv’acteurs » chez Monoprix, ou encore pour le non alimentaire la gamme « Sincère » réduisant ainsi les besoins en ressources. Les enseignes du groupe en France sont engagés à ce que 100% des emballages des produits à marque propre soient recyclables ou réutilisables d’ici 2025.
Afin d’assurer une réduction de l’impact environnemental des produits, le groupe Casino s’est engagé depuis 2009 en faveur de la mise en place d’un affichage environnemental de l’impact des produits et soutient cette initiative portée par les pouvoirs publics afin de la généraliser. Le groupe a conçu un outil permettant de connaitre les principaux impacts des produits en termes de gaz à effet de serre et à ses fournisseurs à marque propre d’améliorer leurs impacts. Cette démarche est expliquée sur le site www.mieuxproduire.fr
Le groupe Casino développe aussi de nouveaux concepts de vente adaptés aux attentes de consommation plus responsable dans toutes les enseignes, notamment avec le vrac qui a été élargi à de nombreux produits (vin, graines, légumineuses, mais aussi lessive, liquide vaisselle) et les produits de seconde vie avec notre filiale Cdiscount (En savoir plus : voir notre site internet)
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
En tant que distributeur alimentaire, le groupe Casino n’est pas dépendant de ces matériaux. Nous suivons l’état des ressources et des matières premières, notamment à titre d’exemple, halieutiques afin d’identifier les espèces de poissons menacés d’extinction. Le groupe a interdit à la commercialisation de nombreuses espèces dont les stocks sont menacés. Le groupe suit sa consommation d’eau qui est essentiellement liée à l’activité de ses magasins. En savoir plus sur notre site internet.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le groupe Casino a analysé à la fois ses différents risques RSE et climatiques. L’ensemble de la démarche est présenté dans le document d’enregistrement universel. En savoir plus, voir notre Document Universel d'Enregistrement, 2019pages 189-191, 271, 287
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Concernant les activités du groupe, nous avons identifié les actifs qui ont le plus fort impact sur l’environnement et le climat, et nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre prennent en compte les différences entre ces actifs.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Comme l’évoque votre manifeste, l’intégration des activités de notre groupe dans une trajectoire en dessous de deux degrés ne peut se faire au détriment de l’emploi et du développement humain. Avec 220 000 employés dans le monde, notre responsabilité est de réussir ces transformations dans un environnement extrêmement concurrentiel, notamment avec le développement des plateformes de commerce en ligne mondiales. La rentabilité de nos activités est la condition sine qua non à la réussite de ces transformations d’ici 2050. Nous nous devons d’adapter notre modèle à la fois en prenant en compte les enjeux climatiques, les attentes de nos clients et l’évolution de la concurrence. Nous soutenons un modèle qui permet de concilier performance économique, sociale et environnementale. Dans notre secteur, il est tout à fait possible de concilier ces objectifs, leur atteinte passant notamment par une modification du mix alimentaire dans les différents pays où nous sommes présents.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Plusieurs scenarii d’évolution des comportements alimentaires ont été publiés que nous étudions avec attention.
En effet, l’atteinte des objectifs climatiques pour l’alimentation dépendra de la capacité collective de modifier nos comportements et habitudes alimentaires, modifiant l’offre produit en magasins. Ces trajectoires sont réalisées par des experts indépendants et bien qu’elles convergent, présentent différentes options. Les principales études prises en compte sont celles publiées notamment par The Lancet Eat, qui a été analysée par le Comité Nutrition Santé du Groupe, et l’étude ADEME sur l’empreinte environnementale de l’alimentation. Notre objectif est de favoriser cette transition par une stratégie de l’offre consistant à promouvoir ces nouveaux modes de consommation moins carbonés, à la fois via de nouveaux concepts comme le VRAC, par l’offre produits (gamme locale, Bio, végétale), et en engageant nos grands fournisseurs, qui eux-mêmes ont pris des engagements de réduction.
Enfin, comme évoqué, le groupe Casino a fait valider ses objectifs et ses plans d’actions par le Science Based Target.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Les investissements que nous réalisons ciblent prioritairement les dernières technologies disponibles qu’il s’agisse des meubles froids, des systèmes d’éclairage (LED), de transport (fluvial et camions PIEK Azote..) qui présentent généralement un coût à l’achat supérieur. Les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre sur notre périmètre d’activité direct (scope 1 et 2) sont déjà largement soumises à des contraintes carbones, puisque la 1ère source d’émission de CO2 du Groupe est soumise à quota avec la F-Gas de l’Union Européenne. Concernant l’offre de produits disponibles dans les magasins, le groupe Casino a été pionnier pour calculer l’indice carbone des produits, puis l’impact environnemental. En effet, nous considérons que la mise en place de cette information permet à nos fournisseurs d’optimiser l’impact de leurs produits, et à nos clients, par une meilleure information, de modifier leur comportement d’achat. L’outil mieuxproduire.fr a été mis en place et est à disposition de nos fournisseurs. La mise en place de cette démarche permet aussi de prendre en compte l’impact éventuel d’un prix carbone.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Les principaux investissements nécessaires pour réduire l’impact environnemental de nos activités concernent :
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Ces deux objectifs ne sont pas systématiquement contradictoires, et au contraire sont des opportunités commerciales importantes. A titre d’exemple, la réduction de notre impact carbone passant par la réduction de notre consommation énergétique a été l’opportunité de développer de nouvelles activités rentables telles que GreenYellow. La réduction de l’impact plastique ou encore la transition vers davantage de consommation de protéines végétales offrent de nombreuses opportunités à la fois commerciales et pour l’environnement. Pour concilier ces objectifs, il est important que l’ensemble des acteurs de la société définissent un consensus claire sur les solutions ayant véritablement un impact positif sur l’environnement et les Gaz à Effet de Serre, ainsi qu’ un objectif de temps commun et déterminé pour l’atteindre, tout en prenant en compte l’impact social et sanitaire éventuel des solutions à déployer. Cette transition nécessite des coalitions d’acteurs, comme nous le faisons avec la signature du Pacte plastique en 2019, et une mobilisation de la société civile pour adopter ces nouvelles solutions plus vertueuses.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le groupe Casino utilise plusieurs moyens afin de s’assurer de la bonne compréhension des enjeux entre alimentation et climat. Ainsi, ces enjeux sont évoqués lors du Comité Gouvernance et RSE du Conseil d’administration et des Comité Exécutif, ainsi que dans les comités de direction de chacune de nos enseignes. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation des collaborateurs et des managers, et des parcours de formation en digital sont mis en place régulièrement. Les managers sont invités à suivre des parcours en digital (MOOC), notamment sur les thèmes de la consommation responsable, du lien entre alimentation et climat et du gaspillage alimentaire ou encore du bien-être animal. Vis-à-vis de nos clients, dès 2015, le groupe Casino a soutenu avec une Fondation une campagne de sensibilisation des clients et des collaborateurs dénommée « Choisir c’est Agir », puis « la Solution est dans l’assiette ». Différentes actions sont menées selon les enseignes sur les différents enjeux comme la récente prise de parole des enseignes Casino avec la démarche « Cap d’agir ensemble » (voir notre site internet). Les enjeux RSE, y compris les enjeux environnementaux et climatiques, sont présentés, lors de l’Assemblée générale des actionnaires.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La RSE est prise en compte dans la rémunération variable des dirigeants et des cadres.
Ainsi, 10% de la rémunération variable du Président, Directeur général est indexée sur les notes obtenues par 3 agences de notations extra-financières. Ces agences évaluent chaque année la performance RSE du groupe Casino, notamment au regard de sa politique en faveur de l’environnement et du climat.
Les cadres du groupe en France ont deux objectifs RSE dans leur rémunération variable de nature différente. L’un porte sur la politique égalité professionnelle avec un objectif sur l’évolution du pourcentage de femmes dans l’encadrement ; l’autre porte sur la politique environnementale et de lutte contre les dérèglements climatiques avec la baisse des consommations électrique du groupe en Kwh/m².
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Les enjeux environnementaux sont pris en compte et traités à différents niveaux selon les problématiques. Le pilotage de la performance environnementale et carbone est assuré au niveau groupe par la direction de la RSE qui reporte au Secrétaire général, membre du Comité Exécutif. Les enjeux et les performances du groupe en termes d’émissions de gaz à effet de serre ont été traités à deux reprises en 2019. Ces enjeux et performances sont également présentés au Comité de gouvernance et RSE, comité émanant du Conseil d’administration du Groupe.
Ces enjeux sont aussi pris en compte par les filiales à l’international dans les différentes instances de gouvernance, notamment au sein de notre filiale au Brésil et en Colombie. Les différentes directions sont ensuite impliquées selon leurs enjeux, notamment les directions techniques, RSE, achat et logistique des enseignes. Enfin, le groupe a créé, dès 2009, une filiale dédiée à l’amélioration de la transition énergétique dénommée GreenYellow. Cette société accompagne le Groupe dans la mise en place de sa politique d’amélioration de la performance énergétique et du déploiement de centrales solaires sur les toits et ombrières de parking, en France comme en Amérique du Sud.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Les solutions pour permettre de réduire l’impact environnemental et sur le climat des activités du groupe nécessitent une mobilisation des équipes opérationnelles. En effet, de nombreuses solutions sont à inventer et nécessitent des expérimentations avant un déploiement. Aussi, les équipes des différentes directions prennent en charge la mise en oeuvre des engagements du groupe. A titre d’exemple, les différentes équipes achat – qualité – marketing du groupe ont la responsabilité de déployer les solutions pour atteindre les engagements que 100% des emballages soient recyclables ou ré utilisables d’ici 2025. De même, concernant le gaspillage alimentaire, les directeurs de magasins et les équipes déploient les solutions sur le terrain qu’ils s’agissent des partenariats noués avec Phenix ou Too Good to Go ou encore la Fédération Française des Banques Alimentaires. Les collaborateurs sont amenés dans leurs métiers à intégrer les enjeux RSE et climat.
Les politiques RSE mises en place, l’intégration de la RSE dans la rémunération variable et le pilotage de la performance RSE permettent aux collaborateurs de s’engager et de déployer les démarches de progrès nécessaires.
Enfin, la RSE fait l’objet d’une négociation avec les organisations syndicales représentatives tous les 3 ans, dans le cadre de l’Accord RSE mis en place depuis 2014.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Nous agissons avec nos fournisseurs afin de s’assurer de la prise en compte de leur impact environnemental, climatique et sur la biodiversité. L’impact environnemental de nos fournisseurs porte sur les matières premières utilisées pour fabriquer les produits et l’impact carbone des produits proposés.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le groupe Casino est engagé dans un dialogue régulier et responsable avec les décideurs publics afin de leur permettre d’avoir une meilleure compréhension des enjeux opérationnels.
Le groupe Casino, au travers de la Direction des Relations extérieures, mène des actions de représentation d’intérêts afin de dialoguer, d’échanger et d’informer les élus lors de l’élaboration de textes législatifs, et participe aux travaux des différentes fédérations professionnelles qui représentent ces secteurs. Il entretient un dialogue régulier et ouvert nécessaire à la construction des politiques publiques.
Il répond aux demandes d’information des ministères concernés par ses activités et d’audition du Parlement en tant que de besoin. Le Groupe agit dans le respect des “principes de transparence et d’intégrité du lobbying responsable” de l’OCDE, ainsi qu’en adéquation avec les engagements issus de sa Charte Ethique. A ce titre, il veille au respect des normes, lois et principes, nationaux ou internationaux, portant notamment sur la lutte contre la corruption.
Conformément aux exigences légales, le Groupe a déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique en 2018 ses activités conduites au 2e semestre 2017 auprès des agents publics nationaux ainsi que les sommes engagées pour ses actions de représentation d’intérêt. Il déclare ses activités de représentation d’intérêts sur le Registre des représentants d’intérêts de la Commission européenne. Il est membre ou partenaire d’associations professionnelles de ses différents secteurs d’activité (commerce, logistique, vente à distance, production solaire…), ainsi que d’associations d’élus territoriaux, avec lesquels il interagit sur des sujets d’intérêt général (revitalisation des centres villes, notamment).
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
CNP Assurances met son expertise unique de la protection et de l’épargne au service de ses clients et de ses partenaires dans le cadre d’un modèle d’affaires multipartenarial et multicanal. Ses solutions sont distribuées en France, en Amérique du Sud et en Europe par de nombreux partenaires bancaires et de l’économie sociale, en points de vente et en ligne. Le Groupe compte 37 millions d’assurés en prévoyance/protection et 14 millions d’assurés en épargne/retraite dans le monde.
Face aux enjeux environnementaux et sociaux actuels, l’objectif de CNP Assurances est d’être un acteur de la transition vers une économie décarbonée et inclusive. En clair, sa politique d’investissement peut contribuer à une croissance économique durable et ses garanties assurantielles à la lutte contre l’exclusion financière.
Quelques exemples concrets :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Au cours des 4 dernières années, CNP Assurances a pris des engagements forts en faveur de la transition énergétique et écologique (TEE) et pour lutter contre le réchauffement climatique. Signataire du Montreal Carbon Pledge, elle a rendu publique l’empreinte carbone de son portefeuille actions cotées détenues en direct en décembre 2015 et s’est engagée à la réduire de -47% à horizon 2021.
CNP Assurances comptabilise et publie par ailleurs chaque année depuis 2005 auprès du CDP (Carbon Disclosure Project) l’empreinte carbone de ses activités opérationnelles (cette empreinte carbone est assez limitée compte tenu de notre activité de services sans processus industriel).
Les émissions du scope 1 et du scope 2 sont peu significatives. Au-delà des efforts d’optimisation, leur volatilité est inévitable : la baisse des émissions directes (scope 1) s’explique par le remplacement du chauffage au gaz par de la géothermie sur le site d’Arcueil pour le chauffage du bâtiment. La légère diminution des émissions indirectes associées à l’énergie (scope 2) est due à la fois aux variations climatiques et à la poursuite des travaux d’efficacité énergétique. Quant aux autres émissions indirectes (scope 3, hors actifs financiers), elles restent stables.
En dehors de la part imputable à l’achat de prestations de services et intellectuelles, les principaux postes d’émissions de CNP Assurances sont liés à l’utilisation du matériel informatique, les déplacements professionnels et l’utilisation d’électricité et de papier. Ces postes d’émissions sont cohérents pour une entreprise exerçant des activités de services.
Quelques exemples concrets de réduction des émissions carbone du Groupe :
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Dans le cadre de notre contribution positive à l’Objectif de Développement Durable n°13 (lutte contre le changement climatique), CNP Assurances a pris d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions :
Preuve de son engagement en tant qu’investisseur responsable, CNP Assurances s’est fixé des objectifs chiffrés ambitieux concentrés sur le volet « bas carbone » de la politique d’investissement responsable. Un point d’étape à fin 2018 indique que l’ensemble des actions menées ont permis de délivrer une performance satisfaisante.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Avec 57 090 hectares de forêts à fin 2018, CNP Assurances est le premier propriétaire privé de France. La Société Forestière, filiale à 50 % de CNP Assurances, assure la gestion durable des forêts respectant la biodiversité et anticipant le changement climatique, formalisé dès 2001 via une charte. Dès 2003, l’ensemble des forêts du patrimoine de CNP Assurances a été certifié PEFC, ou est en cours de certification pour les nouvelles acquisitions, attestant ainsi que le bois est issu de forêts gérées durablement. En 2018, la croissance des arbres de CNP Assurances a permis de stocker 495 021 tonnes de CO2. Après déduction des bois vendus et de ceux abattus, le bilan net de l’exercice 2018 s’élève à 204 179 tonnes de CO2 qui viennent s’ajouter au stock en place.
La Société Forestière mène année après année des actions en faveur de la biodiversité dans les forêts de CNP Assurances. À ce titre, elle s’applique à conserver régulièrement en forêt des arbres morts, debout ou couchés, qui hébergent une biodiversité très spécifique – plus d’un quart des espèces forestières animales et fongiques – reconnue d’intérêt majeur par les scientifiques et les associations de protection de la nature.
Ces actions portent leurs fruits et sont complétées par l’identification et le maintien d’arbres ou autres éléments remarquables. Ainsi le lancement en 2018 de la campagne de recensement de ces éléments permettra de constituer une base de données géographique dans le but de les préserver de toute exploitation. Parmi les nouveaux éléments recensés en 2018, on notera une fourmilière géante en forêt de Montorge peuplée de fourmis rousses qui jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes forestiers. Elles ont par exemple un rôle direct dans la régulation de certains insectes ravageurs des forêts dont elles s’alimentent.
CNP Assurances ne dispose pas à ce stade d’une analyse détaillée de l’impact de ses activités sur la biodiversité. Cependant, afin de contribuer à la prise de conscience par l’ensemble des acteurs économiques de l’érosion de la biodiversité, CNP Assurances finance les travaux de recherche sur la mesure de l’empreinte biodiversité des entreprises en étant membre depuis 2016 du Club B4B+ des Entreprises pour une Biodiversité Positive, placé sous l’égide la Caisse des Dépôts.
Compte tenu de notre activité de services sans processus industriel, l’empreinte biodiversité des activités opérationnelles de CNP Assurances devrait être assez limitée.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Compte tenu de notre activité de services sans processus industriel, CNP Assurances n’a pas mis en place une analyse spécifique sur la pollution globale. Nous portons néanmoins une attention toute particulière sur l’impact environnemental de nos fournisseurs via plusieurs actions :
Les principaux fournisseurs du Top 200 k€ (fournisseurs dépassant 200 k€ TTC de chiffre d’affaires avec CNP Assurances, soit environ 250) font l’objet d’une évaluation par EcoVadis. L’information est rassemblée sur une plateforme collaborative qui comprend 150 secteurs d’activité et 95 pays. À l’issue de l’évaluation, les fournisseurs évalués reçoivent un retour approfondi sur leurs pratiques RSE comprenant une note sur quatre thèmes (environnement, social, éthique et achats responsables), et la liste des principaux points forts et points d’amélioration. En 2018, le périmètre couvert a permis d’évaluer 110 fournisseurs, correspondant à 55 % du montant total des achats. La moyenne des évaluations est de 58,8/100 pour ces 110 fournisseurs, ce qui correspond à un résultat bien supérieur à la moyenne des entreprises notées par EcoVadis.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
CNP assurances conçoit et gère des contrats d’assurance, qui se traduisent physiquement via des documents papier et/ou numériques. L’estimation des émissions de gaz à effet de serre liées au cycle de vie d’un produit d’assurance prévoyance a été revue en 2015, en cohérence avec la démarche Bilan carbone®. À titre d’exemple, un contrat Trésor Prévoyance Garantie Autonomie, émet sur toute la durée de sa vie 22 kg de CO2.
Cette analyse a permis de hiérarchiser nos priorités d’actions et justifie les efforts faits pour réduire l’empreinte environnementale du fonctionnement interne, le développement de la dématérialisation et le suivi en ligne des dossiers.
Par ailleurs, CNP Assurances a fait analyser en 2015 l’impact environnemental de la souscription en ligne d’un contrat d’assurance emprunteur versus un contrat papier, en partant des observations sur un produit déployé depuis plus d’un an. Les résultats sont très positifs notamment en termes de réduction d’émission de gaz à effet de serre.
Les études présentées montrent que les principaux facteurs d’impact direct d’un produit d’assurance sur l’environnement restent le papier et les déplacements.
Les solutions pour réduire la consommation de papier, via la dématérialisation des actes de gestion ou via la digitalisation de la relation client sont développées, en harmonie avec la stratégie du Groupe. Il faut néanmoins rester vigilant sur l’impact environnemental de la consommation énergétique des équipements informatiques.
La dématérialisation des documents contractuels a permis d’économiser près de dix millions de feuilles depuis plusieurs années : la dématérialisation des courriers marketing vers les clients du réseau Amétis a été initiée en 2011, et la quasi-totalité des demandes d’adhésion pour les produits de La Banque Postale sont dématérialisées, ce qui a permis de supprimer l’usage du papier carboné (soit une économie d’un million d’exemplaires).
La transformation digitale implique d’être vigilant sur la consommation énergétique des datacenters : les serveurs informatiques gagnent en efficacité énergétique à chaque génération, les équipements renouvelés bénéficient du Label Energystar et CNP Assurances se dote de cibles technologiques (renouvellement des microarchitectures, utilisation de microprocesseurs performants, etc.).
La virtualisation est aussi largement utilisée, non seulement sur les serveurs mais aussi sur les systèmes de stockage et les réseaux de CNP Assurances. Par ailleurs, le refroidissement des serveurs est consommateur d’énergie. CNP Assurances déploie des actions d’optimisation de la circulation des flux d’air des datacenters (urbanisation des salles), tout en dotant progressivement ses équipements de PDU intelligent (Power Distribution Unit, permettant de surveiller la consommation d’énergie). En 2018 le relèvement des consignes de la température dans les salles hébergeant les serveurs informatiques a permis de réduire légèrement l’indicateur de performance énergétique à son niveau 2017 (1,56 vs 1,57 en 2017). Cet indicateur, mis au point par le Green Grid, permet de mesurer l’efficacité énergétique d’un datacenter, calculée en divisant la consommation globale du datacenter par la consommation des équipements informatiques (serveur, stockage, réseau).
Offre spécifique à destination des assurés : En assurance de personnes, l’action directe en faveur d’une économie responsable et de la lutte contre le changement climatique passe par le choix des supports en unités de compte ISR (Investissement Socialement Responsable) dans les contrats d’épargne. Ils sont proposés depuis de nombreuses années dans chacun des contrats individuels phares de CNP Assurances en unités de compte et les contrats sont régulièrement enrichis. Ces enrichissements permettent aux encours de progresser significativement. À fin 2018, près de 199 000 contrats d’assurance vie individuelle de CNP Assurances comportent des fonds ISR. Ils représentent un encours de 1 060 millions d’euros en augmentation de plus de 31 % par rapport à fin 2017.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Compte tenu de notre activité de services sans processus industriel, CNP Assurances n’a pas de consommation ni de stock de matériaux.
CNP Assurances comptabilise et publie par ailleurs chaque année la consommation d’eau de ses activités opérationnelles (cette consommation d’eau est assez limitée compte tenu de notre activité de services).
La hausse de la consommation d’eau entre 2017 et 2018 s’explique par plusieurs phénomènes, les principaux étant des températures plus élevées ayant accru la consommation d’eau de nos collaborateurs ainsi qu’un certain nombre de fuites accidentelles d’eau dans nos locaux. Afin de limiter ce dernier phénomène, des systèmes de détection de fuite d’eau ont été déployés sur deux des bâtiments composant les locaux de CNP Assurances à Paris Montparnasse.
Au Brésil, le siège de Odonto, un de nos filiales, se situe dans un immeuble qui dispose d’un système de réutilisation des eaux usées.
En Italie, notre filiale CNP UniCredit Vita s’est tourné vers le fournisseur « Water With a Mission » qui propose l’achat de bouteilles d’eau ayant pour objectif de garantir l’accès à tous à l’eau via le financement de la construction de puits au Sénégal.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
CNP Assurances s’attache à analyser le risque physique et le risque de transition de son portefeuille d’investissement.
Pour le risque physique :
S’agissant du risque de transition, plusieurs analyses sont menées afin de mieux appréhender ce risque :
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Convaincue que la prise en compte des critères Environnement, Social et Gouvernance (ESG) dans l’évaluation d’un placement contribue à la création de valeur et optimise le couple rendement/risque dans le temps, CNP Assurances, en tant qu’investisseur de long terme, a déployé depuis plus de dix ans une stratégie d’investisseur responsable au sein des différentes classes d’actifs. Cette stratégie reflète les engagements du Groupe auprès du Pacte mondial, des Principles for Responsible Investments (PRI) et de la déclaration de Kyoto de l’Association de Genève. La stratégie d’investisseur responsable s’est également concrétisée par la mise en place d’une politique ESG d’exclusion pour l’ensemble du Groupe. Elle a été complétée depuis 2015 par une stratégie « bas carbone » en faveur de la transition énergétique et écologique (TEE), et prise en compte progressivement dans les différents compartiments d’actifs. L’objectif est double : protéger les actifs adossés aux droits des assurés et créer de la valeur pour toutes les parties prenantes de CNP Assurances.
Depuis 2015, CNP Assurances exclut tout nouvel investissement dans des sociétés extractrices de charbon et productrices d’énergie à base de charbon dont plus de 15 % du chiffre d’affaires est lié au charbon thermique, chiffre ramené à 10 % en décembre 2018. Sur les actifs existants, la détention d’actifs financiers dans ce secteur est limitée au seuil de 25 % du chiffre d’affaires. Elle a, de plus, choisi de ne plus investir dans les entreprises les plus impliquées dans le développement de nouvelles centrales à charbon.
L’approche ESG sur l’ensemble des actions cotées détenues en direct est basée sur une gestion best-in-class. Depuis fin 2017, la gestion des actions détenues en direct est alignée sur des portefeuilles modèles pondérant fortement la contribution à la transition énergétique et écologique, portefeuilles modèles déployés en collaboration avec La Banque Postale Asset Management (LBPAM) et Mirova (Natixis Investment Managers).
Plusieurs thématiques ont été mises en oeuvre à travers les investissements réalisés :
En 2018, 13 titres présents dans les portefeuilles d’actions ont été vendus notamment suite à la dégradation de leur notation ESG. Ces mouvements sont significatifs sur un portefeuille qui comporte moins de 150 lignes.
Dans l’immobilier, l’acquisition des biens passe au crible du mandat cadre entre CNP Assurances et ses asset managers qui intègre des critères ESG nombreux, dont les principaux sur l’environnement sont : efficacité énergétique, pollution, risque d’inondation et de catastrophe naturelle, transports.
Pour la phase de gestion des biens immobiliers, la déclinaison opérationnelle passe par le respect de la charte « Travaux verts » favorisant les matériaux recyclés, les pollutions des chantiers, la consommation d’eau, la qualité de l’air, en plus de la performance énergétique et la protection de la biodiversité.
Dans les forêts, la Société Forestière assure la gestion durable des forêts (objectifs : sécurité, biodiversité, anticipation du changement climatique). Dès 2003, en parallèle à la certification ISO 9001, l’ensemble des forêts du patrimoine de CNP Assurances a été certifié PEFC, attestant ainsi que le bois est issu de forêts gérées durablement.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
CNP Assurances est convaincue que la prise en compte des critères ESG dans l’évaluation d’un placement contribue à la
création de valeur et optimise le couple rendement/risque dans le temps, CNP Assurances, en tant qu’investisseur de long terme, a déployé depuis plus de dix ans une stratégie d’investisseur responsable au sein des différentes classes d’actifs.
Les transformations nécessaires pour être en phase avec les enjeux cités concernent aussi notre bâtiment d’exploitation et plus significativement nos investissements en immobiliers :
Par ailleurs, CNP Assurances soutient la recherche dans la prise en compte du risque climatique à travers les différentes études qu’elle fait réaliser sur ses actifs financiers (analyse du risque physique ou de transition).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Dans le secteur de l’activité d’assurance vie, c’est essentiellement l’évolution des marchés financiers qui sera impactée par un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris. Nous avons réalisé plusieurs études sur le risque de transition de nos actifs financiers qui s’inscrit dans ce scénario. Le détail de ces études est disponible dans le rapport sur l’investissement responsable 2018.
En synthèse, dans un scénario correspondant à la trajectoire des Accords de Paris, la valeur des actifs est potentiellement exposée au risque réglementaire, technologique, de marché et de réputation. CNP Assurances a géré ces risques de transition par la combinaison de plusieurs approches, enrichies d’année en année :
Nous poursuivons activement ces analyses en 2019.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non, pas à ce stade. Nous suivons néanmoins avec attention les initiatives d’autres entreprises en la matière et pourrions un jour réviser notre position sur ce sujet.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
La démarche d’investisseur responsable de CNP Assurances soutient la transition écologique et énergétique depuis plusieurs années. CNP Assurances a décidé d’intensifier son action en se fixant de nouvelles ambitions en décembre 2017 : elle s’engage à consacrer, d’ici 2021, 5 Md€ à de nouveaux investissements en faveur de la TEE, incluant notamment infrastructures vertes, green bonds, mais aussi les immeubles à haute performance énergétique et les forêts. À fin 2018, 3,1 Md€ ont été réalisés.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous pensons qu’il n’y a pas deux directions opposées. La stratégie de transition écologique en cours repose sur deux actions principales, la sensibilisation des collaborateurs et la stratégie d’investissement responsable. La première a plutôt un effet bénéfique sur la motivation et le bien-être des salariés, à en croire les retours que nous en avons. La deuxième est intégrée dans la stratégie de l’entreprise. Nous sommes convaincus que la prise en compte des critères ESG dans l’évaluation d’un placement contribue à la création de valeur et optimise le couple rendement/risque dans le temps, et c’est la raison pour laquelle CNP Assurances, en tant qu’investisseur de long terme, a déployé depuis plus de dix ans une stratégie d’investisseur responsable au sein des différentes classes d’actifs.
L’analyse des risques et opportunités RSE, réalisée dans le cadre réglementaire de la déclaration de performance extra-financière (disponible dans le document de référence de CNP Assurances), démontre l’intérêt d’intégrer ces éléments dans la stratégie globale de l’entreprise. Cette analyse est présentée au Comex. S’il devait y avoir besoin d’une régulation interne, l’entreprise dispose de la gouvernance interne capable de prendre les décisions rapidement et au bon niveau hiérarchique.
La direction générale de CNP Assurances, en plus du renouvellement annuel de son engagement auprès de Pacte mondial, prend régulièrement des positions claires sur le sujet de la transition écologique (Signataire du Manifeste pour décarboner l’Europe du Shift Project en 2017, signature du French Business Climate Pledge en 2019). Enfin, nos grands partenaires et actionnaires sont aussi très engagés sur ce sujet (Caisse des Dépôts, Groupe La Poste, BPCE).
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les enjeux du développement durable font l’objet d’actions de sensibilisation/formation dédiées afin de conforter leur ancrage dans la culture d’entreprise et les pratiques quotidiennes.
Plusieurs entités du Groupe disposent d’une rubrique Intranet dédiée au développement durable. Depuis plusieurs années, des manifestations et des animations régulières sont organisées dans chaque entité pour sensibiliser les salariés aux enjeux du développement durable : concours, sondages, conférences, diffusion de guides ou encore sensibilisation à l’éco-conduite sont organisés. Depuis 2015 et la COP 21 à Paris, la transition écologique et énergétique fait l’objet d’une sensibilisation particulière : serious game interactif, conférence sur l’analyse de cycle de vie d’un produit d’assurance, affiches, ateliers éco-gestes. À l’occasion de la semaine de la finance responsable, CNP Assurances diffuse des informations aux collaborateurs via l’Intranet sur les objectifs de CNP Assurances en matière de lutte contre le changement climatique.
Le groupe de discussion dédié au développement durable mis en place en 2016 sur le réseau d’entreprise Yammer est de plus en plus actif : il permet à chacun de poster des informations et d’échanger sur des sujets variés sur le thème du développement durable. Différentes actions de sensibilisation ont porté sur les gestes éco‑responsables dans les entités du Groupe.
Une formation du comité exécutif sur les sujets climat est prévu dans les semaines à venir, de même qu’une présentation en comité d’audit et des risques des enjeux liés au risque climatique. Le département RSE réfléchit à la bonne manière de former et sensibiliser ensuite l’ensemble des collaborateurs sur le sujet du risque climatique.
En termes de communication à destination des actionnaires, les sujets climat sont abordés annuellement dans le document de référence, le rapport sur l’investissement responsable et le rapport sur la solvabilité et la situation financière, qui sont librement accessibles sur notre site internet.
Le sujet de la biodiversité est aujourd’hui moins mature que le sujet climat, tant pour l’ensemble des acteurs économiques que pour le secteur de l’assurance. Cependant, afin de contribuer à la prise de conscience par l’ensemble des acteurs économiques de l’érosion de la biodiversité, CNP Assurances finance les travaux de recherche sur la mesure de l’empreinte biodiversité des entreprises en étant membre depuis 2016 du Club B4B+ des Entreprises pour une Biodiversité Positive, placé sous l’égide la Caisse des Dépôts.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
CNP Assurances a conclu en juin 2019 avec 3 organisations syndicales représentatives un nouvel accord d’intéressement qui couvre la période 2019-2021. L’intéressement est une dimension ancienne de la politique sociale de CNP Assurances. Ces dernières années, c’est ainsi de l’ordre d’un demi mois de rémunération brute supplémentaire qui est versé à chaque salarié bénéficiaire. Ce dispositif permet de faire le lien entre les résultats de l’entreprise et la contribution effective de chacun des collaborateurs à cette performance. En effet, l’entreprise a toujours retenu comme indicateurs, supports de son calcul, des actions alignées sur les orientations stratégiques de l’entreprise. Ce nouvel accord inclut des indicateurs en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Un des indicateurs retenus est lié à la stratégie d’investissement responsables: la part des actifs gérés selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ainsi en 2018, cet indicateur est de 81 % et l’objectif 2019 sera atteint si la part des actifs gérés avec des critères ESG est égale ou supérieure à 80 %.
Par ailleurs, les enjeux RSE, et plus particulièrement la qualité de vie au travail, font partie des critères variables de la rémunération du Directeur Général de CNP Assurances.
La rémunération variable du directeur général est basée à 40 % sur des objectifs qualitatifs :
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La secrétaire générale du Groupe CNP Assurances en charge de la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) est membre du comité exécutif.
Une formation du comité exécutif sur les sujets climat est prévu dans les semaines à venir. Plus globalement, notre stratégie d’investissement responsable s’étend aujourd’hui à l’ensemble de nos portefeuilles financiers, et à tous les types d’actifs, des actions aux obligations, en passant par l’immobilier, les forêts... Notre conviction au sujet de la valeur ajoutée d’une démarche d’investisseur intégrant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) s’est concrétisée au fil des années. Nous l’avons initiée en 2006, et, treize ans après, notre volonté est d’être un acteur toujours novateur face aux défis qu’elle représente. Notre force est de nous mobiliser, en interne et en externe. Des équipes initiatrices, responsabilité sociétale et environnementale (RSE) et investissements, à la direction générale, en passant aussi par la direction des risques, les enjeux ESG irriguent notre quotidien. Les échanges avec tous les acteurs – sociétés de gestion, société civile, et entreprises – font avancer nos pratiques d’investisseur responsable avec comme objectif la protection des assurés et de l’avenir de tous.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Consciente des effets du dérèglement climatique, CNP Assurances a décidé la création, en 2018 pour une mise en place en 2019, d’un comité risques climatiques. Ce comité a vocation à instruire et suivre l’ensemble des sujets d’actualité et des actions liés aux études réalisées sur le changement climatique. Ce comité transverse à l’entreprise réunit les équipes en charge de la RSE, des investissements, des risques et de l’actuariat. Il permettra d’évaluer précisément les risques que le changement climatique fait peser sur nos activités en Europe et en Amérique latine, et pourra proposer à la direction générale les moyens d’adaptation et/ou de résilience à mettre en place.
Par ailleurs, CNP Assurances a organisé la seconde édition son Challenge « Open Innovation » dont les objectifs sont de faire prendre conscience à l’ensemble des collaborateurs qu’ils sont porteurs d’idées utiles à l’entreprise, de les inciter à les proposer puis à les porter en mode projet et plus largement d’encourager la prise de risques au sein du Groupe.
En 2018, le challenge open innovation et un groupe de travail 100% Bio ont montré leur intérêt sur l’ensemble des sujets de la restauration collective et sur les projets d’ores et déjà prévus dans le plan d’actions à 3 ans.
Un 3e challenge va débuter en novembre prochain. Les collaborateurs seront à nouveau incités à faire naître des idées sur des thèmes ayant un impact positif sur l’environnement.
En parallèle, le département RSE organise régulièrement des ateliers de travail avec les collaborateurs afin de les faire réfléchir sur des actions ou des solutions à mettre en place au sein de l’entreprise ayant un impact positif sur l’environnement. Très récemment nous avons organisé des ateliers sur les éco-gestes en entreprise, les conclusions de cet atelier verront le jour dans les prochains mois.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Les engagements RSE de CNP Assurances sont déclinés par la direction des achats. Tous les acheteurs sont sensibilisés aux exigences RSE. La charte éthique interne aux achats et le guide de déontologie gouvernent leurs pratiques. Les principaux appels d’offres et consultations comportent un volet RSE, critère de qualification de la proposition.
Signataire du Pacte mondial, CNP Assurances promeut systématiquement son engagement en faveur du respect des droits de l’homme auprès de ses sous-traitants et fournisseurs. Des clauses contractuelles sur la protection des travailleurs figurent dans les contrats.
La quasi-totalité des fournisseurs de biens et de services ou de prestations intellectuelles de CNP Assurances est située en France.
Afin de mutualiser le suivi des performances environnementales, sociales et éthiques de ses fournisseurs, CNP Assurances a noué un partenariat avec EcoVadis. Ainsi, une évaluation RSE des principaux fournisseurs est réalisée par EcoVadis. L’information est rassemblée sur une plateforme collaborative qui comprend 150 secteurs d’activité et 95 pays.
À l’issue de l’évaluation, les fournisseurs évalués reçoivent un retour approfondi sur leurs pratiques RSE comprenant une note sur quatre thèmes (environnement, social, éthique et achats responsables), et la liste des principaux points forts et points d’amélioration.
Les principaux fournisseurs du Top 200 k€ (fournisseurs dépassant 200 k€ TTC de chiffre d’affaires avec CNP Assurances, soit environ 250) font l’objet d’une évaluation par EcoVadis. En 2018, le périmètre couvert a permis d’évaluer 110 fournisseurs, correspondant à 55 % du montant total des achats. La moyenne des évaluations est de 58,8/100 pour ces 110 fournisseurs, ce qui correspond à un résultat bien supérieur à la moyenne des entreprises notées par EcoVadis.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le seul lobbying des entités du Groupe consiste à participer aux instances professionnelles d’assurance et pour les filiales internationales, aux rencontres dans le cadre des représentations diplomatiques de la France. Le groupe CNP Assurances participe aux défis de la société civile en intervenant dans la recherche et les débats, notamment en France sur la retraite et la dépendance. CNP Assurances n’expose pas de position seule. Ses actions passent systématiquement par les organisations de place en particulier la FFA (Fédération française de l’assurance) et les acteurs européens du secteur de l’assurance. Des directeurs experts sont membres de commissions spécifiques. Par ailleurs, aucune entité du Groupe ne fait de donation aux partis politiques.
En 2018, plusieurs collaborateurs se sont mobilisé dans les groupes de travail de la FFA et ont contribués aux guides parus sur le reporting extra‑financier et sur les pratiques d’engagement et d’exclusion ESG.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La raison d’être de l’entreprise publiée en 2012 est d’apporter aux entreprises et aux personnes des univers d’expérience 3D leur permettant d'imaginer des innovations durables, capables d'harmoniser les produits, la nature et la vie. Cette raison d’être guide la stratégie du groupe, que ce soit dans son développement produit, mais également dans ses opérations, sa culture et ses valeurs. Dassault Systèmes est reconnu leader mondial en matière de développement durable puisque la société a été classée au premier rang des 100 entreprises les plus performantes au monde en matière de développement durable par Corporate Knights en 2018. En effet, notre plateforme numérique 3DEXPERIENCE permet à nos clients d’innover pour le développement durable, en anticipant les impacts des produits dès leur conception et en inventant de nouveaux modèles économiques. Nous supportons la méthodologie de l’impact positif net, c’est-à-dire le fait pour les entreprises d’avoir un impact positif social et environnemental supérieur à leur impact négatif. Par exemple, pour le carbone, il ne s’agit pas seulement pour nous d’atteindre la neutralité carbone, mais de permettre à nos clients de réduire leurs émissions carbones en utilisant nos solutions. Ainsi, pour le secteur automobile , les technologies 3D peuvent permettre une réduction massive des émissions carbones, comme démontré dans l’étude suivante.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous évaluons et publions nos émissions carbones selon la méthode du GHG Protocol. En tant qu’éditeur de logiciel, nos émissions directes sont restreintes (scope 1 : 7,465 tCO2e en 2018). Nous évaluons nos émissions sur l’ensemble des périmètres (scope 1, 2 et 3) incluant l’utilisation de nos logiciels chez nos clients ; ce qui représente notre impact principal. Le calcul n’est pas discriminé par ligne de produits mais publié globalement pour nos solutions logicielles. Ces résultats sont exploités et entraînent des plans d’actions pour la réduction des émissions. Ainsi, nous développons l’utilisation des énergies renouvelables pour nos émissions indirectes du scope 2 liées à la consommation d’énergie. Nous mettons en œuvre une politique voyage restrictive pour les émissions du scope 3. Et nous nous attachons à développer nos logiciels selon des processus permettant leur performance d’utilisation (y compris énergétiques), avec des infrastructures labellisées économes en énergie.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Notre objectif n’est pas seulement d’atteindre la neutralité carbone, mais d’avoir un impact positif net, c’est-à-dire de permettre la réduction des émissions carbones de nos clients. Nous adressons tous les secteurs industriels, de l’aéronautique, à l’automobile, aux biens de consommations et sciences du vivant. Nos solutions fondées sur la plateforme 3DEXPERIENCE transforment pour nos clients, la conception, la fabrication et la maintenance de leurs produits. Grâce à elles, ils peuvent ainsi simuler l’ensemble du cycle de vie de leurs produits dès leur conception, et en réduire les impacts environnementaux.
Nous n’utilisons pas de mécanismes de compensation, car notre objectif est la transformation des processus industriels et des modèles économiques pour l’innovation durable.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous n’analysons pas notre impact sur la biodiversité, en raison de la nature de notre activité d’éditeur de logiciel. Nos indicateurs environnementaux sont les émissions carbones, la consommation d’énergie, et le recyclage des déchets informatiques.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
En tant qu’éditeur de logiciel, notre chaîne de valeur est constituée par nos revendeurs, et nos fournisseurs. Nous n’avons pas de sous-traitants. Nos actions concernent principalement nos fournisseurs. Ainsi, notre politique achat intègre les enjeux de développement durable et vise à assurer que les meilleures pratiques sont appliquées pour l’évaluation des produits en prenant en compte notamment l’utilisation, l’entretien, l’efficacité en terme de ressources et de consommation d’énergie, et les possibilités de réutilisation, de recyclage ou de destruction. Nos appels d’offres comprennent un volet environnemental, avec des spécifications concernant l’achat de matériel informatique devant bénéficier du label « energy star ». Depuis 2008, nous menons une politique d’installation de nos activités dans des locaux certifiés par le label environnemental local.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Depuis 2012, nous communiquons sur le concept d’Expérience. Ce concept nous a amené à développer notre plateforme 3DEXPERIENCE, qui permet à nos clients de repenser leur processus de conception pour fournir non pas des produits mais des expériences à leurs consommateurs. Ainsi par exemple pour le secteur automobile, il ne s’agit pas de développer des voitures mais des expériences de mobilité, pour le secteur des sciences du vivant des expériences patients, etc… Ce concept permet de découpler la valeur fournie au consommateur et la valeur économique de l’utilisation des ressources. Il permet également d’inventer de nouveaux modèles économiques liés à l’économie circulaire, au partage, etc.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous ne calculons pas notre empreinte en matériaux qui est indirecte, et dépend de nos fournisseurs notamment informatiques. Néanmoins, comme précisé, nous incluons un volet environnemental dans nos appels d’offres. Notre consommation d’eau est exclusivement liée aux consommations d’eau des personnes dans nos bâtiments ; les certifications environnementales locales de nos bâtiments intègrent la gestion de l’eau dans ses critères.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les risques induits pas les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité sont intégrés dans notre analyse de risque sur l’environnement économique et réglementaires, et sur l’évolution des technologies.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Nos actifs sont principalement immatériels.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous sommes convaincus qu’il est possible de mener une transformation par l’innovation durable qui n’entraîne pas de baisse des rendements économiques. Nous investissons près d’un quart de notre chiffre d’affaires en R&D, et nous mettons en œuvre une stratégie d’acquisition afin de mettre en œuvre notre raison d’être fondée sur l’innovation durable.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non. Nos analyses de marché sont fondées sur le développement de nos solutions (Technology push) qui permettent à nos clients d’innover pour le développement durable. Il s’agit pour nous de créer ces marchés.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non, mais nous suivons les discussions sur les prix carbones (notamment les dernières issues du Sommet sur le climat et avec mention d’une fiscalité à 30 €/tCO2e). Ici encore, nous promouvons la méthodologie de l’impact positif net. Une fiscalité environnementale vertueuse doit être fondée tant sur les impacts négatifs que positifs (sous forme de crédit d’impôts)
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Selon notre modèle d’organisation intégrée, le budget et les investissements sont intégrées dans chacune des fonctions : investissements R&D, budgets pour minimiser l’impact de nos opérations, budgets pour le développement des compétences, pour l’innovation des start-ups, pour la communication, etc... Nous ne communiquons pas sur une part globale.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
En tant qu’entreprise scientifique, investissant depuis longtemps pour l’innovation durable, nous ne croyons pas en cette opposition. Il s’agit de trouver les modèles économiques pour accélérer les innovations durables et créer des opportunités de nouveaux marchés.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Notre raison d’être étant articulée autour de l’innovation durable, le top management communique régulièrement auprès des collaborateurs, et des actionnaires sur le sujet. Nous avons ainsi mis en avant le concept d’impact positif net lors de notre dernière assemblée générale, ou de la communication managériale à l’ensemble des employés.
Nous proposons à l’ensemble des collaborateurs des formations sur le développement durable, accessibles depuis notre Université d’entreprise. Et nous avons par ailleurs un plan de communication annuel pour accroître la part des investisseurs socialement responsables dans notre actionnariat, qui représente 15% (supérieur à la moyenne du secteur des technologies) .
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La rémunération variable du Directeur général (qui représente 50% de sa rémunération annuelle cible à objectifs atteints) est conditionnée à l’atteinte de critères de performance quantitatifs et qualitatifs relevant soit de la performance annuelle du groupe soit de sa stratégie pluri-annuelle - cette stratégie reposant sur la raison d’être du groupe fondée sur l’innovation durable.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le modèle d’organisation de l’entreprise sur le développement durable est l’intégration dans l’ensemble des fonctions. Ainsi, chacun des membres du comité exécutif est responsable de l’une des composantes de la stratégie : L’organisation RH et Systèmes d’information est responsable de la réduction de l’impact l’environnemental des opérations de l’entreprise (Réduction des émissions carbones, de la consommation d’énergie et recyclage des déchets), les organisations R&D et industries sont en charge de la définition des solutions et des cas d’usages clients, l’organisation « workforce of the future » est en charge des compétences des futurs utilisateurs sur le développement durable, etc…
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Depuis 2008, l’entreprise a mis en place un modèle de management par communautés transverses (grâce à une application communautaire sur la plateforme 3DEXPERIENCE). Les collaborateurs peuvent ainsi proposer et animer des communautés sur différents projets. Il existe plusieurs communautés sur le développement durable (Green team, sustainable innovation lab, sustainable supply chain, sustainable economy, etc…) Ces communautés permettent de favoriser l’intelligence collective cross-fonctions, de développer des initiatives par les employés et de faire émerger des propositions pour les fonctions de l’entreprise.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Oui. Comme précisé en section 2D, notre politique intègre les enjeux du développement durable et nos appels d’offre comportent un volet environnemental. En 2019, dans le prolongement de l’étude de risques relative à nos relations fournisseurs, nous avons défini un plan triennal pour renforcer notre pratique d’achats responsables.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Les sujets que nous promouvons auprès des institutions sont : l’innovation durable et l’impact positif net.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le sens de Decathlon est de "rendre durablement les plaisirs et les bienfaits des sports accessible au plus grand nombre". Ce sens est transmis et vécu de façon prégnante dans l'entreprise par tous les coéquipiers. C'est la raison d'être, le "pourquoi" Decathlon existe. Le mot durablement a été ajouté il y a environ 1 an à notre sens. Cela montre l'importance que Decathlon accorde au Développement Durable dans toutes ses stratégies d'entreprise. En effet le sens a pour objectif de guider chacune de ses actions. Dès 2016, les coéquipiers de Décathlon grâce à une vision coécrite avaient mis la cause du développement durable comme une des 5 causes majeures pour Décathlon. De nombreuses actions en ont découlé et Decathlon a conscience que chacun est acteur des changements nécessaires face à l'urgence écologique actuelle.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Decathlon réalise un bilan GES complet en scope 3 depuis 2007. Ce bilan permet d'identifier les sources d'émissions principales des différentes activités directes et indirectes de Decathlon. C'est en identifiant que les produits avaient un impact important que Decathlon a démarré dès 2008 les démarches d'écoconception basées sur les analyses de cycle de vie des produits. Les émissions relatives aux produits vendus sont issues de la démarche d'analyse de cycle de vie suivant la base de données Impact de l'ADEME.
Les données du bilan global GES sont exploitées afin de définir les plans d'action de réduction pour toutes les activités. Par exemple Decathlon engage la réduction des émissions sur ses sites par le déploiement de la consommation d'énergies renouvelables, Decathlon réduit l'impact du transport par la diminution des transports aériens, Decathlon engage la substitution des composants les plus impactants dans la conception des produits comme le polyester vierge ou le coton conventionnel....
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La prochaine politique générale de Développement Durable de Decathlon qui sera publiée en 2020 comportera un objectif de neutralité carbone à 2050. Avant cela, pour 2026 Decathlon a établi les objectifs de réduction des émissions de CO2 suivants :
Réduire ses émissions totales de CO2 de 75% sur les périmètres 1 et 2 et engager ses principaux fournisseurs à définir, sur des bases scientifiques, leur propre trajectoire de diminution des émissions CO2 d’ici à 2024. Ceux ci ont été validés par Science Based Target initiative en Juillet 2019.
À ce jour, et comme le recommande l'ADEME et Science Based Target initiative, ces mesures n'intègrent pas les mécanismes de compensation. Ce sont bien des mesures de réduction directe.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Decathlon a initié en France une démarche de certification avec un nouveau label : signature-biodiversité.com sur ses nouveaux projets immobiliers. Il a été appliqué sur les magasins de St Malo (création) et Lorient (extension).
Ce label nous permet d’avoir un impact environnemental amélioré par rapport à la situation initiale sur les terrains et bâtiments.
Decathlon mène des actions simultanées sur les cinq cibles suivantes : continuité écologique, ressources en eau, diagnostic des sols, climat et qualité de l'air et pollution lumineuse. Au-delà d'un simple travail portant sur l'intégration paysagère, le projet va plus loin dans la préservation des milieux et leur restauration. Il reste à développer sur l'ensemble de nos projets de création et de réaménagement.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Decathlon a retravaillé son analyse de risques globale sur les thématiques humaines et environnementales pour l'exercice de "Devoir de vigilance" en lien avec la loi n° 2017-399. Cette analyse a été appliquée sur toute la chaine de la valeur pour reconfirmer les risques saillants, et améliorer, si besoin ses actions pour les adresser. Les sources principales de pollution se situent dans les sites de fabrication et sont adressés par la réalisation d'audit sur 3 thématiques : le traitement des eaux usées, la gestion des déchets dangereux et le traitement des polluants atmosphériques.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le sens de Decathlon est de rendre durablement les plaisirs et les bienfaits du sport accessibles au plus grand nombre. Pour cela depuis de nombreuses années Decathlon soutient l'entretien, la réparation et la seconde vie de produits sportifs grâce aux services de ses ateliers présents dans tous ses magasins, grâce également aux opérations de revente d'occasion (ex trocathlon) qui sont organisées régulièrement dans l'année.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L'impact environnemental des produits est calculé suivant la méthode d'analyse de cycle de vie et les règles méthodologiques recommandées par l'ADEME et le ministère de la transition écologique et solidaire. Nous exprimons l'impact environnemental de nos produits suivant 5 critères : les émissions de CO2, l'épuisement des ressources, les émissions de particules dans l'air, la pollution de l'eau (eutrophisation eau douce et marine) ; qui sont les principaux enjeux de l'industrie Textile.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une analyse de risques liés au changement climatique est en cours de réalisation. Elle concerne les différentes activités et sera suivie d'un plan d'adaptation. Les risques principaux qui ressortiront de l'analyse de risques ainsi que les systèmes de management associés seront publiés dans la réponse de Decathlon au CDP Climate Change en 2020.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
L'analyse des risques liés au changement climatique qui est en cours et dont les résultats seront connus en 2020 sera utile à Decathlon pour la revue stratégique de ses actifs.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Decathlon a fait valider des cibles de réduction de ses émissions carbone par SBTi (Science Based Target inititative) et a réalisé un chiffrage des actions nécessaires à leur atteinte. Ces actions ont été intégrées dans les trajectoires économiques liées au développement de chaque activité. Decathlon est convaincu que ce n'est pas un coût mais un investissement qui loin d'amener la baisse des rendements économiques contribuera à l'amélioration de ses performances économiques.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Cette dimension n'a pas encore été considérée dans les analyses mais semble intéressante pour compléter l'analyse des risques climatiques et les mesures d'adaptation.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Plusieurs pilotes sont en cours pour utiliser un prix interne du carbone dans le calculs des prix des composants et dans le calcul des prix du transport par exemple. Les simulations des premiers pilotes réalisés en 2019 se basent sur un prix de la tonne de carbone à 50 €/tCO2e.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Il est difficile d'isoler tous les investissements consacrés à l'approche des problématiques environnementales car de nombreuses actions et décisions sont prises directement par les équipes opérationnelles et sont de ce fait diffuses. Actuellement le budget du département développement durable en France est de 3,5 Millions d'Euros, les budgets de l'ensemble des départements de développement durable dans les 25 pays où ils sont présents ne sont pas consolidés. En cible pour soutenir la réalisation des actions liées aux objectifs validés par SBTi, Decathlon a établi que l'impact net sur notre compte de résultat serait de -80 M€/an.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
La mise en œuvre des stratégies de transition écologique ne s'oppose pas avec la rentabilité à court terme :
Le défi est surtout dans le changement des habitudes, la remise en cause des façons de faire maîtrisées. Par conséquent, il n'y a pas de mécanismes internes de régulation mais une mise en œuvre effective et volontaire de solutions durables sur lesquelles Decathlon s'est engagé
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Depuis 2017, les formations autour des enjeux de Développement Durable sont disponible à tous en e-learning. Pour les métiers clés comme la conception ou la production, des modules de formations spécifiques sont dispensés depuis de nombreuses années. Pour les magasins, nous avons mis en place une formation dédiée aux actions de développement durable sous forme de jeu. Celle ci met en avant aussi tous les aspects de création de valeur comme la revalorisation des déchets par exemple.
De plus, des évènements de type conférences, ateliers de travail, ouverts à tous les collaborateurs sont régulièrement organisés autour des thèmes du Développement Durable. Lors des réunions des principaux dirigeants, les différentes thématiques du Développement Durable sont abordées avec des experts reconnus. (Jean-Marc Jancovici, Valérie Masson-Delmotte, Elisabeth Laville, Cyril Dion, Yvan Bourgnon, Isabelle Autissier...). Il existe aussi de très nombreuses communautés sur les réseaux sociaux internes ou externes qui permettent à chacun d'apprendre et d'être informés sur les enjeux du Développement Durable.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En 2020, la partie variable de la rémunération du dirigeant ainsi que celle de l'ensemble des Leaders de villes qui sont les leaders opérationnels de toutes les activités de Decathlon prendra en compte la performance sur la trajectoire de réduction des émissions de CO2 de Decathlon.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Chez Decathlon, il n'y a plus de hiérarchie mais un réseau de Leaders Opérationnels sur leur territoire géographique (les Leaders de Villes) en lien avec des Leaders "référents" des différents domaines transverses (sécurité, informatique, compliance, logistique....). Le Développement Durable est un des domaines de référence transverse qui est intégré dans chaque territoire géographique et porté par un Leader de Développement Durable local. En complément, la Responsable du Développement Durable pour l'ensemble des activités de Decathlon, est également membre du comité exécutif et reporte au Directeur Général. Les sujets environnement sont abordés plusieurs fois par an dans les conseils d'administration.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En 2016, Decathlon a travaillé sa Vision pour l'année 2026. C'était une exercice d'intelligence collectif à grande échelle puis-qu’ouvert à tous collaborateurs. C'est largement grâce à cet exercice, qui a embarqué 37000 collaborateurs d'une trentaine différent pays dans l'aventure, que l'axe Développement Durable est né. En 2019, Decathlon définit le plan pour la nouvelle Vision 2030. Decathlon prévoit d'ouvrir le process et le dialogue à tous (www.decathlonvision2030.com). La thématique Sustainability n'est pas une option, elle se trouvera impérativement au sein des 3 thèmes choisis pour l'exploration - The Future of People, The Future of Sportspeople, The Future of Living. Pour garantir que chaque idée, rêve ou commentaire est entendu, Decathlon utilisera une plateforme d'intelligence collective digitale, où tous les dialogues pourront être vus et lus par tous, en toute transparence. L'exploration formelle va démarrer en janvier 2020. D'ici là, Decathlon réalise 3 journées pour inspirer toutes ses partis-prenantes, en mode ouverture totale à tous.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Les fournisseurs sont systématiquement choisis en tenant compte des résultats des audits sociaux et environnementaux.
Decathlon évalue ses fournisseurs sur la pollution environnementale locale et la pollution globale liés aux émissions carbone et au changement climatique. Pour la pollution locale Decathlon évalue ses fournisseurs ayant le plus d'impacts sur 3 thématiques : traitement des eaux usées, gestion des déchets dangereux et traitement des polluants atmosphériques.
Sur la pollution globale et le changement climatique, Decathlon accompagne ses fournisseurs par la collecte des données pour réaliser le bilan carbone et dans des projets d'efficacité énergétique et de changement d'énergie fossile à énergie renouvelable.
Dans le cadre de ses objectifs validés par SBTi, Decathlon a pris l'engagement d'accompagner 90% de ses fournisseurs (en volume de chiffre d'affaires) vers une trajectoire de réduction CO2 compatible avec les accords de Paris d'ici 2024. Decathlon va poursuivre les améliorations notamment en faisant évoluer année après année la grille des audits environnementaux pour y ajouter les nouveaux enjeux tels que le respect de la biodiversité par exemple.
Decathlon a signé en Juillet 2019 la charte UNFCCC (Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique, une initiative sous l’égide de l’ONU Changement Climatique), ce qui sera l'opportunité de travailler avec d'autres acteurs aux améliorations à mener dans la Supply chain.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Decathlon suit les travaux et actualités réglementaires à travers ses fédérations (Fédération du Commerce et de la Distribution, Union Sport & Cycle, etc) et a participé à certains travaux plus spécifiques comme ceux autour de l'affichage environnemental produits et sur la FREC. Sur ces 2 dernières thématiques, Decathlon a été auditionné (Députés rapporteur du projet de loi, CESE, MTES) pour partager son retour d'expérience et ses convictions. Decathlon agit pour faire avancer la réalisation de cadres communs pour faciliter les projets dans le sens de la protection de l'environnement.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le groupe EDF assure la fourniture d’énergie et de services à environ 39,8 millions de clients, dont 29,7 millions en France. L’énergie est un bien essentiel qui participe au développement des sociétés. EDF est présent dans le monde entier, et sur l’ensemble des métiers (production, transport, distribution, négoce, vente d’énergies et services énergétiques). Son premier engagement de responsabilité d’entreprise est la réduction des émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En France, EDF développe un parc de production d’électricité basé sur des moyens bas-carbone : renouvelables (hydraulique, solaire, éolien) et nucléaire qui permettent de fournir à ses clients une électricité produite à 98% sans CO2. Ces deux énergies jouent un rôle clé dans le mix énergétique français. Elles favorisent l'atteinte par la France de l'objectif environnemental fixé par l'Union Européenne : réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Hors de France, l’essentiel des investissements d’EDF porte sur les énergies renouvelables et les services énergétiques. Depuis 2015, strictement aucun investissement dans des centrales à charbon n’est effectué par EDF.
Le Groupe a lancé un grand dialogue interne qui a mobilisé près de 25 000 salariés depuis 2 ans. En 2019, ces salariés ont travaillé sur la raison d’être qui, dans un contexte marqué par les enjeux climatiques, portera les ambitions du Groupe.
En 2015, le Groupe a élaboré sa stratégie, Cap 2030 qui s’articule autour de trois piliers :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
EDF va au-delà des obligations réglementaires en publiant chaque année un bilan complet des émissions directes et indirectes des gaz à effet de serre. En 2018, le ratio des émissions totale de carbone émises au regard de la production totale d’électricité est de 57 g/kWh alors que la moyenne mondiale est de 490g et celle de l’Union Européenne de 299g. La performance d’EDF induit une contribution positive importante en termes d’émissions évitées et participe des ambitions de neutralité carbone des pays dans lesquels nous opérons.
Le bilan complet publié par le Groupe prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre (CO2, SF6, etc.) du Protocole de Kyoto, et l’ensemble de la chaine de valeurs : gaz, électricité et services énergétiques. Ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise :
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? Quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le premier objectif de responsabilité de l’entreprise défini par la stratégie CAP 2030 est la réduction des émissions directes de CO2 à 30Mt en 2030, soit une diminution de 40% depuis 2017. L’engagement pour 2030 est ambitieux dans un contexte où le Groupe a déjà réduit ses émissions de plus de 35% depuis 2013, et a la meilleure performance carbone de tous les grands opérateurs européens . Cet engagement s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone en 2050.
L’engagement carbone du groupe EDF pour 2030 est un engagement de réduction des émissions directes de gaz à effet de serre, sans recourir à des mécanismes de compensation.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le Groupe est conscient des pressions que ses activités peuvent exercer sur les écosystèmes. C’est pourquoi l’un des six objectifs de responsabilité d’entreprise est dédié à la biodiversité. La politique de biodiversité fixe un objectif de développement de la connaissance des milieux naturels pour mieux appréhender ces impacts et avoir un impact positif sur la biodiversité. Des inventaires de terrain sont réalisés afin d’évaluer la valeur écologique du foncier, ainsi qu’un travail avec les partenaires du Groupe, des ONG et des scientifiques, pour conserver et restaurer ces milieux. Pour épauler les équipes opérationnelles, EDF dispose d’un programme de recherche dédié aux écosystèmes depuis plus de 30 ans.
Pour le développement des projets, les sociétés du Groupe appliquent la doctrine « Eviter, Réduire, Compenser ». Cela se traduit par des mesures de suivi des milieux, de l’éducation environnementale et peut impliquer des évolutions des pratiques professionnelles telles que l’aménagement de passes à poissons sur les installations hydroélectriques ou l’adaptation des rythmes de fauche.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
EDF dispose d’un Système de Management de l’Environnement, animé à l’échelle du Groupe et piloté par un comité Développement durable. Celui-ci intègre les risques environnementaux liés aux pollutions sur l’eau, l’air, les sols, et la biodiversité. Le Groupe est également très attentif au traitement de ses déchets conventionnels qu’il valorise à 92%. Concernant les déchets nucléaires, EDF assume pleinement la responsabilité du devenir et du traitement des combustibles usés et des déchets associés, sans limitation dans le temps.
Enfin, chaque unité opérationnelle identifie localement les événements qui peuvent avoir un impact environnemental, gère les situations d’urgence, réalise les exercices de crise, met en œuvre un suivi et communique sur les événements environnementaux.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[1] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
L’engagement d’EDF n’est pas de faire consommer davantage nos clients, mais de les aider à consommer mieux en abaissant leur empreinte carbone. Les conseillers clientèles basés en France proposent un ensemble de solutions d’économies d’énergie pour tous nos clients : B2C :
B2B :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
En lien avec sa politique de développement durable visant à préserver les ressources naturelles, EDF optimise sa consommation de matières premières afin de réduire son impact environnemental. Le Groupe est engagé dans une démarche d’économie circulaire avec des boucles
de réutilisation des produits liés aux installations thermiques et des matériaux utilisés. Lors des grands chantiers hydrauliques, nucléaires et thermiques l’utilisation de matériaux recyclés est encouragée et les matériaux déposés sont valorisés.
La rareté potentielle de certaines ressources fait l’objet d’une veille par la R&D en relation avec les métiers. Les éléments de veille alimentent les études prospectives relatives aux équipements et activités futures du Groupe.
Tous nos prélèvements et consommations d’eau sont suivis depuis plus de 20 ans. À l’échelle du Groupe, 99% de l’eau prélevée pour le refroidissement des moyens de production est restituée presque instantanément, ce qui fait d’EDF un faible consommateur d’eau. Dans l’attente d’une méthode de calcul de l’empreinte eau reconnue à l’internationale, la politique développement durable Groupe intègre un indicateur lié à la gestion solidaire et durable de l’eau, applicable à tous les sites de production d’énergie.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
En 1999, les tempêtes Lothar et Martin ont conduit EDF à travailler sur la prévention des impacts du climat sur ses activités et installations. Depuis vingt ans, les référentiels internes ont intégré les retours d’expérience, les évolutions réglementaires et les avancées scientifiques
et technologiques. Le plan Aléas climatiques de 2004, devenu en 2010 la Stratégie d’adaptation au changement climatique pose le fondement des engagements du Groupe en matière d’adaptation et identifie les actions à mettre en place dans tous les métiers. En complément de la stratégie Groupe, la politique Développement durable demande également à chaque métier de disposer d’un plan d’adaptation spécifique mis à jour.
En 2018, le risque spécifique au climat a été identifié comme prioritaire à l’échelle du Groupe. L’analyse de ce risque, publiée dans le document de référence, met en évidence l’exposition du Groupe au risque physique et aux risques indirects (réglementaire, technologique, de marché, de réputation) induits par le changement climatique.
La cartographie des risques du Groupe et les méthodes de détection, d’anticipation et de mise sous contrôle des risques, y compris les risques environnementaux et liés au changement climatique, sont régulièrement examinées par le Comité d’audit qui en rend compte au Conseil d’administration.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
EDF s’est engagé à réduire ses émissions de CO2 tant en France qu’à l’international. Le Groupe a procédé à la fermeture de dix de ses treize tranches charbon en France entre 2013 et 2015 et de toutes ses centrales au fioul. D’ici 2022, l’ensemble des tranches charbon sera soit fermé soit converti en biomasse (Projet Eco-Combust, permettant une réduction des émissions d’un facteur 25). Chacune de ces fermetures était programmée et a été réalisée en concertation avec les partenaires sociaux afin de limiter l’impact socio-économique pour les territoires concernés. Exemple : la centrale thermique d’Aramon en déconstruction fait place à une centrale photovoltaïque et un incubateur de start up « Cleantech booster ». De plus, en 2017 EDF a vendu à une entité publique polonaise les actifs d’EDF Polska (cogénération et production d’électricité), avec pour effet une réduction de l’empreinte carbone (scope 1) du Groupe d’environ 23%.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Dans le cadre de son projet stratégique CAP 2030, et du programme pour le développement durable de l’ONU (2015-2030) le Groupe a défini six Objectifs de Responsabilité d’Entreprise (ORE), dont deux spécifiques au climat et à la biodiversité. Pour chacun d’entre eux, des indicateurs de performance ont été fixés, et font l’objet d’un reporting annuel intégré dans le cycle de gestion de l’entreprise. Mais il faut aussi noter que les engagements européens visant une neutralité carbone à 2050 impliquent une très forte hausse de l’électrification (entre 23% et 37% de la consommation finale), cœur de métier d’EDF. L’atteinte de ses objectifs va entrainer pour l’entreprise des évolutions au sein de ses métiers afin de concilier performances économique et environnementale.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Le Groupe construit des scénarios à long terme permettant de visualiser des trajectoires possibles de transition, en particulier les chemins vers la neutralité carbone en Europe en 2050. Si le futur reste très ouvert, cela ne l’empêche en rien de concentrer ses investissements et ses efforts de R&D sur les solutions qui l’engage dans la transition : il s’agit de développer des solutions qui rendent la transition acceptable et désirable, à commencer sur un plan financier, pour les entreprises comme pour les ménages.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Dans le cadre de sa politique d’investissements, EDF utilise des scénarios moyen-long terme, incluant des prix de carbone permettant d’évaluer la rentabilité des investissements futurs et d’outiller la stratégie du Groupe. Les engagements financiers sont passés au crible de la stratégie CAP 2030 et des engagements pris par le Groupe, dont l’objectif de la réduction des émissions de CO2. Les scénarios incluant un prix élevé du carbone permettent d’orienter les investissements du Groupe vers des actifs bas-carbone, augmentant la rentabilité de l’outil de production du Groupe, très majoritairement décarboné. La description des scénarios utilisés dans ce cadre, ainsi que leurs conséquences sont des données confidentielles.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Afin d’apporter des solutions aux problèmes environnementaux, le groupe EDF investit dans la croissance bas carbone : il accélère le développement des énergies renouvelables et des services et poursuit ses investissements dans le nucléaire et dans les réseaux. Ces investissements dans des actifs décarbonés ont représenté près de 12,7 milliards d’euros en 2018 (sur 14 Mds €), soit environ 90 % des investissements nets du Groupe (hors plans de cessions). EDF alloue plus de 2 milliards d’euros bruts par an au renouvelable sur la période 2017-2020. 95% des budgets de R&D en France (480 M €) sont dédiés à la décarbonation et à la transition des systèmes énergétiques.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
EDF investit dans des actifs dont la vie s’étale sur plusieurs décennies, de la conception au démantèlement. Cette spécificité propre au métier d’énergéticien, implique une stratégie de transition écologique ambitieuse.
Le cadre dans lequel EDF décide de ses investissements est central : si beaucoup d’investissements nécessaires à la transition énergétique sont d’ores et déjà rentables à moyen-long terme, certains peuvent nécessiter des outils de régulation appropriés permettant d’inciter aux bonnes décisions (ex : prix du CO2 incitatif, ou encore réglementation thermique pour le bâtiment qui doit guider les choix vers les moyens les moins émetteurs).
Nos critères d’investissement recherchent à la fois le bénéfice écologique par rapport à une situation préalable et la performance économique. Des investissements dans des solutions incompatibles avec la transition énergétiques s’exposent à des risques de coûts échoués. EDF est par ailleurs un des plus gros émetteurs d’obligations vertes et de prêts à impact (à hauteur de 10 Mds€). Le coût de ces prêts étant indexé sur trois indicateurs de performance en matière de développement durable (les émissions directes de CO2, l’électrification de la flotte automobile du Groupe et l’utilisation par les clients des outils de suivi en ligne de leur consommation), ils permettent de tisser un lien vertueux entre investissement et transition énergétique.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La démarche innovante de dialogue interne « Parlons Energies » lancée en 2018 et qui a rassemblé près de 25000 salariés traitait principalement de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie et des enjeux climatiques au sens large. Par ailleurs, le Groupe déploie de nombreuses formations, en particulier :
Pour les membres du Comité Exécutif et les dirigeants:
Pour tous les salariés :
2 481 salariés ont suivi une formation développement durable en 2018.
De nombreux sites de production d’électricité (nucléaire, thermique, hydraulique) sont par ailleurs ouverts aux publics riverains et scolaires. Avec 400000 visites en 2018, EDF est la 2ème entreprise la plus visitée de France. Ces visites sont l’occasion de sensibiliser le public au fonctionnement du site et à ses impacts sur l’environnement.
EDF relaie des informations liées à la stratégie et au développement durable sur une page Facebook dédiée aux actionnaires. Des rencontres sont organisées pour répondre à leurs questions sur le développement durable ainsi que des salons dans lesquels sont exposées les actions environnementales d’EDF. Enfin, le Club actionnaires met régulièrement à l’honneur des sujets tels que le climat et la biodiversité.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En matière de rémunération des salariés, EDF intègre des indicateurs de performance qui participent à la protection du climat. Une partie de la rémunération variable des dirigeants est liée au niveau de disponibilité du parc nucléaire, qui permet chaque année d’éviter l’émission de 200 MtCO2 soit les deux tiers de la production de CO2 française. L’intéressement, qui concerne tous les salariés, est lié à hauteur de 20% à un objectif de réduction de l’empreinte environnementale (baisse de 15% des impressions, déplacements évités).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le Directeur Innovation Responsabilité d’Entreprise et Stratégie (DIRES), membre du Comité exécutif, est responsable des enjeux environnementaux globaux. Le Comité exécutif examine régulièrement des dossiers en lien avec le climat :
politique carbone (tous les deux ans), risques physiques et de transition (tous les ans), suivi du plan solaire (quatre fois par an). Par ailleurs tous les projets d’investissement présentent une étude de risques et d’opportunité sur le plan RSE. Le Comité stratégique RSE a été créé en décembre 2018 afin de garantir une coordination globale de ces enjeux. Il est présidé par le DIRES. Le DRH, le Directeur Financier et le Secrétaire Général en sont membres permanents. Les dossiers sont portés par les membres du Comex. Le Comité rend compte au Comité exécutif et au Comité de gouvernance et de responsabilité d’entreprise du Conseil d’administration au moins une fois par an.
Le Conseil d’administration est en charge de définir les orientations stratégiques, économiques, financières ou technologiques du Groupe, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de ses activités. Dans ce cadre, il examine les risques et opportunités liés au changement climatique et leur impact sur les activités du Groupe ou sur sa stratégie. Enfin, le Comité de gouvernance et de responsabilité d’entreprise, a pour mission de suivre les sujets liés à la responsabilité d’entreprise, dont les questions liées au changement climatique, et d’en rendre compte au Conseil d’administration.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
EDF est en pointe en matière d’intelligence collective. Nos salariés participent à la définition des grandes orientations du Groupe :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Conscient de l’impact potentiel de ses fournisseurs et sous-traitants, EDF réalise une cartographie des risques, établie en tenant compte du critère environnemental (risque dans l’élaboration et dans l’utilisation du produit ou service, risque de non recyclage) et social (impact de la qualification et de la localisation de la main d’œuvre). Cette cartographie vise à prioriser les évaluations des fournisseurs via des audits ou des évaluations RSE. Depuis mars 2017, la nouvelle politique Achats du Groupe accompagne les fournisseurs pour la mise en œuvre des plans d’actions correctifs en cas de non-respect ou d’écarts graves constatés avec les exigences légales et de développement durable – Responsabilité sociale (DDRS). Dans le cadre du devoir de vigilance, des réflexions sont en cours pour aller plus loin dans l’encadrement des contrats fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le groupe EDF promeut les politiques publiques qui incitent à la décarbonation réelle de l’économie. À ce titre, des actions sont menées à l’échelle :
Les principaux groupes d’influence financés par EDF sont le Center on Regulation in Europe, le Centre for European Policy Studies, Confrontations Europe et le Cercle de l’industrie.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
Our services lead us to work in a wide range of markets (transport, buildings, water, the environment, etc.) which contribute to addressing the major challenges of the planet. As an international player in construction engineering and mobility services, Egis proposes a global offering combining consulting, engineering and operation of infrastructure. As a designer, advisor and operator, Egis influences the investment of tens of billions of Euros in the buildings and transport infrastructure which will be used by millions of citizens. This gives us a very special social responsibility.
In 2016, following an extensive internal consultation involving our main international offices, we defined the Egis Group’s mission: Imagining a sustainable future, serving people and social progress. Given our activities, we are lucky to have a wide range of expertise enabling us to address these challenges with the scientific rigour that is typical of our engineers.
Our Vision 2025 corporate strategy plan retains the climate emergency as a top priority. Considering the range of our activities, this is conveyed by the selection of two main development strategies: the transport of tomorrow and mobility of the future, and the construction of the sustainable city.
It should be noted that, in 2011, Egis signed up to the United Nations Global Pact, and that, in 2017, Egis was one of the companies which signed up to the Shift Project manifesto to decarbonise Europe.
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines?
Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
There are 2 types of consequences of Egis’ activity on climate change: direct consequences with the carbon emissions linked to our own activity, and indirect consequences with the carbon emissions of our clients produced by the projects on which we work.
Direct emissions: we have been monitoring, since 2012, the progression of our direct emissions (business trips, energy consumption of the buildings, waste, etc.). This consolidation is currently being carried out within the perimeter of the subsidiaries whose head office is located in France. In 2018, Egis emitted on average 3 Teq CO2/year/employee. This figure has been improving since 2012. It is the result of sustained efforts, thanks to a policy of proactive eco-responsibility. We plan to progressively extend this carbon accounting system and associated action plan by 2022 to our main international offices (Brazil, India, Middle East, etc.).
Indirect emissions: through our consulting, engineering and operation services, we are capable of having an influence on our clients’ emissions and projects, and of having an effect on the 3 levers which are mitigation, adaptation or sequestration of greenhouse gas emissions. Moreover, in 2018, we launched a “1.5C trajectory” approach in order to strengthen our low carbon offering on all of our areas of activity. To date, we do not have a carbon accounting system for our indirect emissions. The challenge is to be able to objectify/quantify the avoided emissions by means of proposed solutions.
Here are two examples for illustrative purposes:
To highlight the decisions on climate issues made by the principals, we developed Variways®, an eco-comparator of road project variants allowing for the carbon impact of road infrastructure during the construction and operation phases to be evaluated.
We have conducted several climate change adaptation studies for large cities; these studies consist in assessing cities’ risks in relation to climate change and natural disasters, and drawing up action plans to increase their resilience.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
In 2019, we decided to further step up our actions in order to target carbon neutrality by the year 2050. In this way, we wish to achieve a 30% reduction of our carbon emissions by 2030, in relation to the 2016 reference, and this, in line with the objectives selected by France as part of the Paris Agreement. Our levers involve developing our service and executive vehicle policy to include an increasing portion of electric vehicles and hybrid vehicles (100% in 4 years’ time), searching for new ways to save energy in our buildings, and paying particular attention to reducing the carbon footprint associated with storing our computer data. This “Egis, carbon neutral by 2050” action plan was approved in July 2019 by the Group’s Executive Committee.
To achieve carbon neutrality by 2050, we also examine offsetting opportunities. However, we only call on offsetting as a last resort, once the possibilities of CO2 emission avoidance and reduction have been exhausted. Moreover, we finance a carbon offsetting programme, the Nature 2050 programme, whose objectives involve climate change and biodiversity loss.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
Our direct activities have little impact on biodiversity.
We have an Environment activity with expertise in biodiversity that we deploy within the framework of our projects.
Part of Egis’ expertise is also to restore degraded habitats. For instance, in the marine biodiversity market, our subsidiary Seaboost designs and builds artificial reefs in order to restore coastal marine habitats which have been degraded.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
The nature of our consulting and engineering activity does not create pollution, excluding that already addressed in our business trips, paper use, and energy consumption. All of these impacts are managed within the framework of our environmental management system (the Group is certified ISO 14001).
The environment is also taken into account in the operation activities by means of ISO 14001 (environment) and “low carbon” certifications. In this way, some of the airports that we operate benefit from Airport Carbon Accreditation.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
To respond to the urgency of the issues, Egis develops low carbon solutions.
In terms of new business models, in 2018, alongside the company Icade, we launched a startup called “Cycle up” which develops a marketplace dedicated to reusing construction materials. It is a great example of a circular economy with multiple advantages: decreasing the carbon impact, reducing waste, saving economically on non-renewable materials, and developing a social and solidarity economy.
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)?
Do you calculate your material and water footprint?
Energy, material and water consumption is monitored annually in our non-financial report.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where?
Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
As regards our consulting and engineering activities, this is presented more in terms of opportunities related to environmental and energy transition than in terms of risks (accompanying our clients in these major subjects). Concerning our airport and motorway operation activities, we have scheduled an in-depth review of the risks related to climate change.
The risk/opportunity analysis is explained in our Non-Financial Statement which is published on our website.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
No.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
We are indeed ready to start the necessary changes within our company with two objectives: carbon neutrality of the way in which we operate internally by 2050, and development of our low carbon offering (deploying eco-design within all of our activities and strengthening our R&D investments on the subjects of climate and biodiversity).
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Yes, in particular regarding our activities where there is tension about climate change, for example, our aviation or road activities. It is conducted in the same way as for those that contribute to decarbonisation, and as for our activities in the nuclear sector (civil engineering and safety of installations).
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
No. It should be noted, however, that we are only a marginal investor in the projects.
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
In 2018, R&D investments directly linked to the environment represented approximately 20% of the total R&D investments. This ratio does not include the developments indirectly contributing towards the environment, such as mobility or sustainable buildings.
Moreover, it has been decided that the environment field of activity be strengthened with the ambition of making Egis an international leader in environmental consulting and engineering.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
In our internal Go/No Go processes, we have incorporated CSR impact evaluation criteria for the operations.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
To date, we have not set up training sessions on these subjects at the Executive Committee or Board of Directors level. A certain number of actions were implemented in our training offering (approx. 5% of the annual volume), essentially on the climate change subjects relating to our various activities; they were mainly intended for engineers and project leaders/directors. These topics are, for instance: “Energy transition and combatting climate change at the regional level”; “Introduction to the Bilan Carbone method”; “Circular economy applied to buildings”; “Energy conservation and efficiency of buildings”.
In addition, for over a decade, each of our internal technical training sessions has included a section on sustainable development.
We become aware of our progress and actions undertaken within the framework of a non-financial report published on our website dedicated to CSR (Corporate Social Responsibility) actions: rse-egis.fr
In 2020, we will strengthen our climate-related acculturation and training actions for all of our internal participating parties: training on climate for the Executive Committee, regular progress reports on the Group’s climate actions in the General Management Committee, analysis of Egis’ climate policy in the Board of Directors, awareness-raising videos for all employees on the climate emergency and the solutions to deal with it.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
The annual guidelines letter, addressed by the majority stakeholder, sets an objective of reducing carbon emissions for 2019. This is not presented as specific individual objectives. On the other hand, in the evaluation of each executive manager’s performance, and therefore of his/her variable salary, there is an assessment of compliance with Egis’ values and with managerial commitments, of which the CSR policy is at the forefront.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
The Chief Transformation & Sustainability Officer is responsible for the overall environmental issues and sets the Group’s CSR policy on the matter. She is part of the Executive Committee and reports directly to the Chairman & CEO. She is a member of the Risks and Commitments Committee and, within this context, ensures coherence between climate commitments and the projects on which we work.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
To date, there are three measures:
We are considering new measures which would strengthen dialogue with the employees by including them in the development of practices and business models.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria?
Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
In terms of our biggest purchasing volumes, we incorporate CSR criteria. For instance, as regards our company canteen providers, we ask that local and organic food, as well as vegetarian menus, be offered. We have not yet obtained quantitative indicators on this. The issue is being studied by the Purchasing Department.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
As part of its professional association, Egis participates in working groups on environmental engineering and, in particular, on the subject of project environmental assessments. In this context, we are required to provide opinions on the development of bills of law which prescribe regulations on these assessments.
Egis is also invested in several working groups which aim to advance environmental engineering and project design. As an example, Egis is a founding member of the Low-Carbon Building (BBCA) certification launched in 2015. The BBCA certification testifies a building’s performances in terms of reducing greenhouse gas emissions, by taking the building’s entire lifecycle (construction-operation-end of life) into account, and allows for the results obtained to be validated by means of a certified measuring system.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Numéro trois français et numéro cinq européen de la construction et des concessions, Eiffage opère dans les secteurs de la construction, des infrastructures, de l’énergie et des concessions - des secteurs émetteurs de CO2 à différents niveaux de la chaîne de valeur.
Dès 2007, Eiffage a initié un tournant dans sa stratégie, conscient que l’empreinte carbone, largement issue de la dépendance aux énergies fossiles, était économiquement et écologiquement non soutenable.
En 2008, Eiffage a publié dans son rapport annuel son premier bilan carbone par branche
opérationnelle, quatre ans avant que la réglementation ne l’impose. Les équipes dirigeantes et opérationnelles ont mené des efforts de réduction d’émissions à la source, engagé des travaux pionniers sur la ville post-carbone en se dotant d’un laboratoire interne sur la ville durable, baptisé Phosphore, - auxquels non seulement des ingénieurs et cadres du Groupe ont participé mais également des sociologues, environnementalistes et autres experts -, et créé des outils financiers favorisant les réalisations bas carbone dans les appels d’offres.
Dès cette époque, le Groupe s’était placé dans l’hypothèse où une taxe carbone de nature punitive pouvait être mise en place et annihiler la marge bénéficiaire. Ce « stress scenario » testé à Marseille, Strasbourg et Grenoble, proposait une transformation durable et bas carbone virtuelle de plusieurs quartiers. L’ensemble des résultats est en accès libre sur le site Internet eiffage-phosphore.com.
Outre une montée en compétences des équipes, ce travail de recherche fondateur a débouché sur des réalisations d’ampleur à partir de 2012 avec la réalisation d’un écoquartier de 2 hectares à Marseille (Bouches-du-Rhône) - Smartseille 1, puis Smartseille 2 - et depuis 2017, au sein de l’écoquartier LaVallée à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), qui s’étend sur un périmètre dix fois plus vaste.
Alors que les conséquences du changement climatique se manifestent très concrètement avec des risques naturels et sanitaires décuplés, Eiffage qui a fait depuis 2016 de la transition écologique et de l’innovation deux des piliers de son plan stratégique, mobilise la puissance de son innovation pour donner corps à la ville et aux infrastructures durables bas carbone.
En 2020, le Groupe a publié le premier rapport climat d’une entreprise de BTP en France, avec à la clé objectifs et calendrier de réduction de ses émissions. Ce document en accès libre sur le site internet est en parfaite cohérence avec la stratégie nationale bas carbone des pouvoirs publics et le pacte vert pour l’Europe promu par l’Union européenne.
Eiffage est le premier groupe de BTP à avoir publié en 2020 son rapport climat.
Ce rapport qui s’appuie sur la méthodologie issue de la TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) précise les risques et opportunités liés à la transition énergétique et au changement climatique. Le Groupe entend s’aligner sur la trajectoire dite de 2°C adoptée par l’Accord de Paris de 2015 et sur la moyenne limite de réchauffement climatique fixée par la feuille de route de l’Union européenne pour le reporting climat des entreprises.
Ce document énonce officiellement et publiquement
Levier de performance, cette stratégie bas carbone est désormais l’une des colonnes vertébrales du Groupe avec un double objectif : d’une part, réduire les émissions internes dans tous les métiers ; d’autre part, développer de nouvelles offres bas carbone et industrialiser celles, déjà nombreuses, proposées par les différentes branches d’activité, afin de donner l’opportunité à nos clients de choisir des offres contribuant à réduire leur propre empreinte carbone.
Engagement au plus haut niveau. L’urgence climatique et ses conséquences directes et indirectes sur la conception, la construction et la maintenance de la ville et des infrastructures, sont d’une importance vitale et leur prise en compte relève donc du niveau stratégique le plus élevé dans l’entreprise. C’est pourquoi la gouvernance du Groupe a intégré au plus haut niveau la mesure et le pilotage des risques liés aux émissions de GES, ainsi que la concrétisation des opportunités liées aux nouvelles offres commerciales bas carbone.
Ainsi le président-directeur général d’Eiffage, Benoît de Ruffray, pilote directement la stratégie et le plan d’objectifs de réduction des émissions. Au sein du conseil d’administration, le comité d’audit, le comité stratégique et RSE et le comité des nominations et des rémunérations assurent un contrôle vigilant dans l’application de cette stratégie et l’atteinte des résultats.
Depuis l’assemblée générale d’Eiffage du 25 avril 2019, la rémunération variable de ce dernier est déterminée à partir de critères à la fois financiers et extra-financiers. Parmi les critères extra-financiers, sont examinés les résultats en matière de gestion des ressources humaines (accidents du travail, absentéisme, turnover et actionnariat salarié) et de réduction de l’empreinte carbone (évitement d’émissions de carbone dans l’offre commerciale et évolution des émissions de gaz à effet de serre au regard de l’évolution du chiffre d’affaires). La performance en la matière est donc rétribuée. Ces critères ont vocation à être appliqués également pour les dirigeants de branches.
En pleine cohérence avec cette stratégie, la direction Développement durable et Innovation transverse (DDDIT) est directement rattachée au président-directeur général. Elle regroupe une trentaine de personnes et est notamment en charge de l’intégration dans les réponses aux appels d’offres de solutions différenciantes relevant des deux grands piliers de la transition écologique du Groupe - la préservation de la biodiversité à toutes les étapes des projets et la conception globale bas carbone.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
La mesure des émissions de gaz à effet de serre et de leur réduction est un sujet nécessaire et préalable à toute conduite du changement. Afin de se doter d’objectifs de réduction réalistes, tout en contribuant à rester sous le seuil critique des 2 °C maximum de réchauffement climatique, Eiffage s’est appuyé sur la méthodologie issue de la TCFD, reconnue mondialement, et issue des travaux de la COP21 à Paris en 2015. Elle définit les grands axes à mettre en place pour une meilleure gestion du risque Climat dans les entreprises. Eiffage a suivi ces recommandations afin d’orienter sa gouvernance, sa stratégie, sa gestion des risques et les indicateurs qui seront exploités pour la réduction de ses émissions.
C’est dans ce cadre qu’une étude carbone et climat a été menée en 2019 sur l’ensemble du Groupe avec un double objectif :
En ce qui concerne la modélisation de la trajectoire de réduction, Eiffage a choisi de se fonder sur l’initiative Science-Based Targets (SBT), lancée en 2015 par le WWF, le WRI et le CDP et dont le principe est de définir des objectifs de réduction des gaz à effet de serre en adéquation avec les données de la science climatique. On calcule un « budget carbone », c’est-à-dire une quantité
maximale de GES, à dépenser avant 2030 et permettant de rester en dessous des 2 °C de hausse de température par rapport à l’ère pré-industrielle.
Concrètement, si l’on tient compte d’une projection de croissance annuelle de 2,4%, le Groupe envisage pour 2030 une réduction de 33 % de ses émissions de gaz à effet de serre (scopes 1 et 2) par rapport aux émissions de l’année 2017.
Pour y parvenir, Eiffage cherche à être exemplaire en termes d’empreinte carbone sur son périmètre interne, ce qui constitue une première étape de cohérence dans l’action. Des objectifs de réduction des émissions à échéance de 2030 ont donc été fixés pour les scopes 1 et 2.
LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE D’EIFFAGE
POUR LE PÉRIMÈTRE FRANCE (SCOPES 1 ET 2)
BEGES 2019
(teqCO2)
Construction
21 178
Infrastructures
302 606
Énergie Systèmes
62 279
Concessions et holding
24 351
Total France
410 414
Émissions de la carrière de Bocahut (chaux) sous quota européen (SEQE)
85 377
BEGES : Bilans d'émission de gaz à effet de serre
SEQE : Système d’échange de quotas d’émission de l'UE
Mais, plus encore, le Groupe souhaite être force experte de proposition dans l’évitement d’émissions de carbone par l’offre technique et commerciale faite aux clients (scope 3), qu’il s’agisse de relations de clientèle BtoB ou BtoC, ce qui favorise la différenciation concurrentielle et la diffusion large et rapide des approches et des solutions bas carbone.
Eiffage cherche non seulement à être exemplaire dans la maîtrise et la réduction de ses propres émissions mais plus encore à être acteur de l’économie bas carbone.
C’est pourquoi un pas majeur a été franchi en 2018 avec l’adoption d’un indicateur d’évitement de carbone dans ses offres – qui vient compléter l’indicateur classique de production d’émissions de CO2 sur le périmètre interne du Groupe. L’évitement d’émissions de carbone par l’offre est stratégique : en mettant sous tension les expertises métiers du Groupe, il intègre la mesure de notre performance et contribue à notre pérennité en tant qu’ensemblier et expert de la ville et des infrastructures durables.
Concrètement, à chaque fois qu’une offre proposée à un client évite des émissions de carbone par rapport à une solution règlementaire classique plus émettrice, elle entre dans une comptabilité qui agrègera les offres bas carbone.
L’adoption de cet indicateur pionnier nous a permis de renégocier en mai 2019 à un taux bonifié une facilité de crédit de 2 Md€, auprès d’un syndic d’une vingtaine de banques emmenées par la Société Générale - ce soutien des investisseurs à la stratégie carbone d’Eiffage constituant un succès inédit.
Si Eiffage est concerné dans son ensemble par la problématique environnementale, certains secteurs d’activité sont plus exposés que d’autres aux enjeux énergétiques et climatiques.
Aussi avons-nous adopté une approche sectorielle des enjeux. C’est pourquoi chaque branche opérationnelle du Groupe – en plus de l’indicateur classique de production d’émissions de CO2 sur le périmètre interne – met en place des indicateurs simples afin de suivre la part grandissante des offres commerciales comportant des propositions en matière de réduction de l’empreinte carbone.
Ainsi, une interface numérique euros/carbone a été mise en place : une initiative interne qui rassemble plusieurs directions supports du Groupe (informatique, technique, développement durable et innovation transverse, achats et directions commerciales), a permis de coupler le logiciel d’études de prix aux bases de données carbone officielles, et d’éditer de manière simultanée un devis en euros et un bilan carbone associé. Eiffage Route est la première filiale du Groupe à être dotée de cette interface numérique euros/carbone.
Scope 3
Un important travail d’évaluation sur le scope 3 des activités du Groupe, qui reste l’exercice le plus complexe à réaliser, est en cours et ces données seront travaillées et affinées en 2020. D’ores et déjà, nous souhaitons partager les premiers résultats disponibles sur le scope 3 amont, qui concernent les activités de la branche Construction du Groupe et qui ont été estimés à partir des projets livrés. Par rapport aux autres métiers du Groupe, le secteur de la construction a en effet un temps d’avance dans ce domaine, en raison de la mise en place de la règlementation environnementale 2020 des bâtiments, et de l’indicateur qui la préfigure, le label E+C- (énergie positive et carbone réduit).
Ainsi, le chiffre d’affaires de la branche Construction est détaillé selon cinq segments de marché : logements/hébergements neufs, logements/hébergements réhabilités, bureaux, enseignement et santé. En se fondant sur les coûts moyens des travaux pour chaque segment, nous avons estimé les surfaces de plancher construites ou réhabilitées.
En outre, en s’appuyant sur les objectifs du niveau C1 du label E+C- déterminés pour les différentes typologies, il est possible d’estimer les émissions de carbone de la phase « Produits de Construction et Équipements » (PCE). Nous avons conscience que cette méthode comporte une part d’incertitude, mais elle a le mérite d’évaluer l’ordre de grandeur des émissions sur le scope 3 amont en prenant en compte l’ensemble des lots du bâtiment, sans négliger la part liée à nos sous-traitants.
Ainsi, les résultats observés par le biais de cette première approche méthodologique atteignent 1.800.000 teq CO2 pour Eiffage Construction. Ce résultat, d’un niveau très largement supérieur aux résultats observés sur les scopes 1 et 2 d’Eiffage Construction, atteste de la prépondérance des impacts des achats de matériaux et services dans ce secteur. Il est donc très important d’agir sur l’offre de construction au-delà de sa simple réalisation, en intégrant nos fournisseurs de matériaux et nos sous-traitants.
Notation B au Carbon Disclosure Project
Eiffage déclare depuis 2012 ses volumes d’émissions annuelles de carbone auprès du « Carbon Disclosure Project », organisation internationale qui gère la plus importante plateforme de « reporting » environnemental mondial. La solidité des méthodes de reporting comme l’efficacité des plans d’action se sont confirmées d’année en année. En 2019, cette organisation a amélioré la note d’Eiffage au niveau B, soit deux crans au-dessus de la moyenne du secteur du BTP en Europe fixée au niveau C. Compte tenu de l’avancée importante que constitue la publication du rapport climat selon la TCFD et la fixation d’objectifs chiffrés de réduction des émissions, tant sur le périmètre interne que dans l’évitement de CO2 lié aux offres commerciales, Eiffage se fixe comme objectif la notation A- pour l’année 2021.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme déjà indiqué ci-dessus, si l’on tient compte d’une projection de croissance annuelle de 2,4%, Eiffage envisage pour 2030 une réduction de 33 % de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux émissions de 2017. Il est à noter que ces objectifs sont définis sans prendre en compte des mécanismes de compensation.
1 Pour respecter la trajectoire préconisée par les Accords de Paris, les émissions mondiales doivent baisser de 4% par an.
Tous les métiers d’Eiffage sont déjà capables de produire des offres commerciales performantes à fort évitement de CO2 par rapport aux offres réglementaires standards, de réduire les émissions résiduelles et de développer des solutions de substitution totalement indépendantes des énergies fossiles.
Ainsi, le Groupe investit et est force de proposition dans ces nouveaux marchés que sont :
L’objectif est désormais de monter en puissance afin de pouvoir, à terme, standardiser et industrialiser ces offres et les proposer non seulement dans le cadre d’offres pilotes ou de quartiers démonstrateurs, mais également d’appels d’offres classiques pour tous types de maîtres d’ouvrage.
C’est pourquoi les différentes branches d’activité du Groupe ont mis le second semestre 2019 à profit afin de dresser leur propre état des lieux en matière d’offres et définir ainsi de manière concrète, et inclusive des parties prenantes internes, leurs propres plans d’actions bas carbone.
Les branches peuvent s’appuyer notamment sur un fonds interne, E-Face, l’acronyme de « Eiffage – fonds d’arbitrage carbone énergie ». Ce système exclusif assure la financement - par une dotation financière de la holding - du différentiel de coût entre une solution technique classique émettrice et une solution alternative « bas carbone ». E-Face donne ainsi une chance aux produits bas carbone innovants, souvent plus onéreux que les produits standards déjà industrialisés.
E-Face cherche donc à lever le verrou financier freinant le développement de ces offres. Non seulement cet effet de levier facilite le financement de la réduction de l’empreinte carbone d’un projet, mais il permet aussi de recenser les matériaux, produits et procédés bas carbone substituables aux solutions carbonées, et d’initier une traçabilité comptable du carbone dans les achats. E-Face encourage tout l’écosystème de R & D dédié aux produits et process bas carbone, internes ou proposés par des fournisseurs ou partenaires, leur donnant ainsi une chance d’être choisis, mis en oeuvre, identifiés et répliqués.
En outre, et toujours pour accélérer la mise en place de solutions bas carbone en amont des appels d’offres et à grande échelle, Eiffage a lancé en juin 2019, en partenariat avec le spécialiste de l’innovation Impulse Partners, une plateforme numérique d’échanges intitulée Sekoya, entièrement consacrée au recensement de matériaux et procédés bas carbone.
Sekoya, la plateforme de solutions « carbone & climat » d’Eiffage.
Une relation quasiment industrialisée peut ainsi être nouée avec tous les porteurs d’idées et de projets – PME, start-up et grands groupes – et ce, dans tous les domaines : gros oeuvre, second oeuvre, gestion de l’eau, valorisation des déchets, etc. Huit partenaires de premier plan - Vicat, Saint-Gobain, Gerflor, GRDF, Legrand, Covivio, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) et l’USH (Union sociale pour l’habitat) -, représentatifs de l’ensemble de la chaîne de valeur de la construction, ont adhéré à Sekoya et travaillent de concert pour stimuler l’identification et la mise en oeuvre de solutions bas carbone. Sekoya est devenu un club industriel français du bas carbone, répondant ainsi à la conviction que l’union des expertises industrielles permet d’aller plus loin et plus vite dans l’émergence d’une économie de la construction bas carbone.
Le premier appel à solutions, lancé en juin 2019, a permis de collecter pas moins de 57 candidatures, répondant à six thématiques sur l’environnement et la construction durable. Puis en janvier 2020, un jury présidé par Benoît de Ruffray, rassemblant les représentants de tous les membres du club industriel Sekoya, a retenu cinq lauréats qui sont en contact avancé avec des entités opérationnelles d’Eiffage comme des partenaires du club industriel afin de voir leurs solutions bas carbone prescrites. Eiffage a ainsi considérablement renforcé son écosystème en conjuguant R & D interne et R & D des fournisseurs, afin de prévoir les demandes d’anticipation du marché.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui, selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La lutte contre l’érosion de la biodiversité est l’un des grands enjeux du XXIe siècle. Dans un contexte tendu caractérisé par un « déclin dangereux et « sans précédent » de la nature avec des taux d'extinction des espèces qui « s'accélèrent » », comme l’a relevé la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dans son rapport 2020, Eiffage recherche l’intégration des enjeux de biodiversité dans ses coeurs de métier.
Eiffage est pleinement conscient des défis à relever pour adopter une croissance durable. D’une part, les chantiers et les activités menés consomment des ressources naturelles non renouvelables diverses. D’autre part, ces activités ont un impact de manière directe ou indirecte sur les écosystèmes naturels.
Après s’être engagé dès 2009 dans une politique volontariste de préservation de la biodiversité et avait rejoint l’initiative « Countdown 2010 » de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) en 2010, Eiffage a poursuivi son engagement pour la biodiversité sans discontinuer depuis 2012. Deux plans d’actions au titre de la Stratégie nationale pour la Biodiversité (SNB) de l’État se sont succédés, puis dernièrement les engagements du Groupe ont été renouvelés au travers du dispositif « Entreprises Engagées pour la Nature – Act4Nature France » lancé en décembre 2019.
L’historique du groupe Eiffage en matière de biodiversité le démontre : cet engagement n’est pas seulement un engagement politique, c’est aussi un engagement pragmatique de conduite du changement qui concerne tous les métiers du Groupe. Eiffage a été le premier à déposer son plan d’action biodiversité dans le cadre du nouveau dispositif « Entreprises engagées pour la nature – Act4Nature France », porté par l’Office français pour la biodiversité (OFB).
Facilitant l’intégration opérationnelle de la préservation de la biodiversité dans les différentes activités, ces engagements ont permis de favoriser une culture d’entreprise respectueuse du vivant, notamment en :
Chartes Biodiversité et Eaux et milieux aquatiques.
Deux chartes, Biodiversité et Eaux et milieux aquatiques, signées par le président-directeur général, s’appliquent depuis dix ans déjà à toutes les filiales et à tous les collaborateurs. En outre, des méthodologies internes ont été établies afin de travailler sur les trames vertes et bleues, d’identifier les sites à forte intensité écologique, et de professionnaliser l’intégration environnementale des projets et chantiers à travers l’application stricte de la démarche « éviter, réduire, compenser » (ERC).
Les objectifs suivis sont pluriels :
Les équipes ont d’ores et déjà fait évoluer leurs modes conceptuels et constructifs, intègrent de nouveaux savoir-faire en matière de biodiversité, et partagent leurs retours d’expérience avec les experts, organismes et associations spécialisés. Sensibilisés à ces sujets, compagnons et conducteurs de travaux ont de plus en plus conscience de l’importance de la prise en compte des enjeux environnementaux, et plus spécifiquement de la biodiversité, et sont plus sensibles à la préservation du vivant. Pour tout à la fois approfondir et conforter cette stratégie, la direction Développement durable et innovation transverse (DDDIT) a mis en jour en 2019-2020 son analyse détaillée des impacts des activités du Groupe sur la biodiversité, afin de redéfinir les enjeux prioritaires en la matière et d’orienter le nouveau plan d’action biodiversité.
Plan d’action biodiversité Eiffage.
L’étude menée reprend les cinq grands facteurs d’érosion de la biodiversité liés à l’activité humaine identifiés par le dernier rapport de l’IPBES : le changement d’usage des terres, la surexploitation des ressources naturelles, le changement climatique, les pollutions, et le développement de la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Le plan d’actions Eiffage analyse pour chacun des métiers du Groupe :
Dans ce cadre, 14 actions « coeur de métier », intégrées aux projets de bâtiments, d’équipements et/ou d’infrastructures linéaires sur leur cycle de vie, et 15 actions volontaires complémentaires ont été proposées.
Trois nouvelles actions stratégiques sont lancées : l’identification d’indicateurs de mesure de l’empreinte biodiversité du Groupe ; la définition dans le cadre de l’objectif national de « zéro artificialisation nette », d’orientations propres du Groupe visant à permettre une gestion durable et raisonnée du foncier naturel, agricole et forestier ; la diminution de l’empreinte biodiversité des produits et matériaux par un approvisionnement plus durable.
Ce nouveau plan d’action embarque bien entendu l’historique des plans précédents. Ces actions concernent l’ensemble des activités du Groupe, de la conception aux travaux, en passant par les concessions.
Au-delà, le document décline de nouvelles opportunités :
Dans ses activités de travaux, Eiffage applique strictement la démarche ERC dans ses projets et ce aussi bien pour les grandes infrastructures de transports que dans l’aménagement et la construction immobilière. Concrètement, les équipes s’emploient à appliquer une stratégie d’évitement et de réduction des impacts le plus en amont même des projets afin d’éviter les actions de compensation des impacts résiduels, ou les limiter.
Elles cherchent également à penser ces actions afin qu’elles soient favorables à la biodiversité à l’échelle du territoire et qu’elles viennent fortifier les corridors écologiques, y compris dans des territoires agricoles ou urbains.
Les sensibilités particulières des espèces sont prises en compte afin de réduire l’impact des travaux : ceux-ci sont réalisés autant que possible hors période de sensibilité, les activités nocturnes limitées, et l’éclairage nocturne réduit au strict nécessaire et dirigé vers le bas. De plus, les zones sensibles
des chantiers font l’objet d’une « mise en défens » pour éviter les conséquences potentielles liées à la divagation des véhicules.
Dans le même esprit, au cours de leurs opérations de construction et d’aménagement autoroutier, les sociétés de concessions autoroutières appliquent strictement la démarche ERC afin d’assurer une meilleure intégration environnementale des projets. Les emprises nécessaires aux travaux sont délimitées au plus juste, et les occupations temporaires réservées aux seuls cas où la remise des terrains en l’état initial est possible.
Pour ce faire, le maître d’ouvrage autoroutier s’appuie sur des bureaux d’études spécialisés tant dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage écologique que dans la maîtrise d’oeuvre environnementale. La définition et le suivi de la mise en oeuvre des mesures destinées à compenser l’impact résiduel du projet bénéficient également de ces expertises extérieures. Des partenariats avec des conservatoires d’espaces naturels ou des chambres d’agriculture sont notamment noués pour la mise en place de telles mesures.
D - Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
L’un des objectifs majeurs de la politique de développement durable d’Eiffage est de réduire l’empreinte écologique des activités, en préservant au mieux les ressources et en limitant voire en évitant les externalités négatives (pollutions, rejets, destruction de milieux). L’analyse et le suivi des risques de pollution, la mise en place de mesures environnementales adaptées sur les chantiers, est un des fondements de la création des postes environnementaux des agences locales. C’est justement l’analyse et l’intégration de ces risques qui a amené le groupe à se doter d’un réseau d’environnementalistes répartis sur tout le territoire et pour chaque branche métiers.
Les équipes prennent et déploient de nombreuses initiatives afin de limiter les impacts de leurs activités sur les sols, l’eau, l’air et les milieux. Le sujet des pollutions est traité au plus près du terrain au niveau des chantiers et des activités.
Ainsi le Groupe intègre, pour chacune de ses branches métiers et à chaque phase de ses projets, les démarches de management ISO 14001 – management de l’environnement. Le management environnemental du chantier est une des phases les plus encadrées par les responsables QSE internes (processus systématisés, fiches d’écart, suivi des actions correctives...)
A noter, les activités les plus polluantes sont soumises à la loi sur l’eau, dite IOTA (Installations, ouvrages, travaux et aménagements), intégrée au code de l’environnement.
De même, la plupart de nos chantiers font l’objet d’autorisations environnementales qui fixent les exigences en termes d’organisation des travaux (planning, périodes sensibles à éviter, mode d’assainissement, seuils de rejets atmosphériques pour les industries...)
Les établissements réalisent ainsi chaque année un volant d’investissements en vue de limiter l’empreinte environnementale de leurs activités : équipements de prévention, matériels moins énergivores et moins bruyants, matériels de dépollution. Des dépenses préventives de fonctionnement sont également engagées, comme les analyses environnementales ou l’achat de matériels. Ces investissements sont notamment effectués et suivis dans le cadre des démarches ISO 14001.
Sont concernés par ces investissements, à titre d’exemple : des systèmes de récupération et de traitement des eaux de lavage sur chantier, des dispositifs de rétention visant les risques de déversement d’huiles ou de produits chimiques, des kits d’intervention et dispositifs de simulation de situation d’urgence, etc…
Ainsi, la branche Construction s’emploie à réduire le pH des eaux de nettoyage des bennes à béton – les eaux résiduelles des chantiers - et recourt ainsi à la glace carbonique ou à l’injection automatique de monoxyde de carbone afin de ramener ces pH dans un intervalle de 6 à 8, conformément à la règlementation, avant rejet dans le milieu naturel.
Dans le même esprit, dans le cadre du projet d’urbanisation en mer de l’Anse du Portier à Monaco, auquel les équipes d’Eiffage Génie Civil Marine ont participé et qui doit se terminer à l’été 2020, le respect de l’environnement marin (réserves du Larvotto et des Spélugues), du voisinage, des sites et paysages a été particulièrement soigné. Les équipes ont notamment sollicité et obtenu une autorisation spéciale afin de pouvoir procéder à des ravitaillements de carburant en mer pour alimenter les équipements nécessaires et ont multiplié les moyens de prévention pour éviter toute pollution : barrage antipollution autour du navire ravitailleur ; mise en place de raccords et flexibles type « aviation » particulièrement solides ; contrôle des flexibles hydrauliques à une fréquence supérieure à la normale ; recours à des bacs de rétention et kits antipollution en grande quantité ; mise en place et équipement d’un « écrémeur », c’est-à-dire d’un dispositif de récupération des hydrocarbures à la surface de l’eau). Les différents capitaines de navires ont également été formés à la détection des cétacés afin d'éviter toute collision en mer et préserver la biodiversité.
En outre, 16 personnes ont été formées par un organisme spécialisé (Cedre) dans la lutte contre les pollutions accidentelles par hydrocarbures en zones portuaires. Et 14 exercices antipollution (dont deux en situation réelle) ont été effectués, avec pour objectif d’atteindre le zéro impact en mer.
Côté concessions autoroutières, les risques de pollution chronique sont principalement liés à la circulation et aux équipements de sécurité (usure des véhicules, de la chaussée et des glissières). Aussi, dans les secteurs où la ressource en eau est vulnérable, les autoroutes sont équipées de dispositifs de collecte étanches permettant de diriger les eaux de ruissellement de chaussée vers des bassins de traitement. 2 000 bassins (décantation, déshuilage, infiltration) protègent ainsi les zones proches de captage d’eau potable, des cours d’eau ou de zones naturelles sensibles. Ces dispositifs sont également dimensionnés pour protéger la ressource en eau contre les déversements accidentels, lors, par exemple, du percement du réservoir d’un véhicule accidenté ou d’une fuite de matières polluantes. Les équipes d’intervention utilisent des kits de produits absorbants lorsqu’il s’agit d’un simple déversement de réservoir, ou confinent la pollution avant de la faire évacuer par camion-pompe.
En outre, dans le cadre du plan d’investissement autoroutier, APRR et AREA se sont engagés à investir 46,5 millions d’euros d’ici à fin 2021 afin d’améliorer encore la protection de la ressource en eau : restauration des cours d’eau, des milieux humides et de la continuité hydraulique, traitement des eaux de ruissellement.
Par ailleurs, et plus spécifiquement, des investissements internes concernant les actifs immobiliers ou industriels du Groupe sont réalisés depuis plusieurs années afin de réduire la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre associées.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
L’économie circulaire est le modèle de développement qui s’impose face à la raréfaction des ressources disponibles, qu’il s’agisse d’énergie, d’eau, ou de matériaux dans leur grande variété.
L’engagement vers ce modèle se traduit par un changement dans notre manière de concevoir, fabriquer et construire nos bâtiments et nos infrastructures.
Vecteur essentiel pour aller vers plus de sobriété, dépassant largement l’approche marketing et commerciale, cette approche circulaire de l’économie s’inscrit pleinement dans la transition écologique et l’innovation, deux des piliers du plan stratégique d’Eiffage. Conscient de la nécessité de réduire la pression sur les ressources naturelles, Eiffage fait partie des 33 grandes entreprises françaises membres de l’Association française des entreprises privées (Afep) qui se sont engagées dès 2017 dans une démarche volontaire au titre de l’économie circulaire et qui ont renouvelé cet engagement chaque année depuis lors (et, tout dernièrement, au second semestre 2019).
Deux axes prioritaires ont été fixés dans le cadre de la politique de développement durable du Groupe : l’écoconception des ouvrages et la « valorisation matière ».
2 Sobriété : Démarche individuelle et collective de changements d’usages, pratiques et modes d’organisation dans le but de réduire les besoins en énergie et ressources matérielles. Cette démarche est un complément nécessaire aux mesures d’efficacité et d’utilisation de ressources renouvelables.
Une charte dédiée aux engagements d’Eiffage en matière d’économie circulaire a été diffusée à la fin du premier semestre 2019 afin de sensibiliser l’ensemble des équipes et de partager les bonnes pratiques au sein des différents métiers du Groupe. Avec deux lignes clé : préservation des ressources naturelles « vierges » et l’optimisation de la gestion des déchets en vue de leur valorisation « matière ».
Charte économie circulaire
Dans le même esprit, suite à un concours interne intitulé le « Best of de l’économie circulaire » mené en 2018, une journée de restitution a été organisée au printemps 2019 afin de faire connaître aux collaborateurs les bonnes pratiques et les savoir-faire déjà mis en oeuvre au sein des différentes
branches. Cette étape a confirmé que les bonnes pratiques détectées reposaient autant sur des savoir-faire développés depuis longtemps, que sur des démarches innovantes.
Les équipes sont donc fortement invitées à chercher d’abord à réduire l’usage de matières premières (granulats, béton, acier, etc.) dès la phase d’études, puis à en faire un usage responsable. Elles privilégient également en interne, ou en partenariat avec des structures locales, les activités de réemploi et cherchent à maximiser la valorisation matière.
Certaines pratiques professionnelles vertueuses sont en passe de devenir courantes, comme le concassage de déchets de démolition et leur réutilisation dans des « graves » recyclées (gravier à granulométrie contrôlée) pour la réalisation de routes mais aussi d’aménagements urbains et dans les bâtiments ; ainsi que la récupération et la réutilisation de matériaux de chantier en lien avec des sociétés du Groupe, ou d’autres acteurs comme les associations spécialisées.
Il en va de même pour la mise au point de matériels professionnels spécifiques aptes à réutiliser en place ces matériaux. Ainsi Eiffage Route a développé un atelier de retraitement mobile (ARM®), un dispositif qui permet de recycler les routes « en place » – autrement dit sur les lieux mêmes des anciennes chaussées dégradées.
Bourse d’équipements ou d’outils récupérables, déconstruction sélective, réseaux de chaleur mutualisés, réflexions sur les usages, économies de matière… : l’ambition de prendre part activement à l’économie circulaire est présente dans tous les métiers du Groupe et peut encore être largement développée. C’est pourquoi, afin de favoriser et de valoriser les démarches entreprises par les filiales en matière d’économie circulaire, des indicateurs sont en cours d’expérimentation pour mesurer et évaluer les initiatives menées, et ce de manière adaptée aux différents métiers.
Pour autant, les expérimentations à travers des pilotes demeurent nécessaires afin de démontrer que les freins actuels à l’économie circulaire, notamment en termes d’assurances ou de normes techniques,
peuvent être levés, conformément aux ambitions françaises et européennes (70 % de valorisation matière en 2020 ; refonte du plan d’action européen pour l’économie circulaire ; loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire).
Ainsi, dans le cadre du projet LaVallée, un écoquartier du XXIe siècle à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), un démonstrateur d’économie circulaire d’envergure a été mis en place en 2018 afin de réaliser la déconstruction sélective de l’ancienne École Centrale. Toute la chaîne de l’économie circulaire a été déployée afin de maximiser le réemploi ou le recyclage de matériaux ou d’équipements. Près de 120 tonnes de matériels et d’équipements déposés de manière méthodique et récupérés sur le chantier de l’écoquartier LaVallée à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
Côté second oeuvre, un processus de diagnostic méthodique puis de dépose sélective a permis de sauvegarder 120 tonnes de matières et de matériels. Puis, côté gros oeuvre, le concassage-criblage des bétons des anciens locaux a été assuré avec soin afin de maximiser leur potentiel de réincorporation dans de nouveaux ouvrages.
Par ailleurs, pour exploiter au mieux les ressources issues du gros oeuvre, Eiffage et l’Université Gustave-Eiffel opèrent pour la première fois en France une opération pilote de recarbonatation des bétons. Les bétons issus de la déconstruction des bâtiments ont été concassés et recyclés, l’ambition étant de les réutiliser in situ à 98 % – deux-tiers pour les VRD (voiries et réseaux divers), un tiers pour la construction des bâtiments, dont un immeuble de logements, avec comme ambition d’intégrer un béton comportant 100 % de granulats recyclés.
Une partie des granulats sera recarbonatée, concrètement du CO2 sera injecté dans 50 tonnes de granulats issues du concassage qui jusque-là n’étaient pas valorisées et qui s’avèrent parfaitement adaptées pour une telle opération. Une Atex – appréciation technique d’expérimentation – était en
cours d’étude début 2020. Elle permettrait de dépasser la limite fixée par la norme technique actuelle, qui préconise de ne pas dépasser un taux de 30 % de bétons recyclés pour le béton structurel, voire de dépasser les recommandations du programme national de recherches Recybéton (2012-2018). En l’occurrence, les chercheurs se sont fixé un objectif de 100 % de bétons recyclés pour construire une partie d’un des nouveaux bâtiments de logement.
Ainsi, près de 90 000 tonnes de gravats ont été concassées et seront intégrées dans des ouvrages – au lieu d’être évacuées ou enfouies. De la sorte, 6 000 rotations de camions ont été évitées et, avec elles, l’équivalent de 600 tonnes d’émissions de CO2. Valorisation des ressources existantes et réduction des émissions carbone vont de pair, sachant que les équipes visent la labellisation Énergie-Carbone a minima au niveau E3/C1 pour une partie des bâtiments à construire.
F - Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Il est devenu essentiel de suivre les flux matière propres au secteur du bâtiment - béton, bois, verre, plastiques, métaux et terres. Le Groupe dispose donc de notions sur la consommation de ces ressources en interne ; un suivi de ces mêmes matières premières au niveau mondial et de leurs cours est également assuré. Les chiffres du recyclage sont également suivis. En parallèle, les filiales collectent des informations sur d’autres matériaux en fonction de leurs spécificités métier, à l’image par exemple du façadier Goyer avec l’aluminium.
De manière générale, la pénurie de matières premières non renouvelables fait partie des risques dûment identifiés dans la nouvelle cartographie dédiée à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), qui a été établie en 2019 par la direction de la Gestion des risques et de la conformité et la direction Développement durable et Innovation transverse avec les autres services concernés (RH, Prévention, Achats).
La consommation d’eau fait partie des outils d’évaluation pouvant être mis en place, comme l’analyse des flux matière, l’analyse du cycle de vie (ACV) ou encore le MFA (Material Flow Analysis).
L’utilisation des eaux et l’évitement des pollutions sur les chantiers et dans les activités des différentes branches sont mesurés. Ces outils ne sont toutefois pas encore déployés à grande échelle, du fait notamment des difficultés d’adaptation aux différents métiers et du faible nombre de données objectivées déjà disponibles pouvant permettre des comparaisons fiables.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une nouvelle cartographie dédiée à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), a été établie en 2019 au niveau Groupe par la direction de la Gestion des risques et de la conformité et la direction Développement durable et Innovation transverse et les autres services concernés (RH, prévention, achats…). La matrice des principaux risques RSE a été validée par la direction générale et présentée au comité d’audit du conseil d’administration du Groupe.
Nouvelle cartographie des risques RSE
Les enjeux identifiés par l’analyse de matérialité, menée en 2018, ont été confortés par la cartographie des risques RSE de 2019. Ils sont organisés en deux grandes familles :
Les politiques menées afin de tenir compte de ces enjeux sont exposées dans la déclaration de performance extra-financière du Groupe.
La mesure des émissions de gaz à effet de serre et de leur réduction est un sujet nécessaire et préalable à toute conduite du changement. Afin de se doter d’objectifs de réduction réalistes, tout en contribuant à rester sous le seuil critique des 2 °C maximum de réchauffement climatique, Eiffage s’est appuyé comme déjà indiqué sur la méthodologie issue de la TCFD et a mené une étude carbone et climat afin de formaliser les risques et les opportunités liés au changement climatique, évalués et intégrés à la cartographie des risques RSE ; élaborer une trajectoire de réduction de ses émissions de GES, en cohérence avec les objectifs de l’accord de Paris. Les risques de transition et physique identifiés lors de l’étude carbone & climat de 2019 ont été intégrés à l’analyse des risques RSE du Groupe.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Une étude Carbone et climat a été menée en 2019 sur l’ensemble du Groupe avec un double objectif :
Du point de vue carbone, le calcul de l’intensité carbone par € de chiffres d’affaires permet de mettre en exergue les activités exposées au risque de taxe carbone et sur lesquelles un investissement stratégique est nécessaire pour faire muter le business model. Pour tout à la fois approfondir et conforter sa stratégie visant une pleine prise en compte de la biodiversité, la direction Développement durable et innovation transverse (DDDIT) a mené en 2019-2020 une analyse détaillée des impacts des activités du Groupe sur la biodiversité, afin de redéfinir les enjeux prioritaires en la matière et d’orienter le nouveau plan d’action biodiversité. Le Groupe a été le premier à déposer son plan d’action biodiversité dans le cadre du nouveau dispositif « Entreprises engagées pour la nature – Act4Nature France », porté par l’Office français pour la biodiversité (OFB).
Eiffage prépare sa revue d’actifs à l’aune de la future taxonomie européenne des activités économiques durables.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Pr-directeur général d’Eiffage : « Quelles que soient les secousses économiques que nos sociétés traversent, elles ne peuvent réduire l’attention que nous devons porter aux crises permanentes que sont le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité. L’économie créée par l’homme n’a de sens qu’en harmonie avec une réalité plus grande que lui : le vivant dans son ensemble. »
Benoît de Ruffray, président-directeur général d’Eiffage
Levier de performance, la stratégie bas carbone est désormais l’une des colonnes vertébrales du Groupe avec un double objectif : d’une part, réduire les émissions internes dans tous les métiers ; d’autre part, développer de nouvelles offres bas carbone et industrialiser celles, déjà nombreuses, proposées par les différentes branches d’activité, afin de permettre aux clients de choisir les offres contribuant à réduire leur propre empreinte carbone.
Conscient des défis à relever pour adopter une croissance durable, Eiffage ambitionne dans ce contexte de mesurer les impacts de chacun de ses métiers et d’apporter les solutions pour contenir les dommages environnementaux. Il n’est plus question de prospective à long terme pour décarboner nos activités ; c’est maintenant qu’il nous faut accélérer l’identification et l’expérimentation de méthodes et de solutions bas carbone, dans tous les segments de l’acte de construire.
Comme déjà indiqué, Eiffage a mis volontairement en place le fonds d’arbitrage carbone E-Face et prend à sa charge, sur ses fonds propres, le différentiel de coût entre une solution carbonée souvent peu onéreuse et une solution moins carbonée mais qui n’a pas encore atteint un niveau de développement suffisant pour susciter des économies d’échelle.
Engagé depuis plus de dix ans dans une politique volontariste de préservation de la biodiversité, le Groupe a été le premier à déposer au printemps 2020 son plan d’action biodiversité dans le cadre du nouveau dispositif « Entreprises engagées pour la nature – Act4Nature France », porté par l’Office français pour la biodiversité (OFB).
Ce nouveau plan d’action sur deux ans propose :
Trois nouvelles actions stratégiques sont lancées : l’identification d’indicateurs de mesure de l’empreinte biodiversité du Groupe ;
la définition dans le cadre de l’objectif national de « zéro artificialisation nette », d’orientations propres du Groupe visant à permettre une gestion durable et raisonnée du foncier naturel, agricole et forestier ; la diminution de l’empreinte biodiversité des produits et matériaux par un approvisionnement plus durable.
A présent, Eiffage se prépare à l’intégration de la méthodologie de la taxonomie verte européenne pour ses différentes activités, outil de classification qui identifie et hiérarchise les activités économiques dans les Etats-membres de l’Union européenne. Cet outil définit six objectifs auxquels les activités « durables » doivent répondre, dans le cadre de la finance durable.
B. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Voir réponse 1 - B
C. Pensez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Afin de faciliter la mise en place de solutions innovantes bas carbone en amont même des appels d’offres, Eiffage a créé un dispositif de financement interne spécifique, le fonds E-Face, acronyme d’Eiffage – fonds d’arbitrage carbone énergie (voir réponse G ci-dessous).
E-Face vise à « effacer » toute une partie des émissions de gaz à effet de serre.
Le différentiel de coût « finançable » doit être inférieur à 500 € par tonne de CO2 évitée, et doit être justifié par un double calcul :
Concrètement, une solution dont le coût de la tonne de CO2 évitée est d’emblée supérieur à 500 € sera automatiquement rejetée, sa viabilité économique étant trop incertaine. Les solutions inférieures à 50 € ou bien entre 300 € et 500 € par tonnes de CO2 évitée seront analysées au cas par cas.
D. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solutions, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
La maitrise du risque environnemental est obligatoire pour toutes les activités et renseignée en détail dans la cartographie des risques du Groupe qui s’impose à tous les managers. De ce fait, cette maitrise du risque environnemental est intégrée dans les budgets opérationnels des différentes entités et ne saurait passer par une centralisation associée à un budget unique, qui serait régressif par rapport au niveau d’assimilation actuel du sujet environnemental.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Afin de faciliter la mise en place de solutions innovantes bas carbone en amont même des appels d’offres, Eiffage a créé comme déjà indiqué un dispositif de financement interne spécifique, le fonds E-Face, acronyme d’Eiffage – fonds d’arbitrage carbone énergie.
Ce système exclusif, conçu par le Groupe et qui a été expérimenté pour la première fois dans le cadre du chantier de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (dite aussi Le Mans-Rennes), ne finance le différentiel de coût entre une solution technique classique émettrice de CO2 et une solution alternative bas carbone, souvent plus onéreuse.
Le fonds E-Face lève le verrou financier au développement des offres bas carbone
En créant cet effet de levier de 2 millions d’euros par an, E-Face faciliter la comparaison entre solutions, produits ou process en fonction de l’impact carbone en analyse du cycle de vie, et, le cas échéant, peut faire sauter le verrou financier nuisible au développement des offres bas carbone.
Déployé à l’échelle du Groupe depuis 2017, E-Face encourage donc tout l’écosystème de recherche et de développement dédié aux produits et process bas carbone, qu’ils soient internes ou proposés par des fournisseurs ou partenaires, leur donnant ainsi une chance d’être choisis, mis en oeuvre, identifiés et répliqués. 50 projets d’innovations issus de tous les métiers du Groupe ont bénéficié du cofinancement d’Eiffage depuis 2017.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
L’urgence climatique et ses conséquences directes et indirectes sur la conception, la construction et la maintenance de la ville et des infrastructures sont d’une telle importance pour un groupe de BTP que leur prise en compte relève du niveau stratégique le plus élevé dans l’entreprise. C’est pourquoi la gouvernance du Groupe a intégré au plus haut niveau la mesure et le pilotage des risques liés aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la concrétisation des opportunités liées aux nouvelles offres commerciales bas carbone.
Une revue d’objectifs RSE et bas carbone est réalisée devant le conseil d’administration deux fois par an.
En outre, le développement durable fait l’objet de conférences et de travaux intégrés aux cursus dédiés aux managers et profils de haut niveau. Les formations « Projets clés en main » et « Manager un centre de profit » comprennent des modules relatifs à la maitrise du risque environnemental ou des modules relatifs à l’atout concurrentiel par l’offre bas carbone et intégrant la préservation de la biodiversité.
En parallèle, la direction Développement durable et Innovation transverse (DDDIT) a organisé en 2018 et 2019 dans toute la France une campagne de sensibilisation interbranche consacrée aux enjeux du développement durable. Les « Enviro’Tours » ont permis de rencontrer plus de 1 200 collaborateurs - avec des fonctions très diverses allant de la direction des établissements, des services techniques et bureaux d’études, aux achats, aux fonctions juridiques, ainsi que le réseau environnement et innovation -, et ce dans les douze régions françaises métropolitaines et dans tous les métiers du Groupe.
1200 collaborateurs ont été sensibilisés aux enjeux du développement durable et de l’innovation lors des Enviro’Tours
Au programme, la présentation de tous les outils développés en interne afin d’aider les équipes à maîtriser les risques environnementaux et à concevoir des offres différenciantes intégrant au mieux les enjeux environnementaux et la spécificité des territoires. Ces plénières étaient assorties de témoignages des collaborateurs de chaque région partageant leurs bonnes pratiques et leurs réalisations en lien avec les thèmes abordés. Puis des groupes de travail thématiques, menés de façon ludique, permettaient aux collaborateurs d’approfondir leurs connaissances en se confrontant en équipes, en s’appuyant sur des jeux développés sur-mesure.
Ces journées de rencontres ont été riches en échanges. Plus de 60 retours d’expérience et de chantiers régionaux exemplaires ont été présentés. Les participants se voient tenus informés des engagements Groupe et des outils opérationnels via une newsletter mensuelle.
En parallèle, afin de faire monter en compétences les collaborateurs, le pôle bas carbone de la DDDIT a conçu en collaboration avec l’Université Eiffage une formation sur-mesure intitulée « Une stratégie carbone pionnière », accessible à tous les collaborateurs sur une plateforme de formation à distance. Ce module qui fait la part belle aux médias animés (quiz et motion design) détaille les enjeux et les constats liés au dérèglement climatique, les attentes des grands donneurs d’ordres et clients d’Eiffage, les outils de calcul carbone et d’évaluation de l’empreinte carbone des activités. Il dépasse la simple sensibilisation et vise à rendre autonomes les collaborateurs qui ne sont pas experts du sujet bas carbone, et à leur permettre d’intégrer dans les réponses aux appels d’offre une stratégie globale de réduction d’émissions de GES soutenue par des solutions techniques validées par le Groupe.
La DDDIT s’emploie, en outre, à diffuser la culture du management des enjeux environnementaux notamment à travers des formations dédiées au développement durable.
Ainsi, sept sessions de formation ont été dispensées en 2019 sur les appels d’offres et les moyens de « Se différencier grâce au développement durable », ainsi que cinq sur les « Chantiers et l’environnement », ce qui représente une centaine de collaborateurs formés, issus de toutes les branches. Ces sessions sont l’occasion pour les stagiaires de mieux connaître les applications opérationnelles des engagements environnementaux pris par le Groupe et d’échanger avec leurs collègues d’autres métiers confrontés à des problématiques similaires.
Formations internes au développement durable
La formation « Chantiers et environnement » est devenue obligatoire en 2019 pour les cadres et les Etam en situation d’encadrement de chantier. Des formations ou ateliers à la demande ont également été organisés (autorisation environnementale unique, loi sur l’eau).
En outre, d’importants efforts sont menés en interne afin de former et de sensibiliser les salariés à la préservation de la biodiversité. La diversité biologique est bien intégrée au sein des deux modules de formation consacrés au développement durable dans le cadre de l’Université Eiffage.
Le « pack » de prévention et de maîtrise du risque biodiversité y est présenté en détail. Cet outil, dont la création remonte à 2012, vise à donner les « bons réflexes » biodiversité aux collaborateurs sur le terrain en présentant les fondamentaux et les bonnes pratiques en direction des différents groupes d’espèces faune-flore. Entièrement mis à jour en 2017, le pack a été complété en 2019 par un volet détaillé sur les espèces exotiques envahissantes.
Les efforts de formation vont bien plus loin encore. En 2009, Eiffage a fondé avec l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne le master 2 Bioterre, l’acronyme de « Biodiversité, Territoires et Environnement », un diplôme d’Etat de niveau bac + 5 qui allie des enseignements fondamentaux et appliqués en phase avec la réalité professionnelle de la conduite de projets intégrant la biodiversité. Le master Bioterre s’est classé en 2020, pour son dixième anniversaire, 1er master français universitaire en matière de management environnemental et de développement durable et s’est hissé de la 5e à la 3e place au sein du classement international SMBG. Depuis sa création, une quarantaine de collaborateurs d’Eiffage ont suivi cette formation de haut niveau pour un total de plus de 200 étudiants.
En outre, après avoir cofinancé le Mooc relatif à l’ingénierie écologique en 2018, la DDDIT a participé en 2019 dans le cadre de l’Université virtuelle environnement et développement durable (Uved) à la création d’un nouveau Mooc sur les nouveaux métiers de la transition écologique, avec l’exemple de l’écoquartier LaVallée, à Châtenay-Malabry.
Des communications spécifiques sont faites aux actionnaires. La stratégie bas carbone du Groupe et les objectifs de réduction sont présentés lors de l’assemblée générale (une fois/an) et lors de la présentation des comptes aux analystes financiers (deux fois par an). Le rapport climat établi selon les recommandations de la TCFD a ainsi été transmis par voie numérique à l’occasion de l’assemblée générale qui s’est tenue en avril 2020 sur l’exercice 2019. Le rapport climat et le plan d’actions biodiversité encadré par le MTES (EEN-Act4Nature) sont en ligne sur le site Internet du Groupe.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
L’urgence climatique et ses conséquences directes et indirectes sur la conception, la construction et la maintenance de la ville et des infrastructures sont d’une telle importance pour un groupe de BTP que leur prise en compte relève du niveau stratégique le plus élevé dans l’entreprise.
C’est pourquoi, comme déjà indiqué, la gouvernance du Groupe a intégré au plus haut niveau la mesure et le pilotage des risques liés aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la concrétisation des opportunités liées aux nouvelles offres commerciales bas carbone.
Le président-directeur général Benoît de Ruffray pilote directement la stratégie et le plan d’objectifs de réduction des émissions. Depuis l’assemblée générale d’Eiffage du 25 avril 2019, la rémunération variable de ce dernier est déterminée sur la base de critères financiers et extra-financiers. Parmi les critères extra-financiers, sont examinés les résultats en matière de gestion des ressources humaines (accidents du travail, absentéisme, turnover et actionnariat salarié) et de réduction de l’empreinte carbone (évitement d’émissions de carbone dans l’offre commerciale et évolution des émissions de gaz à effet de serre au regard de l’évolution du chiffre d’affaires). La performance en la matière est donc rétribuée. Ces critères ont vocation à être appliqués également pour les dirigeants de branches et les cadres supérieurs.
Performances financière et extra-financière convergent ainsi dans une dynamique vertueuse, d’ailleurs signalée dans les études économiques sur le sujet. Les questions de rémunérations sont, en outre, abordées en cohérence avec la bonne santé de l’entreprise et les valeurs affichées.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui, quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Limiter les impacts environnementaux et réduire la pression sur les ressources non renouvelables des activités et des chantiers d’Eiffage est un objectif clé. La DDDIT qui s’appuie sur le réseau des professionnels de l’environnement des branches, s’emploie à diffuser une culture de l’évaluation des enjeux et des risques environnementaux, et incite les équipes opérationnelles à réduire les pressions sur les ressources naturelles et à préserver les environnements physiques (eaux, air…) et naturels par la maîtrise et la réduction des impacts, ainsi que par la mise en oeuvre de nouveaux procédés et matériaux.
Comme déjà précisé, directement rattachée au président-directeur général, la DDDIT participe au comité de direction du Groupe, qui se réunit quatre fois par an, et à certaines sessions du comité exécutif qui réunit le président-directeur général, les présidents des branches travaux et des concessions autoroutières en France ainsi que le directeur financier. La direction travaille en relation avec les directions des Ressources humaines sur les aspects sociaux, la direction des Achats, les fonctions techniques et innovation, les services qualité ainsi que l’audit interne.
Un comité exécutif par an est dédié spécifiquement aux sujets climat ou biodiversité. D’une manière générale, les sujets carbone et biodiversité faisant partie intégrante du management de projets, ils sont donc évoqués dans toutes les revues de projets importants passant en Comex, en comités des risques et en comités des investissements.
D - Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain, …) ? Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Eiffage mobilise son corps social et collecte les idées de bonnes pratiques et d’innovations en la matière, issues de tous les corps de métiers.
Des campagnes de recueil d’idées sont organisées régulièrement sur des sujets ayant trait notamment au développement durable et à l’innovation. Ainsi, une campagne dédiée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à tout niveau de la chaîne de valeur des métiers du Groupe a été menée au second semestre 2019 via une plateforme numérique interne d’innovation participative, la Start.box.
Plus de 580 idées ont été postées depuis la France, mais aussi la Belgique, la Pologne et le Sénégal. Eiffage Sénégal s’est ainsi particulièrement impliqué, avec plus de 80 idées d’innovations bas carbone proposées par les compagnons sénégalais, mobilisés à tous les niveaux par le truchement d’interprètes francais-wolof facilitant l’inclusion de tous.
Le Groupe cherche à s’inscrire pleinement dans l’économie circulaire et à privilégier, en interne ou en partenariat avec des structures locales, des activités de réemploi, de recyclage ou de transformation de matières existantes dans les process de production, ou encore à développer les activités de déconstruction sélective et de valorisation des matériaux, telles les activités routières. Ainsi le Groupe soutient l’association RéaVie, cofondée par un conducteur de travaux d’Eiffage Construction, qui est notamment intervenue sur le chantier de l’écoquartier LaVallée. Comme déjà précisé, près de 120 tonnes de matériaux et d’équipements ont pu être déposés de manière méthodique, puis rassemblés sur une plateforme expérimentale de réutilisation, Solid’R.
En outre, comme déjà indiqué, un concours interne intitulé le « Best of de l’économie circulaire » a été mené en 2018, puis une journée de restitution a été organisée au printemps 2019 pour faire connaître aux collaborateurs les bonnes pratiques et les savoir-faire déjà mis en oeuvre au sein des différentes branches du Groupe.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se fondent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Convaincue que les fournisseurs sont un vecteur de sa capacité d’innovation, participent à la mise en oeuvre du développement durable et contribuent à la performance de ses opérations, la direction Achats d’Eiffage poursuit ses travaux suivant les axes dégagés comme prioritaires en 2018 en lien avec la stratégie Groupe, à savoir:
Le service Achats travaille activement avec les équipes expertes des différents métiers du Groupe et du développement durable sur une évaluation multicritère de l’écoconception des produits, et des offres des fournisseurs et permettent de mieux connaître, promouvoir et accompagner la sélection de matériaux dont l’empreinte carbone est réduite. Un point essentiel à relever à cet égard : c’est la combinaison de plusieurs compétences qui permet de mener ces travaux. La pluridisciplinarité n’est pas un vain mot, mais bien une réalité nécessaire pour éviter des logiques en silo, défavorables à des choix réellement en faveur de l’environnement.
Ainsi, par exemple, Eiffage a souscrit un contrat pour les chantiers avec EDF fin 2019 lui permettant d’être assuré de bénéficier de 12 % minimum d’énergies renouvelables (production solaire,
hydraulique, éolienne) pour la consommation propre aux chantiers. Par ailleurs, à la suite de la réforme entreprise en 2017 en ce qui concerne la gestion de ses contrats en matière d’énergie, l’analyse du bilan à fin 2019 du nouveau système de suivi des consommations, tant sur les sites fixes que sur les chantiers, a permis d’optimiser les puissances souscrites et d’analyser les consommations en vue de les diminuer.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
La notoriété d’Eiffage dans le monde de la recherche spécialisée dans l’articulation entre les infrastructures et le respect de l’environnement est forte. Le Groupe est reconnu comme un acteur moteur qui contribue à susciter des évolutions réglementaires tout en favorisant une réduction et une bonne gestion des impacts.
Ainsi Eiffage est partenaire depuis 2017, aux côtés de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et du CIL&B, de l’appel à projets Ittecop (infrastructures de transports terrestres, écosystèmes et paysages) et s’investit au sein du comité d’orientation et dans plusieurs des programmes de recherche. Des fiches opérationnelles sont en cours de rédaction par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) pour permettre le transfert des résultats de recherche vers l’opérationnel.
Les équipes ont aussi activement participé, dans le cadre d’Ittecop, au projet Territoires d’infrastructures linéaires leaders de la transition vers l’agroécologie (TILT-AE), finalisé fin 2019, qui vise à préserver la biodiversité ordinaire par la mise en place, le long des infrastructures linéaires de transports terrestres, de démarches concertées d’aménagement foncier agro-écologique et d’amélioration des continuités écologiques. Ce programme a permis de définir plusieurs projets de recherche et leur périmètre.
En outre, la DDDIT finance, cofinance ou contribue à de nombreux projets de recherche sur les sujets du développement durable et est régulièrement intégrée à des comités de thèse ou des comités d’orientation. Quatre thèses ont ainsi fait l’objet d’une restitution fin 2019 lors d’une conférence organisée au siège du Groupe.
Outre le travail sur les enveloppes bio-inspirées piloté par Ceebios (Centre européen d’excellence sur le biomimétisme), une étude comparative a été menée sur la mise en oeuvre de la compensation écologique à travers trois lignes TGV en France. Une autre étude a porté sur l’impact de la mise en service de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (LGV BPL) sur l’évolution du milieu économique régional. Enfin, la thèse sur les bassins d’eaux pluviales autoroutiers réalisée en partenariat avec APRR a d’ores et déjà montré que ces aménagements techniques peuvent représenter un réel intérêt pour la préservation de la biodiversité.
Une nouvelle thèse, financée dans le cadre de la chaire d’entreprise BEGI (Biodiversité, environnement et grandes infrastructures), a été lancée fin 2019. Intitulée « Compensation écologique, réseaux écologiques et territoires », elle portera sur l’intégration territoriale de la compensation.
Contribuer à des programmes de recherche est essentiel pour être au mieux au fait des nouveaux savoir-faire et des nouvelles méthodes. Ces travaux permettent aussi de confirmer ou d’infirmer
l’utilité de certains travaux d’aménagement. Une étude réalisée dans le cadre de l’observatoire de la LGV BPL sur le comportement des amphibiens face à l’infrastructure a révélé que l’aménagement des « batrachoducs » (tunnels conçus pour faciliter le passage d’espèces de petite taille) doit être accompagné pour être efficace, par exemple par la réalisation de mares de part et d’autre de l’infrastructure. L’intégration d’éléments naturels comme la terre doit également être réalisée pour favoriser une bonne utilisation de ces passages par ces petits animaux.
Dans le même esprit, Eiffage est adhérent de Ceebios et contribue à l’exploration du biomimétisme dans la construction et l’aménagement.
En 2019, le partenariat a été renforcé et orienté vers l’accompagnement de projets du Groupe dès la phase d’appels d’offres afin de développer cette démarche. Pour ce faire, Ceebios peut être amené à favoriser l’acculturation des équipes opérationnelles au biomimétisme à travers des séances de travail en binôme avec les architectes ou l’organisation d’ateliers thématiques (énergie, matériaux, eau) et de séances de créativité.
L’étude des fonctionnalités du vivant ouvre, de fait, tout un champ d’investigation et de solutions dont certaines sont déjà opérationnelles, et d’autres encore expérimentales. Ainsi, le procédé Luciole®, développé par Eiffage Énergie Systèmes et Eiffage Route, permet de limiter la pollution lumineuse, en éclairant selon un juste besoin et en limitant la gêne pour les espèces nocturnes.
En outre, Eiffage a noué un partenariat sur mesure avec le premier consortium français de recherche et de développement sur la ville durable, la toute nouvelle université Gustave Eiffel (UGE), qui réunit depuis le 1er janvier 2020 une université (UPEM), un institut de recherche (IFSTTAR), une école d’architecture et trois écoles d’ingénieurs (EIVP, ENSG et ESIEE Paris).
Au total, 57 enseignants chercheurs et leurs étudiants, ainsi que 25 professionnels d'Eiffage sont mobilisés pendant trois ans au sein de huit ateliers thématiques dans une approche systémique de la ville durable.
Sont ainsi développés des sujets de "recherche-action" applicables dans le futur écoquartier LaVallée à Châtenay-Malabry (20,4 ha), depuis les expérimentations scientifiques (recarbonatation de bétons anciens, îlots de fraicheur), la gestion de l'eau et des déchets jusqu’aux micromobilités et l'analyse sociologique, avec notamment pour objectif la création d’un indicateur de bien-être. Le partenariat doté d'un budget de 2 millions d'euros, est financé à part égale par Eiffage et l'UGE.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
ENGIE’s purpose is to contribute to harmonious progress. Harmonious progress is about devising and fast-tracking solutions that reconcile individual interests with collective development, based on a combination of new energy sources and digital technologies to reshape the relationship between individuals and the world.
Since 2015, ENGIE has:
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines?
Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
Yes, we have introduced detailed Scope 1, 2 and 3 reporting, which provides us with an analysis of the impact of our activities throughout the lifecycle chain.
We also publish details of our emissions by scope in the Integrated Report.
This has enabled us to introduce a carbon reduction indicator for our electricity and heat generation process, with a target of reducing carbon content by 20% between 2012 and 2020 (carbon content was already much lower than the global average at the outset).
Finally, ENGIE has reduced its emissions by 50% in three years.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
We are developing forecast scenarios for our activities which are aligned with the Paris Agreement for 2030 and 2050. These will be published and will be the focus of a collective goal for the leadership team.
Reducing our direct and indirect emissions is a key priority in our fight against climate change. Offsetting mechanisms are only used as a last resort, once options to prevent or reduce emissions have been considered.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
ENGIE is committed to safeguarding biodiversity. We have signed up to the Cancun Business and Biodiversity Pledge and the act4nature initiative, and remain actively involved in the national biodiversity strategy. We have also made a commitment to sites included on the UNESCO World Heritage List.
We are equally committed to applying the mitigation hierarchy to each new project.
More information here.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
ENGIE uses lifecycle analysis to identify and analyze the impact of its activities, so that the entire value chain is included.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
Energy conservation has become ENGIE’s business: we help our customers – individuals, businesses and communities – to reduce their carbon footprint. To better assist our customers, we decided to mobilize all of our employees to change their behaviors and lifestyles at work, making them more compatible with a carbon-neutral society.
An employee team was set up and a large-scale program was launched internally to achieve this goal.
The implementation of our new “zero carbon as a service” strategy encourages the development of offers with an ever greater focus on conserving energy (the one-euro boiler scheme, ENGIE Impact, Ohio State University, etc.).
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)?
Do you calculate your material and water footprint?
The water footprint of activities and dependence on materials are measured as part of the life cycle analysis.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where?
Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
Our CEO has supported the TCFD recommendations and their implementation within the Group since they were published. A cross-cutting internal working group was established to this effect. We also participate in several external working groups with investors on this subject. This work is intended to set out investors’ needs in more detail, and to reach an understanding of how they will use the data supplied by companies.
We are in the process of drafting a Group adaptation plan, including contributions from all business units. At local level, each industrial site is drawing up its own adaptation plan according to the nature of its activities and how vulnerable the site is to the probable consequences (assessed locally) of climate disruption.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
Absolutely. Over the last three years, ENGIE has embarked on a radical portfolio rotation aimed at divesting its highest emitting assets to reduce its impact on the climate and biodiversity (this includes rapidly disengaging from coal).
The Group has also redefined its business model in line with the zero-carbon strategy, based on the “consume less and better” principle.
Climate issues have also led us to set an internal carbon price, which is applied to our new investment projects.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
Yes. ENGIE is prepared to forego short-term revenue if that will contribute to harmonious, environmentally friendly performance.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Yes, our strategic thinking on alignment with the Paris Agreement takes account of Paris Agreement-aligned IEA scenarios.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
Yes, we use an internal carbon price, which is applied during the review of new investments. The price level is not communicated externally for strategic reasons, but it ensures that it is not profitable to use coal.
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
ENGIE will invest a total of €11–12 billion between 2019 and 2021. €4–5 billion will be invested in solutions to accompany clients in their zero-carbon transition and €2.3–2.8 billion will be invested in renewables – in other words, over 60% will go towards protecting the environment.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
Arbitration occurs at the point when a decision is taken to launch a construction project or a plan to acquire or sell an asset. All projects are reviewed in accordance with financial and CSR criteria. Any project that would breach even a single CSR criterion will not, in principle, go ahead, even if the financial indicators are highly satisfactory. Projects that are highly satisfactory from a CSR perspective but not financially profitable will not, in principle, go ahead.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
We have several in-person training programs aimed at leaders and managers as well as digital programmes for our 165,000 employees on the zero-carbon strategy. The training focuses on climate, science, the Paris Agreement, carbon pricing, stakeholder expectations, ENGIE’s position and the efforts to be undertaken.
Biodiversity training is also being rolled out.
The Board of Directors and Executive Committee have been made aware of climate, biodiversity and water issues, and they monitor these topics on a regular basis.
At every meeting of the Ethics, Environment and Sustainable Development Committee, a contextual CSR report including a climate, water and biodiversity section is sent to directors, ensuring that the Board receives periodic information on the subject.
Regular events featuring themed presentations are organized for shareholders. They have already heard presentations on climate and biodiversity.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
Leadership objectives are set twice a year and used to assess the collective performance of the management teams. They include CSR and environmental objectives. They are not linked to pay. CSR criteria are factored into the CEO’s remuneration. Environmental issues account for 20% of the 40% annual variable component (bonus).
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
The person responsible for global environmental issues is CSR Director Anne Chassagnette. Anne is a senior executive and reports to Judith Hartmann, Executive Vice President, member of the Executive Committee and Chief Financial Officer who is in charge of global performance (financial, environmental and social) at Executive Committee level. She also heads up a branch comprising the decentralized CSR departments within each of the Group’s business units.
The CSR Director defines the Group’s CSR policy, objectives and criteria, which are approved by the CEO, the Executive Committee and a Board committee responsible for CSR, known as the Ethics, Environment and Sustainable Development Committee (EESDC). An annual presentation on environmental issues (climate, biodiversity, water, etc.) is given to the Executive Committee and the EESDC. The Executive Committee meets every week and the EESDC meets around five times a year.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
We promote the creation of internal communities to help transform habits and practices, particularly those of our employees. We are gradually rolling out a scheme where each employee is granted 10 days per year to take action to protect the environment (training elected representatives, the “J’apprends l’énergie” (“I learn energy”) program with the Ministry of Education to raise children’s awareness of energy issues, a workshop with leaders to identify new energy conservation practices, etc.).
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
ENGIE has entered into a partnership with EcoVadis to assess and monitor the CSR commitments of its suppliers and subcontractors over time.
To do this, we use a methodology developed by our partner which is based on 21 criteria and the analysis of multiple data sources. These criteria cover environmental aspects (use of resources, waste production, greenhouse gas emissions, impact on biodiversity, etc.), as well as social aspects, human rights, ethics and procurement.
EcoVadis is also helping us to implement and monitor action plans aimed at improving the CSR commitments of our suppliers and subcontractors.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
The Group engages in discussion with governments, elected representatives, regulatory authorities and high-level international bodies on major issues such as responses to climate change, the development of renewable energies and energy efficiency. ENGIE also maintains an ongoing dialogue with many other stakeholders (NGOs, investors, etc.). Finally, the Group supports its positions through the professional organizations of which it is a member and makes financial contributions to think tanks.
ENGIE also maintains an ongoing dialogue with many other stakeholders (NGOs, investors, etc.). Finally, the Group supports its positions through the professional organizations of which it is a member and makes financial contributions to think tanks.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Chez Faurecia, nous voulons avoir un impact positif sur la société et sommes très fiers de mettre notre expertise et notre innovation en matière de mobilité au service de l'enjeu le plus pressant de notre planète, le changement climatique. Faurecia, l'un des plus grands équipementiers automobiles mondiaux (17,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019, 115 000 collaborateurs dans 37 pays) est un acteur incontournable de la mobilité durable à travers des solutions technologiques qui améliorent la qualité de l'air et réduisent les émissions de CO2.
Innover pour une mobilité durable
L’industrie automobile connaît une révolution technologique majeure autour de quatre grandes tendances : la connectivité, la conduite autonome, la mobilité partagée et l’électrification. Faurecia déploie une stratégie alignée sur ces tendances en mettant l’accent sur le développement de solutions pour la Mobilité Durable et le Cockpit du Futur. En ce sens, l’entreprise a réalisé différentes acquisitions, étendu son écosystème et accéléré sa transformation.
Réduite l'empreinte CO2 du Groupe – Converger vers la neutralité carbone d'ici 2030
Le transport - routier, ferroviaire, aérien et maritime - représente environ un quart des émissions mondiales de CO2, les voitures particulières étant à elles seules responsables de 44% du total de ces émissions. Dans un contexte mondial d'urbanisation et d’accroissement de la densité de mobilité croissante dans les zones urbaines, l'industrie automobile a la responsabilité d'initier des mesures pour réduire les émissions de GES, s’approvisionner en énergies renouvelables et protéger le climat.
Avec 248 sites dont 37 centres de R&D dans le monde, le Groupe est un acteur industriel responsable qui s'est engagé atteindre la neutralité CO2 de ses sites (scopes 1 & 2) dès 2025. Il a également l’ambition de converger vers la neutralité sur ses émissions contrôlées du scope 3 d’ici 2030 (toutes émissions, sauf l’utilisation des produits, dont l’empreinte dépend de la consommation des véhicules sur lesquels ils sont montés). Pour atteindre ses objectifs, Faurecia s’appuie sur un écosystème de partenaires, parmi lesquels Schneider Electric avec qui, a été signé mi 2020, un partenariat visant à pour accélérer la transition énergétique du Groupe : Schneider Electric accompagne Faurecia pour décarboner sa chaîne de production et développer des solutions sur mesure d'efficacité énergétique et d'approvisionnement en énergies renouvelables d'ici 2025 pour les 300 sites du Groupe dans le monde. Fin 2020, l'initiative Science Based Targets, (SBTi) a validé la trajectoire GES de Faurecia, en ligne avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, soit la catégorie la plus ambitieuse proposée.
Eviter l’émission de gaz à effet de serre pour ses clients – Contribuer à la transition énergétique vers l’hydrogène
Au-delà de ses engagements en faveur du climat et du développement de produits contribuant directement à la qualité de l’air (systèmes de traitement des gaz d’échappement) le Groupe s'est résolument investi de longue date dans la chaîne de traction à base d’hydrogène. En atteste la création de la co-entreprise Symbio avec MICHELIN conclue en 2019, dont l’objectif est de créer un leader mondial de la mobilité hydrogène. Faurecia peut ainsi proposer des systèmes de pile à combustible et son intégration au
sein des véhicules légers, utilitaires et les poids lourds ainsi que pour d’autres domaines d’électromobilité.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Assurer la transparence de notre comptabilité carbone - application des recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosure
Faurecia mesure depuis 2012 ses émissions directes (scope 1) et indirectes (scope 2) et inclut depuis 2016 ses émissions liées à l’ensemble de la chaîne de valeur du Groupe, c’est-à-dire comprenant l’amont et l’aval de son activité (scope 3). En 2019, le Groupe a lancé une mise à jour de son bilan carbone mené en partenariat avec la société Deloitte, et a publié pour la première fois ses émissions en valeur pour le scope 3. Cette mise à jour du bilan carbone de Faurecia permet au Groupe d’obtenir une bonne compréhension de ses différents postes d’émissions et de ses niveaux d’incertitude associés. Ce bilan carbone est ventilé par entité Business du Groupe. Les lignes de produits font l’objet d’analyses de cycle de vie (objectif de couvrir 80% du portefeuille produits et 100% de l’innovation d’ici 2022). Depuis 2019, Faurecia applique les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosure (TCFD).
Atteindre la neutralité CO2 scopes 1, 2 et émissions contrôlées du scope 3 en 2030 - en ligne avec la Science-Base Target initiative
Ainsi fin 2019, conscient que la prochaine décennie n’a d’autre choix que d'être celle de l’action, Faurecia a annoncé son engagement pour converger vers la neutralité CO2 à l'horizon 2030 pour ses activités scope 1, 2 et ses émissions contrôlées du scope 3 (hors utilisation des produits vendus qui ne dépend que de contribution de la masse à l’émission CO2 des véhicules en roulage). Le Groupe a également annoncé une cible intermédiaire de neutralité CO2 sur ses émissions internes (Scopes 1 et 2) d'ici 2025. Cette ambition à horizon 2030 intègre l'empreinte indirecte des activités de Faurecia telles que l'achat de matières premières et de services, le transport, l'élimination des déchets, les déplacements des employés, etc. Les émissions de CO2 du Groupe ont été estimées à environ 7,5 millions de tonnes de CO2 en 2019. Faurecia a reçu la validation fin 2020 de l'initiative Science Based Targets, (SBTi) pour alignement de sa trajectoire carbone avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ° C. Les leviers de Faurecia pour atteindre son objectif à 2030 : Efficacité énergétique / décarbonisation du mix énergétique /utilisation de matériaux durables. 90% des émissions contrôlées du Groupe sont liées au scope 3, notamment aux matières premières et au transport amont / aval. L'acier et les plastiques représentent près de 50% de ces émissions de CO2. Pour réduire les émissions liées aux matières premières, Faurecia choisira « d’utiliser moins » (en développant des solutions d’allègement et en incorporant des matériaux alternatifs) et « d’utiliser mieux » (par exemple, s'approvisionner en acier « durable », adaptant ainsi la chaîne d'approvisionnement et les pratiques d'achat, ou développer en propre ou en collaboration des matières synthétiques biosourcées ou recyclées). Le Groupe travaillera en étroite collaboration avec ses fournisseurs pour favoriser la transformation.
Atteindre la neutralité CO2 scopes 1, 2 et 3 en 2050
L'initiative de neutralité CO2 a été déployée en 2020. Faurecia a commencé à réduire l'empreinte environnementale et CO2 de tous ses sites et activités par une politique d’économies d’énergie. L'entreprise aborde également l'empreinte CO2 de ses produits en utilisant des matériaux et des processus plus respectueux de l'environnement. L’ambition ultime du Groupe est d’atteindre la neutralité CO2 pour l’ensemble de ses activités sur les 3 scopes, incluant ainsi les émissions des véhicules équipés de pièces Faurecia, d’ici à 2050.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Pour respecter la trajectoire préconisée par les Accords de Paris, les émissions mondiales doivent baisser de 4% par an. Faurecia s'est engagé dès 2020 à se fixer un objectif scientifique à travers l'initiative Science Based Targets, (SBTi) pour aligner sa trajectoire avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ° C. Le groupe devra ainsi réduire de 4,2% ses émissions de CO2 par an en valeur absolue (sauf en cas de croissance externe, selon la méthodologie de SBTi).
La feuille de route de neutralité CO2 du Groupe s’articule en 3 temps
Cette trajectoire est calculée hors mécanismes de compensation (par exemple : plantation d’arbres pour obtenir des crédits carbone..) car ce qui compte ultimement pour la planète dans la lutte contre le changement climatique est la réduction nette et l’évitement des émissions de CO2.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’approche Faurecia en matière d’empreinte environnementale lors de la production se fait par site, et dans le contenu matières des produits à travers l’analyse de cycle de vie.
Analyser l’impact des sites Faurecia proches d’une zone protégée
Faurecia a analysé ses impacts sur la biodiversité en évaluant l'empreinte de ses activités sur les sols. Le Groupe a ainsi répertorié les sites proches d’une zone protégée : 23 sites, dont 14 sites de production (- 5% des sites), 7 sites d’assemblage et 2 sites de recherche et développement sont implantés à moins de 3 kilomètres d’une zone protégée. Il s’agit de Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique de types 1 ou 2, des zones qui protègent des espèces en voie ou en danger d’extinction (léopards, spermophiles, écureuils terrestres…), et des zones de protection des espaces naturels hydrauliques (rivière et cours d’eau). 78 % de ces sites sont situés en Europe, 17 % en Amérique Latine, et 4 % en Afrique du Sud. Sur l’ensemble de ses sites, Faurecia veille à respecter les réglementations environnementales locales en vigueur, comme exprimé au travers du Code d’Ethique de l’entreprise.
Réduire la pression sur la biodiversité du Groupe grâce à l’action climat
La première pression exercée sur la biodiversité par le Groupe Faurecia est principalement liée à l’empreinte CO2 du Groupe. Pour réduire cette pression, le Groupe développe des actions de réduction de la consommation énergétique et en conséquence de ses émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité CO2.
Analyse du Cycle de Vie (ACV) pour établir le profil écologique des produits du Groupe
Faurecia développe des solutions pour une mobilité durable qui permettent de diminuer l‘impact CO2 des véhicules équipées par Faurecia.
Le Groupe évalue l'ACV de ses principaux projets d'innovation, sur la base des normes ISO 14040 et 14044. Faurecia participe activement au groupe de travail Analyse du Cycle de Vie animé par l'association professionnelle Plateforme de la Filière Automobile (PFA), qui s'attache à établir une méthodologie commune pour les analyses du cycle de vie dans l'industrie automobile et engager un dialogue sur les principaux résultats d'évaluation disponibles. Pour chaque projet d'innovation et de développement, les différentes composantes de l'éco-conception - la présence de substances préoccupantes, la recyclabilité, l'impact environnemental et la qualité de l'air intérieur - sont contrôlées par les concepteurs de Faurecia à l'aide d'une check-list d'éco-conception. La possibilité de recycler les produits en fin de vie est étudiée en vue d'intégrer les meilleures solutions et de garantir un impact environnemental réduit de ses produits.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Une analyse intégrée sur les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de notre chaine de valeur est conduite. Cette analyse se matérialise par une empreinte CO2 eq. total du groupe tous scopes inclus, et via les business plans sur les nouveaux produits. (Disponible sur notre Universal Registration Document)
F. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Faurecia a développé une stratégie de gestion efficace et raisonnée de ses matières et ressources appelée “USE LESS, BETTER & LONGER”
Des matériaux intelligents pour une économie circulaire :
Faurecia réorganise son processus d'achat de matières premières et de services bas carbone (scope 3) et a lancé un projet de matériaux intelligents pour mesurer précisément les émissions de CO2 et les réduire en utilisant moins, plus intelligemment et plus longtemps afin de réduire l'empreinte environnementale de ses produits et soutenir plus largement l'économie circulaire avec ses clients sur le marché automobile :
Economies d’énergie et investissements pour adapter les outils industriels
Faurecia s'engage à acheter une électricité bas carbone, en collaboration avec ses fournisseurs, site par site. En 2020, un plan d'action mondial a été lancé sur la période 2020-2025 pour produire ou acheter encore plus d'électricité décarbonée. Concernant l’efficacité énergétique, le Groupe s’engage sur une réduction de 15% de sa consommation énergétique grâce à différentes actions d’optimisation de l’outil industriel et des comportements des employées. Le Groupe prévoit un investissement de 70 millions d'euros sur 3 ans (2020/2021/2022) pour déployer ses actions d’économie d'énergie dans l'ensemble de ses sites de production.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Faurecia n’utilise pas directement de matériaux dits critiques. Une exception existe pour les matières utilisées pour les catalyseurs des échappements qui font l’objet d’un approvisionnement stratégique multi matières (platine, rhodium..). Concernant les matériaux à risques, le Groupe a mis en place un processus traçage de son approvisionnement en minerais tels que l’étain, le tantale, le tungstène et l'or qui sont des minerais pouvant être liés à des conflits armés ou à de violation des droits humains. Faurecia n’utilise pas directement de matériaux dits critiques. Une exception existe pour les matières utilisées pour les catalyseurs des échappements qui font l’objet d’un approvisionnement stratégique multi matières (platine, rhodium..).Concernant les matériaux à risques, le Groupe a mis en place un processus de traçage de son approvisionnement en minerais tels que l’étain, le tantale, le tungstène et l'or qui sont des minerais pouvant être liés à des conflits armés ou à des violations des droits humains. Ce processus est guidé par les informations publiées par l'organisation "Responsable minerals Initiative" qui fournit aux entreprises les outils d'identification des fournisseurs pour un approvisionnement responsable en minerais provenant de zones de conflits et à hauts risques.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette les enjeux environnementaux analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Intégrer la résilience au management des risques
Les risques extra-financiers de Faurecia sont répertoriés sur la base d'une analyse de matérialité réalisée en 2018 par un groupe de travail interne composé de membres des directions risques, juridique, opérations, achats, ressources humaines et RSE. L'analyse des enjeux extra-financiers du Groupe a été réalisée par rapport à un univers de risque commun avec ses pairs du secteur automobile, et sur la base des recommandations du Sustainability Accounting Standards Board (SASB) et de la Plateforme de l'Automobile (Automotive Industry Platform ou PFA).
Depuis 2018, la cartographie des risques du Groupe intègre les risques extra-financiers. La liste préliminaire des risques établie sur la base d'une méthodologie liée à la fréquence d'occurrence et au degré de gravité a ensuite été discutée au cours d'une vingtaine d'entretiens avec des parties prenantes externes pour chaque risque identifié. Une liste définitive des risques et opportunités a été validée par le Comité Exécutif en 2018. Elle a été complétée par les indicateurs de suivi de la feuille de route RSE validés par le Comité Exécutif en 2019 et mis à jour en 2020.
Les risques principaux du Groupe, les politiques et plans d’actions associés sont présentés dans le Document d’enregistrement Universel. Ces éléments sont également communiqués dans le questionnaire du Carbon Disclosure Project, auquel Faurecia répond depuis plusieurs années.
Les risques climatiques
Les risques climatiques physiques et les risque de transition ainsi que les risques liés à l’impact environnemental des sites pouvant affecter Faurecia sont intégrés à la cartographie des risques du Groupe. Faurecia s'est engagé sur le long terme à agir sur les risques liés à la transition climatique, en contribuant à l'évolution vers une économie respectueuse du climat comme l’atteste son ambition de neutralité CO2 à 2025 et 2030.
Dans le cadre du projet de neutralité CO2 lancé fin 2019, le Comité exécutif a pu évaluer trois scénarios prospectifs (économiques, sociaux et environnementaux) à horizon 2050 liés à l’impact du changement climatique. Ces scénarios ont permis au Comité exécutif d’analyser l’internationalisation des coûts de la transition climat, puis de les intégrer à la matrice des risques du Groupe. Enfin l’analyse de ces scénarios sera utilisée comme référence dans la mise en place du plan stratégique des Business Groups en 2021.
Les scénarios ont été sélectionnés en fonction des processus de financement de la transition : secteur privé, États ou Institutions globales. Tous les scénarios ont des hypothèses communes en ce qui concerne le climat et la population en 2040 et ils diffèrent par le statut socio-économique et la trajectoire du réchauffement climatique vers 2080. L’horizon temporel considéré est 2050, à mi-chemin entre l’objectif 2030 de Faurecia et les effets climatiques de 2080. Ces scénarios ont été développés en partenariat avec la Toulouse Schools of Economics.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
L’analyse des scénarios climat et l’initiative “stratégie climat et transformation durable” lancée en 2021, constitueront dès cette année les hypothèses de travail pour les Business Groups en vue d’établir leur trajectoire de durabilité intégrée au plan stratégique 2021/2025.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Faurecia s'est engagé en 2020 à aligner son ambition avec les plus hautes exigences scientifiques de l'initiative Science Based Targets, (SBTi) c'est à dire, aligner sa trajectoire avec l’ambition de l'accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ° C. SBTi a validé fin 2020 la trajectoire CO2 proposée par Faurecia. Cette démarche garantit l'ambition la plus forte à court et moyen terme pour s’engager sur la voie des “émissions nulles” sur les chaînes de valeur d'ici 2050.
Concernant la Biodiversité, Faurecia a mis en place un groupe de travail en matière d’analyse de cycle vie, en réunissant les experts Ecodesign des différentes entités Business afin de définir ensemble une méthodologie simplifiée d’analyse de cycle de vie pour évaluer l’impact environnemental du portefeuille d’innovation et de produits du Groupe. Ces évaluations permettront de mieux évaluer les impacts potentiels des produits (dans l’air, l’eau et les sols) afin de réduire au maximum leur empreinte, et ainsi de mieux orienter les choix de développement produits, et de partager cette analyse avec les clients et fournisseurs de Faurecia.
Ces éléments sont autant de preuves de notre engagement et notre capacité à nous transformer pour répondre à l’urgence climatique. Malgré la crise économique actuelle (Covid), nous n’avons pas ralenti, bien au contraire, notre feuille de route et continuons nos investissements et engagements en faveur du climat (voir question F).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Un des trois scénarios climat présentés plus haut prévoit bien un réchauffement climatique compatible avec l’Accord de Paris (+1,5°C) et évalue les causes et les conséquences sur l’industrie automobile.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Faurecia a prévu de mettre en place une évaluation des risques et opportunités d’un prix du CO2, et intègrera dès 2021 ces calculs dans les business plan de ses produits futurs. Le prix de référence retenu est de 100€/tCO2e.
Ces calculs sont fondés sur une base de données interne de facteurs d’émissions à retenir, validés en fonction de leur pertinence et de leur précision vis-à-vis des activités de l’entreprise.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Au cours des trois années passées, Faurecia a également investi plus de 160 Millions d’€ en innovation et partenariats stratégiques sur l’hydrogène. Les investissements futurs du Groupe s’inscrivent pleinement dans le développement de la filière hydrogène en France (7 milliards d’€) et en Europe. Également, Faurecia prévoit des investissements pour décarboner l’énergie des sites de 70M€ d’ici 2025. Lors de la prochaine présentation du Capital Market Day le 22/02/21, le Groupe annoncera des montants d’investissements en innovation pour le développement de produits Cleantechs.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Les investissements de la transition énergétique à durée de rentabilité longue sont identifiés en tant que tels et autorisés par le Groupe dans le cadre de son projet CO2 dès son lancement depuis 2020. Par ailleurs il est à noter que de nombreux investissements pour la transition écologique ont des retours de rentabilité rapide et participent à la performance économique à court terme du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Engager l’ensemble de nos collaborateurs et parties prenantes dans cette transformation de l’entreprise est fondamental. Ainsi, dès le lancement de notre initiative de Neutralité CO2, fin 2019, un séminaire stratégique sur le changement climatique a été organisé au niveau du Comité Exécutif. Début 2020, un séminaire climat a ensuite été organisé pour le Conseil d’Administration, puis des présentations lors des Comités du Conseil d’Administration courant 2020.
L’équipe Stratégie Climat a lancé une série de 4 webinars sur le changement climatique accessible à tous les salariés, complété de MOOC, vidéos, challenge, kit de communication. Un espace de communication dédié au Climat via un intranet a été développé et permet à tous les salariés d’accéder à des documentations de référence, informations, Q&A, évènements autour du projet CO2 (concours, appel à projets ..). Un réseau de coordinateurs CO2 et une communauté de pionniers CO2 ont été mis en place début 2020 et sont animés de façon régulière. Le MOOC déployé en interne et visant à expliquer les fondamentaux du changement climatique et nos engagements, de façon pédagogique, est maintenant accessible en externe depuis la plateforme Coorpacademy.
En terme de mise en oeuvre du projet CO2, des réunions de coordination sont fréquemment organisées avec toutes les fonctions de l’entreprise afin de garantir les champs de connaissance et l’efficacité de déploiement. Sur le site internet, une section Sustainability, intègre toutes les informations sur le projet CO2 (ainsi que nos autres engagements en matière de développement durable), à destination de toutes les parties prenantes dont les investisseurs. Durant l’année, le Groupe rencontre et répond régulièrement à des demandes d’investisseurs ESG. Ainsi, l'ambition climat de Faurecia est portée à tous les niveaux de l’entreprise grâce une campagne active de communication interne et externe pour favoriser l’appropriation du sujet par l’ensemble des collaborateurs du groupe et la faire connaitre à ses clients ou investisseurs.
Lors des rencontres managériales annuelles ainsi que des conférences trimestrielles du Top 300, une information particulière est faite sur le projet neutralité CO2. Le Comité Exécutif définit la stratégie climat, pilote et suit la performance lors de ses comités trimestriels. Le Conseil d’administration, en tant que sponsor principal de la démarche de développement durable de Faurecia, supervise et challenge la feuille de route climat à l’occasion de 2 réunions annuelles.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La rémunération variable court terme versée au Directeur Général du Groupe intègre un objectif qualitatif lié au déploiement des 6 Convictions du Groupe et au déploiement de la feuille de route développement durable, qui intègre les enjeux climat.
Nous travaillons activement à ce que dès 2021, les objectifs individuels de performance, voire la rémunération variable de certains dirigeants clefs soit indexée à des critères environnementaux (résultats, outils).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
En 2019, Faurecia a mis en place une équipe dédiée à la neutralité CO2 pour développer en permanence et exécuter de manière cohérente la feuille de route de neutralité CO2 du Groupe. Ce projet est intégré à une initiative “stratégie climat et transformation durable”, dont le Vice Président est rattaché au membre du Comité Exécutif en charge de la stratégie et de l’innovation Groupe. L'organisation centrale dispose d'un réseau d'interfaces opérationnelles dans tous les Business Groups pour une mise en oeuvre holistique de la feuille de route. Des politiques CO2 et des objectifs clairs à court, moyen et long terme sont en cours de définition pour toutes les fonctions commerciales. Le Comité Exécutif définit la stratégie de neutralité CO2 du Groupe, pilote et suit la performance lors de ses comités trimestriels.
Le Conseil d’administration, en tant que sponsor principal de la démarche de développement durable de Faurecia, supervise et challenge la feuille de route de neutralité CO2 du Groupe à l’occasion de 2 réunions annuelles.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nos CO2 Neutral Pioneers
Le Groupe a constitué une communauté interne des pionniers de la neutralité CO2 (CO2 Neutral Pioneers). Issus de plusieurs Business Groups et de pays très diversifiés, la communauté des pionniers de la neutralité CO2 est un groupe d’employés très engagés qui souhaitent s'impliquer dans les questions environnementales et sont convaincus que l'évolution des émissions de CO2 est un défi mais aussi une opportunité stratégique pour Faurecia.
La communauté des pionniers de la neutralité CO2 est chargée de :
Un responsable de la communauté sélectionné parmi les Pionniers est nommé pour de 6 mois afin d’animer et engager la communauté elle-même. Cette communauté accueille régulièrement de nouveaux membres et devient de plus en plus active, en interne, comme en externe (voir par exemple ici)
La Fondation Faurecia met en actions les projets des salariés
En 2020 le Groupe a également lancé sa Fondation d’entreprise. La Fondation Faurecia a pour mission de financer les projets de ses employées en faveur de la mobilité durable et la préservation de l’environnement et de l’éducation. La sélection des projets se fait via un appel à projet interne. Les employés sont acteurs du changement et prennent la responsabilité de leurs projets localement.
Favoriser l’engagement de tous les employés Faurecia pour ce programme prioritaire
En 2019, Faurecia a mis en place une équipe dédiée à la neutralité CO2 pour développer en permanence et exécuter de manière cohérente la feuille de route de neutralité CO2 du Groupe. L’équipe CO2 est intégrée à la fonction stratégie du Groupe et est dirigée par un vice-président projet neutralité CO2. L'organisation centrale dispose d'un réseau d'interfaces opérationnelles dans tous les Business Groups pour une mise en oeuvre holistique de la feuille de route. Des politiques CO2 et des objectifs clairs à court, moyen et long terme sont en cours de définition pour toutes les fonctions commerciales.
Une communication interne pédagogique
Le programme de Neutralité Carbone est porté à tous les niveaux de l’entreprise grâce une campagne active de communication interne pour favoriser l’appropriation du sujet par l’ensemble des collaborateurs du groupe : formation à travers des MOOc et webinars, communauté interne pour l’échange de bonnes pratiques, campagne de communications lors des temps forts liés au climat : Climate week, Earth day, COP, etc., Challenges internes pour valoriser les actions locales (On the road to CO2 Neutrality…)
Un outil de calcul
Une autre étape clé sera la sortie de l'outil FACT - Faurecia Approved Calculation Tool - qui est un outil universel de calcul de l'empreinte CO2 qui devrait couvrir tous les matériaux et activités de Faurecia. L'outil FACT sera la « source unique de référence » pour tout facteur d'émission à utiliser dans le Groupe. L'outil permettra à tous les décideurs de Faurecia d'analyser les empreintes CO2 de leurs activités et de prendre des décisions proactives pour optimiser ces empreintes. Actuellement disponible sous forme de fichier Excel, FACT deviendra une application Web d'ici la fin octobre 2021.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
La Responsabilité Sociétale d'Entreprise (RSE) est totalement intégrée dans la stratégie d'achat de Faurecia. Les pratiques commerciales sociales, environnementales et économiques équitables sont des éléments clés de la relation du Groupe avec ses partenaires, repris dans un Code de Conduite Fournisseurs. Le service achats de Faurecia s'assure que les fournisseurs respectent à tous les niveaux les Convictions et Valeurs du Groupe en matière de RSE. Elle sécurise les exigences de durabilité vis-à-vis des fournisseurs grâce à un engagement multiniveaux.
Tout d'abord, la politique énonce clairement les attentes réciproques sur le volet RSE. Il s'agit d'une déclaration officielle disponible sur le site Web. Deuxièmement, l'évaluation RSE est pleinement intégrée dans l'évaluation globale des fournisseurs de Faurecia qui est une condition pour entrer ou rester dans le panel du Groupe.
L'évaluation RSE des fournisseurs
Depuis 2017, Faurecia travaille avec EcoVadis pour mener une évaluation RSE de ses fournisseurs, centrée sur leurs pratiques éthiques, sociales et environnementales. Cette évaluation des fournisseurs est une condition préalable pour rejoindre le panel de fournisseurs de Faurecia, afin de s'assurer que les fournisseurs satisfont à des critères sociaux et environnementaux spécifiques en ligne avec les Valeurs de Faurecia. Toute nouvelle allocation d'affaires fait l'objet d'une évaluation positive par EcoVadis : 100% des nouveaux approvisionnements de Faurecia sont couverts par un critère RSE (scoring EcoVadis) de “no-go”.
Collaborer avec les fournisseurs est un levier clé pour atteindre la neutralité CO2 à horizon 2030
Les fournisseurs ayant des objectifs CO2 en ligne avec ceux de Faurecia sont essentiels pour poursuivre l'engagement du Groupe en faveur de la neutralité CO2 à l'horizon 2030. Le projet neutralité CO2 est devenu un axe fort du développement de la relation fournisseur et est structuré autour de quatre piliers, en cours de déploiement :
Fin 2020, nous avons, lors de webinars avec notre communauté de fournisseurs, présenté plus en détails notre feuille de route vers la neutralité carbone, considérant que nous avons un rôle clé à jouer auprès d’eux et avec eux sur ce sujet.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Faurecia, au-delà de ses engagements pour la réduction de l’empreinte C02 de ses activités, prend en considération l’impact de ses produits tout au long de leur cycle de vie. De ce fait, le Groupe plaide pour des lignes directrices communes et un processus homogène pour l’analyse du cycle de vie des produits appliqué à l'industrie automobile. Dans ce cadre, Faurecia participe activement à 3 groupes de travail sur l'analyse du cycle de vie animés par les principales associations professionnelles de l’industrie automobile (PFA, VDA et CLEPA). Ces groupes de travail s’efforcent d’établir une méthodologie commune pour les évaluations du cycle de vie dans l’industrie automobile et engagent un dialogue sur les principaux résultats d’évaluation disponibles. Concernant le développement de la filière hydrogène, le Directeur Général de Faurecia, Patrick Koller, a été nommé coprésident du Conseil National de l’Hydrogène.
Le Groupe participe également à de nombreuses instances techniques et scientifiques internationales, ou il y promeut sa vision et ambition en matière de réduction de l’empreinte environnementale de la filière automobile.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
En tant que distributeur, nous savons que nos impacts les plus négatifs proviennent des produits que nous distribuons, puisque dans le cycle de vie d’un produit, la phase de production est de loin la plus émettrice. Or historiquement, Fnac et Darty accompagnent les clients pour leur permettre de choisir des produits plus fiables et pour les inciter à réparer plutôt qu’à renouveler leurs appareils. Grâce à des informations transparentes et indépendantes (délivrées par les techniciens du Labo Fnac depuis 1974 ou par les techniciens réparateurs de Darty), grâce à une sélection pointue et l’expertise de nos vendeurs, nous accompagnons les clients avant la vente. Grâce à nos services d’installation à domicile et de réparation (2 500 000 interventions en 2018), nous accompagnons également les clients après la vente et contribuons à allonger la durée de vie des produits : un produit réparé est un déchet en moins et un produit de remplacement qui ne sera pas produit. De plus, nous avons fortement accéléré nos activités de « seconde vie » en développant fortement l’occasion et le don, pour réduire les déchets d’équipements électriques et électroniques. Nous sommes d’ailleurs un acteur historique de la collecte de ces DEEE (depuis plusieurs années, nous reprenons jusqu’à 3 appareils en panne lors de la livraison d’un produit chez le client).
C’est un parti pris que nous renforçons depuis deux ans, et qui nous a conduits à formuler une mission : « l’engagement pour un choix éclairé ». Cette mission est portée au plus haut niveau de l’entreprise et se trouve déjà au cœur de nos réflexions stratégiques. Cet engagement répond aux enjeux de nos parties prenantes. Il s’agit également d’assurer la durabilité de nos activités et de limiter leur impact sur notre planète.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous sommes dans une phase de consolidation de nos méthodologies de mesure de nos émissions de gaz à effet de serre. Des contraintes IT rendent parfois difficilement identifiables ou mesurables toutes les émissions, mais nous cherchons à être le plus exhaustifs possible, dans une démarche d’amélioration continue. Dans un premier temps, nous cherchons à organiser la collecte de ces données pour les émissions liées au transport de marchandise et l’énergie des sites. Nous travaillerons en 2020 sur une mesure de nos émissions plus indirectes, comme le déplacement de nos collaborateurs ou l’impact lié à la fabrication des produits que nous distribuons.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Notre Groupe s’est fixé pour objectif de réduire de moitié ses émissions de CO2 liées aux transports et à l’énergie des sites d’ici 2030 par rapport à 2018. Nous réfléchissons aux moyens de mesurer et donc d’inclure d’autres postes du scope 3 dans ces objectifs de réduction – nous savons que nos services de réparation permettent de réduire l’impact de nos activités.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Compte-tenu de nos activités, nous n’avons pas intégré la biodivesité dans nos indicateurs.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nous nous appuyons sur des études sectorielles pour évaluer l’impact de nos pollutions.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Les innovations liées à l’allongement de la durée de vie des produits (Baromètre du SAV pour informer sur la durée de vie des produits par marque, le repère « choix durable » pour mettre en avant les produits les plus fiables et les plus réparables, l’indice de réparabilité sur les PC et smartphone, le rachat de WeFix – leader de la réparation express de smartphone, la plateforme du SAV pour inciter les clients à réparer par eux-mêmes grâce aux conseils des autres clients et des techniciens Darty) et la baisse de nos tarifs de réparation hors garantie contribuent à une consommation et un usage plus responsable des produits techniques et électroménagers. En accompagnant nos clients vers ces produits plus durables et en réparant leurs produits plutôt que les pousser à renouveler leurs appareils, en développant l’occasion et le don, nous luttons contre la surconsommation, à contre-courant des modèles traditionnels de distribution.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous avons connaissance des études qui ont chiffré les volumes de matériau nécessaires pour la fabrication de certains produits que nous distribuons. Ce sont ces études (menées par l’Ademe) qui nous permettent de dire qu’allonger la durée de vie des produits permet de réduire la consommation de ressources naturelles.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Cette analyse des risques a été faite lors d’une analyse de matérialité par la direction de la RSE en 2018. L’adaptation de notre modèle d’affaires aux grands enjeux, notamment l’enjeu climatique, est un risque matériel et il nous a conduit à élaborer une stratégie climat, afin de répondre à la fois aux impacts de nos activités sur le climat mais également l’impact du réchauffement climatique sur nos activités. Cette stratégie bas carbone, en cours d’élaboration, doit permettre de répondre à ces risques, et ce en intégrant toute la chaîne de notre activité. Ce sont également des risques qui sont pris en compte dans notre réponse au devoir de vigilance des maisons-mères et grands donneurs d’ordre.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui, notre stratégie d’acquisition en est un bon exemple : acquisition de wefix, entreprise de réparation de smartphones, et de nature et découvertes, très engagée en faveur d’une consommation responsable.
Les investissements dédiés à des activités susceptibles de générer de la valeur durable incluent :
Au total, ces investissements représentent un montant minimum de 89,7 millions d'euros en 2018, soit 30 % de l'EBIT du Groupe et 1,2 % de son chiffre d'affaires.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe est en train de transformer son modèle en lançant des services visant à favoriser la réparation plutôt que le rachat d’un produit neuf (voir le lancement de Darty max, abonnement à la réparation).
Il s’agit d’une véritable remise en question d’un modèle économique basé historiquement sur le volume.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Non, pas à date, mais c’est une réflexion que nous avons initiée.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Cette part de budget n’a pas été calculée, elle est diffuse dans de nombreuses directions concernées.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le Comité Climat, où siègent deux membres du Comité exécutif, a été créé dans ce but ; il s’agit de mettre dans la balance des décisions stratégiques l’impact climatique des projets portés par l’entreprise.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les membres du Comité Climat ont été formés par un membre de l’association Bilan Carbone. Cette formation va être étendue (dans les jours qui viennent) à plusieurs départements de la direction des opérations : direction SAV, direction Logistique et transports, direction Livraison notamment.
Nos formateurs en interne disposent d’éléments sur la stratégie climat du Groupe, qu’ils communiquent aux bénéficiaires de plusieurs formations (principalement parmi la population des vendeurs).
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les variables des deux membres du Comité Exécutif intègrent des critères environnementaux (directeur commercial et directeur des opérations).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La directrice de la RSE pilote la stratégie climat du Groupe. Cette stratégie fait l’objet d’un Comité, qui rassemble deux membres du Comité exécutif (Directrice des RH, de la gouvernance et de la RSE, et Direction des Opérations), la directrice des Achats Indirects et l’ensemble des directeurs de la direction des opérations. Ces comités se réunissent une fois par trimestre.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Une réflexion est en cours autour d’une gouvernance permettant une meilleure prise en compte des contributions des salariés.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Non, pas à date, mais nous avons initié cette réflexion.
A noter que les taux de panne des produits (calculés grâce aux interventions du SAV Darty) sont désormais intégrés aux discussions entre la direction commerciale et les fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Nous travaillons activement, aux côtés des associations (HOP, les Amis de la Terre, Club de la Durabilité) et du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire pour imposer un indice de réparabilité sur les produits techniques et électroménagers. L’indice de réparabilité développé par le LaboFnac sert d’expérimentation pour le Ministère, tant par sa méthodologie que son déploiement.
Par ailleurs, nous œuvrons également pour promouvoir la note d’impact environnemental, co-créée avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et trois autres entreprises.
Nous sommes également attachés à ne pas augmenter la durée de garantie légale des produits, « fausse bonne idée » puisqu’elle consacre le remplacement au lieu de prôner la réparation.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Notre première utilité historique est celle de la dynamisation des centre-ville et d’employeur de premier plan en France. 95 % de nos collaborateurs, en majorité conseillers de vente en magasin, travaillent en France. 6% de nos collaborateurs sont en situation de handicap ce qui est le double de la moyenne nationale. Notre activité contribue aussi à la préservation des savoir-faire artisanaux, notamment pour tous les artisans qui interviennent sur les vitrines de nos grands magasins ou les éléments patrimoniaux des bâtiments tels que la coupole du magasin du boulevard Haussmann.
En tant que grand magasin, notre rôle a toujours été de travailler à la curation de produits mode et à l’émergence de nouvelles marques. Depuis le lancement de notre mouvement Go for Good en septembre 2018, ce rôle de sélectionneur a profondément évolué pour intégrer des notions de durabilité. Go for Good vise en effet à mettre en lumière et accélérer les initiatives des marques vendues dans nos magasins en faveur d’une mode plus responsable. Le label Go for Good que nous décernons à certains produits repose sur des critères sociaux, environnementaux ou locaux exigeants et transparents (voir la liste complète de nos critères sur www.goforgood.galerieslafayette.com). Face à la profusion de labels et des déclarations des marques sur des sujets de développement durable nous nous positionnons en tiers de confiance vis-à-vis de nos clients pour les orienter facilement vers une consommation plus responsable dont les effets positifs sur l’environnement ou la société sont prouvés de façon factuelle. Ce label regroupe aujourd’hui près de 600 marques, de l’accessible au luxe, et 12 000 références produits (mode, beauté, bijouterie, maison, alimentaire) qui sont mises en avant de manière claire et explicite en magasin et en ligne. Un peu plus d’un an après son lancement le label Go for Good contribue ainsi à faire bouger les lignes du secteur de la mode et à inciter les marques à s’engager.
Ce nouveau rôle que prennent les Galeries Lafayette en tant que retailer est appréhendé de manière stratégique, en témoignent les objectifs qui ont été pris à horizon 2024 (horizon court terme pour une action rapide et ne pas repousser à plus tard les changements nécessaires) : - + de 25% de l’offre proposée labellisé Go for Good - 100% des nouvelles marques référencées à partir de 2024 disposeront d’une offre Go for Good - + 200 jeunes marques engagées soutenues et distribuées en magasin et en ligne - 100% de la marque propre Galeries Lafayette répond à des critères responsables - Production d’une nouvelle ligne 100% traçable à la demande - Solutions de revente ou de recyclage pour tous les produits achetés en magasin - Développement des services de location et de seconde main encourageant l’économie circulaire - Un programme de fidélité incitant les achats Go for Good grâce au versement de points bonus additionnels - Reversement annuel d’une part du chiffre d’affaires généré par les produits Go for Good au profit de projets en faveur d’une mode plus responsable
Ce caractère stratégique a été renforcé par le déploiement de Go for Good aux autres entités du groupe Galeries Lafayette (Louis Pion, La Redoute, Le BHV Marais) et par l’adhésion en août 2019 au Fashion Pact qui ambitionne de définir des objectifs sectoriels sur les enjeux climat et biodiversité.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous mesurons chaque année nos émissions GES sur notre impact direct (scope 1 et scope 2) et sur une partie de nos impacts indirects (scope 3 correspondant au transport de marchandises vers nos entrepôts et au livraison des magasins et des clients à domicile). L’essentiel de nos émissions de GES (entre 80 et 90 % selon les études) provient toutefois de la production des produits vendus dans nos magasins et de leur utilisation (lavage en machine et séchage en particulier). Etant donné que les marques propres des Galeries Lafayette représentent moins de 10 % de notre offre une mesure précise et actualisée annuellement des émissions de GES liées à la fabrication des produits des marques vendues aux Galeries Lafayette n’est pas possible. Toutefois, ceci ne nous empêche pas de savoir où sont nos principaux impacts sur le climat et de concentrer notre action sur les sujets prioritaires. Le label Go for Good décrit ci-dessus vise en particulier à développer l’utilisation de fibres et de procédés de transformation moins émetteurs de GES par nos partenaires.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous agissons sur notre périmètre direct d’émissions de GES via notamment la réduction des consommations d’énergie des sites de l’entreprise et l’optimisation des circuits logistiques de livraison. En complément 100 % de la consommation d’électricité des Galeries Lafayette fait l’objet depuis 2015 d’un approvisionnement en énergie renouvelable via l’achat de certificats de garantie d’origine. L’électricité représente plus de 90 % de la consommation d’énergie de l’entreprise.
Nous ne pouvons pas affirmer que nous sommes sur une trajectoire 2°C à date du fait de l’impossibilité matérielle de mesurer avec précision les émissions de GES générées par la production des produits des marques vendues dans nos magasins. Nous agissons toutefois clairement via la labellisation Go for Good des produits en faveur d’une réduction très significative de l’empreinte carbone de la production textile et ce à court terme avec des objectifs ambitieux à horizon 2024 (25 % d’offre Go for Good). Exemples de critères de sélection Go for Good ayant un impact important sur la réduction des émissions de GES : Polyester recyclé (-40 % vs polyester vierge), coton biologique (- 46 % vs coton conventionnel).
Nous serons capable de mesurer d’ici 1 an la réduction d’émissions de GES générée par les achats de produits Go for Good par nos clients.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Comme pour notre impact carbone, l’immense majorité de nos impacts sur la biodiversité résulte de la production des produits vendus dans nos magasins :
Plusieurs critères de notre label Go for Good répondent directement à ces enjeux : promotion du coton biologique, du bois issu de forêts gérées durablement, de la viscose durable (Tencel), pratique d’élevage extensif (ex : label Responsible Wool Standard), etc.
A plus petite échelle nous travaillons également sur l’amélioration de la biodiversité en milieu urbain. Les toits des magasins Galeries Lafayette du boulevard Haussmann, d’Annecy et du BHV Marais accueillent ainsi 3200 m² d’agriculture urbaine n’ayant recours à aucun intrant chimique.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Les pollutions liées à notre activité résident essentiellement au niveau de la production des produits vendus dans nos magasins : émissions de CO2, pollution de l’air, pollution et consommation d’eau, changement d’affectation des sols.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
L’un des objectifs de notre stratégie 2024 vise à développer de nouvelles sources de revenus fondées sur l’usage plutôt que la possession. A ce titre des solutions de revente en seconde main ou de recyclage pour les produits achetés en magasin seront proposées et l’offre de services de location et de réparation est appelée à se développer. A date nous comptons déjà plusieurs réalisations dans ce domaine : - Tests réguliers autour de la location (Panoply pour le prêt à porter, Bocage pour la chaussure), - Offre de seconde main en magasin (Culture Vintage, La Bonne Pioche, Selency au BHV MARAIS), - Rachat de produits de seconde main lors d’opérations régulières à Toulouse et Lyon - Critères de sélection Go for Good portant sur les produits dont la garantie dépasse les standards sectoriels
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Non nous ne les suivons pas pour les raisons évoquées précédemment d’impossibilité de mesure de l’impact pour un retailer diffusant des milliers de marques partenaires.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Oui avec notre Déclaration de Performance Extra-Financière au chapitre 4 sur l’analyse des risques extra financiers
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
La stratégie d’acquisition récente prend en compte la volonté d’aller vers des modèles de consommation plus durable avec le concept de restauration Eataly qui s’appuie sur la philosophie slowfood pour travailler avec des producteurs en agriculture raisonnée dans le respect de la terre et des produits.
Par ailleurs la revue stratégique de nos actifs immobiliers intègre des critères environnementaux, et notamment : - La capacité à être rénovés en visant des normes environnementales élevées - La possibilité ou non de passer de la climatisation à la ventilation naturelle intelligente - La possibilité ou non de passer du désenfumage mécanique au désenfumage naturel - La matérialité, notamment sur l’identification des matériaux recyclables en cas de transformation et sur la présence de structures en béton (l’utilisation du béton est quatre fois plus polluante que le transport aérien) - L’identification des toits/terrasses pouvant faire l’objet de peintures réfléchissantes pour limiter l’absorption de chaleur ou d’installation de panneaux photovoltaïques ou de végétalisation
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous envisageons la transformation comme une opportunité et non une perspective de baisse de rendements. Cela est pour nous l’occasion de promouvoir des nouveaux modes de consommation, basés sur la circularité et privilégiant l’usage à la possession, tout en revoyant le modèle du grand magasin à l’aune d’un modèle plus expérientiel.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non, ce sujet n’a pas été priorisé du faire que nous sommes une entreprise privée 100% familiale et non cotée.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Non
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Ces investissements sont extrêmement diffus et concernent à la fois les magasins (installation de dispositifs GTB /GTC pour diminuer la consommation d’énergie, relamping en LED, signalétique Go for Good), le marketing (passage au sacs 100% papier recyclé, récompense des gestes responsables des clients – dépôt textile, achat Go for Good), la publicité (100% des catalogues en papier recyclé) le digital (développement d’outils digitaux pour faciliter le parcours client GFG). Par ailleurs les investissements en temps humain sont considérables, à commencer par une équipe développement durable composée de 5 personnes à temps plein, mais aussi avec des référents RSE qui allouent une part de leur temps de travail à ce sujet, ou encore les investissements dans la formation en présentiel et en e-learning …
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposezvous pour garantir cette transition ?
Nous sommes une entreprise familiale, qui s’inscrit donc par nature dans une perspective plus long terme dans l’ensemble des projets de l’entreprise, qu’il s’agisse de projets Développement Durable ou pas.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les membres du Comex ont suivi 2 jours de formation sur le changement climatique en 2015 à l’occasion de la COP 21. Un séminaire développement durable d’une journée est également organisé chaque année en présence des membres du Comex et de la communauté des référents RSE de l’entreprise (env. 100 personnes).
L’ensemble des managers et conseillers de vente en magasin ont été formés en 2018 aux enjeux plus spécifiques du secteur de la mode à raison de 4h par formation. Cette formation initiale est renforcée par des e-learnings développés en 2019 pour l’ensemble des salariés, portant sur les critères Go for Good (Label Oeko Tex, coton biologique, tannage végétal du cuir, etc.) mais aussi sur les gestes responsables à adopter, à raison de 2h au total.
Enfin, nos actionnaires ont une présentation bi-annuelle de nos actions en matière de Développement Durable.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Depuis 2019 une partie de la rémunération variable de l’ensemble des cadres de l’entreprise éligibles à une rémunération variable (y compris COMEX et Directeur Général) est liée à des objectifs quantitatifs de performance Développement Durable définis pour chaque direction (par exemple Chiffre d’affaires Go for Good pour les directions achats et magasins, ou encore objectifs d’intégration de critères environnement sur les travaux pour la Direction Architecture et Travaux etc.)
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le sujet du Développement Durable est porté au COMEX en la personne de la Directrice des Ressources Humaines et du Développement Durable qui est membre de cette instance. La Directrice des Ressources Humaines et du Développement Durable s’appuie sur une équipe dédiée de 5 spécialistes qui assure le déploiement opérationnel de la politique DD.
Un point COMEX est effectué de manière mensuelle sur l’avancement de la stratégie Développement Durable dans le cadre de la revue des projets prioritaires de l’entreprise.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nous avons différents dispositifs visant à créer de l’innovation de manière bottom-up :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Concernant nos marques propres, chaque fournisseur est validé par le Développement Durable – après un audit social systématique dans le cadre de l’ICS dont nous sommes membres depuis 2003, ainsi que des audits environnementaux.
Concernant les marques accueillies en magasin, elles doivent prendre obligatoirement un engagement contractuel vis-à-vis du code de conduite des Galeries Lafayette et sont incitées à rejoindre la démarche Go for Good sous réserve de se qualifier au cahier des charges.
Concernant les achats hors marchandises, outre la charte achats responsables qui est annexée à l’ensemble des contrats par notre département Lafayette Achats, nous sommes en train de généraliser des critères environnementaux, qui existent déjà sur de nombreux secteurs (électricité d’origine renouvelable, restauration collective axée sur le local, papier recyclé, recours à l’économie sociale et solidaire, etc.) sur l’ensemble des appels d’offres.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Non, en revanche nous essayons d’encourager le développement :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La transition alimentaire pour tous, raison d'être de Carrefour : En 2018, Carrefour a engagé une transformation d’une ampleur sans précédent, au service de son ambition : devenir le leader mondial de la transition alimentaire pour tous. Le 14 juin 2019, l’assemblée générale des actionnaires de Carrefour a approuvé l’inscription dans les statuts de la société de la transition alimentaire pour tous en tant que « raison d’être », comme l’y autorise désormais la loi. À travers elle, Carrefour s’engage officiellement à proposer à ses clients des services, des produits et une alimentation de qualité accessibles à tous.
La dynamique enclenchée dans toutes les géographies du Groupe permet d’investir dans la construction d’une nouvelle proposition commerciale, dans tous les formats, physiques ou digitaux. Les démarches mises en place en faveur de la transition alimentaire pour tous ont été rendues visibles en magasin à travers le programme mondial Act For Food, qui décrit les actions du Groupe en faveur du « mieux manger » et leurs preuves concrètes.
Ainsi, Carrefour a pris des objectifs précis en lien avec la transition alimentaire, tels que l’atteinte de :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Carrefour réalise une analyse détaillée de son empreinte en termes de Gaz à Effet de Serre (GES) tout au long de sa chaîne de valeur :
L’analyse de l’évolution du scope 1 et 2 a permis au Groupe de se fixer un objectif de réduction de 40% de ses émissions de GES sur le périmètre direct d’ici 2025 et de 70% d’ici 2050 (vs 2010). Cet objectif est en ligne avec les trajectoires 2°C proposées par la SBTI (Science Based Target Initiative), notamment via la méthode SDA (Sectorial Decarbonisation Approach). Il est décliné en deux sous-objectifs :
Les émissions indirectes sont réparties comme suit : 77% provenant de l’achat de biens et services, 12% de l’utilisation des produits vendus, 5% du transport amont et aval des produits et 2% la fin de vie des produits. Le Groupe étudie la possibilité d’intégrer les déplacements des consommateurs à cette analyse.
Dans un premier temps, Carrefour a mis en place une démarche d’optimisation environnementale et économique du transport aval des marchandises en collaboration étroite avec les transporteurs. Le Groupe a pour objectif de réduire de 30% les émissions de CO2 les émissions de CO2 liées au transport d’ici 2025 (vs 2010).
Dans un second temps, l’évaluation et l’analyse fine du scope 3 a permis au Groupe d’initialiser une étude sur sa trajectoire 2°C au regard des émissions indirectes liées à la production par ses fournisseurs et à l’usage des produits qu’il vend à sa marque et plus largement en magasin.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme précisé ci-dessus, le Groupe s’est muni d’objectifs sur son périmètre direct (scope 1 et 2) dans un premier temps. L’objectif 2 (réfrigérants) a déjà été atteint en 2018 avec une baisse de 48% par rapport à 2010. L’objectif global de réduction est en bonne voie avec une baisse totale de 31% en 2018 par rapport à 2010. Ces objectifs sont en ligne avec les trajectoires 2°C proposées par la SBTI (Science Based Target Initiative), notamment via la méthode SDA (Sectorial Decarbonisation Approach).
Un objectif global portant sur les émissions indirectes de GES de la chaîne de valeur, notamment achats de biens et services, usage des produits et transport des produits, est à l’étude. De nombreux objectifs sociétaux pris par le Groupe contribuent à la diminution des émissions indirectes de GES, par exemple :
Un travail est en cours pour mesurer l’impact précis de ces plans d’action sur l’empreinte carbone des activités indirectes et compléter la démarche pour prendre un objectif précis de réduction des émission sur ce périmètre.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’analyse des impacts des activités sur la biodiversité est intégrée à plusieurs niveaux :
L’analyse des impacts environnementaux de l’activité de Carrefour a démontré que le principal risque concernant la biodiversité est lié à la production des produits et à l’approvisionnement de certaines matières premières à risque. Carrefour a développé un ensemble de démarches (voir question 5.A.) associées à des objectifs précis :
Le détail des politiques et engagement du Groupe Carrefour en faveur de la biodiversité sont détaillés publiquement dans le cadre de l’initiative : Act4Nature.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
L’analyse de l’impact de nos activités sur l’environnement a également identifié des enjeux liés à l’activité des magasins. Les principaux postes d’impacts sont liés à l’utilisation d’énergie, de gaz réfrigérants, et à la gestion des déchets, notamment alimentaires. Des plans d’action ont été mis en œuvre et déployés en magasins dans toutes les pays. Ils sont suivis dans le cadre de l’Indice RSE & Transition Alimentaire et font l’objet d’objectifs spécifiques :
Enfin, dans le cadre de l’activité immobilière Carrefour Property, Carrefour a mis en place une politique de construction et d’exploitation durable qui encadre l’adoption des meilleures pratiques environnementales à chaque étape de la vie des bâtiments. Cette politique s’appuie sur la certification BREEAM pour son niveau d’exigence, et l’exhaustivité des enjeux couverts (l’énergie, les transports, l’eau, les matériaux, les déchets, l’écologie, l’utilisation des sols, la pollution et l’innovation).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Carrefour a fait de la « transition alimentaire pour tous » sa raison d’être (voir question 1). Cette mission invite à repenser le modèle de la grande distribution pour faciliter l’accès à une alimentation meilleure, pour favoriser la transition vers plus de qualité, plus de biodiversité, plus de local, plus de goût, plus de bien-être animal. Carrefour s’est donné pour mission de transformer le modèle de la grande distribution en réponse aux limites environnementales et sociales qu’il rencontre, pour s’adapter aux nouvelles tendances de consommation responsable et impulser un changement global des habitudes de consommation et de production.
Concrètement, cette démarche nous pousse à repenser nos modèles pour plus de sobriété, en réduisant le gaspillage alimentaire, en développant les produits locaux et de saison, en développant la consigne ou l’utilisation de contenants réutilisables en magasin, en supprimant certains produits à usage unique de la vente et en augmentant la part donnée à d’autres (produits frais, Bio, végétariens, etc).
Le programme Act for Food est un programme de communication mondial qui vise à mettre en avant les actions concrètes que Carrefour s’engage à mener pour accélérer la transition alimentaire. L’objectif est d’impliquer les clients en leur donnant conscience du rôle qu’ils peuvent jouer et en leur montrant les solutions à leur disposition. Ils peuvent ainsi décider de l’alimentation et de la production de demain. Act for Food fait ainsi la pédagogie d’une mutation sur le long terme et souhaite accompagner et impliquer les consommateurs dans leur choix d’alimentation.
On peut citer en exemple les Actes suivants qui font l’objet de démarches spécifiques en France :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
[Carrefour n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le Groupe intègre le changement climatique et la biodiversité dans 3 dispositifs d’analyse de risques :
Ainsi, l’analyse du risque climatique a permis de mettre en évidences les impacts associés sur l’activité du Groupe (exemples : « Exposition des magasins aux intempéries », « Hausse du coût de l’énergie et du CO2 ») et les enjeux sociétaux qui en découlent (exemples : « Une politique générale en matière de référencement et d'achat responsable », « La réduction des consommations d'énergie des magasins et des entrepôts »).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
[Carrefour n'a pas répondu à cette question]
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Les transformations engagées s’appuient sur l’analyse des risques et des opportunités pour le Groupe. Des mesures correctives ou de mitigation des risques sociétaux sont mises en place afin de pérenniser l’activité du Groupe sur le long terme. Carrefour s’appuie également sur l’innovation afin d’identifier des modèles économiques rentables intégrant des critères sociaux et environnementaux. Les transformations profondes engagées pour intégrer les enjeux sociétaux dans la définition du modèle d’affaire sont envisagées dans une logique de création de valeur durable à moyen et long terme.
Le déploiement de la démarche de réduction des émissions du Groupe est un bon exemple. Carrefour investit largement dans la rénovation ou le remplacement des installations de réfrigération en magasin (624 magasins ont été équipés avec des systèmes de réfrigération hybrides ou 100% naturels), dans le développement des énergies renouvelables (des ombrières photovoltaïques sont installées pour l’autoconsommation de 36 hypermarchés en France) ou encore dans le développement d’une flotte de camions roulant au biométhane (plus de 200 camions en circulation en 2018). Ces investissements réalisés dans le cadre des engagements climat permettent également d’optimiser les processus et de créer de la valeur à long terme.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
L’analyse du contexte concurrentiel et des tendances de marché sont prises en compte dans les analyses de risque en lien avec les enjeux sociétaux. Une analyse plus détaillée de l’impact des scénarios 2°C pour alimenter la stratégie d’entreprise est un point de progrès.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Afin d’anticiper la hausse des prix de l’énergie, un prix interne du carbone est utilisé dans la décision d’investissement des actifs, les émissions de CO2 de Carrefour étant principalement dues à la consommation d’énergie et aux réfrigérants à 90%.
Cet outil permet aux équipes techniques de calculer le coût des impacts des technologies sur les émissions de CO2, ce qui intégrera le coût global des investissements des projets présentés au sein du comité d’investissement du groupe et des comités d’investissement par pays. L’objectif principal de l’outil d’impact carbone est de fournir des comparaisons entre un scénario de référence et un scénario de projet et d’évaluer leur ampleur respective (tonnes) et leur coût (en euros) d’émissions de GES pour six utilisations à forte intensité énergétique. Dans l'outil de tarification interne du carbone, une partie est dédiée à la comparaison de données financières en tant qu'OPEX et CAPEX d'un scénario de référence et d'un scénario de projet.
Deux méthodologies différentes ont été utilisées pour définir notre prix transformationnel du carbone interne. Le premier était basé sur l'objectif de réduction des émissions de CO2 de -40%. Le prix défini rend le CAPEX supplémentaire des technologies à faible émission de carbone compétitif pour atteindre l'objectif de Carrefour CO2 2025. La seconde était basée sur l’approche TCO (Total Cost of Ownership); le prix défini rend le coût total de possession des technologies à faibles émissions de CO2 compétitif par rapport à l'application de la période d'amortissement moyenne au niveau national, par rapport aux technologies traditionnelles. Ces prix ont été calculés pays par pays. Ces prix sont influencés par différents paramètres tels que le taux de fuite de réfrigérant, l'intensité en carbone du pays, les exigences en CAPEX, les coûts d'électricité, etc
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
La transition alimentaire pour tous est la raison d’être de l’entreprise. L’ensemble des services concernés par les enjeux sociétaux sont impliqués dans la mise en œuvre de cette ambition. Les dépenses sont partagées à tous les niveaux : les directions techniques mettent en œuvre les transformations opérationnelles en magasins, les achats et la qualité accompagnent les producteurs pour intégrer des critères environnementaux et sociaux plus exigeants dans les spécifications des produits, les départements stratégiques déploient les orientations de la transition alimentaire dans les pays, la communication, le marketing et le digital intègrent les messages dans la promotion des produits auprès des clients, etc.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le Groupe est équipé de deux principaux mécanismes de régulation interne déjà mentionnés précédemment :
En complément de ces deux dispositifs internes, il est à noter que plus des deux tiers de notre actionnariat est public et pousse le Groupe à prendre des engagements de durabilité dans des logiques long terme.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Afin d’accompagner les transformations au sein du Groupe et de former les collaborateurs aux problématiques en lien avec la transition alimentaire pour tous, des formations ont été déployées dans l’ensemble des pays. Sous le nom “d’école de la transition alimentaire”, des modules de formation ont été consacrés par exemple à l’agriculture biologique ou aux produits frais.
Le Groupe entretient des échanges soutenus avec les investisseurs et actionnaires sur les sujets de développement durable. Les équipes participent régulièrement à des “road show” ou conférences thématiques pour présenter les politiques et performances environnementales, sociales et de gouvernance de Carrefour. Les performances RSE sont également présentées en AG : en 2019, la raison d’être a été approuvée par les actionnaires et le secrétaire général du Groupe a présenté les résultats de l’Indice RSE et de notations extra financières externes. Le développement de l’offre bio, l’accompagnement des filières agricoles et la démarche packaging responsable ont également été présentés aux actionnaires.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En 2018, Carrefour a créé « l’Indice RSE et Transition alimentaire » pour suivre sa performance extra-financière et la mise en œuvre de la transition alimentaire pour tous. Cet indice unique permet de mesurer les performances et l’état d’avancement des plans d’actions concrets qui découlent de la stratégie du Groupe en terme de transition alimentaire et de responsabilité sociétale. Année par année, il permet d’apporter des mesures correctives pour piloter l’atteinte des objectifs fixés. L’indice RSE et transition alimentaire est également utilisé pour rendre compte auprès des parties prenantes du groupe.
Cet indice composite est constitué de 17 objectifs chiffrés associés à une date butoir et des plans d’action définis dans l’ensemble des pays où le Groupe est présent. Ainsi, l’atteinte de 5 milliards d’Euros de vente de produits biologiques d’ici 2022, de 100% d’emballages réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2025, le déploiement d’un plan d’action “mieux se nourrir” d’ici 2022, ou encore la nomination de 40% de femmes aux postes clés d’ici 2025 sont des objectifs intégrés à l’indice RSE et transition alimentaire.
Carrefour utilise ainsi l’indice afin de mobiliser les équipes en interne et a intégré la performance de l’indice aux critères de rémunération des dirigeants. En 2019, la réalisation de l’indice RSE a été inclue à hauteur de 25% dans les critères d’un plan de rémunération à long terme des dirigeants. La rémunération du PDG prend également en compte le critère RSE à hauteur de 20%.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Gouvernance de la transition alimentaire et de la RSE est assurée conjointement par trois organes de direction et le Secrétaire général du groupe Carrefour :
Le déploiement de la RSE est ensuite structuré à plusieurs niveaux :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En plus de l’intégration de l’indice RSE dans la rémunération des dirigeants, Carrefour engage ses salariés sur les sujets de durabilité au travers de différents dispositifs, par exemple :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Sur chacune de ses priorités le Groupe définit les politiques d’achat et les critères qu’il reconnaît pour les mettre en oeuvre (Bio pour l’agriculture, MSC pour la pêche durable, Filières Qualité Carrefour pour l’agro-écologie, FSC pour la forêt durable, etc). Pour chacune de ces démarches, des cahiers des charges fixent des exigences qui sont ensuite auditées par des tiers. Il peut s’agir de labels ou de cahiers des charges du Groupe.
En matière de condition sociale de production, Carrefour réalise une cartographie des activités et localisations sensibles. Les fournisseurs concernés font l’objet d’un audit tierce partie selon les standards BSC ou ICS.
Enfin, Carrefour incite ses fournisseurs à établir des plans de progrès dans le cadre de ses relations commerciales. On peut citer l’accompagnement des producteurs à la conversion et au développement de l’agriculture biologique (objectif 500 agriculteurs accompagnés en 2022), la mise en place de pratiques agro-écologiques et de plans de progrès avec les producteurs partenaires Filières Qualité Carrefour (27 000 producteurs en 2018) ou encore la plateforme d’auto-évaluation RSE Valorise (proposée à plus de 2400 fournisseurs).
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
En 2018, Carrefour a versé 2 140 000 euros à des associations professionnelles et à d'autres organisations. Plus précisément, les trois principales contributions de la société ont été versées à la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) (1 950 000 €), à l'AFEP (Association française des grandes entreprises) (62 000 €) et à EuroCommerce (35 000 €).
En matière de RSE et afin d’atteindre son ambition de devenir leader de la transition alimentaire pour tous, Carrefour oeuvre publiquement et collectivement pour établir des standards minimum communs à tout le secteur et embarquer l’ensemble des acteurs du marché. En effet, la lutte contre la déforestation dans les chaînes d’approvisionnement, le développement de l’économie circulaire ou encore de méthodes agricoles durables nécessitent un engagement de tous les acteurs afin de permettre une transformation globale.
Carrefour s’est par exemple engagé en 2018 à réduire l’usage des plastiques et à assurer que 100% des emballages de ses produits seront valorisables dans une filière de recyclage ou de compostage d’ici 2025. En 2019, Carrefour est signataire fondateur du « Pacte national sur les emballages plastiques pour 2025 » pour appeler l’ensemble des entreprises de la grande consommation, les ONG et les consommateurs à prendre des objectifs communs contre la pollution plastique. Conçu dans un esprit de partenariat et de co-création avec un plan d’action concret au service des consommateurs citoyens et d’un futur plus durable, ce pacte est un engagement volontaire et ambitieux partagé avec l’Etat et les autres signataires fondateurs.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
The Group was born from Yves Rocher's desire to create beauty products made from plants, while preserving the world around us. The family's attachment to Brittany has made it possible to develop the village where it all began, La Gacilly, to become an emblem of the Group, a model for preserving biodiversity and a source of employment.
As early as 1992 for the Rio Summit organized by the United Nations, the Group was called upon to share its learning.
The diversification of distribution channels is a strategic focus for the Group, and in particular direct sale, which has become a professional springboard for thousands of people by creating a special link between customers and the brand.
Ci-dessous verbatim de Bris. Page 4 de l’Essentiel de la RSE 2018.
« Riches de notre histoire, de nos valeurs et de notre singularité, nous avons le devoir d’agir et de léguer à nos enfants un monde plus sain et plus respectueux. L’écart entre la prise de conscience collective exprimée à l’occasion des « Marches pour le climat » et le résultat des engagements mitigés des États lors de la COP 24 freine l’impulsion nécessaire aux changements. Sans compter que les tensions nationales et internationales s'exacerbent, tant en matière économique, démocratique que démographique.
Cela ne doit pas nous exonérer. Nous devons nous inscrire dans une volonté citoyenne d’agir car il est de notre responsabilité, en tant que Groupe familial, de montrer l’exemple dans le but de bâtir un avenir meilleur.
Dans le Groupe Rocher, la responsabilité sociale et environnementale est pleinement intégrée et cela depuis l’origine. Ce n’est pas un champ de contraintes qui s’impose à nous mais bel et bien une source de progrès que nous saisissons et développons chaque jour. Cette réalité s’appuie sur des engagements forts et concrets.
Nos avancées, depuis 60 ans, sont la preuve que nous pouvons à la fois réduire notre impact environnemental, préserver la biodiversité et créer de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes. Nous avons le pouvoir d’agir. Nous avons le devoir d’agir. »
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines?
Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
The Group Rocher acts to its measure to include France in its objective of carbon neutrality.
Le Groupe entreprend des évaluations de son impact carbone sur différents périmètres depuis 2006 qui lui ont permis d’identifier ses principaux impacts et de lancer des chantiers de mitigation de ces émissions.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
The Group is taking concrete measures to reduce its impact on the environment. A water and energy saving plan has reduced consumption by 10% between 2010 and 2015. The 2020 plan has also made it possible to switch to green electricity from renewable sources and find systems and equipment that consume less energy and water. In 2020, the Group will announce its new objectives for 2030 to in a long-term strategy.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
The preservation of biodiversity is one of the challenges clearly identified by the Group Rocher since the beginning in its Responsible Development strategy. The strategy is based on three main axis:
The Rocher Group has been involved in biodiversity management at all industrial sites for several years in partnership with the French Bird Protection Society (LPO).
Since 1998, the agricultural cultivation promoted by the Group has been organic agriculture in La Gacilly, with the establishment of a botanical garden with more than 1,100 plant species. The family company regularly demonstrates its commitment to the UN Convention on Biological Diversity, UNCTAD, IUCN, etc. The Group was also able to contribute to the drafting of the Nagoya Protocol and its French application.
The Rocher Group is a patron of the Yves Rocher Foundation, which promotes biodiversity: 90 million trees have already been planted since 2007 with our partners, particularly in France with 3.5 million trees with the French Association of Hedgerows (AFHAC). The Foundation created Terre de Femmes prize which has already rewarded more than 350 women working to protect local biodiversity.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
The Group is involved to continuous improvement throughout its value chain. These include eco-design, the naturalness of cosmetic formulas, and improving energy efficiency at its sites and in its distribution network.
All the Group's suppliers are selected according to specific criteria, such as their sensitivity to the company's values, their ecological footprint and their desire to preserve the environment and biodiversity. These suppliers provide their expertise to contribute to the accessibility of the product.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
The Group is concretely committed to reducing its footprint by transforming the mindset of its employees. Several examples can be mentioned:
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)?
Do you calculate your material and water footprint?
Innovation is the heart of the Group's strategy and for more than fifteen years all foaming formulas have been biodegradable and non-toxic. We are working on reducing our water consumption and on concentrated cosmetic formulas using up to 4 times less water in the final product.
We are also working on the supply of less water-intensive textile fibres and on textile production processes that consume less water. Petit Bateau France signed the charter of the water agency in 2018.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where?
Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
The Group has identified a panel of internal experts. They studied the Group's risk mapping, sector practices, and studies on consumer expectations. This study confirmed the vision of the main issues related to the social and environmental consequences of the Group activities, business relationships and products and services. Convinced that corporate social responsibility is fundamental, the Group undertaken to act by implementing specific policies on each of these issues.
The Group's main sites have implemented Business Continuity Plans in case of major problems.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
The model from La Gacilly was only able to develop through an initial and continuous choice by the Rocher family to take into account local biodiversity issues. Then, in conjunction with local authorities, land consolidation was not implemented in the 1960s in the commune of La Gacilly.
The new administrative headquarters in Issy les Moulineaux was designed to have a strong impact and has been awarded HQE Excellent certification, making it one of the 5 Sites with the highest Environmental Performance in Operation in France recognized by Certivéa.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
The Group's business model, which from the outset has integrated a sustainable relationship with natural materials, has developed while maintaining high accessibility.
Choices such as the creation of an adapted company in Brittany in 1994, the Primevères, which today includes around forty disabled employees, or the control of the organic agricultural cultivation of our plants in France are strong examples of committed position.
At the end of 2018, the Groupe Rocher was one of the first private supporters of IPBES to contribute to biodiversity research.
In the future, the Group will continue to associate its environmental and social impact with its economic impact in a transformation that it wants to be fundamental.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
We have not yet carried out this type of process, but it is an interesting idea.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
This project is ongoing for the coming years. However, we are very vigilant about the financial excesses of carbon offsetting. We are studying the possibilities of creating internal funds linked to the subject.
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
We spend just under 1% of the Group's budget on environmental and social issues
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
Thanks to the Group's family structure and the CSR governance (presence on the Executive Committee, numerous committees), inconsistencies can be more easily identified and discussed to find solutions.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
The Sustainable Development Department has issued guidelines for all Group sites and subsidiaries to improve their impact on biodiversity, water, energy, sustainable restoration, etc.
The desire of the Group management to raise employee awareness and transform attitudes is illustrated by the internal "We R Change" mobilization process. In 2019, more than forty sites mobilized around the great cause of "Zero Waste".
We also act for the Group's distribution networks by training beauty consultants and store managers on issues related to reducing our water and energy footprint.
La Gacilly has developed a support centre for all the Group's employees and departments to enable them to live experiences of reconnection to nature. La Gacilly's teams host schools and organize biodiversity events for more than 3000 people per year.
Every year, thanks to the Yves Rocher Foundation, about 1000 people, including beauty consultants in stores, come to plant trees all over the world at events organized by the subsidiaries.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
All our managers are empowered on their social and environmental impact through objectives and a variable remuneration indexed according to their needs.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
Jacques Rocher is a member of the Executive Committee and the Group's main shareholder. He is the Group's prospective Director and Honorary Chairman of the Yves Rocher Foundation.
A network of more than 25 CSR leaders representing members of the main management committees is active and mobilized several times a year to spread the commitment throughout the organization.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
The Executive Management formalized the Group's Social and Environmental Responsibility policy in 2008, now called We R Change. Because major projects always come from the field, every employee has the opportunity to exercise their own commitment and contribute to creating a company that is more respectful of the planet.
To ensure that everyone takes action, the Responsible Development Department offers all employees tools to:
Financial assistance can be offered to the brands & businesses of the Group to support and encourage them to go further in their commitments.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria?Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
The Group's strategy is structured to ensure that procurement complies with the principles of responsible purchasing. The CSR performance of the Group's suppliers is monitored and supported according to the level of risk identified. Then, a compliance plan graduated according to the level of risk has been formalised.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
The Group and its organizations have increased their links with stakeholders:
Hermès, entreprise familiale et artisanale, développe son activité depuis 1837 avec le souci constant de la transmission de génération en génération. Aujourd’hui, ce sont les membres de la 6ème génération, héritiers de Thierry Hermès, qui dirigent la Maison. Cette longévité s’est construite autour d’un modèle manufacturier artisanal français, qui a évolué à partir des racines de sellier harnacheur de la maison et qui désormais génère environ 6 milliards d’Euros de CA, emploie 14.000 personnes dont presque 9.000 en France. Ses principaux métiers sont la maroquinerie sellerie (50% des ventes), les vêtements, et accessoires de mode, ainsi que ses objets en soie (31% des ventes au total). Notre approche du développement durable et la spécificité de notre modèle sont explicitées dans les premiers chapitres de notre document de référence, disponible ici).
La Maison, et ses collaborateurs, cherchent à perpétuer des valeurs, issues du monde artisanal, qui permettent de faire fonctionner un modèle d’affaire qui est singulier. Hermès se caractérise par le choix d’une production très intégrée, plus de 60% des objets sont fait en interne, une fabrication en France (plus de 80% des objets), avec une approche artisanale (le groupe emploie 5.200 artisans, dont plus de 4.000 en France répartis essentiellement sur 42 sites en France, dans 8 des 13 régions françaises), et une recherche permanente de la qualité. Maison de savoirfaire, qui se transmettent de génération en génération avec une logique de compagnonnage, Hermès a une approche humaniste, avec des recrutements locaux (par exemple 900 nouveaux collaborateurs en France en 2018), de très gros efforts de formation interne (car les formations à nos métiers ont presque disparu), une attention au bien-être de nos collaborateurs. Nos sites manufacturiers sont à taille humaine, 250 artisans, de manière à garder cet esprit de famille qui nous semble si important. L’annexe 1 donne une explication plus détaillée sur ces valeurs de responsabilité (de même que l’artisan se sent responsable de son travail, la Maison se sent responsable de son empreinte), d’authenticité (l’artisan apporte le même soin à ce qui se voit et ne se voit pas, Hermès recherche avec exigence l’excellence) et de respect du temps long (l’artisan ne sautera pas une étape pour gagner du temps, Hermès prend le temps de résoudre les problèmes complexes en profondeur, moins sensible que d’autres organisations aux pressions actuelles d’immédiateté).
Le modèle d’affaire de la maison repose sur quatre patrimoines : un patrimoine de savoir-faire, un patrimoine créatif, un patrimoine de matières première d’exceptions et un patrimoine marchand. La valorisation de ces patrimoines permet de contribuer à un développement économique et social régulier et significatif, non seulement pour nos collaborateurs et actionnaires, mais plus largement pour nos parties prenantes (fournisseurs, partenaires, communautés au sein desquelles nous opérons), et de participer ainsi à l’avenir des générations futures. La question stratégique que nous nous posons en permanence est de trouver les bons équilibres pour faire perdurer cette dynamique de création de richesse, notamment sur le territoire français. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en maitrisant et en réduisant notre empreinte écologique sur la planète. Celle-ci reste mesurée (notre bilan carbone par exemple, tous scopes confondus, est l’un des plus faibles en intensité du cac 40), nous travaillons à la réduire (nous avons découplé depuis plus de dix ans croissance et consommations d’eau et d’énergie industrielle par exemple), notre modèle artisanal est assez sobre par construction, et nos objets, durables, témoignent d’une vision économique aux antipodes des modèles consuméristes et de gaspillage.
Comme détaillé dans l’annexe 2 ci-joint, les points saillants de l’utilité de l’entreprise peuvent être soulignés par les quelques indicateurs suivants :
En conclusion, la stratégie du Groupe, en restant fidèle au modèle artisanal français, à une vision humaniste et en recherchant un rôle actif d’entreprise citoyenne, prend en compte les grands enjeux du développement durable, notamment sous son aspect écologique.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis 2013, le Groupe s’est doté d’outils permettant d’effectuer à une fréquence annuelle la mise à jour du bilan global des émissions de gaz à effet de serre de ses sites de production et de distribution. Ce travail est réalisé avec l’aide d’un spécialiste extérieur indépendant selon la méthode Bilan Carbone®. Le calcul des émissions du scope 3 a été conduit en 2018 avec l’aide d’un conseil spécialisé. Il prend en compte les facteurs d’émission et définitions techniques les plus récentes et les plus adaptées à nos spécificités. Le bilan carbone fin 2018 est évalué à 42,2 k T éq. CO2 pour les scopes 1 et 2 ; et à 542,2 k T éq. CO2 pour le scope 3. Ces chiffres nous placent parmi les plus petits émetteurs du cac 40. Toute notre électricité en France (soit 4/5 de celle du Groupe) est d’origine verte. Ce bilan intègre le poids carbone des matières premières, mais n’inclue pas l’utilisation et la fin de vie des produits car cette approche ne s’applique pas pour d’Hermès et ses produits à très haute valeur et durables (nous réparons 100.000 objets par an, pour toutes nos gammes de produits : maroquinerie, prêt-à-porter, soie et textile, objets). Souvent nos clients rapportent un objet qui a appartenu à leurs grands-parents et nous lui donnons une seconde vie.
D’un point de vue opérationnel, ces calculs sont utilisés par les différents métiers du Groupe, les services centraux et les filiales de distribution. Par exemple, notre métier maroquinerie a un plan de réduction des émissions carbone qui concerne ses nouvelles implantations (bâtiments BPOS) ; des travaux de rénovation de performance énergétique sur les bâtiments existants (plan sur 8 ans) ; le déploiement des énergies renouvelables (plusieurs sites sont équipés de panneaux photovoltaïques, de chaudières à bois, …) ; l’appui au véhicule électrique et plus généralement à la mobilité douce pour les collaborateurs. Nos services logistiques étudient la faisabilité de l’accroissement du transport ferroviaire en remplacement du fret aérien sur longue distance, notamment pour l’Asie (nouvelle route de la soie). Nos filiales travaillent pour leurs opérations de construction sur du sourcing local, l’extension de l’équipement en LED, le recyclage de vitrines et des agencements lors des rénovations des magasins.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La politique en matière de GES est supervisée par le comité développement durable, auquel participent deux membres du Comité Exécutif, ainsi que les responsables des principaux postes d’émission de la Maison (direction industrielle, direction commerciale, direction des métiers maroquinerie, soie et textile). La dynamique du Groupe, réaffirmé par le fashion Pact, s’inscrit dans le cadre des accords de Paris de la COP 21. Il a un objectif de neutralité carbone sur son scope 1 & 2 d’ici 2020. L’ambition est de réduire l’ensemble de nos émissions de 30% à l’horizon 2030 et de tendre vers la neutralité à horizon 2050 (Fashion Pact).
Nous mettons activement en place des actions concrètes pour réduire les consommations énergétiques et l’empreinte carbone sur les scopes 1 et 2. En 2018, ces émissions sont de 42,2 KT éq. CO2, avec une compensation de 35,7 KT éq.CO2 (nous compensons donc déjà 85% de nos émissions scope 1&2, et serons neutres sur ces scopes à l’horizon 2020). Notre démarche d’amélioration continue s’applique sur nos procédés industriels et sur notre immobilier. Nous avons un référentiel de construction immobilière qui prend en compte ces sujets dès la conception, comme par exemple la mise en place d’éclairage LED qui équipe 80% de nos magasins. En témoigne le découplage de la croissance avec celle des consommations d’énergie : sur les 10 dernières années, la croissance d’Hermès a été x 3,4 et sa consommation d’énergie industrielle par x 1,45.
Nous travaillons activement sur le scope 3. Les analyses menées par le cabinet spécialisé nous ont poussé à identifier les sujets prioritaires pour le Groupe, pour lesquels un levier d’action est possible sur ce scope 3. Nous avons donc engagé des travaux sur les sujets majeurs suivant : • Le transport et le packaging : travail sur les volumes transportés, le colisage, et sur les moyens. Des tests opérationnels sont menés pour substituer le bateau ou le rail à l’aérien, y compris sur des longues distances (Asie, Japon, USA) • Les matières premières : empreinte carbone des activités amont (agriculture – Hermès travaille notamment sur la mise en place d’un système de traçabilité des peaux bovines), modalités de transport, optimisation de l’usage (yc utilisation des chutes)
Notre boussole sur le sujet carbone est de mettre en place des solutions technologiquement abouties. Nous n’avons pas à ce jour un recul et des leviers d’actions suffisants pour calculer une trajectoire, mais, compte-tenu de notre modèle qui reste peu consommateur en énergies, nous sommes raisonnablement confiants sur notre capacité à inverser les courbes dans les 12 prochaines années (échéance 2030).
En complément des travaux internes, prioritaires à nos yeux, nous avons comme objectif le développement de solutions de compensation carbone de haute qualité environnementale et sociétale, au-delà de nos scopes 1 et 2 (voir à ce sujet ici).
Enfin, pour mémoire et pour démontrer l’importance que nous accordons au sujet, une part variable de la rémunération du président est indexée sur des critères RSE, dont l’un est un critère climat, depuis cette année.
Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Notre analyse est articulée autour des leviers d’actions dont nous disposons. Hermès se mobilise pour la protection de la biodiversité́ dans sa sphère de responsabilité́ directe (notamment autour de nos sites de production), dans sa sphère d’influence élargie (avec les partenaires auprès desquels nous nous approvisionnons en matières naturelles), et par des engagements volontaires au-delà̀ de sa sphère d’influence économique (Hermès prend en charge volontairement des sujets liés à la biodiversité́, au-delà̀ de ses activités et la Fondation d’Entreprise Hermès est également engagée sur ce sujet). Nous travaillons sur la compréhension et la réduction de notre empreinte.
Le modèle Hermès exerce une faible pression sur la biodiversité. Nous avons initié une analyse selon les 5 facteurs directs identifiés par l’IPBES, cette démarche se poursuivant en 2020 avec l’aide du WWF France :
Nos actions s’organisent de la manière suivante :
Sphère de responsabilité directe : dans le cadre de nos sites de production, Hermès a la volonté de développer ses sites industriels français en milieu rural, ou sur des friches industrielles urbaines à rénover, en intégrant dès le départ le sujet biodiversité. Tous les nouveaux projets immobiliers se basent sur un référentiel interne de « construction durable », inspiré des meilleures pratiques internationales, qui intègre différents éléments de protection de la biodiversité (avec par exemple des cibles de végétalisation des espaces, de toiture végétalisée, de replantations et de repeuplement en espèces locales après les travaux). Après la construction, les comités développement durable de nos sites animent des actions de proximité en faveur de la biodiversité (entretien raisonné des espaces verts, protection animale, apiculture (10 sites), de l’utilisation d’ovins pour entretenir les champs, travaux pour l’entretien de zones boisées communes...), qui sont autant d’occasions de sensibiliser et d’impliquer tous les collaborateurs. Hors de France, nos filiales de distribution (essentiellement dans les grandes villes) contribuent à leur manière, par exemple avec des jardins potagers sur les toits à Hong Kong ou par la plantation d’arbres par les équipes de Shanghai sur la presqu’ile de Chongming, zone naturelle protégée.
Sphère d’influence élargie : nous poursuivons avec les partenaires auprès desquels nous nous approvisionnons en matières naturelles, un travail d’amélioration permanent qui intègre la protection de la biodiversité́. Nous travaillons dans ce cadre avec des organisations d’experts (scientifiques) et des ONG internationales, selon les contextes, afin de mieux cerner nos impacts sur notre chaine d’approvisionnement et mettre en place les meilleures pratiques. Par exemple, nos cuirs qui sont le résultat du tannage des peaux d’animaux qui sont élevés à 95% pour l’alimentation humaine (bovins, caprins, ovins), proviennent essentiellement d’élevages français ou européens (Suisse, Espagne, Allemagne, Benelux). Ces filières, très éloignées de l’approche d’élevage intensif, participent au maintien et à l’entretien des campagnes, et à ce titre ont un impact positif en termes de biodiversité. Nous travaillons avec des élevages pilotes (avec d’autres acteurs de l’industrie) pour favoriser des pratiques à la fois respectueuses de l’environnement et du bien-être animal, et pouvant être mises en place, à plus large échelle, par nos agriculteurs. Nos travaux sur la traçabilité des peaux vont contribuer à une meilleure diffusion de ces pratiques. Comme expliqué dans notre rapport annuel (pages 106 et 107), nos filières soie, laine, cachemire et peaux exotiques, qui sont des matières emblématiques pour la maison, ont un impact plutôt favorable sur leurs écosystèmes naturels et sur la biodiversité : Filière crocodiliens (Louisiane ou Australie) : cette industrie, fortement réorganisée à la faveur de la mise en place de la convention de Washington au début des années 1970, a contribué́ (1) d’une part à la sauvegarde de l’espèce et à son développement sans précédent dans les zones considérées et, par effet induit, (2) à la protection et à l’entretien des zones humides où ces animaux vivent et se reproduisent. Selon le Fish & Wildlife américain, cela correspond à une surface de 3 millions d’acres de zones humides qui sont ainsi mieux entretenues. Notre objectif est de continuer à soutenir les fermiers dans leur développement, permettant ainsi la pérennisation des effets (1) et (2) ci-dessus, en faveur de la protection de la biodiversité́ flore et faune. Cette filière, pour laquelle nous travaillons avec l’UICN, a été revue avec l’aide du WWF France. Vers à soie (Brésil) : depuis plus de 20 ans, une filière d’approvisionnement de fils de soie de haute qualité́ s’est développée au Brésil avec l’aide d’Hermès. Implantée dans l’Etat du Paraná́, la culture du mûrier a permis d’installer cette filière durablement grâce aux savoir- faire japonais. Cette industrie permet de préserver des biotopes feuillus à faible traitement chimique, le ver à soie se nourrissant uniquement de feuilles de mûriers non polluées, et de générer des revenus financiers pour des petites exploitations agricoles locales et, par conséquent, pour des milliers de familles. Laine, cachemire (République Populaire de Chine) : le cachemire utilisé pour nos créations textiles provient en majorité́ de Mongolie Intérieure. Les élevages auprès desquels nous nous fournissons en majorité́ appliquent des normes extrêmement strictes, contrôlées par les autorités locales, en matière de traitement des cheptels comme de préservation de la biodiversité́ et de l’eau. Cette filière a également été revue avec l’aide du WWF France.
Sphère d’influence économique : depuis 2012, Hermès est actionnaire du fonds Livelihoods, qui vise à améliorer durablement les conditions de vie de communautés défavorisées en développant des projets à fort impact positif sur le changement climatique et la biodiversité (agroforesterie, zones humides, …). A ce titre, nous avons contribué à la replantation de 130 millions d’arbres dans des zones menacées par les effets du changement climatique (Amérique Centrale, Afrique, Inde, Indonésie). En complément, la Fondation d’entreprise Hermès a choisi de s’impliquer concrètement sur la biodiversité par le soutien d’un projet de grande ampleur en Afrique et en partenariat avec le WWF : Traffic/AfricaTwix. Ce projet a pour objectif d’améliorer la lutte contre le braconnage, le trafic et le commerce illégal d’espèces protégées en Afrique, au travers de la mise en place d’outils informatiques de dialogue entre les différentes autorités des pays concernés. Elle s’implique également en France avec deux initiatives : une avec le Muséum National d’Histoire Naturel (programme « Vigie Nature école » qui vise à faire participer nos écoliers au recensement de la biodiversité sur l’ensemble du territoire afin d’aider nos scientifiques), l’autre avec l’association Atelier Paysan qui œuvre à la mise en œuvre d’une agriculture régénérative en France.
En 2018, pour formaliser nos engagements, nous avons rejoint l’initiative Act4Nature, aux côtés de 64 acteurs de l’économie française qui s’engagent en faveur de la biodiversité.
C. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Le modèle artisanal Hermès, reposant essentiellement sur des productions manuelles, a un faible impact par nature en matière de pollution. Notre modèle intégré (plus de 60% fait en interne et exclusif, des relations anciennes et de proximité avec nos principaux fournisseurs, souvent européens), nous permettent d’avoir une bonne vision sur notre chaine de valeur.
Il se caractérise et se distingue aussi par sa forte intégration verticale qui implique un niveau de contrôle accru sur nos opérations. Non seulement plus de 60% de la production Hermès est internalisée, mais nous sommes souvent des acteurs d’opérations également effectuées par nos partenaires (par exemple tanneurs), ce qui nous permet une bonne compréhension des enjeux, un dialogue attentif, et ainsi une limitation des risques de pollution.
Nous suivons tous nos rejets et risques de pollution grâce à un réseau de responsables EHS (contrôlés par nos métiers et notre direction industrielle). Des actions de réduction sont mises en place en France et en Europe, compte-tenu du contexte réglementaire stricte et exigeant, et donc plus protecteur (42 sites de production sont implantés dans 8 régions françaises, 80% de notre production est réalisée en Europe). Des audits externes, sur nos sites et chez nos partenaires, contrôlent cette conformité EHS. Pour formaliser nos exigences, nos partenaires externes signent deux cahiers d’engagements fournisseurs qui regroupent nos attentes en la matière.
D. Adoptez-vous une démarche de sobriété2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La sobriété est une marque de fabrique de la Maison. L’artisan, par nature, est économe de ses ressources qui sont rares et précieuses. En maroquinerie, par exemple chaque centimètre de peau est important. Ce respect fait partie de l’ADN de la maison et nous réfléchissons toujours aux méthodes innovantes pour optimiser l’utilisation de nos matières... A titre d’exemple, nous avons entre 2015 et 2018 amélioré de 11% l’utilisation des surfaces de peaux dans notre activité de maroquinerie, sans compromis sur la qualité, mais avec l’emploi de nouvelles technologies (coupe laser) et en réorganisant nos processus (opérations de coupe intégrées aux opérations de montage). Plus largement, le modèle économique porte aussi les gènes d’une sobriété : les directeurs de magasins ont la « liberté d’achat », c’est-à-dire qu’ils ne passent commande (ce qui génère la mise en production) que des produits qu’ils désirent (et pensent vendre). Ceci génère une réduction du gaspillage (par rapport à une approche top-down ou les collections sont poussées vers les magasins et soutenues par des plans marketing). Le modèle artisanal doit aussi prendre en compte ses limites structurelles de l’approvisionnement en belles matières premières, mais aussi de la capacité manuelle disponible (il faut accepter le temps de former des artisans). La Maison est parfois critiquée pour les délais d’attente sur certains de ses produits iconiques ; ce n’est pas un effet marketing, mais simplement la conséquence de cette sobriété et volonté de croissance mesurée.
L’objet Hermès est conçu pour durer, pour se transmettre. Il est solide, durable et se répare (« le luxe, c’est ce qui se répare » disait l’un de nos anciens président, Robert Dumas, dès les années 1960). Nous réparons 100.000 objets par an quels qu’ils soient (maroquinerie, vêtements, soie et textile, objets). Souvent nos clients rapportent un objet qui a appartenu à leurs grands-parents et nous lui donnons une seconde vie. Commercialiser des objets qui donnent envie de les garder, dont la valeur ne diminue pas avec les années, est l’un des moyens d’éviter la surconsommation et la destruction. En complément d’ateliers de réparation présents sur nos sites français, nous avons en permanence plus de 10 artisans maroquiniers expatriés dans nos grandes filiales qui prennent directement en charge ces réparations.
Depuis plus de 10 ans, Petit h est un laboratoire créatif de pièces uniques, qui utilise des matières destinées à la destruction. Certaines petites séries crées par ce nouveau métier ont été reprises à grande échelle pour utiliser nos matières au plus juste.
E. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
La pérennité des activités d’Hermès repose sur la disponibilité des matières premières d’exception qui sont à l’origine des produits et de la singularité de la Maison. Ce sujet est donc suivi avec attention par chacun de nos métiers et leurs partenaires. La sécurisation d’approvisionnements responsables et de qualité est au cœur des préoccupations. La politique du Groupe, constante depuis des décennies, est de toujours mieux connaître ses filières d’approvisionnement, de les renforcer pour assurer la qualité et leur éthique au plus haut niveau d’exigence, et de les développer pour préparer la croissance future. Les principaux enjeux en la matière portent sur les métiers du cuir, du textile et de la bijouterie.
Concernant les ressources minérales (nous sommes de petits acteurs), notre or et notre argent est issu du recyclage en Europe, dont nous estimons que le stock disponible devrait se maintenir. Notre empreinte sur ces filières reste toutefois très faible, compte tenu de la taille de notre activité : nos niveaux d’achats ne sont pas significatifs, nous ne calculons donc pas d’empreinte spécifique.
Nous n’anticipons pas de risques sur la disponibilité de cuirs, qui sont issus de la filière de l’alimentation en Europe (France essentiellement). Pour nos peaux exotiques, issues de l’élevage et donc renouvelables, leur disponibilité fait également l’objet d’un suivi très précis des autorités environnementales par les pays concernés, avec une réglementation et traçabilité organisées par le CITES (traçabilité de chaque peau certifiant qu’elle provient d’élevages contrôlés, dont l’exploitation ne menace pas les espèces sauvages et n’appauvrit pas la biodiversité).
Concernant l’eau, notamment celle utilisée pour nos processus industriels en France, nous sommes très attentifs au respect des normes existantes en matière de prélèvements, rejets, d’un point de vue quantitatif et qualitatif. Sur les dix dernières années, le Groupe a maintenu son ambition de découplage avec une évolution des consommations d’eau industrielles multipliée par 2, à comparer à une croissance de l’activité d’un facteur 3,4. Ainsi, sur 5 ans, avec une croissance de l’activité de 20%, le Groupe a réussi à diminuer de 20,5 % ses consommations d’eau nécessaires à la production de carrés de soie et d’autres produits textiles,
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le groupe mène des analyses à la fois sur les risques liés au changement climatique et ceux liés à son adaptation aux conséquence éventuelles des évolutions du climat. Il analyse aussi les enjeux de la biodiversité sur nos opérations.
Nous ne voyons pas d’impacts significatifs des risques à court terme, sur nos activités prises globalement :
L’impact à moyen terme des risques et de la transition au changement climatique a été analysé comme modérée pour les 10 prochaines années sur la base des prévisions actuellement disponibles. Les impacts potentiels liés au changement de comportement des clients sont également probablement faibles à cette échéance, compte tenu également de la répartition de notre activité et la répartition de notre chiffre d’affaires par géographie et typologie de clientèle, et de la capacité de notre modèle artisanal à s’adapter avec souplesse aux évolutions.
Une mise à jour du plan d’analyse des risques est effectuée chaque année, avec progressivement plus de précision sur l’évaluation des impacts financiers par rapport aux éventuelles mesures d’adaptation à adopter à plus long terme. Dans le cadre de notre participation au CDP, ces sujets sont formalisés systématiquement, et nous travaillons avec des conseils externes sur ces sujets.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Les principaux actifs d’un modèle artisanal sont ses collaborateurs, sur lesquels les enjeux climat et biodiversité, compte tenu des géographies de nos implantations foncières, ne sont pas majeurs. Sur nos actifs corporels (nos sites sont situés en France), le respect de la biodiversité est intégré à la construction et la gestion opérationnelle. Les enjeux climatiques sont de faible impact mais toujours pris en compte, notamment en acceptant des surcoûts de gestion qui peuvent atteindre 20% dans les budgets de construction. Cette prise en compte financière permet d’intégrer les meilleures technologies disponibles en matière de bâtiment bas carbone.
Par ailleurs, nous menons des analyses de nos principales filières avec des tiers indépendants, experts en la matière, qui intègrent ces enjeux à moyen termes d’un point de vue systémique. Les éventuelles conséquences de conditions climatiques défavorables sur nos activités de distribution sont également assez faibles (eg : typhon en Asie), compte tenu de la dispersion de nos implantations et de l’usage possible d’internet.
Nous avons par exemple mené une étude détaillée avec le WWF (water Rusk Filter) sur les enjeux eaux de nos sites et ceux de nos principaux fournisseurs.
C. Étes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Notre modèle artisanal est par nature durable, il internalise plus de 60% de la production. Aussi celui-ci repose sur la proximité et sur l’ancrage territorial, sur le rôle central de l’artisan respectant les matières et le temps long de production. Néanmoins, nous sommes convaincus de l’approche « we try harder » et de la nécessité de s’améliorer. Comme évoqué ci-dessus, la démarche de sobriété fait partie de l’ADN de l’artisan, et nos actions vont depuis toujours en ce sens. Nous devons parfois les amplifier, mais nous n’avons pas besoin de révolutionner le modèle. Le modèle actuel, fondé sur la valeur, sur l’ajustement permanent de l’offre à la capacité structurelle de production est déjà sous contrainte, et avec des rendements économiques satisfaisants et une capacité à créer de la valeur (des emplois notamment).
Nous travaillons à réduire notre empreinte et faisons et réaliserons les évolutions nécessaires pour nous adapter aux changements, et nous avons les moyens de financer cette transition (avec pour mémoire plus de 1.600 k€ de free cashflow pour des investissements entre 250 et 500 k€).
Nous pensons qu’à moyen terme, des investissements menés sur des solutions techniquement « au point » ne signifient pas forcément une baisse de rendements économiques. Les investissements pour la réduction des émissions de GES, par exemple, seront compensés sur le long terme par une baisse des coûts d’exploitation. Les évolutions éventuelles sur le transport, par exemple, impliqueront davantage une modification de notre calendrier de commercialisation que des surcoûts (par exemple, le fret maritime coûte significativement moins cher que le fret aérien, mais prend plus de temps).
Nous pensons aussi que maintenir activité et profitabilité sont les meilleurs moyens pour mettre en place des solutions face aux enjeux climat et biodiversité. Notre modèle qui repose sur la performance à long terme sait intégrer ces paramètres. Le développement des rendements économiques n’est également pas forcément négatif s’il permet de développer de la valeur sociale (emplois) et sociétale (protection de la biodiversité, développement territorial), avec une empreinte modérée.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Compte tenu de notre marché qui est très spécifique et « de niche », nous ne voyons pas d’impacts significatifs à 10 ans. De même, la généralisation d’un état d’esprit et de démarches visant à limiter les excès de la consommation et le recentrage vers des produits plus qualitatifs et durables pourraient jouer en notre faveur.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Nous n’avons pas de prix interne du Carbone, mais nos entités opérationnelles connaissent leur empreinte et ont comme objectif leur réduction. Notre stratégie est de mettre en place les dispositifs les plus performants lorsqu’ils sont disponibles, et nos métiers discutent de leurs enveloppes d’investissement de manière spécifique, au cas par cas. Ainsi, il n’y a pas forcément besoin de créer une clé de répartition des coûts carbone, car les enveloppes sont accordées en fonction de l’impact du projet, au-delà de la rentabilité intrinsèque de l’activité (ce qui veut dire par exemple que ce n’est pas parce qu’une activité est moins profitable qu’une autre qu’un projet de réduction carbone aura moins de chance d’être validé). Ainsi, en matière immobilière (nous construisons en moyenne un site de production par an), les enveloppes d’investissement intègrent les surcoûts d’ambitions environnementales élevées, sans avoir besoin de les relier à un prix du carbone.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Dans les investissements immobiliers, les critères environnementaux sont systématiquement intégrés dans le business plan. Les chiffres sont confidentiels, mais les compléments peuvent atteindre 20% du budget. Tous les projets EHS (Environnement, Hygiène, Sécurité) de nos sites, sont traités de manière prioritaire et sans frein budgétaire. Pour mémoire, le budget global annuel d’investissement du Groupe est entre 250 et 500 millions d’euros. Il est à comparer à une capacité d’auto-financement supérieure à 1.600 millions d’euros. Le Groupe dispose des moyens de sa stratégie, dont les limites sont plus techniques et opérationnelles que financières. Il a d’ailleurs souvent été précurseur et investisseur sur certains sujets environnementaux. Par exemple nous avons été parmi les premiers à développer avec nos fournisseurs, dès 2003, des systèmes d’éclairage LED pour nos magasins (même si à l’époque cette technologie n’était pas au point comme aujourd’hui), le Groupe a choisi de s’y lancer, avec des surcoûts significatifs qui n’avaient pas été fléchés comme « verts », mais avec le résultat que 80% de nos magasins en sont équipés aujourd’hui
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Compte tenu de notre modèle d’affaire, de la structure de notre actionnariat (familial) notre stratégie de rentabilité est surtout à long terme. Notre bonne santé financière nous permet de regarder le sujet avec sérénité. Les arbitrages sont davantage liés aux technologies disponibles et au temps nécessaire à la mise en place de solutions pérennes, qu’à des discussions court terme/long terme. Pour prendre le cas concret de l’immobilier, toute nouvelle maroquinerie doit être construite pour atteindre le niveau « Or » selon notre référentiel interne en matière de construction durable et d’énergie positive avec un éventuel surcoût (jusqu’à 20%). Depuis 3 ans notre métier maroquinerie a construit des sites de production de plus en plus vertueux en matière énergétique. Il y a 10 ans, nos sites se positionnaient au niveau « bronze » selon les critères de notre référentiel de construction durable. Il y a 3 ans ce classement a glissé vers le haut du niveau « Argent » ou encore « Or » pour certains. Depuis 1 ans, l’ensemble de nos sites visent le niveau « Or » et une anticipation des réglementations énergétiques à venir (BePos), pour être toujours plus performant. Comme évoqué ci-dessus, notre prochaine maroquinerie à Louviers devrait atteindre une performance énergétique parmi les meilleures d’Europe, ce qui suppose un investissement financier additionnel significatif.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les actions de la Maison en matière de développement durable sont supervisées depuis 2007 par le Comité développement durable auquel deux membres du Comité Exécutif participent activement, ainsi que les responsables de la direction des ressources humaines, de la direction industrielle, de l’immobilier, de la distribution, de deux métiers (Cuir et Textile), et de la direction de la Fondation d’Entreprise Hermès. Ces comités sont l’opportunité de sensibiliser très régulièrement nos cadres dirigeants sur les sujets matériels, qui inclus les sujets climat et biodiversité, de la maison. Le sujet est aussi traité, à hauteur d’un COMEX sur deux. Ces sujets sont également présentés deux fois par an au comité RNG-RSE, émanation du Conseil de Surveillance dans le suivi des questions relatives à la RSE, afin que le Groupe Hermès anticipe au mieux les opportunités, les enjeux et risques qui y sont associés. Des présentations spécifiques ont été organisées à la demande de la famille Hermès sur ces sujets. Depuis plus de 3 ans, la thématique RSE fait aussi partie intégrante des présentations lors de nos assemblées générales.
Pour ce qui concerne les collaborateurs, nous avons mis en place des formations cohérentes avec la stratégie de gestion décentralisée « Tous artisans de notre développement durable ». La stratégie du Groupe est expliquée dans chacun des modules généralistes de formations internes de l’Université Ex-Libris « le campus Hermès » (Mosaïque, IFH, Happy culture). Tous les nouveaux collaborateurs du Groupe, qui participent à ces formations dans les premières années dans la Maison, ont donc une opportunité de comprendre notre stratégie, nos actions, leur implication dans la démarche et de poser des questions. Une dizaine de séminaires spécifiques sont également organisés tous les ans, par les métiers ou les filiales, dans une optique de préciser la stratégie du Groupe et de partager les bonnes pratiques, que ce soit par les industriels (séminaire sur le thème de l’eau en 2018 regroupant plus de 100 personnes) ou les filiales de distribution (séminaire annuel des pays d’Asie, 6ème édition en 2018, regroupant plus de 70 personnes pendant 3 jours).
Dans notre intranet, au sein du chapitre dédié au développement durable, nous publions en moyenne un article par semaine sur le sujet, qui renforce la compréhension de chacun sur des sujets concrets et permet ainsi aux formations de se déployer sur un terreau favorable. Nous organisons également des actions plus globales, mais toujours dans l’optique d’une appropriation et d’un déploiement local au travers d’initiatives adaptées aux cultures de nos implantations (Earth Hour, World Clean up Day,…).
Lors de la publication du rapport annuel, un tiré à part dédié aux enjeux RSE est distribué aux top management et au réseau des ambassadeurs développement durable, afin de leur donner une vision actualisée et complète du sujet.
Nous sommes également en contact avec la communauté des investisseurs, analystes extra-financiers et organismes de place pour expliquer, autant que nécessaire, les spécificités de notre modèle qui sont parfois imparfaitement prises en compte par les études génériques sur ces sujets.
Au global, la direction du développement durable consacre 20% de son temps à ces actions de formations et de pédagogie interne.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment estelle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Le Conseil de gérance du 18 mars 2019 a décidé de soumettre une partie de la rémunération variable des deux gérants à un nouveau critère, « RSE » représentant les engagements affirmés et constants du groupe en matière de développement durable. Ce critère sera appliqué sur 10 % de la rémunération variable cible :
Les missions RSE des cadres mobilisés sur le sujet sont appréciées et évaluées comme d’autres missions opérationnelles, et ne donnent pas lieu à une mesure spécifique. D’un point de vue collectif, il est pris en compte dans certains métiers (notre pôle textile a incorporé dans le calcul des rémunérations complémentaires un indicateur sur la réduction des consommations d’eau industrielle).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Les enjeux environnementaux et la stratégie environnement sont portés conjointement par deux membres du Comité Exécutif : Guillaume de Seynes, Directeur Général Pôle Amont & Participation (et membre de la famille Hermès), et Olivier Fournier : Directeur Général Gouvernance et Développement des Organisations. Ces deux personnes sont membres du comité développement durable, organe de gouvernance dédié à la prise de décision stratégique des sujets RSE, qui se réunit tous les deux mois. Enfin sur l’année passée notamment, les sujets développement durable étaient à l’ordre du jour du COMEX à une réunion sur deux.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Notre projet développement durable, « Tous artisans du développement durable » repose sur l’appel à la mobilisation de chacun et sur la nécessité de tous de participer aux changements nécessaires. Les comités développement durable locaux sont composés d’un mélange d’échelons hiérarchiques permettant à chacun de s’exprimer. La culture de la Maison rend la parole assez libre et elle est d’autant plus encouragée sur ce type de sujets. Le réseau des ambassadeurs développement durable (production, distribution et tertiaire) est composé de plus de 100 personnes. Il est issu de ces comités et de de collaborateurs impliqués sur des fonctions transverses. Ils peuvent également s’exprimer et influencer les évolutions de la Maison. D’autres initiatives transverses influencent les orientations de la maison. Pour faire un lien avec la première question, compte tenu de la priorité managériale de transmettre l’entreprise à la génération suivante, ces questions d’orientation sont au cœur des réflexions stratégiques de chacun, quel que soit son niveau hiérarchique.
En complément des comités développement durable et des groupes de travail transverses (grandes thématiques : transport, plastique, ...), composés de différents experts (tous domaines confondus) réfléchissent tout au long de l’année (une dizaine de groupes par an). Par exemple, le projet « Cavaliers » pour le compte du Comex sur des sujets stratégiques mobilise de jeunes talents, avec comme instructions de travailler sans aucun type de tabou et d’être force de proposition à long terme (ces groupes ont 6 mois pour préparer une présentation Comex sur des solutions innovantes à des enjeux stratégiques. A titre d’exemple, deux groupes travaillent en ce moment sur le sujet « Hermès Green ».
Enfin, la direction du développement durable dédie une part importante de son temps à des actions de sensibilisation, de formation interne à tous niveaux (des comités de direction au magasins), à l’animation de séminaires et réunions dédiées au développement durable (comme en Asie par exemple, avec depuis 5 ans plus de 50 personnes à chaque fois).
Nous sommes également attentifs à garder une posture d’écoute et à faciliter la remontée d’information de la part de nos employés et de toute personne amenée à travailler avec le Groupe. Dans ce cadre, le réseau développement durable et l'EHS (Environnement, Hygiène et Sécurité) remontent régulièrement des points d’attention sur des sujets divers, qui donnent lieu à un suivi attentif par la holding. Grace à de nombreux contacts avec les équipes opérationnelles, la direction développement durable reçoit également de nombreuses questions et suggestions qui orientent l’action du Groupe localement ou plus globalement, dans le contexte d’une culture humaniste fondée sur le respect et l’écoute.
Au sein de notre intranet, un blog interne « Yammer » permet à la communauté développement durable de communiquer sans contraintes, d’échanger idées et suggestions.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le processus de management des filières engagé depuis des années suit scrupuleusement la loi du devoir de vigilance, et bien évidemment compte tenu des matières naturelles que nous utilisons, il existe une cartographie des risques au niveau du Groupe, qui est alimentée par les cartographies de chacun des principaux métiers, filiales de distribution et activités support, sur les sujets biodiversité et environnementaux. Pour chaque catégorie d’achats ayant préalablement fait l’objet d’une cartographie des risques, les acheteurs, au sein de chaque métier, réalisent une analyse de risques de second niveau, par fournisseur. Si un risque est suspecté, une analyse est organisée pour confirmer ou infirmer ce risque, avec en support un « questionnaire de connaissance fournisseur » détaillant les différentes thématiques présentes dans la grille d’analyse de risques. Si le risque est confirmé, un audit sera mené avec le soutien d’un cabinet externe reconnu pour son expertise en matière d’Environnement, Hygiène et Sécurité. Les deux pôles d’achats, directs et indirects, animent le réseau des acheteurs de la Maison et mènent des actions communes de formation de ce réseau. Sur le plan juridique, et dans le cadre de sa politique d’accompagnement et de suivi des fournisseurs, Hermès sollicite l’engagement formel de chacun de ses fournisseurs au respect de leurs obligations sociales, réglementaires, et environnementales à travers deux cahiers d’engagement, signés par les deux parties. Nous sommes très intégrés et opérateurs sur une grande partie de la chaine de valeur, y compris lorsque nous avons des partenaires : c’est vrai par exemple pour les tanneries ou des fermes d’élevage de crocodiles. Nous connaissons donc bien les enjeux opérationnels de ces activités, et avons la possibilité de faire intervenir les meilleurs experts scientifiques ou vétérinaires dans une démarche d’amélioration continue des filières. De plus nous avons mis en place des mécanismes de contrôle systématiques par des organismes tiers, tels des bureaux de contrôle ou des firmes d’audit, ou des ONG comme par exemple le WWF France.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Hermès a une participation historique et active dans des groupes de travail de parties prenantes multiples (EPE, Act4Nature, Medef, AFEP, ORSE etc.). Notre approche est d’être un acteur opérationnel du changement des pratiques, ce qui impose parfois d’être discret. Hermès a rejoint en août 2019 le Fashion Pact, qui définit de grands objectifs pour le secteur de la mode (climat, biodiversité, océans). Nous travaillons bien entendu, avec un souci de discrétion, sur des projets précis et pragmatiques en lien avec des ONG reconnues et des organisations internationales comme le WWF, l’UICN. En matière de promotion des sujets développement durable, à travers une série « Empreintes sur le Monde » diffusés sur notre site internet, Hermès contribue à partager des bonnes pratiques dans les domaines sociaux, environnementaux et sociétaux. La caméra de Frédéric Laffont, réalisateur indépendant et prix Albert Londres, met en lumière des situations où des hommes et des femmes agissent avec talent pour un meilleur futur ( voir https://www.hermes.com/fr/fr/story/133576-empreintes-surle-monde/ )
Can you give us a few lines on the usefulness of your business to society as a whole ?
Is this utility being questioned at a strategic level in view of the current environmental emergency? Cite a few concrete examples.
As a universal bank active in France and a member of a group present in many countries, our main mission is to finance the economy, particularly companies of all sizes, local authorities, public agencies and governments, on their domestic markets. In order to achieve this, it also involves recycling savings into investments, ensuring our clients a sustainable level of risk taking that is consistent with their long term objectives.
Our ambition is to carry out our activities in such a way as to contribute to the lasting success of our employees, customers and communities. This ambition is reflected in commitments made at the highest evel of the enterprise to address the environmental emergency, including: Adoption of the recommendations of the TCFD since their publication in 2017 (page 30 here); a restrictive and transparent approach to financing carbon intensive or potentially environmentally damaging sectors, supported by the adoption of the Equator Principles since 2004 and our voluntary policies (page 29 here); financing and investment in the green economy of at least USD 100bn by 2025 - to date, HSBC is the first green bond issuer on a global scale- ; supply of our electricity to 100% from renewable sources in 2030 (here).
A. Do you have a carbon accounting in place that allows a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Know you the greenhouse gas emissions - not just CO2 - across the entire value chain (including use and end of life) you spend, discriminated against by product or service lines? Is this what the bottom line is leveraged in the company's operational processes? Cite a few concrete examples.
In accordance with the regulations relating to the Greenhouse Gas Emissions Balance Sheet, we publish our carbon balance: 0.66 tons eCO2 per employee over the last financial year (here).
The materiality of these challenges for a universal bank like HSBC, however, lies in the impact that the financial services we provide to our clients have on the environment, or are suffering as a result of climate change.
To manage these risks, we defined sector policies in 2004 to support our clients in taking these issues into account (here).
We also assess the evolution of the carbon intensity of our
B. Do you have a credible plan, equipped with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing emissions from your value chain by 4% per year in absolute value (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish between your direct impacts and your impacts cut off from clearing mechanisms?
HSBC France has chosen to integrate the following objectives into its 2018-2022 strategy:
Together with all the bank's business lines, we have drawn up a low carbon strategy, which is regularly reviewed and monitored by the Climate Business Council, the steering committee for this strategy at group level
In this framework we conduct,
Our low carbon strategy, the results of this work, and the regular addition of their results will allow us to adjust what will then become a trajectory.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, by what method or with which indicators? Is this analysis exploited in the business's operational processes? To reduce your impact, first focus on avoidance and then reduction before compensation?
Management of the impacts of our activities on biodiversity is part of our framework for managing our environmental and social impacts implemented since 2004, supported by our voluntary sector policies (here). Among them, the HSBC Group has issued policies dedicated to the preservation of World Heritage and Ramsar Wetlands, agricultural commodities including palm oil, and forests. At the last review of these last two policies in 2014, the Forest 500 ranking recognized the robustness of our approach to combating deforestation by placing us as a leader, acknowledging the robustness of our objectives and our transparency regarding their application (here). It is supported by a network of experts from the Risk Department who provide support to client managers. A third level of control is at the level of the Group Risk Department, which reviews high risk customer relationships or transactions. This procedure is part of the bank's general risk approval system. The various teams are regularly trained on these sectorial policies. Training specifically dedicated to biodiversity is offered to volunteer employees.
D. Do you have an integrated analysis across your entire value chain of the global pollutions linked to your activities? If so, on which?
Our main sources of CO2 emissions are related to our energy and transport consumption
Our levers of action include the renovation of buildings, an active policy of seeking energy savings in site management, the promotion of telecommuting and the reduction of business travel.
In the property sector, we focus on integrating environmental considerations into the renovation and use of our premises, as illustrated by the Coeur Défense HQE certification (46,000 square meters of offices), the NF HQETM Certification of Land Buildings in operation with the ‘Excellent’ level, and the choice of the location of our call center in an Effinergie Plus building in Reims 40% more efficient than the RT 2012 standard
In terms of teleworking, a Group agreement now expands the possibilities of working at home by consolidating the fixed day teleworking mechanism, already in place, by offering the possibility of occasional teleworking for flat rate management employees as part of more ad hoc needs
Lastly, business travel by employees in France in 2018 fell by -4.4% in kilometers travelled compared to 2017.
E. Do you adopt a considered approach to sobriety through the development of new offerings and through your marketing strategy (e.g. combating overconsumption)? What examples can you give us?
HSBC France is aware that the exchanges it will have with its customers about their own sobriety and commitment to a circular economy, where relevant, requires a commitment to its own conduct. In 2018 we continued our efforts to reduce our waste in general and our non recycled waste in particular.
Thus, waste production went from 973 tonnes in 2017 to 899 tonnes in 2018, a decrease of almost 8%. It represents an average of 105 kg per employee per year in 2018.
We are also committed to reducing our paper consumption. As a result, the switch to e-statements of a number of corporate market clients has reduced the call for statements by almost 20% since July 2018, which represents around 445,000 pages per month.
Finally, we have committed ourselves to removing all plastic cylinders from our central seats, replacing them with reusable glass water cylinders.
F. Do you monitor global consumption and available stocks of the materials you spend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin, etc.)? Do you sort out your footprint in materials and water?
HSBC is not directly or operationally dependent on global consumption of materials, but may be exposed to the risk of a shortage of such materials through the uncontrolled exposure that some of its customers may have: A client who did not anticipate the economic consequences of these markets' evolution would expose us to its economic fragility.
In order to manage this risk, among others, the Group adopted in 2017 the recommendations of the TCFD - Task Force on Client related Financial Disclosure. The Group has then defined a framework for managing the impact of the risk of transition to a low carbon economy for its lending portfolio. It aims to enable the measurement and monitoring of the maturity of its customers' environmental strategy, in the following 6 priority sectors: Power generation & utilities; Oil & gas; Metals & mining; Automotive; Construction; Chemicals.
Since the beginning of 2018, transition risk has been assessed and monitored by sales and credit teams and exposure to transition risk is communicated to the Group Risk Committee via the Climate Business Council. It includes a regular review of sensitive sectors and clients.
A. Have you prepared an analysis of the risks arising from climate change and the collapse of biodiversity on your business (typically physical, regulatory, technological, market, reputational, etc.)? Is this risk analysis published and if so where? Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan support the whole chain of your business?
The HSBC Group uses a variety of tools to identify and manage its non financial risks, such as risk appetite, risk mapping, a list of key and emerging risks, and stress tests.
In 2018, HSBC France conducted a materiality analysis of its short, medium or long term ESG risks in order to update the bank's most material risk mapping. This includes managing the environmental risks of the banking activity, contributing to the financing of a low carbon economy, and controlling the bank's direct environmental footprint.
Integrated with environmental risk management, climate risk management is now on the list of emerging risks for HSBC France, and is identified there as a growing risk: Based on regulatory obligations and scientific evidence, we recognize that we could be exposed to material climate risks through funding or market operations with companies that have direct exposure to climate risks (fossil energy intensive producers or users, land owners, agricultural/food companies).
B. Are the challenges of climate and biodiversity already influenced the strategic review of your assets ?
Yes. The sectoral policies that have been in place since 2004 influence our funding decisions. In each of these we have specified projects that we exclude from funding. For example:
Consistent with this policy, the Chief Executive Officer was one of the signatories to the ‘call for the mobilisation of finance in favour of biodiversity’ (here), a commitment relayed internally to all employees.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in line with the climate and biodiversity challenges driven by the IPCC and IPBES, even if this should lead to the decline in economic returns?
We continuously evolve our economic research business, risk policy, business relationships and product offering to adapt to the challenges of climate and biodiversity, issues whose analysis is itself constantly changing.
Our concern is less about the risk of declining economic returns than about the balance to be struck against other sustainable development goals, such as the eradication of hunger and poverty, access to affordable energy and the promotion of sustainable and inclusive growth in employment and decent work for all.
D. Have you conducted an analysis of market developments in a world on the trajectory of the Paris Accords (i.e. where issuance is down 4% per annum)?
No public or private institution can claim to have carried out a reliable, comprehensive and stable analysis of the overall evolution of the markets (in 190 countries) linked to compliance with the trajectory of the Paris agreements, which, moreover, tends to be replaced by more ambitious objectives. On the other hand, our research activity looks at several aspects of this development, and we also rely on the work of a number of public (including the OECD and the World Bank) and private institutions to best assess the economic prospects arising from the need to mitigate and adapt to climate risk. We also look at the Nationally Determined Contributions established by each country under COP 21 and the means used - or to be designed and mobilised - to achieve the objectives that these countries have defined.
E. Do you take into account an internal carbon price in the calculation of the economic profitability of your projects? What price in €/tCO2e?
HSBC supports the establishment of a carbon price, leverage the reallocation of capital towards a low carbon economy. HSBC is committed and a signatory to the Carbon Pricing Leadership Coalition and the Montreal Carbon Pledge. HSBC Global Asset Management has undertaken to publicly measure and disseminate the consolidated carbon footprint of its investments, as stated above. Given the variation in results obtained, depending on the extra financial data provider, it seems premature to us to apply a carbon price to these results.
However, we are aware that without concerted action in the face of climate change, investors' holdings, portfolios and assets will be affected over the longer term. In this context, we are a signatory to Climate Action 100 +. This global initiative focuses on 100 of the world's largest greenhouse gas emitting companies with the aim of securing commitments from boards and management on a strong governance framework, setting targets for reducing greenhouse gas emissions across the value chain and improving financial communication in line with CFD recommendations. commit to measure and publicly disclose the carbon footprint of their investment portfolios on an annual basiscommit to measure and publicly disclose the carbon footprint of their investment portfolios on an annual basis commit to measure and publicly disclose the carbon footprint of their investment portfolios on an annual basisnous engage.
F. What proportion of your budget and investment is devoted to tackling environmental problems and putting in place solutions, in comparison with other expenditure items (e.g. communication, digital)?
Beyond the specific budget of the Sustainability Department, our research teams, our product lines (notably: Syndicated loans, short and medium term export loans, supply chain, guarantees, project financing, Debt Capital markets, Equity Capital Markets, Gobal Asset Management, etc.), our sales teams (including: Large Client Management, Corporate Market Management and dedicated branches, Private Banking, etc.), and several of our support functions (Credit and Compliance, Training, Operating Property Management, IT Systems, Communications, Middle- and Back Offices) integrate sustainability issues into their strategies and therefore their objectives and processes. As this dimension is an integral part of these teams' business lines, it is not possible to establish a separate accounting for the induced costs.
G. Given that short term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy draw in two opposing directions, what internal regulatory mechanisms do you have to guarantee this transition?
It is far from obvious that the implementation of an ambitious green transition strategy runs counter to even measured short term profitability: For example, talking about these topics with prospects - bilaterally but also through collective approaches - has allowed us to engage with many growing companies; our green bond business is profitable; we recently won a significant asset management mandate thanks to the quality of our ESG approach.
Furthermore, the need for our customers to be proactive in the ecological transition generates investment and therefore financing needs. Our internal regulatory mechanisms (sector policies and climate risk analysis of our clients) mainly aim to limit activities presenting a risk of transition while ‘green’ activities (the development of which is included in the evaluation grids of senior managers) are the subject of instructions from business heads, relayed by a strong motivation from all managers, particularly within the younger generation.
A. Have you implemented training on climate, resources and biodiversity for the Executive Committee? The Board? Managers? All employees? Do you have any communication to shareholders on these topics? If so, with what hourly volume?
The Board, the executive committee of each region including the CEOs of each country, benefited from a half day Master Class dedicated to sustainable finance in 2018. Other masterclasses are organized at the request of the teams, including for the Board of Directors of HSBC Assurances.
Sustainability Leadership Programmes, residential training programmes dedicated to sustainable issues and sustainable finance, lasting 3 days, are also organized for top management. Sustainability Trainings Programmes are also offered over 2 days. 200 managers (including the Executive Committee of Corporate Banking) attended those training sessions in France in 2018. In addition, for the past 2 years, thematic monthly sessions have been offered to business and risk staff on: Sustainable cities, carbon prices, biodiversity, ESG integration in company assessments... Other sessions involve external experts from sectors such as: Energy, chemicals, transport, buildings, mining and metals.
Also, as part of its university, the HSBC Group offers 8 online training modules, developed with the University of Cambridge Institute for Sustainability Leadership, accessible to all employees.
Lastly, the Communications Department carries all these messages through internal channels, thus ensuring consistency between strategy, resources deployed and the objectives targeted.
B. How much do you integrate environmental considerations into the determination of the remuneration (not necessarily variable) of executives, and in particular of the CEO? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
The HSBC Group Management Committee is responsible for the implementation of the Sustainability Strategy, which translates into specific objectives in the long term objectives for the Group's executive directors and chief executive officers. In 2017, the long term objectives of the executive directors encourage the achievement of a cumulative financing and investment target of 30 to 34 billion dollars for the development of clean and low carbon energy technologies and projects that contribute to the achievement of the Paris Agreement and the United Nations Sustainable Development Goals, over a three year period ending on 31 December 2020.
In 2018, the long term incentive bonus dashboards for executive directors include a measure of the ranking established by rating agency Sustainalytics, encouraging the achievement of the ‘Outperformance’ assessment.
These objectives are implemented in the Group's subsidiaries. For HSBC France, objectives such as customer transition risk assessment or training are also included in annual objective dashboards.
C. At what hierarchical level is the person responsible for global environmental issues? What influence does it have on the way the company works? Which decision making processes is it formally integrated into? Is there an environmental strategy person on the executive committee, and if so what is his position? How many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? On how much?
The Board of Directors oversees the Group's sustainable development initiatives and the Group's management is responsible for their implementation.
Steering is performed by the Global Head of Sustainable Finance, Group General Manager and Chief of Staff of Global Banking and Markets, together with all the Global Heads of the business lines and functions.
At the regional level, Sustainability heads report directly to him, and are in charge of the deployment and local adaptation of this strategy (here).
The Sustainability Head for Continental Europe is under the supervision of the Chief Executive Officer of HSBC France and the Global Head of Sustainable Finance. She sits on the Bank's Executive Committee.
D. Are you encouraging your employees, at all levels, to influence the company's activity and its broad guidelines, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility to run sobriety projects, imagine tomorrow's businesses, etc.) What means and room do you give your employees to influence the evolution of the company?
Various initiatives enable employees to be proactive and drive the sustainable finance agenda across the Bank. As part of the Sustainability Leadership Programmes and Sustainability Trainings programmes, participants are asked to build a personal roadmap to integrate these issues into their business environment. Subsequently, alumni from these sessions created governance, working groups and specific tools to strengthen their understanding and actions (green, green barometer committee...).
A first Sustainable Finance Innovation Call for projects was launched on June 19th for all employees of HSBC France and many ideas were raised via this channel. The Communications Department is relaunching the progress and initiatives carried out by the various teams in this field, a virtuous circle to promote evidence by example and to reduce it.
Lastly, the Sustainable Development Department regularly participate at various meetings to explain the strategy and seek the involvement of employees: Induction seminar for newcomers, presentation of the challenges of sustainable finance in major centres in the provinces, volunteering activities outdoor in natural environment...
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (in the framework of the Paris Agreements, for example)? If so, which ones? What is your margin for progress in this regard? What improvements do you intend to implement?
The HSBC Group requires suppliers to comply with its Compliance, Financial Stability and Sustainability Code of Conduct. This code of conduct sets standards for economic, environmental and social impacts and sets out requirements for the implementation of a governance and management structure to ensure compliance with this code. It is available on the Group's website. In addition, approximately 29% of the electricity used by the Group was produced from renewable energy sources as part of projects that created additional capacity in the local networks in which they operate. As part of this selection process, the Group evaluates developers' engagement with the local community and the environmental aspects of the project.
B. Do you allocate means to influence regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? What influence groups do you fund?
We are contributing to discussions with all stakeholders involved in an ambitious ecological transition, but at the same time respecting important economic and social objectives such as the competitiveness and attractiveness of our country in a context of strong international competition, innovation, the maintenance of employment and living conditions in France.
These include, but are not limited to: We are present in several clusters dedicated to ecological transition, including members of Mainstreaming Climate Action in Financial institutions and of Finance for tomorrow (an institution within Paris Europlace dedicated to monitoring climate and sustainable finance and ensuring a leadership position in sustainable finance in Europe).
We also participate in the specialized groups of the Fédération Bancaire Française and respond to all requests for opinions and contributions from public authorities in the broad sense (think tanks such as France Strategy, ministries, agencies and public companies, local authorities, etc.)
The HSBC Group has also created a Centre for Sustainable Finance, a public site reporting on some of its own research and its supporting research from think tanks and academic teams on the sustainability issues at stake.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
A global Luxury group, Kering manages the development of a series of renowned Houses in Fashion, Leather Goods, Jewelry and Watchmaking. As such, Kering has long been aware that luxury fashion, as a major trendsetter and influencer, has a key environmental and societal exemplarity to play towards other fashion brands and the society as a whole. This is integrated in the company’s strategy at the highest level, as stated by our Chairman & CEO, François-Henri Pinault : “More than ever, I am convinced that sustainability can redefine business value and drive future growth. As business leaders, we all have a crucial role to play. Our strategy outlines how we will redesign our business to continue to thrive and prosper sustainably into the future, while at the same time helping to transform the luxury sector and contributing to meet the significant social and environmental challenges of our generation”.
As examples of strategic actions, François-Henri Pinault, missioned for the G7 on environmental matters, launched the Fashion Pact together with over 30 fashion and textile global groups to set practical objectives focusing on stopping global warming, restoring biodiversity and protecting the oceans.
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines? Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
Our CO2 emissions are reported annually in our Reference Document: see chapter “3.2.2.1 Measurement and reduction of the carbon footprint of our operations” p.92. They cover scope 1, 2 and 3 of the GHG protocol.
In addition, since 2012, Kering has measured and quantified its progress toward becoming a more sustainable Group through its Environmental Profit and Loss account (EP&L). The EP&L enables Kering to evaluate its impacts on natural capital by attributing a monetary value to the consequences of its environmental impacts on population groups throughout its supply chain. One of the 6 key indicators of the EP&L is GHG emissions. Thanks to this, Kering measures and analyses on an annual basis the impact of its activities on climate throughout the supply chain, and is able to breakdown this analysis by business unit, raw material type, region, tier, etc. The results of these analyses are used as key inputs to the implementation and progress of the Group’s sustainability strategy and programs throughout the company. Detailed EP&L results 2018 are available on the new digital open source EP&L platform.
Regarding use phase and end-of-life, initial studies performed by the Group show that these phases have a low impact compared to the rest of the lifecycle. However GHG emissions for these phases are annually disclosed through the CDP (Carbon Disclosure Project) Climate Change and are currently being integrated in the EP&L methodology.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
In 2016, Kering set a Science-Based Target (approved by the SBT initiative) to reduce all its GHG emissions related to its own operations and supply chain by 50% by 2025 (from a 2015 baseline). A number of key sustainability initiatives have already supported the Group’s SBT, including:
In addition to avoiding and reducing emissions, Kering has also been compensating its residual scope 1 and 2 emissions, and beyond it, announced in September 2019 that it is now offsetting all the remaining annual emissions in Scope 3 of the GHG Protocol as well i.e. compensating its emissions and being carbon neutral across the whole supply chain, starting this year.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
Kering has made protecting biodiversity a key aspect of its business strategy. As a player in the luxury sector, the nature of its products and the corresponding quality requirements make the Group largely dependent on natural raw materials (wool, cashmere, leather, cotton, silk, etc.) and their ecosystems. Climate change is already starting to disrupt these ecosystems, making it essential to boost their resilience. These biodiversity-rich natural habitats provide essential services to our societies, such as climate regulation, soil regeneration, water filtration and the availability of raw materials for our activities, but also for food, medicine and construction. Kering endeavors to ensure that its activities minimize negative impacts on biodiversity, and aims to create positive impacts, particularly in terms of soil regeneration and the preservation of endangered animal and plant species. The Group’s EP&L methodology allows it to track and quantify its annual impact on natural capital, particularly with regard to biodiversity and land use. The Group’s 2017 EP&L results show that 32% of Kering’s environmental impacts relate to biodiversity and land use, and that they are mostly in Tier 4 (production of raw materials) of its supply chains. In addition to rolling out the Kering Standards to all of its activities, thus contributing to nature conservation (i.e. avoid and reduce impact) through the adoption of eco-friendly raw material supply practices by introducing requirements in respect of organic cotton, silk and wool, for example, the conservation approach applied by Kering and its Houses has three main focuses: improved measurement of ecosystem services and biodiversity; support for conservation initiatives; and raising awareness of biodiversity issues in the private sector.
For more see p.121-123 and Kering’s commitment in Act4Nature.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
Since 2012, Kering has measured and quantified its progress toward becoming a more sustainable Group through its Environmental Profit and Loss account (EP&L). The EP&L enables Kering to evaluate its impacts on natural capital by attributing a monetary value to the consequences of its environmental impacts on population groups throughout its supply chain. 2 of the 6 key indicators of the EP&L are waste, and water pollution. Thanks to this, Kering measures and analyses on an annual basis the impact of its activities due to pollution, throughout the supply chain, and is able to breakdown this analysis by business unit, raw material type, region, tier, etc. The results of these analyses are used as key inputs to the implementation and progress of the Group’s sustainability strategy and programs throughout the company. Detailed EP&L results 2018 are available on the new digital open source EP&L platform.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
In the recent years, from a conglomerate of diversified retail activities, Kering has transformed itself into a luxury pure player with Houses focusing on personal Luxury goods. Due to the high quality and exclusivity value proposition of the Luxury sector, Luxury activities generate very limited amounts of products in comparison to the fashion sector. Luxury products, for the main part of them, are, due their high-quality and durability characteristics, made to last and come with a repair service, causing their lifespan to be much longer than regular fashion items and therefore limiting overconsumption.
hanks to this approach, Kering’s activities are focused on a more sober use of raw materials. This is also supported by the fact that about 2/3 of the products of the Group are leather goods. Leather being a by-product of the meat industry, these products are not generating a specific raw material production.
As an example of sober approach to raw material use, Gucci has developed a scrapless leather approach that is detailed here.
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)? Do you calculate your material and water footprint?
Luxury activities generate very limited amounts of products in comparison with the fashion sector. Therefore Kering uses very limited quantities of raw materials compared to the global consumption. Additionally, as about 2/3 of the products of the Group are leather-based (leather goods and shoes), the majority of the raw materials used by the Group is leather which is a by-product of the meat industry, i.e. not generating a specific material production need.
On specific key raw materials with consumption risks such as viscose, gold or precious skins, Kering has developed dedicated approaches to source them responsibly. For instance, as the sustainable viscose supply chain was inexistent a few years ago, Kering has supported the creation of the sustainable viscose supply chain with the NGO Canopy in order to secure sufficient amount of sustainable viscose for its production. Similarly, for gold, Kering has developed a dedicated buying platform, the Kering Responsible Gold Framework, to encourage its Houses to source responsible gold (RJC Chain of Custody-certified, Fairtrade and Fairmined-certified artisanal gold with verified and traced provenance) from selected partner refiners.
For precious skins, The Group and its Houses comply with national and international legislation and regulations on the trade of precious skins. All skins of species catalogued as endangered or vulnerable by Convention on International Trade in Endangered Species (CITES) are obtained with certificates attesting to their legal origin, issued by CITES and the export authority, to ensure that trade does not threaten endangered species and deplete biodiversity.
For more, see p. 128 (viscose), p.129 (precious skins) and p.130 (gold).
Kering’s global and detailed footprint for raw materials and water is tracked through the EP&L tool and publicly available here.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where? Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
Kering has identified « Climate change » and « Raw materials and biodiversity » as 2 strategic and operational risks of its Group’s global risk management framework. They are detailed in p.384 and p.388 in the Reference Document 2018.
These risks have been included as extra-financial risks as part of the DPEF (“Déclaration de Performance Extra-Financière”) as detailed p.53.
In addition, Kering has specifically conducted an in-depth risk analysis on climate and biodiversity through a joint study with BSR (Business for Social Responsibility), the global non-profit business network and consultancy dedicated to sustainability. Kering and BSR published a pivotal report on climate change for the fashion industry today. As a first analysis of climate change and its consequences for the Luxury sector, the “Climate change: implications and strategies for the Luxury Fashion sector” report aims to help Luxury fashion companies understand their specific vulnerabilities to climate change, and provides guidance on building new and more resilient business models. Lpp.14-15 of this report detail input risks, physical risks, market risks, stakeholder risks and regulatory risk regarding climate change.
Moreover, Kering annually answers to the Carbon Disclosure Project (CDP). Kering’s 2019 climate change answer is aligned with the TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) recommendations, and the section “C2. Risks and opportunities” discloses Kering’s detailed climate risk analysis by sub-category of risks (such as above mentioned risks, technology, reputational risks, etc.) and explains corresponding action plans. This answer is publicly available on CDP’s website.
Lastly, Kering’s 2025 sustainability strategy serves as Kering’s global adaptation plan for climate and biodiversity matters throughout its operations and supply chain, and its implementation is detailed publicly in chapter 3 of the above-mentioned Reference Document.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
As examples of influence of climate and biodiversity matters on Kering assets’ strategic review:
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
As stated by Kering’s CEO François-Henri Pinault at the Copenhagen Fashion Summit in April 2019, Kering considers that profit and purpose can work together: “It makes no sense to pit Purpose against Profit. There is plenty of evidence to show that sustainable companies enjoy better performances. Sustainability is a business opportunity. Sustainability makes you more innovative as it forces you to question your old habits and to rethink the way you do business. Sustainability takes more than a little of tweaking. You have to rethink your supply-chain and your business processes. If you approach it this way, Sustainability is not only economically viable: it can generate new opportunities.”
In line with this vision and in order to integrate the necessary transformations within the company on climate and biodiversity, Kering set in 2016 a Science-Based Target aligned with the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC, or GIEC in French) recommendations and signed in 2019 a partnership with IPBES to align its biodiversity strategy with their recommendations.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Yes, as part of its Science-Based Target setting and follow-up, Kering integrated an analysis of the Luxury sector market evolution based on the Bain & Co study and built its SBT trajectory based on the IPCC (GIEC in French) scenario RCP2.6.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
Since 2012, Kering has been working on the creation and deployment of its Environmental Profit and Loss account (EP&L), and successfully covering all its activities since 2014. The EP&L is an innovative tool designed to assess impacts and reliance on natural resources. Kering uses an internal carbon price mainly to support procurement towards sustainable sourcing decisions, through its EP&L methodology. The EP&L methodology integrates a carbon price as part of the global monetization of the environmental impacts. Quantifying and valuing all impacts in monetary terms enables trade-offs to be considered across types of impact, locations, materials, processes, products and technologies. This ultimately helps Kering prioritize its actions and drive investments towards environmental impact reduction activities including carbon footprint reduction projects. In this context the price of carbon that Kering uses is 73.5€ per tonnes of CO2 equivalent.
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
As disclosed in its CDP climate change answer, the budget of the Group’s sustainability programs at corporate level is approximately 10 million euros, in addition to which each brand has a dedicated budget to roll out their specific environmental programs.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
Kering has integrated environmental matters at the highest decision level, through the Board-level Sustainability Committee to which sits Kering’s CEO and chairman François-Henri Pinault, and the presence of Marie-Claire Daveu, Chief Sustainability Officer at the Executive Committee.
In 2017 Kering has set up an ambitious Sustainability Strategy towards 2025 which encompasses global environmental goals such as the Science-Based Target and the reduction by 40% of its EP&L account by 2025. This strategy has been deployed within each brand through a dedicated roadmap with brand-level goals. The strategy is monitored on an annual basis through the Executive Committee, the Sustainability Committee and at brand-level through each brand’s committee. In addition, the strategy is monitored on a monthly basis at operational level through the “Sustainability Network Meeting”, organized by the Corporate Sustainability department, chaired by the CSO and gathering the corporate sustainability team, all the brands’ sustainability leads and other key sustainability experts.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
François-Henri Pinault, CEO and chairman of the Group, is an avid advocate of the sustainability matters and regularly communicates internally to the employees and externally on the international scene on these matters. Back in 2007, a group-level Sustainability department was created at the Executive Committee level. At board level, a Sustainability Committee, established in 2012, provides advice on and guides the Group’s Sustainability strategy. Marie-Claire Daveu, actual/current Group’s Chief Sustainability Officer, sits at the Executive committee and reports to our CEO and Chairman; she ensures climate, resources and biodiversity topics are regularly pushed to the agenda of the Executive Committees.
Additionally, we have a strong activation towards our employees. In 2013, we launched our yearly ‘Caring Day’ to celebrate World Environment Day and raise awareness inside the Group: this event consists of a roadshow made in a different region of the world each year, giving an overview of our recent actions and offering employees upcycling or recycling workshops. The Kering Planet, launched in 2017, is a web platform that offers Group employees the opportunity to participate in contests and quizzes that test their knowledge of sustainability in general and their understanding of the three pillars of the Group’s 2025 strategy in particular. 4 contests were held in 2018, attracting more than 5,000 participants worldwide. A Kering Planet group has also been created on the corporate social network where employees have access to the Group's weekly Sustainability Monitoring newsletter, breaking news on sustainability in the fashion industry, as well as focuses on dedicated topics such as smart sustainable sourcing and the circular economy. In 2019, Kering also launched for all its employees the Kering Standards e-learning, an internal training program on sustainable sourcing of raw materials, open to all and which already reached more than 3,800 participants.
Regarding shareholders, each annual general meeting’s agenda includes a dedicated section on sustainability presented by Marie-Claire Daveu, Kering’s Chief Sustainability Officer. As an example for 2019, see p.28.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
In 2016, acting on a recommendation of the Remuneration Committee, the Board decided to introduce new equally weighted non-financial performance criteria that would base 30% of the annual variable remuneration on three areas underpinning the Group’s strategy: organization and talent management, Corporate Social Responsibility and sustainability. From this point forward, the Chairman and Chief Executive Officer’s variable remuneration is linked to the extent to which these targets are achieved. Non-financial targets are assessed by the Board, after taking into account the performance of the Chairman and Chief Executive Officer and the Group Managing Director. This assessment is based on a detailed proposal prepared by the Remuneration Committee, which is strongly based on objective information reported by the Head of the Legal Department, the Head of Human Resources and the Head of Remuneration and Employee Benefits in relation to the strategic goals defined at the beginning of the year. One of this target is linked to the implementation of the new 2025 Group sustainability strategy. This specific target, namely on ongoing efforts to reduce the Group’s environmental footprint and account for health risk factors in Group processes, including tanning without heavy metals, was achieved at 100% in 2018.
In addition, Brand Directors and business unit managers' variable compensation depends on several objectives including sustainability targets, among which reaching the Group's CO2 target especially for senior managers who have an influence on CO2 emissions through their position.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
François-Henri Pinault is Chairman of the Board and CEO of Kering, and member of the Sustainability Committee, created in 2012 at board level, which oversees the Group’s environmental strategy. In such a position, he is responsible for aligning the global Group’s strategy through Board of Directors and Executive Management with the global sustainability strategy - that includes environmental targets and goals - by keeping high economic, social, and environmental ambitions and promoting Group’s ethics and corporate citizenship commitments through clear policies and tangible initiatives. The Sustainability Committee comprises 4 Directors: Sapna Sood, Chair, François-Henri Pinault, Daniela Riccardi and Jean-François Palus.
In addition, Marie-Claire Daveu, Kering's Chief Sustainability Officer, is directly responsible for the environmental strategy. She has been appointed by François-Henri Pinault, Chairman of the Board and CEO, in September 2012. Marie-Claire Daveu reports directly to Group's CEO and is a member of the Executive Committee.
For more, please refer to the Sustainability governance scheme.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
Any employee of the Group is encouraged to adopt and develop sustainable actions in their professional activity. Taking over the Kering's annual Sustainability Awards - internal contests that awarded the best projects in several categories such as energy efficiency -, the Kering Planet has been set up, a platform where employees have access to the Group's weekly Sustainability Monitoring newsletter, breaking news on sustainability in the fashion industry, as well as focuses on dedicated topics such as smart sustainable sourcing and the circular economy. This network serves as a forum for exchange with two objectives:
Kering employees are also encouraged to take the Kering Standards e-learning (more than 20 hours of online training on sustainable sourcing available worldwide) to gain sustainability skills and apply them in their daily jobs. Kering also annually organizes the Caring Day, an event to sensitize Group employees to sustainability issues and share with them the milestones achieved by the Group in this area.
Focusing specifically on sustainability experts within the company, the Idea Labs have been set as inter-brand working groups bringing together experts and operational staff from several Houses with a view to sharing knowledge, developing and structuring new ideas, and implementing practical solutions, particularly in terms of improving the Group’s environmental and societal footprints, on topics such as leather, gold, viscose, cotton, energy, environmental impact of stores, etc.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria?Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
As part of its duty of care plan (see section ‘2.5 Duty of Care’ p.63 of its Reference Document 2018), Kering evaluates its suppliers and subcontractors on environmental levels through several means:
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
Kering group has long been aware that luxury fashion, as a major trendsetter and influencer, has a key environmental and societal exemplarity to play towards other fashion brands and the society as a whole. Therefore, stakeholder dialogue is a key aspect of Kering’s strategy to influence its peers, public actors and the society as a whole towards better practices.
Kering is also member of:
Can you describe in a few words the usefulness of your company for society as a whole?
Is this usefulness being called into questioned at the strategic level given the current ecological urgency? What are some specific examples?
As the leading French audit, advisory and accounting group employing 9,900 people, KPMG S.A. is a member of KPMG International, a network of independent audit firms operating in 153 countries. Our professionals work with major international blue-chip companies, mid-cap companies, family-owned groups and small businesses, in a variety of industry, commerce and financial services sectors. KPMG's commitment to sustainable development is based on three programmes: managing the talents and skills of its employees, its approach to the environment, and its social and civic responsibilities actions. In 2007, the Group created KPMG France Corporate Foundation. This entity coordinates KPMG’s social, educational and environmental sponsorship and organises a network of KPMG volunteers to get involved in sponsorship programmes.
The KPMG Foundation contributes to social and environmental progress, in particular through the commitment of the firm's employees. It initiates programs for active inclusion, inclusive entrepreneurship and the environment. KPMG seeks to support initiators of change who want to reshape how we consume, produce, work and live together into a more environment-friendly model, thereby reducing and offsetting the Group's negative externalities, while sensitizing and mobilizing employees with regard to associations and foundations that are agents of change.
KPMG's ambition is to support its more than 100,000 customers in France who wish to reconcile the growth of their company with social and environmental issues.
Through its Sustainability department, the firm is presenting a consulting offer in sustainable development that supports companies in moving towards a more effective CSR policy and more environment-friendly operations. More information: see here.
KPMG also works for the achievement of several Sustainable Development Goals, in particular for the reduction of inequalities (4 and 10), for better protection of the environment (7, 11, 13, 14, 15 and to create better collaboration amongst all players through the UN’s SDG 17.
A. Have you put in a place carbon accounting system that provides a detailed analysis of the impact of your business on the climate? Do you know what your greenhouse gas emissions are - not just CO² - across the entire value chain (including use and end of life cycle) that you depend on, evaluated by product lines or services? Are these results used in the company's business processes? What are some specific examples?
PMG performs carbon assessments in order to quantify and qualify its environmental impact and its levers for progress. The Sustainability Department employees will produce a detailed report of the firm's CO2 emissions in France. This carbon footprint is based on the carbon-based emissions model developed by Ademe and includes Scopes 1 and 2 (direct and indirect emissions related to energy consumption) and business trips (Scope 3).
This is part of KPMG International's Global Green Initiative (GGI) (for more information see here).
Since 2019, the Foundation, in collaboration with the Sustainability department, has been carrying out these carbon assessments by extending it to Scope 3, not in its entirety, but by taking into account the externalities that are more important in service companies, to include consumables, waste treatment, water, computer data, etc. This is done in order to implement an action plan that is initially aimed at reducing a firm’s negative impacts on the environment, then subsequently to offset them via financial support from social and environmental projects cultivated by associations, foundations and social enterprises directly involved in change and ecological transition.
B. Do you have a credible, well-resourced plan with a 2050 timeline reduce your climate impact, which means lowering emissions in your value chain by 4%[1] per year in absolute terms (not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from impacts less compensation mechanisms?
In 2008, KPMG International set up the "Global Green Initiative" to reduce the impact of its activities on the environment. For example, 27% of the electricity consumed by KPMG International comes from renewable energy sources.
For the past two years, KPMG France has maintained an environmental division in its foundation in order to put the ecological transition at the heart of its CSR challenges. A strategic plan is currently being worked out with the objective of integrating, reducing and offsetting all actions undertaken by the firm.
Several initiatives have already been put in place within the firm, such as:
C. Have you performed a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If yes, by which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you put avoidance and reduction ahead of compensation?
Not applicable in view of our activities
E. Do you have an integrated analysis across your entire value chain of overall pollution caused by your activities? If yes, which ones?
[KPMG didn't answered to this question]
F. Have you adopted a well-thought out sobriety[2] approach via the development of new offers and through your marketing strategy (e.g. fight against overconsumption)? What examples can you give us?
In its environmental protection policy, KPMG is putting in place initiatives to reduce overconsumption. To do this, the firm recommends various actions to its stakeholders.
Since KPMG's main environmental impact is business travel, the firm promotes teleworking and has outfitted a large number of meeting rooms to encourage video and audio conferencing implementing Octopus Audio Conferencing Mixers, screens, applications, etc. We also extend this policy with our customers to optimise travel.
In the same way, a dematerialization of files effort was carried out in November and December of 2017 for public accountancy operations. Training courses have been set up to support employees in implementing this change of method.
G. Do you track worldwide materials usage and available stocks that you require for operations, such as copper, gold, silver, gas, tungsten, tin and others? Do you calculate your footprint in terms of materials and water?
As KPMG is a service company, we use very few materials. However, the firm's environmental reporting process calculates yearly use of water as well as a concentration on certain widely used disposable items, to include paper, cardboard, toner, etc.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where? Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
[KPMG didn't answered to this question]
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
[KPMG didn't answered to this question]
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
[KPMG didn't answered to this question]
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
[KPMG didn't answered to this question]
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
[KPMG didn't answered to this question]
F. What percentage of your budget and investments is devoted to addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other expenditures (i.e.: communications, digital operations)?
A budget is allocated by the KPMG Foundation to support actions in favour of environmental protection. Also, each department and business unit sets aside an amount from its overall budget to act in favour of the ecological transition (purchasing services, IT, general, etc.).
Also, as explained, the firm is now working to draft a detailed strategic plan with a specific budget for implementing environmental solutions.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
[KPMG didn't answered to this question]
A. Have you put in place training on climate, resources and biodiversity issues for the Executive Committee? The Board of Directors? Managers? All employees? Do you have a communication effort on these topics directed at shareholders? If so, at what volume and frequency?
Awareness programs have been put in place:
The Foundation, in collaboration with other services such as Communications and General Services, etc., initiates various activities to raise awareness and learn about environmental issues dealing with such topics as waste, food waste, the circular economy and biodiversity. These actions are often carried out with associative partners like Veni Verdi, GoodPlanet Foundation, Pik Pik Environment, etc.
KPMG also affords its employees the opportunity to work with its Foundation. Throughout the year, several commitment formats are offered to employees to act and learn more about the importance of protecting the environment as a citizen, but more especially as a collaborator in the firm.
In one year, more than 350 hours were dedicated to environmental actions involving waste collection, urban gardening, an awareness workshop on waste sorting, etc.
B. How much weight is given environmental issues in determining the compensation (not necessarily variable) of managers, and in particular the CEO? If so, how is this indexed on quantitative goals?
N/A
C. At what hierarchical level is the person responsible for overall environmental issues placed? What influence does this person have on the operations of the company? Which decision processes are incorporated formally? Is there a person in charge of environmental strategy on the Executive Committee, and if so, what is this person’s position? In how many executive committees have climate or biodiversity topics been on the agenda? How much?
The environmental issues of KPMG France are under the responsibility of the firm's management and operational staff:
D. Do you encourage your collaborators at all levels to influence the company's business and its primary orientations, given the ecological urgency? This could be accomplished through working groups, carrying out sobriety projects, imagining the jobs of tomorrow, etc.) What resources and manoeuvring options do you give your employees to influence the transition of the company?
Several resources are available to encourage employees to commit to the ecological transition within the firm. They can act in particular through:
A. Have you completed an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (as part of the Paris Agreements, for example)? If yes, which ones? What progress has been achieved at this level? What improvements do you plan to implement?
Some departments already use eco-responsible and supportive service providers, and the firm aims to standardise these practices. This concerns several major topics within KPMG:
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major topics you are trying to influence? What influence groups do you fund?
KPMG’s commitment focuses on a number of social and environmental topics, including:
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis plus de cinq siècles, La Poste accompagne le développement de la société française, et l’engagement sociétal est au cœur de ses missions. Notre stratégie est imprégnée de notre engagement sociétal qui constitue pour nous à la fois un sujet de réinvention et de différenciation de notre entreprise. L’utilité sociétale du Groupe La Poste est ancrée notamment dans quatre missions de service public qui lui sont confiées par l’Etat : le service universel postal, la contribution à l’aménagement du territoire, la distribution de la presse et l’accessibilité bancaire. Au-delà, le Groupe La Poste incarne le service humain pour tous, partout, tous les jours. L’ensemble des missions font de La Poste une entreprise unique, « utile » et « responsable ». Les français placent La Poste au 1er rang des entreprises utiles.
L’urgence écologique est l’un des enjeux du plan stratégique « La Poste 2020 : Conquérir l’avenir ». Ce plan de transformation s’appuie sur les vagues de croissance liées aux transformations de la société telles que la transition énergétique, la silver économie, la logistique urbaine, le e-commerce et la modernisation de l’action publique.
Le Groupe développe une politique d’Engagement Sociétal autour de 3 axes que sont la Cohésion Sociale et Territoriale, l’avènement d’un Numérique Éthique et Responsable et bien sûr les Transitions Écologiques. Dans chacun de ces domaines, le Groupe entend dépasser les enjeux de conformité pour mettre en œuvre un positionnement exemplaire et, dans certains cas, entraîner le changement.
Le Groupe La Poste a décidé de doter formellement d’une Raison d'Être qui sera inscrite au cœur de son nouveau Plan Stratégique à paraître en 2020. Les travaux sont engagés et feront l’objet d’échanges avec des parties-prenantes, internes et externes. L’environnement fera l’objet d’engagements forts et clairs. Au-delà de limiter l’impact de nos activités, il s’agit d’affirmer un positionnement d’entreprise responsable, durable et contributive, avec la volonté d’entraîner l’ensemble de nos parties prenantes.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous avons mis en place un programme complet dédié à l’ensemble des GES, qui vise à rendre neutre en carbone chaque livraison pour tous les clients sans coût supplémentaire. Cette neutralité carbone s’appuie sur trois leviers : la mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES), leur réduction et la compensation des émissions résiduelles. Cet objectif de neutralité se déploie dans chacune des branches d’activité du Groupe qui agissent pour réduire leurs émissions par la mise en œuvre d’optimisation de processus et d’actions concrètes : optimisation des tournées, déploiement de solutions de livraison innovantes telles que Predict et Pickup, renforcement de l’utilisation de véhicules à carburant alternatif et de modes de livraison « doux, formation à l’éco-conduite, la compensation des émissions réalisée par le financement de projets d’énergie propre et renouvelable.
Le Groupe La Poste contribue activement à faire advenir une meilleure gestion des ressources et une économie plus circulaire, et ce à trois niveaux. En tant que « consommateur », La Poste a par exemple déployé depuis plus de dix ans une politique de papier responsable au sein de toutes ses branches d’activités, ainsi qu’une gestion exemplaire de ses déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). En 2018, 94% de nos DEEE ont été valorisés. Afin d’entrainer le changement, le Groupe propose aujourd’hui une palette de services à ses clients, en couplant à ses offres de logistique des solutions de logistique inversée (ex. collecte) pour favoriser le réemploi et le recyclage d’objets du quotidien, en proposant également des services de mise en relation (ex : consommateurs-réparateurs…). Enfin, l’apport majeur de La Poste à l’économie circulaire, c’est sa capacité à capter et à orienter des ressources diffuses, éparpillées parmi une multitude d’utilisateurs, professionnels et particuliers. Il entend participer au développement de filières de recyclage, réemploi et réparation.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nos émissions de GES ont été réduites de 20% entre 2013 et 2018. Nos actions et résultats ont d’ailleurs été salués par le CDP, qui a attribué au Groupe La Poste la notation A en 2019, qui la positionne dans le top 1,8% des entreprises leaders en matière de performance environnementale au niveau mondial parmi les 7000 entreprises notées (et parmi 22 entreprises françaises seulement).
Le Groupe La Poste au travers de La Poste SA, GeoPost et La Banque Postale a pris la décision de se fixer des objectifs de réduction des émissions carbone à horizon 2025. Ces 3 entités ont signé en 2017 une lettre d’engagement auprès du SBTi (Science Based Targets initiative), afin de formaliser et faire valider des trajectoires conformes à l’Accord de Paris. Cet accord, signé en décembre 2015, engage l’ensemble de la communauté internationale dans la lutte contre le changement climatique, pour le maintien d’une hausse de la température moyenne mondiale inférieure à 2°C d’ici 2100.
Plus précisément, La Poste SA est engagée dans une trajectoire de réduction de ses émissions à l’horizon 2020 et progresse en ligne avec cet objectif (- 20 % en 2018 par rapport à 2013).
La trajectoire La Poste SA vient d’être certifiée SBTI, elle vise un objectif global de -30% de baisse de 2013 à 2025 sur les scopes 1, 2 et 3, compatible avec le scénario 2°C. Il se décompose en 2 sous objectifs -51% sur les scope 1 et 2, compatible à 1,5°C confortant la robustesse de notre politique carbone, et -14% sur le scope 3, compatible à 2°C. Notre prochain engagement au niveau Groupe est en cours de formalisation, assurant notre volonté de nous inscrire sur une trajectoire à plus long terme, 2025/2030, compatible avec les efforts demandés aux secteurs de la logistique, de la livraison et du secteur bancaire.
Pour participer à la transition écologique, Le Groupe veille en priorité à diminuer l’empreinte carbone de ses activités. En complément, les branches réduisent leurs émissions de GES via des Fonds Carbone internes, dédiés entre autres au financement de projets internes proposés par les collaborateurs. Les Branches financent également en externe des démarches de développement de puits carbones forestiers au travers du programme Climat + Territoires. Enfin, les émissions de GES n’ayant pas été évitées sont compensées par l’achat de crédit d’émissions sur le marché volontaire.
Au-delà, le Groupe La Poste est un contributeur actif des travaux pour éclairer la voie et rendre possible une France neutre en carbone à l’horizon 2050. La Poste a ainsi contribué à l’élaboration de propositions et de scénarios pour l’étude ZEN 2050 coordonnée par entreprises pour l’environnement (EpE). Par ailleurs, La Poste a participé activement, aux côtés du gouvernement, à l’émergence du label bas carbone.
La Poste a décidé, dès 2015, de soutenir des projets dans les territoires français en faveur de la lutte et de l’adaptation au changement climatique dans les domaines de la gestion forestière et de l’agriculture durable et de contribuer ainsi à la création du Label Bas Carbone.
Dès 2015, La Poste (Branche Service Courrier Colis, Réseau et La Banque Postale) a lancé un dispositif innovant et pionnier : le Programme « Climat+Territoires ». Le financement des 6 premiers projets emblématiques en France a permis de bâtir le référentiel et les méthodes qui constituent le standard de compensation volontaire des émissions de CO2.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Comme évoqué précédemment, la politique du Groupe est entièrement fondée sur le triptyque mesurer, réduire, compenser déclinée par l’ensemble des branches d’activités.
Notre politique RSE comporte un volet bâtiment et biodiversité soulignant la volonté de l’entreprise de sensibiliser l’ensemble de ses collaborateurs, ainsi que les occupants des bâtiments, à la préservation de la biodiversité et au respect du vivant. Cette politique est notamment alimentée par les réflexions collectives menées au sein d’Urbanisme Bâtiment et Biodiversité (U2B) et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
Afin d’assurer la prise en compte des enjeux de biodiversité, nous avons cartographié les quelques 12000 sites gérés par notre filiale de gestion immobilière selon la méthodologie Zones d’Intérêt Ecologique (Natura 2000, PNR, APPB, sites Ramsar, réserves naturelles ou encore trames vertes et bleues). Par ailleurs, lors de chaque procédure de certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessement Method), des diagnostics écologiques sont réalisés.
De façon très opérationnelle, dans le cadre des rénovations lourdes et des constructions neuves, la biodiversité est intégrée de façon systématique (étude de faisabilité de toitures végétalisées, récupération des eaux pluviales, perméabilisation des sols,…).
Dans le même temps et avant même d’engager des actions de compensation, nous menons une politique de mesure et d’estimation des émissions de CO2, validés par un organisme tiers indépendant, puis mettons en œuvre des actions de réduction des impacts via des solutions pour les transports, bâtiments et clients.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Inspiré de la démarche de management des émissions de gaz à effet de serre, Le Groupe La Poste, acteur majeur du transport et de la logistique, a renforcé par exemple son expertise sur les questions de pollution atmosphérique locale. Depuis 2015, en collaboration avec l’Ademe et France-Nature-Environnement, La Poste a mis en place un dispositif de suivi des émissions de quatre polluants réglementés dans le cadre des normes Euro, sur le périmètre de la flotte de véhicules gérée par Véhiposte, filiale du groupe. La Poste a ensuite défini des objectifs ambitieux en matière de pollution atmosphérique en s’engageant à réduire ses émissions de NOx de 30 % entre 2015 et 2020, et ses émissions de particules de 50 %. Dans un contexte de croissance du e-commerce et des livraisons aux entreprises et aux particuliers, la logistique urbaine est au cœur de ces enjeux. Le Groupe La Poste développe des solutions au service de la ville durable, au service de tous, pour une logistique plus écologique, avec les collectivités locales qui ont l’ambition de réguler l’encombrement des agglomérations et de restituer l’espace urbain aux habitants. Ainsi, la marque URBY du Groupe La Poste propose de réinventer la logistique urbaine en concentrant les flux de marchandises à l’entrée de la ville, en assurant un stockage déporté et une logistique inverse, et en mutualisant les livraisons et les collectes en centre urbain en limitant l’impact sur l’environnement grâce à l’utilisation prioritaire de véhicules à faibles émissions (Electriques, Gaz naturel, Euro 6) ou en mode actif (à pied ou à vélo).
La Poste progresse également tous les jours dans l’éco-conception de ses offres, la diminution de la production de déchets (par exemple en allongeant la durée de vie d’équipements tels les smartphones des facteurs, grâce à de meilleurs procédés de diagnostics et réparation), le réemploi des matériels postaux (véhicules, mobilier, patrimoine postal) et la mutualisation des ressources existantes (développement de nouveaux espaces partagés notamment pour le télétravail). Sur la gestion des déchets également, des plans d’actions vont au-delà de la simple conformité, comme avec la prévention et valorisation des déchets de chantier. À 2020, Poste Immo s’est fixé de valoriser 85% des déchets inertes et 80% des déchets non dangereux non inertes sur ses chantiers. Le Groupe intègre des critères sur les ressources dans ses achats, et sa politique de papier responsable se veut exemplaire, de la sélection des papiers auprès des fournisseurs jusqu’au recyclage en passant par l’ajustement des consommations.
Au-delà de ses propres enjeux, le Groupe La Poste souhaite entrainer le changement et devenir le partenaire naturel de l’économie circulaire. En premier lieu, La Poste développe des offres de logistique inversée afin de collecter des matières en vue de leur réutilisation ou de leur recyclage (papier, carton, déchets de bureaux, cartouches, capsules de café, etc.).
Fort des principes de transitions écologiques sur ces propres usages, Le Groupe La Poste entraîne à la fois l’écosystème de ses clients grâce à ses offres de services et un écosystème plus large de partenaires. L’objectif de notre filiale Recygo est de rendre le tri accessible à tous les bureaux, partout en France. L’offre de service couvre ainsi tous les déchets de bureaux, toutes les tailles d’entreprises et de collectivités, afin de traiter d’amont en aval la production de déchets. Ce service accompagne les collectivités dans la mise en conformité avec le «décret 5 flux» et contribue aux économies de ressources tout en créant des emplois non délocalisables.
E. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
La démarche de sobriété au sein du Groupe La Poste a pris plusieurs formes.
En amont, nos collaborateurs RSE ont activement participé à la théorisation du concept de sobriété, et notamment via la rédaction de l’ouvrage #Sobériser. Ce dernier ayant remporté le Prix du Livre Qualité Performance, décerné par le MEDEF, a contribué à l’accélération de la prise de conscience auprès des dirigeants et managers.
Voici quelques exemples de la a déclinaison effective des principes au niveau opérationnel :
F. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le transport et la banque constituent le cœur de nos métiers. Ces activités, non manufacturières, n’induisent pas de dépendance directe vis-à-vis de l’eau ou des matériaux évoqués dans la question.
Nos métiers reposent avant tout sur des activités de service, et nos principales ressources proviennent des compétences de nos collaborateurs, et de l’énergie nécessaire au fonctionnement de notre flotte et de nos bâtiments.
Concernant les matériels que nous utilisons et qui peuvent consommer ce type de matériaux (ordinateurs, véhicules électriques,…), La Poste est orientée vers les meilleures pratiques et formule des exigences vis-à-vis des fournisseurs (y compris sur la recyclabilité des produits).
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les risques RSE figurent parmi les risques majeurs identifiés au niveau du Groupe La Poste, dans le cadre d’une démarche pilotée par la Direction des Risques du Groupe. La RSE est également intégrée dans les travaux (cartographie des risques, plans de maîtrise) menés à tous les échelons du Groupe (Direction générale, direction de branche, division ou filiale, établissement) visant à établir les risques pesant sur la pérennité et l’efficacité stratégique ou opérationnelle de chacun d’entre eux. La cartographie des risques et les plans de maîtrise qui résultent de cette démarche sont in fine validés par le Comité exécutif puis par le Comité d’audit du Conseil d’administration. Les facteurs de risque principaux, leur description, leurs impacts potentiels, les principales mesures d’atténuation mises en œuvre sont publiées dans le document de référence. Détaillés dans la DPEF (déclaration de performance extra financière), les plans d’adaptation sont transverses à nos activités.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
De par nos engagements en matière de transitions écologiques, nous avons sciemment intégré des actifs en faveur du climat et de la biodiversité. Ces actifs concernent principalement notre patrimoine bâti et notre flotte de véhicules. Nous disposons notamment de l’une des premières flottes de véhicules électriques au monde. L’inclusion des enjeux climatiques et de la biodiversité dans les choix de ressources que nous faisons prennent donc de multiples formes.
Notre filiale La Banque Postale est particulièrement engagée pour un secteur bancaire responsable. A l’occasion de la tenue de l’assemblée générale annuelle des Nations Unies à New York le 22 septembre 2019, Rémy Weber, Président du directoire de La Banque Postale, a signé les « Principles for Responsible Banking ». Cette signature est une lettre de soutien pour un secteur bancaire responsable, une initiative mondiale lancée par UNEP FI (United Nations Environment Programme - Finance Initiative). Consciente des enjeux climatiques et environnementaux, La Banque Postale s’est engagée en faveur d’une finance durable et responsable. Elle ne finance ni n’investit dans les secteurs du charbon et des énergies fossiles non conventionnelles. La Banque Postale a pris l’engagement d’augmenter sa participation au financement de la transition énergétique et d’atteindre les 3 milliards d’euros d’encours d’ici 2023. Par ailleurs, La Banque Postale Asset Management (LBPAM), filiale de gestion d’actifs de La Banque Postale, s’est engagée à basculer l’ensemble de ses encours en gestion ISR à horizon 2020.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe La Poste a d’ores et déjà pris des décisions stratégiques en matière de transition énergétique afin d’assurer la pérennité de son modèle de développement. Il y a dix ans, nous lancions un appel d’offres avec une vingtaine d’autres entreprises pour investir dans les véhicules électriques. Cet exemple de transformation est non seulement un engagement écologique précurseur mais aussi un engagement ayant pour but de faire évoluer collectivement l’écosystème. Le Groupe La Poste entend continuer de participer à l’avènement de modèles plus durables. Le développement de la logistique urbaine suppose, aujourd’hui, d’investir dans des infrastructures innovantes et de réinventer les modèles économiques en mutualisant les activités tout au long de la chaîne de valeur. Au-delà de constituer des enjeux de conformité et des risques, les transitions (écologiques, numériques, sociétales) sont porteuses d’opportunités et constituent des moteurs d’innovation qui sont au cœur de notre transformation.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Les principaux marchés sur lesquels nous agissons (transport express, transport et livraison de courrier et de colis, services bancaires) sont très différents et font l’objet d’un travail d’analyse d’impact dédié et de modélisation de trajectoires sectorielles compatibles avec un réchauffement contenu à 2° voire 1,5° par le SBTi qui établit ensuite pour chaque entreprise (au cas par cas et en fonction de son secteur d’activité) la compatibilité de la trajectoire GES avec ces objectifs. Ainsi, dans le cadre de ces travaux, les tendances de croissance/décroissance des secteurs d’activités sont prises en compte pour établir les projections de trajectoire GES à 2025. C’est sur cette base que la trajectoire prévue par La Poste SA à l’horizon 2025 est aujourd’hui certifiée et les autres branches d’activité du Groupe (Géopost et LBP) sont engagées dans un processus similaire.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e
Le mécanisme de prix directeur carbone intégré dans les décisions d’investissements et d’allocation financière sur les projets n’est pas mis en place à date.
Cependant, le prix interne carbone est mis en place sous forme de taxes internes, soit pour la constitution de fonds internes (ex. La Banque Postale) pour réaliser des projets de réduction des émissions, soit pour constituer des fonds de compensation externe sur le marché volontaire (ex. Géopost).
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
L’identification de la part des budgets et investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux n’est pas une chose aisée à effectuer dans notre organisation, tant ces problématiques sont intimement imbriquées dans notre développement et nos projets d’investissements. Concrètement, nous avons investi en 2018 au total 1,5 milliard d’euros pour construire notre avenir. Pour nous développer, nous nous appuyons sur plusieurs vagues de croissance qui correspondent aux attentes de la société : l’essor du e-commerce que La Poste accompagne pour en limiter les impacts par la logistique urbaine ; l’accompagnement du vieillissement de la population avec le développement de nouveaux services par La Poste, notamment dans la Silver économie ; le besoin de tiers de confiance numérique auquel La Poste répond grâce à son rôle de tiers de confiance dans le domaine personnel et dans le cadre de la modernisation de l’action publique ; enfin, le besoin de protection et de prévention des risques qui permet à La Banque Postale d’accélérer son développement dans la bancassurance en étant innovante et citoyenne.
Concernant plus spécifiquement les investissements liés aux problématiques environnementales, Le Groupe La Poste a lancé avec succès ses premières émissions de Green Bond. La première (novembre 2018) d’un montant de 500 millions d’euros, permet à La Poste d’assurer le financement des actifs et projets tels que les véhicules propres, les immeubles verts et les énergies renouvelables. La seconde (avril 2019) émise par La Banque Postale pour un montant 750 M€ assure le financement et/ou le refinancement des projets du secteur des Energies Renouvelables (55% des projets étant éoliens et 45% solaires), majoritairement localisés en France.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
De par les activités de La Poste, les véhicules (plus de 40 000 utilitaires pour la livraison par exemple) et l’immobilier (1er parc immobilier de France après l’Etat, plus de 11000 bâtiments) constituent 2 domaines majeurs d’investissements et d’entretien, qui concentrent aisément la tension potentielle entre l’exigence de rentabilité à court terme et le déploiement d’une transition écologique ambitieuse. Cette tension est identifiée et sa régulation est facilitée par l’organisation : le Secrétaire Général du Groupe dirige directement la Direction de l’Engagement Sociétal d’une part (garante de la politique RSE), Postimmo (la foncière en charge des bâtiments du Groupe, de leur entretien et fourniture en énergie) et Véhiposte (la filiale propriétaire de l’ensemble des véhicules de La Poste).
Cette gouvernance garantit l’intégration des 3 politiques (RSE, immobilier et véhicules), la cohérence des stratégies d’investissements, ainsi que le positionnement des transitions écologiques au cœur de la transformation du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Groupe La Poste a mis en place des actions de sensibilisation spécifiques autour de sa stratégie RSE pour une majorité de ses collaborateurs.
L’Institut du Management est l’organisme de formation des managers interne au Groupe. Il propose un e-learning intégrant la politique RSE du Groupe et une formation sur la création de valeur. De plus, tout cadre supérieur nouvellement nommé est sensibilisé à la RSE et à la diversité sur une journée. Le contenu de ces formations est remis à jour chaque année. Il n’existe pas de comptabilisation du volume horaire sur l’ensemble des formations RSE compte-tenu de la diversité des thématiques abordées (économies d’énergie, la gestion des déchets, l’éco-socio-conception des produits, la finance responsable, l’éco-conduite…).
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La feuille de route du Président du Groupe est composée à hauteur de 50 % d’indicateurs de performance économique et financière, à hauteur de 25 % d’indicateurs de satisfaction client et de performance sociale, sociétale et environnementale, et à hauteur de 25 % d’indicateurs de transformation. L’atteinte des objectifs de cette feuille de route impacte à hauteur de 25 % la part variable des autres membres du Comité exécutif, et à hauteur de 10 % celle des autres cadres dirigeants du Groupe.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La RSE est intégrée au reporting mensuel examiné en Comex, au même titre que la marche des affaires de l’entreprise. La RSE est systématiquement intégrée dans les travaux de réflexion stratégique et la définition des politiques mises en œuvre (ex. Véhicules).
Un Comité Qualité et Développement durable (CQDD), émanation du Conseil d’administration, est présidé par un administrateur indépendant depuis 2015 et réuni une fois par trimestre pour rendre compte au Conseil d’Administration de l’avancement des sujets RSE.
La Direction de l’Engagement Sociétal du Groupe est placée directement sous la responsabilité du Secrétaire Général du Groupe, qui est également Directeur Général Adjoint et membre du COMEX.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Parmi les nombreux dispositifs participatifs déployés au sein du Groupe, nous pouvons mentionner le programme de « fonds carbone internes » et « 20 projets pour 2020 ».
Les « fonds carbone internes » sont dédiés au financement d’initiatives des collaborateurs (travaux ou équipements) permettant de diminuer l‘empreinte carbone du Groupe. Les projets financés sont choisis parmi des propositions de collaborateurs, dont voici quelques exemples : éco pâturage, abris pour vélos, achat de véhicules GNV, remplacement des éclairages par des LED… Au sein de la Branche Service Courrier Colis, les projets permettent d’économiser 1 500 tonnes de CO2 et plus d’un million d’euros sur leur durée de vie, pour un financement global de 360 000 euros. Des démarches similaires sont déployées dans les autres branches d’activités du Groupe (La Banque Postale, Géopost).
Sur un modèle similaire, le programme d’intrapreneuriat « 20 projets pour 2020 », lancé en 2014, a pour objectif de rendre les postiers acteurs de la transformation de notre Groupe. Les lauréats sont sélectionnés sur huit thématiques et sont détachés à temps plein pour travailler sur des périodes de trois à douze mois. Entre 2014 et 2017, ce programme a mobilisé plus de 3000 collaborateurs et 15 projets lauréats ont été sélectionnés.
La Poste facilite aussi l’engagement de ses collaborateurs par le mécénat ou le bénévolat de compétences. Des postiers s’engagent dans différentes structures et incarnent ainsi l’engagement de notre entreprise
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Groupe La Poste a une conscience aiguë de l’ampleur de son impact dans les territoires, dû à sa puissance d’achat. Aussi, il s’investit de façon marquée dans la maîtrise de sa chaîne d’approvisionnement. Pour cela, il établit un cadre précis et une organisation exigeante pour ses fournisseurs en matière environnementale et sociale.
La vigilance auprès des fournisseurs et sous-traitants a été renforcée en 2018 avec la mise en place d’une plateforme d’autoévaluation par les fournisseurs de leur conformité aux réglementations et normes. Le référentiel d’autoévaluation, établi spécifiquement pour la chaîne d’approvisionnement du Groupe La Poste inclut : le développement durable (ISO 26000), l’environnement (ISO 14001), la santé au travail (ISO 45001), la lutte contre la corruption (ISO 37001), les achats responsables (ISO 20400).
Le Groupe prévoit également le déploiement d’un programme d’audits des fournisseurs du secteur de la livraison. À partir de 2019, une série d’audits annuels est programmée par Le Groupe La Poste et sera réalisée par l’AFNOR.
Les achats de La Poste représentent 8,5 Md€, soit 1/3 du chiffre d’affaires. 95 % sont réalisés auprès de fournisseurs français dont 80% sont des PME.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe La Poste compte parmi les entreprises françaises fortement engagées en faveur du climat, en attestent nos récentes adhésions aux French Business Climate Pledge, TCFD Supporters… et notre soutien à l’organisation du premier G7 «éco-responsable» à Biarritz en août 2019, conformément aux souhaits de la Présidence Française.
Le Groupe La Poste contribue régulièrement au travail réglementaire, dans un sens favorable à l’environnement (loi d’Orientation sur la Mobilité, loi PACTE, loi Economie Circulaire, …) et sur certains domaines comme lors du rapport Notat Sénart sur les « entreprises à mission ».
La réglementation est importante pour les transitions écologiques. Par exemple, tant qu’il ne sera pas possible de faire stationner des véhicules électriques au-dessous du niveau -1 des parkings de la capitale, il demeurera très compliqué de passer à l’échelle sur ce type de véhicules.
Nos modalités d’actions ne reposent pas sur un financement. Notre travail d’influence repose uniquement sur les contributions de nos collaborateurs dans les diverses commissions au sein desquelles ils sont invités à participer du fait de leur appartenance à un Groupe fortement engagé sur les questions environnementales.
A cette dimension réglementaire s’ajoutent des réflexions avec les filières professionnelles. Au travers de partenariats sectoriels et de réunions au sein de groupes de travail, nous contribuons à l’émergence de nouvelles filières, co-construisons des solutions et apportons nos expertises. Nous travaillons par exemple avec l’AVERE (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) ou l’INEC (Institut National de l’Economie Circulaire) depuis leurs débuts.
Nous sommes convaincus que c’est sur la base de ces multiples travaux, échanges, investissements collectifs bénéfiques tant pour nos activités que pour les parties-prenantes, que nous pourrons construire le monde de demain.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe Legrand, en tant que spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment, a pour volonté d’accompagner le développement des bâtiments (résidentiels, tertiaires et industriels) dans une logique de progrès pour les collaborateurs, la société et la planète.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Legrand a publié un bilan carbone complet en 2011. Les émissions de gaz à effet de serre sont connues et publiées, au global du Groupe, et pour chaque produit à travers les fiches PEP (Profils Environnement Produits) disponibles en ligne.
À l’issue du processus d’éco-design mis en œuvre pour le développement de chaque produit, une analyse d’impact des produits est disponible. Cette analyse est partagée au moment de la décision de lancer un produit (ou pas) et peut influencer le choix du produit ou de sa stratégie industrielle. Legrand considère un prix de la tonne de carbone à 30€ dans ses décisions stratégiques.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La trajectoire carbone, publiée, validée par l’initiative Sciences Based Target, est de réduire les émissions de CO2 de -30% à horizon 2030 (scope 1 et 2). Cet objectif 2030 est décliné en objectifs pluriannuels, la première étape étant la feuille de route 2019-2021. Un des objectifs de cette feuille de route est la réduction de -7% des émissions absolues de CO2 d’ici 2021, base 2018.
L’objectif à 2050 est de -75%.
> Extract from the SBTI website
Legrand has committed to reducing the greenhouse gas emissions directly related to its energy consumption (scope 1&2) by 30% by 2030 as compared to 2016, and by 75% by 2050.
As regards its indirect emissions (scope 3), Legrand undertakes to incite its raw material and transport service suppliers to measure their own greenhouse gas emissions and to adopt targets for their reduction.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous n’avons pas d’analyse détaillée d’impact sur la biodiversité. Legrand n’exploite pas directement les sols ni la biodiversité dans le cadre de ses activités.
Concernant les matières premières, notre approche est d’optimiser (1) la quantité de matière nécessaire grâce à une approche d’éco-design, (2) le recours à des matières premières recyclées.
Par ailleurs, nous surveillons avec attention notre consommation d’eau et nous avons des objectifs de réduction de 2% par an.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Le reporting environnemental en place sur l’ensemble du périmètre du Groupe permet de consolider l’ensemble des informations suivantes :
Sur l’ensemble de la chaîne de valeur, la seule information globale disponible est l’émission de CO2. (Scope 1 + scope 2 + scope 3).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La démarche d’innovation frugale du Groupe consiste à repenser certaines offres en allant à l’essentiel et en remodelant les produits en fonction des besoins primaires des utilisateurs.
La démarche d’innovation frugale de Legrand se concrétise par la conception, le développement et la commercialisation de gammes d’appareillages (prises, interrupteurs) et de disjoncteurs qui permettent d’équiper durablement et en toute sécurité les bâtiments, à des conditions économiques accessibles pour le plus grand nombre. Ceci principalement à destination des nouvelles économies. C’est le cas par exemple en Inde, avec la filiale du groupe Indo Asian et sa gamme d’appareillage Elvira, destinée aux projets résidentiels, ou encore au Brésil, en Turquie, en Algérie, en Afrique de l’Ouest, Centrale et du Sud avec la gamme de protection Practibox.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Oui ces suivis sont réalisés par le département achat, mais ne sont pas publiés.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Ces risques ont été pris en compte dans la démarche d’Enterprise Risk Management du Groupe, mais sans faire l’objet d’une analyse formelle de scénarios comme recommandé par la TCFD. Le sujet est prévu sur l’année 2020.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Le Groupe Legrand n’a pas d’actif « néfaste » ou très carboné au regard des enjeux climatiques ; en revanche le Groupe, dont la croissance externe est au cœur de la stratégie, a procédé au rachat de plusieurs sociétés pour nourrir l’offre de solutions d’efficacité énergétique, par exemple :
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques
Nous considérons qu’opposer aujourd’hui enjeux environnementaux au sens large et enjeux économiques est un contre-sens. Par exemple, les investissements pour rendre nos usines et nos bâtiments moins énergivores ont évidemment un coût et donc un impact sur la rentabilité. Dans le même temps, ils rendent l’entreprise plus efficace, plus attractive vis-à-vis des collaborateurs, et aident nos clients à remplir leurs propres objectifs RSE – et en ce sens ils sont donc générateurs de performance économique future.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Oui, et la transition énergétique représente une opportunité pour l’entreprise, plutôt qu’une menace sur ses marchés, en particulier sur les offres de solutions d’efficacité énergétique
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Oui, 30€ par tonne de CO2.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Nous n’avons pas de clef analytique dans les reportings financiers pour isoler les investissements et dépenses relatives à la transition énergétique. Par ailleurs :
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous ne partageons pas ce constat d’une dichotomie entre contraintes de rentabilité de long terme et stratégie ambitieuse de transition écologique. Nous sommes convaincus que des feuilles de route RSE ambitieuses (la feuille de route 2019-2021 est la 4ème pour Legrand), comprenant notamment des objectifs de réduction de CO2, participent à l’attractivité du groupe vis-à-vis des différents « stakeholders » (notamment des collaborateurs et des clients) et donc à sa rentabilité future.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Un module de formation à la RSE au sens large est disponible pour l’ensemble des collaborateurs sur la plateforme Legrand de e-learning. Par ailleurs nous avons un objectif de former 1000 personnes dans le Groupe (acheteurs et décideurs) aux achats responsables d’ici 2021.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Depuis 2016, les critères RSE ont été intégrés dans le système de rémunération.
Primes d’intéressement
Plans d’intéressement long terme (actions de performance)
C. Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Directrice de la RSE reporte à la Directrice de la Stratégie et du Développement du Groupe, qui est elle-même membre du comité Exécutif du Groupe.
Par ailleurs, il existe un Comité du Conseil (Comité de la stratégie et de la RSE), constitué de 6 administrateurs, dont 4 indépendants, selon le code de Gouvernement d’entreprises.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Les salariés échangent sur la stratégie de l’entreprise via les comités d’entreprise du Groupe et au sein de chaque département dans lequel ils travaillent.
Par ailleurs, le département de Développement Durable du Groupe recueille des idées et des orientations en provenance des salariés via les sites intranets dédiés (ou tout autre moyen de communication).
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Oui, nous déployons une approche de coût de cycle de vie « Life Cycle Cost » dans nos procédures d’achats, c’est-à-dire la prise en compte du « coût cumulé d'un produit tout au long de son cycle de vie », depuis sa conception jusqu'à son démantèlement. Cette méthode permet donc d’intégrer des critères de choix allant au-delà des enjeux financiers.
Concrètement lors de la comparaison entre 2 offres fournisseurs, 17,5% de la note est donnée sur la base de critères RSE (pas uniquement environnementaux). Ces critères sont :
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous ne finançons aucun Groupe d’influence. Nous sommes actifs au sein des syndicats professionnels de nos filières professionnelles (Fédération des Industries Electriques, Electronique et de Communication).
Par ailleurs, le Groupe Legrand étant engagé auprès du Global Compact et dans l’Initiative SBTi, nous sollicitons l’adhésion de nos clients et de nos fournisseurs à ces démarches.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Les valeurs et engagements du Groupement des Mousquetaires sont en phase avec les 3 piliers du DD : économique, environnemental et social.
Un Groupement de 3000 chefs d’entreprise propriétaires de leurs points de vente qui sont autant de PME mais aussi copropriétaires de 100 % de la holding « Les Mousquetaires » donc indépendants des marchés financiers et directement impliqués dans la direction et la gestion de leur entreprise commune.
Quelques chiffres : 41,6 milliards € de Chiffre d’affaires TTC avec carburant en Europe, 150.000 collaborateurs
4 métiers sous 8 enseignes : Intermaché (IM), Netto, Bricomarché (BM), Brico-Cash, Bricorama, Roady, RapidPareBrise, AmericanCarWash
Un modèle unique de Producteurs et commerçants inscrit dans une logique du « Mieux manger » et du « Mieux produire » avec un triple objectif :
Nous donnons la priorité à la proximité. Les chefs d’entreprise Mousquetaires sont des acteurs locaux, qui participent pleinement à la vie de la cité, ville ou village, dans laquelle ils sont implantés. Convaincus de l’importance du lien social, ces femmes et ces hommes nouent des relations fortes avec leurs clients, soutiennent les associations et, en interne, portent une attention constante à leurs collaborateurs.
Nos entrepreneurs entretiennent des liens pérennes avec les producteurs locaux et avec les dirigeants de PME. Cette implication du quotidien se concrétise par la signature de partenariats, plus de 5 000 à ce jour ! Elle est également formalisée dans la charte « Mousquetaires, partenaires des PME », forte de dix-sept engagements.
Nous misons sur l’interdépendance et la solidarité. Propriétaires de leur point de vente, les chefs d’entreprise sont également copropriétaires du Groupement Les Mousquetaires. Interdépendants et solidaires, ils en assurent bénévolement la gestion deux jours par semaine : c’est le concept du tiers temps cher au Groupement, un concept unique dans la grande distribution.
Cette double casquette est l’un des moteurs de notre réussite. Chacun apporte ses idées, sa personnalité, ses initiatives, et se nourrit de l’expérience des autres.
La mise en commun des moyens et les échanges permanents encouragent les propriétaires de point de vente à faire progresser leur entreprise individuelle, tout en participant pleinement à la réussite de l’entreprise collective.
Nous soutenons l’esprit d’entreprise. Les dirigeants des enseignes du Groupement Les Mousquetaires sont des chefs d’entreprise indépendants, qui ont investi dans leur avenir avec enthousiasme et conviction. Leur esprit d’initiative est soutenu par la solidarité qui s’exerce au sein de notre groupe de distribution depuis 1969.
Plus de 3 000 femmes et hommes sont aujourd’hui engagés à vos côtés, à la tête de leur enseigne, en France, mais aussi en Pologne, en Belgique et au Portugal.
Chaque année, Les Mousquetaires accompagnent plus de 200 nouveaux entrepreneurs dans la création de leur société. Formés par le Groupement, ils sont ensuite soutenus tout au long de leur parcours.
Nos engagements pour le développement durable s’intègrent dans ces valeurs. Vous trouverez tous les détails dans le rapport DD 2018.
Les 3 piliers de la stratégie DD :
Dans nos points de vente, nous avons l’ambition d’offrir à nos clients les produits les plus sains, les plus sûrs et de la meilleure qualité. Nous nous appuyons pour cela sur l’excellence de nos filières de production et sur la démarche qualité de tous nos points de vente.
Notre plan « Employabilité, développement des carrières et des compétences » donne la priorité au bien-être des salariés et à leur évolution professionnelle.
Création de valeur, maîtrise des impacts environnementaux, liens sociaux ou encore économie circulaire : telles sont les thématiques concrètes sur lesquelles le Groupement les Mousquetaires s’engage en tant qu’acteur de proximité.
Autant d’actions qui tendent toutes vers un objectif ambitieux : réduire drastiquement l’empreinte environnementale de notre activité.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Dès 2007, le Groupement Les Mousquetaires a lancé un bilan carbone sur un point de vente de manière expérimentale. Depuis, des BEGES réglementaires, mais également volontaires, ont été réalisés sur les différentes structures du Groupement (logistique, informatique, etc.).
En 2020, nous lançons une stratégie bas carbone, dans le cadre du programme ACT de l’Ademe (Assessing Carbon Transition) avec un objectif de réduction de nos émissions d’ici 2030 de 40 %. L’année de référence Groupement sera 2018 avec une réduction des émissions globales du Groupement de 5 % par an jusqu’en 2030.
Un bilan carbone sera réalisé en 2021 pour les entités qui représentent 80 % des émissions afin d’obtenir enfin un état des lieux puis un bilan carbone tous les 4 ans. Une trajectoire d’amélioration sera réalisée par entité en 2021.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous n’avons pas à date de démarche globale pour atteindre la neutralité carbone mais nous engageons le déploiement des bilans carbone dans toutes les structures pour mesurer notre impact carbone et engager des actions de compensation globale.
Nous n’attendons pas cette évaluation pour lancer des actions de diminution de notre empreinte environnementale.
Le 3ème pilier de la stratégie DD, être un acteur responsable de proximité intègre le déploiement d’un plan d’économie circulaire avec à 2025 et 2030 plusieurs défis. Il regroupe la stratégie énergies (-40% de consommation d’énergie et GES à 2030, 32% d’énergies renouvelables (ENR) dans nos approvisionnements en énergie, Zéro gaspillage alimentaire et zéro déchets non valorisable en 2025).
Les actions engagées :
Au niveau des points de vente :
Au niveau des produits :
En tant que Producteurs & Commerçants responsables, nous devons offrir à nos clients des produits de qualité répondant aux enjeux actuels : l’écologie, la nutrition, le soutien au monde agricole ou encore le bien-être animal. Les attentes des consommateurs ont évolué, au-delà du goût. Ils souhaitent désormais des recettes plus saines, des listes d’ingrédients courtes et compréhensibles, des emballages plus vertueux ou encore une meilleure rémunération pour les agriculteurs. Nous avons donc établi un plan d’amélioration qualité transverse et ambitieux pour revisiter une grande partie des produits à nos marques et répondre rapidement à leurs attentes, le tout à prix accessibles.
Les projets phares qui ont rythmé l’année 2020 pour Intermarché :
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous avons été les premiers à tester le label Biodiversity Progress, en 2015, démarche portée par Bureau Véritas. 40 % de l’économie mondiale repose sur des services produits gratuitement par la nature. Mais le rythme d’utilisation de ces ressources dépasse la capacité de régénération naturelle des écosystèmes. Face à cet enjeu, trois entités du Groupement des Mousquetaires ont accompagné la création du référentiel de labellisation “Biodiversity Progress”, une démarche de préservation des ressources naturelles et d’amélioration de la biodiversité : la Société des eaux d’Aix-les-Bains, dépendante des ressources naturelles de l’impluvium, c’est-à-dire du système de captage et de stockage des eaux pluviales, Hauller, unité de production de vins d’Alsace partenaire de plus de 200 viticulteurs et le Parc de Tréville, au cœur de la nature en Ile-de-France, où sont regroupées la plupart des filiales de service du Groupement.
D’autre part, nous travaillons avec l’ONG Noé pour la labellisation du Parc de Tréville, capitale des Mousquetaires et l’évolution des gammes jardinage et maisons de Bricomarché pour proposer soit des alternatives, soit des suppressions aux produits conventionnels et sensibiliser nos clients aux meilleurs pratiques de jardinage et à l'habitat éco-responsable.
D . Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
La direction du développement durable rattachée à la Direction générale définit les priorités pour l’ensemble des activités du Groupement. Nous travaillons avec des experts dans le développement durable et nous avons réalisé en 2016 et mis à jour en 2019 notre matrice de matérialité qui définit les enjeux prioritaires par période de 5 ans.
Des plans d’actions découlent de cette stratégie avec pour la diminution de notre impact environnemental, un plan économie circulaire qui regroupe la stratégie énergies (-40% de consommation d’énergie et GES à 2030, 32% d’ENR dans nos approvisionnements en énergie, Zéro gaspillage alimentaire et zéro déchets non valorisable en 2025).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[1] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Vous trouverez, ci-joint, le dossier de présentation du magasin de Douvaines dans le 74 et lancement du nouveau concept intégrant toute une démarche autour du mieux manger, de la lutte contre le gaspillage alimentaire, du recyclage et de l’économie d’énergies.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous avons une activité très alimentaire et nous attachons en priorité à diminuer notre empreinte carbone sur nos activités France en lien avec la production agricole : logistique, achats locaux, fabrication française de nos produits à marque propre, stratégie énergie, stratégie emballage, stratégie déchets et stratégie de lutte contre le gaspillage. Tous les engagements et les indicateurs de performance sont repris dans le rapport Développement Durable.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Nous n’avons pas à date d’analyse de risques globale sur l’impact de nos activités sur la biodiversité. Nous intégrons dans nos plans d’actions des engagements pour la biodiversité ; local au niveau de nos points de vente, le siège social, le développement de gamme de produits, des actions de communications et de sensibilisation des propriétaires de magasins et des collaborateurs. La responsable du pôle environnement de la DDD est aussi responsable du déploiement de la stratégie Biodiversité.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui, les transformations sont en place en particulier dans un plan d’économie circulaire intégrant des objectifs sur les consommations d’énergie, la réduction du gaspillage, des déchets, l’éco-conception des emballages et la modification des pratiques agricoles et types d’approvisionnement.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Oui, nous avons démarré depuis 30 ans, avec la démarche qualité environnementale, une démarche de progrès qui s’appuie sur la direction du développement durable. Elle joue un rôle de veille, anticipation, propose les bonnes pratiques, suit leur application et ceci pour toutes les thématiques de la démarche RSE. L’objectif c’est que cette démarche intègre le modèle économique du Groupement et ceci pour chaque métier de la conception des points de vente jusqu’à leur exploitation.
La transformation sera progressive aussi bien en interne que chez nos partenaires et nos fournisseurs. L’équilibre économique doit intégrer l’objectif de la transformation pour permettre à chacun de se développer et faire face à des modifications de fond des modèles existants.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nos métiers alimentaires et non-alimentaires analysent l’évolution de la société, en particulier les attentes des consommateurs, mais aussi dans l’échange avec les parties prenantes, la participation aux évolutions réglementaires et en prenant des positions, nous calons nos engagements et déployons des plans d’actions pour participer à la transformation sociétale et environnementale. Le projet Mieux produire pour Mieux manger d’Intermarché le démontre.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non, ce n’est pas pris en compte.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Difficile à évaluer, nous n’avons pas consolidé toutes nos dépenses amont et aval pour diminuer notre impact environnemental.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
La direction du développement durable joue un rôle de veille et d'anticipation, propose les bonnes pratiques, suit leur application et ceci pour toutes les thématiques de la démarche RSE donc aussi pour le déploiement d’une stratégie de transition écologique. L’objectif c’est que cette démarche intègre le modèle économique du Groupement et ceci pour chaque métier de la conception des points de vente jusqu’à leur exploitation.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Pour début 2020, une formation (une journée de sensibilisation) est en cours de préparation.
Le but de cette formation est de sensibiliser tout d’abord les collaborateurs de la Direction du développement durable sur l’importance de chacun et son rôle d’accompagnement des autres entités sur ces sujets.
La participation du Groupement à l’opération Ensemble Pour Le Climat, en partenariat avec le Club Génération Responsable, a permis également d’impliquer tous les collaborateurs de l’amont à l’aval.
Présentation de l’opération Ensemble pour le climat
Créé par 15 enseignes du retail français engagées au sein du Club Génération Responsable, « Ensemble pour le climat » est le premier événement national de mobilisation et d’action en faveur du climat.
Du 1er au 15 juin 2019, l’opération a sensibilisé collaborateurs, consommateurs et citoyens à travers diverses actions organisées dans les 15 000 points de vente des enseignes participantes (et en ligne sur le site pourleclimat.com).
Les 4500 arbres seront plantés entre le 15 décembre 2019 et le 1er mars 2020 chez 30 agriculteurs dans le cadre d’une démarche d’agroforesterie au bénéfice de la production végétale ou animale.
Au cœur de l’action, quatre enseignes du Groupement Les Mousquetaires se sont mobilisées dans cette opération nationale : Intermarché, Bricomarché, Roady et Poivre Rouge.
Cette opération sera renouvelée tous les 2 ans.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Il n’y a pas à date d’objectifs DD et environnementaux intégrés dans la rémunération des cadres dirigeants du Groupement des Mousquetaires.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Direction du développement durable est rattachée à la direction générale du Groupement.
La Direction du développement durable dans le cadre du tiers temps est représentée par 10 adhérents propriétaires d’Intermarché eux-mêmes associés dans le cadre de la Société Les Mousquetaires. Ils participent aux décisions du Groupement et présentent en comité de direction national et régional les enjeux, objectifs et plans d’actions de la démarche DD et environnement.
Le Directeur qualité et DD est membre du comité direction générale.
Un pôle environnement est présent au sein de la Direction DD avec des missions d’appui technique, d’expertise, de gestion des contributions environnement, de développement des activités de valorisation des déchets et du déploiement du plan anti-gaspillage. Il gère aussi le plan climat et l’animation de la communication et sensibilisation sur le sujet.
Il emploie 9 personnes avec 2 ingénieurs environnement.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En 2019, nous avons lancé 2 opérations de sensibilisation, une autour du climat, une pour mobiliser l’ensemble des chefs d’entreprise et des 150 000 collaborateurs à remonter des initiatives RSE et participer à la transformation de l’entreprise.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Nous avons engagé une démarche de sensibilisation en lançant il y a 3 ans la signature d’une charte Achat Responsable qui intègre des enjeux environnementaux et sociaux à respecter.
Depuis 10 ans nous travaillons avec des ONG sur les enjeux déforestation et préservation des ressources maritimes. Ce travail aboutit à la rédaction de chartes spécifiques (exigences sociales et environnementales) pour des achats responsables intégrant des commodités identifiées à risque comme le bois exotique, l’huile de palme, le thon, le charbon de bois, le cacao, les espèces maritimes sensibles. Elles sont intégrées dans les appels d’offres des fournisseurs et les invitent à nous faire des propositions en lien avec les exigences sur des plans de transformation de 5 à 10 ans.
Depuis 2 ans, un plan de devoir de vigilance est formalisé et reprend par type d’approvisionnement et risques identifiés nos engagements et exigences pour les marques propres, les importations et les marques nationales.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous suivons toutes les évolutions réglementaires en lien avec la démarche DD et les impacts environnementaux.
Nous sommes associés et intégrons les groupes de travail des ministères dés lors qu’ils ont un lien avec la démarche RSE. Par exemple, en 2015 nous avons signé le pacte pour la lutte contre le gaspillage alimentaire qui a été rédigé pour donner suite à des groupes de travail ministères, professionnels, ONG, experts.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis 110 ans, L’Oréal se consacre au métier de la beauté. Le Groupe s’appuie sur ses 86 000 collaborateurs, dont près de 4 000 chercheurs, pour répondre au mieux à toutes les aspirations de beauté dans le monde. Nous nous sommes construits sur des principes éthiques forts, qui guident notre action, ainsi que sur un programme de développement durable ambitieux, baptisé Sharing Beauty with All, lancé en 2013.
Avec ce programme, nous nous sommes fixés des engagements concrets à fin 2020, qui couvrent l’ensemble de nos impacts et toute notre chaîne de valeur, de la conception des produits à leur distribution, en passant par le processus de production ou encore le sourcing des ingrédients. Nous avons entièrement revu la façon d’exercer notre métier. Par exemple, à chaque fois qu’un produit est inventé ou rénové, nous nous engageons à améliorer son profil environnemental ou social (79 % des produits améliorés en 2018, objectif 100 % en 2020, pour toutes les marques, partout dans le monde).
Le programme Sharing Beauty with All, tout comme l’engagement fort en matière d’éthique, la politique de promotion des diversités ou encore les actions de mécénat menées avec le soutien de la Fondation L’Oréal et par les marques, permet au Groupe de contribuer à 14 des 17 grands Objectifs de développement durable mondiaux déterminés en 2015 par les Nations Unies.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
L’Oréal publie annuellement son Bilan gaz à effet de serre (GES) pour l’ensemble des activités du Groupe afin de mesurer ses émissions de GES. Ce bilan, établi depuis 2007, suit les règles du Green House Gas Protocol, méthode de référence internationale dans ce domaine. Il permet de déterminer les émissions des « scopes 1 et 2 » (émissions carbone directement liées à l’activité) et d’effectuer des estimations des émissions dites de « scope 3 » (émissions indirectes liées à la chaîne de valeur amont / aval de l’entreprise).
Dans le cadre de notre programme Sharing Beauty with All, nous agissons directement sur les scopes 1 et 2, via des programmes de maîtrise de consommation énergétique et d’approvisionnement en énergie renouvelable sur nos sites. Nous avons ainsi réduit de 77 % en valeur absolue les émissions de GES de nos usines et centrales de distribution par rapport à 2005, dépassant notre objectif 2020 de - 60% et alors même que notre production a augmenté de 38% sur cette période. Une partie du scope 3 est également prise en compte : nous impliquons nos fournisseurs dans notre stratégie RSE et les incitons à participer au CDP Supply Chain. Par ailleurs, certaines marques (Biolage, Biotherm, Garnier, Kiehl’s) sensibilisent leurs consommateurs aux éco-gestes.
Pour la période 2020-2030, nous avons défini de nouveaux objectifs intégrant complètement le scope 3 et validés Science Based Targets : - 25% en valeur absolue par rapport à 2016, pour l’ensemble de nos émissions de GES (scopes 1,2 et 3).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Depuis 2013, nos engagements de réduction d’émissions carbone sont en valeur absolue. En 2018, nous avons commencé à mettre en œuvre nos nouveaux engagements à horizon 2030, validés Science Based Targets : - 25 % en valeur absolue d’ici à 2030, vs 2016, pour les scopes 1, 2 et 3. Ces engagements sont en ligne avec l’objectif « net-zero carbon emissions » porté par l’initiative du UN Global Compact Only our Future, dont L’Oréal fait partie.
Nous visons également d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble des sites industriels, administratifs et de recherche en 2025. Fin 2018, le Groupe comptait 38 sites industriels neutres en carbone, dont 12 usines.
Enfin, nous distinguons bien nos impacts directs de nos impacts retranchés des mécanismes de compensation. Concernant la compensation, notre ambition Carbon balanced génère des gains carbone au sein de nos filières d’approvisionnement durable (insetting et non offsetting), de façon à contrebalancer les émissions résiduelles de nos usines. Au Burkina Faso, par exemple, où nous nous approvisionnons en beurre de karité auprès de 35 000 femmes et où le bois est l’unique source d’énergie disponible, nous avons facilité l’acquisition de 1 500 foyers améliorés, qui remplacent les foyers traditionnels utilisés pour ébouillanter les noix de karité. Cette installation permet d’éviter l’émission de plus de 2 300 tonnes de CO2 par an et la coupe de près de 800 tonnes de bois. Au total, Carbon Balanced a permis d’éviter l’émission de près de 60 000 tonnes d’équivalent CO2 en 2018.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous évaluons l’impact environnemental de nos produits finis via notre outil SPOT (Sustainable Product Optimization Tool), conforme aux méthodologies de la Commission Européenne (PEF) qui prennent en compte l’impact sur la biodiversité. SPOT est déployé sur toutes les marques du Groupe et permet d’améliorer le profil environnemental et social de 79 % de nos produits en 2018, notamment par un travail sur les packagings et les formules (biodégradabilité et empreinte eau, utilisation de matières premières renouvelables issues de sources durables ou transformées selon les principes de la chimie verte).
Aujourd’hui, 59 % (en volume) de nos matières premières sont renouvelables (majoritairement d’origine végétale). Certains produits présentent un taux de matières premières renouvelables qui dépasse 97 % (Huile de beauté La Provençale Bio, baume Kérastase Aura Botanica...).
En 2018, L’Oréal a renforcé, avec l’appui de l’ONG Rainforest Alliance, sa politique d’approvisionnement durable des ingrédients renouvelables. Elle repose sur les principes suivants :
Nous privilégions donc l’évitement et la réduction, mais avons également des programmes de restauration des habitats naturels dégradés (en Indonésie notamment). Le détail de nos engagements pour la biodiversité est présenté dans le cadre de l’initiative Act4nature.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
C’est précisément ainsi que notre programme Sharing Beauty with All a été construit : nos engagements couvrent l’ensemble de nos impacts et toute notre chaîne de valeur, de la conception des produits à leur distribution, en passant par le processus de production ou encore le sourcing des ingrédients. Ils sont organisés selon quatre piliers : l’innovation durable, la production durable, la consommation durable, et le partage de la croissance avec les employés, les fournisseurs et les communautés avec lesquelles L’Oréal interagit.
Souhaitant nous inscrire dans une démarche de co-construction pour notre programme Sharing Beauty with All, nous avons dialogué, entre 2011 et 2013, avec des centaines d’organisations et experts représentants du monde académique. Lors de ces consultations, nous avons élaboré une première matrice de matérialité pour affiner notre appréhension des enjeux de développement durable importants aux yeux de nos parties prenantes internes et externes, et les confronter à notre propre stratégie. En 2016, nous avons mis à jour cette matrice suivant une méthodologie alignée sur les critères de la norme ISO 26 000.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Oui, le Groupe, mobilise ses consommateurs pour des modes de consommation plus responsables et durables, via :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Nous ne sommes pas concernés par les matériaux que vous citez en exemple. Si nous suivons les stocks disponibles de certains matériaux, nous cherchons avant tout à réduire la pression que nous exerçons sur les ressources, fossiles en premier lieu. Nous favorisons ainsi le recours à des matières premières d’origine renouvelable sourcées de façon durable, ou issues de la chimie verte, c’est-à-dire élaborées via des processus qui réduisent au minimum le nombre d’étapes de synthèse et la consommation de solvants, qui limitent les déchets et préservent le cycle de l’eau. En 2018, 27 % en volume des ingrédients utilisés dans nos formules ont été élaborés selon les principes de la chimie verte.
Nous avons par ailleurs réduit de 48 % (en litre/produit fini) la consommation d’eau dans nos usines et centrales de distribution depuis 2005. Le Groupe réduit ses consommations et met en place des dispositifs de retraitement, recyclage et réutilisation des eaux sur les sites de production. Ajoutés aux efforts réalisés sur l’empreinte eau des formules, ces programmes ont valu à L’Oréal d’obtenir du CDP la note « A » en matière de gestion durable de l’eau.
Aujourd’hui, notre enjeu principal est avant tout lié à l’anticipation des risques posés par le changement climatique pour l’approvisionnement de nos ingrédients renouvelables (disponibilité et prix) comme des conséquences environnementales que pourraient provoquer leur culture (déforestation, appauvrissement des sols, conséquences sur la biodiversité…).
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les enjeux environnementaux sont pris très au sérieux, aussi bien dans l’analyse des risques que dans les politiques qui sont mises en place.
En application de la Directive européenne du 22 octobre 2014 portant sur la publication d’informations non-financières et d’informations relatives à la diversité, et conformément aux recommandations de la Task Force on Climate-Related Financial Disclosure, nous avons analysé les principaux risques environnementaux : risques d’origine naturelle, risques liés à l’évolution des attentes des consommateurs, risques de non-conformité réglementaire etc. À titre d’exemple, nous avons mis en place des business continuity plans dans nos usines et centres de distribution, pour éviter qu’un phénomène météorologique extrême provoque un arrêt majeur d’activité.
L’ensemble de ces risques sont présentés en détail dans notre Document de Référence, publié annuellement (p. 151 du DDR 2018) ainsi que dans nos réponses aux questionnaires émis par le CDP, instance internationale indépendante qui évalue la performance environnementale des entreprises sur trois grands sujets : la protection du climat, la gestion durable de l’eau et la lutte contre la déforestation (informations ici). Pour rappel, en 2018, pour la troisième année consécutive, L’Oréal s’est vu décerner trois « A », c’est-à-dire le meilleur score, à chacun des trois classements réalisés par le CDP. L’Oréal est la seule entreprise au monde à avoir obtenu 3 « A » du CDP, trois ans de suite.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs?
Oui nous prenons en compte ces enjeux dans la revue stratégique de nos actifs, notamment industriels. Cela se traduit par une volonté de maîtriser systématiquement les risques liés à la sécurité des personnes, à l’environnement et au changement climatique.
Aujourd’hui, toute implantation ou rénovation de site, toute mise en œuvre de nouveaux équipements ou procédés de fabrication, toute modification dans les process industriels font l’objet d’évaluation des risques et de plans d’actions permettant d’en réduire les impacts potentiels sur les sols, l’eau ou l’air. Par exemple :
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Pour le sujet spécifique du climat, nous sommes d’ores et déjà dans cette logique puisque nos premiers objectifs à horizon 2030 ont été validés par l’initiative Science Based Targets. Et c’est aussi en ce sens que nous sommes en train d’élaborer notre programme global de développement durable pour la période 2020-2030 : avec ces nouveaux engagements, nous voulons opérer l’ensemble de nos activités, sur toute notre chaîne de valeur, dans les limites qui ont été définies par la science et qui nous sont imposées par la planète.
Par ailleurs, notre conviction est que la performance économique et la performance environnementale, sociale et sociétale peuvent aller de pair et se renforcer mutuellement. Ainsi, entre 2005 et 2018, nous sommes parvenus à réduire les émissions de carbone de nos sites de production de 77 % en valeur absolue, alors que le volume de notre production a augmenté de 38 %. Sur la même période, la consommation d’eau de nos usines a été diminuée de 48 % par produit fini et de 28 % en valeur absolue.
Nous mènerons toutes les transformations nécessaires pour maintenir et renforcer notre action en matière de protection de l’environnement.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Notre nouveau programme de développement durable, qui va être lancé début 2020, se fonde justement sur l’analyse d’un monde qui respecterait la trajectoire de l’Accord de Paris. C’est dans le cadre de ces limites planétaires et d’un monde aux ressources finies que nous avons calibré nos engagements à 2030 (climat, biodiversité, etc.).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non, nous n’utilisons par cet outil économique : les décisions stratégiques et les investissements du Groupe sont guidés par les objectifs de notre programme Sharing Beauty with All (sites industriels et administratifs neutres en carbone, usines « sèches »), qui couvrent l’ensemble de nos impacts et toute notre chaîne de valeur.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Cette approche est effectivement une façon de mettre en avant les efforts fournis par les entreprises, mais, chez L’Oréal, la responsabilité environnementale fait partie intégrante de la stratégie et de tous les métiers. Le programme Sharing Beauty with All, notamment, se caractérise par sa complète intégration à la chaîne de valeur de l’entreprise. C’est pourquoi nous ne séparons pas les coûts et investissements consacrés directement ou indirectement à l’approche des problèmes environnementaux et à la mise en place de solutions.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
La rentabilité à court terme n’est pas la seule exigence de notre actionnariat. Depuis plus d’un siècle, L’Oréal s’est construit sur des principes éthiques qui sont le fondement de la culture du Groupe, de son modèle de croissance et de ses politiques en matière de conformité, d’innovation responsable, d’environnement, de responsabilité sociale et sociétale et de mécénat.
Néanmoins, nous avons mis en place plusieurs mécanismes de régulation interne pour assurer notre transition écologique. Premièrement, et ainsi qu’indiqué précédemment, la rémunération de notre Président-Directeur général Jean-Paul Agon, et d’une grande partie du management du Groupe, est en partie indexée sur l’atteinte d’objectifs environnementaux. Par ailleurs, chaque année, L’Oréal rend compte de façon chiffrée et transparente de sa stratégie et de ses résultats au travers d’indicateurs de performance. Le directeur de l’audit interne présente chaque année ses activités, y compris le suivi du processus et des réalisations Sharing Beauty with All. Un panel d’experts internationaux indépendants appelé Panel of Critical Friends se réunit également pour examiner les avancées, apporter un regard critique sur les actions menées et suggérer des améliorations. Enfin, au sein du Conseil d’administration, un Comité Stratégie et Développement Durable a été mis en place pour vérifier l’intégration des engagements de l’entreprise en matière de développement durable, au regard des enjeux propres à l’activité du Groupe et à ses objectifs.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Oui, nous avons mis en place des formations sur les différents sujets de notre programme Sharing Beauty with All, pour l’ensemble de nos parties prenantes. À titre d’exemples :
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Avec le programme Sharing Beauty with All, le développement durable a été placé au cœur de la stratégie du Groupe. Dès le lancement de ce programme, en 2013, 25% de la rémunération variable annuelle du Président-Directeur général Jean-Paul Agon ont été indexés sur des critères liés à l’avancement des objectifs RSE. Ces critères extra-financiers, simples et surtout quantifiables, sont audités chaque année par les Commissaires aux comptes.
Depuis 2016, des principes similaires s’appliquent à une grande partie du top management et des cadres dirigeants, notamment l’ensemble des directeurs de marques et des directeurs de filiales, le directeur des opérations, le directeur général des achats, etc. Les directeurs d’usine et les chercheurs travaillant dans les laboratoires sont, quant à eux, concernés par cette pratique depuis de nombreuses années.
Ainsi, c’est l’ensemble du management de L’Oréal qui est impliqué dans cette priorité stratégique.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Alexandra Palt, qui est la Directrice générale de la Responsabilité Sociétale et Environnementale, est membre du Comité Exécutif du Groupe. La décision de positionner cette fonction stratégique au Comité Exécutif démontre l’ambition de L’Oréal d’être à la fois un leader économique et un leader environnemental, social et sociétal. Tous les sujets et enjeux liés au développement durable sont donc discutés au plus haut niveau et ensuite déclinés dans les différents départements et divisions du Groupe.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Oui, L’Oréal est une entreprise qui accorde beaucoup d’importance à la prise d’initiative de ses collaborateurs.
Quand le Président-Directeur Général Jean-Paul Agon se rend dans les filiales, les équipes lui présentent les nouveaux projets mis en place et font un point sur l’avancement du programme. La Directrice RSE Alexandra Palt anime quant à elle des panels d’employés plusieurs fois par an, pour répondre aux questions, saluer les avancées, recueillir les suggestions.
Depuis 2017, nous organisons également une Sustainability Week, durant laquelle les collaborateurs de près de soixante filiales sont invités à s’informer et à participer à des actions de sensibilisation sur un thème donné, comme les transports verts ou le tri/recyclage des déchets.
Autre exemple d’initiative : nous participons chaque année au sommet One Young World. Une quarantaine de collaborateurs venus d’une grande diversité de pays participent à cette conférence internationale, à l’issue de laquelle ceux qui le souhaitent proposent des projets innovants à mettre en œuvre au sein de leur entreprise, le plus souvent sur des thématiques liées au développement durable. C’est ainsi que nous avons lancé, il y a quelques années, une application baptisée « My Green Coach » qui visait à proposer aux collaborateurs un petit « challenge écologique » à relever chaque jour, sur un mode ludique et engageant.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Groupe développe une double approche : sélectionner ses fournisseurs en tenant compte de leurs performances environnementales et sociales, et mettre à leur disposition des outils de formation. En 2020, 100% des fournisseurs stratégiques de L’Oréal participeront à son programme de développement durable (en 2018, nous avions atteint 83%).
L’Oréal a défini cinq piliers de performance permettant d’évaluer et sélectionner ses fournisseurs : qualité, RSE, innovation, supply chain et service, et compétitivité. Ces piliers structurent une grille d’évaluation mondiale harmonisée pour tous les domaines d’achats. Le pilier RSE (20% de l’évaluation) contient plusieurs critères, notamment :
Par ailleurs, le Groupe met à disposition des fournisseurs des outils de formation continue pour optimiser leur politique environnementale et sociale. Près de 28% de l’empreinte carbone du Groupe provenant de l’activité de ses fournisseurs, L’Oréal incite ces derniers, depuis 2009, à travailler avec le CDP, dans le cadre du programme CDP Supply Chain, pour se donner des objectifs de réduction de leurs émissions de GES et communiquer leurs plans d’action à fin 2020. En 2018, 437 fournisseurs de L’Oréal avaient engagé une telle démarche, soit 82 % des achats directs du Groupe.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous sommes signataires depuis 2014 de la Déclaration commune sur le lobbying de Transparency International France. Très engagés dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement, nous considérons qu’il est de notre responsabilité de participer aux réflexions et aux engagements collectifs sur ces sujets. Quelques exemples :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
LVMH réunit 75 Maisons pour certains multi-centenaires qui créent des produits de haute qualité dans cinq secteurs : Vins & Spiritueux, Mode & Maroquinerie, Parfums & Cosmétiques, Montres & Joaillerie et Distribution sélective.
Il crée des emplois : 156 000 collaborateurs.
Il perpétue des métiers et des savoir-faire artisanaux.
Il innove, la durabilité des produits va de pair avec l’amélioration constante des modes de production.
Il maintient une activité économique grâce à ancrage fort dans les terroirs français surtout, européens et aussi au-delà pour les Vins et Spiritueux. LVMH c’est 300 sites de fabrications, ateliers et chais.
La Direction environnement LVHM, créée en 1992, est rattachée au directeur général délégué membre du Comité Exécutif. Le programme global : LIFE (LVMH Initiatives For the Environment) s’articule autour des neuf enjeux clés de la performance environnementale et définit quatre objectifs stratégiques pour 2020 : la diminution de l’empreinte environnementale des produits, la mise en place de filières d’approvisionnement durables, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de l’impact environnemental des sites.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
LVMH a déployé un outil de reporting environnemental dès 1998. Les données collectées sont vérifiées par un tiers indépendant. Sur la question du CO2 sont reportées les scope 1, 2 et 3 ; même si certaines données du scope 3 sont estimées. Un autre outil régulièrement utilisé par le Groupe et Les Maisons est l’analyse du cycle de vie (ACV) des produits, qui comporte un volet carbone. Cela nous a permis de savoir que pour le Groupe, en matière de CO2, il faut se consacrer aux magasins, aux matières (raisins, verre, cuire, coton).
C’est à partir des tous ces résultats que nous avons constitué le programme LIFE avec comme objectifs sur le CO2 :
Pour aller plus loin sur les process opérationnel, LVMH finance une chaire de comptabilité écologique en partenariat avec AgroParisTech dans une approche de soutenabilité dite « forte ».
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Pour LVMH, un plan à 2050 n’est pas crédible : qui peut prédire l’état du monde dans 30 ans, de ses produits, de son mode de fonctionnement, particulièrement compte tenu de l’accélération des évolutions ? En revanche, pour définir nos objectifs sur le moyen terme, nous nous appuyons sur des trajectoires scientifiques, celle du Giec en tout premier lieu, ainsi que la trajectoire étudiée par Ernst Ulrich von Weizsäcker dans le Facteur 4 (diminuer nos émissions de 75% d’ici 2050 par rapport à 2010).
À périmètre constant, nous avons réduit, en valeur absolue, nos émissions de gaz à effet de serre de 16% entre 2013 et 2020.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
LVMH a un plan stratégique sur la biodiversité depuis 2012. Membre fondateur de la FRB, le Groupe est devenu en 2014 la première entreprise privée à rejoindre les huit organismes publics de recherche qui siège à son Conseil d’administration. Nous avons soutenu des thèses sur la mesure de l’impact de nos activités sur la biodiversité depuis plus de 10 ans. Cela a conduit à la création de la méthode IIEB. Les résultats de ces travaux sont intégrés dans nos objectifs LIFE, d’où notre objectif filière : déployer les meilleurs standards dans 70 % des chaînes d’approvisionnement, pour arriver à 100 % en 2025.
L’objectif « Filières » concerne notamment les matières premières suivantes :
Au-delà, bien entendu, nous travaillons en respectant les exigences de la CITES et de l’APA.
À noter que l’ensemble de nos vignobles français sont 0 herbicides.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Une étude spécifique sur l’évaluation de l’impact environnemental de la production des matières premières et de la supply chain a été conduite en 2016. Sur l’ensemble de la chaîne de valeur du Groupe quantifiée, 50 % des émissions sont générées par la production des matières premières et 30 % par le transport amont et aval. Viennent ensuite les émissions générées par les sites de production, les centres logistiques, les bureaux et les boutiques des Maisons (20 %), que celles- ci soient directes (scope 1) ou indirectes (scope 2). Les émissions en aval générées par l’usage des produits (lavage des produits de mode, rinçage de certains produits cosmétiques…) ou leur traitement en fin de vie seront affinés ultérieurement.
Nous avons une vision à peu près complète de notre impact environnementale via des outils comme bilan carbone et la mesure de la biodiversité.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La méthode la plus sûre pour réduire notre empreinte environnementale consiste à s’assurer que la durée de vie de nos produits soit la plus longue possible. Pour cette raison, les Maisons de luxe ont beaucoup à apporter à l’économie, car elles ont réussi le tour de force de toujours renouveler leur créativité sans pour autant tomber dans l’éphémère. Cette démarche est rendue possible en raison de notre maîtrise de l’intégralité de la chaîne de valeur, du sourcing des matières premières jusqu’à la distribution de ses produits.
Pour la fin de vie de ses produits, le Groupe utilise depuis 10 ans la plateforme CEDRE (Centre environnemental de déconditionnement et recyclage écologique). En 2018, la plateforme a traité 2 174 tonnes de déchets divers allant de textiles aux testeurs de produits cosmétiques et leur a donné une deuxième vie grâce à plusieurs filières de tri sélectif (verre, carton, bois, métal, plastique, alcool, cellophane, effilocheur, etc.). Elle a notamment mis en place une filière pour la valorisation des pièces métalliques des éléments de maroquinerie.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Les stocks de matériaux, particulièrement naturels, sont critiques pour LVMH. Un exercice de cartographie des risques a été effectué en 2018 avec l’appui du prestataire externe Verisk Maplecroft, spécialisé dans l’analyse des risques politiques, économiques, sociaux et environnementaux. Une grande variété de facteurs a été analysée, selon une approche géographique et sectorielle dont qualité de l’air, gestion des déchets, stress hydrique, qualité de l’eau, déforestation, changement climatique, risque de sécheresse…
Ces informations sont prises en compte dans les lettres d’affirmation portant sur les dispositifs de gestion des risques et de contrôle interne. Chaque année, la Direction Éthique et Conformité rend compte de la mise en œuvre de la politique d’éthique et conformité auprès du Comité d’éthique et du développement durable du Conseil d’administration.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Voir réponse à la question 2G ou pages 49 à 51 du document de référence.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui, en particulier dans les vins et spiritueux (voir le document de référence p. 106)
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Évidemment ! Pour le moment nous avons réussi à décorréler la croissance et l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. En effet, alors que le chiffre d’affaire du Groupe augmentait de 60% entre 2013 et 2018, les émissions, elles, « n’augmentaient que » de 7%.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Pas pour le moment mais c’est dans nos objectifs pour notre stratégie post 2020.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
LVMH a décidé a décidé de fixer un prix de 30 euros pour chaque tonne de CO2 générée par les activités de ses Maisons, en particulier par la consommation d’énergie de leurs sites de production et espaces de vente. Les contributions des Maisons sont calculées sur cette base. Elles doivent ensuite dégager un montant d’investissement au moins égal pour financer des projets novateurs permettant de limiter leur empreinte carbone. Le fonds leur donne ainsi un « droit supplémentaire à investir » pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Deux types de projet peuvent être financés : les équipements pour réduire ces consommations et la production d’énergies renouvelables. En trois ans, le fonds carbone interne de LVMH s’est imposé comme un levier majeur d’orientation des investissements en faveur du climat. C’est à l’occasion de l’ouverture à Paris de la COP21 (21e Conférence des parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques), soit en 2015, que ce fonds a été lancé.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Ce calcul de la part du budget consacré à l’environnement est extrêmement difficile à mesurer. Les investissements courants qui concernent par exemple la création d’un atelier ou d’une boutique éco-conçus ne font pas l’objet d’une séparation entre « dépense environnement » et « dépense non environnement » car elle est impossible or tous ces projets contribuent à diminuer nos émissions de CO2. Par exemple le travail mené sur nos boutiques a ainsi permis d’améliorer de 16 % l’efficacité énergétique moyenne de chacune d’elles et une très grande partie des dépenses liées ne sont pas comptabilisées comme « environnementales » (ex. 60 millions d’euros dépensés dans les éclairages LED ne sont pas comptabilisés dans les dépenses environnementales).
En 2018, les dépenses purement environnementales de l’entreprise ont atteint 38,8 millions d’euros, dont 26,1 millions d’euros de charges d’exploitation et 12,7 millions d’euros d’investissement. Auxquels il faut ajouter 12 millions d’euros du Fonds Carbone.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Les contraintes de rentabilité ne vont pas nécessairement dans une direction opposée à celle de de l’environnement. Par exemple, les économies d’énergie, d’eau, d’emballage ou remplacer l’avion par le train sont plus rentables. C’est particulièrement vrai quand l’environnement est mis au centre de chaque projet (produit, site).
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
En 2016, l’entreprise a créé l’Académie de l’Environnement. Elle est chargée d’élaborer et de déployer des parcours pédagogiques à l’aide de supports variés comme les sessions présentielles, la formation en e-learning ou les classes virtuelles. L’offre de formation comprend un socle d’enseignements de base appelés « les Fondamentaux ». Destinée à l’ensemble des collaborateurs, elle traite notamment des principaux enjeux écologiques, de la gestion d’un système de management environnemental et du droit de l’environnement. S’y ajoutent des modules métiers proposés « à la carte » (tel celui formant à l’éco-conception les personnes exerçant des fonctions de création, R&D et marketing) ainsi qu’un module soft skills pour apprendre à chacun, quelle que soit sa fonction, à convaincre et influencer sur les enjeux environnementaux. Par ailleurs, la quasi-totalité des Maisons ont poursuivi cette année la formation et la sensibilisation de leur personnel à l’environnement. Ces actions représentent un volume total de 20 196 heures.
Le sujet environnement est abordé dans le document de référence, le rapport annuel, le rapport environnement et en Assemblée générale. Nous rencontrons les actionnaires et ils peuvent poser des questions en AG.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Oui, un certain nombre de cadres dirigeants, dont le directeur général délégué, voient leur rémunération évoluer en fonction de critères environnementaux, en particulier sur la consommation d’énergie. Dans certaines maisons l’intéressement/participation des salariés est indexée sur des critères environnementaux (ex. recyclage et tri des déchets).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Sylvie Bénard, Directrice environnement Groupe, est rattachée au directeur général délégué, siégeant au Comex et qui a dans ses fonctions la stratégie environnement. Depuis 2015, avec le soutien de la Direction de l’Environnement, toutes les Maisons ont intégré LIFE au plan stratégique qu’elles présentent tous les ans au Comité Exécutif du Groupe.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Le Groupe développe la communication et l’animation internes, en s’appuyant sur de grands événements comme la Green Week ou en intégrant les problématiques environnementales dans le quotidien des équipes. Chaque maison développe en fonction de sa culture des activités de sensibilisation de ses propres collaborateurs.
Les hackathon internes DARE sont des catalyseurs d’innovation interne qui permettent aux collaborateurs de proposer entre autres des projets liés à l’environnement et au développement durable.
Enfin, un réseau de managers environnement sont chargés de porter, relayer et déployer le programme LIFE au sein de la direction de leur Maison. Le réseau compte plus d’une centaine d’hommes et de femmes aux profils et fonctions variés, ayant en commun une forte expertise environnementale. La Direction de l’Environnement les réunit trois fois par an en commission pour faire un point d’avancement sur les actions menées, les résultats obtenus, les projets en cours ou à venir et de diffuser les bonnes pratiques.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Groupe s’est équipé dès 2008 de Codes de conduite destinés à encadrer les pratiques des collaborateurs et des fournisseurs. LVMH dispose également de grilles d’audits environnementaux adaptées aux acheteurs. Les Maisons peuvent lancer à tout moment des audits de conformité chez leurs fournisseurs et usent de plus en plus de ce droit.
Les audits lancés au niveau du Groupe, complétés par ceux réalisés par les Maisons, sont un autre outil d’évaluation très utilisé par LVMH pour le pilotage de sa politique environnementale. En 2018, 877 fournisseurs ont fait l’objet de 1 092 audits sociaux et/ou environnementaux. Depuis plusieurs années, LVMH lance par ailleurs des audits de filières pour valider sur le terrain la mise en œuvre de pratiques durables et la qualité des matières premières obtenues. Après par exemple les plantes en provenance de Thaïlande, Chine, Madagascar et Burkina Faso, le cachemire de Mongolie, les mines de Colombie et les cuirs crocodiliens de plusieurs pays, le Groupe s’est par exemple intéressé en 2018 aux seules fermes au monde – toutes installées en France – à élever des lapins Orylag®, dont la fourrure est utilisée par plusieurs Maisons.
Voir également document de référence p. 50 à 52
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
D’une manière générale, face aux évolutions réglementaires, le département Affaires publiques du Groupe travaille en étroite collaboration avec le département environnement pour mieux comprendre les enjeux environnementaux et techniques des évolutions réglementaires. Notre position est d’éclairer le législateur de manière concrètes sur les conséquences des différentes options possibles (ex. ZDHC, UICN).
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La mission du groupe Michelin est de contribuer au développement de la mobilité durable, élément essentiel au développement humain.
La population mondiale va croître de 7 à 9 milliards d’individus d’ici 2050, principalement en Afrique et en Asie. L’accès de chacun à la mobilité est non seulement une nécessité, mais encore un droit humain ; la capacité à se déplacer conditionne l’accès à la santé, à l’éducation et au travail.
Pour être acceptable, cette mobilité doit être durable, c’est-à-dire sûre, efficiente, accessible et compatible avec le respect des droits de l’homme et de l’environnement.
L’engagement du groupe Michelin en faveur de la mobilité durable s’exprime dans :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ?
Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
La comptabilité des émissions de gaz à effet de serre du Groupe permet une évaluation par « scope » (scope 1 et scope 2 depuis 2005 ; scope 3 depuis 2015).
En ce qui concerne le scope 3, compte tenu du nombre important de secteurs d’activité concernés, l’évaluation a été menée avec le soutien d’une société extérieure indépendante, prenant en compte l’ensemble des catégories pertinentes.
Les données sur les émissions de gaz à effet de serre sont publiques et publiées annuellement dans le Document de Référence, ainsi que dans la réponse publique faite au questionnaire « CDP Climate Change ».
Dans le prolongement des travaux de la COP 21, dont le Groupe a été partie prenante, des objectifs de réduction des émissions ont été rendus publics :
En 2018, Michelin a pris l’engagement de se fixer des « Science Based Targets », dans le cadre de la Science Based Targets Initiative. Les cibles de réduction proposées sont en cours d’évaluation par SBTi.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Comme indiqué ci-dessus, le Groupe a pris deux engagements publics répondant à l’objectif climat fixé lors de la COP 21. Ces objectifs sont soutenus par un plan défini pour 2050 et s’appuient sur plusieurs leviers :
Le pilotage de cette approche est mené en coordination avec le WWF et l’ensemble des leviers mentionnés ci-dessus permet une suivre une trajectoire compatible avec un scénario 2°C telle que proposée à l’organisation indépendante SBTi (Sciences Based Targets).
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec
quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre
impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Une analyse de risques a été réalisée afin de d’identifier les activités du Groupe qui pourraient avoir un effet, positif ou négatif, sur la biodiversité et les écosystèmes.
Cet examen a permis d’identifier en particulier trois secteurs clés concernés : la recherche et le développement ; l’approvisionnement en caoutchouc naturel et, enfin, les sites de production industrielle. Sur la base de cette analyse, le Groupe a établi des plans d’action favorisant la conception de nouveaux produits compatibles avec la protection des écosystèmes ; le développement d’une hévéaculture durable ; enfin, la préservation des écosystèmes locaux situés au voisinage des sites industriels.
Le Groupe a formalisé cette approche en faveur de la biodiversité et de la préservation de la nature en adhérant à l’initiative « act4nature » lancée par EpE (Association Française des Entreprises pour l’Environnement) en 2018.
Les engagements « act4nature » du groupe Michelin s’articulent autour de cinq axes et chacun présente un ou plusieurs objectifs accompagnés d’indicateurs et d’une échéance.
Un bilan des actions engagées sera présenté lors du Congrès de l’UICN en juin 2020.
Par ailleurs, le Groupe Michelin travaille étroitement avec la CDC Biodiversité à travers du Club B4B+ (Business for Positive Biodiversity), sur la construction d’un indicateur d’impact appelé le Global Biodiversity Score (GBS™).
Le Groupe lutte contre l’épuisement des ressources naturelles en s’appuyant sur plusieurs leviers :
Enfin, le Groupe, qui a adopté en 2015 son engagement public caoutchouc naturel durable, co-écrit avec des organisations de la société civile (dont Greenpeace, la FIDH, The Forest Trust, Global Witness et le WWF), a joué un rôle de premier plan dans la création en 2019 de la plateforme mondiale pour le caoutchouc naturel (Global Platform for Sustainable Natural Rubber), laquelle réunit aujourd’hui environ 50% des acteurs de la chaîne de valeur. La protection et la valorisation de la biodiversité est l’un des objectifs de cette plateforme.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ?
Si oui, sur lesquelles ?
Le groupe Michelin a mis en place des outils de pilotage visant à couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis les matières premières (ex : caoutchouc naturel) jusqu’à la production manufacturière (pilotage au moyen du MEF, Michelin Environnemental Footprint, un indicateur composite incluant l’énergie, les émissions de CO2, les COV, la consommation d’eau, la génération de déchets recyclés et non recyclés), en passant par la conception (réalisation systématique d’analyses de cycle de vie pour les nouveaux produits).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété 2 réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Seule société du CAC 40 dont le siège social soit basé en province et attaché à ses racines auvergnates, le Groupe est bien connu pour sa culture de sobriété dans tous les domaines.
L’emploi des ressources (matières premières, énergie) au maximum de leurs capacités a toujours été un trait marquant du Groupe.
Au cours de ces dernières années, plusieurs initiatives ont rendu plus visible cet engagement :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Le Groupe suit et publie les quantités de matières premières, par grande famille, utilisées lors de la production de ses produits et services. Ces informations sont publiées dans le Document de Référence. Depuis trois ans, il intègre l’utilisation des ressources dans ses analyse de cycle de vie (ACV), devenues systématiques pour tout nouveau projet de conception de produit. En liaison avec l’International Life Cycle Chair (CIRAIG / Polytechnique du Montréal), le Groupe étudie avec l’ensemble de ses parties prenante le principe des limites planétaires.
Au suivi de l’utilisation des matériaux rares, le Groupe ajoute celui de l’eau et publie son empreinte annuelle eau dans le Document de Référence et dans sa réponse au questionnaire « CDP Water Security ». Pour ce faire, il recense les prélèvements au niveau global mais aussi au niveau de chacun des sites industriels. L’enjeu d’eau étant local, Michelin a lancé en 2015 une méthode de diagnostic des risques locaux, à la fois sur les prélèvements et sur la qualité d’eau rejetée.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Conscient des risques liés aux gaz à effet de serre et à l’effondrement de la biodiversité, le groupe Michelin a pris des engagements en 2015 sur le climat et en 2018 sur la biodiversité. Les risques liés au changement climatique ont été publiés dans le Document de Référence 2018, selon les recommandations de la « Task Force on Climate Related Financial Disclosure », ainsi que dans notre réponse publique aux questionnaires CDP Climate Change (2018 et 2019).
Depuis début 2019, les équipes qui gèrent la démarche « Entreprise Risk Management » préparent une mise à jour de la cartographie des risques du Groupe pour la famille des risques « environnement ». Les travaux incluent les risques liés au changement climatique et à la biodiversité.Concernant le pilotage des risques de ses activités industrielles, le Groupe a développé un système de management “Environnement et Prévention” (SMEP), certifié ISO 14001. Le SMEP est basé sur une démarche de vérification du respect des exigences locales et des exigences internes du Groupe. Il doit permettre à chacun des sites de maîtriser au quotidien et sur le long terme ses impacts environnementaux. Démarche globale, le SMEP vise à identifier les risques environnementaux mais aussi à proposer pour chacun d’eux des processus d’atténuation et de prévention. Le Groupe a par ailleurs mis sur pied un indicateur de performance environnementale, le Michelin Environmental Footprint (MEF), fondé sur six composantes : la consommation d’énergie, la consommation d’eau, les émissions de COV, les émissions de CO2, la quantité de déchets générée ainsi que la quantité de déchets mise en décharge
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Les enjeux du climat et de la biodiversité ont conduit à des prises de positions stratégiques comme par exemple:
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le groupe Michelin a affiché sa volonté de transformer l’entreprise en communiquant son ambition de croissance équilibrée entre profit, personnes, et environnement. Cette approche est déclinée au sein de chacune des entités internes du Groupe.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Depuis fin 2018, le Groupe pratique l’évaluation des marchés en prenant en compte trois scénarios de changement climatique. Cet exercice est mené par ligne business et lui permet d’anticiper trois scénarios différents pour l’avenir.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Un prix du carbone a été mis en place le 1er janvier 2016 et les entités ont l’obligation de l’intégrer dans le calcul de rentabilité des investissements industriels liés à la production d’énergie. Le prix fixé à 50 € par tonne pour le périmètre mondial.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le budget d’investissement consacré aux enjeux environnementaux était de 38,6 millions d’euros en 2018, l’équivalent de 2% des investissements du Groupe. Plus de cent équivalents temps plein sont affectées au pilotage de l’approche environnemental du groupe.
Comme mentionné ci-dessus, le Groupe est également le créateur et le promoteur d’un évènement annuel (Sommet mondial de la mobilité durable « Movin’on Summit ») et de communautés d’intérêts (« Movin’on Lab ») sur la mobilité durable. Ces actions, financées en grande partie par le groupe Michelin ou par la Fondation Michelin, sont l’occasion d’échanger entre toutes les parties prenantes (pouvoirs publics, villes, entreprises, ONG…) sur les différentes solutions d’avenir, dans un but d’intérêt général.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Comme nous l’avons indiqué dans les points précédents, le pilotage de notre approche environnement est fait par la gouvernance environnement.
Celle-ci, présidée par le Directeur Industriel, membre du comité exécutif du groupe, a toute autorité pour décider et lancer prescriptions et actions sur les périmètres de l’environnement, de la biodiversité, de l’économie circulaire.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le comité exécutif du groupe dédie régulièrement depuis début 2015 des séances de travail sur l’élaboration des engagements et actions concernant les enjeux climatiques et biodiversité du groupe; le Comité des parties prenantes externes a lui aussi été sensibilisé aux problématiques du groupe concernant la biodiversité et le climat (le comité des parties prenantes externe est un collège de personnalités représentatives d’organisations avec lesquelles le groupe Michelin interagit (clients, fournisseurs, institutions internationales, ONG, syndicats, universités). Ce comité, qui comprend des hommes et des femmes de huit nationalités différentes, se réunit une fois par an avec l’ensemble des membres du comité exécutif afin d’échanger sur les sujets et problématiques du Groupe, dont les sujets environnementaux.)
Concernant la formation et l’information des employés sur les sujets climat et biodiversité, le Groupe s’appuie sur :
En outre, certaines entités ont mis en place des formations spécifiques sur le développement durable. C’est le cas du département Achats (45 000 fournisseurs), où le parcours de formation obligatoire des nouveaux acheteurs intègre une formation sur les achats responsables.
Enfin, depuis 2014, le Groupe s’est doté d’un responsable « Relations avec les ONG et les organisations de la société civile », dont la mission est d’être à l’écoute des attentes exprimées par les organisations de la société civile. Ce dernier s’appuie sur le réseau des Affaires publiques (25 correspondants dans le monde) pour identifier les sujets et les acteurs pertinents pour le Groupe. Il est en relation directe avec les membres du Comité exécutif et les chefs pays et garantit la qualité du dialogue interne et externe. Il organise au cas par cas des réunions de parties prenantes permettant le débat avec la société civile sur des sujets concernant le Groupe. Enfin, il facilite la co-construction de projets industriels impliquant le Groupe, les pouvoirs publics locaux et les ONG.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Jean-Dominique Senard, gérant commandité du groupe (président du groupe Michelin jusqu’en mai 2019), avait, en 2018, une part de sa rémunération variable basée sur des critères “Responsabilité sociale et environnementale” (environnement, droits de l’homme, gouvernances Groupe sur les sujets de RSE)”. Il avait notamment pour objectif la
Signature de l’engagement Sciences Based Target et le déploiement des gouvernances au sein du Groupe dans les domaines Environnement, Droits de l’homme et Mobilité durable.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La responsabilité du pilotage des enjeux environnementaux incombe à la gouvernance Environnementale. Cette gouvernance a la délégation du comité exécutif du groupe Michelin pour tout sujet environnemental. Elle est présidée par le directeur industriel, membre du comité exécutif du groupe Michelin et comprend le directeur de la recherche et la directrice de l’Engagement, également membres du comité exécutif du groupe.
La gouvernance Environnement a pour mission de piloter toutes les actions liées au climat, aux émissions de gaz à effet de serre, à la biodiversité et à l’économie circulaire, ainsi que la stratégie environnementale du Groupe. Elle est décisionnaire sur ces sujets, par délégation du comité exécutif du groupe.
La gouvernance Environnement se réunit au minimum trois fois par an pour valider les propositions formulées par les différents comités opérationnels.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Créée il y a cinquante ans, la démarche « Idées de progrès » permet à chaque employé de proposer, dans un cadre formalisé et institutionnalisé, des idées innovantes dans tous les domaines, et notamment dans le champ des progrès environnementaux. Au fil des années, des centaines « d’idées de progrès » ont été validées (et récompensées par une prime ad hoc) et mise en œuvre dans le domaine de l’efficacité énergétique ou matière, amenant le Groupe à réaliser des économies substantielles et à mieux protéger les ressources naturelles.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Depuis 2012, Michelin a initié une démarche d’évaluation de ses fournisseurs focalisée sur des critères RSE. Ces évaluations prennent la forme d’audits documentaires qui mesurent la performance de ses principaux fournisseurs sur 21 indicateurs RSE regroupés en quatre thèmes : Environnement, Social & droits de l’homme, Éthique, et Achats responsables.
En 2018, 654 fournisseurs clés du Groupe ont une évaluation RSE valide. 78% d’entre eux satisfont aux standards Michelin (avec un résultat supérieur ou égal à 45/100) . À noter que 90% des achats de matières premières et 85% des achats de caoutchouc naturel sont couverts par ces audits documentaires.
Les fournisseurs qui ne sont pas conformes aux standards sont enjoints d’engager un plan d’amélioration de leur performance RSE. Une réévaluation a systématiquement lieu et peut mener, en cas d’absence de progrès, à la fin des relations contractuelles avec le fournisseur.
Cette démarche est complétée par des questionnaires d’auto-évaluation qui peuvent être utilisés lors des appels d’offres par les acheteurs lorsque les sociétés ne font pas partie du panel d’audits documentaires.
Les audits qualité réalisés sur site comprennent aussi des questions liées aux enjeux RSE.
La prise en compte de critères RSE dans les appels d’offre est une pratique déjà existante dans le Groupe, et que nous cherchons à étendre.
En complément une démarche particulière pour les achats de caoutchouc naturel est mise en place, avec , entre autre, le déploiement d’une application mobile, RUBBERWAY®, destinée à collecter des informations RSE auprès des différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement en caoutchouc naturel (petits planteurs, grandes plantations, intermédiaires, usines de transformation de la matière première), en collaboration avec les fournisseurs.
Les données récoltées sont analysées sur une plateforme web et la cartographie réalisée permet de mettre en lumière les zones à risques sociaux et environnementaux. Ces résultats sont partagés avec les fournisseurs et peuvent donner lieu à l’élaboration de plans de progrès.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Actuellement, le groupe mène des actions dans le but d’influencer les réglementations européennes et mondiales sur les sujets suivants :
Le groupe Michelin
C. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Depuis 2012, Michelin a initié une démarche d’évaluation de ses fournisseurs focalisée sur des critères RSE. Ces évaluations prennent la forme d’audits documentaires qui mesurent la performance de ses principaux fournisseurs sur 21 indicateurs RSE regroupés en quatre thèmes : Environnement, Social & droits de l’homme, Éthique, et Achats responsables.
En 2018, 654 fournisseurs clés du Groupe ont une évaluation RSE valide. 78% d’entre eux satisfont aux standards Michelin (avec un résultat supérieur ou égal à 45/100) . À noter que 90% des achats de matières premières et 85% des achats de caoutchouc naturel sont couverts par ces audits documentaires.
Les fournisseurs qui ne sont pas conformes aux standards sont enjoints d’engager un plan d’amélioration de leur performance RSE. Une réévaluation a systématiquement lieu et peut mener, en cas d’absence de progrès, à la fin des relations contractuelles avec le fournisseur.
Cette démarche est complétée par des questionnaires d’auto-évaluation qui peuvent être utilisés lors des appels d’offres par les acheteurs lorsque les sociétés ne font pas partie du panel d’audits documentaires.
Les audits qualité réalisés sur site comprennent aussi des questions liées aux enjeux RSE.
La prise en compte de critères RSE dans les appels d’offre est une pratique déjà existante dans le Groupe, et que nous cherchons à étendre.
En complément une démarche particulière pour les achats de caoutchouc naturel est mise en place, avec , entre autre, le déploiement d’une application mobile, RUBBERWAY®, destinée à collecter des informations RSE auprès des différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement en caoutchouc naturel (petits planteurs, grandes plantations, intermédiaires, usines de transformation de la matière première), en collaboration avec les fournisseurs.
Les données récoltées sont analysées sur une plateforme web et la cartographie réalisée permet de mettre en lumière les zones à risques sociaux et environnementaux. Ces résultats sont partagés avec les fournisseurs et peuvent donner lieu à l’élaboration de plans de progrès.
D. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Actuellement, le groupe mène des actions dans le but d’influencer les réglementations européennes et mondiales sur les sujets suivants :
Le groupe Michelin
Could you briefly describe your business’ utility for society as a whole?
Is its utility challenged at the strategic level in light of the current environmental crisis? Please provide a few examples.
Digital offers a vast array of development opportunities for individuals, communities, and regions, but we should not forget its profound inequalities. “One out of two people worldwide lacks internet access, and one out of three doesn’t have a mobile phone. That makes access to basic government services more difficult. Their access to information and knowledge is restricted, and they will never from benefit a significant part of the economy. For Orange, that issue is at the heart of everything we do and is a concern for us all. We advocate technological progress that benefits everyone and that does not create new forms of exclusion or discrimination.” (Stéphane Richard)
We are making concrete progress in our conversation on our company’s utility for society as a whole.
At the Group’s Annual Shareholders’ Meeting in May of this year, for example, Stéphane Richard announced the start of a dialogue open to all stakeholders on the Group’s purpose.
The Group’s purpose will be unveiled at the presentation of the 2025 Strategic Plan, slated for this December, and will be put to a vote by the shareholders for inclusion in the articles of incorporation in 2020.
A. Have you implemented carbon accounting to enable a detailed analysis of your activities’ impact on the climate? Do you have figures on greenhouse gas emissions - not just CO2 - throughout the value chain (including use and end-of-life) you are part of, broken down by product or service lines? Are these results used in your business’ operational processes? Please provide a few examples.
Are these results used in your business’ operational processes? Please provide a few examples.
The Orange Group has long been keenly aware of its environmental impact. The Group has implemented sweeping action plans to reduce the impact of its service production “plant”: networks, buildings, and mobility. Since 2010, it has prevented 2.7 million tonnes of CO2 emissions with the Green ITN plan.
The Group is also committed to helping its customers reduce their environmental footprint and to protecting the natural resources affected by its footprint. More than 10 million mobile phones have been collected for recycling over the past decade. This issue was already integrated into the Group’s 2020 strategic plan several years ago, and will be reinforced for 2020-2025.
We have also implemented carbon accounting, with the assistance of Carbone 4, including gasses other than CO2 for scopes 1, 2 and 3. It is monitored regularly so we can take corrective measures to ensure that we remain compliant with the Paris Agreement, and particularly the ICC's 1.5° trajectory.
Last but not least, we have also committed to integrating the circular economy into all our processes, including in our partnerships with the entire value chain, through dialogue with our suppliers, by developing standards with the International Telecommunication Union, and by developing joint projects with the Ellen Mac Arthur Foundation.
B. Do you have a credible, resource-endowed plan through 2050 to decrease your climate impact, which means decreasing your value chain’s emissions by 4%[1] per year in absolute value (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish between your direct impact and your indirect impact achieved through compensation schemes?
Yes, in its 2020-2025 strategic plan, the Orange Group will commit to achieving Net Zero Carbon no later than 2050 (in compliance with the IPCC recommendation), with an annual emissions decrease on the order of 4% in absolute value. The plan includes energy efficiency measures with comprehensive action plans for our networks, buildings and fleets, and the increased use of renewable energy, particularly with the development of solar farms in the MEA region. The Orange Group prioritizes real reductions and does not use compensation, with the exception of physical carbon capture for residual emissions.
We are currently working with the International Telecommunication Union to implement a sector-wide methodology for ICTs.
C. Do you have a detailed analysis of your activities’ impact on biodiversity? If yes, what method or indicators are used? Is this analysis used in your business’s operational processes? To reduce your impact, do you prioritize prevention then reduction before compensation ?
Yes, we performed a detailed analysis using the WBCSD method for ecosystem services, in partnership with Carbone 4. Its results show that the Orange Group has little impact on biodiversity. Its main impact is indirect, through climate change.
It is important to note that Orange’s services can be a part of the solution to better understand how biodiversity is affected. Two projects have been launched and rolled out. The first, in partnership with an NGO, the Chamonix-based Research Centre for Alpine Ecosystems (CREA), to study the fauna-flora-temperature impact of climate change on the Mont-Blanc massif and to enable researchers to make recommendations for adaptive measures. The CREA and Orange received the United Nations Momentum for Change prize at the COP 23 in Bonn.
Orange has launched a second project with Orange Marine and Argo to study how climate change impacts Oceans.
D. Do you have an integrated analysis of total pollution linked to your activities throughout your value chain? If yes, for which types of pollution?
Orange is not classified as having high-pollution activities, but does strive to fully analyse the pollution it emits. Two-thirds of Group countries are ISO 14001 certified, perform environmental risk analysis (ICPE, REACH, ROHS, rare resources, etc.) and take corrective measures as required.
E. Have you adopted an eco-sufficiency approach[1] applied through development of your offers and through your marketing strategy (e.g. combatting overconsumption)? What examples can you provide?
The Group plans to include eco-sufficiency related elements in its 2020-2025 plan, to help its customers reduce their environmental impact by encouraging them to be more mindful in their use of its services. Furthermore, the Group has already implemented systematic reconditioning for customer boxes (used up to 5 times) to reduce the use of raw materials and energy for manufacturing, mobile phone collection and recycling (10 million mobiles collected in 10 years), and a marketplace for reuse of network and IT equipment.
F. Do you monitor global consumption and available stocks of the materials you rely on (copper, gold, silver, natural gas, tungsten, tin, etc.)?
Do you calculate your materials and water footprint?
Yes, we have performed a criticality study on rare resources, which identified 13 critical metals. The Group has a team of experts that tracks available stocks and studies replacement solutions. Orange has led the COMES (French Finance Ministry) Industry Group on these topics.
The Group’s impact on water does not seem to be significant compared to other industries.
A. Have you performed an analysis of the risks to your activity caused by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, and other risks)? Has this risk analysis been published, and if so where?
Have you drafted an adaptation plan for your activities in light of these risks? Does this plan include your entire activity chain?
Yes, a full analysis has been performed as part of the Group’s risks matrix and its vigilance plan. A regulatory and reputation risks adaptation plan has been drafted and is monitored every 6 months. A physical risk adaptation plan is currently being drafted. These plans cover all the Group’s activities and include the physical and reputation risks facing the Group’s main suppliers.
You can find the Group’s risk matrix in the 2018 integrated annual report.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
This is not yet the case for climate issues. They should be integrated for the 2020-2025 period.
The Group’s impact on biodiversity remains limited.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to achieve alignment with the IPCC and IPBES’ climate and biodiversity recommendations, even if that leads to a decrease in profits?
For the ICT industry, and for the GSMA, currently led by Stéphane Richard, the fight against climate change represents a potential opportunity for economic growth as part of the low-carbon energy and social transition, despite all the efforts required.
At the Orange Group, the Management Committee has made preventing climate change a priority.
D. Have you performed a market evolution analysis for a world aligned with the Paris Agreement trajectory (i.e. in which emissions decrease by 4% per year)?
Yes, we are working on studies with several firms. It seems that the ICT industry will not be among those most seriously affected by the changes required. Quite the contrary: the industry has planned ahead, and continues to prepare, for the necessary transformations (energy efficiency, transition to renewables and physical carbon sequestration) and will seize the opportunities that arise.
E. Do you include an internal carbon price when calculating your projects’ economic profitability? If yes, at what price in €/tCO2e?
No, not at this point. We take a proactive approach to investing in energy efficiency (Green ITN plan since 2008) and renewable energy (Oryx Programme with over 3,000 solar sites, ESCO Programme, PPA, Creation of solar farms in Jordan and then other MEA countries). We are also currently rolling out a systematic approach to include the circular economy in all Group activities.
F. What share of your budget and investments is dedicated to addressing environmental problems and implementing solutions, compared with your other budget items (communications, digital)?
Confidential
G. Given the opposition between the demands of short-term profitability and the implementation of an ambitious ecological transition strategy, what internal regulatory mechanisms have you implemented to ensure that this transition takes place?
Orange believes that there is no conflict between these demands and ambitions.
As an operator whose networks are built to last, it is essential for the Group to control its long-term energy costs across its geographical footprint and to protect itself against the probable medium- and long-term increases in electricity costs as early as possible.
Any needs for internal regulation are addressed by the Group Management Committee and at the activity level.
A. Have you implemented training on climate, resources, and biodiversity for the general management committee? The board of directors? Managers? All employees? Do you communicate with shareholders on these issues? If yes, how many hours of training?
The General Management Committee has been educated on climate issues.
Furthermore, in December 2018 the bylaws were modified (article 14, see extract below) to ensure that all board members can receive training on the company’s challenges in terms of social and environmental responsibility, if they wish to do so.
Article 14 Training :
More generally, if he or she deems it necessary, each board member is entitled to additional training on the specific features of the company, its activities, its industry, and its challenges in terms of social and environmental responsibility.
We have started an internal lecture series on CSR. Following Jacques Attali’s lecture on sustainable performance and a presentation of our environmental policy by our Environmental Director, on 17 September we hosted Jean Jouzel, who spoke on the challenges presented by climate change and the actions to take.
Training has also been implemented to meet the specific needs of certain fields. For example, one hundred members of our legal affairs team recently completed a half-day course on the environment.
Similarly, a series of webinars has been developed for Group Marketing professionals.
Finally, this topic is covered during board meetings and shareholders’ meetings.
B. To what extent are environmental concerns factored into executive compensation (not necessarily variable compensation), particularly for the managing director? Where relevant, how is their compensation indexed on quantitative objectives?
The variable elements of executive compensation are based on both financial and non-financial KPIs. In line with our commitments, CSR criteria have been progressively included in performance evaluations. The results of the employee barometer (carried out by an external organization), the workplace accident frequency rate, the percentage of women in management networks, and the learner NPS account for a third of our executives’ annual variable pay.
CO2 emissions by customer use was introduced as a criterion for the 2019-2021 LTIP plan (Registration Document paragraph 5.4)
Absolute value CO2 targets will be used for evaluations during the 2020-2025 period.
Furthermore, since 2018, profit sharing calculations have included a CSR indicator that measures control of electricity consumption, in addition to financial and customer service quality indicators, for all Orange SA employees.
C. What is the rank of the person responsible for overall environmental issues? How much influence does he or she have on corporate operations? Which decision-making processes formally include him or her? Is there a person tasked with environmental strategy on the management committee, and, if so, what is his or her title? At how many general management committee meetings were climate or biodiversity issues on the agenda? Out of how many?
The CEO has made this issue a strategic focus for the Group. All General Management Committee members must apply this strategy. All business lines and countries have formed dedicated teams. These issues are on the General Management Committee’s agenda every 3 months. The Senior Executive Vice-President of CSR, Diversity, Partnerships and Philanthropy, who is a general management committee member, is responsible for this topic, with the support of the Environmental Director.
D. Do you encourage employees at all levels of the company to influence the company’s business and strategic directions, given the current environmental crisis? (Working groups, possibility of running eco-sufficiency projects, imagining the careers of the future, etc.) What resources and what level of independence do you give your employees to influence the company’s evolution?
The Group’s global strategy is adapted and applied by country and by region, in line with the local context and based on local initiatives, which are encouraged.
The Group intends to include elements related to these topics in its 2020-2025 plan.
A. Do you perform environmental evaluations of your suppliers and subcontractors? Do you select them on the basis of environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder in question is implementing an ambitious ecological transition (under the Paris Agreement framework, for example)? If yes, what criteria are used? How much room do you have to improve in this area? What improvements do you intend to implement?
Yes, for many years, based on environmental and social criteria which must comply with our objectives, which are aligned with the trajectories required by the Paris Agreement and the IPCC (1.5 degrees). As a member of the International Telecommunication Union, the United Nations agency for ICTs, we have undertaken a holistic approach to encourage the sector as whole, including suppliers, to align itself with the 1.5 degree objective.
Through the JAC (Joint Audit Cooperation), which brings together 17 of the world’s leading operators, we have implemented audits of social and environmental practices a number of years ago. Issues related to the 1.5 degree trajectory are slated for inclusion in the near future.
B. Do you allocate resources to influence the regulations that have or could have positive or negative environmental impacts? What are the major areas in which you attempt to exert influence? What lobbying groups do you fund?
Yes. As a member of the International Telecommunication Union, the United Nations agency for ICTs, we have undertaken a holistic approach to encourage the sector as whole, including suppliers, to align itself with the 1.5 degree objective. We do that in partnership with the International Energy Agency, the GSMA, the GeSI, and the Science Based Targets initiative (WWF international, UN Global Compact, CDP, WRI).
We are also members of the Ellen MacArthur Foundation, which encourages companies and governments to implement ambitious policies and actions on the circular economy.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Orano valorise les matières nucléaires afin qu’elles contribuent au développement de la société, en premier lieu dans le domaine de l’énergie. Les activités de notre groupe sont dédiées au cycle du combustible nucléaire, de la production minière au recyclage des matières. À ce titre, en fournissant aux électriciens des produits, technologies et services à forte valeur ajoutée sur l’ensemble du cycle du combustible nucléaire, il contribue à la production d’électricité bas carbone et répond ainsi à l’urgence climatique et à la nécessité de tout faire pour limiter la hausse des températures en dessous de +1,5°C. Par ailleurs, en assurant le recyclage des matières nucléaires pouvant être réutilisées pour fabriquer de nouveaux combustibles, il contribue à l’économie circulaire et à l’économie des matières premières. Ainsi, en France, 10% de l’électricité nucléaire est produite grâce aux matières recyclées par Orano.
Nos 16 000 collaborateurs mettent leur expertise, leur recherche permanente d’innovation et leur maîtrise des technologies de pointe au service de ces objectifs tout en maintenant une exigence absolue en matière de sûreté et de sécurité
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Orano réalise annuellement une analyse par entité de ses émissions de gaz à effet de serre sur ses activités (CO2, CH[1], N2O et les composés halogénés (CFC, HCFC, HFC, PFC et SF6) sur les scopes Manifeste étudiant pour un 1 et 2) et travaille actuellement à la mesure des gaz à effet de serre réveil écologique sur l’ensemble de sa chaine de valeur (Scope 3). Les résultats de Réponses Orano cette étude seront disponibles fin 2020.
Sur les scopes 1 et 2, les résultats sont notamment utilisés pour du mix énergétique. En outre, le groupe a réduit depuis 2004 de plus de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre, et de 50 % sa consommation énergétique grâce à des investissements technologiques.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La construction d’un plan crédible de réduction des émissions sur l’ensemble de notre chaine de valeur afin de tendre vers la neutralité carbone débutera fin 2020 au regard des résultats de l’étude d’évaluation de nos émissions.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Orano est attentif à la préservation de la biodiversité, et l’intègre comme un enjeu indispensable pour la compatibilité de ses activités avec leur environnement. Les politiques Environnement successives ont eu pour objectif de réduire notre empreinte environnementale globale. La politique 2014-2016 avait mis un accent particulier sur la biodiversité à travers des actions répondant aux 5 mécanismes d’érosion de la biodiversité (changement climatique, changement d’affectation des sols, rejets et nuisances, exploitation des ressources naturelles et prolifération d’espèces invasives).
Les sites industriels du Groupe, y compris à l’international, réalisent des Études d’Impacts spécifiques à leurs activités. La séquence ERC y est progressivement intégrée. L’Évitement puis la Réduction sont privilégiés, mais parfois des actions de Compensation doivent être mises en œuvre. Par exemple dans les phases d’exploration minière, le réseau routier est limité au strict minimum, ainsi que la coupe d’arbres et la consommation d’eau. Lorsque ces mesures ne peuvent pas évitées, des mesures de réduction des impacts sont prises, voire de compensation.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
La politique Environnement d’Orano a, entre autres, pour objectif de réduire et de maîtriser l’ensemble de nos passifs environnementaux dans une approche proportionnée aux enjeux.
Le groupe met en œuvre d’importants moyens de réduction et de contrôle de des rejets chimiques et radioactifs, ainsi que des déchets radioactifs. À titre d’exemple dans les anciens sites miniers français, 90 % des travaux de regroupement sur d’anciens sites miniers des stériles miniers présents dans le domaine public ont été réalisés à fin 2018. La fin ces travaux est prévue en 2019.
Nos équipes utilisent en complément l’outil Analyse de Cycle de Vie (ACV) pour analyser l’impact environnemental d’une activité sur l’ensemble de son cycle de vie. Par exemple, nous avons récemment mis à jour l’ACV de l’Uranium.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Depuis plus de 50 ans, notre pays a mis en œuvre le recyclage des matières nucléaires. Un combustible nucléaire déchargé d’une centrale nucléaire conserve 96% de matière recyclable. Grâce aux technologies d’Orano, ces matières sont récupérées et peuvent être réutilisées pour fabriquer un nouveau combustible. 10% de l’électricité nucléaire provient de ce recyclage. L’objectif est dans les années à venir de recycler encore plus de matières nucléaires et d’atteindre à terme plus de 30% d’électricité nucléaire provenant de matières recyclées. Par ailleurs, des déchets pourraient également être recyclés dans le futur. Le groupe va étudier le recyclage de déchets métalliques afin d’économiser les métaux.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Orano effectue un suivi de ses consommations en eau et en matière première, ainsi que des principaux marchés de nos approvisionnements, métaux et gaz entre autres. Le groupe tient également une compatibilité de ses matières uranifères.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Orano met à jour annuellement une analyse de risques qui inclue les risques induits par les impacts sur l’environnement, tel que ceux induits par le dérèglement climatique. Les éléments saillants de cette analyse de risque sont publiés dans le rapport d’activité.
Le groupe est en train d’élaborer dans l’ensemble de ses entités des plans de continuité d’activité, complémentaires à nos plans de gestion des situations d’urgence. Ces plans intégreront l’ensemble de la chaine de notre activité.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Orano a récemment renouvelé ses capacités de production et dispose des usines les plus modernes au monde pour la transformation de l’uranium. Par rapport à l’usine Comurhex (usine de conversion d’uranium d’ancienne génération), les innovations de l’usine Philippe Coste (nouvelle usine de conversion de l’uranium) permettent de réduire la consommation de réactifs chimiques (- 75 % d’ammoniac, - 50 % d’acide nitrique, - 60 % de potasse), de diviser par 10 la consommation d’eau et de diminuer les rejets de gaz à effet de serre.
Le renforcement de la prise en compte des enjeux écologiques dans la revue stratégique de nos actifs est à l’étude.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous pensons qu’il ne faut pas opposer les 2. Comme précisé dans la question précédente, nous avons mené par le passé d’importantes transformations de notre outil industriel. Nous disposons ainsi des usines les plus modernes du monde pour la conversion et l’enrichissement de l’uranium. Des investissements importants en faveur du climat peuvent ponctuellement réduire les rendements économiques pendant un certain temps mais doivent également permettre à terme des gains économiques et un vrai différentiel vis à vis de la concurrence.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nos marchés étant étroitement liés à l’évolution du nucléaire, nous considérons que notre business s’inscrit complètement dans l’accord de Paris et qu’une baisse de 4% par an des émissions carbonées est favorable pour nos marchés (pour le GIEC, le nucléaire émet 12 g eq CO2/kWh au niveau mondial, soit parmi les énergies les plus basses en carbone avec l’éolien qui émet 11 g eq CO2/kWh). Par ailleurs, l’AIE dans son rapport de mai 2019 (IEA, Nuclear Power in a Clean Energy Sytem, 2019, OCDE/IEA, Paris) précise que sans nouvelles constructions nucléaires ou sans prolongation de la durée d'exploitation, il serait pratiquement impossible de remplir nos objectifs climatiques, à moins d’accepter des risques importants pour la sécurité énergétique et des surcoûts conséquents pour le consommateur.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Nous sommes actuellement en train d’étudier la mise en place de ce mécanisme.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
En 2018, le chiffre d’affaires d’Orano a été de 3 623 M€ et les investissements de 451 M€. Environ 160 M€ concernent des programmes de R&D ou des installations permettant de valoriser nos déchets historiques, de réduire les impacts environnementaux de nos usines et d’améliorer le recyclage des combustibles nucléaires. En comparaison, les frais commerciaux d’Orano (dont le marketing et la communication) en 2018 étaient de 38 M€.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
De par la nature de nos activités, les investissements se font avec une vision long terme parfaitement compatible avec une stratégie de transition écologique ambitieuse. À titre d’exemple, le renouvellement opérationnel des usines du Tricastin dédiées à la conversion et à l’enrichissement de l’uranium permettront de baisser la consommation d’électricité de 98% du fait de la nouvelle technologie d’enrichissement et de 85% de la production de gaz à effet de serre grâce notamment à la modification des installations de production de fluor et la mise en service de la nouvelle usine de conversion Philippe Coste. Dans notre usine de La Hague dédiée au recyclage des combustibles usés, les émissions de CO2 ont baissé de 42% grâce à l’utilisation privilégiée de l’électricité par rapport au fuel lourd dans l’élaboration de vapeur pour les besoins du site. Ces actions traduisent notre engagement pour une énergie toujours plus bas carbone.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Du fait de son métier dans l’énergie et plus particulièrement dans le nucléaire, Orano est depuis longtemps sensibilisé à la problématique climatique et aux impacts potentiels sur l’environnement. Des communications régulières ont été faites par le passé sur le sujet, que ce soit en externe ou en interne. Récemment, le Comité Exécutif d’Orano a été sensibilisé à l’urgence climatique en début septembre 2019 par des intervenants extérieurs et le programme de déclinaison de cette sensibilisation auprès des managers et des collaborateurs est en cours de construction. Il se déroulera en 2019 et 2020.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La stratégie de rémunération tient compte d’une performance globale dans laquelle les enjeux environnementaux sont traités aux mêmes niveaux que les enjeux de sûreté, santé, sécurité et que les enjeux opérationnels.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Les enjeux environnementaux globaux sont pilotés par la Direction Santé, Sécurité, Sûreté et Environnement rattachée au Directeur Général. Son Directeur est membre non permanent du Comité Exécutif et présente des sujets climat ou biodiversité autant que de besoin.
Les enjeux environnementaux locaux sont pilotées au sein de chaque entité, au plus proche du terrain.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) ? Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
L’évolution des engagements d’Orano sur les enjeux climatiques et sociétaux sera réalisée en co-construction avec les collaborateurs du groupe. Ceux-ci ont déjà l’opportunité d’influencer l’évolution de l’entreprise en étant force de proposition auprès de leur management ou en soumettant des projets lors des Orano Awards qui récompensent des initiatives collectives au sein du groupe. Toute évolution est également, et en premier lieu, évaluée à l’aune de la sûreté, la sécurité et des impacts sur l’environnement.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Orano a souhaité faire s’engager ses fournisseurs dans une démarche de développement durable. Depuis plusieurs années, Orano inclut dans 100 % de ses contrats et ses conditions générales d’achat des dispositions concernant le respect par les fournisseurs de cet engagement. Au terme de celui-ci, les fournisseurs s’engagent à promouvoir le respect de la protection des droits de l’homme, le droit du travail (normes du travail, travail des enfants, discrimination, durée du travail, salaire minimum) et l’environnement, avec mise en place d’un système de sécurité et sûreté nucléaire. Le non-respect de ces dispositions peut entraîner la résiliation du contrat ou de la commande.
Une étude est en cours sur l’impact carbone de l’ensemble de notre chaine de valeur et l’objectif de tendre vers une neutralité carbone sera probablement prolongée vers nos fournisseurs et sous-traitants.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Notre groupe ne finance pas de groupe d’influence. En revanche nous participons activement à tous les débats qui concernent notre activité et notre industrie. Ce fut le cas pour le débat public sur l’énergie (PPE) en 2018 mais également le débat sur les matières nucléaires et les déchets radioactifs en 2019 (PNGMDR). Nous avons ainsi participé en toute transparence et dans le respect de la diversité des opinions à de nombreuses réunions publiques afin de présenter la contribution du nucléaire pour une énergie bas carbone et compétitive, présenter notre savoir-faire pour le recyclage des matières et les solutions que nous proposons pour la gestion des déchets.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
L’utilité de l’entreprise est une question que notre fondateur, Pierre Fabre s’est toujours posée et qui continue à guider nos choix stratégiques.
Elle est tout d’abord intimement liée à la nature même de notre activité : une entreprise qui œuvre pour guérir, traiter, accompagner ou prendre soin des hommes et des femmes, grâce à des médicaments et des soins dermo-cosmétiques, dans un esprit de préservation de la nature et de l’environnement.
Ce questionnement s’est ensuite concrétisé dans la manière de développer l’entreprise :
Tous ces éléments ont été récemment cristallisés dans la Raison d’Être que l’entreprise a définie en juillet 2019 :
"Chaque fois que nous innovons pour permettre à chacun de vivre mieux…
Chaque fois que nous rendons à la nature ce qu’elle nous donne de meilleur…
Chaque fois que nous partageons le fruit de nos efforts avec celles et ceux qui travaillent et vivent à nos côtés…
Chaque fois que la Fondation Pierre Fabre améliore l’accès aux soins des plus défavorisés…
Chaque fois que nous prenons soin d’une seule personne, nous rendons le monde meilleur."
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous disposons d’un bilan carbone sur l’ensemble du périmètre de l’entreprise (SCOPE 1, 2, 3) . Cette analyse est complétée par des analyses de cycle de vie produits, ce qui nous permet d’avoir une vision assez précise des postes contributeurs des principaux impacts environnementaux sur toute la chaîne de valeur.
Ceci nous a permis dès 2008, d’identifier par exemple que :
Notre objectif est qu’ en 2023 un produit sur deux du Groupe soit écoconçu.
Au-delà de nos produits, nous nous efforçons à réduire l’impact de nos implantations sur les écosystèmes dans lesquels nous sommes installés. Ainsi, par exemple, 40 000 m² de nos bâtiments sont reconnus Haute Qualité Environnementale et chaque nouvelle construction bénéficie de cette démarche.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous sommes engagés dans une stratégie de réduction de notre empreinte environnementale en collaboration avec Carbone 4 (trajectoire 2°C / Accord de Paris) et Greenflex (performance énergétique sur l’ensemble de nos sites).
Concernant le SCOPE 1 &2, nous appliquons la trajectoire 2°C pour la consommation d’énergies fossiles et d’électricité en utilisant les scénarios ETP (Energy Technology Perspectives) de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie).
Concernant le SCOPE 3, nous utilisons des méthodologies reconnues par le SBTi (Science Based Targets initiative).
Des technologies vertes brevetées sont développées comme la « Green Native Expression » permettant d’extraire des actifs végétaux sans solvant et sans eau sur le principe de l’extrusion. Cette technologie a été développée en partenariat avec une société locale tarnaise.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
70% de notre chiffre d’affaires provient du génie de la nature (produits finis intégrant des actifs issus de la nature). Cela traduit bien notre dépendance à la biodiversité et notre absolue nécessité à apporter une attention toute particulière à l’impact de nos opérations sur la nature. Dans le cadre de notre engagement Green Mission Pierre Fabre (Naturalité & Écoresponsabilité), nous pilotons un véritable système de management de la biodiversité basé sur une analyse de risques sur l’ensemble de la chaine de valeur de nos produits concernés par des actifs végétaux. Quelques chiffres clés issus de cette analyse :
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaine de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
L’impact environnemental de nos activités est évaluée par analyse de risques à divers niveaux :
Les analyses de cycle de vie de nos produits nous permettent d’avoir une vision globale et multicritères de nos impacts sur toute la chaine de valeur. Cette analyse est ensuite complétée par :
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
De par nos racines pharmaceutiques nous avons toujours eu à cœur d’adapter nos produits pour garantir l’utilisation de la juste dose. Cela se retrouve dans de nombreux produits au travers du packaging permettant de limiter le gaspillage lors de l’utilisation du produit ou de l’éducation des consommateurs sur la bonne utilisation. On peut citer comme exemple les produits solaires avec des indications ludiques sur les quantités et la fréquence d’application, les bouchons de tous nos produits pâteux et liquide adaptés à la viscosité des produits, ou encore la brosse à dent pour les enfants qui par un système de brins de couleur permet d’appliquer la bonne dose de dentifrice sur la brosse.
Notre entreprise est également à l’origine de la cosmétique stérile, procédé qui garantit une totale stérilité du produit tout au long de son utilisation ; c’est ainsi la seule technologie au monde permettant de se passer de date de péremption après ouverture (PAO) et de limiter par la même occasion le gaspillage.
Enfin, nos campagnes marketing responsables s’accompagnent de sensibilisation de nos consommateurs à l’utilisation réduite d’eau et au bon geste de tri des déchets dans leur salle de bain.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
La principale ressource dont nous dépendons sont des ressources naturelles, Cf question 2°C.
Concernant l’empreinte eau et énergie, nous avons décliné cette problématique auprès de nos fournisseurs à travers un questionnaire qualité.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaine de votre activité ?
Les changements climatiques sont intégrés dans notre analyse de risque d’entreprise. Les risques identifiés sur nos filières d’approvisionnement concernent la raréfaction et/ou rupture d’approvisionnement et/ou multiplication de catastrophes naturelles ainsi que la perte de biodiversité entrainant une perte en innovation. Nous avons un plan d’action sur ces points visant une évaluation à 100% de nos filières stratégiques sur ce risque à fin 2020.
Un autre axe majeur de travail sur le risque climatique est le déficit hydrique.
L’analyse des risques de l’entreprise et le plan de gestion de ceux-ci sont publiés dans la Déclaration de performance extra-financière, disponible sur le site internet du Groupe.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Notre système de management de la biodiversité mis en place en 2010 se traduit par une revue de direction annuelle mettant à plat l’impact de nos activités sur la biodiversité.
En complément des mesures déjà citées pour limiter l’impact de nos activités sur la biodiversité, un plan de compensation carbone par reforestation est en œuvre depuis plusieurs années dont par exemple 20 ha/an plantés à Madagascar selon le référentiel Reforestation Solidaire depuis 2014 ; c’est ainsi que nous avons planté plus de 190 000 arbres depuis 2007.
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Depuis plus de 15 ans, de nombreux choix d’investissement montrent que notre entreprise est prête à engager ces transformations nécessaires, parfois au détriment des ratios classiques de retour sur investissement . Nous avons parfois fait le choix de dégrader nos marges pour soutenir des technologies de rupture. Parmi ces choix, on retrouve par exemple :
Notre système de management de la biodiversité construit depuis plus de 10 ans nous a notamment permis d’anticiper les transformations : nos productions agricoles internes sont certifiées biologiques depuis 2011 et Haute Valeur Environnementale depuis 2013 (certification visant à promouvoir l’agroécologie). Nous déployons cette année une action visant à promouvoir l’agroécologie chez nos fournisseurs de plantes externes.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
À ce jour, aucune analyse d’impact n’a été réalisée sur le marché mondial de la consommation des cosmétiques ou autres produits de santé dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des accords de Paris.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Nous ne prenons pas en compte de prix interne du carbone dans le calcul de la rentabilité économique de nos projets.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
L’approche des problèmes environnementaux est aujourd’hui tellement inhérente à toute la chaine de valeur de l’entreprise qu’il nous est impossible de répondre à cette question : Green Mission Pierre Fabre, Klorane Botanical Foundation, Prospective sur des métiers tels que le packaging (recherche d’emballages plus durables, moins polluants… ), R&D (recherche de formulations biodégradables, moins consommatrices d’eau,…), reconnaissance HQE, Conservatoire botanique, chimie verte, performance énergétique, cultures biologiques, circuits courts… Notre approche est différente : tous nos projets intègrent les approches environnementales.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Toute action déployée ou tout produit développé engage notre raison d’être et l’ambition de Green Mission Pierre Fabre « Cultivons le respect de la nature et des hommes ». Les critères sociaux et environnementaux comptent tout autant que les critères économiques. Pour preuves l’ensemble des engagements du Groupe, des marques et de Green Mission Pierre Fabre… Nous sommes détenus à 86% par la Fondation Pierre Fabre, reconnue d’utilité publique et à but humanitaire et sommes 85% de salariés actionnaires de l’entreprise… Et notre démarche RSE a été évaluée au niveau Excellence du référentiel ECOCERT 26000 par Ecocert Environnement selon la norme ISO 26 000 en 2019. Notre 1ère évaluation à ce titre avait été menée par AFNOR en 2012 (AFAQ 26000), et dans ce référentiel nous avions été notés « maturité » également.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Des séminaires Développement Durable rassemblant des représentants de tous les métiers et marques de l’entreprise sont réalisés annuellement depuis 2010.
En 2020 sera déployé un module de formation sur les enjeux de développement durable de notre entreprise à destination de tous les salariés du Groupe (en cours de réalisation).
Une « Green mission » transverse à toutes les activités de l’entreprise a été mise en place en mai 2019. Elle est directement rattachée au CEO. Ses objectifs sont définis par le Comité de direction. Il est rendu compte régulièrement de ses actions auprès du Comité d’audit, du Comité stratégique du Groupe Pierre Fabre à raison de deux fois par an, et bien sûr dans la Déclaration de performance extra-financière.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La nouvelle politique variable en cours de définition au sein du Groupe intégrera à court ou moyen terme une composante environnementale plus globale afin de concerner un maximum de collaborateurs soumis à une rémunération variable.
Toutefois, pour être impactant et motivant, un tel dispositif doit reposer sur des critères d’éligibilité pertinents (populations prioritaires et/ou les plus engagées) et des objectifs mesurables, ce qui est actuellement en cours d’étude.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La directrice de Green Mission Pierre Fabre, en charge notamment de la politique de développement durable du Groupe, est rattachée directement au CEO.
Les enjeux environnementaux, la définition de la politique de développement durable, ses avancées et son reporting font régulièrement l’objet de revues au sein du Comité de direction du Groupe. (3 à 4 fois/an en moyenne)
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Dans sa feuille de route, Green Mission Pierre Fabre a pour objectif d’impulser et de soutenir en continu nos engagements en matière de développement durable, en travaillant à tous les niveaux du Groupe en France et à l’international et en synergie avec tous les départements. Un poste a ainsi été créé courant 2019 relatif à l’engagement social et environnemental des collaborateurs et des sites du Groupe. La pierre angulaire du dispositif est un réseau collaboratif, ouvert aux 11 000 collaborateurs Pierre Fabre dans le monde, dédié aux initiatives RSE/Green qui émanent des collaborateurs sur site.
L’idée est de partager ces initiatives (ruches, potagers partagés, écogestes, fournisseurs responsable, dons-collectes incluant des pratiques de recyclage-réutilisation au profit d’association), de les faire connaître, pour que d’autres collaborateurs puissent s’en inspirer. Les inciter à agir, à changer les habitudes et les pratiques, au bureau ou sur le terrain, au quotidien.
Parce que chaque geste compte, nous organisons également des « ateliers éco-comportements » sur site. Chaque collaborateur volontaire porte un éco-comportement, le promeut avec notre soutien. L’ensemble des collaborateurs du site sont ensuite appeler à voter. L’éco-comportement qui recueille le plus de suffrage a vocation à être mis en œuvre par les collaborateurs, avec le soutien des Directions de site et du Département RSE/Développement Durable. Les collaborateurs ont voix au chapitre et peuvent changer leur manière de vivre l’entreprise au quotidien.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Fort de son enracinement régional, le Groupe Pierre Fabre a toujours privilégié les entreprises locales dans ses achats et entretient des relations d’affaires durables avec un tissu d’entreprises de toutes tailles.
Ainsi 70% de nos achats sont réalisés en France dont 25% sur nos territoires d’implantation.
L’ensemble de nos fournisseurs et sous-traitants est évalué par les services achats dans le cadre de la démarche de présélection et de due diligence, intégrant des critères sociaux et environnementaux tels que les aspects santé et sécurité, politique environnementale, évaluation de la politique RSE par des tierces parties telles que Ecovadis, SMETA, GRI… Les améliorations en cours concernent l’intégration de critères détaillés supplémentaires dans l’évaluation annuelle des fournisseurs, en particulier sur l’engagement carbone de ces derniers.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Sur les aspects réglementaires, nous avons été précurseurs dans l’utilisation de co-produits végétaux pour produire de l’énergie avec la mise en place d’une chaudière biomasse sur notre plus grosse usine alimentée par des déchets de marcs de plantes issus de nos procédés d’extraction d’actifs végétaux pour des médicaments et produits dermo-cosmétiques. Ce projet a permis d’alimenter la communauté scientifique en données techniques sur l’utilisation des plantes dans la production d’énergie et d’aboutir à la clarification de la réglementation sur l’utilisation de biomasse non conventionnelles.
Notre entreprise est représentée dans différents groupes de travail RSE et environnement de nos fédérations professionnelle (LEEM et FEBEA). À ce titre nous avons activement participé il y a 10 ans à la création d’un outil sectoriel de bilan carbone pour l’industrie pharmaceutique. Nous avons également fait partie de l’expérimentation nationale pour un affichage environnementale en 2011 en France, puis au niveau européen.
Notre groupe est fortement investi dans le respect de l’environnement et des législations d’accès à la biodiversité. Nous ne finançons pas directement de groupes d’influence mais participons à de nombreux forums pour promouvoir le respect de la biodiversité et les bonnes pratiques.
Nous participons ainsi aux réunions du Conseil d’Orientation Stratégique de la Fondation pour la Recherche sur la biodiversité où nous représentons le collègue Industries de Santé. Plus d’informations ici.
Nous avons rédigé de nombreux articles et documents sur la biodiversité et la nécessité de la préserver pour la santé des futures générations. Plus d'informations ici 2019 et sur l’APA, Fiches, Guides…)
Nous avons été sélectionnés pour intervenir dans l’ouvrage de la FRB « Biodiversité Paroles d’acteurs » 2011 page 254-259 sur l’importance de la biodiversité dans notre entreprise
Nous animons le « Groupe de travail biodiversité » du LEEM (Le LEEM est l'organisation professionnelle des entreprises du médicament). Plus d'informations ici.
Nous contribuons activement au Groupe de travail « Biodiversité » de la FEBEA (Fédération des Entreprises de la Beauté) et du MEDEF.
Nous participons régulièrement comme experts métiers à des réunions Biodiversité avec le Ministère de l’Environnement (MTES), de la recherche (MESRI) et de l’Agriculture (MAA) + également avec la Commission ENVI de la Commission Européenne.
Nous sommes actifs dans les groupes de travail des Fédérations professionnelles européennes et internationales :
- UNITIS (European Organization of Cosmetic Ingredients)
- Cosmetics Europe (European Personal Care Association)
- EFPIA (European Federations of Pharmaceutical Industries and Associations)
- ICC (International Chamber of Commerce)
Nos initiatives sont décrites dans 2 fiches dans le guide MEDEF des Bonnes pratiques « Entreprises et Biodiversité »publié en 2011 page 211-214 et 260-263.
Enfin, nous avons publié en 2013 La Flore Photographique du Cambodge (592 pages). Cet ouvrage a été salué par la FRB car la connaissance de la biodiversité est indispensable à la prise de conscience et la préservation.
« Cet ouvrage permet aux Cambodgiens et aux touristes d’apprécier et de prendre la pleine mesure de la richesse végétale du Cambodge. Il s’agit d’une étape importante vers la sensibilisation d’une population qui pourra alors affirmer son désir de mettre fin à la destruction de ses forêts et de toute autre zone sauvage du pays » Dernières phrases de la préface par le Dr Mark NEWMAN du Royal Botanic Garden Edinburgh.
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole? Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
In France, where we reach 9 households out of 10, we are part of the everyday life of consumers. About 23 million households have at least one P&G (Procter & Gamble) product at home. France is a land of sustainable and responsible innovations. Demanding consumers force us to listen and innovate, but also to be sustainable and responsible. We are committed to doing better every day, to improving ourselves. We know that we will not do it alone. Working alongside committed actors is the only way to promote responsible consumption among the greatest number. That is why we propose and share our vision "P&G France - Inspire for Positive Impact". This vision brings together concrete actions and commitments for France in a collaborative, open and transparent approach.
Our vision is rooted where we know that our positive influence can be most important for consumers and society : our Brands and our Products.
With this vision, we want to inspire and have a positive impact through pillars :
If we for instance look at Ariel, these 4 pillars translate into the following reality :
A. Have you put in place carbon accounting that allows a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know about greenhouse gas emissions - not just CO2 - across the entire value chain (including use and end of life) that you depend on, discriminated against by product lines or services? Are these results used in the company's business processes? What are some concrete examples?
As a global citizen, P&G is concerned about the potential negative consequences of climate change. We believe everyone has a role to play. And we’ve set stretch climate goals for P&G, including a goal to reduce absolute greenhouse gas (GHG) emissions from our facilities by 50% and to purchase 100% renewable electricity by 2030. P&G has been a leader in environmental sustainability for decades and we continue to make strong progress – meeting our 2020 energy, transportation, waste and water goals ahead of schedule (20% less greenhouse gas emissions, 24% reduction of water in manufacturing).
Looking ahead, we’ve established broad-reaching Ambition 2030 goals aimed at enabling positive impacts on the environment while creating value for consumers and shareowners such as :
We’re committed to operating sustainably at P&G. We know P&G alone does not have all the answers. It will take partnerships and collaboration to make meaningful progress and take responsible consumption to the next level.
B. Do you have a credible, well-resourced 2050 plan to reduce your climate impact, which means lowering emissions in your value chain by 4% per year in absolute terms (not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts, which are removed from compensation mechanisms?
In 2010, we have launched our 2020 environmental sustainability goals, and have plans in place to achieve these. For example, since 2010, we’ve reduced absolute greenhouse gas emissions by 20%, reduced water use in manufacturing facilities by 24%, and achieved zero manufacturing waste to landfill for more than 80% of manufacturing sites.
In 2018, we have announced the next step in our environmental sustainability journey: Ambition 2030 – our new, broad-reaching environmental sustainability goals. Ambition 2030 aims to enable and inspire positive impact on the environment and society while creating value for the Company and consumers. Our Ambition 2030 goals span our brands, our supply chain, society and our employees. We know P&G alone does not have all the answers. It will take partnerships and collaboration to make meaningful progress and take responsible consumption to the next level.
As there is no globally aligned definition for ‘zero carbon footprint’ and related terms like carbon neutral, we have put our focus on driving actions in the areas that matter most. This includes, for example, increasing our use of renewable energy and helping consumers understand the benefits of low energy washing.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If yes, by which method or with which indicators ? Is this analysis used in the company's business processes ? To reduce your impact, do you first favor avoidance and reduction before compensation ?
Sustainability is embedded in our business, and we use science to assess it. We use Life Cycle Assessment analysis to evaluate the environmental impact of our Brands, looking at the different aspects throughout its lifecyle (raw materials, production, packaging, distribution, in-use and disposal). It also means taking a broader view of the product looking at cradle to grave (or rebirth) not just the package we have in our kitchen or bathroom – the ingredient choices we make; the packaging materials we use; the manufacturing process and shipping and the “second life” of the package. Maybe this is best illustrated with a few examples as well - looking at climate, our footprint and different ways we can and are as company innovating to created Sustainable Innovation that’s inclusive and good for the planet and respects human diversity:
The Ariel Ambition is to re-invent a better clean to consume 50% less resources in each key impact area such as energy and water. By empowering science, the brand will be driving product, service and packaging innovation, including partnerships with 3rd parties such as the creation of low energy cycles with washing machine manufacturers. The Ariel Fundamentals include its latest packaging commitments, such as making all its packaging recyclable by 2022 and to eliminating 30% plastic packaging by 2025 across its full line-up. We defined that in our laundry business, the biggest environmental impact occurs during use, when heating up the water during the wash cycle. That is why we design our laundry products like Ariel to deliver the desired performance when washing at lower temperatures, and we encourage consumers to wash at 30°C (what we call enabling positive impact).
Herbal Essences is the first hair care brand in the world to be certified by The Royal Botanic Gardens of KEW, a global authority in plant science. They help guide our choices so that we respect biodiversity.
The Pampers® Ambition is to give millions of babies the opportunity of happy healthy development, by supporting the most vulnerable ones and collaborating with healthcare professionals, parents and NGOs. As part of P&GG’s Brand 2030 Fundamentals, Pampers® is introducing its ‘7 Acts for Good’ program. The 7 Acts for Good are concrete actions the brand will take at each step of the product lifecycle to achieve its sustainability goals
With Pampers, we keep innovating towards more sustainable diapers, progressing towards 30% less diapering materials used per baby over his diapering time by 2030. By innovating and using more effective materials, the brand has reduced the weight of each diaper by 18% already in the past 3 years, resulting in 30kg less diaper raw materials used by baby over his diapering time.
Pampers leads recycling for all diapers and wipes and is committing to launch recycling facilities in 3 cities by 2021. Pampers is the first diaper brand to recycle used diapers, with a recycling plant running in Italy. Earlier this year, 200 families in Amsterdam started collecting their used diapers for recycling too, with more than 5 tons already collected within the first 10 weeks.
D. Do you have an integrated analysis of your overall value chain of global pollution related to your activities? If yes, which ones?
We use Life Cycle Assessment analysis to evaluate the environmental impact of our Brands, looking at the different aspects throughout its lifecyle (raw materials, production, packaging, distribution, in-use and disposal). It also means taking a broader view of the product looking at cradle to grave (or rebirth).
When looking in particular to our product supply chain, we have introduced specific measures and goals :
As part of our 2020 goals :
As part of our Ambition 2030 goals, we want to reduce our footprint and aim for circular solutions based on regeneration and restoration. We want to have 100% renewable electricity and cut GHG emissions in half at P&G sites. On top, our ambition is that our sites will deliver a 35% increase in water efficiency and source at least five billion liters of water from circular sources. We want to advance at least 10 significant supply chain partnerships to drive circularity on climate, water, or waste. We know P&G alone does not have all the answers. It will take partnerships and collaboration to make meaningful progress and take responsible consumption to the next level.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (eg: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
We believe we can be a force for good and a force for growth. Our Ambition 2030 framework is about ensuring we grow responsibly, make our business more resilient, and better serve consumer needs in a resource-constrained world. We believe that our brands can enable and inspire responsible consumption through superior performance, packaging that is 100 percent recyclable or reusable, and by committing to a positive impact on society and the environment that is aligned with the brand purpose.
Drive responsible consumption :
Ariel - Through our LCA approach, we have seen that the highest impact from laundry products is during the wash, when heating the water. As one of our 2020 goals, we want to ensure 70% machine loads are low-energy cycles. In 2018, 67% of loads were already done in low-energy. The Ariel Ambition is to re-invent a better clean to consume 50% less resources in each key impact area such as energy and water. By empowering science, the brand will be driving product, service and packaging innovation, including partnerships with 3rd parties such as the creation of low energy cycles with washing machine manufacturers.
Pampers – our Pampers with urine indicators enable parents to decide when a diaper needs to be changed – which allows them to not have to change too much.
Mr Proper – the auto-dosing cap of our Mr Proper Ultra products enables the consumer to use the correct dose, and not over-dose.
Waterless Products are also a focus for us – we are learning how to create waterless Fabric Care, Dental and Personal Care Products – this can help us reduce our footprint during shipping and manufacture and in some cases eliminates the use of Water (e.g. Dry shampoos) during use.
Packaging – we are committed to Reducing, Recusing and Recycling of packaging and we have many different angles and examples e.g. increasing the amount of PCR Plastic and reducing the amount of Virgin Plastic used; educating on the need to clean up our Oceans with Head & Shoulders, Herbal Essences and Fairy/Downy Dish Beach Bottles or learning with Loop on the “return of the milkman” model of packaging and replenishment of products. These are all commitments to the environment we are making on products and brands today but there are also some others you may be less aware of:
F. Do you follow the world consumption and available stocks of materials you depend on (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin, ...)? Do you calculate your footprint in materials and water?
As part of our 2020 goals, we measure our footprint in water, energy and climate impact.
As part of our Ambition 2030, we want to reduce our footprint and strive for circular solutions.
We will also look across our global network and do what makes the most sense in each region. For example, water is a very local issue. We’ve identified our plants where water resources are not as abundant as in other areas and will be focusing our water efforts at these locations. So, while our efforts are global, we take into account the local relevance and what we can do to make the biggest positive impact.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your activity by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc.) ? Is this risk analysis published and if so where ? Have you developed a plan to adapt your activities in the light of these risks ? Does this plan integrate the entire chain of your activity ?
At P&G, we assess the sustainability of a product, by looking at the full Life Cycle, from cradle (raw materials) to grave (waste disposal). Life cycle assessment (LCA) is a technique to assess the environmental impacts associated with all the stages of a product’s life, including raw materials extraction, manufacturing, packaging, distribution, use, and disposal or recycling. Designers use this process overview and analyse it to help improve the environmental impact of their products. At P&G, we use the learnings from the LCA to define our innovation glidepath. For instance, for laundry products the highest impact is during use at home, led by heating the water during the laundry process. Therefore, we design our laundry products to deliver excellent performance at lower temperature. This is better for the environment (less energy usage leads to less CO2), and for the consumer (energy saving = money saving).
We also issue a yearly citizenship report, which includes our sustainability efforts done in a given year.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
We have embedded sustainability in our business strategy – this relates to our Ambition 2030 and the 4 pillars identified Brands, Supply Chain, Society and Employees. We invest in our supply chain to reduce our environmental footprint – by 2030 we want to reduce our greenhouse gas emissions by 50% and want to have 100% renewable energy in all our P&G sites. Our sites will deliver a 35% increase in water efficiency and source at least five billion liters of water from circular sources.
Over 90% of P&G’s production facilities now send zero manufacturing waste to landfills, bringing us closer to achieving our commitment to send zero manufacturing waste to landfill from global manufacturing sites by 2020.
In France, we have 2 plants (one at Amiens, one at Blois). In both plants we use already 100 % renewable energy, and they both are Zero Manufacturing Waste to Landfill qualified.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your business to be in tune with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns ?
P&G has been a leader in environmental sustainability for decades and we continue to make strong progress.
We are focused on integrating sustainability as a key strategy into our business plans. Ambition 2030 aims to enable and inspire positive impact on the environment and society while creating value for the Company and consumers. Our Ambition 2030 goals span our brands, our supply chain, society and our employees :
We’re committed to operating sustainably at P&G. We know P&G alone does not have all the answers. It will take partnerships and collaboration to make meaningful progress and take responsible consumption to the next level.
That is why for instance we are a founding member of the Alliance to End Plastic Waste, partnering with companies around the world to help end plastic waste in our environment.
D. Have you done an analysis of the evolution of the markets in a world that is part of the trajectory of the Paris Agreements (ie in which emissions fall by 4% per year)?
Our consumers are deeply concerned about the environment and value companies who work to solve the problems our society faces. As a global citizen, P&G is concerned about the negative consequences of climate change. We have efforts underway to reduce the GHG emissions from our own operations and believe prudent and cost-effective actions by government, industry, and citizens to reduce GHG emissions to the atmosphere are justified.
E. Do you consider an internal price of carbon in calculating the economic profitability of your projects? At what price in € / tCO2e?
We have embedded sustainability targets in our business planning process. Each project is reviewed and judged based on its sustainability footprint with the objective to improve in every step.
F. What is the share of the budget and your investments dedicated to the approach of environmental problems and the implementation of solution, in comparison with other items of expenditure (ex: communication, digital) ?
We are focused on integrating sustainability as a key strategy into our business plans. We aim to have a positive impact on the environment by promoting responsible supply and consumption through our brands, supply chain, society and employees. Sustainability is not an afterthought, it is embedded in our innovation process and not regarded separately.
Collaboration is key to driving transformative sustainability solutions. For example, we’ve helped start and have a leadership role in the Alliance to End Plastic Waste, which advances innovative solutions to end plastic waste in the environment, especially in the oceans. We also invested in and helped to promote Loop, a circular shopping platform where consumers can order their favorite products in durable, reusable packaging and return them to be cleaned and refilled again and again.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy pull in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
The business leaders have called out sustainability as one of the key drivers for business growth as part of our force for good/force for growth mindset. In this context, category and market operation leaders have specific targets to report from innovation coming from sustainability. Each leader is also accountable to deliver the year on year glidepath to meet the 2030 Ambition goals which are stretch. So investing in sustainability is a priority and the challenge is to ensure growing the business at the same time.
A. Have you got in place training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? board of directors? the managers? all employees? Do you have a shareholder communication on these topics? If so, with what volume?
‘Employees’ are one of the 4 key pillars in our Ambition 2030 plan. We have developed a detailed plan across all levels and organizations to engage P&G employees in how they can embed social and environmental sustainability in the work they do. We already communicate key efforts on an annual basis and will measure our progress through our annual employee survey. We will also implement a system to recognize those employees who have made significant contributions to advancing progress vs. our goals. We are focused on integrating sustainability as a key strategy into our business plans, which in turn are tied to executive compensation. In addition, we will place increased emphasis on ensuring individuals who have made significant contributions to advancing progress against our goals are recognized and rewarded.
We are committed to educate our employees across all levels. In France for example, we have developed a specific capability program, in which we not only covered environmental sustainability aspects but also addressed the science behind our products and our general safety & transparency approach.
We issue a yearly sustainability report which provides a detailed overview of all our efforts, results and vision for the future.
B. How much do you integrate environmental issues in determining the compensation (not necessarily variable) of executives, and in particular the CEO ? If so, how is it indexed to quantitative goals?
We are focused on integrating sustainability as a key strategy into our business plans, which in turn are tied to (executive) compensation. In addition, we will place increased emphasis on ensuring individuals who have made significant contributions to advancing progress against our goals are recognized and rewarded.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues? What influence does it have on the operation of the company ? Which decision processes are formally integrated ? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his position ? In how many executive committees have climate or biodiversity topics been on the agenda ? How much ?
Virginie Helias is our (first) Chief Sustainability Officer, reporting directly to the CEO of P&G, David Taylor. She started with a single mission, which was to embed sustainability into everything we were doing, all business practices, all innovation, brand building, and really the culture of the company. Virginie, who is French by the way, is the founder of our Ambition 2030, and she is driving the sustainability agenda continually internally and externally, recognized by key sustainability stakeholders and experts for her efforts.
D. Do you encourage your employees, at all levels of management, to influence the company's activity and its main orientations, given the ecological urgency? (working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining the jobs of tomorrow, ...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the evolution of the company?
‘Employees’ are one of our 4 Ambition 2030 pillars. We want to engage and equip P&G employees to build sustainability thinking and practices into their work and their communities. We have developed a detailed plan across all levels and organizations to engage P&G employees in how they can embed social and environmental sustainability in the work they do. We already communicate key efforts on an annual basis and will measure our progress through our annual employee survey. We will also implement a system to recognize those employees who have made significant contributions to advancing progress vs. our goals.
At a local level in France for example, we have a voluntary ‘green team’ to further drive the sustainability thinking and practical solutions amongst our employees. We have a yearly ‘solidarity/sustainability day’, during which we want to give to the community. In our Brussels Innovation Center, ‘sustainability’ is called out to be one of the 3 key pillars of the site’s vision, showing how high on the agenda sustainability is, and embedded in all we do.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (in the context of the Paris Agreements, for example)? If yes, which ones ? What is your margin of progress at this level? What improvements do you plan to implement?
External business partners must comply with all applicable environmental laws, rules and regulations. P&G recognizes that we must be responsible for environmental stewardship and using resources wisely. We strive to be socially responsible in the use of Company resources for the long-term benefit of society. Our commitments to environmental sustainability are addressed in our Environmental Policies & Statements. External business partners are expected to share P&G’s commitments and maximize the value and quality of their products by using resources responsibly, preserving the environment and reducing the environmental footprint of their operations. P&G will identify and notify external business partners that will be required to use and submit the scorecard or designated equivalent online tool to track improvement on environmental sustainability metrics. All other external business partners are encouraged to use the scorecard for their internal use if applicable.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major topics you are trying to influence? Which influence groups do you fund?
We have a wide range of partners that we highlight each year in our Citizenship Report. As we move forward, we will be placing an even greater emphasis on collaboration as we believe that will be critical to driving positive change at scale. We will be looking to collaborate with industry, governments, civil society groups and academics to help advance our efforts.
P&G is a founding member and chair, of the new Alliance to End Plastic Waste. The Alliance will form strategic partnerships with governments, development finance, and civil society for a comprehensive approach to solve the issue, particularly in South East Asia.
Infrastructure investment into waste management and recycling to prevent plastic diversion into the environment, in regions where it is most needed, beginning in the Asia-Pacific region .Innovation in material and packaging design, recyclability, recycling technologies waste treatment, and circular business models. We have active materials research for solutions to sachet litter in addition to the public-private partnerships in which we participate.Education and Engagement to support improvements in recycling rates and responsible waste management, and Clean Up of areas of concentrated plastic waste that exist today.
P&G is a major sponsor of World Oceans Day, a global celebration officially recognized by the United Nations, aimed at reaching millions of people worldwide to become more aware, educated, and actively engaged in creating a healthier ocean and the waterways that connect to it. We are also a Founding Partner of Youth for the Ocean, a new collaborative initiative that will help drive youth awareness of the importance of a healthy ocean and how everyone can help, including educating youth about plastic pollution issues and solutions, drive action by mobilizing a youth constituency to prevent plastic pollution and help clean up communities and coasts, and elevate coastal and ocean health as a political priority.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Pour le Groupe PSA, une entreprise ne peut être pérenne que si elle est utile à ses parties prenantes. Aussi Groupe PSA entretient au quotidien un dialogue avec ses fournisseurs, ses clients, ses partenaires sociaux, la société civile, ses investisseurs… afin de comprendre les évolutions de leurs attentes et de partager avec eux les tendances qui vont impacter l’avenir du secteur automobile.
Le Groupe a identifié sept grandes tendances : changement climatique, connectivité, économie du partage, autonomie des véhicules, divergence des marchés, comportement des clients, transformation digitale des organisations. Carlos Tavares a engagé un dialogue public avec des experts de la société civile sur chacune de ces tendances. Les 5 premières vidéos de ces 7 dialogues sont disponibles sur le site du Groupe PSA.
L’ensemble de ces échanges (travaux quotidiens des équipes opérationnelles avec les parties prenantes et dialogues CEO-Experts) ont permis au Groupe de définir sa raison d’être et de la publier début 2019 : Préserver la liberté de mouvement en proposant une mobilité sûre, durable, abordable et agréable.
Concernant les enjeux climatiques, une gouvernance spécifique pilotée par le CEO a été mise en place, elle est décrite dans le chapitre 3 du Climate report du Groupe.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe conduit une analyse de son empreinte carbone de ses activités prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des véhicules depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie.
80% des émissions de GES sont tirées d’une comptabilité tenue par le Groupe, les 20% restants sont mesurés notamment à partir de bilans masse-matières. Cette approche a été vérifiée et certifiée par un tiers EcoAct.
Le chapitre 2.4.4.2 du rapport RSE décrit précisément cette approche.
L’exploitation des résultats se fait au plus près des activités opérationnelles et a par exemple conduit à l’achat d’électricité verte en Espagne en 2019, à s’appuyer sur une entité dédiée à l’économie circulaire pour les pièces de rechange, à commercialiser avant 2025, 100% de la gamme de véhicules en versions électrifiées. En témoignent les lancements des DS3 Crossback E-Tense, Peugeot e-208 et Opel Corsa-e.
Concernant ses produits, PSA conduit pour chaque nouveau véhicule une analyse de cycle de vie qui permet de mesurer entre autre l’impact sur l’effet de serre (Global Warming Potential). Ces évaluations sont également conduites en phase d’innovation sur les nouveaux concepts en cours de définition. Ces actions permettent d’identifier et d’orienter les choix de conception les plus favorables en termes d’impact global sur l’effet de serre.
Concernant les services de mobilité offerts par le Groupe PSA, des travaux de recherche sont en cours (travaux de thèse) pour la définition d’un outil d’optimisation environnementale multicritères d’un service de mobilité. Ces travaux devraient se terminer dans 1,5 ans.
Le Groupe monitore également les émissions de CO2 liées au transport des composants jusqu’aux usines et la livraison des véhicules finis. Ce suivi est détaillé par mode de transport (route, train, mer, air) et permet d’engager des actions d’optimisation.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le Groupe travaille sur l’ensemble des émissions de CO2 de sa chaîne de valeur et dispose d’une trajectoire de réduction des émissions entre 2018 et 2034. Cette trajectoire a été soumise au SBTI, la validation définitive en est attendue d’ici fin octobre
Un Groupe de travail transversal est mandaté pour identifier l’ensemble des actions disruptives qui permettront d’atteindre la neutralité carbone et faire du CO2 un levier central de son plan stratégique 2021-2030. Ces travaux sont encore confidentiels car porteurs d’orientations stratégiques concurrentielles.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le Groupe travaille avec l’université Paris I Panthéon-Sorbonne pour mettre en place un indicateur permettant de quantifier la biodiversité sur nos sites industriels - Indicateur RENATU. Il est déjà déployé sur une vingtaine de sites industriels du Groupe dans le monde. La dizaine de sites restants sera évaluée en 2020.
Les résultats sont intégrés aux processus décisionnels, par exemple, un site a modifié ses choix d’implantation pour préserver une zone riche en biodiversité.
L’évitement est privilégié.
À noter que la marque Peugeot mène depuis plus de 20 ans une action volontariste en faveur de la compensation carbone et de la biodiversité en contribuant, en coopération avec l’Office national des forêts (ONF), à un programme de mécénat scientifique en Amazonie : le puits de carbone forestier Peugeot-ONF. Ce projet de reboisement de grande ampleur de terrains dégradés et de reconstitution de la biodiversité a permis la réintroduction de 2 millions d’espèces locales d’arbres sur une surface de près de 2000 hectares ainsi que la découverte de plus de 20 nouvelles espèces. Le puits séquestre environ 35 000 tonnes de carbone annuellement.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Comme pour les GES, le Groupe travaille à minimiser et réduire ses pollutions sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules.
Une approche d’éco-conception est systématiquement appliquée lors du développement des produits et des processus industriels pour minimiser les impacts lors de la fabrication, de l’utilisation et de la fin de vie des véhicules. Les analyses de cycle de vie conduites sur les véhicules permettent de quantifier différents indicateurs d’impacts environnementaux en lien avec des émissions potentielles dans l’air, dans l’eau ou en lien avec la consommation de ressources minérales.
Sur le plan industriel, les études d’impact et de risques liées à l’ensemble des pollutions sont actualisées régulièrement et prises en compte dans les schémas directeurs et les plans de prévention des usines. Un monitoring précis des émissions polluantes est réalisé par les responsables environnementaux de chaque site pour engager des actions correctrices immédiates en cas d’anomalie.
En fin de vie, tous les véhicules du Groupe sont valorisables à 95%.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le Groupe a lancé en 2016 la marque mobilité Free2Move qui promeut une expérience de mobilité responsable, intelligente, sécurisée et partagée. Il s’agit d’accompagner le passage de la possession à l’usage des moyens de transport individuels.
Free2Move rassemble tous les services de mobilité du Groupe PSA pour couvrir l’ensemble des besoins des clients. Free2Move invite les clients urbains à la prise de conscience environnementale, en proposant des solutions de mobilité, potentiellement pour toutes les situations des possesseurs et non possesseurs de véhicules. Cette marque permet aux consommateurs de choisir le moyen de mobilité le plus adapté à chacun de ses besoins. De cette façon, le recours à l’énergie et aux matières premières est rationalisé. Free2Move opère en propre des services d’autopartages dans 5 villes en Europe, aux États-Unis et en Chine avec 2380 véhicules à date et poursuit son implantation mondiale.
Par ailleurs, l’application Free2Move, permettant l’accès à 50 opérateurs de mobilité présents dans 34 villes de 12 pays et mettant à disposition plus de 65 000 véhicules, a été téléchargée plus de 2 millions de fois (en Europe et aux Etats-Unis).
Dans son plan stratégique 2016-2021, le groupe aura investi plus le 100M€, notamment dans des start-ups, pour développer son portefeuille de solutions de mobilités.
De plus, le Groupe développe des offres pour accompagner les nouveaux usages liés à l’arrivée de l’électrique et de l’hybride afin de permettre aux clients d’avoir une utilisation durable de leur véhicule. Par exemple, une offre de garantie (8 ans/160 000 km) sur les batteries de véhicules électriques et hybrides de la marque Peugeot invitera les clients à optimiser la durée de vie de leur véhicule en toute sérénité.
D’autre part, les cinq marques automobiles du Groupe proposent aux clients des contrats de maintenance et des offres de services dans leurs réseaux qui permettent de prolonger l’usage de leur véhicule tout en préservant ses performances environnementales et de sécurité. Ces mêmes réseaux proposent de la réparation avec des pièces issues de l’économie circulaire afin d’inviter les clients à de la sobriété dans la consommation de matières.
La Fondation PSA soutient des garages solidaires qui s’adressent aux publics fragiles pour leur permettre de faire réparer leurs véhicules à moindre frais.
Par ailleurs, le Groupe s’applique à lui-même une politique de sobriété :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Le Groupe suit les facteurs qui influent sur le prix des matières premières, qui ont elles-mêmes un poids important dans le prix de revient des produits. Au-delà de ces aspects de marché, la Direction des Achats veille au respect des critères environnementaux et sociaux de la chaîne d’approvisionnement du Groupe.
Elle suit notamment chaque matière première et monitore la quantité de matières consommées.
L’ensemble des matériaux sensibles est tracé lors de la conception des produits. Différents indicateurs d’impacts issus de méthodes de calculs scientifiques sont pris en compte dans les analyses de cycle de vie pour évaluer l’empreinte des produits sur la consommation en ressources : Abiotic Depletion Potential, Mineral Depletion.
Groupe PSA est notamment membre du Responsible Minerals initiative (RMI), ce qui lui permet de mener une analyse approfondie de sa supply chain pour les matériaux issus de zones de conflit (dont l’or, le tantale, le tungstène, l’étain). Groupe PSA mène également des actions spécifiques sur d’autres matières sensibles, en priorité sur les matériaux liés à l’électrifications des véhicules (cobalt par exemple).
Le Groupe est engagé en matière d’économie circulaire pour préserver les ressources naturelles :
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le Groupe PSA s’engage pour une gestion active des risques liés aux catastrophes naturelles et au dérèglement climatique par la mise en place d’actions de prévention et de contrôle pour ses installations, et l’intégration des enjeux du dérèglement climatique au sein de ses nouveaux sites industriels.
Le Département environnement industriel coordonne le déploiement de la politique environnementale des sites industriels et de recherche du Groupe qui vise à réduire les impacts environnementaux des installations du Groupe. Il assure un reporting centralisé pour suivre la performance environnementale des sites et encourager les démarches d’amélioration continue. Dans chaque site significatif, une équipe environnement est dédiée à la maîtrise opérationnelle complète des risques environnementaux, un plan d’investissement annuel dédié accompagne le déploiement du programme de certification, des méthodologies adaptées sont déployées.
Toutes les usines et principaux centres de R&D sont certifiés ISO 14001 et sont audités par des tiers externes chaque année.
Concernant ses produits, le Groupe PSA au travers de la Direction des programmes dotée d’une entité Stratégie, anticipe les évolutions structurantes des marchés, notamment les changements de mix énergétiques des prochaines années (thermique/PHEV/électrique).
Le Groupe attache la plus grande importance aux échanges avec les autorités de réglementations fin d’anticiper les schémas de conception et les investissements industriels nécessaires au respect du planning des évolutions réglementaires.
En matière d’homologation, le Groupe rappelle que ses véhicules sont conformes aux différentes réglementations portant sur les émissions de polluants.
Concernant les approvisionnements, une analyse de risque climat est menée avec les fournisseurs pour identifier les sites de production les plus sensibles et adapter les schémas de sourcing.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
La politique de gestion des actifs est directement liée à la priorité donnée à la réduction des émissions de CO2.
Le Groupe a investi notamment dans des plateformes multi-énergies permettant dès Q4 2019 d’offrir des véhicules électrifiés sur une large partie de sa gamme et d’avoir un outil industriel adapté à la transition énergétique. Le Groupe a également investi pour internaliser davantage de valeur ajoutée dans la filière électrique dont la création d’une JV e-motors avec Nidec sur les moteurs électriques et une coopération avec Punch Powertrain sur les transmissions.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe travaille sur ses trajectoires de réduction des émissions de CO2 et vient de les soumettre pour validation au Science Based Target Initiative (SBTI). Ces trajectoires sont fondées sur des scenarii issus des travaux du GIEC, elles s’appliquent aux émissions de l’outil industriel et aux émissions liées à l’usage des véhicules.
Le plan stratégique du Groupe tient compte de l’exigence climatique, des contraintes qu’elle impose (coût de développement de nouvelles technologies), mais aussi des opportunités qu’elle offre (création de nouveaux services de mobilité partagés par exemple).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Les travaux de validation par le SBTI des trajectoires Climat du Groupe tiennent à la fois compte des travaux scientifiques sur le climat et aussi d’hypothèses d’évolution du marché automobile mondial.
Le Groupe PSA utilise une analyse de scenarii climatiques développée par BIPE, une firme spécialisée en prospective stratégique. Le principal scénario de référence utilisé par le Groupe PSA est le scénario "Green Constraint", qui prend en compte une croissance économique modérée et une réglementation environnementale stricte. Dans ce scénario, les technologies vertes sont progressivement développées et transférées par le secteur privé aux pays en développement.
Les résultats ont été comparés au scénario 2DS de l'AIE, qui a montré que les projections de la combinaison d'énergie et de technologies issues du modèle « Green Constraint » étaient relativement similaires aux résultats du scénario 2DS.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Pour piloter ses émissions de CO2 Groupe PSA applique un prix interne du carbone dans le domaine industriel. Ce « shadow price » du carbone permet au responsables opérationnels d’évaluer les risques et les opportunités futurs liés à la réglementation des GES.
Ce prix et son évolution future sont partagés avec la Direction Financière et toutes les unités industrielles qui l'utilisent pour élaborer leur plan directeur (projections sur 3 à 5 ans) et pour prendre des décisions concernant les actions de performance et les plans d'investissement.
Ainsi, compte tenu de la récente réforme du marché de l'ETS (nouvelle directive européenne 2021-2030 réduisant la quantité de quotas) et de l'ambition de la Commission européenne d'augmenter considérablement le prix du carbone au cours de la prochaine décennie, le Groupe PSA prévoit des augmentations régulières de son budget interne. Le prix du carbone fixé à 20 € / tCO2 entre 2019 et 2020, devrait atteindre 30 € / tCO2 entre 2024 et 2025.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Compte tenu que l’utilisation des véhicules représente les trois-quarts des émissions de CO2 du cycle de vie d’un véhicule, les efforts du Groupe portent essentiellement sur le développement de technologies vertes pour réduire la consommation de carburant de véhicule et les émissions de polluants.
Le Group consacre 38% de son budget de recherche et de développement aux clean techs.
De plus, d’un point de vue industriel, toutes les usines du Groupe sont certifiées ISO 14001 et le système de management environnemental est pleinement intégré au PES (PSA Excellence System).
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Comme en témoigne le rapport Climat et compte tenu de la prégnance des enjeux carbone pour le Groupe PSA, les décisions à court terme doivent être prises en tenant compte de leurs impacts à moyen et long terme. Aussi, les instances de décision/de gouvernance mises en place peuvent par exemple décider de renoncer à un modèle de véhicule dès lors que ce dernier, même rentable, est un mauvais contributeur climat.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Groupe a dispensé 45 500 heures de formation dédiées à l’environnement en 2018. Il y a également un club environnement interne qui permet aux managers d’échanger les meilleures pratiques pour réduire l’empreinte environnementale du Groupe. Des formations sont également dispensées par les experts du Groupe dans les domaines de l’écoconception ou de l’utilisation de matières critiques.
Lancé en 2019, un grand programme de formation dénommé « electric quest » a pour but de faire des collaborateurs du Groupe PSA des ambassadeurs de la mobilité électrique en en maitrisant tous les enjeux techniques, économiques et environnementaux. Destinée à l’ensemble des collaborateurs, cette formation a été déployée mensuellement durant un an.
A minima une fois par an, le Conseil de surveillance se voit présenter les performances environnementales du Groupe. De plus, le rapport RSE qui rassemble l’ensemble des réalisations du Groupe, notamment sur les sujets environnementaux, est mis à la disposition des actionnaires avant l’Assemblée Générale.
L’intégration de Groupe PSA dans différents indices spécialisés d’investissement responsable (tels que DJSI World, FTSE4Good, Vigeo World 120), ainsi que sa position de leader de l’industrie dans les évaluations de plusieurs agences de notations extra-financières, permettent aux actionnaires d’avoir une démonstration externe de sa responsabilité.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Des objectifs climatiques sont intégrés dans le système de rémunération de l’ensemble des salariés de la division Automobile du Groupe PSA dans le monde, disposant d’une part variable.
Ainsi tous ces salariés, incluant l’ensemble du Directoire, sont assujettis à un triple seuil de déclenchement : free-cash-flow opérationnel, résultat opérationnel courant et niveau de CO2 des véhicules en stock. La non atteinte d’un de ces seuils entraine le non versement de l’intégralité de la part variable.
Pour les salariés, le niveau de CO2 des véhicules en stock constitue 20% de la part collective de la rémunération variable, pour le CEO, il représente 14%.
Le CO2 est de plus intégré comme objectif individuel aux fonctions directement concernées.
Tous ces éléments sont publiés et détaillés dans le chapitre 3.2.1 du Document de référence du Groupe.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le choix du Groupe est de mettre en œuvre un « Responsible business conduct », aussi, il n’y a pas les enjeux RSE d’un côté et les activités opérationnelles de l’autre. Les 23 enjeux RSE, dont les 9 enjeux environnementaux, sont intégrés dans les directions opérationnelles et placés sous la responsabilité individuelle de membres du Comité Exécutif. Le président du Directoire porte la responsabilité de l’ensemble des résultats de l’entreprise (qu’ils soient financiers ou extra-financiers).
Le chapitre 3 du rapport Climat présente la gouvernance environnementale du Groupe, ainsi que la répartition des responsabilités.
Par exemple, le CO2 Corporate Committee présidé par Carlos Tavares se réunit mensuellement. De plus, un réseau de correspondants RSE experts assure auprès de la Délégation au Développement Durable la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans l’ensemble des activités de l’entreprise.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
De nombreux outils « bottom-up » ont été mis en place par le Groupe afin de faire émerger les idées vite et pour une décision/application les plus rapides possibles :
Ces équipes, composées de collaborateurs de toutes origines, sont réunies hors cadre hiérarchique et mandatées pour présenter au Comité Exécutif leurs recommandations qui sont quasi systématiquement suivies.
La particularité du Groupe PSA, réside dans le fait que tout le plan stratégique 2016-2021 a été créé avec ce dispositif et que le suivant 2021-2030 le sera aussi. Ils permettront de prendre en compte les évolutions sociétales et de répondre aux enjeux de la transition énergétique.
Au-delà de ces 2 outils, bon nombre de canaux existent pour faire émerger des idées: blogs, réseaux sociaux, rencontres managers, … Le management du Groupe favorise cet état d’esprit qui permet de faire remonter au plus vite les bonnes initiatives et les mettre en application.
De plus, le Groupe s’est doté d’un « business lab » qui est un dispositif ouvert aux collaborateurs porteurs de projet pour soutenir des projets d’activités nouvelles, jusqu’à l’incubation de ces projets.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Groupe PSA procède à une évaluation RSE de ses fournisseurs.
Au niveau qualitatif, les fournisseurs signent la Charte achats responsables du Groupe. Les contrats et conditions générales d’achat du Groupe précisent qu’en cas de manquement grave sur des critères RSE, Groupe PSA se réserve le droit de mener des actions unilatérales envers le fournisseur pouvant aller jusqu’à l’arrêt des relations commerciales.
Au niveau quantitatif, Groupe PSA fait appel à un prestataire extérieur et indépendant « ECOVADIS » pour évaluer la politique RSE de ses fournisseurs. Un résultat trop faible à cette évaluation bloque l’attribution de marchés. L’évaluation est renouvelée tous les ans.
L’évaluation ECOVADIS permet de couvrir 94% des achats du Groupe. Groupe PSA montre un niveau élevé d’exigence vis-à-vis de ses fournisseurs. Ainsi, leur score moyen attribué par Ecovadis est de 6 points supérieur au score moyen de l’ensemble des entreprises évaluées par Ecovadis. Le rythme annuel d’évaluation imposé par le Groupe engage les fournisseurs dans une démarche d’amélioration continue qui se traduit par une progression de leur performance RSE (+4 points en moyenne entre 2 évaluations).
En cas risques ou de manquements graves constatés chez un fournisseur, Groupe PSA fait appel à un prestataire extérieur pour mener un audit approfondi sur site.
Notre politique d’évaluation nous permet de faire progresser nos fournisseurs et l’ensemble de la supply chain. Nous menons également des actions de stratégie long terme avec les fournisseurs stratégiques (58% de nos achats) lors de revue annuelle où les critères RSE sont abordés. Les fournisseurs doivent également présenter leur empreinte carbone liée à PSA et un plan de réduction de cette empreinte compatible avec les Accords de Paris.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe ne fait pas de lobbying, il répond aux sollicitations des pouvoirs publics sur les seules thématiques pour lesquelles il a de l’expertise.
Le Groupe fait partie des groupements professionnels automobiles, il met en avant la nécessité d’avoir une approche 360° des impacts environnementaux et sociaux des technologies promues par les régulateurs, avec la demande d’une consultation accrue de la communauté scientifique.
Il met aussi en avant la nécessité d’accompagner socialement les populations les plus fragiles qui seront confrontées à un renchérissement du coût de leur mobilité.
Toutes les positions défendues par le Groupe sont publiques et mentionnées dans le chapitre 6.3 du rapport RSE.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Publicis Groupe a pour objet de faire de la publicité et de la communication sous toutes ses formes – et d’accompagner ses clients (entreprises, marques, institutions...) dans leurs projets de développement, en mettant à leur service la créativité, la data et la technologie. Le cœur de nos métiers c’est le marketing et la Digital Business Transformation. L’utilité de l’entreprise se définie donc par rapport à ses clients, par rapport à ses salariés afin de leur offrir des perspectives attractives d’évolution, et par rapport à la société, en contribuant à de nombreuses causes locales, en faveur de publics fragiles ou sur des sujets nécessitant une forte mobilisation sociétale.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Publicis Groupe est une entreprise de services intellectuels. Depuis 2009, nous mesurons annuellement l’empreinte carbone du Groupe (monde) scope 1 + 2 + 3 qui est publique. Depuis ces dernières années nous travaillons sur différents d’outils afin de mieux mesurer les impacts directs de nos réalisations pour nos clients. Nous regardons ensemble les options possibles pour limiter ces impacts et mettre en place des bonnes pratiques ; par ex, le choix volontaire du lieu de tournage, afin de limiter au maximum les déplacements, ou le choix d’utiliser des matériaux recyclés et recyclables dans les décors.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%1 par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Dès 2009, nous avons défini notre trajectoire carbone pour 2020, puis pour 2030, en s’alignant avec le « Climate & Energy Framework » européen. Au cours de ces 10 dernières années, notre priorité a été de réduire tous nos impacts directs (- 31% en 10 ans pour l’intensité carbone alors que le Groupe a connu 68% de croissance de ses effectifs sur la même période). Ayant atteint en 2018 les objectifs initialement fixés pour 2030, nous en sommes en train de les réviser : ils seront publiés fin 2019. La neutralité carbone fait partie de nos objectifs. Nous avons débuté un mécanisme de compensation sur l’énergie en 2019, pour viser à terme le 100% renouvelable.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nos priorités restent autour de la réduction stricto-sensu de tous nos impacts directs, puis la compensation.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Pour respecter la trajectoire préconisée par les Accords de Paris, les émissions mondiales doivent baisser de 4% par an. Compte tenu de nos activités digitales, nous portons une attention très particulière au volet énergie, afin de favoriser la mise en place des sources d’énergies renouvelables partout où c’est faisable à court et moyen termes.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Depuis déjà plusieurs années, avec nos clients, nous travaillons à mettre en avant des arguments encourageant des changements de pratiques de consommation autour de la réparation, du réemploi, de la seconde vie de produits, comme ce qui a été fait en France avec la marque Seb ou encore très récemment avec la marque Darty.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,...) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Matériaux = N/A
Nous publions chaque année notre consommation d’eau.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Conseil de Surveillance de Publicis Groupe est régulièrement informé de l’avancement des questions et projets RSE. Ces sujets sont dans le périmètre du Comité Stratégie et Risques. Le Comex du groupe est associé aux politiques et actions majeures engagées.
Une grande marge de manœuvre est laissée au management local et aux salariés pour agir de manière concrète et efficace dans leurs agences, où que ce soit dans le monde. Nous combinons des priorités globales avec un fort engagement de proximité, que nous valorisons beaucoup.
En Assemblée générale des actionnaires, il est fait état de la progression des indicateurs, dont la diminution de l’empreinte carbone.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Compte tenu de nos activités de services intellectuels, les enjeux environnementaux ne font pas encore partie de critères de rémunération du président du Directoire ou des membres du Directoire.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La responsabilité incombe à Anne-Gabrielle Heilbronner qui est membre du Directoire et Secrétaire générale de Publicis Groupe. Sous son impulsion les sujets RSE sont évoqués en Directoire et en Conseil de Surveillance. Les sujets environnementaux sont abordés dans le cadre du suivi régulier des projets et reporting RSE.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,...) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Tous les salariés sont invités à partager leurs idées et à prendre des initiatives : c’est au cœur même de la culture des agences et du groupe. Beaucoup d’entre eux sont engagés. Leurs propositions sont étudiées par le management local qui peut ainsi mettre en œuvre des plans d’action plus spécifiques. Certaines agences ont des équipes RSE ou Green Teams regroupant des volontaires qui peuvent intervenir sur ces sujets afin de faire progresser l’agence et les salariés. De manière régulière, des experts environnementaux (ONG, scientifiques, personnalités engagées...) sont invités dans les agences afin de participer à la sensibilisation et à la mobilisation générale.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les risques liés au changement climatique font partie de l’analyse des risques de l’entreprise, compte tenu des impacts que cela peut avoir sur le fonctionnement de l’entreprise, à l’égard de nos salariés et des communautés proches de nos implantations. Ces sujets sont abordés par le Comité Stratégie & Risques du Conseil de Surveillance, et sont suivis par les équipes Risques et Audit Interne. Nous sommes également vigilants à l’égard de nos fournisseurs sur ces sujets, qui sont évalués et encouragés à se mobiliser.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
N/A
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Nous sommes en train de travailler sur nos prochains objectifs environnementaux et nous voulons accroître nos efforts dans ce domaine.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nous suivons ce que font nos nombreux clients dans ce domaine.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Ça fait partie de nos investissements RSE.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous inscrivons nos actions dans le temps : nous savons qu’il faut changer d’approche sur différents sujets et nous y travaillons. Nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’autre option et que chacun doit jouer un rôle.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ?
Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
L’environnement fait partie de nos critères d’analyse RSE à l’égard de nos fournisseurs. Nous avons d’ores et déjà prévenu certains que leur engagement sur ces sujets fera partie des critères retenus pour pouvoir continuer de travailler ensemble dans le futur. Depuis ces dernières années, nous sommes dans une phase d’éducation et de sensibilisation de nos fournisseurs afin qu’ils soient plus actifs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Non.
Nous avons rejoint le « French Business Climate Pledge » en 2015 qui soutient l’Accord de Paris, car nous sommes convaincus que c’est ensemble que nous allons trouver différentes solutions permettant de limiter drastiquement les impacts environnementaux et participer ainsi à l’objectif de neutralité carbone.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Nous sommes depuis 100 ans présent sur la chaine de valeur immobilière/BTP en tant que transformateur de ville. Actuellement constructeur et promoteur immobilier. Soit transformer les villes pour tenter de les améliorer sur les 3 piliers du DD. Assurer déplacements peu risqués pour les investisseurs. Loger des activités humaines (familiales ou économiques) pour maximiser le bien être. Oser construire des vies plus belles.
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Oui, le sujet écologique est devenu essentiel depuis plus de 10 ans sans pour autant être un acte de foi militante. Nous systématisons une démarche d’éco conception (co écrite avec des partenaires experts comme negawatt ou la LPO par exemple) ; nous recherchons l’impact et le changement d’échelle pour nos projets plutôt qu’un projet iconique parfait. Nous sommes très actifs sur le projet de réhabilitation zéro énergie nommé Energiesprong.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Oui et non. Oui pour un triple bilan carbone ADEME SCOPE 3 (public, et volontaire). Donc pour une compta intégrée que nous jugeons impossible à faire pour un secteur aussi artisanal que le nôtre pour le moment
B. Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Sans surprise, les sujets Carbone important sont la mobilité (étalement urbain et choix des fonciers), l’utilisation de matériaux cimentaire (CO2 de process) et désormais un peu de consommation énergétique (moins qu’avant car nous ne faisons que des bâtiments récents plutôt efficace. Le top est donc un projet de réha énergétique urbaine comme Energie sprong. Il va nous falloir faire de la conduite du changement pour quitter rapidement le metier de coulage de béton à celui de réhabilitation garantie de bâtiments anciens.
C. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vousd'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Non. Nous savons où aller mais dépendons terriblement des contextes politiques et marchés pour nos produits. Nous disposons déjà de toutes les alternatives écologiques dans notre expérience et dans notre démarche d’éco conception ; nous savons qu’il faut en faire le plus possible. Cependant il est rare que le contexte nous autorise à faire le maximum. C’est un problème important.
Nous n’envisageons pas de compensation pour le moment mais sommes partenaires de Carbone 4 pour leurs études Net Zero Emission et de l’IFPEB pour le HUB Bas Carbone. Nous savons quoi faire et le proposons aussi souvent que possible. N’étant pas propriétaire finale du bâtiment, nous n’avons pas toujours le dernier mot.
Intégré sur chaque projet via notre démarche d’éco conception
D. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
OUI sans méthodo métier particulière. Je suis responsable du module biodiv urbaine du mastère construction et habitat durable de l’ENSAM et de l’ESTP. Nos enjeux sont, sur notre paramétré d’intervention, lobby pour foncier constructible, batiment qui abrite la biodiversité, chantier qui protège la biodiversité, pédagogie aux parties prenantes et enfin biodiversité dite grise, sur le lieu de prélèvement des matériaux. Nous collaborons de longue date avec la LPO pour tous ces sujets. Tout ceci est public et se trouve facilement sur Internet.
Bien sur evitement et réduction, voire refuge. Pas encore essayé une compensation.
Intégré sur chaque projet via émarche d’éco conception. Sujet bcp plus simple que prévu.
E. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Pas d’écotoxicité autre que la biodiversité grise traitée à la Q précédente, a priori pour notre métier en FRA BEL et ALL. En revanche le sujet de santé humaine et de qualité de l’air indoor est majeur.
Intégré sur chaque projet, souvent avec le cabinet MEDIECO, ref médicale en la matière. Mais sujet très complexe.
F. Adoptez-vous une démarche de sobriété[1] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
NON ; pas assez de maturité marketing. Nous entamons des recherches académiques sue ce difficile sujet. Nous avons fait travailler l’IESEG sur « comment vendre la frugalité » en Q4 2019.
G. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Oui et non. Notre enjeu ressource est principalement en « gros œuvre » pour la structure du bâtiment comme le démontrent toutes les ACV. Donc pour nous béton armé soit sujet carbone pour le ciment et sujet ressource pour les granulats et le sable. Nous suivons ces sujets ci. Pas les sujets métalliques. Sur l’économie circulaire, nous travaillons bcp avec Neo Eco qui est un cabinet expert sur ce sujet, pionnier du recyclage des granulats de déconstruction. Nous avons fait suffisament d’expérience pour espérer un changement d’échelle important en 2020.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portée par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
100% des collaborateurs/dirigeants/actionnaires sont sensibilisés notre méthode d’éco conception depuis 2012. Sont inclus 14 sujets dont ces 3 ci. Une formation spéciale climat de 6x1h est planifiée pour tous les collaborateurs pour 2020-21. On verra bien si nous arrivons à l’organiser : ce n’et pas si simple d’un PDG à un compagnons maçon sur chantier itinérant. Nous souhaitons partager voire vendre cette formation à nos parties prenantes externes. Et pourquoi pas à des université…
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Rien pour le moment. C’est un problème qui mérite réflexion. En même temps, à titre personnel, je ne suis pas favorables aux objectifs quanti individuels qui generent souvent des comportement individualistes de mercenaires à la place d’une sain collaboration. Mieux vaut l’absence d’indicateur qu’un mauvais indicateur.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le DD est porté par l’actionariat familial et le PDG du groupe, mon supérieur hiérarchique direct. Mon travail est de le mettre en musique.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
L'entreprise n'a pas répondu à la question
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis 120 ans, le Groupe Renault développe des solutions de mobilité accessibles économiquement au plus grand nombre (ex : Renault 4, Dacia, Garages solidaires, etc.), innovantes sur le plan de l’usage (ex : monospace tels qu’Espace et Scénic, Twizy) et des technologies (turbocompresseur, véhicule électrique, hybride rechargeable abordable, etc.). Cette volonté de proposer une mobilité accessible à tous se renforce pour répondre aux enjeux climat, santé et ressources par de nouveaux axes stratégiques : contribuer à la transition écologique en inscrivant le véhicule électrique dans l’écosystème énergétique par les services rendus par la batterie, intégrer les principes de l’économie circulaire dans les modèles d’affaires de l’entreprise, placer le véhicule au cœur des innovations liées au numérique (multimodalité, usages partagés, conduite autonome, etc.).
Au XXe siècle, le socle de l’utilité de l’entreprise était une mobilité accessible au plus grand nombre. Au XXIe, cette mobilité se veut également durable au sens de décarbonée, circulaire, sûre et inclusive. La raison d’être de l’entreprise fait l’objet d’une réflexion au niveau stratégique, engagée depuis 6 mois pour une publication prochaine.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le Groupe publie annuellement dans le Document de référence son empreinte carbone globale, en intensité par véhicule produit et en valeur absolue. Cette empreinte prend en compte l’ensemble du cycle de vie du véhicule (y compris, par exemple : usage, chaîne fournisseur, déplacements professionnels des salariés, fin de vie, etc.).
Tous les projets véhicules font l’objet d’une analyse de cycle de vie afin de mesurer les progrès de génération en génération ou de mesurer les impacts liés aux nouvelles technologies.
À titre d’exemple, une analyse interne prenant en compte les mix électriques de chaque pays a permis de confirmer la pertinence du déploiement du véhicule électrique et de prendre la décision de collaborer avec le secteur énergétique pour contribuer au développement des énergies renouvelables, grâce aux capacités de stockage des batteries (véhicules en charge ou batteries en usage stationnaire).
Une analyse externe a confirmé ces bénéfices : à l’invitation de la Fondation pour la Nature et l’Homme et de l’European Climate Foundation, le Groupe Renault a pris part à l’étude « Le véhicule électrique dans la transition écologique en France », aux côtés de l’Ademe, de Réseau de transport d’électricité (RTE), du fabricant de batteries Saft, d’Avere-France (Association pour le développement de la mobilité électrique) et des ONG Réseau Action Climat France, WWF France et Réseau pour la transition énergétique (CLER).
Cette étude publiée en décembre 2017 évalue les impacts et bénéfices environnementaux de l’électrification du parc automobile en France à l’horizon 2030. Elle confirme les atouts environnementaux des véhicules électriques dans la lutte contre le changement climatique et pour l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris COP 21. L’étude indique également comment ces bénéfices pourraient être accentués par la maximisation de l’usage des batteries pour la mobilité (partage de véhicules, augmentation du kilométrage) et par les services rendus au réseau électrique (« V2G », vehicle-to-grid). Enfin, l’étude met en avant l’intérêt de l’usage des batteries de seconde vie pour le stockage de l’énergie, au profit de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables.
Dans le processus interne de l’entreprise, des Analyses de Cycle de Vie (ACV) ou bilans carbone sont réalisés régulièrement pour évaluer et arbitrer entre différentes options stratégiques (Quel business model de service de mobilité a l’impact le plus positif sur les territoires tels que les villes ?) ou différentes options technologiques, par modèle ou par pays (ACV comparatives des batteries, des technologies GMP (électriques, hybrides rechargeable, hydrogène, GPL, GNV, Biogaz, etc). La logique prévalant dans ces analyses est que seuls les véhicules ou services proposant une mobilité la plus décarbonée possible s’imposeront ou seront favorisés par la réglementation ou la fiscalité.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Après avoir réduit l’empreinte carbone moyenne monde de ses véhicules de 18,2 % (soit 3,3 % par an en moyenne) dans le cadre du plan stratégique Drive the Change 2010-2016, le Groupe a renouvelé cet engagement de réduction en 2017 avec un nouvel objectif fixé à -25 % sur la période 2010-2022, dans le cadre de son plan stratégique Drive the Future. Ce plan stratégique comprend notamment le lancement de 8 véhicules électriques et 12 modèles électrifiés à l’horizon 2022 (par exemple, Clio hybride, Captur et Megane hybrides rechargeables, City K- Z.E. 100% électrique ont déjà été annoncées).
Le Groupe a également travaillé à la construction d’une trajectoire de réduction des émissions mondiales de CO2 par véhicule à plus long terme. Les cibles scope 1, scope 2 et scope 3 « du puits à la roue » ainsi définies par le Groupe pour 2030 ont été approuvées officiellement par l’initiative Science-Based Targets (SBT) en mars 2019. L’initiative SBT est issue d’un partenariat entre CDP (anciennement Carbon Disclosure Project), le programme Global Compact des Nations unies, WRI (World Resources Institute) et WWF (World Wildlife Foundation). Elle confirme la pertinence de la trajectoire CO2 construite par l’entreprise au regard des objectifs fixés par la COP 21. Le Groupe Renault est la première entreprise du secteur automobile à obtenir la validation de ses objectifs de décarbonation par l’initiative SBT.
La compensation ne fait pas partie de la politique environnementale du Groupe Renault, publiée en 1995 et réactualisée en 2013. Le Groupe a fait le choix de concentrer ses actions sur la réduction des émissions. Par exemple, l’usine de Tanger inaugurée en 2012 a pris en compte cet objectif dès sa conception : ainsi, 91% de ses besoins en énergie sont couverts par des sources renouvelables.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le Groupe ne dispose pas d’une analyse détaillée de l’impact de ses activités sur la biodiversité.
La contribution du Groupe Renault à la préservation du capital écologique s’inscrit dans les 5 axes de sa politique environnementale qui vise à réduire l’empreinte environnementale des véhicules de génération en génération sur l’ensemble de leurs cycles de vie, de l’extraction des matières minérales et fossiles à leur fin de vie.
Le Groupe Renault souscrit également aux 10 engagements communs Act4nature, car la préservation de la biodiversité nécessitera des synergies de collaboration entre les entreprises et l’ensemble des parties prenantes. La biodiversité est étroitement liée au réchauffement climatique et à l’extraction des ressources naturelles. Sa préservation bénéficiera donc des actions globales de décarbonisation de la mobilité individuelle et du déploiement ambitieux qui est le nôtre des principes de l’économie circulaire.
Cette préservation se construit également au niveau local par un management au quotidien de nos sites industriels et tertiaires pour adapter leurs activités aux écosystèmes qu’ils peuvent impacter (zones humides, eaux de superficie…) et contrôler les risques de rejets accidentels.
Elle s’inscrit enfin dans le déploiement d’engagements au sein de la chaîne fournisseur et du réseau commercial en propre.
Deux exemples :
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Renault s’engage depuis 2005 à réduire les impacts environnementaux de ses véhicules sur l’ensemble de leur cycle de vie, de génération en génération. Afin d’assurer et de contrôler le respect de cet engagement, le Groupe Renault mesure depuis 2004 sur l’ensemble de leur cycle de vie les impacts environnementaux de ses véhicules, de l’extraction des matières premières nécessaires à leur fabrication jusqu’à leur fin de vie.
Ces analyses évaluent en particulier les impacts sur le réchauffement climatique, la création d’ozone photochimique, l’acidification, l’eutrophisation et l’épuisement des ressources naturelles.
En complément de ces analyses globales, le Groupe mène des études cibles afin de mesurer l’efficience de certaines solutions. Par exemple, Renault s’est associé en 2012 à la municipalité de Rome et aux sociétés Aria Technologies et Arianet, spécialistes de la modélisation des pollutions atmosphériques, pour quantifier les bénéfices sanitaires du véhicule électrique en milieu urbain. En 2019, dans le cadre de « Pact for islands », WWF France et le Groupe Renault ont accompagné l’île de Porto Santo, notamment l’énergéticien local, pour évaluer la réduction de l’empreinte carbone liée aux scénarios 2025-2030 de mise en place d’un écosystème électrique associant énergies renouvelables, véhicules électriques et stockage stationnaire.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Renault a mis en place en 2008 le programme Driving ECO2 visant à proposer à ses clients des dispositifs d’aides embarquées dans les véhicules d’une part, et des services de formation d’autre part, afin de les aider à réduire la consommation de carburant de leur véhicule par l’éco-conduite. Le changement de comportement des conducteurs via l’éco-conduite est une voie de progrès susceptible d’apporter une baisse de consommation d’énergie (essence, gazole ou électricité) pouvant atteindre jusqu’à 25 %, en fonction du style de conduite.
Renault propose en France depuis 2012 dans son réseau commercial une offre de pièces de peau (capot, ailes, optiques, etc.) d’occasion collectées et sélectionnées dans le réseau de démolisseurs d’Indra, dont Renault est actionnaire à 50%.
Cette offre permet la remise en état de véhicules qui n’auraient pas été économiquement réparables à partir de pièces neuves uniquement, prolongeant ainsi leur durée de vie tout en réduisant très significativement l’empreinte environnementale associée aux réparations effectuées. Par ailleurs, une des usines du Groupe Renault (Choisy-le-Roi) est dédiée au remanufacturing. Ce site rénove, chaque année, plus de 30 000 moteurs ou boîtes de vitesses en réutilisant entre 50 et 70 % des composants et en recyclant la presque totalité de la matière non réutilisée. Plus de 90% des composants sont réutilisés pour la fabrication des organes mécaniques avec une consommation énergétique et en eau réduites de 80%. Ces activités s’inscrivent dans le programme économie circulaire du Groupe.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Le Groupe Renault a développé une méthodologie permettant d’objectiver la criticité des matières premières en fonction des risques sur l’évolution du prix et des risques sur l’approvisionnement, afin d’identifier les matières sur lesquelles Renault est exposé et de préparer en amont des stratégies de sécurisation des ressources.
L’expertise développée par Renault sur la méthodologie d’analyse de criticité est devenue une référence. Le Groupe reste fortement impliqué dans les initiatives nationales et internationales associées, notamment par le biais de comités transverses « filière » aux côtés des autorités publiques. Cela permet d’engager une approche globale, basée sur l’anticipation, avec le soutien des pouvoirs publics sur les axes prioritaires d’actions à engager.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les principaux risques liés à l’environnement auxquels est exposé le Groupe Renault s’articulent autour de quatre thèmes : changement climatique, raréfaction des ressources, impacts sur la santé, protection des écosystèmes.
La maîtrise de ces risques est intégrée au dispositif de management global des risques du Groupe. Les enjeux environnementaux et risques associés ont par ailleurs fait l’objet d’une analyse de matérialité visant à les hiérarchiser, sur la base de leur impact potentiel sur la performance économique de l’entreprise et de leur importance relative pour ses parties prenantes.
Cette analyse de risques est publiée annuellement dans le Document de référence du Groupe. En complément, les réponses du Groupe aux questionnaires de CDP (qui prend en compte les recommandations de la TCFD) sont publiques.
L’entreprise dispose de plans d’adaptation sur l’ensemble de ses activités propres (ex : protection des installations industrielles face aux risques physiques tels qu’inondation, grêle, typhons ; implications pour l’industrie automobile des objectifs de décarbonation liés à l’Accord de Paris COP21 ; nouvelles offres de produits et de services de mobilité pour répondre aux nouvelles politiques publiques des villes, etc.).
Dans une logique de progrès continu, l’entreprise étend progressivement vers l’amont la couverture de son plan d’adaptation de la chaîne d’approvisionnement, par exemple sur les thématiques du cobalt et du caoutchouc.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Le Groupe Renault prend en compte dans sa stratégie les adaptations nécessaires de son outil industriel à la transition écologique.
Par exemple, un programme d’investissement de plus d’un milliard d’euros a été lancé afin d’accélérer le développement et la production du véhicule électrique en France (sites de Cléon, Maubeuge, Douai et Flins).
Par ailleurs, les usines de Curitiba (Brésil) et Tanger (Maroc) ont pris en compte, dès leur conception, les enjeux locaux majeurs (biodiversité à Curitiba et stress hydrique à Tanger).
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
L’entreprise est déjà engagée depuis plus de dix ans dans une transformation de son offre produit, avec des investissements dont la rentabilité n’est pas immédiate. L’investissement initial par l’Alliance Renault-Nissan dans le développement du véhicule électrique à hauteur de 4 milliards d’Euros en est un exemple.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Le Groupe a travaillé à la construction d’une trajectoire de réduction des émissions mondiales de CO2 par véhicule prenant en compte les projections des volumes de ventes et mix technologique par marché. Les cibles scope 1, scope 2 et scope 3 « du puits à la roue » ainsi définies par le Groupe pour 2030 ont été approuvées officiellement par l’initiative Science-Based Targets (SBT) en mars 2019.
Le Groupe participe régulièrement à des études multipartites sur des roadmaps 2050, au niveau national ou international. Ainsi, en 2019 le Groupe a contribué à l’étude « Towards fossil-free energy in 2050 », coordonnée par European Climate Foundation et au rapport ZEN 2050 d’Entreprises pour l’Environnement (France).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Le prix interne du carbone utilisé par le Groupe Renault dépend du périmètre étudié. Pour les installations industrielles, le prix prend en compte des facteurs multiples, tels que les évolutions anticipées sur le marché de l’énergie et celles des quotas CO2. Pour les projets véhicules, la définition du prix du carbone intègre notamment les réglementations sur les émissions à l’usage et la fiscalité CO2.
À titre d’exemple, le prix du carbone pris en compte par Renault dans les projets véhicules et pour l’arbitrage des solutions techniques de décarbonisation est de l’ordre de 450€/tonne. Cette valeur est très élevée au regard de celles pratiquées dans d’autres secteurs d’activités. Elle tient compte, entre autres, des enjeux réglementaires et cadres fiscaux associés à chaque marché.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le Groupe Renault consacre chaque année plus de 2 milliards d’euros à la recherche et au développement. La majorité de ces ressources est affectée au développement des nouveaux véhicules, étape au cours de laquelle l’amélioration des performances environnementales est intégrée et indissociable du processus standard de renouvellement des produits.
En amont des projets de véhicules, environ 200 millions d’euros sont affectés annuellement à la recherche et à l’ingénierie avancée. Une part importante de ces dépenses porte sur des innovations visant spécifiquement à réduire les consommations de carburant et les émissions des véhicules, ce qui constitue tout à la fois un facteur d’attractivité des produits, un impératif réglementaire, notamment en Europe, et un levier majeur de réduction de l’empreinte environnementale de Renault.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
La transition écologique n’est une option, ni pour le secteur de la mobilité, ni pour le Groupe Renault. L’agenda international et les dispositions réglementaires ou fiscales nationales, voire locales (villes), l’encouragent et l’accompagnent. Dans ce contexte, le Groupe Renault intègre les enjeux liés à la transition énergétique dans sa stratégie et dans ses opérations. Il en fait même un levier de compétitivité et de différenciation, comme dans les domaines du véhicule électrique ou de l’économie circulaire, avec une démarche de pionnier, payante aujourd’hui.
L’objectif du Groupe Renault consiste à mesurer son triple impact (économique, social et environnemental) sur les territoires où il opère. Une Direction de l’Impact Social et Durable, directement rattachée au Directeur Général, vient d’être créée.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Groupe Renault dispense à ses salariés des formations et sensibilisations environnementales adaptées à leur fonction et à leurs besoins. En usine, les collaborateurs reçoivent une formation au poste incluant les aspects environnementaux, notamment le risque chimique (manipulation, stockage, déversements) et le tri des déchets. Dans les fonctions d’ingénierie, les collaborateurs ont accès à des formations environnementales en lien avec leur activité (par exemple : formation des auditeurs ISO 14001, conception en vue du recyclage). Des formations par le jeu ont été déployées pour former les salariés et les managers à appréhender les liens entre les enjeux environnementaux et les choix de conception, approvisionnement, industrialisation et commercialisation sur la pérennité d’une entreprise automobile.
Les sujets Climat et Ressources sont régulièrement exposés au Comité exécutif et aux instances de décision. Certains sujets (tels que la moyenne d’émissions CO2 de nos ventes en Europe), auxquels sont associés des objectifs précis, sont suivis mensuellement dans une instance au niveau Comité Exécutif. L’ensemble du top management a été sensibilisé à de nombreuses reprises sur les enjeux et la démarché très proactive de l’entreprise en matière d’économie circulaire.
L’ensemble des enjeux environnementaux et des réponses apportées par le Groupe Renault sont traités chaque année dans les instances représentatives telles que le Comité de Groupe rassemblant des représentants syndicaux avec une dimension internationale, ainsi naturellement qu’au Conseil d’Administration, à sa demande. Le Conseil d’Administration du Groupe Renault vient d’ailleurs de se doter d’un comité dédié à l’Éthique et à la Responsabilité Sociale et Environnementale.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
En ce qui concerne le Directeur Général du Groupe Renault en 2018 :
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Direction de la Stratégie et du Plan Environnement couvre l’ensemble des activités du Groupe Renault et accompagne sa stratégie de développement de nouvelles offres de produits et de services : véhicules électriques, connectés et autonomes, services rendus par la batterie au réseau électrique.
Cette Direction est rattachée à la Direction Stratégie et Business Development, rattachée au Directeur Général du Groupe, et dont le Directeur est membre du Comité de Direction.
Les axes de la politique environnementale de Renault sont débattus et validés au sein du Comité exécutif du Groupe, sur proposition du Directeur de la Stratégie et du Plan Environnement. À titre d’exemple, les opportunités comme les risques associés au renforcement des réglementations sur les émissions de CO2 des véhicules sont identifiés comme un enjeu majeur de compétitivité pour l’entreprise, suivi en tant que tel au niveau du Comité exécutif.
La Direction de la Stratégie et du Plan Environnement est un acteur clé dans la construction des dossiers de décision, tels que le plan gamme véhicule et groupe motopropulseur, le plan industriel, le plan de développement des services de mobilité, etc. Le Directeur de la Stratégie et du Plan Environnement préside lui-même plusieurs comités pour réaliser des arbitrages. Il est également membre du Comité d’Éthique.
La Direction du Plan et de la Stratégie du Groupe dispose également de leviers opérationnels, puisque son Directeur est également PDG de la Business Unit gérant les participations et activités associées au programme Économie Circulaire. L’ensemble de ces filiales (à 100 % ou en JV) génèrent un chiffre d’affaire de plus 500 M d’euros par an.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Depuis 1993, le Groupe Renault a fait le choix d’un fonctionnement décloisonné pour assurer la compréhension et la prise en compte des enjeux environnementaux dans chaque métier du Groupe. Les processus et instances de décision s’adaptent en continu aux évolutions des attentes des parties prenantes internes et externes, à l’avancée des connaissances scientifiques (ex : GIEC, IPBES, substances à risques, etc.), aux transformations de l’industrie automobile (ex : lancement de FAST, programme de transformation déployé à l’échelle du groupe visant plus d’efficience, plus d’agilité et plus de performance.)
Le réseau Environnement est transversal et met en relation les métiers de l’environnement et les autres processus de l’entreprise, mais aussi les sites entre eux, de façon à favoriser la diffusion des meilleures pratiques et à mutualiser les compétences.
Des chantiers d’expertise permettent une réflexion transversale à l’ensemble des métiers, afin de faire émerger de nouvelles pistes de transformation. Ainsi, en lien avec les enjeux environnementaux, des chantiers d’expertise ont été consacrés en 2018-2019 aux évolutions technologiques des batteries des véhicules électriques, à la place de l’hydrogène dans la mobilité de demain, ou encore aux conditions d’une conception responsable dans l’usage des matériaux et matières premières, y compris dans la chaîne fournisseurs.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Groupe Renault a intégré le respect des exigences sociales et environnementales dans ses standards de relations fournisseurs. L’évaluation « achats responsables » des fournisseurs est ainsi incluse dans les critères de sélection.
Les Renault Green Purchasing Guidelines, diffusées à tous les fournisseurs du Groupe décrivent les attendus en matière environnementale.
Chaque année, environ 80% de la masse d’achats du Groupe Renault est couverte par une évaluation dans les domaines des conditions de travail & droits humains, conformité réglementaire et éthique, environnement et gestion responsable de la chaîne d’approvisionnement. Ces évaluations sont réalisées par des cabinets extérieurs certifiés.
Le Groupe Renault réalise une cartographie de sa chaîne d’approvisionnement, afin de classer ses sites fournisseurs en fonction des risques RSE. Un programme d'audits menés par des cabinets extérieurs auprès de sites fournisseurs à risque est ensuite mis en place. À la fin de l’année de 2018, la direction des achats de Renault a réalisé un total de 45 audits.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe Renault dialogue avec les autorités (locales, nationales, internationales) au travers de sa Direction des Affaires Publiques, en particulier sur trois sujets majeurs : climat, économie circulaire et électromobilité. La Direction des Affaires Publiques travaille en lien étroit avec la Direction de la Stratégie et du Plan Environnement afin de garantir l’alignement des positions défendues avec la politique environnementale du Groupe.
Le Groupe dialogue également avec les ONG environnementales pour répondre à leurs attentes d’information ou pour travailler avec elles. À titre d’exemple, en complément des études multipartites citées précédemment, Renault a noué un partenariat avec la fondation Ellen MacArthur afin de promouvoir l’économie circulaire et avec WWF France pour accélérer la transition énergétique de la mobilité.
In a few lines, can you describe the usefulness of your company for society as a whole? Is this usefulness being questioned at the strategic level in view of the current environmental emergency? Give some concrete examples.
Is this usefulness being questioned at the strategic level in view of the current environmental emergency? Give some concrete examples.
Safran is an international high-technology group specializing in the aerospace and defense sector, in which it ranks third worldwide (excluding aircraft manufacturers), either alone or in partnership. As the world’s oldest aviation engine manufacturer and heir to France’s rich industrial history in aeronautics, Safran has continuously adapted and reinvented itself to meet the technological and economic challenges of its sector. As such, Safran is on the front line when it comes to responding to the environmental challenges associated with aviation. The goal of reducing the environmental footprint of our products is one of the fundamental pillars of Safran’s strategy, and 75% of R&T spending (i.e. €600 million) is dedicated to this issue each year.
As a testament to this commitment, Safran signed the French Business Climate Pledge1 this year. Through this initiative, Safran reaffirms the need to change by accelerating innovation and R&D through investments in lowcarbon solutions, in order to achieve a drastic reduction in the planet’s greenhouse gas (GHG) emissions. In addition, Safran is committed to better managing the carbon footprint of its production methods through a low-carbon project implemented since the end of 2018.
A. Have-you set up carbon accounting to provide a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Have you calculated the greenhouse gas emissions – not just CO2 – for the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, broken down by product or service lines? Are these results taken into account in the company’s operational processes? Give some concrete examples.
The Group applies a policy of continuous improvement in environmental protection which, in terms of combating climate change, results in particular in closer monitoring of the carbon footprint of its activities. In 2008, Safran adopted a method and a tool to measure its carbon footprint. Elaborated on the basis of a benchmarking system devised by the Sustainable Development Department, this tool is used to calculate total greenhouse gas (GHG) emissions resulting from all the Group’s activities. In 2018, in order to strengthen its carbon footprint measurement system and accelerate the roll-out of measures to respond to the challenge, Safran redesigned its reporting method. In compliance with regulatory and standard requirements, Safran uses the GHG Protocol, an internationally recognized methodology, and also complies with the principles and requirements of the ISO 14064-1-2016 standard. The range of emissions calculated covers Scope 1 (i.e. direct emissions resulting from the combustion of fossil fuels, such as gas, oil, coal, etc.) and Scope 2 (i.e. indirect emissions related to the consumption of electricity, heat or steam required to manufacture the product). Emissions from certain items in Scope 3 (which corresponds to other indirect emissions, such as the extraction of materials purchased by the company for the manufacturing of the product or emissions related to employee transportation or travel for customers coming to buy the product) are also included, namely: “Purchases of products and services”, “Business travel”, “Travel to and from work by employees” and “Waste disposal". In addition, Safran is working on the reporting of emissions related to upstream and downstream transportation.
In 2018, in order to strengthen its carbon footprint measurement system and accelerate the roll-out of measures to respond to the challenge, Safran redesigned its reporting method. In compliance with regulatory and standard requirements, Safran uses the GHG Protocol, an internationally recognized methodology, and also complies with the principles and requirements of the ISO 14064-1-2016 standard. The range of emissions calculated covers Scope 1 (i.e. direct emissions resulting from the combustion of fossil fuels, such as gas, oil, coal, etc.) and Scope 2 (i.e. indirect emissions related to the consumption of electricity, heat or steam required to manufacture the product). Emissions from certain items in Scope 3 (which corresponds to other indirect emissions, such as the extraction of materials purchased by the company for the manufacturing of the product or emissions related to employee transportation or travel for customers coming to buy the product) are also included, namely: “Purchases of products and services”, “Business travel”, “Travel to and from work by employees” and “Waste disposal". In addition, Safran is working on the reporting of emissions related to upstream and downstream transportation.
B. Do you have a credible plan, with resources, to reduce your climate impact by 2050, which means lowering your value chain emissions by 4%2 per year in absolute terms (and not by product sold)? By what date and means do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impact from your impact outside of compensation mechanisms?
Safran launched the Low-Carbon project at the end of 2018. This project aims to significantly reduce greenhouse gas emissions related to our activities in order to comply with the International Energy Agency’s two-degree scenario. We have given ourselves two years to define carbon accounting, identify exemplary actions and study the feasibility of a target to reduce our energy-related greenhouse gas emissions by 30 to 40% by 2025.
From 2020, this strategy will be implemented through investments and actions on the ground, such as replacing gas heating with district heating for our nacelle plant in Le Havre, or powering our Mexican sites with electricity supplied from a solar panel field.between 2009 and 2020, improving the fleet’s fuel efficiency by 1.5% per year (a target currently exceeded, with effective gains averaging more than 2% since 2009);
In addition, Safran and most of the stakeholders in air transport (equipment manufacturers, airframers, airlines, air traffic control and airports) have set themselves an ambitious mission in terms of environmental standards. Objectives were materialized in a commitment made by the Air Transport Action Group (ATAG) in 2008, well before the Paris Agreement of December 2015:
To this end, air transport stakeholders, including Safran, are committed to controlling the sector’s environmental footprint through four types of levers:
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company’s operational processes? To reduce your impact, do you prioritize avoidance and then reduction before compensation?
In the management of all its new projects, the Group carries out studies on the impact of its activities on local biodiversity.
D. Do you have an integrated analysis of your value chain regarding of the overall pollution levels linked to your activities? If so, which activities?
In 2016, Safran adopted an audited eco-design benchmark system to reduce the overall environmental footprint of its products at all major stages of their lifecycles. Through this system, Safran has established an organization dedicated to eco-design in each of its tier-1 companies. In addition to ISO standards, Safran systematically takes the environment into account from the design phase, for its new programs or for the development of its new technological building blocks. Reducing environmental impact has thus become central to the selection of materials and process within the Group.
In its eco-design strategy, Safran identifies five significant types of environmental impact for its activities: chemical risk (toxicity and ecotoxicity), the increasing scarcity of non-renewable natural resources, energy consumption, noise and atmospheric emissions (NOx, SOx, particles).
Furthermore, Safran, in partnership with other air transportation stakeholders, is involved in major European and French research programs such as Clean Sky, funded by the European Commission and industry, Single European Sky ATM Research(SESAR) for the construction of the Single European Sky, and the French Civil Aviation Research Council (Conseil pour la recherche aéronautique civile, CORAC) created as part of the Grenelle Environmental Act to coordinate research efforts in France.
Finally, Safran is one of the three main founding shareholders of Tarmac Aerospace, a company specialized in storage, maintenance and repair, as well as aircraft dismantling. In 10 years, the company has dismantled and recycled 125 aircraft with a recycling rate of more than 90% of the weight of each aircraft.
F. Do you adopt a principle of deliberate eco-efficiency in developing new offers and through your marketing strategy (e.g.: combating overconsumption)? What examples can you give us?
Safran is focusing its efforts on two measures: reducing the specific consumption of its engines and reducing the weight of its on-board equipment.
Improvements in propulsion have already reduced commercial aircraft fuel consumption by more than half compared to LEAP engines in the 1970s. Compared to the latest generation CFM56, the LEAP provides a 15% reduction in fuel consumption and a 50% reduction in NOx emissions.
The Group is working on several issues at the same time:
Regarding the reduction in the weight of on-board equipment, we can cite the example of carbon brakes, which are inherently lighter (about four times lighter than steel brakes) and more efficient. In addition to the material savings, this makes it possible to achieve further weight savings of several hundred kilograms on aircraft, which ultimately means lower consumption. Seats, toilets, galleys and nacelles, are other examples of equipment whose weight has been significantly reduced in recent years.
Furthermore, investments in production facilities are also driven by a desire to reduce the environmental footprint. For example, in our future new plant in Feyzin, we are integrating all technologies that will significantly reduce energy and water consumption into the project, as well as the use of renewable energies.
G. Do you monitor the worldwide consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin, etc.)? Do you calculate your footprint in terms of materials and water?
Safran is exposed to the risks of shortages of certain raw materials such as titanium, nickel-based alloys and composite fibers. In order to limit the impact of these risks, the Group negotiates medium-term supply contracts with its suppliers, with a policy of establishing multiple sources and building up appropriate inventories.
In addition, and in order to strengthen its support of a circular economy approach, Safran signed an R&D contract in March 2016 with the MetaFensch research platform and the Eramet metallurgy group. The objective of this agreement is to develop the French titanium industry of the future. As part of this partnership, Safran, which uses titanium in the manufacture of its products, participated in two pilot projects at the MetaFensch site in Uckange (Moselle). The first was to develop a process for the production of titanium powders, and the second was to recycle titanium powders that could not be used for direct manufacturing.
The Ecotitanium plant has begun to recycle titanium to allow its reuse in the aeronautics or medical sectors. The plant was inaugurated in September 2017.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically this entails physical, regulatory, technological, market and reputation risks, etc.)? Is this risk analysis published and if so where? Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
Safran is working on identifying its exposure to the changes brought about by the transition to a low-carbon economy. This project is ongoing.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
Through its subsidiary Safran Corporate Ventures, which provides equity financing to start-ups that have developed breakthrough technologies or business models applicable to the aerospace and defense industries, Safran has invested in nine young technology companies. In 2018, the Group acquired a stake in the capital
of:
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity challenges raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic performance?
The aviation industry has embarked on a massive reduction of its emissions. As a major supplier to the aviation industry, Safran is working hard to achieve these results.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreement (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Safran has developed a specific tool to model the evolution of the aviation market until 2050, taking into account the provisions of the Paris Agreement. This allows the Group to identify a number of scenarios related to the various possible environmental trajectories and their potential impact on Safran’s business.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
We are currently studying this question.
F. How much of your budget and your investments are spent on dealing with environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
75% of our R&T, which will exceed €600 million in 2022, is dedicated to reducing the environmental footprint of our products.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have at your disposal to ensure this transition?
The work of the Innovation and Technology Committee encompasses the monitoring of orientations, trends, evolutions and the progress of roadmaps on themes that involve high-profile environmental challenges (CO2, hybridization, lowcarbon fuels, etc.).
Some of the topics discussed during the Board of Directors’ strategy seminars defining the Group’s strategic orientations cover or include, as the case may be, key environmental issues for the Group’s business, its development and the aviation industry.
These two instances are two bodies of the Safran Board of Directors. The issue of the greenhouse gas trajectory of aviation is now a subject that is regularly monitored by the Board of Directors through its two instances.
Finally, six directors have specific skills or expertise in ESG (Environmental, Social and Governance).
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity for the executive committee? The board of directors? managers? All employees? Do you inform shareholders about these topics? If so, how regularly?
As part of the implementation of the low-carbon project, all members of Safran’s Executive Committee and all the management committees of each tier-1 company received awareness training on climate issues. In addition, a network of internal ambassadors also received awareness training and presentations/training events are commonly carried out on our sites. This topic is also regularly addressed in information campaigns and in ongoing internal communication aimed at all employees (at least once a week).
Furthermore, awareness-is regularly raised on the subject of resources (fuel and biofuel in particular).
The modelling of a number of scenarios concerning various possible environmental trajectories and their potential impact on Safran’s business was also presented to the Group’s Board of Directors.
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the CEO? If applicable, how is it indexed to quantitative objectives?
In determining the personal objectives of Safran’s CEO, the Board of Directors ensures that objectives related to corporate social responsibility (CSR) and the Group’s sustainable development are integrated. One of the Safran CEO’s CSR objectives concerns the carbon footprint management system.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues? What influence does he or she have on the company’s operations? In which decision-making processes is he or she formally integrated? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? How many executive committee meetings have included climate or biodiversity issues on the agenda? Out of how many?
The environmental issues related to our products fall under the purview of the Group’s R&T and Innovation Department, which sits on the Group’s executive committee. This theme is regularly discussed in EXCOM round table discussions. It is also specifically dealt with in ad hoc EXCOM meetings, such as the six-monthly meeting on the hybridization plan.
The environmental issues related to our activities fall under the purview of the Human Resources Department, which sits on the Group’s executive committee.
Since the implementation of the low-carbon project, the EXCOM has decided to hold a six-monthly review to examine and validate strategic orientations in terms of climate risk.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company’s activity and its main orientations in view of the environmental emergency? (Working groups, the possibility of conducting eco-efficiency projects, imagining the jobs of the future, etc.) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company’s evolution?
For several years, Safran has been offering each employee the opportunity to improve the company through participative innovation in his or her sector.
Innovations Awards are presented annually to reward innovative projects piloted by Group employees. These projects influence the company’s development.
For example, one of the teams was rewarded in 2019 for its “Open Rotor: Clean Sky Sage 2” demonstrator project, developed as part of the European Clean Sky research program. This innovation is a propulsion system adapted to the future needs of aircraft manufacturers. It is designed with groundbreaking architecture that will reduce fuel consumption and CO2 emissions by 30% compared to current engines. Another team was rewarded for a technological innovation that reduced the percentage of scrap in the manufacturing process (from 100% to less than 10%). And another was awarded for an innovation to replace white spirit and acetone with a biological degreaser.
In 2018, an intrapreneurship approach was introduced at Group level, with the intention of enabling Group employees to propose innovative ideas with the potential to lead to new products or business for the Group, then to support them in a creative process through an in-house incubator. The first two editions each attracted more than 120 proposals. Among the criteria for selecting these ideas, the environmental aspect is clearly highlighted by the jury, which includes the R&T and Innovation managers of the Group’s companies.
A. Do you make environmental assessments of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is engaged in an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreement)? If so, what are these indicators? What is your scope for progress in this field? What improvements do you plan to implement?
The relationship with suppliers and subcontractors is based on the principle of sustainable and responsible exchanges.
As part of our compliance plan, our general terms and conditions of purchase from our suppliers lead them to adhere to the Group’s corporate responsibility policy.
Suppliers complete a self-assessment questionnaire on their environmental practices and respect for human rights.
he implementation of Safran’s Purchasing, Quality, Safety and Environment policies concerns the entire supply chain and its service providers. Their commitment must be formalized by signing the responsible purchasing charter.
Today, this process is being updated.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you try to influence? Which lobby groups do you finance?
Safran further pursues its involvement by participating in various strategic bodies:
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
Saint-Gobain designs and delivers innovative and high performance solutions that improve our habitat and our daily life. They are thought for the wellbeing of everyone and the future of all. For example, one of the main markets of Saint-Gobain is building and construction. The solutions developed by Saint-Gobain are helping to improve significantly the energy efficiency in the buildings. Those are providing comfort while reducing the energy consumption. They allow to design lightweight buildings, with significantly lower resources content than traditional construction. All this, in a context of increased urbanization in the coming years and increased need for affordable, comfortable housing with reduced environmental impact.
In addition, even if Saint-Gobain is a multinational corporation, Saint-Gobain is not global. Its markets are local. Saint-Gobain invests in production sites and distribution outlets within the territories, relies and trains local employees, and acts within the local culture.
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, discriminated against by product or service lines? Are these results used in the company's business processes? Give some concrete examples.
We evaluate since a number of years our direct and indirect emissions following the GHG Protocol. We submit each year those figures to the CDP and are now within the 127 corporations in the CDP-A list. We perform for our main lines of products, especially for construction, a life cycle analysis following current standards and audited by third-parties. Those are made public within the relevant data bases. In 2019, it is more than 800 Environmental Product Declaration (EPD) that are published. Saint-Gobain is today the number one company providing those documents in the field of building materials. They are also a support to accelerate our eco-innovation approach.
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous évaluons depuis de nombreuses années les émissions directes et indirectes de nos activités selon le GHG Protocol. Nous fournissons annuellement ces données au CDP et sommes désormais parmi les 127 sociétés classées A. Les principales lignes de produit que nous fabriquons, notamment pour la construction, font l’objet d’analyses de cycle de vie réalisées selon les normes en vigueur, auditées par des tierces parties et rendues publiques dans les bases de données ad hoc.
En 2019, ce sont plus de 800 déclarations de performance environnementale (EPD) qui ont été publiées, faisant de Saint-Gobain le plus gros pourvoyeur de ces documents pour le monde de la construction. Elles servent également à orienter notre effort de développement, par une approche basée sur l’éco-innovation.
B. Do you have a credible plan, with resources, by 2050 to reduce your climate impact, which means reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
Saint-Gobain just announced within the frame of the United Nations Climate Action Summit in New York its engagement to be carbon neutral in 2050. We will develop detailed roadmaps in the coming months, that will include the reduction of our direct and indirect emissions, actions on our value chain, and potential sequestration mechanism. External compensation is not part of the toolbox used by Saint-Gobain.
C. Do you have a detailed analysis of the impact of your activities on biodiversity? If so, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's business processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
We have published in 2018 a biodiversity policy for the Group. Our approach is to preserve, restore, reinforce and valorize biodiversity, and this, within a value chain approach. The KPIs being used vary depending on the potential impact (quarries, production sites, usage of resources, …). Our approach has been recognized within the Act4Nature initiative.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution linked to your activities throughout your value chain? If so, on which ones?
We evaluate our scope 1, 2 and 3 emissions. We evaluate also the emission’s avoidances related to the usage of our products (insulation, for example). As such, we have evaluated that in 3 months in average, thanks to the reduction of the consumption of energy in the buildings, the usage of our insulation solutions compensate the CO2 emissions related to their production.
Nous faisons une analyse des risques environnementaux sur nos sites dans le cadre de notre système de management environnemental. Les principaux résultats sont publiés annuellement dans notre document de référence. De même, l’évaluation des fournisseurs est intégrée à la démarche Achats Responsables.
Nos principales lignes de produits font l’objet d’analyse de cycle de vie.
E. Do you adopt a thoughtful sobriety approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
We seek to reduce the resource intensity of our solutions through, for example, the reduction of the weight of our products or the increase in recycled content. Those are being reflected in the life cycle analysis that we perform. By essence, the products that are used in buildings have a long life time. The solutions that are developed today integrate more and more the end of life, for example in order to facilitate their reuse or their recyclability. Numerous programs have been developed locally, for example in order to reduce the level of construction waste by adapting strictly the delivered quantities to the needs.
F. Do you monitor the global consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin...)?
Do you calculate your material and water footprint?
Our main resources are sand and gypsum. The products that we produce based on those raw material – glass and plaster – are easily recyclable. We aim to increase year after year the recycled content of our products in order to reduce the pressure on our resources. We follow our water footprint and have an objective to reduce by 80% our water discharge in 2025 compared to 2010.
A. Have you developed an analysis of the risks induced on your business by climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, regulatory, technological, market, reputation, etc. risks)? Is this risk analysis published and if so where?
Have you developed a plan to adapt your activities to these risks? Does this plan integrate the entire chain of your activity?
Saint-Gobain is supporting the TCFD recommendations and is working on the disclosure following their guidelines. We have already published a table of comparison that allows to understand our progresses. Our value chain is obviously integrated in that approach, as, part of our solutions are providing services in terms of energy efficiency or reduction of the carbon footprint of the buildings. This disclosure addresses risks and opportunities.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
Beside identified risks, Saint-Gobain proposes products and services with positive impact in the value chain of building and construction or automotive. Climate change is having a deep impact in the strategy of the Group.
C. Are you ready to undertake the necessary transformations of your company to be in phase with the climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even if this should lead to lower economic returns?
Saint-Gobain is engaged in the fight against climate change and towards a low carbon economy. This engagement includes precise objectives in terms of the reduction of our impact. Those implies profound technological changes, industrial investments and R&D. The introduction of an internal carbon price is a testimony of this engagement as it is a way to anticipate potential economic impact.
D. Have you carried out an analysis of market developments in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Our approach includes a work on scenarios on our market and towards potential risks related to an increase of global temperature.
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
It is important to adopt an internal price of carbon in order to evaluate the current or potential impact of an external carbon price on our activities, to identify growth opportunities in low-carbon sectors, to reorientate our industrial investments and R&D, to prioritize the actions to reduce our CO2 emissions. Saint-Gobain has defined 2 internal price.
The first one at 30€/t is applied for our industrial investments above a certain threshold, to the investments related to a change of energy, to the investments related to energy on an existing site or a greenfield with an annual energy consumption above 10 GWh.
The second one at 100€/t is used for our R&D, in particular related to deep process changes. This last price has been in particular useful to reinforce low carbon R&D projects. The use of an internal carbon price helps also to anticipate future financial risks
F. How much of your budget and investment is spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
This information is confidential
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are moving in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have to ensure this transition?
Our activity is also orientated towards the sales of energy efficiency solutions and solutions to reduce the carbon footprint of the buildings. Our strategy is based on the development of products and solutions always more efficient
The short term performance is, as such, not in contradiction with the ecological transition in our markets.
A. Have you set up training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? Managers? All employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with which hourly volume?
We communicate to our investors and shareholders around our sustainability challenges through our yearly reference document. We have a specific section in our internet site. We publish a CSR roadmap where, for example, climate change is highlighted as being one of the key challenges of the Group. Link is made with the SDGs. This document is diffused largely within our employees and other stakeholders.
During the management training, there is a systematic session on sustainability (1hr minimum)
Our board of Directors has been trained during a half day seminar around the climate change challenges, with international experts.
Climate change and other sustainability topics are regularly put in the agenda of the board and the comex. We are currently preparing a mandatory training for all managers
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
We are currently preparing a mandatory training for all managers.
C. At which hierarchical level is the person responsible for global environmental issues located? What influence does it have on the company's operations? What decision-making processes is it formally integrated into? Is there a person in charge of environmental strategy on the executive committee, and if so, what is his or her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
The Vice President for sustainable development is globally in charge of our environmental issues. He reports to the Senior Vice President Human Resources and digital transformation who is part of the Comex.
Our CEO is directly and personally involved in the topics related to climate change.
D. Do you encourage your employees, at all hierarchical levels, to influence the company's activity and its main orientations, in view of the ecological emergency? (Working groups, possibility of carrying out sobriety projects, imagining tomorrow's jobs...) What means and room for maneuver do you give your employees to influence the company's development?
Our employer brand signature demonstrates the willingness of Saint-Gobain to imply largely our employees into its strategic orientation “Invent yourself – Reshape the world”
Practically, we organize the listening of our collaborators through regular feedbacks at all level of the organization.
For larger structuring projects, as for example the evolution of our management practices or the reorganization of the Group, we have put in place extensive and diversified working groups in order to feed the strategy.
In addition to those regular practices, specific programs related to environment are organized by departments. For example, our World Class Manufacturing Program involves all our technical people on environmental performance. Working groups are organized by topics. Our on-site operators participate directly to the definition of solutions in order to improve or technical and environmental performance. Best practices are widely shared through our technical department.
We favor the interprenorship of our employees through an initiative called “Saint-Gobain Intrapreneur”. Our employees that are developing a viable project for the Group are able to work on its development during a period up to 18 months.
Various general internal campaigns have been developed in order to increase the awareness of our employees around sustainability. For example, we launched in 2018 a “big small gesture” campaign around the daily actions that we are performing. Those, when performed by 180 000 employees, make a difference : recycling, reduction of the consumption of water, of energy, substitution of single used plastics, ….
Those campaigns are also a way to animate the internal debate around climate change and its consequences in our professional and personal lives
We are about to put in place a “sustainable development committee” by young managers in order to support the comex around our various approaches to sustainability, in particular internally.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you choose them according to environmental and social criteria? Are these criteria based on quantitative indicators that ensure that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (e.g. within the framework of the Paris Agreements)? If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
We have more than 250 000 suppliers of 1st rank. Obviously, it is not possible to proceed a deep environmental performance of each one of those suppliers. We have put in place a risk map in order identify priority activities and geographies, that allows to identify the suppliers of high impact and high environmental risk. Our responsible purchasing approach include potential audits on site. We have chosen to rely on the SMETA 4P standard as it includes a large environmental assessment of the site. Those audits are performed by recognized and qualified third parties. In addition, environmental, social and ethical criteria are part of our grid of selection of suppliers.
Finally, the scope 3 assessment helps us to understand the carbon impact by purchasing category and to develop specific action plan.
B. Do you devote resources to influencing regulations that have or would have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
We take part to some institutional engagements as those initiated by the UN (UNEP, Global Compact, …). We are also part of multi stakeholder platforms, as for example the Global Alliance for Building and Construction.
We take part to specific NGO’s and networks that are promoting sustainability in the economy and in the built environment, as for example the WBCSD or the World Green Building Council or the local chapters
Saint-Gobain is also part of the Energy Transition Commission (ETC)
Locally, each country organize its action, often through their respective trade associations.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Résolu à contribuer aux 17 Objectifs du Développement Durable (ODD) des Nations Unies, Schneider Electric fournit des solutions innovantes pour résoudre le paradoxe énergétique : trouver un juste équilibre entre la nécessité de réduire l’empreinte carbone de la planète et le droit inaliénable de chacun de disposer d’une énergie de qualité.
Schneider Electric a pris des engagements forts pour le climat pour tout son écosystème, de l’accompagnement de ses fournisseurs à la réduction des émissions de ses clients en passant par un plan d’action ambitieux sur son propre périmètre opérationnel. L’écosystème du Groupe, c’est aussi le milliard de personnes – 1 personne sur 6 dans le monde – qui n’ont pas accès à l’électricité alors que l’accès à l’énergie est un droit humain fondamental. Le Groupe développe des modèles économiques inclusifs et crée des solutions pour fournir une énergie propre, sûre et fiable à ces personnes et contribue à la lutte contre la précarité énergétique dans les économies matures.
Pour Schneider Electric, le développement durable est un pilier de croissance concret qui embrasse l’amélioration continue de sujets transverses (environnementaux, éthiques, sociaux et économiques) sur l’ensemble de sa chaîne de valeur et de ses parties prenantes. C’est donc naturellement que la démarche de développement durable du Groupe est au cœur de sa stratégie. Cette démarche s’articule autour de 5 enjeux majeurs identifiés par sa matrice de matérialité :
L’ensemble de ces sujets est discuté au plus haut niveau de l’entreprise, via notamment un Comité Exécutif du Développement Durable, et par le Comité des ressources humaines et RSE du Conseil d’Administration qui examine et valide les objectifs de développement durable du Groupe.
Ces 5 tendances structurent la feuille de route du Groupe sur le court, moyen et long terme :
Stratégie de court terme (2020)
Schneider Electric définit des objectifs précis et mesure ses résultats chaque trimestre depuis 2005 dans un tableau de bord communément appelé « baromètre ». Depuis 2018-2020, ce baromètre prend le nom de Schneider Sustainability Impact (SSI) et comporte 21 plans de transformation de l’entreprise sur les 5 piliers mentionnés ci-dessus. Les plans d’action du SSI sont menés à l’échelle du Groupe. La note sur 10 donne une mesure globale de la progression du Groupe en matière de développement durable. Quelques exemples de programmes du SSI, l’ensemble étant disponible sur notre site internet https://www.schneider-electric.com/fr/about-us/sustainability/sustainable-performance/barometer.jsp) :
A l’horizon 2025 :
Faciliter l’accès à l’éclairage et à la communication pour 50 millions de personnes défavorisées grâce à des solutions bas carbone d’ici 2025 (depuis 2009), puis 80 millions d’ici 2030
A l’horizon 2030 :
A l’horizon 2050 :
- Contribuer activement à des initiatives pour des activités durables telles que le Pacte Mondial des Nations unies
- S'engager avec les fournisseurs pour une "chaîne d'approvisionnement à zéro émission de CO2"
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Schneider Electric œuvre en permanence pour une chaîne logistique plus écologique afin de protéger l’environnement et de découpler son activité de la consommation de ressources naturelles. Ces ambitions sont intégrées dans la transformation de la chaîne logistique de Schneider Electric nommée « Tailored Sustainable Connected supply chain 4.0 » (TSC 4.0), au titre du pilier « Prendre soin des personnes et de la Planète ». Parmi les programmes phares figurent l’efficacité énergétique avec les solutions EcoStruxureTM, l’alimentation en énergie renouvelable de ses installations, la réduction des déchets enfouis grâce au programme Towards Zero Waste to Landfill (TZWL), vers le « zéro déchet » en décharge, l’approvisionnement durable en cartons et palettes pour le transport et la réduction des émissions de CO2 générées par les transports.
Les émissions de GES sont quantifiées sur l’ensemble de la chaîne de valeur du Groupe (de l’extraction de matière première à la fin de vie des produits). Les résultats sont publiés chaque année dans le Document de Référence et dans la réponse (publique) au CDP Climate Change. Tous les produits Green Premium disposent également d’un PEP (Profil Environnemental Produit) disponible sur le site internet de Schneider Electric.
De plus, le Groupe communique en externe la quantité de CO2 que ses offres permettent à ses clients d’économiser. Cette initiative a pour ambition de prouver que ses solutions permettront d’économiser 120 millions de tonnes de CO2 sur la période 2018-2020. Un livre blanc sur la méthodologie de calcul a été publié en 2019 afin de permettre à d'autres entreprises de participer à cet effort de transparence à l’égard de leur empreinte carbone.
Le Groupe adopte une approche pro-active en matière de gestion de la responsabilité environnementale. La conformité aux normes réglementaires, les systèmes de gestion de l’environnement et l’amélioration continue constituent le fondement du programme de prévention et de gestion des risques environnementaux du Groupe pour les opérations actuelles, anciennes et prévisionnelles.
Sur ce thème, un certain nombre d’initiatives sont en place. Voici les principales, qui ont été renouvelées en 2018 :
Grâce aux efforts en matière de R&D et d’écoconception, un large éventail de produits, services et solutions a été élaboré et apporte des gains significatifs en matière de CO2 aux clients, leur évitant ainsi le rejet de millions de tonnes de CO2. Le Groupe s’attache à quantifier les économies de CO2 permises par ses offres afin de démontrer les bénéfices de ses solutions aux clients et investisseurs. Ensuite, Schneider Electric travaille activement à la réduction permanente de ses propres impacts en termes de CO2 sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement, de l’extraction des matières premières à la gestion de la fin de vie de ses produits, en passant par la fabrication.
L’ensemble de ces processus et informations permettent de guider la stratégie du Groupe dans la conception de ses offres, la réduction de son impact environnemental ou encore ses exigences envers ses fournisseurs.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Schneider Electric a défini une stratégie et une feuille de route claires en matière de CO2 (assorties d’horizons temporels en 2020, 2025, 2030 et 2050), et détaillées en question 1.
Les objectifs 2030 ont été validés par l’initiative Science Based Targets et reconnus comme alignés avec les scénarios 1.5 degrés du GIEC. Ces objectifs visent une réduction de 100% des émissions opérationnelles du Groupe d’ici 2030 (scope 1 et 2) et de 35% des émissions du scope 3, par rapport à 2017. Schneider publie annuellement ses progrès et l’ensemble de son empreinte carbone dans son rapport annuel et dans sa réponse au questionnaire CDP Climate Change (qui est disponible publiquement). Schneider Electric a par ailleurs rejoint l’initiative « Business Ambition for 1.5 degrees » avec 87 autres entreprises, portée par le Pacte Mondial et d’autres organisations tel que le World Resource Institute, The Climate Group, The B Team, The World Economic Forum…).
Schneider Electric a établi un point d’étape à 2025 (avancé de 5 ans par rapport aux engagements pris à la COP21) et vise la neutralité carbone dans son écosystème en prenant en compte les émissions de CO2 de l’ensemble de sa chaîne logistique, les économies de CO2 réalisées chez ses clients grâce à ses offres et en mobilisant des crédits de compensation carbone obtenus via ses investissements dans le fonds Livelihoods.
Le Groupe est convaincu de la nécessité d’adopter une analyse « de bout en bout », en examinant aussi les émissions de CO2 induites et économisées, pour avoir un aperçu global de l’impact de l’entreprise sur le changement climatique et ses leviers d’action. Chez Schneider Electric, la gestion de l’énergie, l’automatisation et les logiciels sont combinés pour permettre aux clients de réaliser des économies d’énergie. À travers son engagement de neutralité carbone, le Groupe veut démontrer que les économies de CO2 réalisées par ses clients sont au moins équivalentes aux émissions de CO2 induites dans sa chaîne d’approvisionnement pour produire et installer ses technologies. En somme, l’objectif est de démontrer que Schneider Electric est une « entreprise à impact positif » et que ses actions contribuent à la lutte contre les changements climatiques.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Schneider Electric n’a pas d’impact direct significatif sur la biodiversité, du fait de la nature de son activité. Néanmoins, les politiques et programmes suivants contribuent à réduire son impact sur la biodiversité (en dehors de son action climatique, les changements climatiques étant le principal facteur d’impact sur la biodiversité).
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités? Si oui, sur lesquelles ?
Sur le périmètre opérationnel :
Schneider Electric suit, notamment via son Système de Gestion Intégrée et son programme CLEARR (Bilan environnemental et revue des risques à l’échelle de l’entreprise), l’ensemble de son empreinte environnementale dans un souci d’amélioration continue (voir question 2)A.). Les chiffres sont audités et publiés chaque année dans son Document de Référence.
En amont :
Schneider Electric ne collecte pas de données de ses 50,000 fournisseurs, mais a mis en place différents leviers afin d’assurer la meilleure performance environnementale de sa chaîne logistique et de réduire son empreinte environnementale. D’abord l’inclusion explicite dans la politique d’achats du Groupe et dans ses Principes de Responsabilité de l’excellence environnementale. Ensuite, un système de sélection des fournisseurs (Schneider Supplier Quality Management) intégrant des critères environnementaux (ISO 14001 et économies d’énergie, éco-conception, REACH et RoHS, minerais qui alimentent des conflits), la promotion d’une démarche d’amélioration continue basée sur la norme ISO 26000 pour les fournisseurs stratégiques, ou encore l’audit sur site de fournisseurs identifiés comme risqués dans le cadre de Plan de Vigilance du Groupe.
En aval :
Schneider Electric veille à minimiser l’impact environnemental de ses produits tout en maximisant leurs atouts pour ses clients. La politique d’excellence environnementale du groupe s’articule autour des axes suivants au sein de son programme Green Premium :
Schneider Electric s’est engagé depuis longtemps dans une démarche de respect de l’environnement et de la santé des personnes, dans le traitement et le recyclage de ses produits en fin de vie. Schneider Electric, dans le cadre de la mise en application de la directive DEEE, dédiée aux équipements électriques et électroniques, met en place les actions d’identification des produits, de sélection et mise en place des filières de recyclage et de tarification des taxes à appliquer en respect avec la réglementation de chaque pays de commercialisation.
De nombreux autre exemples existent et sont détaillés dans le Document de Référence 2018 du Groupe (REACH, RoHS, California Proposition 65, Directive Matières et Substances…)
Un système d’alerte pour toutes les parties prenantes :
En 2018, un système d’alerte similaire au système interne (Red Line) a été mis en place pour les cas externes. Baptisé Green Line, il permet à l’ensemble des parties prenantes externes de Schneider Electric, y compris les fournisseurs, sous-traitants, clients et agents commerciaux, de lancer des alertes sur les points suivants : corruption, conflit d’intérêts, falsification de documents, manipulation de comptabilité et d’audit, vol, fraude, détournement de fonds, travail des enfants, travail forcé, traite des êtres humains, santé et sécurité, pollution environnementale, harcèlement, discrimination. Green Line est géré de la même façon que le système d’alerte interne Red Line : chaque cas est traité en interne, avec le plus haut niveau de gravité par le Comité de Fraude. Il est communiqué aux parties prenantes de Schneider Electric via son site Web officiel et son Code de conduite des fournisseurs.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété [2] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Schneider Electric est une entreprise principalement B2B, proposant un portefeuille unique de produits et de solutions pour la gestion de l'énergie dans les maisons, les bâtiments, les centres de données, les infrastructures et les installations industrielles, qui permettent généralement 30 % d’économies, sur la base de données éprouvées issues de projets antérieurs. La question de la sobriété dans notre démarche marketing est donc peu adaptée à notre secteur d’activité.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Schneider Electric achète principalement des composants préfabriqués, des matières premières (argent, cuivre, aluminium, aciers, matières plastiques), des produits électroniques et électriques, et des services. Ses sources d’approvisionnement sont diversifiées (groupes internationaux, ETI et PME). Les fournisseurs sont sélectionnés pour la qualité de leurs produits et de leurs services, le respect des délais de livraison, leur compétitivité, leur capacité à innover ainsi que leur niveau de Responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Adhérant au Pacte mondial des Nations Unies, Schneider Electric encourage ses principaux fournisseurs à contribuer à sa démarche de développement durable selon le référentiel de la norme ISO 26000, avec une amélioration continue du niveau requis qui est constamment mis à jour pour assurer un progrès permanent (indicateur du Schneider Sustainability Impact « 5.5 pts /100 d’augmentation du score moyen de l’évaluation ISO26000 pour nos fournisseurs stratégiques ». Schneider Electric a par ailleurs élaboré un plan de vigilance afin d’enquêter, vérifier et prévenir d’éventuels risques de pratiques non conformes à l’éthique, qu’il s’agisse de fournisseurs de rang 1, ou 2 ou 3, et procède à des campagnes d’audits ciblées.
Cette donnée est suivie et sert par exemple à calculer notre empreinte CO2 et matière liée à l’amont, et à évaluer les risques liés à l’approvisionnement en matières premières.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Oui, cette analyse est disponible dans notre Document de Référence p.88 à 93. Le détail des plans d’action est ensuite détaillé dans les sections concernées dans le même rapport.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Les changements dans notre monde sont plus profonds que jamais. Pour la première fois, les nouvelles technologies
permettent de distribuer et de connecter l’énergie, ce qui nous pousse à repenser nos modes de vie. Schneider Electric invente des technologies qui vont transformer les lieux où nous vivons, travaillons et jouons. En tant que spécialiste mondial de la gestion de l’énergie et des automatismes, nous créons des technologies connectées qui remodèlent les industries, transforment les villes et enrichissent les vies. Chez Schneider Electric, nous appelons cela « illuminer la vie » (Life Is On). Qui dit vie illuminée, dit vie alimentée, efficace et connectée. Et la vie devient plus riche et plus durable lorsque l'énergie devient plus sûre, plus fiable et plus efficace. Notre engagement est d’illuminer la vie (Life Is On) pour tous, partout et tout le temps.
Afin d’aligner son business modèle avec les enjeux du siècle, notamment du changement climatique, et proposer les meilleures solutions à ses clients, Schneider Electric a, depuis près de 200 ans, conduit des acquisitions et des cessions allant dans ce sens. Par exemple pour renforcer son offre de logiciels industriels qui permettent d’optimiser les procédés industriels et de mieux gérer les consommations de ressources, Schneider Electric a acquis AVEVA et IGE+XAO (leader des logiciels de conception pour les installations électriques) en 2018.
Schneider Electric Ventures soutient l’innovation par le financement, l’incubation et des partenariats. Schneider Electric s'est engagé à investir entre 300 et 500 millions d'euros dans les années à venir. Le Groupe accueille favorablement les projets des innovateurs et des entrepreneurs désireux de concrétiser leurs idées.
2018 Schneider Electric Ventures a été lancé, avec l'objectif de favoriser l'innovation en mobilisant les meilleurs talents, idées et technologies, au sein ou à l’extérieur de Schneider Electric. Cette initiative encourage les innovations de rupture ou incrémentales de demain, par des programmes de financement, d’incubation et de partenariats.
En 2018, Schneider Electric Ventures a lancé plusieurs initiatives. Parmi ses projets d’incubation figurent notamment :
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
La développent durable a toujours été un investissement. Mais, aujourd’hui, cet investissement concerne autant l’avenir des entreprises que celui de la planète. En effet, les technologies qui rendent une entreprise plus durable sont les mêmes que celles qui rendent une entreprise plus efficace dans ses opérations, plus productive, plus sûre et plus résiliente. Il n’y a donc pas de contradiction entre alignement avec les enjeux climat et biodiversité et performance de l’entreprise, bien au contraire.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
L’analyse stratégique du Groupe porte sur les grandes tendances de marché, elles-mêmes portées par un besoin de transition écologique et juste. Le monde continue de se transformer, sous l'impulsion des grandes tendances que sont l'urbanisation, l'industrialisation des nouvelles économies et la numérisation des entreprises et de la société. Ces tendances ont provoqué une transition majeure du monde de l'énergie, en stimulant la consommation électrique, tout en favorisant la décentralisation et la décarbonisation de la production d'énergie.
D’abord, la transformation numérique est une force motrice clé de nos marchés.
Au cours des 20 dernières années, Internet a permis à 3,8 milliards de personnes de se connecter ; ce chiffre devrait encore croître de 3 milliards supplémentaires d’ici 2030(4). Nous venons d'entrer dans la phase suivante du déploiement d'Internet avec l'Internet des Objets (IdO), qui devrait voir le nombre d'appareils connectés doubler environ tous les 4 ans. Au cours des prochaines années, il y aura 10 fois plus d’appareils connectés que d’utilisateurs et d’ici 2020, Internet connectera plus de 30 milliards d’appareils.
L'augmentation de la connectivité est complétée par l'accès aux informations en temps réel via des capacités informatiques renforcées et concurrentes (sur le cloud ou à la périphérie), qui contribuent à réduire le coût de la collecte de « Big Data ». Cela accélère à son tour le développement et l'utilisation de l’apprentissage machine,
de l’intelligence artificielle (IA) et de la réalité augmentée dans tous les secteurs d'activité industrielle. En particulier, le traitement des données à la périphérie (Edge computing) rapprochera l’innovation des utilisateurs et des opérations au fur et à mesure que les entreprises seront en mesure de transférer l’intelligence à la périphérie, d’accroître l’automatisation traditionnelle et d’améliorer les expériences des clients et des collaborateurs.
Ensuite, le monde de l'énergie est en pleine transition. La demande mondiale en énergie augmente de 1 % par an, mais la demande en électricité croît à plus de deux fois ce taux, voire quatre fois plus selon des scénarios plus dynamiques. Chez Schneider Electric, nous pensons que l'avenir sera électrique :
Cet avenir nécessitera un nouvel ensemble de valeurs à mesure que le monde opèrera un changement de paradigme vers une électricité renouvelable, décentralisée et intermittente. La décentralisation conduira à une nouvelle architecture du réseau, en créant une flexibilité et une efficacité accrues et de nouveaux modèles de marché qui répondent aux nouvelles demandes des clients et des producteurs locaux. La principale source d’innovation permettant de relever ces défis réside côté demande, dont le potentiel est aujourd’hui inexploité dans l’architecture
centralisée actuelle. La demande, qui consomme encore à présent 70 % de l'énergie mondiale sans la moindre exigence d’efficacité énergétique, représente une source inexploitée d'économies énergétiques et financières. La numérisation de la demande est le fondement de la transition énergétique vers une électrification propre, à savoir toute électrique et entièrement décarbonée, utilisée de la manière la plus efficace qui soit.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Pour mener la transition mondiale vers une économie bas carbone, Schneider Electric appelle les responsables politiques à définir une tarification du carbone solide et prévisible pour les entreprises, leur permettant d’intégrer des garanties sur le climat dans leur stratégie. Un prix élevé et stable du carbone renforcera la volonté d’investir dans des technologies durables et de modifier les comportements.
Chez Schneider Electric, un prix interne du carbone a déjà été établi pour intégrer les effets externes du CO2 dans la prise de décision et la stratégie. Ce prix interne sert d’une part à évaluer la performance et la résilience des opérations en matière de CO2 et, d’autre part, à définir et mettre en oeuvre les programmes de réduction des émissions de CO2.
En premier lieu, un prix interne du CO2 est utilisé pour évaluer la performance et la résilience des opérations. Le coût du CO2 est évalué en fonction des effets externes des activités industrielles, en tenant compte des émissions de CO2 dues à la consommation d’énergie, aux fuites de SF6 et au fret routier par région. Pour cette analyse, on a retenu un prix à court terme de 30 €/tonne CO2 et un prix à long terme de 100 €/tCO2. Cela permet de mesurer l’impact potentiel de la tarification du CO2 sur la chaîne d’approvisionnement du Groupe et d’évaluer les progrès réalisés par rapport aux objectifs de réduction du CO2. Schneider Electric s’efforce également d’intégrer un prix du CO2 dans ses décisions industrielles à long terme, en se penchant sur l’empreinte industrielle future de la chaîne d’approvisionnement.
En second lieu, un prix implicite du carbone est déjà adopté depuis plusieurs années, dans le cadre des 3 programmes phares du Groupe pour réduire les émissions de périmètres 1 et 2 : efficacité énergétique, énergies renouvelables et réduction des fuites de SF6. Ces programmes sont évalués par rapport à un prix conventionnel du CO2 de 30 €/tCO2 afin de déterminer si les efforts d’investissement et de réduction sont en adéquation avec le coût des effets externes du CO2. Schneider Electric estime que la tarification interne du CO2 est un outil utile pour renforcer sa gouvernance et ses engagements externes en matière de CO2.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Schneider Electric s’est engagé à investir 10 milliards d’euros dans l’innovation et la R&D pour le développement durable en 10 ans (2015-2025). En 2018, 5 milliards ont été investis (depuis 2015).
En ce qui concerne la performance environnementale des sites du Groupe : Le programme d’entreprise 2018-2020 comprend les objectifs suivants :
À fin 2018, ce programme a permis les réalisations suivantes :
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Intégrer de façon ambitieuse le développement durable à tous les niveaux des activités d’une entreprise, c’est avant tout assurer une croissance pérenne de l’entreprise. Cela permet d’optimiser ses procédés et de gagner en efficacité (et donc de consommer moins de ressources), d’attirer et de retenir des talents dans l’entreprise (qui sont essentiels à la performance de l’entreprise), de réduire les risques multiples sur sa chaîne de valeur et d’anticiper des changements de modèle nécessaires. Pour Schneider Electric, rentabilité et transition écologique vont dans le même sens.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Afin de sensibiliser l’ensemble des employés sur les sujets climat, ressources et biodiversité, nous organisons trimestriellement des Webradios pour la communauté des Sustainability Fellows, qui informent ces derniers sur la performance et les réalisations du trimestre et font le point sur des thématiques clés de développement durable.
Le Comité des ressources humaines et RSE ainsi que le Comité Exécutif du Développement Durable se réunissent deux fois par an et évoquent les sujets relatifs au climat, aux ressources et à la biodiversité.
Des communications proactives pour nos investisseurs, comme par exemple notre dernière “Update on Sustainability” permettent également de sensibiliser autour de ces thématiques. Nous rencontrons également nos investisseurs régulièrement autour des thématiques du développement durable.
Tous les trimestres, les résultats du Schneider Sustainability Impact sont présentés en même temps que les résultats financiers et font l’objet d’un communiqué de presse disponible sur notre site internet.
Des formations spécifiques sont dispensées aux collaborateurs sur des sujets pertinents selon leur département. Des formations sont par exemple proposées aux équipes des achats pour soutenir la démarche d’achats responsables. La formation de base à la norme ISO 26000 destinée à tous les acteurs des achats fait désormais partie intégrante du cursus standard de l’acheteur. Des formations plus avancées permettent d’apprendre à questionner les fournisseurs stratégiques lors des business reviews (qu’ils soient évalués par un tiers ou non). Pour les situations « hors limites », Schneider Electric a privilégié une approche de formation de type « pratique », fondée sur des études de cas, pour s’assurer que les acheteurs ont une bonne compréhension des situations qui sont inacceptables au regard des normes du Groupe. Cette formation apprend notamment à réagir si les approvisionnements sont confrontés à une telle situation.
La formation est un sujet crucial pour Schneider Electric, non seulement pour ses propres employés, mais aussi comme un moyen d’aider les personnes en situation de précarité à obtenir des opportunités d’emploi et d’épanouissement.
La stratégie de Schneider Electric pour les formations aux métiers de l’énergie des populations défavorisées s’articule autour de 3 axes :
Schneider Electric a l’objectif de former 400 000 personnes défavorisées aux métiers de l’énergie d’ici 2020, 1 million d’ici 2025. Plus de 220 000 personnes ont été formées au deuxième trimestre 2019 (depuis 2009).
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Schneider Electric définit des objectifs précis et mesure ses résultats chaque trimestre dans un tableau de bord appelé Schneider Sustainability Impact (SSI), composé de 21 programmes répartis dans 5 enjeux que sont le Climat, l’Economie Circulaire, la Santé et l’Equité, l’Ethique et le Développement. Les plans d’action du SSI sont menés à l’échelle du Groupe. Cet outil permet à Schneider Electric de répondre à ses enjeux de développement durable et de progresser sur chacun des piliers de sa stratégie identifiés via sa matrice de matérialité. Selon sa performance par rapport à son objectif, chaque programme reçoit une note sur 10. La note moyenne sur 10 du SSI donne une mesure globale de la progression du Groupe en matière de développement durable.
La note du baromètre entre chaque année dans les critères de rémunération variable de plus de 50 000 salariés, dans la prime d’intéressement de 32 entités françaises (17 000 personnes), et dans les plans d’intéressement long terme (2 300 personnes).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Les enjeux de développement durable, y compris ceux liés à l’environnement, sont portés au plus haut de l’entreprise, et intégrés dans les activités des collaborateurs. Chez Schneider Electric, le développement durable et l’engagement pour les Objectifs de Développement Durable de L’ONU font partie intégrante de l’ADN du Groupe.
Le programme à court terme Schneider Sustainability Impact, est revu et validé (puis suivi) par un Comité Exécutif du Développement Durable. Depuis 2010, ce comité, composé de 3 membres du Comité Exécutif chargés des Ressources Humaines, des Opérations Industrielles et de la Stratégie se réunit 2 fois par an autour du Directeur du Développement Durable pour suivre et orienter les plans d’action du Groupe dans ce domaine. En 2016, la Directrice générale Marketing, membre du Comité Exécutif, a rejoint le Comité.
Le SSI est également revu et validé (puis suivi) par le Comité des Ressources Humaines & RSE au niveau du Conseil d’Administration. Ce comité est composé de quatre administrateurs (Rapport annuel page 234). Le comité se réunit à l’initiative de son Président ou à la demande du Président-Directeur général. L’ordre du jour est établi par son Président, en concertation avec le Président-directeur général. Il tient au moins 3 réunions par an (5 réunions ont eu lieu en 2018 pour une durée moyenne de 2 heures). Une de leurs missions est de préparer les délibérations du conseil d’administration en matière :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Plusieurs événements permettent d’accroître la sensibilité les collaborateurs du Groupe au enjeux écologiques et ce, à tout échelon hiérarchique, comme par exemple, le Jour du dépassement de la Terre (date à laquelle il est admis que l’économie mondiale a épuisé l’ensemble des ressources naturelles dont elle dispose pour l’année en cours). Aussi, les webradios organisées trimestriellement en interne tendent à informer les collaborateurs sur la performance et les réalisations du Groupe sur des thématiques-clés de développement durable. C’est également pour eux l’occasion de prendre la parole et de soumettre leurs propositions.
Schneider Electric porte également ses valeurs lors du Marathon de Paris et encourage la communauté de Green Runners à être des ambassadeurs du climat et de la qualité de l’air (https://www.schneiderelectricparismarathon.com/fr/marathon-engage/demarche-globale)
Les actions d’engagement des collaborateurs de Schneider Electric se déroulent aussi auprès d’organismes de formation professionnelle aux métiers de l’énergie (formation professionnelle et technique, écoles, universités…), de structures associatives actives dans la lutte contre la précarité énergétique et d’entreprises soutenues dans le cadre du fonds d’épargne solidaire Schneider Electric Energy Access. Elles bénéficient en premier lieu à des jeunes/jeunes adultes ou à des familles défavorisées et s’organisent en fonction des compétences personnelles ou professionnelles des volontaires et des besoins identifiés par les structures soutenues (besoins techniques ou non techniques).
Pour donner plus de visibilité aux collaborateurs sur les engagements possibles et pour accompagner le développement de ses actions, la Fondation Schneider Electric s’est dotée d’un nouvel outil digital appelé VolunteerIn. Cette plateforme multilingue permet aux collaborateurs du groupe de postuler à des missions de volontariat au bénéfice des partenaires de la Fondation. Schneider Electric a l’objectif que ses collaborateurs fassent 15 000 jours de volontariat grâce à la plateforme globale VolunteerIn d’ici 2020 (SSI).
Enfin, lors de la réalisation de sa matrice de matérialité, le Groupe consulte ses parties prenantes externes mais également les collaborateurs du Groupe pour identifier les sujets clés pour le Groupe qui guideront la construction du programme de développement durable.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Sélection des nouveaux fournisseurs
Schneider Electric utilise un processus de qualification baptisé Schneider Supplier Quality Management pour sélectionner ses nouveaux fournisseurs. Il s’appuie sur un questionnaire d’évaluation combiné à des audits sur site réalisés par des spécialistes qualité de Schneider Electric. Ce questionnaire comprend 2 sections spécifiques sur le développement durable. Les critères suivants ont été retenus pour critères d’évaluation, comme sujets de « surveillance » les plus pertinents identifiés pour les activités de Schneider Electric :
Le Schneider Supplier Quality Management comprend 4 modules d’évaluation des fournisseurs (Supplier Assessment Modules), le dernier étant décisif et dans lequel les critères liés au développement durable comptent pour près de 30 % de l’évaluation du fournisseur. En outre, tous ces critères requièrent des niveaux minimums, au-dessous desquels un fournisseur ne peut pas être sélectionné pour travailler avec Schneider Electric. Schneider Electric a réalisé 621 audits de ce type en 2018. Le Groupe a lancé depuis 2014 un programme d’e-learning qui reprend les attentes sur ces domaines et définit les documents et preuves à obtenir des fournisseurs audités. En 2017, Schneider Electric a également numérisé son outil Supplier Approval Module, le rendant plus efficace et cohérent dans l’ensemble de l’organisation.
Grâce à cette nouvelle capacité, tous les nouveaux fournisseurs évalués ont leur plan d’action enregistré dans une base de données centrale, ouverte à tous et disponible en temps réel, et rendant les interactions avec les fournisseurs plus fluides. Ces plans d’action sont suivis par les responsables fournisseurs de Schneider Electric avec les fournisseurs sur une base mensuelle ou pluriannuelle, selon la gravité du plan d’action.
Promotion d’une démarche d’amélioration continue basée sur la norme ISO 26000
Une communication sur l’importance que revêt le développement durable est faite auprès de chaque fournisseur majeur par son pilote achat du Groupe après que celui-ci a été préalablement formé à la démarche. Pour ces fournisseurs, Schneider Electric a entamé en 2012 une approche qui s’appuie sur une évaluation réalisée par une tierce partie.
Depuis 2011, le développement durable est devenu l’un des 7 indicateurs de mesure de la performance des fournisseurs, permettant aux plus performants d’entre eux de devenir des fournisseurs « stratégiques ». La performance issue de l’évaluation par une tierce partie est un des points clés du pilier développement durable.
A partir de 2018, le Groupe s’est fixé l’objectif ambitieux d’augmenter de 5.5 points sur 100 le score moyen de l’évaluation ISO26000 pour son fournisseur stratégique sur la période 2018-2020 dans le cadre du Schneider Sustainability Impact (SSI). Le SSI est intégré dans la rémunération variable du personnel de la fonction Achats recevant un bonus. Les notations ISO26000 des fournisseurs stratégiques de Schneider Electric demeurent l’un des aspects clés de la stratégie de développement durable axée sur la chaîne d’approvisionnement et les achats de Schneider Electric. Le score moyen de cette notation est en hausse de 1,8 point en 2018 par rapport à 2017, l’une des chaînes d’approvisionnement les plus performantes mesurée par une évaluation indépendante. Ce résultat est imputable à la priorisation continue du processus d’approvisionnement stratégique et de la stratégie de vigilance des fournisseurs afin d’améliorer continuellement les aspects environnementaux, relatifs aux droits du travail et aux droits humains, à l’éthique et aux achats durables de la chaîne d’approvisionnement en amont de Schneider Electric.
Les éléments d’évaluation sont à présent partie intégrante des business reviews programmés entre les acheteurs et les fournisseurs, sur une base trimestrielle à annuelle en fonction des fournisseurs. Ce suivi suppose une amélioration de la part du fournisseur.
Tous fournisseurs
Outre les évaluations externes, Schneider Electric a défini des situations « hors limites » que sont :
Ces situations ont été identifiées comme des enjeux matériels dans la chaîne d’approvisionnement de Schneider Electric et des cas inacceptables pour un fournisseur du Groupe. Lors de ses visites sur le site d’un fournisseur, chaque acheteur doit être attentif afin de déceler tous les points qui posent problème en lien avec les thèmes du développement durable. Les cas de figure « hors limites » doivent être traités sans délai ou faire l’objet d’une remontée d’information selon la procédure spécifique définie.
Pour soutenir cette démarche, des formations ont été proposées aux équipes des achats. La formation de base à la norme ISO 26000 destinée à tous les acteurs des achats fait désormais partie intégrante du cursus standard de l’acheteur. Des formations plus avancées permettent d’apprendre à questionner les fournisseurs stratégiques lors des business reviews (qu’ils soient évalués par un tiers ou non). Pour les situations « hors limites », Schneider Electric a privilégié une approche de formation de type « pratique », fondée sur des études de cas, pour s’assurer que les acheteurs ont une bonne compréhension des situations qui sont inacceptables au regard des normes du Groupe. Cette formation apprend notamment à réagir si les approvisionnements sont confrontés à une telle situation.
L'éventuelle détection peut provenir des audits sur site des fournisseurs, conformément au plan de vigilance, qui s’appuie sur les directives de la RBA (voir précédent paragraphe) : un processus est en place pour lancer une alerte immédiate auprès de la communauté des achats, y compris ses dirigeants, pour alerte immédiate, escalade et réponse.
Devoir de vigilance
La cartographie des risques liés aux fournisseurs a été réalisée début 2018 en fonction des dimensions travail, santé et sécurité, environnement et éthique avec un outil de cartographie d’experts tiers reconnu disponible grâce au partenariat avec la RBA.
Des campagnes de formation spécifique sont organisées à l’intention des acheteurs et des auditeurs de Schneider Electric participant au programme. Des formations ont également été déployées auprès des fournisseurs et continueront de l’être dans les années à venir.
Le nouveau Schneider Sustainability Impact 2018-2020, qui mesure la performance du Groupe en matière de développement durable, vise un objectif de 350 sites fournisseurs à auditer sur la période 2018-2020.
Lorsqu’un cas de non-conformité est identifié, des mesures appropriées d’atténuation des risques sont prises : Schneider demande au fournisseur d’établir et de compléter un programme de mesures correctives. L’équipe Schneider surveille les progrès réalisés jusqu’à ce que le fournisseur soit conforme. Un processus spécifique a également été validé pour le désengagement des fournisseurs en cas de risques de durabilité non résolus.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Schneider Electric participe à de nombreux groupes de travail, Coalitions et Comités afin de pousser des sujets tels que le Climat, l’efficacité énergétique, la mobilité électrique, les renouvelables, les villes durables etc. Le détail est fourni dans notre rapport annuel 2018 pages 99-100. Quelques exemples :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La stratégie Développement Durable du Groupe SEB a pour ambition de démontrer au quotidien notre respect pour chaque personne et notre utilité pour la société. Elle s’articule autour de plusieurs axes, avec notamment l’innovation durable, l’économie circulaire et l’action en faveur de l’environnement. Ce dernier pilier place au niveau stratégique notre contribution à la lutte contre le réchauffement climatique grâce à notre politique bas carbone. De la conception des produits jusqu’à leur fin de vie, le Groupe agit à chaque étape pour limiter leur empreinte environnementale (éco- conception, éco-production, éco-logistique, recyclage...). Pour cela, il s’appuie sur son guide éco-conception des produits et sur la certification internationale ISO 14001.
Les axes d’éco-conception priorisés par le Groupe sont l’efficacité énergétique, la recyclabilité, la réparabilité, l’utilisation de matériaux recyclés, la réduction de l’empreinte carbone lors du transport et le remplacement des substances impopulaires. Un exemple : pour ses emballages, le Groupe s’est engagé, à supprimer les sous-emballages plastique ainsi que le recours au polystyrène expansé d’ici 2023. La réduction des émissions liées au transport est orientée selon deux axes principaux : l’amélioration du taux de chargement des unités de transport et le développement de modes de transports alternatifs à la route (voie fluviale, rail). Les actions menées pour les longues distances, au départ de la Chine essentiellement, ont permis de réduire de 50% les émissions CO2 par tonne transportée en 15 ans.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Pour connaître l’impact de nos activités à chaque étape de notre chaîne de valeur, le Groupe a réalisé un Bilan Carbone qui permet de chiffrer les émissions de l’ensemble des gaz à effet de serre, ensuite traduit en équivalent carbone. De l’extraction des matières premières, en passant par sa fabrication, son transport, son usage chez le consommateur et sa fin de vie, chaque catégorie de produits du Groupe ont ainsi pu être analysés. Ces résultats nous permettent d’orienter nos actions d’éco-production, d’éco-logistique et d’éco-conception afin de réduire nos émissions de GES le plus efficacement possible.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Depuis 2013, le Groupe s’est fixé une première série d’objectifs ambitieux afin de réduire son empreinte carbone à horizon 2020. En 2018, dans sa volonté de renforcer sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, le Groupe a rejoint l’initiative Science-Based Target lancée par le WWF aux côtés du Global Compact (ONU), du WRI (World Resources Institute) et du CDP (Carbon Disclosure Project). Le Groupe a désormais des objectifs basés sur des modélisations scientifiques, et en cohérence avec les recommandations du GIEC et des Accords de Paris de contenir la hausse moyenne de la température mondiale en dessous de 2°C d’ici la fin du siècle. Ces objectifs prennent le relais des objectifs 2020 et incluent notamment :
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La totalité de nos sites industriels et logistiques étant couverts par la certification ISO 14001, celle-ci impose d’identifier, par une analyse environnementale détaillée, les aspects environnementaux significatifs. L’impact sur la biodiversité, au même titre que l’impact sur l’eau, l’air ou le sol, fait partie intégrante de cette analyse. Par ailleurs, la prévention des pollutions est une des priorités de la politique environnementale du Groupe, afin de préserver l’équilibre écologique autour des sites. Tous les sites bénéficient de dispositifs préventifs, par exemple de bassin de rétention pour les eaux d’extinction d’incendie ou des dispositifs d’obturation de canalisations.
Des initiatives locales sont également prises par certains sites industriels sur le thème de la biodiversité. Tour à hirondelles, ruches, prairies fleuries, éco-pâturage en sont des exemples. Sur le site du siège du Groupe à Ecully, un jardin conservatoire de 300m2 a été créé en 2016, en partenariat avec l’institut Vavilov de Saint-Pétersbourg, la plus ancienne banque de gènes végétaux au monde. Le Groupe SEB a décidé de rejoindre le réseau de jardins Vavilov dans le cadre de son engagement en faveur du développement durable, notamment pour contribuer au maintien de la biodiversité et au développement d’une alimentation saine et responsable. Afin de faire connaître le conservatoire et de permettre aux salariés du Campus de perfectionner leurs techniques de jardinage, des ateliers sont proposés une fois par mois entre mars et novembre. Le jardin peut également se visiter de façon autonome grâce à un dispositif de panneaux explicatifs.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Cf questions 2)A. et 2)C.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Le Groupe inscrit toujours davantage ses produits et services au cœur de l’économie circulaire. L’objectif est d’économiser les ressources de la planète en jouant sur plusieurs leviers : prolonger la durée de vie et le réemploi des produits, favoriser le recyclage et l’utilisation de matériaux recyclés, privilégier aussi souvent que possible l’usage à la possession d’un produit. La réparabilité des produits est un maillon essentiel de l’économie circulaire : en augmentant la durée de vie des produits, elle contribue à réduire à la fois les ressources consommées et les déchets. En 2018, 93 % du volume total de produits électroménagers commercialisés dans le monde étaient réparables.
À l’avant-garde de nouveaux modèles de consommation plus durables dans la perspective de l’économie de fonctionnalité, le Groupe a testé en France un service innovant de location d’appareils culinaires pour répondre aux besoins ponctuels des consommateurs, dénommé « Eurêcook ». Il a été déployé en partenariat avec un réseau d’acteurs privés et publics, comme l’Ademe ou l’association ENVIE. Le principe est simple : le consommateur réserve son appareil en ligne ou en magasin partenaire, choisit la durée de location puis le récupère dans l’un des points de retrait. Une fois retournés, les produits sont systématiquement nettoyés, vérifiés et réemballés. Le service Eurêcook s’inscrit dans une démarche de consommation durable à plus d’un titre : du point de vue écologique, il va dans le sens d’une optimisation des ressources naturelles et les emballages sont réutilisables et éco- conçus.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L’extraction des matières premières ainsi que les ressources en eau font partie intégrante du Bilan Carbone réalisé par le Groupe et des Analyses de Cycle de Vie des produits. Concernant l’eau, au-delà du suivi des volumes consommés, il est primordial de considérer la localisation de ces consommations afin de la mettre en rapport avec les zones dites de stress hydrique où l’eau est une ressource sensible. Le Groupe, soucieux d’évaluer les risques liés à l’eau et sa disponibilité, a conduit une analyse de ses implantations industrielles à partir de la localisation géographique des sites concernés et de l’outil de référence Aqueduct Water Risk Atlas du World Resources Institute (WRI). Cette analyse a permis de montrer qu’aucun site industriel ou logistique du Groupe n’est situé dans une zone exposée à un risque hydrique « extrême » ou « élevé » selon l’indicateur Overall water risk qui mesure de manière agrégée les risques relatifs à la disponibilité, à la qualité et aux conflits liés à l’eau. Le Groupe reste néanmoins attentif à la préservation de la ressource en eau. Des bonnes pratiques visant à réduire la consommation d’eau et à recycler les effluents ont été mises en place sur les sites industriels. Elles sont partagées dans le cadre des projets éco-innovants.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le processus d’identification et de maîtrise des risques est un processus continu et intégré aux opérations du Groupe. Afin de fournir une information exhaustive, les différentes étapes de collecte et de traitement de l’information ont été définies
de la manière suivante : approche opérationnelle, approche Groupe au niveau du Comité Exécutif (COMEX) et enfin consolidation par thèmes principaux. Chaque risque est revu en détail pour évaluer son évolution et sa pertinence, à la fois en termes d’impact financier potentiel pour le Groupe mais aussi en termes de probabilité d’occurrence. Pour chaque risque résiduel, après prise en compte des mesures de mitigation, un degré d’exposition est défini, le degré 1 correspondant aux risques auxquels le Groupe est le moins exposé, et le degré 3 aux risques auxquels le Groupe est le plus exposé. Dans le cadre de son activité industrielle et commerciale, le Groupe SEB est exposé à un certain nombre de risques liés aux conditions climatiques (tempêtes, sécheresse, inondations, canicules, etc.) et donc plus largement au changement climatique. Le risque lié au changement climatique est classé en degré 2. Les actions visant à diminuer ce risque sont ensuite mises en œuvre via la stratégie Développement Durable du Groupe.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
100% de nos sites industriels sont certifiés ISO 14001, gage d'un bon niveau de contrôle de nos aspects environnementaux et du respect de la réglementation locale. Toutefois, dans l’évaluation des risques pour l’environnement demandée par la norme ISO 14001 et dans la matrice de matérialité établie par le Groupe SEB pour vérifier les risques de RSE, la biodiversité ne ressort pas comme un risque majeur pour le Groupe (voir page 125 du Rapport financier et enregistrement 2018). Document du Groupe SEB). Le principal risque environnemental du Groupe SEB est le changement climatique. C'est la raison pour laquelle tous nos efforts sont concentrés sur notre stratégie de réduction des émissions carbone.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Conscient de l’importance de l’enjeu énergétique que représente ses produits, le Groupe a décidé en 2015 de renforcer le pilotage des actions dans ce domaine. En 2018, il a plus particulièrement travaillé sur l’éco-conception des bouilloires ou encore des sèche-cheveux. Au cours des années précédentes, le Groupe avait mis l’accent sur les aspirateurs, avec d’importants progrès à la clé : en l’espace de 3 ans, la consommation d’énergie des aspirateurs a été réduite de 70 %, sans aucun compromis sur l’efficacité de dépoussiérage ni le niveau sonore.
De surcroît, les engagements pris par le Groupe dans le cadre des objectifs Science-Based Target (cf question 2)B.) vont accélérer les actions du Groupe en matière de transition énergétique.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Cf question 2)B. Le Groupe s’est fixé des objectifs Bas Carbone à court, moyen et long terme, qui ont été validés par l’initiative Science-Based Target et basés sur des simulations scientifiques en accord avec la trajectoire 2°C des Accords de Paris.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Le Groupe réfléchit à la mise en place d’un prix directeur du carbone afin d’orienter les décisions d’investissements. Des simulations sont en cours afin d’affiner les détails d’un tel dispositif.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
[SEB n'a pas répondu à cette question]
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
À l’écoute de l’écosystème du Groupe, la Direction Développement Durable entretient depuis 2013 un courant d’échanges avec un panel de parties prenantes afin de recueillir leurs avis et suggestions sur sa politique de développement durable. Ce panel se compose essentiellement d’experts externes : spécialiste en marques positives, association Santé Environnement France, expert en consommation responsable, expert en éco-conception, représentant de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), blogueuse culinaire... et d’un représentant des salariés, membre du Comité de Groupe européen. En 2018, les membres du panel avaient échangé sur les nouvelles orientations stratégiques du Groupe en matière de développement durable et le plan de vigilance permettant d’identifier et de prévenir les risques. En 2016, ils avaient travaillé sur les projets d’économie circulaire.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Le Groupe met en œuvre plusieurs moyens de communication pour renforcer la sensibilisation des équipes au développement durable : rubrique dédiée sur l’intranet du Groupe régulièrement alimentée par des actualités, articles dans les journaux de site, télex, événements... sans oublier la communauté Sustainable Innovation du réseau social interne Yammer qui abrite un important courant d’échanges sur l’innovation durable.
Chaque année, la semaine du développement durable, organisée à l’échelle mondiale, est une occasion privilégiée de mobilisation des collaborateurs. Les activités proposées prennent des formes très variées, par exemple : quiz sur l’économie circulaire disponible sur l’intranet ; « repair café » et atelier cuisine anti-gaspillage (France) ; sensibilisation au recyclage du papier grâce à l’installation d’une « boîte verte » (Égypte) ; remplacement des gobelets plastiques par des mugs et sensibilisation sur le gaspillage alimentaire (Brésil) ; challenge « journée sans impression » (Chili et Argentine) ; jeux pédagogiques sur les objectifs développement durable de l’ONU (WMF)...
Le Groupe va déployer début 2020 un vaste programme de communication sur la nouvelle stratégie développement durable du Groupe afin de la partager avec l’ensemble des collaborateurs dans le monde. Ce programme s’appuie sur une large palette d’outils visant à la rendre accessible à tous : vidéos, page intranet, livret, animations sur site... Il propose aussi des fiches « métier », permettant à chacun de voir quelle peut-être sa contribution personnelle, et accorde une large place à la pédagogie, notamment pour expliquer des concepts comme l’économie circulaire.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
À partir d’un certain niveau de responsabilité, tous les managers ont dans leur rémunération une part variable liée aux résultats du Groupe et/ou de l’entité qu’ils animent. En 2018, le Groupe a décidé d’introduire des critères de performance environnementale, sociale et éthique dans le calcul des bonus attribués à ses 690 cadres de plus haut niveau. L’objectif est d’ancrer la performance extra-financière du Groupe dans tous les métiers et à différents niveaux de l’entreprise, dans une logique globale de création de valeur. Une part du bonus sera ainsi conditionnée par l’atteinte d’objectifs liés aux émissions carbone du Groupe, de ses usines et de sa chaîne logistique, au nombre d’accidents du travail et à la note de conformité sociale attribuée aux sites du Groupe dans le cadre des audits sociaux des pays émergents.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La stratégie développement durable est mise en œuvre sous le pilotage de la Direction Développement Durable qui est rattachée au Directeur Général Adjoint Ressources Humaines, membre du Comité exécutif. Composée d’une équipe de 7 personnes, elle harmonise et impulse une démarche collective et participative avec le soutien d’un Comité de pilotage dédié. Afin d’ancrer les enjeux du développement durable à tous les niveaux de l’entreprise et sur tous les continents, ce Comité de pilotage compte une vingtaine de membres multi-activités et multi-métiers et se réunit 2 fois par an.
Une douzaine de feuilles de route thématiques permettent de piloter la stratégie développement durable en collaboration avec les représentants des métiers concernés (Achats, Qualité, Environnement, R&D, Marketing, Production, Logistique...). Chaque feuille de route est structurée autour de chantiers assortis d’objectifs et indicateurs chiffrés. Dans les feuilles de route du pilier « Agir pour le climat », les thématiques de réduction des impacts environnementaux et de biodiversité sont également abordées. Un COPIL Bas Carbone a également été créé pour mettre en œuvre la feuille de route et suivre les actions qui permettront d’atteindre nos objectifs Science-Based Target.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Cf question 3)A. Plusieurs communautés sur le réseau social interne Yammer se sont créées abritant d’importants courants d’échanges sur l’innovation durable et peuvent influencer certaines orientations ou projets d’éco-conception par exemple.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Le Groupe SEB a une grande responsabilité quant à la réalisation de ses produits dans des conditions éthiques. Il conduit une politique d’achats responsables incluant des dispositifs d’information et de contrôle afin de s’assurer du respect de ses exigences éthiques, sociales et environnementales par les fournisseurs. La Charte des achats responsables est envoyée à tous les fournisseurs du panel (y compris en Asie), et elle explique les exigences du Groupe en matière de respect des Droits de l’Homme et de ses principes éthiques, sociaux et environnementaux. 90 % des fournisseurs en sont signataires ou sont considérés comme conformes aux exigences du Groupe grâce à leur propre politique dans ce domaine. Il suffit d’un seul critère social ou environnemental majeur noté en dessous du niveau requis pour que le fournisseur soit écarté. Ces critères permettent ainsi de privilégier les fournisseurs qui proposent des solutions favorables à l’environnement.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Le Groupe SEB considère le lobbying comme une démarche positive, qui consiste à communiquer son avis aux autorités sur les conséquences potentielles d’une action ou d’une décision. Il apporte son éclairage par l’intermédiaire des associations professionnelles dont il est un membre actif et qui interviennent au même titre que les autres parties prenantes comme les associations de consommateurs et autres ONG. L’objectif est que l’autorité concernée par un sujet donné ait toutes les données en mains pour prendre la meilleure décision au regard de l’objectif poursuivi et des attentes des différentes parties prenantes. Le Groupe base son analyse sur son expertise industrielle et sa connaissance du marché.
En 2018, le Groupe SEB a continué à agir en faveur de l’économie circulaire en mettant l’accent sur l’importance de la réparabilité des produits. Il demande notamment la création d’une incitation fiscale afin de favoriser les acteurs du secteur de la réparation, et de l’utilisation de matériaux recyclés.
Pour apporter sa contribution au débat, le Groupe SEB s’investit fortement dans diverses associations professionnelles françaises et européennes de son secteur telles que : l’AFEP, la FIEEC, le GIFAM, l’UNITAM, APPLiA.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
SNCF est une entreprise du secteur des transports. Elle compte parmi ses missions, celle d’agir pour l’intérêt général et d’œuvrer en faveur des grands enjeux de la société tels que celui de la préservation de la planète.
Le groupe SNCF s’est doté en 2018 d’une raison d’être : “Apporter à chacun la liberté de se déplacer facilement en préservant la planète”. Cette raison d’être fonde l’unité de groupe et marque notre identité et donc notre différence.
Elle s’appuie sur 6 engagements dont le premier (Être l’entreprise leader de la transition écologique des mobilités) repose sur 2 objectifs à atteindre d’ici 2035 :
À compter du 1er janvier 2020 (le nouveau statut de SNCF entre en vigueur), ces engagements seront revus 2 fois/an en COMEX. Le développement durable est donc désormais ancré dans notre stratégie.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce-que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Conformément à la réglementation, nous fournissons au moment de l’achat à chaque client (voyageur et chargeur) les émissions de Gaz à effet de serre pour les prestations de transport qu’ils nous achètent. Ces informations ainsi que les émissions annuelles pour l’ensemble des activités (ferroviaires, routières et immobilières) sont vérifiées par les Commissaires aux Comptes et publiées. Le bilan Gaz à effet de Serre est réalisé depuis 2011, tous les 3 ans, pour chacune des activités du groupe (Voyages (TGV), TER, Transilien, Intercités, Fret, Geodis et Keolis) et pour des projets majeurs (TGV Rhin-Rhône, prolongement de la ligne grande vitesse Atlantique). Concernant notre objectif de neutralité des émissions en 2035, la trajectoire – qui devra aboutir à une réduction drastique des émissions - est en cours d’élaboration avec l’ensemble des activités. Elle s’appuie sur un outil conçu avec Enerdata pour identifier, scénariser et prioriser les décisions en faveur de la décarbonation (ex : adapter des référentiels de maintenance favorisant l’efficacité énergétique, investir dans de nouvelles énergies, innover dans l’éco-conception de matériel de transport ou les infrastructures ferroviaires). Enfin, nous avons débuté l’intégration d’une tarification du carbone dans les comités d’investissements de SNCF Réseau (pour les chantiers de rénovation de l’infrastructure ferroviaire), permettant d’utiliser ce critère pour orienter la décision en fonction de son impact environnemental.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous avons validé en juillet 2019 notre démarche Sciences Based Target, pour un engagement de réduction en valeur absolue de nos émissions compatible avec l’objectif de ne pas dépasser 2° de hausse de la température moyenne à l’horizon 2100 :
“The approved targets will be listed on the Science Based Targets website as following : “Groupe Public Ferroviaire (GPF) – SNCF commits to reduce absolute scope 1 and 2 GHG emissions 26% by 2030 from a 2017 base-year. Groupe Public Ferroviaire (GPF) – SNCF commits to reduce absolute scope 3 GHG emissions from fuel and energy related activities, 26% by 2030 from a 2017 base-year. Groupe Public Ferroviaire (GPF) – SNCF also commits that 70% of its suppliers by emissions, will set science-based targets by 2024.” Cf. Site SBTi
Notre ambition annoncée publiquement en juin 2019, va plus loin puisque le Groupe s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2035, cela correspond à un objectif de baisse annuelle moyenne de 5% à 6%. SNCF ayant une délégation de service public, la réalisation de cet engagement dépendra aussi de la volonté des Régions (notamment pour TER et Transilien) et de l’État à s’engager sur une voie de réduction volontariste des GES.
Soulignons qu’avec des fonds levés pour 5,4 milliards d'euros, le programme green bond de SNCF Réseau se situe à la 2ème place sur le marché français et à la 7ème place au niveau mondial. Il permettra de contribuer à l’amélioration et l'optimisation énergétique des voies ferroviaires.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Conformément à la réglementation, les projets SNCF (Réseau, Immobilier) font systématiquement l’objet d’une évaluation des impacts environnementaux, dont ceux sur la biodiversité. Le principe « Eviter, Réduire, Compenser » (ERC) est appliqué. Ainsi, les tracés de lignes ferroviaires nouvelles sont réalisés en tenant compte de la richesse en biodiversité (ex : évitement de zones NATURA 2000). En parallèle, les stratégies de réduction des impacts s’appuient sur l’intégration de passages à faune (passages inférieurs pour la petite faune et passages supérieurs pour la grande faune).
Des projets de recherche ont par ailleurs montré que le réseau ferroviaire n’avait pas d’effet de barrière mais plutôt de filtre pour les espèces (projet TransFer). D’autres travaux montrent également que le réseau joue un rôle en tant que corridors écologiques. SNCF participe également à la restauration des continuités écologiques, en partenariat avec les acteurs locaux et les associations. Elle a développé plusieurs partenariats avec des associations pour l’aider à faire évoluer ses pratiques (FNE, LPO,…). SNCF fait également évoluer ses modes de gestion de la végétation afin de recréer progressivement des espaces prairiaux, propices à la diversité des espèces. SNCF est engagée dans la démarche Act4Nature et a publié ses engagements.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nous avons réalisé plusieurs actions nous permettant d’identifier les risques de pollutions sur l’ensemble de notre chaîne de valeur :
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Se déplacer est une condition aujourd’hui pour accéder à l’éducation, aux services de santé, au travail, aux commerces, aux loisirs etc. Il faut donc faciliter les déplacements. Mais le développement de la mobilité (+3%/an) se heurte aussi à des limites écologiques (pollution, GES, artificialisation des sols…), économiques (pouvoir d’achat, fractures socio-économiques), géographique (zones isolées), physiques (accessibilité…). Entreprise citoyenne, SNCF se doit de favoriser la préférence pour les moyens de transport partagés, peu émetteurs de GES et peu polluants, tout en absorbant la croissance de demande de mobilité. Les offres commerciales TGV, dont nous sommes à l’initiative, visent ainsi à augmenter l’accessibilité du train et notamment à lever les freins économiques à son utilisation par une politique de petits prix de plus en plus développée notamment pour les clients Loisirs (Prem’s, TGV Max, OUIGO…). Cette politique a donc pour effet à la fois de générer de l’induction modale (report de clients vers le train depuis un autre mode) mais aussi de mieux remplir nos trains déjà prévus circuler grâce à un yield de plus en plus fin.
Par ailleurs, depuis quelques années plusieurs programmes de Gares et Connexion visant à associer des lieux vacants en gare avec des propositions de porteurs de projets ont vu le jour : « Gare Partagée » en 2015 en région Ile-de-France et « Open Gare » en Nouvelle-Aquitaine l’année suivante. Pour la première fois en 2019 un dispositif de ce type est lancé à l’échelle nationale : 1001 gares. Ce programme a pour objectif d’ancrer les services marchands ou non marchands dans la proximité, sur le cheminement des voyageurs, et ainsi de réduire les besoins de déplacement . Exemples d’activités installées ou prévues dans les gares grâce à ce programme : maison médicale, associations culturelles, espaces de coworking, PIMMS (Points Information Médiation Multi-Services),...
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Il n’y a pas un suivi spécifique de la consommation mondiale et stocks des matériaux utilisés, néanmoins, SNCF porte une attention particulière aux métaux ferreux et non-ferreux qui sont utilisés dans les processus d’exploitation et de maintenance du réseau ferré national.
Sécuriser les approvisionnements, compte tenu des tensions sur les marchés en matière de disponibilité des matières et de fluctuation des coûts est stratégique pour le groupe.
En particulier pour l’acier et le cuivre, matières essentielles constituantes des rails et des caténaires :
À titre d’illustration, SNCF a valorisé environ 150 000 tonnes de rail en 2018 (soit l’équivalent de 750 km de lignes). Ceci génère des externalités environnementales positives qui permettent une économie minimale globale de l’ordre de 190 000 t CO2e pour les utilisateurs de ces matériaux mais aussi sociétale (consolidation d’emplois dans les différentes filières).
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
À ce jour, les enjeux environnementaux ne sont pas présents dans le dispositif de rémunération. En revanche, à compter du 1er janvier 2020 (cf. nouveaux statuts de SNCF), ils seront intégrés à la rémunération variable des managers du groupe SNCF. Les modalités sont actuellement en cours de définition.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La directrice du développement durable est rattachée au secrétariat général. Recrutée et missionnée pour faire du développement durable un pilier de la stratégie du groupe, elle a proposé une stratégie qui a été présentée et validée en COMEX au printemps 2019 Avec la nouvelle raison d’être, le 1er engagement de l’entreprise,des objectifs ambitieux pour 2035 (neutralité des émissions et zéro déchet) et la revue semestrielle en directoire, la direction du développement durable occupe désormais un rôle influent dans la gouvernance de l’entreprise. Le secrétaire général, membre du Comité Exécutif, est le garant de la prise en compte et du respect des engagements en matière de développement durable dans les grandes décisions de l’entreprise.
Par ailleurs, dans ses discours à l’Assemblée Nationale et au Sénat le 2 octobre 2019, le nouveau président du Groupe SNCF Jean-Pierre Farandou a placé le climat parmi ses priorités, et s’est engagé à faire du Groupe SNCF un acteur majeur de la transition écologique. Ce choix devrait avoir une influence visible sur la politique qu’il mènera durant l’exercice de sa fonction.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Le Groupe SNCF a une tradition de dialogue interne avec l’ensemble des équipes. La consultation des collaborateurs est réalisée via différents instruments, destinés à nourrir le développement de l’entreprise et à contribuer à sa transformation. Quelques exemples : L’intrapreneuriat : La Direction du Développement Durable a lancé en octobre 2018 sa première promotion d’intrapreneurs dont la mission est d’imaginer des réponses innovantes, concrètes, et impérativement durables à des problématiques métiers SNCF.. Parmi les projets, Loopi a donné lieu à un projet visible en ligne.
LOOPI Voyage, facilitateur du tourisme à vélo en France, en partenariat avec Intercités et OUI.sncf : l’alliance inédite de deux modes de transport écologiques, le train et le vélo. Notre Nouvelle SNCF est la démarche participative initiée en novembre 2018, à la demande des Présidents Guillaume Pepy et Patrick Jeantet, pour que chaque collaborateur du Groupe puisse contribuer au projet d’entreprise. L’ensemble des collaborateurs a été invité à formuler des propositions d’actions concrètes. Des ateliers) ont réuni près de 500 volontaires de tous métiers pour travailler sur des propositions d’actions. 205 propositions ont été analysées par des membres des Comex SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Par exemle : faire de l’écologie un critère de choix pour nos clients. Le projet est en cours de réalisation. Le « live du président » : une fois par mois, le président Guillaume Pepy se livre pendant 1h à un exercice d’échanges improvisés avec les collaborateurs (présents ou à distance) sur un thème défini à l’avance. C’est un moyen d’échanger en toute franchise et de faire des suggestions au président.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Le risque lié au changement climatique est identifié et intégré dans la liste des risques extra-financiers du rapport d’engagement sociétal 2018. Les conséquences du changement climatique sur l’exploitation ferroviaire pourraient avoir un impact sur le plan financier, ainsi que sur la qualité de service et la satisfaction client. Afin de définir la feuille de route du Groupe pour adapter le réseau au changement climatique, SNCF Réseau et la direction Innovation &Recherche ont lancé un Minilab Climat, mobilisant un groupe transverse d’experts et s’appuyant sur les échanges avec des chercheurs et d’autres entreprises. Le groupe ferroviaire a mis en place des solutions innovantes destinées à réduire la vulnérabilité des infrastructures avec, en particulier, des tournées de surveillance spécifique (anticipation de fortes chaleurs, d’intempéries) lors des interventions sur les voies. Des analyses de vulnérabilité ont par ailleurs été effectuées chaque année depuis 2016. En 2019, des plans de continuité de l’activité sont rédigés sur l’ensemble du territoire.
Par ailleurs, SNCF Transilien a réalisé une analyse des données sur les événements météorologiques et les incidents afin de mettre en place un plan d’action spécifique de prévention pour l’exploitation et d’intégration dans les projets pour le future Ile de France (trains, voies, gares).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Le Groupe SNCF se positionne comme un leader de la mobilité bas carbone. Le train peut contribuer à réduire les émissions produites par le secteur du transport, soit 30% des GES.. Le groupe souhaite devenir le partenaire incontournable de l’Etat et des territoires pour la mise en œuvre des plans climat / qualité de l’air. C’est l’enjeu du travail en cours sur la trajectoire neutralité carbone 2035 SNCF, qui doit permettre d’aboutir à une palette de solutions techniques (électrification frugale des voies, trains hybrides, trains hydrogènes et d’offres à proposer à nos clients (petits prix, accessibilité pour les personnes handicapées, intermodalité facilitée avec le vélo…), en coopération notamment les collectivités territoriales.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Avec sa raison d’être « apporter à chacun la liberté de se déplacer facilement en préservant la planète », le groupe s’engage à apport des réponses aux enjeux actuels en concevant des solutions de mobilité qui concilient pouvoir d’achat, exigence écologique, performance économique et développement territorial. Il s’agit d’être exemplaire et d’agir en leader avec des choix ambitieux, tel que celui de travailler sur une trajectoire de neutralité des émissions d’ici 2035. Nos actions pour le climat témoignent de cette volonté : train hybrides ou à hydrogène, bus au biogaz, autoroutes ferroviaires ou encore sortie du diesel en 2035. De même le vaste programme de rénovation du réseau ferroviaire montre notre détermination à faire du train la colonne vertébrale des mobilités durables. Pour mener à bien tous ces projets, nous consolidons une trajectoire avec toutes les activités afin d’évaluer l’impact des différents leviers et de préciser l’agenda des décisions à prendre. Ce travail va contribuer à déterminer le prix interne carbone à retenir pour retenir et financer les projets compatibles avec la cible de neutralité carbone annoncée.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Nous avons réalisé, dans le cadre de travaux de thèse, une comparaison des scénarios de prospective de la mobilité afin d’expliciter les hypothèses sous-jacentes en terme de croissance et de report modal. Nous avons par ailleurs participé a la réalisation de l’étude ZEN 2050 – imaginer et construire une France neutre en carbone en 2050, avec le Réseau Entreprises pour l’Environnement (EpE). Les hypothèses retenues tablent sur une croissance modérée de la mobilité, un report modal en faveur du train aboutissant à une croissance du trafic voyageur de 50% et à une stabilité de la part modale du fret ferroviaire.
Ces différents travaux nous ont permis de choisir le cadre de référence pour l’élaboration de la trajectoire neutralité carbone du Groupe SNCF à l’horizon 2035. Nous participons par ailleurs à des travaux en cours menés par l’Iddri et l’Ademe permettant de mieux évaluer les impacts de la sobriété des déplacements et du report modal vers les solutions bas carbone, sur les émissions de gaz à effet de serre.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
La neutralité carbone implique aussi de faire du carbone un outil d’aide à la décision : la prise en compte du carbone dans les choix d’investissement est mis en place dans les projets d’infrastructure de SNCF réseau (bilan carbone des projets, prix du carbone). Pour les projets majeurs il existe un prix interne du carbone (250€/t CO2e) qui constitue un critère orientant les décisions du comité d’engagement des investissements. L’enjeu consiste d’une part à systématiser cette démarche pour l’ensemble des projets d’infrastructure, et d’autre part, à l’étendre à d’autres activités.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Chaque année, SNCF Réseau finance et organise des chantiers de maintenance sur l’ensemble des lignes ferroviaires. 90% de ces investissements contribue à la transition écologique. Pour diversifier les sources de financement, SNCF Réseau est devenu le premier gestionnaire d’infrastructures ferroviaires au monde à émettre des Green Bond. En effet, l’investissement dans la modernisation du système ferroviaire, facteur clé d’une économie bas-carbone, fait partie des projets éligibles aux obligations vertes. Avec un encours de 5,4 milliards d'euros, le programme green bond de SNCF Réseau se situe à la 2ème place sur le marché français et à la 7ème place au niveau mondial. Les fonds levés seront alloués d'une part à des investissements liés à la maintenance, l'amélioration et l'optimisation énergétique des voies ferroviaires et, d'autre part, à des investissements liés à la réalisation de nouvelles voies ou à l'extension des lignes existantes.
L’achat d’énergie représente 10% des dépenses du groupe. En 2019, SNCF Energie et Voltalia ont signé un contrat d'achat direct d'électricité renouvelable pour 25 ans (Corporate Power Purchase Agreement). Il s'agit du premier PPA de longue durée signé en France. Ce contrat porte sur une capacité de 143 MW et devrait couvrir 3 à 4% de la consommation d'électricité nécessaire à la circulation des trains de SNCF Mobilités à l'horizon 2022-2023. L'électricité sera produite par trois centrales photovoltaïques que Voltalia va construire et exploiter d'ici 2022-2023 dans le Gard et le Var. D'ici 2025, le groupe SNCF a pour ambition d'atteindre 40 à 50% d'énergies renouvelables dans son mix de consommation d'électricité de traction des trains. Pour ce faire, SNCF Energie a engagé des négociations avec divers producteurs intéressés afin de signer six à sept fois le volume de ce premier Corporate PPA Energies Renouvelables au cours des deux ou trois années à venir.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous œuvrons à augmenter le poids des critères RSE dans nos prises de décision.
Dans le processus achat, le directoire a pris la décision en mai 2019, de renforcer le poids de la RSE (20% minimum de la note finale), dans le choix des offres des fournisseurs, pour en faire un vrai critère différenciant.
Par ailleurs nous sommes en train de déterminer le prix interne carbone à retenir pour retenir et financer les projets les plus vertueux afin d’atteindre la cible. Pour ce faire, nous consolidons une trajectoire de neutralité carbone à horizon 2050 avec toutes les activités afin d’évaluer l’impact des différents leviers et de préciser l’agenda des décisions à prendre.
Au niveau financier, un dispositif d’adossement du prix du crédit à l’atteinte de résultats RSE (performance carbone, achats d’énergie renouvelable, achats responsables) est en cours de finalisation avec nos banques (système de bonus/malus).
À compter du 1er janvier 2020 (cf. nouveaux statuts de SNCF), les enjeux environnementaux seront intégrés à la rémunération variable des managers du groupe SNCF. Les modalités sont actuellement en cours de définition.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Depuis 2008, des critères développement durable sont systématiquement intégrés dans les appels d’offres SNCF. Le directoire a pris la décision en mai 2019, de renforcer le poids de la RSE (20% minimum de la note finale), dans le choix des offres des fournisseurs, pour en faire un vrai critère différenciant.
SNCF a mis en place depuis 2011 une démarche de maîtrise des risques RSE liés aux achats, en identifiant les secteurs d’activités présentant les plus gros enjeux. Sur les secteurs les plus à risques, le Groupe a lancé un programme d’évaluation des performances RSE de ses fournisseurs en s’appuyant sur la plateforme EcoVadis afin d’accompagner les entreprises les moins matures dans une démarche d’amélioration continue au travers de plans de progrès et d’audits. La note moyenne EcoVadis en 2018 est de 56/100. (Moyenne de tous les fournisseurs évalués par Ecovadis 42,2/100). 25% des fournisseurs SNCF ont un niveau avancé Ecovadis (note sup à 65/100). L’objectif 2020 est d’atteindre 34%.
Signataire de la Charte relations fournisseurs responsables en 2010, SNCF a vu en 2019 le renouvellement pour la 3e fois du label RFAR « label Relations Fournisseurs et achats Responsables». SNCF a lancé en 2015 l’initiative sectorielle Railsponsible, pour travailler dans l’industrie ferroviaire avec des fournisseurs qui ont mis en place des pratiques responsables face aux enjeux éthiques, sociaux, environnementaux et achats.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous répondons positivement aux sollicitations des ministères et/ou commissions spécifiques lorsque l’expertise de la SNCF est sollicitée. On pourra citer, parmi des exemples récents la participation de SNCF aux assises de la mobilité dans le cadre du projet de loi d’orientation des mobilités et la construction de la feuille de route de l’économie circulaire dans le cadre du projet de loi sur l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage.
Nous ne finançons pas de groupe d’influence mais nous avons des conventions de partenariats ou de mécénats avec certaines ONG ou associations (FNH, FNE, LPO, Climate Chance, Forum Vies Mobiles, The Shift Project...) et à travers la démarche de chantiers d’insertion, nous incarnons l’engagement de l’entreprise sur des actions à la fois environnementales et sociétales.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La finance joue un rôle clé dans le développement des activités économiques et des territoires. Dans le contexte d’urgence climatique dans lequel nous nous trouvons, et au vu des impacts déjà avérés et attendus des changements climatiques et écologiques sur l’ensemble des secteurs économiques, la mission originelle de la banque de « favoriser le développement du commerce et de l’industrie » évolue. À l’écoute des changements sociétaux, nous nous devons de les anticiper et d’y apporter des réponses adaptées.
Notre utilité est donc de soutenir les transformations positives des économies et des sociétés. Société Générale entend ainsi mettre des capitaux au service d’ambition de développement vertueuse pour nos clients, le groupe, l’environnement et la société dans son ensemble.
Cette utilité a été notamment exposée par notre Directeur Général, Frédéric Oudéa : « Nous sommes résolument engagés dans les transformations positives des sociétés et des économies. Nous voulons apporter des solutions innovantes et responsables qui aient un impact positif. La prospérité de l’Europe, le développement durable de l’Afrique, la lutte contre le réchauffement climatique, la sécurisation de l’épargne ou encore l’écomobilité sont des enjeux clés auxquels nous allons contribuer activement. »
Notre modèle d’entreprise se base sur la création de valeur pour nos différentes parties prenantes. Nous nous impliquons dans la lutte contre le changement climatique, le développement harmonieux des territoires, le développement durable de l’Afrique ou encore le développement de l’entreprenariat et l’accompagnement des jeunes et le soutien à la société civile.
Notre utilité peut, par exemple, se mesurer via les innovations ou produits à impact positif (contribution à hauteur de 120 milliards d'euros pour la transition énergétique entre 2019 et 2023), via le montant des financements accordés à nos clients (389 milliards d’euros d’encours de crédit en 2018), mais également via notre contribution fiscale dans de nombreux pays d’implantation du groupe (2,8 milliards d’impôts et taxes en 2018).
L’utilité de l’entreprise passe aussi par le grand nombre et la variété d’emplois qu’elle fournit au sein de ses différentes activités. Société Générale emploie plus de 149 000 des collaborateurs dans 67 pays, qui ont reçu plus de 4,2 millions d’heures de formation en 2018, et à qui nous permettons de s’engager dans des actions solidaires. Le groupe fait de ses collaborateurs des acteurs de ces transformations positives.
Enfin, dans le cadre de la loi Pacte, des groupes de travail sur la raison d’être de l’entreprise ont été mis en place au plus haut niveau du groupe (Direction générale et Comité de Direction).
A.Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Tout à fait, nous avons mis en place une compatibilité carbone qui se décline sur 2 axes :
Nous calculons nos émissions de gaz à effet de serre (GES) pour compte propre sur l’ensemble du groupe selon la méthode GHG Protocol depuis de nombreuses années. Les émissions de GES du groupe sont publiées annuellement dans notre Document de référence, et comprennent :
Nos calculs se basent sur des facteurs d’émission de l’Agence Internationale de l’Énergie, du GHG protocol ou de l’ADEME qui couvrent les principaux gaz à effet de serre comme le CO2, le CH4 ou le N20, liés aux déplacements ou aux consommations énergétiques.
Ce pilotage s’effectue de manière granulaire (pour chaque bureau ou implantation du groupe) avec différents paliers de consolidation. Les émissions de GES pour l’année 2018 s’élevaient à environ 310 000 tCO2 soit près de 2tCO2 par employés. Société Générale s’était fixé de réduire ses émissions par occupant de 20% entre 2014 et 2020. Le Groupe a relevé son ambition à l’occasion du One Planet Summit en se fixant l’objectif de 25% de réduction de ses émissions de GES par occupant d’ici 2020, avec un avancement de 19% de réduction à fin 2018.
Ces résultats sont notamment exploités pour la taxe carbone interne. Collectée chaque année auprès de toutes les entités du Groupe en France et à l’international, elle est calculée en fonction des émissions de gaz à effet de serre de ses entités. Les montants collectés sur la base de 10 €/tonne de CO2e sont redistribués en récompense aux meilleures initiatives internes de réduction d’émissions. Cela permet de faire connaître ses initiatives dans tout le groupe, mais également d’en financer de nouvelles.
En six ans, le cumul des montants alloués de la taxe carbone interne a permis de distinguer via le Prix d’efficacité environnementale, 305 initiatives dans 32 pays participants sur quatre continents, et a permis d’économiser 6% de l’énergie totale consommée dans le groupe et d’éviter 56 000 tonnes de CO2. La dotation moyenne est de 3 millions d’euros par an. Plus d'informations ici.
Avant même les Accords de Paris, Société Générale avait mis en place une méthodologie d’estimation des émissions issues des activités de ses clients. Société Générale s’est basée, entre autres, sur la méthodologie P9XCA, développée par Crédit Agricole et l’École Polytechnique, pour évaluer les émissions résultant de ses financements « entreprises ». En bref, cette méthodologie consistait à revoir les différents financements apportés par la banque aux entreprises et à y affecter des émissions de GES en fonction de la part de marché, du secteur économique et de la zone géographique d’implantation de nos clients. L'historique des émissions estimées sur le portefeuille de crédits aux entreprises de Société Générale peut être consulté dans le rapport TCFD de Société Générale.
Depuis les Accords de Paris, nous avons mis en place des travaux visant à avoir une vision plus granulaire et fondée sur la science de nos impacts climatiques. La Banque développe notamment des méthodes et des outils open source pour mesurer l’alignement des portefeuilles de crédit sur les objectifs de l’Accord de Paris.
Nous nous sommes engagés à travers l’engagement de Katowice (Décembre 2018) à mesurer l’alignement climatique de notre portefeuille de crédits et d’étudier des moyens d’orienter progressivement les flux financiers pour atteindre les objectifs des Accords de Paris.
Pour voir les engagements de Katowice : ici et ici.
Au cours des dernières années, la Banque a commencé à réorienter progressivement ses financements vers des sources d’énergie moins carbonées, au détriment des sources d’énergie les plus polluantes. Cela a principalement consisté en une augmentation du portefeuille des énergies renouvelables et une réduction du portefeuille charbon.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le groupe a identifié plusieurs leviers pour diminuer l’impact négatif de ses activités sur le climat et maximiser l’impact positif, à savoir:
Le groupe s’est engagé à réduire les émissions de GES par employé de 25% entre 2014-2020.
L’ensemble du réseau France est alimenté en électricité d’origine renouvelable depuis janvier 2018. Nous sommes actuellement en réflexion avancée pour élargir la fourniture d’électricité renouvelable à tout le périmètre France.
Outre cet objectif de réduction, le groupe a mis en place un mécanisme à la fois incitatif et financier, articulé autour de la taxe carbone interne et du Prix d’efficacité environnementale (cf question 2.A). À ce stade, Société Générale n’a pas pris d’engagement en ce qui concerne la neutralité carbone concernant ses activités en propre.
De nouveaux engagements seront pris pour la période post 2020. Nous étudions activement les différentes options permettant de réduire notre impact en compte propre, via notamment des benchmarks de bonnes pratiques dont la compensation carbone est un des éléments clés.
En ce qui concerne ces émissions, le Groupe Société Générale s’est pourvu d’un plan crédible, doté de moyens, en lien avec l’accord de Paris, et donc compatibles avec une échéance 2050.
Il est important de préciser que les émissions considérées comme celles de sa « chaîne de valeur » sont les émissions financées, c’est-à-dire les émissions liées à ses produits et services financiers issues de l’activité de ses clients. Ces émissions constituent une part significative de la responsabilité environnementale de la banque.
Dès 2015, lors de la COP21, nous nous sommes engagés à aligner nos activités d’ici à 2020 sur une trajectoire compatible avec un scénario de limitation à 2°C du réchauffement climatique en réduisant progressivement ses activités liées aux énergies les plus carbonées et en accélérant son soutien aux énergies renouvelables
À l'occasion de la COP24, nous nous sommes engagés à mesurer l'alignement climatique de notre portefeuille de crédits et à identifier les moyens d'orienter progressivement les flux financiers de leurs prêts de base vers les objectifs de l'Accord de Paris. Nous basons nos outils sur le scénario SDS (Sustainable Development Scenario) de l’Agence Internationale de l’Energie qui offre une vision de la transition énergétique à 2040 et est compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Nous avons récemment réaffirmé cet engagement en rejoignant l’Engagement Collectif pour le Climat des Principes de la Banque Responsable avec 30 autres établissements bancaires.
Nous avons obtenu le budget et les moyens humains requis pour l’année 2020, qui sont nécessaires au développement des méthodes et outils open source de mesure de l'alignement des portefeuilles de crédits sur les objectifs de l’Accord de Paris. Plus d'informations ici et ici.
C.Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’impact principal sur la biodiversité de Société Générale est celui des clients auxquels le groupe fournit des produits et services. Le groupe a donc en premier lieu pris des engagements dans le cadre de ses activités et n’a pas encore pris d’engagement sur la biodiversité pour compte propre.
Néanmoins, certains métiers comme la location de voiture ou l’immobilier peuvent avoir une empreinte au sol relativement significative et le sujet mérite d’être étudié.
C’est pourquoi Société Générale a rejoint, en juin 2018, l’initiative Act4nature d’Entreprises pour l’Environnement (EpE) qui a pour ambition de donner aux enjeux de la biodiversité, une importance plus grande dans les entreprises et les organismes, compte tenu de la dégradation rapide que subissent les milieux. Plus d'informations ici.
Le groupe s’est doté depuis plusieurs années de cadres d’analyse de l’impact de ses activités sur la biodiversité.
La biodiversité a en effet été identifiée comme un des enjeux pour lesquels la Banque cherche à développer une approche harmonisée dans l'ensemble de ses produits et services. Le groupe a publié en 2014 une politique sur la biodiversité dans laquelle « il s’engage à intégrer l'évaluation des impacts potentiels sur la biodiversité associés aux activités de ses clients dans ses processus décisionnels. La Banque travaillera avec les clients qui répondent ou visent à répondre à ses propres normes E&S. Société Générale prendra les mesures appropriées si ces normes ne sont pas respectées ou si le client ne vise plus à répondre à ces normes. »
Cette politique rappelle notamment les conventions internationales que le Groupe s’engage à respecter telle que la Convention sur le patrimoine mondial de l’UNESCO. Plus globalement, l’ensemble des espaces identifiés comme « zones clés pour la biodiversité » font l’objet d’une attention particulière.
Par ailleurs, le cadre normatif des Principes de l’Équateur inclut des standards spécifiques sur la biodiversité (Performance Standard 6 de la SFI). Ce cadre appliqué sur le périmètre défini par les Principes de l’Equateur, incluant notamment le financement de projet (>10M$), prévoit :
Enfin, dans le cadre du groupe de travail Club B4B+ de la Caisse des Dépôts (CDC) Biodiversité, la Banque participe au développement d’une méthodologie d’empreinte biodiversité des activités économiques mobilisables par des entreprises et des acteurs financiers.
Pour plus d’information sur l’outil que nous codéveloppons (Global Biodiversity Score), voir ici.
Nous n’avons en revanche pas, à l’heure actuelle, de vision consolidée de l’impact de nos activités sur la biodiversité. Nous y travaillons cependant et devrions être en mesure d’évaluer cet impact prochainement.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Le groupe a développé une analyse intégrée et sur un périmètre consolidé (monde) des pollutions globales liées à nos activités.
En tant que société de service, les principales pollutions de nos activités pour compte propre sont d’ordre climatique, du fait des consommations énergétiques et déplacement de nos employés, de l’eau consommée et des déchets produits.
En ce qui concerne la pollution atmosphérique, nous vous invitons à regarder la réponse à la question 2.A.
La consommation d’eau du Groupe est de 1,8 million de m3 en 2017, en baisse de 9% par rapport à 2014.
Au niveau Groupe, la production de déchets est estimée à environ 15 000 tonnes en 2017, soit une baisse de 17% par rapport à 2016.
Pour répondre à l’objectif du programme de réduction carbone 2014-2020, et afin de minimiser son impact direct sur l’environnement de nombreuses actions visant à la valorisation et l’amélioration de la gestion des déchets ont été déployées au sein du Groupe. En 2017, le déploiement de la collecte sélective des déchets sur 7 sites en France a permis par exemple l’économie de plus de 400 tonnes de déchets.
Au fil des années, le groupe Société Générale s’est doté, à titre volontaire, de procédures et d’outils d’identification, d’évaluation, et de maîtrise des risques relatifs à l’environnement, et notamment les risques de pollutions (air, eau, sols…) dans le cadre de la gestion ses activités.
Société Générale est soumise à la loi dite « sur le devoir de vigilance » qui requiert l’établissement et la mise en œuvre, de manière effective, d’un plan de vigilance, ayant pour objectif d’identifier les risques et de prévenir les atteintes graves envers notamment l’environnement, résultant des activités du Groupe.
Les diligences mises en œuvre pour gérer les risques environnementaux au niveau transactionnel ou des revues clients intègrent les aspects relatifs au changement climatique et à la qualité de l’air, des sols et de l’eau ainsi qu’à la production des déchets. Chacun de ces enjeux est couvert de manière proportionnée en fonction des risques inhérents aux transactions ou aux activités de nos clients.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nous adoptons une démarche de sobriété sur le compte propre du Groupe sur divers aspects :
Gestion des déchets : Société Générale veille à minimiser l'impact direct de ses déchets sur l’environnement, en déployant des actions de valorisation. La production de déchets est estimée à 15 580 tonnes en 2018. En 2018, le déploiement de la collecte sélective des déchets sur les tours Société Générale de La Défense a permis de trier 1 173 tonnes de déchets en 10 catégories.
Immobilier : Le Groupe a une stratégie environnementale pour son parc immobilier reposant sur l’amélioration de la performance énergétique de ses immeubles. Des outils de pilotage en temps réel des consommations d’énergie (GREEN), eau et déchets dans les immeubles à travers ses implantations (en France, en Asie, aux USA, Royaume-Uni, Luxembourg, etc.) permettent un pilotage au plus près de la performance des immeubles. En 2018, la consommation totale d’énergie du parc a diminué de 14,2% par rapport à 2014 (soit 127 GWh). Depuis le 1er janvier 2019, 96% des sites du réseau France sont alimentées en électricité verte.
Papier : Premier consommable utilisé par les activités de services, le papier représente un enjeu environnemental certain.
De plus en plus d’initiatives – bon usage des imprimantes, la dématérialisation des supports papiers vers des supports numériques et l’utilisation de papier recyclé – sont mises en place afin de rationaliser la consommation totale qui s’élève à 10 797 tonnes en 2018 (soit une baisse de 20% par rapport à 2017).
Infrastructures informatiques : La Direction des infrastructures informatiques s’est fixé l’objectif de réduire de 4% par an la consommation énergétique de son parc, soit 25% de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par occupant d’ici 2020. Plusieurs mesures ont été mises en œuvre : l’optimisation des data centers, le recours aux solutions Cloud et l’utilisation plus large des solutions de mobilités (mise en place du télétravail et des solutions de réunions à distance). En 2018, les différentes initiatives ont permis d’économiser 78 GWh par rapport à 2017.
Trajets domicile-travail et télétravail
Des actions ciblées sont déployées afin de promouvoir les solutions alternatives à l’utilisation individuelle de véhicules. Au Siège de Société Générale, une plateforme de co-voiturage et un service d’autopartage sont en place.
Des actions existent également dans les filiales : CGI et ALD Automotive ont notamment mis à disposition de leurs salariés des vélos et vélos à assistance électrique. Un nombre croissant d’entités du Groupe expérimente le télétravail avec plus de 23 000 personnes télétravaillant dans le monde, soit un équivalent d’émissions carbone évitées de 1 110 tonnes.
Nous avons également adopté une démarche de sobriété réfléchie à travers votre stratégie marketing ou à travers le développement de nouvelles offres.
En ce qui concerne le marketing, les nouveaux produits sont revus lors de « Comités nouveaux produits » où le risque RSE est systématiquement évalué. En cas de risques RSE, les experts environnementaux et sociaux sont amenés à faire une analyse plus approfondie des potentiels impacts.
D’autre part, dès lors que nous externalisons une prestation de services, nous étudions le risque RSE et mettons en place, le cas échéant, un plan d’actions.
Enfin, nous prenons des engagements en termes de « business à impact positif » afin de favoriser les produits ou services dont les impacts négatifs sont limités et l’impact positif mesurable et aligné avec les définitions du Groupe (green bonds, green loans…).
Nous nous engageons également auprès de nos clients afin de les encourager à mettre en place des mesures de gestion des risques E&S de leurs activités adaptées aux risques inhérents à leurs activités et/ou implantations géographiques.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,…) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Société Générale étant une société de service n’est pas concernée directement par cette question.
Néanmoins l’IT a été identifié comme l’une des catégories d’achat à risque d’un point de vue RSE et des analyses spécifiques des fournisseurs sont réalisées lors d’achat d’IT (hardware notamment). Les équipes en charge des services financiers au secteur minier conduisent également des revues prospectives sur les évolutions du secteur, qui prennent en compte la promotion de la transition énergétique.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Toute l’approche de gestion des risques environnementaux (et sociaux) du groupe s’articule autour de 3 phases : l’identification des risques (présence d’un risque), l’évaluation de ces risques (ou analyse) et action (actions d’atténuation/mitigation/évitement).
Dans le cadre de la Déclaration de Performance Extra-financière, le groupe a identifié les facteurs de risques extra-financiers inhérents à ses activités. Les facteurs de risques environnementaux, sociaux ou relatifs aux droits humains sont considérés comme des facteurs déclenchant ou aggravant certains facteurs de risques Groupe, comme :
Ces risques devenant plus significatifs à un horizon de temps plus long.
Des critères E&S ont ainsi été progressivement intégrés aux politiques et processus de gestion des risques de crédit, de conformité et de réputation du Groupe. Outre les obligations réglementaires auxquelles elle est soumise, la Banque a pris de nombreux engagements volontaires relatifs à ces sujets (https://www.societegenerale.com/fr/mesurer-notre-performan ce/rse/finance-responsable).
Les mesures mises en œuvre pour gérer ces risques sont détaillées dans le chapitre 5 de notre document de référence 2019.Les approches de revue transactionnelles ou client intègrent donc cette analyse environnementale et découlent sur une conclusion pouvant être positive, conditionnelle ou négative pour des raisons environnementales (ou sociales). Des plans d’actions peuvent notamment être mis en place dans ce cadre.
Société Générale a développé, aux côtés de 15 banques internationales et de l’Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP-FI), une méthode de quantification des risques de transition et des risques physiques. La méthodologie d’analyse et la gestion des risques liés au changement climatique est disponible dans notre rapport TCFD.
Société Générale a identifié les secteurs exposés positivement ou négativement aux risques de la transition et a privilégié la poursuite des recherches sur les secteurs les plus impactés, à savoir :
Au sein de chaque secteur, les modèles économiques devraient être affectés de manière inégale par le risque de transition. Par exemple, dans le secteur des services d'électricité, les entreprises actives dans le secteur des énergies renouvelables bénéficieraient de la transition.
Les risques liés au climat constituent un facteur aggravant des risques de crédit, de marché, opérationnels et d'assurance. En conséquence, l'intégration des risques liés au climat dans le cadre de gestion des risques repose sur la gouvernance et les processus existants (identification, évaluation définition de l'appétence pour le risque, action : contrôle et atténuation).
L'indicateur de « vulnérabilité au climat» présenté dans le rapport TCFD est actuellement en cours de déploiement.
Ce cadre de gestion des risques d’origine climatique est complété par les engagements d’alignement avec l’accord de Paris exposé en réponse à la question 2.B.
Dans le cadre du groupe de travail Club B4B+ de la Caisse des Dépôts (CDC) Biodiversité, Société Générale participe au développement d’une méthodologie d’empreinte biodiversité des activités économiques mobilisables par des entreprises et des acteurs financiers.
Nous suivons activement son développement et testerons l’outil en Mars 2020 sur notre portefeuille. Grâce à cela, nous serons alors en mesure de gérer les risques de biodiversité sur notre portefeuille.
Pour plus d’information sur l’outil (Global Biodiversity Score), voir ici.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
En ce qui concerne le Groupe, toute la stratégie Climat est articulée autour la réorientation de ses financements vers des sources d’énergie plus écologiques, au détriment des sources d’émission les plus polluantes. Cela a concerné à ce stade l’augmentation du portefeuille des énergies renouvelables et la réduction du portefeuille charbon, même si celui-ci ne représente qu’une partie de l’exposition globale liée au climat (cf. question 2.B).
À titre d’illustration, la revue stratégique des actifs d’ALD Automotive, spécialiste mondial des solutions de mobilité (location longue durée et gestion de flottes dans 43 pays), s’opère via la croissance de sa flotte de véhicules hybrides et électriques dans l'Union européenne, notamment en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas grâce en acquérant 15 000 véhicules hybrides et électriques. ALD dispose à fin juin 2019 de 118 000 véhicules verts sur un parc total de 1,68 million de véhicules, avec l’ambition d'avoir une flotte alternative d'environ 200 000 véhicules sous gestion.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe est prêt à engager les transformations nécessaires et souhaite refléter dans sa stratégie les conclusions des rapports du GIEC et de l’IPBES. En ce qui concerne le climat, comme annoncé dans les Engagements de Katowice et l’Engagement Collectif sur le Climat (voir plus haut), Société Générale partage l’objectif de l’Accord de Paris et vise à alignement ses activités avec un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques.
Pour ce qui est de la biodiversité, comme indiqué précédemment, nous testerons l’outil de CDC biodiversité en 2020 et pourrons alors envisager de prendre des engagements chiffrés.
Le Groupe souhaite avant tout accompagner ses clients dans la transition énergétique et financer les opportunités de transformation positives. Dans cette optique, nous voyons la transition énergétique comme une opportunité. Le Groupe a cependant déjà pris des engagements d’exclusion de certains secteurs d’activité, concernant en particulier les secteurs les plus émissifs (charbon, sables bitumineux).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Société Générale dispose d’une équipe d’économistes et d’experts sectoriels dédiée à l’analyse de l’évolution des marchés, qui comprend, entre autres, des expertises dédiées au climat.
Pour son évaluation des risques liés à la transition, Société Générale a utilisé de manière approfondie les données de sortie des modèles REMIND et MESSAGE, développées respectivement par le Potsdam Institut für Klimafolgenforschung (PIK) et Applied Systems Analysis (IIASA). Il s’agit de modèles d’évaluation intégrée (Integrated Assessment Model) pour la planification de systèmes énergétiques, l’analyse de la politique énergétique et l’élaboration de scénarios à moyen et à long terme. Société Générale se base également sur le scénario SDS (1.7°C) de l’AIE pour des analyses complémentaires des risques de transition.
Pour ses besoins de modélisation macro-économique, dans les années à venir, Société Générale planifie d’intégrer des variables climatiques dans son scénario macro-économique central.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Un prix du carbone à 10€/t CO2 eq est actuellement utilisé et pris en compte pour les projets internes.
Pour ce qui est de nos activités, les modèles d’évaluation des risques intègrent sur certains secteurs (énergie, transport et industrie lourde) des scenarii climatiques comprenant des projections du prix du carbone. L’impact positif avéré de certaines activités peut influer sur les décisions d’allocation de crédit. En revanche, ce n’est pas le cas de manière systématique pour le calcul de la rentabilité économique des financements.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
L’ambition RSE est partie intégrante de la stratégie du groupe. La mise en œuvre de cette stratégie s’articule sur une équipe RSE centrale concentrée et sur des équipes d’experts E&S dans les business units, avec le relais des équipes business et de contrôle. Ces moyens (financiers et en personnes) doivent être inscrits dans les feuilles de route des business units et adaptés aux besoins de chaque métier.
Les budgets et investissements relatifs aux problématiques environnementales sont difficilement mesurables pour plusieurs raisons :
Nous ne sommes donc pas en mesure de reporter une part du budget dédié aux problèmes environnementaux par rapport aux postes de dépense de la communication ou du digital (lui-même inclus dans plusieurs enveloppes dont l’innovation).
L’ambition du groupe et l’importance de ces sujets étant en forte croissance, des revues de l’adéquation entre les moyens alloués et les besoins sont en cours. Ces aspects sont intégrés aux revues effectuées par l’audit ou l’inspection.
Environ 65 employés de Société Générale travaillent sur des questions liées à l’environnement et aux aspects sociaux. Fin 2019, trois employés seront chargés de mesurer l’alignement des portefeuilles de Société Générale à travers une consultation qui mobilisera des dizaines d’experts du Groupe.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Il peut être effectivement complexe de pallier les injonctions de rentabilité court terme et de prise en compte de problématiques de durabilité à moyen terme. Néanmoins, l’intégration progressive des critères climatiques et extra-financiers dans les notations financières (notamment de Standard & Poor’s ou Moody’s) ou les impacts déjà observables sur la rentabilité de certaines activités à très fort impact négatif forcent à prendre intégrer de plus en plus ces considérations.
Nous pensons par ailleurs que la transition écologique n’est pas systématiquement incompatible avec la rentabilité, en particulier pour un établissement bancaire, qui comme Société Générale s’appuie sur un modèle bancaire diversifié (entre types de produits financiers, secteurs et géographies).
La Banque cherche à optimiser l’allocation de ses capitaux entre les risques et les opportunités issues de cette transition.
En ce qui concerne les décisions générales de réallocation de portefeuille ou les prises de position sectorielles, celles-ci sont prises par la Direction Générale lors de comités de responsabilités ou comité des risques. Ces comités ont lieu plusieurs fois par trimestres.
Au cas par cas, des instances d’arbitrage peuvent permettre de confronter l’impact business et les problématiques environnementales identifiées.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Diverses formations, obligatoires ou facultatives, sont proposées à l’ensemble de nos collaborateurs quel que soit l’échelon hiérarchique sur un ensemble de sujets relatifs au climat, à la RSE dans son ensemble ou à l’éthique de manière plus large.
À noter : le Groupe n’a pas de Comité exécutif mais dispose d’une Direction générale (5 membres) et d’un Comité de direction. Composé d'une soixantaine de dirigeants nommés par le directeur général, le comité de direction du groupe se réunit au moins une fois par trimestre. C’est par l’intermédiaire de ce comité que la direction générale soumet au conseil d’administration la stratégie générale et la stratégie RSE de la Société Générale et veille à sa mise en œuvre.
Le sujet RSE est évoqué régulièrement en Conseil d’Administration. La stratégie RSE y a été présentée, et certains sujets y sont évoqués régulièrement, comme des indicateurs clés de performance groupe sur la RSE ou des problématiques E&S sectorielles par exemple, en lien avec les expertises E&S des membres du conseil d’administration.
Tous les effectifs du groupe, y compris les membres du Comité de direction et de la Direction générale ont été formés dans le cadre du programme groupe Culture & Conduct. Le Comité exécutif a par exemple été formé au raisonnement éthique complexe en septembre 2019.
D’autre part, la Direction générale et plusieurs membres du Comité de direction participent plusieurs fois par an à des comités traitant de sujets RSE, et notamment climatiques, réunions auxquelles participent également des experts environnementaux et sociaux du Groupe.
Les engagements RSE ou les initiatives RSE sont par ailleurs pris au niveau de la Direction générale.
La Direction générale et les directeurs de lignes métiers (membre du Comité de direction) font également partie du comité de suivi des risques liés au changement climatique et des comités d’engagement responsable sur des thématiques incluant le climat et autres sujets environnementaux. La Directrice RSE présente régulièrement des sujets RSE et notamment climatique au Comité de Direction et aux 1000 dirigeants de la banque, et tient une documentation à ce sujet à leur disposition de manière permanente (site intranet dédié à la direction).
Nous n’avons néanmoins pas à ce jour de module de formation sur la RSE dédiée aux membres du Comité de Direction. La banque travaille actuellement à une approche d’intégration des sujets RSE aux formations existantes, de formation RSE dédiée et de mise en valeur des compétences et expertises notamment RSE.
Dans le catalogue de formation, plusieurs traitent des sujets RSE (Renforcer la connaissance des enjeux de développement durable et RSE, Stratégie achats responsables, Innovation responsable…). 100 % des acheteurs ont été formés aux achats responsables.
L’ensemble du groupe a été formé à la Culture & Conduite, incluant les raisonnements éthiques.
Le Groupe travaille par ailleurs à la mise en place d’une formation obligatoire sur les sujets RSE, dont le climat, destinée aux personnes concernées dans les métiers, les fonctions de contrôle et les lignes managériales par la gestion des risques climatiques, environnementaux ou sociaux ou par les opportunités business à impact positif.
Les sujets RSE, dont le climat, sont présentés aux actionnaires comme une composante clé dans stratégie du Groupe et détaillés dans un chapitre de la présentation qui lui est dédié.
Le sujet est largement abordé lors des roadshows (rencontres investisseurs) tout au long de l’année auprès d’investisseurs classiques (dits mainstream) et d’investisseurs spécialisés en investissement socialement responsable (dits ISR). Les questions climatiques y sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses et poussées.
Une réunion avec les actionnaires individuelles sur le sujet RSE pour comprendre leurs attentes a également eu lieu en 2019.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les enjeux environnementaux sont intégrés dans la rémunération des directeurs généraux et membres du comité de direction de la manière suivante :
La rémunération des directeurs généraux se décompose en trois composantes : une rémunération fixe, une rémunération variable annuelle et des incitations à long terme (LTI).
Les objectifs de RSE font partie des critères d’évaluation pour la détermination de la rémunération variable annuelle du directeur général. Cette rémunération variable annuelle est basée à 60% sur des critères quantitatifs et à 40% sur des critères qualitatifs, incluant des objectifs de RSE, reflétés notamment par le positionnement de Société Générale dans les notations extra-financières.
En ce qui concerne les incitations à long terme, l’acquisition est une fonction pour 20% des objectifs de RSE.
Dans son rating 2019, RobecoSAM applique une pondération de 15% aux problématiques climatiques.
La rémunération variable du comité de direction, composée d'une soixantaine de dirigeants, dépend de la réalisation d'objectifs collectifs et individuels. Les objectifs collectifs sont communs à tous les membres du Comité de direction et reflètent la performance collective du Groupe, y compris le positionnement de Société Générale dans le quartile supérieur des notations bancaires de RobecoSAM. Comme mentionné précédemment, RobecoSAM applique une pondération de 15% aux problèmes liés au climat.
La rémunération des employés est divisée en une rémunération fixe et une rémunération variable annuelle.
En France, les employés participent au développement à long terme de la Banque par le biais de systèmes d’intéressement et / ou de participation aux bénéfices. Ils sont liés à la performance globale de la Société (financière et non financière) et régis par des accords Société Générale conclus tous les trois ans avec les syndicats. Pour Société Générale SA en France, sur le montant total de la participation aux bénéfices et des incitations versées en 2018 pour l'exercice 2017, 4% étaient liés à des objectifs de RSE.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Quatre membres du comité de direction du groupe ont des responsabilités spécifiques sur les sujets environnementaux et sociaux :
Le conseil d’administration approuve les orientations stratégiques du Groupe, supervise leur mise en œuvre et les examine au moins une fois par an. En ce qui concerne les risques et les opportunités liés au climat, la politique de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), y compris la stratégie climat de Société Générale, a fait l’objet d’une revue stratégique de la Direction générale en 2017 et a été présentée au conseil d’administration. Le conseil d'administration a validé l'ambition RSE 2017-2020, alignée sur la stratégie globale du Groupe à l'horizon 2020. La politique RSE a été intégrée à la documentation fournie lors de la journée des investisseurs du 28 novembre 2017, ce qui a permis de partager les priorités. La politique de RSE est examinée et présentée au conseil chaque année.
En 2019, la direction générale et les directeurs de lignes métiers (membre du Comité de direction) ont participé par exemple à trois comités de suivi des risques liés au changement climatique, quatre comités d’engagement responsable sur des thématiques incluant le climat, et une demi-journée en comité de direction sur le changement climatique.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Nous encourageons nos collaborateurs à influencer positivement l’activité de la Banque dans son soutien aux transformations positives à travers différents mécanismes et initiatives :
Dans le cadre du baromètre employeur, il a été demandé aux employés de préciser qu’elle était pour eux la raison d’être du groupe.
Tous les ans, l’ensemble des collaborateurs de tout le Groupe est invité à présenter leurs initiatives environnementales afin d’être récompensés au Prix de l’Efficacité Environnementale. Lors de ce prix remis par la Directrice générale déléguée, le montant collecté par la taxe carbone interne est alloué aux projets présentés par les participants de tout le Groupe. En 6 ans, le cumul des montants alloués de la taxe carbone interne a permis de distinguer 305 initiatives dans 32 pays pour 3 millions d’euros de dotation moyenne par an.
Le Groupe a lancé fin 2017 un Internal Start-up Call, visant à faire émerger des projets entrepreneuriaux proposés par des collaborateurs. Doté d’un Fonds Innovation de 150 millions d’euros, ce programme a suscité la participation de plus de 15 000 collaborateurs ayant soumis plus de 600 projets sur 17 thèmes stratégiques pour la Banque.
Au global, 60 start-up, sponsorisées par des membres du Comité de direction du Groupe sont incubées dans 9 pays, auprès de partenaires locaux, dont plusieurs traitent de sujets environnementaux ou sociaux comme des start-ups sur le partage des données environnementales et sociales dans le groupe, ou travaillant par exemple sur des produits responsables à destination de population fragiles. Ces start-ups sont financées intégralement par la banque.
La stratégie climat est décliné dans tous les métiers du Groupe comme le montre le diagramme ci-dessous issu du rapport TCFD (climat) de Société Générale.
Enfin, la directrice RSE et ses équipes ont notamment pour mission de diffuser la culture de responsabilité dans le groupe et rencontrent très régulièrement les différentes Business Units et Services Units, que ce soit au niveau de leur direction ou au niveau opérationnel.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Dès 2006, le Groupe a défini une cartographie des risques environnementaux et sociaux liés aux Achats permettant à chaque acheteur d’évaluer les risques RSE intrinsèques à ses catégories d’achats. Une révision intégrale de cette cartographie a été menée entre 2017 et 2018 en consortium avec 3 autres banques françaises avec l’appui d’un cabinet de conseil spécialisé.
La cartographie couvre près de 100 catégories de produits ou services. Quatre niveaux de risques allant de ‘faible’ à ‘élevé’ ont été définis. Les catégories ressortant comme les plus à risque sont celles liée aux travaux sur les immeubles (rénovation, aménagement d’espaces et construction de bâtiments), ainsi que l’IT.
Les fournisseurs de rang 1 (fournisseurs directs), ainsi que leurs sous-traitants, lorsqu’ils interviennent à hauteur de plus de 20% dans la fourniture de la prestation sont évalués par rapport aux standards Société Générale et à des standards internationaux en matière de maîtrise des risques opérationnels, de conformité et de réputation incluant les enjeux environnementaux et sociaux.
En complément de cette analyse, et pour un périmètre ciblé de fournisseurs sous contrat, une évaluation extra-financière de la performance environnementale, sociale, d’éthique des affaires et de sous-traitance par un tiers indépendant est exigée via la clause RSE. Au 31 décembre 2018, 45,5% des fournisseurs « ciblés » sous contrat ont une évaluation extra-financière réalisée par un tiers indépendant.
Établis en fonction des risques identifiés dans la cartographie des risques RSE liés aux Achats, des critères RSE, spécifiques à chaque catégorie d’achats éligibles, sont intégrés par la Direction des Achats du Groupe dans les appels d’offres et pris en compte dans leur analyse. Le niveau de pondération de ces critères dans le choix final du fournisseur dépend du niveau de risque identifié par la cartographie.
La clause RSE qui a fait l’objet d’une mise à jour en 2018 est intégrée dans 100% des modèles de contrats de la Direction des Achats en France. Elle fait référence au Code de conduite du Groupe, à la Charte Achats Responsables et, pour les fournisseurs ciblés, à l’exigence d’évaluation extra-financière. Son objectif est d’associer les fournisseurs à la mise en place de mesures de vigilance dans le domaine des droits humains, des conditions de travail (santé et sécurité), de l’environnement et de la lutte contre la corruption.
Une formation « Achats Responsables » est intégrée au cursus de formation interne des acheteurs nouveaux arrivants. En 2018, un module complémentaire, pour les acheteurs en poste depuis plus de deux ans, a été déployé. 100% des acheteurs présents en 2018 ont été formés aux achats responsables. La contribution à la performance RSE du Groupe est intégrée dans la description de poste des acheteurs et de leurs managers. Pour les catégories à forts enjeux RSE, des objectifs opérationnels individuels sont définis.
En 2018, un reporting trimestriel du respect des engagements RSE et du suivi de la performance du processus de gestion des risques RSE a été mis en place au sein de la Direction des Achats France. Voir ici.
Notre principale marge de progrès consiste d’une part à élargir le périmètre des achats revus (achats non réalisés par des acheteurs) et à augmenter le nombre d’audits fournisseurs.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Depuis 2014, Société Générale a rejoint la déclaration commune de Transparency International France pour la promotion d’un lobbying transparent et intègre. Le Groupe rend public sur son site institutionnel un document synthétisant l’ensemble de ces engagements, la gouvernance associée, les associations en question, ses principales positions publiques et les coûts associés (périmètre monde). Voir ici.
Société Générale fait régulièrement du lobbying sur le plan réglementaire sur la finance durable de la Commission Européenne (notamment la taxonomie des activités durables, le reporting et benchmarks). Notre positionnement est de soutenir les objectifs des pouvoirs publiques, tout en cherchant à nous assurer de la faisabilité opérationnelle de ces régulations. Deux lobbystes travaillent sur le sujet.
Sur la taxonomie spécifiquement, Société Générale soutient les initiatives des décideurs politiques visant à mettre en place un cadre réglementaire pour la finance durable. Une taxonomie des critères communs de durabilité environnementale au niveau de l'UE est en effet nécessaire pour que tous les acteurs du marché obtiennent clarté et confiance en la durabilité des sociétés ou projets emprunteurs / emprunteurs.
Cependant nous avons suggéré un certain nombre de recommandations qui nous paraissent nécessaires pour la rendre plus opérationnelle. Ces recommandations portaient sur les fondements techniques et opérationnels de la taxonomie européenne.
Société Générale travaille activement avec de nombreuses parties prenantes afin de développer les outils de la finance durable de demain :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis la création de Sodexo, en 1966, notre mission, nos valeurs et nos principes éthiques guident le travail de tous. Nous sommes une entreprise de services, et l’humain a toujours été et reste au cœur de notre activité.
Notre mission est d’améliorer la qualité de vie de nos collaborateurs et de tous ceux que nous servons, et contribuer au développement économique, social et environnemental des communautés, des régions et des pays dans lesquels nous exerçons nos activités.
Nos valeurs, depuis 1966, sont :
La responsabilité est au cœur de notre modèle d’entreprise depuis la création en 1966.
Nous avons en 2008 élaboré le premier plan intégré The Better Tomorrow Plan pour aligner nos actions et mesurer nos impacts.
Depuis 2015, la Responsabilité d’Entreprise est devenue un pilier de la carte stratégique du Groupe.
Nous avons réactualisé notre feuille de route en matière de Responsabilité d’entreprise, le Better Tomorrow 2025 en prenant en compte nos rôles et impacts.
Acteur de référence engagé sur trois enjeux clés – la promotion de la mixité hommes-femmes, le développement des petites et moyennes entreprises et la gestion des déchets -, nous nous donnons tous les moyens pour améliorer la qualité de vie de chacun.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis 2010, Sodexo poursuit sa stratégie de réduction de son empreinte carbone en partenariat avec le World Wildlife Fund (WWF). Ce partenariat a permis le développement d’une méthodologie et d’outils de calcul des émissions de carbone au sein de la chaîne de valeur du Groupe et de fixer un objectif scientifique de réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre de 34 % (avec une année de référence 2017) d’ici à 2025.
Pour y parvenir, Sodexo collabore avec ses fournisseurs afin de réduire les émissions tout au long de sa chaîne d’approvisionnement et met en œuvre des initiatives de comportement et d’approvisionnement responsables intégrant des produits, des fournitures et des équipements plus durables. Le Groupe propose à ses clients des services de gestion de l’énergie pour leur permettre de suivre et de réduire leur consommation et leurs émissions de carbone. Il déploie des actions en matière d’efficacité énergétique et intègre des sources renouvelables à faible teneur en carbone dans le mix énergétique de ses clients. Ses efforts portent enfin sur l’amélioration des processus de production des repas et la réduction du gaspillage alimentaire, ainsi que de l’énergie et de l’eau consommées pour produire les aliments.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
En 2019, Sodexo a confirmé son objectif de réduction d’émissions de carbone de 34 % d’ici 2025 (par rapport à l’année de référence 2017), avec la validation de l’initiative Science Based Targets (SBTi). Le groupe rejoint ainsi officiellement le mouvement d’entreprises leaders (seulement 87 à ce jour) qui s’engagent à aligner leurs activités pour respecter l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, à savoir limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Cet engagement prend en compte les émissions directes et indirectes, du périmètre 1, 2 et 3, et prévoit une baisse de 4.2% par an en valeur absolue.
Les objectifs et les moyens pour y parvenir ont été passés en revue et validés par l’initiative SBT, qui rassemble le CDP, le Pacte mondial des Nations Unies, l’Institut des ressources mondiales (WRI) et le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Quatre axes d’action majeurs ont été identifiés afin de de réduire notre impact carbone :
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Sodexo a sélectionné au cours de l’exercice 2017 – 2018, en collaboration avec le WWF, I Care & Consult et ECO2 Initiative, pour leurs expertises techniques et stratégiques qui nous a permis de faire une analyse de l’impact de notre activité (y compris de notre chaine d’approvisionnement), mais également d’établir une méthodologie de calcul et de réduction de notre empreinte carbone.
Nous avons suivi les principes du GHG Protocol lors de la définition de notre objectif de réduction et lors de l’établissement de notre stratégie de réduction carbone.
Comme pour le gaspillage alimentaire, nous sommes convaincus que tous nos efforts doivent se focaliser sur la prévention, la mesure et la réduction de nos émissions. À date, nous ne faisons pas de compensation carbone, mais plusieurs projets de reforestation sont à l’étude, notamment en ce qui concerne la compensation des émissions liées aux voyages d’affaires.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Sodexo est une entreprise de services et à ce titre tient une place particulière dans la chaine de valeur.
Au cours de l’année 2019, nous avons mené la deuxième étude de matérialité afin de vérifier la validité de notre feuille de route en matière de responsabilité d’entreprise. Nous avons identifié et hiérarchisé les enjeux clés et leurs impacts, en concertation avec des parties prenantes internes et externes avec le support de Business for Social Responsibility (BSR) que nous publions dans notre rapport annuel.
L’impact sur l’environnement à travers la gestion des déchets et ses approvisionnements sont ressortis comme des axes d’intervention majeurs pour Sodexo
Nos initiatives concrètes pour prévenir les climatiques extrêmes s’étendent, mais ne se limitent pas aux initiatives autour de la : réduction du plastique, pêche durable, limitation de la déforestation, alimentation saine avec un apport significatif en protéines végétales, réduction des déchets alimentaires, logistique optimisée.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Notre qualité de vie à long terme dépend de notre capacité à préserver notre planète et ses ressources. C’est pourquoi, nous nous attachons à ce que chacune de nos actions y contribue.
Nous avons mis en place un certain nombre d’initiatives et actions pour promouvoir une consommation raisonnée :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
N/A
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
L’évolution des grandes problématiques contemporaines - sociales, sociétales et environnementales – ainsi que l’évolution du marché et des attentes des différentes parties prenantes ont poussé Sodexo à adopter une approche risque transverse avec plusieurs leviers d’action :
Une analyse de matérialité nous permet de suivre les sujets les plus pertinents pour notre Groupe et d’anticiper les enjeux émergents.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Sodexo est une entreprise de services et ne détient pas d’actifs car nous opérons sur les sites de nos clients.
Nos seuls actifs sont nos 460 00 employés, nous n’avons pas eu à procéder à une revue des actifs.
Nous nous assurons que notre activité n’a pas d’impact négatif sur l’environnement, les communautés et les régions où nous opérons.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
À travers ses activités, sa mission et son engagement pour l’atténuation des effets climatique néfastes, Sodexo est aligné avec les enjeux environnementaux portés par le GIEC et l’IPBES.
Notre approche des achats responsables met l’accent sur les approvisionnements locaux et durables, même si le prix peut être plus important (par exemple le poisson durable, le café équitable, etc…).
Nous travaillons également à la conception d’un site “0 plastique”.
Sodexo a été pour la 15ème année consécutive reconnue comme Industry Leader dans le Dow Jones Sustainability Index, ce qui prouve notre engagement sur les différentes dimensions de la responsabilité d’entreprise.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Lors de notre renouvellement de l’analyse de matérialité, courant 2019, nous avons travaillé sur une étude de scénarios futurs. Cet étude nous a permis de tester notre stratégie RSE et d’affiner notre approche sur certains sujets environnementaux.
Lors de notre travail sur la validation de notre objectif de réduction carbone par le SBTi, nous avons mis au point un outil trajectoire qui tient compte de 3 scénarios futurs possibles en termes d’hausse de températures. La mise en place de cet outil nous permet d’anticiper l’impact de nos activités sur l’environnement et d’actionner les leviers pertinents en fonction du marché (pays) et de nos opérations (service fourni).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Nous n’avons pas de prix carbone interne.
Quelques projets sont à l’étude pour un meilleur affichage des émissions carbone ; un éventuel prix carbone pour les déplacements et un calcul du bilan carbone sur les sites de nos clients.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Nous avons une équipe en central qui coordonne tous les projets de RSE et Diversité d’une vingtaine de personnes et pour couvrir l’ensemble de nos régions et activités nous avons un réseau de 200 Champions.
La responsabilité d’entreprise est partie intégrante de notre façon d’opérer. Notre approche développement durable va au-delà de la fonction RSE et se matérialise dans notre approche des approvisionnements responsables, gestion énergétique, innovation sociétale, etc…. Nos investissements consacrés aux problématiques environnementales ne proviennent donc pas uniquement de la fonction RSE.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Nous n’avons de mécanisme d’arbitrage ou régulation interne, car, comme expliqué plus haut, la RSE est au cœur de notre activité et est incarnée par nos employés au quotidien.
Nos engagements en matière de développement durable font également partie des évaluations de performance et des décisions stratégiques.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
À travers notre enquête site annuelle qui s’adresse à plus de 12 000 sites dans le monde, nous avons mis en place des outils de formation et sensibilisation pour des pratiques durables de nos managers et employés sur site.
Nos consommateurs sont un levier important dans la lutte contre le gaspillage des ressources. Au cours de l’exercice 2017-2018, plus de 3 500 sites Sodexo dans 47 pays ont participé à la campagne annuelle WasteLESS Week, une initiative destinée à promouvoir l’importance de la réduction du gaspillage de nos ressources et les comportements simples à adopter.
Des campagnes de communication et sensibilisation sont organisées régulièrement pour diverses parties prenantes :
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Le Directeur Général a 20% de son bonus annuel indexé sur la performance en matière de Responsabilité d’Entreprise, tout comme les membres du Comité Exécutif et les leaders du top 200 de l’entreprise.
Les critères varient pour ces trois populations et le détail est rendu public dans notre Document de référence.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Damien Verdier, Directeur Général de la Responsabilité d’Entreprise et Directeur Général Entegra au niveau mondial, membre du Comité Exécutif est en charge du pilotage et déploiement de la stratégie Groupe et de notre feuille de route Better Tomorrow 2025 en matière de Responsabilité d’entreprise.
Sodexo met en œuvre un système de management de la performance baptisé STEP (pour Sodexo Targets for Enhanced Performance), pour soutenir sa stratégie et atteindre ses objectifs de croissance responsable, solide et rentable.
STEP couvre sept domaines spécifiques, dont la Responsabilité d’entreprise et prévoit un suivi mensuel à tout niveau d’organisation (en commençant par le site jusqu’au Groupe).
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Sodexo est l’un des plus grands employeurs mondiaux et une entreprise de personnes au service d’autres personnes.
Les talents sont la clé de notre réussite : nos 460 000 collaborateurs sont la source de nos services et de notre croissance. Afin de favoriser l’esprit d’initiative, la prise de décision et la responsabilisation de nos collaborateurs, nous avons mis en place un certain nombre d’initiatives et programmes :
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Depuis 2008, Sodexo a mis en place une procédure d’évaluation régulière de ses fournisseurs :
2008 : Formalisation et publication du premier Code de conduite fournisseurs de Sodexo mis à jour tous les trois ans. Ce processus de mise à jour est indispensable pour que le Code de conduite soit en accord avec les politiques internes du Groupe et avec les exigences de nos parties prenantes.
2014 : Création du Guide Fournisseurs pour aider les fournisseurs, prestataires de services, sous-traitants et autres partenaires à comprendre et à appliquer le Code de conduite fournisseur de Sodexo.
2017 : Dernière mise à jour en date du Code de conduite fournisseurs et de son Guide.
2018 : Création du Code of Business Integrity.
2018 : Monitoring of Supplier : Sodexo continue le déploiement de son outil d’enregistrement en ligne pour centraliser les informations des fournisseurs. Cet outil intègre toutes les exigences de Sodexo liées à la capacité, la certification, la couverture géographique et réglementaire.
Les fournisseurs sont invités à répondre à diverses questions liées à nos engagements en matière de responsabilité sociétale et sont tenus de les mettre à jour pendant toute la durée de leur relation avec Sodexo.
À fin août 2018, plus de 11 000 fournisseurs ont été évalués à travers cet outil.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous influençons soit directement soit par le biais de nos organisations syndicales, en toute transparence (respect de la Loi Sapin 2 et inscription sur le registre de transparence).
Par exemple :
Nous ne finançons pas de « groupes d’influence » et nous respectons les réglementations nationales en vigueur pour la transparence des actions de lobbying.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
ST, un leader mondial sur le marché des semi-conducteurs, fournit des solutions et des produits intelligents qui consomment peu d’énergie et sont au cœur de l’électronique que chacun utilise au quotidien. Les produits de ST sont présents partout et, avec nos clients nous contribuons à rendre la conduite automobile, les usines, les villes et les habitations plus intelligentes et à développer les nouvelles générations d’appareils mobiles et de l’internet des objets.
Dans le cadre de notre programme Technologie Durable, nous concevons, identifions et valorisons des produits innovants et responsables qui répondent aux enjeux sociétaux. Ces produits apportent des bénéfices tels que la réduction de consommation d’énergie, la préservation des ressources, la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de la vie en général.
Plus d’informations sur le rôle de ST pour la société sont disponibles dans notre 21ème rapport annuel dédié au développement durable (Sustainability Report) disponible sur notre site internet et en résumé dans notre communiqué de presse .
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis sa création, ST s’efforce de réduire son empreinte carbone et se fixe des objectifs long terme ambitieux, et de façon publique depuis 1993.
Nous évaluons et analysons les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à nos activités selon le protocole GHG. Nous reportons chaque année depuis 1994 dans notre rapport de développement durable (pages 56 à 59 du rapport 2019) nos émissions directes liées à nos activités de production (scope 1), nos émissions indirectes liées à notre consommation d’énergie (Scope 2) ainsi que les émissions liées au transport de nos marchandises et aux déplacements de nos employés (scope 3).
Notre programme ‘Energie et Changement Climatique’ vise à réduire notre empreinte carbone et notre impact sur le climat en diminuant nos émissions de GES et en améliorant notre efficacité énergétique. Nos émissions de gaz à effet de serre par unité de production ont ainsi diminué de 78% depuis 1994.
L’évaluation de nos impacts nous permet d’identifier les actions à mener dans nos processus opérationnels pour progresser.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nos objectifs à 2025 incluent un engagement à réduire notre consommation d’énergie et nos émissions de GES de 20 % par unité de production par rapport à 2016. Fin 2018, nous avions déjà réduit nos émissions de GES de près de 15 % et notre consommation d’énergie de plus de 19 % par rapport à 2016, année de référence.
L’électricité représente plus de 90 % de l’énergie consommée par ST. Nous travaillons à réduire cette consommation (-57% par unité de production depuis 2011), et à accroître notre part d’énergies renouvelables. En 2018, 70% de l’électricité utilisée par nos sites Français était d’origine renouvelable. Nous participons par exemple au programme d’Apple d’énergie renouvelable avec l’engagement de ne fournir ce client qu’avec des produits fabriqués avec de l’énergie renouvelable au plus tard en 2021.
ST travaille actuellement sur des solutions pour tendre vers la neutralité carbone, et donc dépasser largement l’objectif de -4% par an en absolu, selon les axes majeurs suivants :
ST a été précurseur dans la mise en place d’un plan compensation carbone basé sur des projets de reforestation entre 2002 et 2005. En 2018, le CO2 séquestré par les 9 000 hectares de forêts plantées en Australie, Italie, Maroc et aux Etats Unis ont permis de compenser 42% des émissions directes de ST.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Nous avons réalisé fin 2017 un exercice de matérialité afin de définir les enjeux environnementaux, sociaux et économiques prioritaires en fonction des attentes de nos parties prenantes et leurs impacts sur le succès de ST. L’impact de nos activités sur la biodiversité a été estimé par les parties prenantes comme faible au niveau global. Néanmoins, les programmes en place pour réduire notre impact sur l’environnement agissent sur nos écosystèmes et donc sur la biodiversité.
Nous réduisons nos déchets (-64% par unité de production depuis 1994), réduisons l’enfouissement de ces déchets (-94% sur la même période) et augmentons le recyclage (+320% pour atteindre 93% en 2018).
Par ailleurs, chacun de nos sites réalise sa propre analyse des risques et impacts et donc définit avec les employés différentes initiatives dont certaines en faveur de la biodiversité. Nous avons mis en place par exemple une ferme à papillons sur notre site de Calamba (Philippines), un jardin de plantes endémiques à Kirkop (Malte) mais aussi des pratiques « 0 pesticide » sur le site de Grenoble (France) ou le fauchage raisonné afin d’assurer la protection des orchidées sauvages à Crolles (France).
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Absolument. Nous gérons nos impacts sur l’ensemble de notre chaîne de valeur.
A travers notre programme ‘Sustainable Technology’ (Technologie Durable), nous prenons systématiquement en compte l'impact environnemental de nos produits depuis l’achat de ressources, jusqu’à la fin de leur cycle de vie. Plus d’informations sur notre programme sont disponibles sur notre site internet (www.st.com).
Les principaux enjeux identifiés en lien avec nos activités de production sont :
Pour chaque enjeu significatif, nous avons mis en place des programmes spécifiques et des objectifs à long terme de réduction et/ou d’amélioration.
E Adoptez-vous une démarche de sobriété[2] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La gestion responsable de nos produits, aussi appelée Technologie Durable, est l’un des piliers majeurs de notre stratégie de développement durable, reflétant notre volonté de promouvoir les bénéfices environnementaux et sociétaux des nouveaux produits ST. C’est un de nos avantages compétitifs. Nous avons ainsi anticipé la demande croissante des consommateurs, des clients, des investisseurs et des autorités pour une plus grande transparence sur les substances utilisées dans les produits, sur leur approvisionnement, leur écoconception, leur production, leur transformation, leur utilisation ainsi que la destruction ou le recyclage du produit usagé.
Dans le cadre de nos programmes, nous concevons, identifions et valorisons des produits innovants et responsables qui apportent des bénéfices comme la réduction de consommation d’énergie, la préservation des ressources, la protection de l’environnement ou l’amélioration de la qualité de vie. Ces produits sont labelisés ‘Sustainable Technology’. En 2018, 50% des nouveaux produits de ST ont été reconnus et labellisés Technologie Durable, représentant 13% de notre chiffre d’affaires et nous avons pour objectif d’atteindre les 30% d’ici 2025.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L’analyse de la disponibilité des matériaux dont nous dépendons fait partie intégrante de nos processus d’approvisionnement et de notre système de gestion de la continuité des activités (certification ISO 22301).
En 2014, par exemple, nous avons développé une méthodologie pour évaluer et calculer notre empreinte en eau. Ceci nous a permis d’identifier nos principaux risques et impacts non seulement sur nos opérations mais aussi sur les écosystèmes locaux.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Nos sites de production mènent des études de danger. Au niveau global, la gestion des risques sociaux et environnementaux est réalisée à travers le programme ERM (Enterprise Risk Management) qui est aligné avec les standards ISO 31000.
Nous participons chaque année (depuis 2004 pour le changement climatique et depuis 2011 pour l’eau) au CDP qui demande aux entreprises de rendre compte des risques liés au changement climatique, aux émissions de carbone et à l’utilisation de l’eau. Nos réponses aux questionnaires comprennent l’analyse des risques induits par les changements climatiques et sont publiées et disponibles sur le site internet du CDP.
Nous avons mis en place un plan de mitigation pour chaque priorité de notre stratégie liée à l’environnement avec les objectifs 2025 suivants :
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
ST est sensible aux enjeux du climat depuis le début des années 90 et ceci nous a conduit à des décisions stratégiques comme par exemple :
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
ST fait partie de la centaine d’entreprises françaises signataires du French Business Pledge. Ces entreprises, qui s’engagent sur la période 2020-2023, luttent contre le changement climatique à travers le monde, en définissant des démarches et en développant des solutions, produits et services, qui réduisent fortement les émissions de GES, notamment dans les secteurs de l'énergie, des transports, de l'industrie, du bâtiment, de l'agriculture et des biens de consommation.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Absolument. Notre plan à 3 ans s’appuie en fait sur les grandes transformations durables environnementale, sociétale (urbanisation, mobilité électrique…) ou démographique.
L’évolution des marchés vers un monde décarboné génère des opportunités pour notre industrie. ST fournit des solutions innovantes et des produits qui contribuent à la réduction de la consommation d’énergie, à la préservation des ressources incluant la réduction des émissions de carbone.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Depuis 1994 nous avons focalisé nos efforts sur la réduction de nos émissions directes (PFC) ou indirectes (énergie renouvelable). La mise en place d’un prix interne du carbone est un sujet régulièrement analysé. Nous lui préférons jusqu’ici la progression vers notre objectif de décarbonation.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Le semi-conducteur requiert des investissements extraordinaires en technologie, de l’ordre de 1,2 milliards de dollars par an. Le budget d’investissement consacré aux problèmes environnementaux a représenté en moyenne 1% du total des investissements au cours des 25 dernières années et il est prévu une croissance de ce pourcentage dans les plans d’investissements futurs pour atteindre nos objectifs de réduction de nos émissions à échéance 2025.
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Notre Conseil de Développement Durable (Sustainability Council) est chargé de valider la stratégie de développement durable et de s’assurer que les moyens sont mis en place dans chaque organisation et chaque site pour le déploiement des programmes. Il est composé de 12 Vice-Présidents, représentant les ressources humaines, l’éthique et la compliance, les ventes, les achats, les relations avec les investisseurs, les opérations de production, les divisions produits, la communication et la qualité.
Le développement durable faisant partie intégrante du modèle économique de ST, celui-ci est présent dans toutes nos instances décisionnelles : revues trimestrielles, décision d’investissements (CAPEX), revue des risques, comité exécutif…
Nous nous engageons depuis 25 ans sur des objectifs publics de long terme, et nous suivons nos progrès de façon intégrée et transparente.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Nous organisons de façon régulière des séances de sensibilisation et de formation aux enjeux environnementaux envers toutes nos parties prenantes internes et communiquons régulièrement sur les progrès réalisés sur chacun de nos sites de production (déclarations environnementales selon l’Eco Management and Audit Scheme-EMAS).
Lors de leur intégration, les nouveaux employés sont sensibilisés aux sujets liés au développement durable et aux programmes mis en place par ST. Par ailleurs, une formation en ligne dédiée à l’environnement, la sécurité et la santé est disponible pour tous les employés.
Lors du conseil de développement durable (Sustainability Council) qui a lieu 2 fois par an, 12 présidents représentant l’ensemble des fonctions de ST, se réunissent uniquement sur des sujets de développement durable, analysent toutes les nouvelles opportunités pour conserver notre leadership et avantage concurrentiel.
ST revoit sa stratégie et performance sur ces sujets plusieurs fois par an avec ses actionnaires.
Nous échangeons également avec la communauté des investisseurs responsables en général une fois par an.
Enfin, ST publie chaque année depuis plus de 20 ans dans son rapport de développement durable (Sustainability Report) sa performance environnementale, sociétale et économique. Ce rapport est un outil essentiel de notre communication envers toutes nos parties prenantes.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les enjeux environnementaux font partie de nos priorités stratégiques qui sont déployées à travers le Groupe et toutes les organisations. Le niveau d’atteinte des objectifs relatifs à nos priorités stratégiques influence la partie variable de la rémunération des managers et en particulier des cadres dirigeants (objectifs de « top pages »).
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le responsable des enjeux environnementaux globaux est notre Président des Ressources Humaines et du Développement Durable. Il reporte au Président du Directoire et Directeur Général et fait partie des 8 membres du comité exécutif de STMicroelectronics. Les sujets environnementaux sont abordés lors des réunions trimestrielles avec le top management et le Président du Directoire et Directeur Général. Ces enjeux sont également discutés deux fois par an avec les Vice-Présidents du Groupe lors des Conseils de Développement Durable (Sustainability Council) qui sont présidés par le Président des Ressources Humaines et du Développement Durable.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Tous les employés de ST sont encouragés à proposer des suggestions qui peuvent présenter des bénéfices pour l’environnement, l’ergonomie, la sécurité, l’organisation, la qualité… Chaque site recense et analyse les suggestions qui sont mises en place si elles sont validées. Chaque émetteur de suggestion retenue reçoit une reconnaissance.
Le programme de reconnaissance annuelle de ST appelé STAR Awards récompense également les équipes et collaborateurs pour leurs réalisations et initiatives qui contribuent au succès de l’entreprise. Le Développement Durable fait partie des 6 catégories de sélection des projets.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
ST s’engage à travailler en partenariat avec des fournisseurs qui partagent ses valeurs. Nous avons plusieurs programmes pour aborder les risques relatifs aux droits du travail, aux droits de l’homme, à la sécurité, à l’éthique et à l’environnement dans notre chaîne d’approvisionnement. De plus, nous évaluons nos fournisseurs de matières premières de second rang par le biais de programmes d’approvisionnement responsable en minéraux et en substances dangereuses. En 2018, 99% de nos nouveaux fournisseurs ont été évalués selon des critères sociaux et environnementaux. Notre objectif pour 2025 est d’impliquer tous nos fournisseurs à risque dans un processus de diligence raisonnable.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
ST participe activement à l’European Semiconductor Industry Association (ESIA), une organisation qui représente l’industrie du semiconducteur auprès des institutions européennes. L’ESIA est la branche européenne du World Semiconductor Council (WSC) dont l’objectif est de faciliter une croissance durable et à long terme de notre industrie. Notre Président du Directoire et Directeur Général vient d’en prendre la présidence. Des experts de ST coordonnent plusieurs groupes de travail sur la préservation des ressources, les émissions atmosphériques, l’utilisation des produits chimiques ainsi que la santé et la sécurité. Depuis 2018, le comité EHS de l’ESIA est présidé par le directeur des programmes environnementaux de ST.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Avec 90 000 collaborateurs présents sur les cinq continents, SUEZ est un leader mondial dans la gestion intelligente et durable des ressources. Les métiers de SUEZ (traitement de l’eau et distribution d’eau potable ; collecte, tri et valorisation des déchets) sont utiles à la société sur un plan environnemental (protection et sécurisation des ressources en eau ; dépollution et production de matières premières secondaires), sur un plan social et sociétal (accès aux services essentiels des personnes fragiles) et économique (création de valeur pour l’ensemble des parties prenantes).
Au cours des 10 dernières années, SUEZ, au regard de l’urgence environnementale et sociale (crise climatique ; raréfaction des ressources et perte de biodiversité ; déficit d’inclusion), a renforcé sa contribution aux enjeux d’intérêt général, en prenant des engagements datés chiffrés (2017-2021), assortis de plans d’action qui permettent d’avoir l’assurance raisonnable d’atteindre les objectifs fixés.
Parmi ces engagements signalons :
Tous les engagements pour la transition écologique de SUEZ sont inscrits dans de notre Feuille de Route Développement Durable 2017-2021, qui structure notre stratégie et nos missions.
Sur la base de ces engagements, et depuis la publication de la loi Pacte, SUEZ a entrepris, avec l’ensemble de ses parties prenantes, une démarche de formulation de sa Raison d’Etre qui sera présentée en Conseil d’administration en janvier prochain.
SUEZ publie également dans son Rapport Intégré les informations relatives à la contribution du Groupe aux Objectifs de Développement Durable de l’ONU, et en particulier à ceux relatifs à l’eau et à l’assainissement (n°6), au Climat (n°13) à la production et à la consommation durable (n°12) et à la vie terrestre (n°15).
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Afin de respecter ces engagements et d’assurer le suivi des progrès réalisés par le Groupe, une comptabilité carbone, site par site, a été mise en place dès 2008 pour l’ensemble de ses activités. Dans son Rapport Intégré, SUEZ publie son profil carbone avec le détail des émissions scope 1 et 2, activité par activité, ainsi que le scope 3 du Groupe. Les émissions que nos activités (production de matières premières secondaires et d’énergie renouvelable) permettent d’éviter à nos clients sont également mesurées. Ce profil présente également les leviers d’action qui sont mis en place pour réduire ces émissions ainsi que les leviers de transformation qui permettront d’inscrire le Groupe dans une trajectoire 1,5°C. Ce profil présente les émissions directes de CO2 de SUEZ (véhicules, incinérateurs) et de CH4 (centres d’enfouissement techniques), ainsi que les émissions indirectes (consommation d’électricité). Le suivi de ces émissions est piloté par des processus internes, ainsi que celui des gaz comme le CO2 biogénique ou le N20, qui font également l’objet d’une comptabilité.
Chaque division du Groupe a défini en concertation avec la Direction du Développement Durable des cibles de réductions d’émissions, afin de contribuer aux objectifs carbone globaux de la Feuille de Route Développement Durable de l’entreprise, et a mis en place des plans d’action en conséquence. La mesure des GES permet en effet d’améliorer les processus opérationnels et guide l’innovation. Par exemple, SUEZ est en train de doter tous ses incinérateurs de déchets de système de cogénération afin de créer de l’électricité à partir de la chaleur générée. Les sites de stockage de déchets sont également équipés de systèmes de récupération de méthane destinés à la fabrication de biogaz.
En outre SUEZ répond tous les ans à l’agence de notation extra-financière spécialiste des stratégies climat, le CDP. Le Groupe figure dans la « A list » du CDP qui récompense les entreprises les plus engagées en matière de climat, et ce depuis la création de cette liste. La trajectoire climat de SUEZ a été validée par la Science Based Targets Initiative.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
La stratégie de SUEZ de réduction de ses émissions dans la trajectoire 2°C a été validée dès 2017 par l’initiative Sciences Based Targets (UN Global Compact, CDP, WRI et WWF). Les cibles de réduction d’émission d’une entreprise sont garanties « science-based » si elles sont en ligne avec la trajectoire permettant de limiter le réchauffement climatique à 2°C, et donc en ligne avec les Accords de Paris. Aujourd’hui seulement 276 entreprises dans le monde ont vu leurs objectifs de réduction de leurs émissions validés par cette initiative.
En 2019, SUEZ a relevé ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre afin de s’inscrire dans une trajectoire visant à limiter la hausse des températures à 1,5°C (cf la Présentation investisseurs « Shaping SUEZ 2030 », slide 54), suivant ainsi les dernières recommandations du GIEC. Le Groupe s’est engagé à réduire de 45% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (contre 30% précédemment) par rapport à 2014, ainsi qu’à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il convient de souligner que ces engagements de réduction sont accompagnés de mesures d’adaptation aux effets du changement climatique, notamment sur la ressource en eau qui est au cœur de nos métiers.
Afin de diminuer l’impact climatique de nos activités, SUEZ s’est résolument inscrit dans une trajectoire d’économie circulaire. Il s’est agi de passer de la destruction des déchets et du rejet des eaux usées traitées à la production de nouvelles ressources avec un impact réduit sur l’environnement. Le développement de ces nouvelles activités s’est accompagné de la mise en place de solutions de réduction de nos émissions et de nos pollutions. Par exemple, des systèmes de production d'électricité ont été installés sur nos incinérateurs et ainsi que des dispositifs de récupération de méthane sur les décharges pour produire du biogaz. Les stations d’assainissement deviennent des usines multi-ressources: l'eau usée est traitée pour être réutilisée en irrigation, les boues d'épurations sont transformées en énergie, et des éléments comme le phosphore sont récupérés dans les eaux usées pour faire des engrais.
SUEZ prévoit d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Aujourd’hui le Groupe n’a pas encore recours à des mécanismes de compensation, car il se concentre sur ses marges de progressions en termes de réduction effectives des émissions. Des mécanismes de compensation sont toutefois en cours d’identification, et lorsque qu’il y aura recours à ceux-ci, le Groupe a l’intention de distinguer dans sa comptabilité carbone les émissions effectivement réduites des émissions compensées.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
L’analyse des impacts Biodiversité des activités de SUEZ a été validée en 2015 par la SNB (Stratégie Nationale pour la Biodiversité). Son actualisation a été réalisée en septembre 2019 dans le cadre du questionnaire pilote « Entreprises Engagées pour la Nature » de l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB), suivant une analyse exhaustive de l’impact des activités de SUEZ sur la biodiversité. La caractérisation des impacts renvoie à la nomenclature suivante :
(1) impacts positifs ou négatifs des pratiques de gestion des espaces verts et des milieux naturels,
(2) impact positif des processus de traitement des eaux usées garantissant la protection du milieu naturel,
(3) impact positif des rejets d'eau sur le débit d'étiage
(4) impact positif des démarches territoriales de protection de la ressource en eau,
(5) impact positif de la gestion et du traitement des déchets (et notamment des déchets plastiques),
(6) impact positif de la réhabilitation écologique et de la restauration écologique (lagune, zone humide artificielle, renaturation après exploitation),
(7) impact positif de la réhabilitation des sols pollués,
(8) impact positif des solutions d’économie circulaire (réutilisation des eaux usées traitées, recyclage des plastiques, etc.),
(9) impacts négatifs des déversements accidentels, en eau douce ou dans les océans,
(10) impact négatif des polluants résiduels sur le milieu récepteur,
(11) impact négatif du réseau d’eau pluviale sur le milieu récepteur,
(12) impact négatif des prélèvements d'eau sur les écosystèmes (production d’eau potable),
(13) impact négatif d'artificialisation du sol et de fragmentation (nouveaux sites de stockage et nouvelles infrastructures), (14) impact négatif des rejets atmosphériques et des GES,
(15) Impact de la pollution lumineuse.
SUEZ s’attache à éviter ses impacts en premier lieu, à les réduire ensuite et enfin à compenser ses impacts sur la biodiversité, conformément à la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.
L’activité déchets contribue essentiellement au changement d’usage des terres in situ avec l’extension de nouveaux sites de stockage de déchets. Ces pressions sur le patrimoine naturel sont évaluées à travers les dossiers d’évaluation et d’autorisation environnementale, et les actions d’évitement, de réduction et de compensation sont accompagnées par les experts en biodiversité des filiales déchets du Groupe.
Pour l’activité Eau, SUEZ prend en charge majoritairement de sites de traitement de l’eau existant par l’intermédiaire de contrats de prestation ou de délégation de service public, et participe peu à la pression d’artificialisation des sols. Cependant les nouvelles usines d’eau potable ou stations d’épuration sont soumises à évaluation environnementale et/ou autorisation environnementale en fonction de leurs caractéristiques.
De plus, en collaboration avec le Museum National d’Histoire Naturelle, SUEZ a conçu un indicateur de qualité écologique (IQE) appliqué aux sites industriels pour quantifier ses impacts sur la biodiversité et les réduire.
Enfin, SUEZ propose aujourd’hui des solutions à ses clients contribuant directement à la biodiversité telles que : la Zone libellule® permettant un abattement complémentaire des polluants des effluents tout en valorisant la biodiversité (concept de Solution fondée sur la Nature), le monitoring acoustique de la biodiversité, les opérations de restauration écologique, le phytomanagement.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
SUEZ surveille et reporte les pollutions générées par sa chaîne de valeur afin de pouvoir agir pour les réduire.
En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, le Groupe comptabilise ses émissions directes (scope 1), celles liées à sa consommation d’électricité (scope 2), et celles de ses fournisseurs ainsi que celles générées par l’usage de ses produits comme par exemple la consommation d’eau chaude par les usagers (scope 3). Le détail des deux premiers scopes est publié dans le Rapport Intégré : ils sont constitués principalement des émissions liées à l’incinération (3,3M tCO2e), et aux sites de stockage de déchets (2,3M tCO2e), à la distribution et traitement d’eaux municipales et industrielles (2,3M tCO2e), à la flotte de véhicules de collecte, et aux activités de recyclage. Le scope 3 est consultable dans la réponse de SUEZ à l’agence de notation CDP, les principaux postes d’émissions étant le chauffage de l’eau (13M tCO2e) et les achats de produits et équipements de traitement de l’eau (4,5M tCO2e)
Dans son activité de traitement des déchets, SUEZ suit également les émissions de SOx, NOx, mercure, poussières, la production de mâchefers liées aux activités d’incinération ainsi que la production de lixiviats et de biogaz liée aux activités de stockage de déchets. Enfin, le volume et la qualité de 100% des effluents est mesurée et suivie pour les activités d’assainissement.
Les activités de SUEZ liées à la ressource en eau ont un impact environnemental puisqu’il s’agit de traiter des eaux polluées. La mission de SUEZ est justement de limiter au maximum l’impact de ces rejets en milieu aquatique en dépolluant ces eaux usées pour le compte des collectivités locales et des industriels. Le Groupe utilise des technologies de pointe pour traiter ces eaux usées, permettant ainsi leur réutilisation ou leur rejet en milieu naturel avec un impact minimum. Certaines des solutions proposées par le Groupe s’inspirent même de la nature pour s’assurer de la qualité des eaux traitées en installant par exemple des zones végétalisées humides en sortie de station d’assainissement qui utilisent le pouvoir filtrant de plantes pour réduire les pollutions (Il s’agit de la Zone libellule mentionnée plus haut).
La mission principale de SUEZ étant d’accompagner ses clients dans la réduction des pollutions liées à leurs activités, le Groupe propose des solutions durables pour permettre la transition vers l’économie circulaire des industriels et des collectivités locales. La biofactory, évoquée plus haut par exemple, permet de réduire les impacts environnementaux d’une station d’épuration en transformant les déchets potentiels en nouvelles ressources. Les solutions de recyclage du plastique proposées par SUEZ sont un autre exemple de ce que propose le Groupe pour réduire les pollutions globales de ses clients. Le Groupe s’engage sur la réduction des plastiques dans les océans en mettant en place des approches intégrées eau/déchets et en proposant à ses clients propriétaires de stations d’épuration de mettre en place des dispositifs de traitement des microplastiques. SUEZ s’est en outre engagé à faire éviter 60 millions de tonnes de CO2 à ses clients entre 2015 et 2021.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
SUEZ a résolument engagé ses activités dans une logique d’économie circulaire.
L’objectif était de créer de nouvelles ressources à partir de déchets ou d'eaux usées. Pour cela il a fallu repenser la façon d’utiliser les actifs industriels pour leur donner de nouvelles fonctionnalités. Par exemple en produisant de l’énergie grâce aux installations de traitement des déchets. SUEZ multiplie les solutions permettant de valoriser les déchets afin de produire de nouvelles matières premières secondaires qui permettent d’éviter l’extraction de matériaux vierges et la consommation d’énergie fossile. SUEZ propose également à ses clients de travailler en amont de la chaîne de valeur sur l’éco-conception des produits et notamment des emballages avec Circpack. Avec cette solution, SUEZ accompagne ses clients dans le choix des matériaux et la conception des emballages afin d’assurer une recyclabilité optimale et la réduction maximale la production de déchets.
Pour accélérer les mécanismes d’économie circulaire, SUEZ adopte une stratégie d’alliance avec les entreprises et les acteurs (start up, Entrepreneurs sociaux et environnementaux) d’un même écosystème territorial, et cela sur toute la chaîne de valeur : SUEZ a ainsi crée une co-entreprise avec LyondellBasel pour la production de polymères recyclés de haute qualité ; le Groupe est partenaire de Terracycle et d’entreprises de grande consommation pour la mise en œuvre d’un site E-Commerce de produits livrés dans des emballages durables et consignés.
Dans l’activité de traitement de l’eau, les solutions de réutilisation des eaux usées pour des usages urbains, industriels ou agricoles ont été considérablement développées. Par exemple au Chili, la station de traitement des eaux usées de La Farfana traite l’eau de façon à ce qu’elle soit réutilisée pour l’irrigation des terres agricoles locales (elle traite 100 % des eaux usées et des biosolides, et elle est carbone-neutre et productrice nette d’énergie). Le Groupe s’est en outre engagé dans sa Feuille de Route Développement Durable à économiser un volume d’eau équivalent à une ville de 2M d’habitants par la réduction des fuites sur les réseaux de distribution entre 2016 et 2021. Le Groupe est également engagé auprès de ses clients pour les accompagner dans la réduction des consommations d’eau, notamment à travers le développement de nouvelles offres digitales. La gamme de solutions Aquadvanced permet de surveiller en temps réel les réseaux d’eau afin de prévenir toute fuite ou disfonctionnement. L’offre On’Connect Coach est proposée quant à elle aux usagers desservis en eau potable par SUEZ. Elle permet de suivre et de comprendre la consommation d’eau et de proposer des solutions simples afin de maîtriser les usages et de réduire les empreintes hydrique et carbone.
SUEZ s’est également engagé à réduire l’impact des consommations générées du fait de l’activité de la société, notamment par l’usage des biens et des services qu’elle produit. À l’instar des plans d’actions visant à diminuer la production de déchets de l’activité Recyclage & Valorisation, SUEZ s’investit dans la réduction du gaspillage alimentaire. Fin 2017 SUEZ et quatre autres entreprises de Paris La Défense sont allés plus loin et ont fondé l’association La Défense des aliments, dont le but est de lutter contre le gaspillage alimentaire en restauration collective d’entreprises. Le diagnostic quantitatif et qualitatif réalisé a permis de dresser un état des lieux, d’élaborer un plan d’actions et d’en mesurer l’impact à l’échelle d’un quartier d’affaires, ainsi que de proposer des solutions reproductibles dans d’autres quartiers européens.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Le suivi des stocks disponibles de matériaux fait l’objet d’une veille prospective et est au cœur de la stratégie marketing de SUEZ pour son offre Economie Circulaire : proposer des solutions à ses clients permettant de réduire la pression sur ces matériaux en accompagnant leur transition vers l’économie circulaire. Le Groupe travaille à produire des matières premières secondaires (plus de 4Mt produites par an) pour en faire une vraie alternative à la matière vierge grâce à un captage toujours plus sélectif des déchets diversifiés et à la modernisation des centres de tri, mais également au développement des technologies de transformation sophistiquées pour accélérer la réintégration des produits issus du recyclage, notamment le plastique et les métaux non ferreux.
Dans la mesure où seul le recyclage des ressources déjà utilisées ne suffira pas à faire face à la demande mondiale, SUEZ entend également accélérer sur l’écoconception en renforçant la collaboration avec les industriels pour dès l’amont, minimiser l’impact de la production et assurer la durabilité des produits. Le Groupe s’est engagé à augmenter de 20% la production de matières premières secondaires et à atteindre un ratio de 2 tonnes de déchets valorisées pour chaque tonne de déchets éliminés.
SUEZ analyse également l’évolution de la consommation mondiale d’eau et les disponibilités de la ressource en eau. Le Groupe dessert 135 millions de personnes en eau potable et en service d’assainissement. L’empreinte hydrique de SUEZ, que ce soit en ce qui concerne les prélèvements pour la production d’eau potable, les rejets et le recyclage d’eaux usées ou la consommation d’eau de nos activités de traitement des déchets, est mesurées et fait l’objet de plan d’optimisation.
Le Groupe a d’ailleurs pris plusieurs engagements concernant sa responsabilité sur la ressource en eau, qui sont inscrits dans sa Feuille de Route Développement durable avec des indicateurs précis pour en assurer le suivi, comme la capacité de production d’eau recyclée ou les économies d’eau sur les réseaux de distribution d’eau potable.
Le Groupe propose également à ses clients industriels d’améliorer leur empreinte eau et leur responsabilité sur la ressource dans les territoires grâce à des solutions intégrées alliant technologies et dialogues avec les parties prenantes.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les activités de SUEZ sont étroitement liées au changement climatique et à la biodiversité. Une sécheresse par exemple, peut compromettre l’approvisionnement en eau d’une station de production d’eau potable. C’est pourquoi ces deux enjeux font l’objet d’une analyse de risques détaillées ainsi que de la mise en place de plan d’adaptation.
Les risques liés au changement climatique sont intégrés au processus de gestion des risques du Groupe et sont catégorisés par type de risque. Les risques dits « opérationnels » sont les risques physiques liés aux évènements climatiques extrêmes (sécheresse, inondations, typhons…). Les risques dits « stratégiques » sont ceux qui ont trait aux évolutions de la réglementation environnementale, par exemple la fiscalité carbone. En 2018, en France, la division en charge de l’activité Eau a développé son propre outil de diagnostic de risques environnementaux et industriels qui inclut les risques liés au climat.
Chaque risque est évalué selon sa probabilité, selon les pertes financières qu’il peut engendrer, et selon l’efficacité du système de gestion de ce risque. Cela permet de cartographier les risques afin de déployer de façon la plus efficace possible les plans d’adaptation.
L’adaptation au changement climatique, notamment sur la ressource en eau, est au cœur des préoccupations de SUEZ depuis plusieurs années. C’est même l’un des engagements de sa Feuille de Route Développement Durable : « S’adapter aux conséquences du dérèglement climatique sur l’eau », en développement les solutions de réutilisation des eaux usées traitées, en œuvrant pour les économies d’eau. Le Groupe a progressivement changé l’approche de consommation de la ressource en une approche de réutilisation et restauration en appliquant les principes de l’économie circulaire.
Les analyses concernant les risques climatiques qui affectent SUEZ sont publiées dans le Document de Référence du Groupe ainsi que dans sa réponse à l’agence de notation CDP, qui est publique.
Les activités de SUEZ, que ce soit le traitement des déchets ou le traitement de l’eau peuvent avoir des impacts sur la biodiversité. Dès 2014, à travers son plan d’action reconnu SNB (Stratégie Nationale pour la Biodiversité), SUEZ a établi une analyse de risques induits par ses activités sur la biodiversité. Le plan d’action est public et consultable sur le site du Groupe.
Sur la base d’une analyse de matérialité préalable, SUEZ a inscrit également la biodiversité dans sa Feuille de Route Développement durable 2017-2021, reconnaissant la biodiversité comme une composante liée à ses activités. Par l’intermédiaire de son engagement à l’initiative Act4nature en 2018, SUEZ a rehaussé dans ses ambitions en matière de biodiversité, qui se définit pour l’entreprise comme étant :
SUEZ rejoint actuellement l’initiative « Entreprises Engagées pour la Nature » portée par l’Agence Française pour la Biodiversité et a établi à cette occasion un état des lieux des impacts – dépendances de ces activités vis-à-vis de la biodiversité, au regard de sa chaine de valeur, du cadre réglementaire et de la stratégie de l’entreprise (mentionnée en détail plus haut).
Ces divers engagements se traduisent par une politique en faveur de la biodiversité s’appuyant sur des objectifs datés et chiffrés, s’inscrivant tout au long de la chaine de valeur de l’entreprise, sur un périmètre mondial, et à tous les niveaux de l’échelle organisationnelle. Les engagements de SUEZ à l’initiative Act4nature permettent d’appréhender un plan d’adaptation pour lutter contre l’érosion de la biodiversité.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
SUEZ a effectué des revues de ses actifs en se référant aux deux enjeux primordiaux que sont le climat et la biodiversité.
Les solutions de SUEZ ont été revues afin de qualifier leurs impacts sur le climat et sur la biodiversité mais également leur contribution positive à ces enjeux.
En ce qui concerne la biodiversité, SUEZ a déployé une revue stratégique de ses actifs fonciers pour prioriser l’action et diffuser les meilleures pratiques en faveur la biodiversité. L’engagement n° 14 de la Feuille de route Développement Durable 2017- 2021 de SUEZ « Promouvoir la biodiversité et les services écosystémiques » fixe en effet l’objectif de mettre en place des plans d’actions biodiversité sur 50 % des sites à enjeux prioritaires gérés par le Groupe. En 2018, 34 % des sites à enjeux prioritaires gérés par le Groupe dans le monde étaient couverts par un plan d’actions biodiversité. En France, SUEZ a également inclus la biodiversité dans ses contrats de sous-traitance relatifs aux prestations d’entretien des espaces verts. Les clauses relatives à la biodiversité de ce marché national portent sur la généralisation de la gestion différenciée, de la démarche « 0 phytosanitaire » et de l’écopâturage. Par ailleurs, à travers les contrats de territoires Eau et Climat portés par les agences de l’eau, SUEZ met à contribution ses compétences pour lancer des changements de pratiques (collectivités, monde agricoles, entreprises) à l’échelle d’un territoire, en vue de contribuer à la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité dans un contexte de changement climatique.
Une revue des sites de SUEZ liée aux impacts climatiques est réalisée annuellement par la Direction du Développement Durable sur les installations produisant de l’eau potable dans des zones soumises à un stress hydrique, en utilisant l’outil Aqueduct, développé par le World Ressources Institute. Il permet la géolocalisation précise des sites vulnérable au stress hydrique, selon les conditions locales. Ces informations sont transmises aux Business units en charge des sites pour surveillance et plan d’action.
Dans le cadre de son nouveau Plan d’Entreprise à horizon 2030, le Groupe s’est par ailleurs engagé à revoir l’ensemble de son portefeuille de solutions afin que 100 % d’entre elles aient un impact positif avéré au regard du climat et du capital naturel.
C. Etes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
La compétitivité des entreprises ne s’oppose pas nécessairement à la lutte contre le changement climatique ou à la protection de la biodiversité, sujet pour lesquels une mobilisation insuffisante représenterait un risque et un coût incroyablement élevés, que ce soit pour l’ensemble de la communauté mondiale ou pour les entreprises elles-mêmes.
La grande majorité des entreprises françaises partagent cette position : lors de la COP21, 39 grandes entreprises françaises dont SUEZ, rassemblées dans le French Business Climate Pledge, s’étaient déjà engagées pour lutter contre le changement climatique en augmentant leurs budgets d’investissement et de recherche et développement / innovation pour passer à une société bas carbone. Ce Pledge compte à ce jour 91 signataires. En matière de protection de la biodiversité, l’initiative Act4Nature, lancée en juillet 2018 à l’initiative d’Entreprises pour l’Environnement, rassemble 65 entreprises françaises. SUEZ est bien sûr partie prenante de ces deux initiatives.
Pour SUEZ, l’engagement au regard des enjeux climat et biodiversité est, outre une nécessité absolue au regard de sa volonté d’être une entreprise contributrice aux grands enjeux mondiaux, à la fois une source d’opportunités de développement et un levier d’amélioration de sa performance.
C’est pourquoi, dans la continuité des actions engagées depuis la création du Groupe en 2008, SUEZ a réaffirmé lors de la COP21 ses engagements pour le climat, portant à la fois sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre liés à son activité et sur la protection de la ressource en eau. Assortis d’objectifs datés/chiffrés à l’horizon 2021, ils peuvent se résumer de la manière suivante :
Le niveau d’ambition des engagements pour le Climat de SUEZ a été rehaussé en octobre 2019 lors de la présentation de la stratégie du Groupe à l’horizon 2030 : à titre d’exemple, le Groupe a relevé son objectif de réduction de ses émissions de GES entre 2014 et 2030 de – 30 % à – 45 %, afin d’être en ligne avec la trajectoire 1,5°C préconisée par le GIEC ; il s’est également engagé à revoir l’ensemble de son portefeuille de solutions afin que 100 % d’entre elles aient un impact positif avéré au regard du climat et du capital naturel.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
De manière générale, SUEZ estime que les marchés des services à l’environnement ont vocation à croître sur le long terme en raison de plusieurs facteurs :
L’évolution potentielle des marchés de SUEZ a été analysée au regard de la déclinaison de ces grands enjeux par grande zone géographique, mais également par filière industrielle. Ainsi, pour le changement climatique, le Groupe a analysé les INDCs (engagements sur le climat pris par chaque Etat signataire de l’Accord de Paris) des principaux pays où il est présent, les trajectoires sectorielles des grandes filières industrielles, ainsi que les engagements pour le climat pris par ses principaux clients collectivités locales et industriels.
Il est apparu, à titre d’exemple, que le marché mondial des solutions de biométhanisation était appelé à croître d’environ 10 % dans les prochaines années, celui de la fourniture d’eau alternative (réutilisation des eaux usées, dessalement) d’environ 6 à 7 % par an, le marché de l’eau industrielle d’environ 5 %.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
L’activité du Groupe SUEZ dans le monde a généré en 2018 l’émission de 9 MtCO2e, et a permis à ses clients d’éviter 10 MtCO2e, grâce à la production de produits recyclés, d’énergie verte et de carburants alternatifs.
Dans ce contexte, le travail conduit en 2015 et 2016 par SUEZ sur son prix directeur du carbone a porté tout autant sur l’évaluation de la sensibilité des business models des activités du Groupe à la mise en place de systèmes de tarification du carbone dans les régions du monde où il opère, que sur l’identification des opportunités commerciales liées à la vente de produits et services bas-carbone à ses clients, qu’ils soient d’ores et déjà soumis ou non à un prix du carbone.
SUEZ a ainsi décidé dès juillet 2016 :
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
SUEZ est la seule entreprise de taille mondiale dont l’intégralité des activités (gestion de l’eau et des déchets) est liée à la protection de l’environnement, pour le compte de ses clients collectivités et industriels.
Il est légitime d’affirmer que la totalité des dépenses d’investissement et d’exploitation du Groupe (y compris en matière de digital, les investissements du Groupe en ce domaine étant au service de nouvelles solutions comme la gestion digitale des réseaux d’eau et d’assainissement, ou les plateformes digitales dédiées à la valorisation des déchets organiques) sont consacrées à la mise en œuvre de solutions de protection de l’environnement.
Depuis l’Accord de Paris, SUEZ a souhaité mettre un accent particulier, en ligne avec ses engagements pour le climat, sur l’élaboration de solutions « climato-responsables », comme les solutions d’économie circulaire, permettant à la fois de protéger les ressources naturelles, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et d’adapter d’ores et déjà les territoires aux effets déjà avérés du changement climatique. Il s’est ainsi engagé à augmenter de 12% entre 2015 et 2020 ses investissements et ses dépenses en Recherche & Développement dédiées aux technologies bas carbone et aux projets climato-responsables, qu'il s'agisse par exemple du couplage dessalement - énergie solaire, des technologies de production et réinjection du biogaz, ou encore de systèmes optimisés de recyclage et valorisation des plastiques. A fin 2018, cet engagement est déjà réalisé à hauteur de 93 % de son objectif.
En outre, SUEZ Ventures, le fond d’investissement du Groupe créé en 2010 pour financer les start-ups innovantes concentre ses investissements sur les projets proposant de nouvelles solutions aux problématiques environnementales. En 2018, le fond a investi dans des technologies permettant de réduire les fuites sur les réseaux, dans des solutions de recyclage des déchets organiques utilisant des insectes, etc. SUEZ Ventures a également pris des participations dans des fonds verts dédiés à l’accélération de la transition écologique dans les grandes villes (Paris Fonds Verts) et au développement des technologies vertes (Capital IV Founds).
G. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Le Conseil d’administration de Suez a approuvé en octobre 2019 le nouveau plan stratégique de SUEZ, qui s’articule autour de plusieurs dimensions temporelles, pour concilier impératifs de rentabilité court terme et stratégie long terme :
La transition écologique est au cœur de l’ambition de SUEZ qui accompagne ses clients avec des solutions au service de leur propre transition environnementale. Elle est donc au cœur de la rentabilité du Groupe : c’est de notre utilité que viendront les résultats financiers, et non l’inverse.
Par ailleurs, le rapprochement des logiques financières et de transition écologique ambitieuse se concrétise également chez SUEZ par l’indexation des conditions financières de sa principale ligne de crédit à l’atteinte de 4 objectifs de la Feuille de Route Développement Durable :
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les enjeux environnementaux sont au cœur des activités de SUEZ et des métiers de ses collaborateurs. Leurs engagements pour un environnement plus durable est primordial pour le Groupe, qui a développé plusieurs types de modules de formations sur ces questions.
Le Groupe organise sur une base régulière des conférences, appelées « Actu Ressources » ouverte à tous les collaborateurs. Parmi les dernières sessions, les thèmes abordés ont été l’économie circulaire ou la question du réemploi des matériaux et des objets. Des sessions de e-learning sont également mises en place, ouvertes à tous les employés. En 2018, les collaborateurs de SUEZ ont eu accès à un module d’e-learning sur la biodiversité ainsi que sur le traitement des déchets. En complément, une newsletter trimestrielle est envoyée aux employés en France sur les questions de biodiversité. Un book a également été publié à l’intention des employés en France, intitulé « Développement durable et RSE en action », afin de guider les collaborateurs dans le déploiement des actions de développement durable et de RSE sur les territoires.
En 2019, a été créée la Sustainability Academy proposant des modules de formation d’une journée sur les enjeux environnementaux impactant le Groupe et ses clients. Le premier module a eu pour thème l’impact du changement climatique sur les stratégies des industriels, et était adressée dans un premier temps aux directeurs commerciaux et aux responsables de grands comptes. Il a vocation à être étendus à l’ensemble de la communauté commerciale de SUEZ en France et à l’étranger ainsi qu’au Comité exécutif et au Conseil d’Administration.
Trois fois par an, le comité RSE, Innovation, Ethique, Eau et Planète Durable fait un rapport au Conseil d’Administration, où sont présentés notamment les résultats de la Feuille de Route, tout particulièrement sur le climat. Le climat fait également systématiquement partie de l’ordre du jour du séminaire stratégique annuel du Conseil d’Administration.
En ce qui concerne la communication aux actionnaires, le développement durable est un thème régulièrement évoqué lors des réunions du Club des Actionnaires. La politique climat du Groupe leur a été présentée par un membre du comité exécutif en 2018. Le Rapport Intégré du Groupe est distribué tous les ans lors de l’assemblée générale des actionnaires et présente à la fois la stratégie et les actions du Groupe en matière d’environnement mais également le suivi de la Feuille de Route Développement Durable avec le détail de tous les indicateurs environnementaux.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
10% de la part variable annuelle du Directeur Général sont liés à des critères RSE. La part variable long-terme pour l’année 2019 du nouveau Directeur Général inclut également un objectif de performance extra-financière lié à la performance du Groupe en termes de responsabilité sociale et environnementale.
En moyenne, environ 40% de la rémunération annuelle des 180 membres du TOPEX correspond à une part variable. La moitié de celle-ci repose sur des critères individuels ou extra-financiers (dont des indicateurs liés au climat comme le taux de valorisation des déchets, la production d’énergie utile renouvelable, les rendements de réseaux d’eau ou la performance des usines de potabilisation ou d’assainissement). Les directeurs de des filiales du Groupe voient également leur rémunération variable indexée sur des indicateurs environnementaux comme la réduction des fuites d’eau sur leur périmètre d’activité. Les directeurs des sites de valorisation énergétique de déchets ont une partie de leur rémunération variable liée à l’atteinte d’objectifs de performance des sites en termes de valorisation.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le Directeur du Développement Durable du Groupe pilote la politique développement durable dont les enjeux environnementaux font partie ; il est membre du Performance Management Committee. Il est rattaché à l’un des membres du Comex qui est l’instance de décision du Groupe. Le Directeur du Développement Durable présente au Comex et au Board l’état d’avancement des engagements de la Feuille de Route Développement Durable et propose des mesures correctives et des plans d’action.
La stratégie climat fait partie de l’ordre du jour de 3 des 5 comités du Board :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manoeuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Les collaborateurs de SUEZ sont au cœur des processus d’innovation du Groupe, qu’elle soit technique, environnementale ou sociale.
La plateforme Innov@SUEZ mise en place dans le Groupe offre à chaque collaborateur plus de partage, de synergies et de transparence. Les collaborateurs peuvent découvrir tous les projets d’innovation, partager leurs idées et projets pour accélérer leur développement afin d’impulser une nouvelle dynamique de l’innovation à l’ensemble du Groupe. Les projets à impact positif sur l’environnement sont évidemment au cœur des innovations proposées, de par les activités de SUEZ. Depuis de nombreuses années, les Trophées de l’Innovation récompensent et assurent la visibilité des projets innovants développés par les collaborateurs. Tous ces projets portent sur des enjeux environnementaux, un prix spécifique récompense particulièrement les innovations dans les domaines du développement durable et de la ville durable.
Le Groupe soutient également des projets d’intrapreunariat comme Origins.earth. Cette solution, fruit d’un projet d’intrapreneuriat a été présenté en 2018 à l’occasion de la COP24. Développé au sein de SUEZ et soutenu par l’accélérateur européen EIT Climate-KIC, Origins.earth est un outil permettant aux villes de mesurer en continu leurs émissions de gaz à effet de serre, en visant à accélérer la transition énergétique.
Les collaborateurs sont également à l’origine de la participation du Groupe aux campagnes de nettoyage, les « clean-up days ». Le site SUEZ4Ocean a été mis en place afin d’aider les collaborateurs à organiser des collectes de déchets sur les plages et les rivières, mettant à leur disposition les outils logistiques, mais également en leur donnant la possibilité de rejoindre d’autres campagnes déjà en cours.
Chaque année SUEZ organise des panels de parties prenantes internes (dont des représentants des collaborateurs de SUEZ) et externes dont l’objectif est de rendre compte de l’avancée de la stratégie du Groupe et d’appréhender leurs attentes et préoccupations afin de contribuer à l’orientation de la stratégie du Groupe. Un panel sur la stratégie concernant le traitement des déchets plastiques a par exemple été organisé en mars 2019.
En 2019, les collaborateurs du Groupe ont été invités à contribuer à l’élaboration de la nouvelle stratégie de SUEZ « Shaping SUEZ 2030 » à l’occasion du renouvellement de l’équipe dirigeante, pour faire de l’entreprise un pionnier de l’environnement durable. Une campagne de consultation auprès de l’ensemble des employés du Groupe « Shaping SUEZ 2030 » a été lancée afin de collecter leurs avis, leurs aspirations et leurs attentes sur le futur de l’entreprise. En complément, certains collaborateurs ont été invités à participer à des groupes de travail sur différents sujets (process, innovation, raison d’être, environnement, conditions de travail, etc.) dont les travaux ont nourri la construction de la nouvelle stratégie du Groupe.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
SUEZ veille à sélectionner et évaluer la performance de ses fournisseurs selon des critères sociaux, sociétaux et environnementaux et s’est fixé des objectifs ambitieux en la matière afin de tendre vers une chaîne d’approvisionnement responsable. Plusieurs politiques, toutes consultables, encadrent cette ambition : la Charte Ethique du Groupe, la Politique Droits Humains, le plan de vigilance, la Politiques Achats Durables et la Feuille de Route Développement Durable 2017-2021
1.Quant aux objectifs généraux de SUEZ en matière d’approvisionnement responsable :
La Politique Achats Durables intègre des objectifs environnementaux et sociétaux en promouvant au sein de la chaine d’approvisionnement les modèles d’économie circulaire, l’optimisation de l’utilisation des ressources et la contribution au développement des territoires. Ces objectifs se concrétisent par les objectifs opérationnels suivant : optimisation de l’efficacité énergique (flotte de véhicule, transport, choix des produits), maîtrise des consommation (acheter mieux et moins), recyclage des équipements, recours lorsque cela est possible à des fournisseurs de l’Economie sociale et solidaire, de la diversité, du handicap et de l’insertion, ainsi qu’aux PME.
Ces objectifs se matérialisent par des cibles et des indicateurs spécifiques pour les différentes catégories de biens et services.
Plus globalement, en matière de réduction des émissions de CO2, la Direction des Achats s’est fixé pour objectif de contribuer à la Feuille de Route Développement Durable du Groupe (qui vise -10% d’émissions directes d’ici 2021) en diminuant de 755 000 tonnes CO2 eq. les émissions provenant du parc de véhicules.
SUEZ s’est également engagé à intégrer à ses contrats fournisseurs des clauses RSE visant à s’assurer que le fournisseur ou le sous-traitant (ainsi que ses propres fournisseurs et sous-traitants) se conforment aux règles internationales et nationales notamment en matière de protection de l’environnement et de Droits humains : en 2018, 55% des contrats étaient couvert par un tel dispositif.
Enfin, SUEZ mesure chaque année son empreinte socio-économique afin d’estimer l’emploi direct et indirect induit par sa chaine d’approvisionnement. En 2018, cette empreinte a été estimée à 275 000 équivalents temps plein soutenus dans le monde. La part de PME parmi la totalité des fournisseurs a été évaluée quant à elle à 32% en 2018, tandis que les montants alloués aux fournisseurs de l’ESS et de l’insertion ont été estimés à 9,1MEuros cette même année.
Dans le cadre du processus de sélection des fournisseurs (RFQ), des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG), propres à chaque catégorie d’achat, sont intégrés aux grilles de notation afin de comparer les offres. En outre, le processus d'intégration des fournisseurs exige que des seuils minimaux soient définis pour chaque section:
- Santé financière: seuil minimal 20% (poids: 40%)
- Santé et sécurité: seuil minimal 11% (poids: 20%)
- Environnement: seuil minimum 5% (poids: 13%)
- RSE: seuil minimum 7% (poids: 15%)
=> ESG total (Environnement + RSE): seuil minimum de 13% (poids: 28%).
Pour les fournisseurs potentiellement à risque, SUEZ a également recours à un questionnaire de qualification des fournisseurs visant à évaluer plus précisément le niveau de risque en matière de Droits humains, de santé et sécurité et d’environnement, et à s’assurer que le fournisseur respecte les exigences de SUEZ en la matière.
Conformément à la Loi française sur le Devoir de Vigilance, SUEZ s’est également doté d’un système de cartographie des risques spécifiquement dédié au processus d’achat axé sur les droits de l’homme, la santé et la sécurité, l’environnement et la lutte contre la corruption, basé sur les principaux risques identifiés lors de l’élaboration du plan de vigilance. Cet outil permet d’évaluer l’ensemble des catégories d’achats selon différents critères (par exemple leurs conditions de production ou d’exécution, ou les risques liés à leur utilisation) ainsi que le niveau de risque propre du pays d’origine fournisseur, critère considéré comme un facteur aggravant. Il permet ainsi d’identifier les mesures pertinentes de contrôle et prévention des risques pour un achat donné en fonction du niveau de risque : administration du questionnaire de qualification, campagne d’audit sur site etc.
Le Groupe travaille à maximiser le taux de couverture des clauses RSE. Ilréfléchit par ailleurs à mutualiser les audits fournisseurs avec d’autres entreprises ou organisations afin de mieux maitriser les risques sur sa chaine d’approvisionnement.
Un renforcement de la sensibilisation des acheteurs à travers des modules de formations est également prévu, afin de parfaire le déploiement de la démarche de vigilance entamée en 2018.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
SUEZ mobilise des méthodes rigoureuses pour cartographier les parties prenantes et proposer des modalités de dialogue adaptées à leurs attentes et leurs contraintes. Convaincu que ce dialogue est vital dans un contexte de transition environnementale, SUEZ est à l’origine de plateformes d’échanges et de standards communs, comme les Principes de l’OCDE pour la gouvernance de l’eau.
SUEZ déploie une stratégie d’influence positive et un lobbying responsable auprès des institutions françaises, européennes et internationales, sur des sujets liés à ses activités quotidiennes tels que les modes de gestion et marchés publics, les textes relatifs au recyclage et à la valorisation des déchets ou encore aux normes applicables à l’eau potable et à l’assainissement.
Le Groupe bâtit également des alliances stratégiques avec d’autres acteurs ou institutions, dans une logique de plaidoyer commun, sur des sujets d’intérêt général tels que la lutte contre le changement climatique (comme la préparation de la stratégie européenne climat-énergie de long-terme à 2050), la gestion efficace des ressources naturelles ou la production et la consommation durables.
Ainsi SUEZ est membre fondateur de la BAFWAC (Business Alliance for Water and Climate), une coalition de 50 entreprises qui se sont engagées à agir sur les problématiques d’eau et de climat, reconnue par l’UNFCC et lancée en partenariat avec le CDP, le CEO Water Mandate de l’UN Global Compact et le World Business Council for Sustainable Development lors de la COP21.
Le Groupe soutient l’application d’un prix du carbone européen. En décembre 2018, SUEZ a participé au « dialogue de Talanoa » organisé à Katowice par l’UNFCCC pendant la COP24. A cette occasion SUEZ a soutenu le renforcement du développement de solutions innovantes dans trois domaines : une agriculture durable, une gestion circulaire de la ressource en eau, et la mise en œuvre de solutions de dépollution fondées sur la nature.
Le Groupe est également membre depuis janvier 2019 de l’Alliance for the End of Plastic Waste qui a pour objectif de développer des solutions pour éliminer le plastique de l’environnement, notamment des océans, ainsi que de promouvoir l’économie circulaire.
Les principales dépenses de SUEZ en matière de représentation d’intérêts sont les cotisations aux fédérations d’entreprises nationales ou européennes des entreprises de l’eau (FP2E, SNITER, Eureau, …) ou des entreprises de la gestion des déchets (FNADE, FEDEREC, FEAD, …) ou encore les cotisations à des réseaux d’entreprises (UN Global Compact, CEO Water Mandate, WBCSD, EpE, ORSE, Orée, etc.). Le montant de ces dépenses est publié annuellement dans le registre de transparence de la Commission Européenne, ou en France sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Le groupe TF1 apporte 2 services :
L’urgence écologique est traitée dans les deux plans :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ?
Citez quelques exemples concrets.
Oui : 1ère comptabilité carbone de TF1 réalisée en 2006 par JM Jancovici, avec l’outil développé pour l’ADEME, sur les scopes 1,2 et 3. Plans d’actions menés sur les scopes 1, 2 et partiellement 3 (démarche Ecoprod, développement d’un calculateur carbone gratuit pour les productions audiovisuelles.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Oui : la labellisation ISO 50 001 sur l’énergie obtenue en 2018 et les engagements pris avec la Ville de Paris (Charte Paris Actions Climat) poursuivent cet objectif. Uniquement impacts directs, pas de compensation.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Pas d’impact reconnu sur la biodiversité, sauf au travers des tournages (adressé par Ecoprod).
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Oui, approche transverse au Groupe, même si pas encore réalisé dans les nouvelles acquisitions (Newen et Unify).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Nous sommes évidemment concernés par les modes de production et de consommation : nous sommes en cela dépendants des offres et des messages faits dans les publicités par les annonceurs. Mais nous souhaitons mobiliser la profession sur ces enjeux. Voir ici.
Nous avons conçu une offre qui valorise les produits porteurs d’un label de la consommation responsable pour intégration dans les CGV 2020, offre déjà proposée en 2011 au travers d’un « Tag vert » sur les produits bios.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Non concernés.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Pas d’impact direct, l’ensemble des impacts sont indirects.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Pas d’impact direct, l’ensemble des impacts sont indirects.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
La transformation ne se joue pas dans l’entreprise mais dans l’ensemble de l’écosystème économique.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non, elle favorisera sans aucun doute certains nouveaux segments économiques au détriment des plus émetteurs.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non concernés.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Non concernés.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Non concernés.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Notre politique RSE est portée par un représentant au Comex et au CA.
Plusieurs évènements sont organisés chaque année pour les collaborateurs (Masterclass « Climat », « Entreprise Contributive », « Eco-Frugalité », « Mode durable.. » ; organisation de « Fresques du Climat », interventions et projections avec l’équipe d’Ushuaia TV, « semaine de l’engagement » autour des ODD …
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les parts variables des membres du Comex sont toutes indexées sur des critères RSE souvent sociaux ou sociétaux (part des femmes dans la hiérarchie, représentation dans les journaux télévisés ..).
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Membre du Comex, pilote de l’ensemble des thématiques de RSE, donc l’environnement.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
OUI : un réseau « TF1 initiatives » animé par la direction est ouvert à tous les collaborateurs/trices, l’objectif est qu’ils/elles réfléchissent, parfois depuis leurs pratiques personnelles à l’intégration des enjeux dans leurs métiers. Des groupes de travail « Eco-Frugalité » ont été mis en place. https://www.youtube.com/watch?v=2Xhp9J65QEg
Les comités d’entreprises ont également fait des propositions acceptées par la direction : offre d’énergie verte pour les collaborateurs, session d’éveil à l’écologie pour les enfants des collaborateurs, offre de voyage plus écologique …
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Oui, les principaux d’entre eux sont évalués avec l’outils Ecovadis, et les cahiers des charges des prestations matérielles sur le site (restauration collective par exemple à comprennent des critères sociaux et environnementaux
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Nous diffusons souvent les campagnes institutionnelles avec des tarifs préférentiels, dont celle de l’ADEME. L’ADEME soutient nos démarches (ECOPROD, offre publicitaire spéciale RSE/DD.. )
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Notre mission :
Thales conçoit, développe et fournit des équipements, systèmes et services dans les domaines de l’Aéronautique, du Spatial, des Transports, de l’Identité et de la Sécurité numérique, de la Défense et Sécurité. Le Groupe développe des solutions de plus en plus durables pour aider ses clients à maitriser des environnements de plus en plus complexes, et à prendre des décisions rapides et efficaces à chaque moment décisif.
Notre raison d’être : construire ensemble un avenir de confiance
Nous sommes convaincus que la confiance est essentielle au développement de nos sociétés. Confiance dans nos institutions, confiance dans nos infrastructures, confiance dans nos technologies, confiance les uns envers les autres. C’est pourquoi, chez Thales, nous nous efforçons de transformer les technologies les plus innovantes en solutions à la fois créatives et résilientes, au service de l’humain et durables. Ceci, afin que nos clients affrontent les défis d’un monde incertain avec sérénité et explorent ces nouvelles frontières avec optimisme.
Parmi les défis mondiaux prioritaires, la transition énergétique et l’urgence climatique figurent, pour Thales, au premier rang de ses préoccupations : l’enjeu est clairement de favoriser une transition énergétique durable et économiquement soutenable (cf Rapport Intégré 2019).
A titre d’exemples :
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Depuis plus de 10 ans Thales est engagé dans le suivi et la publication des émissions de GES (gaz à effet de serre), à travers ses publications annuelles, mais également auprès du Carbon Disclosure Project. La note de Thales au questionnaire « Changement climatique » est de B pour l’année 2018, et se maintient parmi les plus performantes de son secteur dans la lutte contre le changement climatique.
En 2015, dès la COP 21, le Groupe s’est engagé à définir sa nouvelle stratégie bas carbone en se fixant des objectifs alignés avec la trajectoire 2°C de l’Accord de Paris. Il a, ainsi, construit une feuille de route et des plans d’actions permettant à la fois d’atteindre ces objectifs, ceci tout en soutenant une croissance responsable et durable, mais aussi d’évaluer la quantité des émissions de GES évitées.
1/Efficacité énergétique des opérations
Depuis plusieurs années, Thales met en place des actions pour réduire sa consommation d’énergie et l’utilisation de substances, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre ainsi que la pression sur la ressource, associées à ses activités. Ces efforts ont permis, entre 2015 et 2018, une stabilisation des consommations d’énergie (+ 0,5 %) malgré les hausses de production, avec une baisse de l’intensité énergétique du Groupe de 11,2 % (consommation d’énergie/CA). Par ailleurs, l’intensité carbone du Groupe a également été réduite de 12% entre 2015 et 2018 (émissions de CO2 liées à l’énergie/CA) et de 2,9% entre 2018 et 2019.
Quelques exemples types d’actions d’amélioration de l’efficacité énergétique mises en place :
En 2018 et 2019, une étude approfondie a été menée afin de mettre en place des plans d’actions spécifiques de réduction de la consommation énergétique par pays. Ainsi 7 pays, couvrant près de 90% des émissions opérationnelles directes, ont créé des groupes de travail, réunissant les directions des opérations, de l’immobilier, ressources humaines et HSE, afin de co-construire la feuille de route à mettre en place, dès 2020.
2/ Prise en compte de l’impact carbone pour l’ensemble de la chaine de valeur (achats de biens et services, et phase d’utilisation des produits)
Les émissions indirectes du Groupe ont été évaluées dès 2017 et finalisées en 2019. Elles prennent en compte les émissions liées aux achats de biens et services, ainsi que les émissions liées aux produits et services vendus (scope 3). En 2019, le Groupe s’est engagé à réduire ces émissions de 7% d’ici à 2023 et de 15% d’ici à 2030 en valeur absolue et en référence avec l’année 2018.
Les émissions liées aux achats de biens et services ont été évaluées à 2 384 ktCO2e pour 2018 et 2 289 ktCO2e en 2019 soit une baisse de 4% (en excluant les achats de l’entité nouvellement intégrée DIS, celle-ci seront intégrées à l’analyse en 2020). La méthode utilisée est celle de facteurs d’émissions financiers associés à chacune des catégories d’achats du Groupe.
Un plan d’action a été élaboré afin de réduire, à terme, les émissions liées à la chaîne d’approvisionnement en engageant notamment un dialogue avec ses fournisseurs, l’objectif étant de :
Depuis 2017, Thales évalue également les émissions liées à la phase d’utilisation des produits, services et solutions vendues. Cette méthodologie est régulièrement affinée et complétée en mettant à jour, par exemple, le nombre de scénarii standards d’utilisation des équipements, ainsi que le nombre de modèles de plates-formes différenciant les équipements embarqués de façon permanente et ceux qui sont transportés ponctuellement.
L’exploitation des analyses de cycle de vie et d’impacts environnementaux de nos produits, menée pendant les années précédentes sur les produits, a montré pour la majorité d’entre eux, au-delà de la nécessaire substitution des substances dangereuses, que c’est la phase d’utilisation qui génère les impacts les plus importants, notamment en matière d’émission de CO2. Les analyses montrent également que les actions de réduction de ces émissions entrainent de manière générale une réduction des autres impacts environnementaux identifiant ainsi les réels leviers d’action.
Par exemple :
- Dans le domaine de la réduction de la masse des calculateurs de contrôles de vol, l’architecture des contrôles de vol de l’A320 a été revue par rapport à la version précédente, permettant de passer de l’utilisation de neuf calculateurs à seulement six, tout en améliorant la sécurité et la fiabilité. Cela permet une réduction de masse de 24 kg (soit plus de 30 %,) et de consommation associée de 7 %.
Les estimations des émissions de CO2 liées à la phase d’utilisation des produits mis sur le marché en 2019 s’élèvent à 14,5 millions de tCO2eq avec une incertitude de l’ordre de 15 %, cela représente le plus gros poste d’émissions de GES du Groupe.
Thales a mis en place une démarche de développement de produits et systèmes éco-responsables qui répondent à différents besoins de :
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? A quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Dès 2015, à l’occasion de la COP21, Thales a confirmé sa participation à la lutte contre le changement climatique, lors de la « Business Proposals for COP21 » mais également lors du « French Business Climate Pledge » en 2017 et 2019.
Ainsi, en novembre 2019, Thales a mis en place une stratégie pour un futur bas-carbone qui engage l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise qui ont la responsabilité de la décliner et de la déployer au sein de l’organisation, au quotidien.
Cette stratégie pour un futur bas-carbone de Thales repose sur trois piliers :
1.Réduire nos émissions directes et celles de nos produits
Thales a pour objectif, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de manière ambitieuse avec des objectifs exprimés en valeur absolue alignés avec la trajectoire 2°C (préconisée par l’accord de Paris) et en impliquant l’ensemble de sa chaîne de valeur :
2.Proposer à nos clients des fonctions et des services innovants et éco-responsables permettant de réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre
3.Contribuer à la meilleure compréhension des phénomènes climatiques grâce notamment au développement de systèmes spatiaux dédiés.
L’avancement par rapport à ces objectifs a pour référence l’année 2018 ; il fait l’objet d’un suivi annuel de l’empreinte carbone du Groupe. A ce stade, Thales n’a pas intégré de retranchement via des mécanismes de compensation.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Le Groupe incite ses sites et ses salariés à promouvoir les actions en faveur de la protection de la nature bien que le Groupe n’ait qu’un impact limité sur la biodiversité. Ainsi des inventaires sont réalisés, bénévolement ou en partenariat avec les autorités ou organismes locaux de protection de la biodiversité, et des mesures de gestion ad hoc sont mises en œuvre. La préservation des espèces, de leur habitat et des éco- systèmes, l’utilisation privilégiée des espaces dédiés à la flore et la protection du patrimoine historique et naturel, sont intégrées et participent de notre protection de l’environnement. Des indicateurs définis sont utilisés pour analyser les risques pour tout projet et intégrer les contraintes pour de futurs développements.
Thales procède à une étude des impacts et applique partout où cela est réalisable, le principe de « ERC » (Eviter, Réduire et, si besoin, Compenser). Le principe de la compensation n’est pas le principe prioritairement envisagé par le Groupe ; il est considéré en tout dernier recourt. Il se décline alors avec une logique d’équivalence écologique locale et une mise en œuvre des bénéfices sur le terrain en ayant intégré les enjeux des services rendus en matière de biodiversité. En France, ce principe ERP a été appliqué pour la création de notre site à Bordeaux.
Quelques autres exemples d’actions du Groupe pour préserver la biodiversité :
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Depuis plusieurs années, des critères « Santé, Sécurité et Environnement » sont intégrés dans le processus d’évaluation et d’audit des fournisseurs. Cette évaluation permet de structurer dans la durée des plans d’actions dynamiques visant à maîtriser et réduire les impacts environnementaux, en s’appuyant sur des référentiels reconnus (systèmes de management de l’environnement ISO 14001, de la sécurité au travail ISO 45001 ou de l’efficience énergétique ISO 50001).
Par ailleurs, Thales a une démarche de gestion des ressources pour préserver l’eau, réduire la consommation de matières premières, réduire la production de déchets et améliorer leur recyclage, améliorer son efficience énergétique et limiter son empreinte carbone. Le Groupe rend compte annuellement de l’amélioration de son empreinte environnementale (chapitre 5 de son Document d’enregistrement universel).
Quelques exemples :
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[2] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Thales est engagé dans une démarche de développement de produits et systèmes qui répondent aux besoins de :
Pour cela, trois moyens d’action sont déployés :
Cette démarche est associée aux processus clés du Groupe, parmi lesquels la politique produit, l’Ingénierie, l’Industrie et les Achats.
Les concepteurs et les architectes produits bénéficient de méthodes et outils leur permettant d’opérer des choix écoresponsables.
Exemples :
Relever ce défi est crucial pour l’avenir, et pas uniquement pour l’univers numérique. L’internet consomme aujourd’hui déjà davantage d’énergie que le trafic aérien.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain…) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
La limitation du recours aux matériaux pour limiter la taille, la masse et faciliter le démantèlement, mais également la substitution des substances les plus toxiques pour la santé et pour l’environnement, font partie de la conception et la recherche de nouvelles technologies dans le Groupe. Les procédés de fabrication font également l’objet de mesures d’optimisation pour limiter les pertes de matières, les rebuts et les quantités de déchets. Ces exigences sont relayées auprès des fournisseurs d’équipements et de composants que Thales assemble sur ses sites.
Par ailleurs, Thales exerce un devoir de “due diligence” relatif aux minerais de conflit (conflict minerals) pour maîtriser ses risques, répondre aux attentes de ses clients et être conforme à ses engagements. Thales relaie ces demandes auprès de sa chaîne d’approvisionnement, afin que la provenance des métaux visés par ces réglementations (étain, tantale, tungstène et or) soit, autant que possible, vérifiée et maitrisée grâce à une politique relative aux minerais de conflit et/ou d’une organisation appropriée pour répondre aux interrogations sur le sujet.
Enfin, l’eau est une ressource fondamentale à préserver. C’est pour cela que, depuis 2000, Thales a engagé un vaste programme en faveur de la réduction de ses consommations comprenant, outre la chasse aux fuites, la mise en place de gestion centralisée pour le pilotage des réseaux, le remplacement d’équipements fortement consommateurs, l’optimisation des processus industriels et le recyclage de l’eau pour sa réutilisation dans les procédés industriels.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
La dimension « risque climat » a été intégrée à la politique de management des risques du Groupe ; ainsi une analyse a été réalisée par la Direction de l’Audit et des Risques et le Comité exécutif en 2017. Cette analyse fait l’objet de revues régulières.
En 2018, conformément à la règlementation relative à la Déclaration de Performance Extra-financière, le Groupe a examiné ses principaux risques extra-financiers, en a identifié six, parmi lesquels deux, sont des risques environnementaux.
Risques d’impacts environnementaux liés aux activités du Groupe
Analyse et suivi des risques environnementaux
La démarche d’adaptation au changement climatique engagée par Thales vise à réduire sa vulnérabilité contre les effets du changement climatique tels que les aléas climatiques, sismiques ou la raréfaction des ressources. Thales a évalué l’exposition aux catastrophes naturelles de ses sites avec le support des ingénieurs en prévention de ses assureurs. Cette analyse consiste non seulement à identifier les risques potentiels d’inondation, de tempête, de tremblement de terre, mais également les conséquences de ces événements : environnementales, dommages aux biens, impacts sur l’activité, etc.
Une cartographie des risques liés à l’eau est en place et couvre environ 160 sites à travers le monde. L’analyse des risques existants et futurs a inclu la dimension sociale (accès à l’eau et l’assainissement, disponibilité de l’eau par habitant), économique (conflit d’usage) et environnementale (consommation d’eau par rapport au niveau de stress hydrique du bassin). Thales est en réflexion pour étendre cette analyse à la cartographie de ses fournisseurs critiques et être en mesure d’évaluer son exposition au risque de catastrophes naturelles pour sa chaîne d’approvisionnement.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui, ces thématiques sont intégrées aux réflexions en matière de Business Intelligence et de Strategic Business Plan qui font partie du processus de revue stratégique du Groupe.
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Le Groupe Thales a mis en place une stratégie environnementale pour un futur bas-carbone, alignée avec l’accord de Paris dont les objectifs ont été fixé en référence aux Science Based Targets.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Thales a participé à l’étude menée conjointement par l’Afep (Association Française des Entreprises Privées) et le Shift Project pour analyser des scénarii énergétiques et climatiques, et formuler des recommandations aux entreprises. Cette étude réunissant 15 membres de l’association avait pour objectif de déterminer un état des lieux factuel, reposant sur des constats communs pour gagner en compréhension sur ce sujet qui va fortement structurer les reportings “climat” des entreprises et du Groupe, dans les années à venir.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? A quel prix en €/tCO2e ?
Thales étudie, conformément à ses engagements pris dans le French Business Climate Pledge, les différentes initiatives existantes de prix carbone et/ou compensation. La mise en œuvre de ces engagements est planifiée pour 2020.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements, consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex: la communication, le digital) ?
Les investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux (substitution des matières dangereuses, investissements environnementaux, etc.) sont pleinement intégrés à la gestion opérationnelle du Groupe et aux différents postes budgétaires associés ; ils ne sont pas consolidés à l’échelle Groupe.
Une partie significative du budget alloué à la recherche et au développement dans le Groupe (plus d’1 milliards d’euros investis en R&D autofinancée) est dédié à la recherche amont pour développer des nouvelles technologies, systèmes et concept de produits, outils d’ingénierie et méthodes pour analyser les informations, qui sont autant de leviers pour promouvoir « l’innovation verte ».
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
L’amélioration continue de l’efficacité énergétique et de l’empreinte environnementale du Groupe est un enjeu majeur de la stratégie qui donne lieu à des engagements financiers réguliers et répétés, afin d’assurer l’avancement de cette transition. Un comité de pilotage spécifique dédié, réunissant des représentants du Comité Exécutif, est mis en place afin d’assurer la coordination de la stratégie bas carbone.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
La politique environnementale du Groupe est validée et suivie par le Comité Exécutif. Les indicateurs de mesure de performance sont suivis régulièrement.
Cette politique est également suivie par le comité RSE du conseil, piloté par le Président-Directeur Général.
La vision quinquennale 2023 santé, sécurité et environnement (SSE) a été construite avec les équipes et le Comité Exécutif, début 2019. Cela est également le cas de la politique pour un futur bas-carbone qui a été adoptée en novembre 2019.
Des campagnes de sensibilisation aux enjeux environnementaux ont été menées auprès de l’ensemble des collaborateurs.
De plus, dans le cadre du développement de nouveaux produits, les équipes Ingénierie sont également sensibilisées à la prise en compte de ces enjeux pour une meilleure écoconception.
Des sessions de sensibilisation à la culture santé, sécurité et environnement et des entretiens d’évaluation de la maturité des comités de directions des unités opérationnelles, sont réalisés. Une sensibilisation spécifique aux enjeux climat a été réalisée auprès des tops managers en charge de la déclinaison stratégique du Groupe début 2019, et une formation dédiée est déclinée au sein des équipes managériales.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Depuis 2020, le Président-Directeur Général a déployé une politique de rémunération variable qui intègre davantage de critères RSE, parmi lesquels des critères environnementaux, pour un ensemble élargi de managers. Ces critères sont également intégrés dans sa propre rémunération.
C. A quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? A quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Ayant pour ambition d’améliorer constamment ses performances environnementales et de prévenir les risques, le Groupe a mis en place une organisation ad hoc. Il existe trois comités principaux qui traitent des enjeux environnementaux et climatiques :
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Thales encourage l’esprit d’initiative et d’innovation. Par exemple, chaque année un concours interne invite les collaborateurs à soumettre leurs projets les plus novateurs, dans les domaines de l’innovation (InnovAwards), de la transformation digitale (Digital Awards) et la contribution sociétale (Solidarity Awards), fournissant à ces projets la visibilité et la reconnaissance qu’ils méritent. Pour l’ensemble de ces prix, la prise en compte des enjeux environnementaux est primordiale.
En parallèle, tout au long de l’année des campagnes de communication viennent encourager la dynamique environnementale. Par exemple, en 2018, la campagne « Thales Agit & Moi » a porté sur cinq thématiques mettant en miroir les actions du Groupe Thales ainsi que des solutions d’actions pour chaque collaborateur :
De nouvelles campagnes de communication sur ces thématiques sont prévues au cours de l’année 2020 afin d’engager l’ensemble des collaborateurs, les incitant à soutenir par des actions individuelles les projets dimensionnant de l’entreprise.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Lors des phases d’appel d’offres, le thème de l’environnement fait partie des exigences achats et entre dans les critères pondérés de sélection des fournisseurs. Ces actions visent à développer une chaîne d’approvisionnement plus responsable. S’agissant des procédures d’évaluation des sous-traitants et des fournisseurs, le plan de gestion s’appuie sur :
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financés ?
Thales encourage ses partenaires à adopter une attitude responsable sur le changement climatique.
Pour illustrer son implication, Thales participe au groupe de travail “Carbone” du GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) et à celui « Gaz à Effet de Serre » de l’IAEG (International Aerospace Environnemental Group) afin de définir les standards internationaux de comptabilisation des émissions avec le support d’experts reconnus (Carbone 4). Les travaux de l’IAEG ont permis une mise à jour du guide méthodologique de référence pour le reporting des émissions de gaz à effet de serre. Ils ont également permis d’engager une étude pour créer un référentiel sectoriel de calcul des émissions de CO2 liées aux achats de biens et services et aux biens d’équipements.
Thales a participé à l’étude conjointe de l’AFEP (Association Française des Entreprises Privées) et du Shift Project d’analyse de scénarii énergétiques et climatiques qui est accompagnée de recommandations aux entreprises.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ? Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
La mission de Total est de fournir au plus grand nombre une énergie plus abordable, plus disponible et plus respectueuse de l’environnement.
Nous produisons et commercialisons des produits pétroliers, du gaz naturel et de l’électricité bas-carbone, dans plus de 130 pays. Près d'un milliard de personnes n’ont aujourd’hui pas accès à l’électricité et avec une population en croissance, notre défi est d’augmenter l’accès à l’énergie, tout en fournissant des solutions concrètes pour contribuer à limiter le changement climatique.
Notre ambition est de devenir la major de l’énergie responsable ; le Groupe intègre pour cela les enjeux climatiques au cœur de sa stratégie en prenant en compte l’évolution attendue sur les marchés de l’énergie:
Avant d'être lancés, les projets de développement et les produits font l'objet d'une évaluation des risques pour l’environnement. La prise en compte de la biodiversité fait l’objet d’une étude détaillée dans chacun de nos projets et les risques associés sont évalués en détail. Par exemple, dans le cadre de notre projet d’exploration en Guyane Française des études scientifiques de la biodiversité des fonds marins ont été lancées avec le Muséum National d’Histoire Naturelle. La qualité de ces études a été saluée par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable. Dans tous les cas le Groupe respecte la réglementation applicable et au-delà, quand la réglementation applicable ne suffit pas à couvrir les risques identifiés, le Groupe s’impose des règles plus strictes qui sont décrites dans ses procédures.
Total mesure les émissions directes liées à ses installations (Scope 1) et les émissions indirectes liées à l’énergie importée sur ses installations (Scope 2). Il évalue d'autre part les émissions liées à l’utilisation des produits par ses clients (Scope 3). L'ensemble est publié et certifié par un organisme indépendant.
Notre priorité se porte naturellement sur les émissions des installations que nous opérons (Scopes 1 et 2), dont nous avons la maitrise. Ainsi, le Groupe s’est fixé un objectif de réduction des émissions de GES sur ses installations Oil & Gas opérées.
Le Groupe a également un suivi de ses émissions de méthane et a un objectif en termes d’intensité d’émission (volume de méthane émis sur les installations opérées du secteur Exploration-Production par volume de gaz commercial produit).
Total a enfin mis en place un indicateur de l’intensité carbone des produits énergétiques utilisés par ses clients. Cet indicateur mesure les émissions moyennes de l’ensemble des GES de ces produits, sur l’ensemble de leur cycle de vie, depuis leur production jusqu’à leur utilisation finale, par unité d'énergie.
Les réalisations passées et les objectifs sur ces 3 indicateurs sont donnés à la question suivante.
Les résultats de ces indicateurs sont exploités dans les processus opérationnels du Groupe en particulier dans la décision des projets et dans l’exercice annuel de planification stratégique du Groupe. Par exemple lorsque le Groupe acquiert des biocarburants au Brésil (acquisition de Zema) ou du gaz au Mozambique (deal Anadarko) en 2018 et 2019, les impacts sur l'indicateur d'intensité carbone sont estimés et présentés au Comité Exécutif.
Le Groupe utilise d'autre part un prix du carbone dans l’évaluation des projets (30 à 40 $/t selon les scénarios de prix du Brut).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4%[1] par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le Groupe a un plan de baisse des émissions de GES de ses chaines de valeurs sous la forme de 2 grandes orientations:
Sur le premier point, le Groupe a déjà réduit de 25% les émissions de GES générées par ses activités opérées depuis 2010 et entend poursuivre cette baisse. L'objectif est de réduire les émissions de 46 MtCO2e en 2015 (date de l'Accord de Paris) à moins de 40 MtCO2e en 2025 sur les activités Oil & Gas opérées, tout en développant les activités du Groupe.
Pour cela, le Groupe réduit le brûlage sur ses installations (baisse de plus de 80% réalisée depuis 2010, engagement du Groupe à éliminer le brûlage de routine de ses installations opérées d’ici 2030), baisse ses émissions de méthane (réduction de plus d'un quart depuis 2010, intensité méthane < 0.25% du gaz commercial produit en 2018, un des meilleurs niveaux de l'industrie), améliore l’efficacité énergétique de ses installations (amélioration de 1%/an soutenue notamment par un programme d’investissement de 300 M$ sur 5 ans dans le raffinage et la pétrochimie) et électrifie ses installations.
Sur le second point, le Groupe a baissé l'intensité carbone des produits mis à disposition de ses clients de plus de 5% entre 2015 et 2018. Notre ambition est de réduire cette intensité de 15% entre 2015 et 2030 ; à horizon 2040, la baisse pourrait atteindre 25 à 40%, en fonction des comportements des consommateurs, des ruptures technologiques et des politiques publiques mises en place.
En ce qui concerne le rythme de la baisse des émissions que vous évoquez (-4%/an), l’Accord de Paris est un engagement entre États et la trajectoire évoquée concerne les États; les entreprises contribuent bien entendu à la réalisation des objectifs de l'accord mais leur attribuer à chacune un rythme similaire, et en valeur absolue, ne nous semble pas pertinent. La situation de chaque entreprise est en effet spécifique: certaines ont des activités fortement émettrices (industrie lourde et agriculture par exemple), d'autres moins (biens et services par exemple), certaines prennent des parts de marché, d'autres non.
Total soutient l’ambition européenne pour une neutralité carbone en 2050 et souhaite contribuer à cet objectif en baissant ses propres émissions et en proposant à ses clients un mix énergétique de moins en moins carboné. Mais le Groupe est aussi convaincu que les États ne peuvent se contenter d'objectifs à long-terme en 2050 et doivent aussi fixer rapidement des actions de court et moyen termes, comme la mise en place d'un prix du carbone, l'accélération du remplacement du charbon par le gaz ou le développement des renouvelables : des actions activement soutenues par Total et qui conditionneront le rythme de la transition énergétique.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Avant d'être lancés, les projets de développement et les produits font l'objet d'une évaluation des risques pour l’environnement. La prise en compte de la biodiversité fait l’objet d’une étude détaillée dans chacun de nos projets et les risques associés sont évalués en détail. Par exemple, dans le cadre de notre projet d’exploration en Guyane Française des études scientifiques de la biodiversité des fonds marins ont été lancées avec le Muséum National d’Histoire Naturelle. La qualité de ces études a été saluée par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable. Dans tous les cas le Groupe respecte la réglementation applicable et au-delà, quand la règlementation applicable ne suffit pas à couvrir les risques identifiés, le Groupe s’impose des règles plus strictes qui sont décrites dans ses procédures.
Pour matérialiser cette politique en faveur de la protection de la biodiversité, le Groupe a souscrit, en juillet 2018 dans le cadre du programme Act4Nature, 16 engagements biodiversité. Ces 16 engagements sont décrits dans la brochure biodiversité disponible sur le site sustainable-performance.total.com.
Ils comprennent 10 engagements de principes généraux communs à l’ensemble des entreprises signataires et 6 engagements individuels spécifiques à TOTAL, dont certains étaient préexistants. Ils constituent un élément de différenciation du Groupe vis-à-vis de ses compétiteurs.
L’engagement commun n°5 prévoit spécifiquement d’éviter en premier lieu, réduire et en dernier lieu compenser nos impacts, en visant au cas par cas au moins une absence de perte nette, voire un gain net de biodiversité, dans nos activités et zones géographiques d’influence, et en prenant en compte les besoins d’adaptation des écosystèmes au changement climatique.
Les engagements individuels n°1 et n°2 prévoient des zones d’exclusion de certaines des activités du Groupe dans des zones particulièrement sensibles (zone de banquise arctique, sites naturels et mixte inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO). Enfin l’engagement individuel n°3 prévoit la mise en place des plans d’actions biodiversité sur les sites de production opérés dans les zones protégées les plus sensibles correspondant aux aires protégées UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) I à IV et Ramsar.
Total, en partenariat avec des organismes spécialisés tels que l’UN-Environment World Conservation Monitoring Centre, développe des outils et des méthodes innovantes pour l’analyse et la modélisation des données biodiversité collectées dans le cadre de ses études d’état initial et favorise leur partage avec la communauté scientifique.
Plus de détails disponibles dans la brochure « Total et la biodiversité » :
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Outre l’analyse des émissions de gaz à effets de serre sur l’ensemble de la chaine de valeur (cf. 2A), Total réalise sur l’ensemble de ses principales gammes de produits des analyses de cycle de vie complètes (« Cradle to grave ») qui permettent d’évaluer les pollutions sur l’ensemble des chaines de valeur des produits, et chaque fois que cela s’avère nécessaire d’en atténuer l’impact.
Par exemple, outre l’impact des GES, les impacts évalués sont l’acidification (SO2), l’eutrophisation (PO4--), la pollution photochimique, la production de déchets, l’écotoxicité aquatique…
Par ailleurs, le Groupe s’est doté d’objectifs de limitation de rejets (SO2 : -50% en 2020 par rapport à 2010 ; Hydrocarbures < 10ppm onshore ; <30ppm offshore etc.), ces objectifs de qualité vont, dans de nombreux pays, au-delà des limites imposées par les règlementations nationales.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété[2] réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
À travers le programme Total Écosolutions, le Groupe développe des produits et services innovants dont le bilan global sur le plan environnemental basé sur l’analyse de cycle de vie est meilleur que le standard du marché. À fin 2018, 97 produits et services bénéficient du label Total Écosolutions. Les émissions de GES évitées sur l’ensemble du cycle de vie par l’usage de ces produits et services, par rapport à l’utilisation de l’offre de référence sur le marché considéré et pour un service rendu équivalent, sont évaluées annuellement à partir des volumes de ventes. 1,75 MtCO2e ont ainsi été évitées en 2018.
Total offre aussi à ses clients un service de conseil en efficacité énergétique afin qu’ils puissent optimiser leur propre consommation d’énergie et réduire leurs émissions de GES. L’acquisition récente de GreenFlex s’inscrit dans cette dynamique. Grâce à ses métiers de conseil (stratégique et opérationnel), d’intelligence des données (plateformes digitales) et de financement, GreenFlex aide les entreprises et les territoires à améliorer leur performance énergétique et environnementale. Les domaines d’expertises sont variés et portent par exemple sur l’amélioration et le pilotage de la performance énergétique de bâtiments, d’équipements, d’utilités ou de procédés, la mobilité durable, la flexibilité de consommation électrique, les énergies renouvelables ou les bâtiments à énergie positive. Plus de 700 entreprises ont déjà été accompagnées.
Par ailleurs, en 2018, Total s’est engagé avec 33 entreprises dans un programme d’actions en faveur de l’économie circulaire.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
L’évaluation de la dépendance des activités du Groupe vis-à-vis des matériaux a été évaluée au travers d’études internes mais également la participation active dans des études externes, notamment des études réalisées en 2019 à travers le réseau SCORE LCA, en partenariat avec l’ADEME sur l’analyse de cycle de vie de scénarios de transitions énergétiques et leurs conséquences sur les ressources en matériaux ou sur l’économie circulaire.
Par ailleurs à travers le réseau SCORE LCA ainsi que sa participation à la Chaire d’Analyse de Cycle de Vie du CIRAIG (Polytechnique Montréal), Total a participé activement aux travaux du réseau Wulca (Water Use in Life Cycle Assessment) et à la promotion de la norme ISO 14046:2014 qui spécifie les principes, les exigences et les lignes directrices relatifs à l'évaluation de l'empreinte eau des produits, des processus et des organisations basée sur l'analyse du cycle de vie (ACV). Des calculs de l’empreinte eau de nos principaux sites consommateurs, ainsi que celle de certains produits (ex panneaux photovoltaïques) ont été réalisés.
Par ailleurs le Groupe procède au recensement des prélèvements d’eau de tous ses sites et les évalue selon les indices de stress hydrique Aqueduct du WRI (Word Resources Institute) : à ce jour seulement 9,7% des prélèvements d’eau douce sont réalisés en zone de stress hydrique. En complément, le Groupe analyse les niveaux de risques des sites les plus importants en termes de prélèvement d’eau. Des actions d’optimisation de l’utilisation de la ressource en eau sont lancées sur les sites évalués à risque élevé. Le Groupe répond au questionnaire CDP Water Security (Carbon Disclosure Project) depuis 3 ans. Les résultats de l’évaluation et les réponses au questionnaire sont publiques. Le groupe est la seule major pétrolière qui a obtenu la note A-, ce qui traduit la maitrise des risques liés à l’eau.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Les risques associés aux enjeux climatiques font partie des risques majeurs identifiés et analysés par le Group Risk Management Committee. Ce dernier dispose ainsi d’une cartographie des risques auxquels le Groupe est exposé.
D'autre part, dans son processus décisionnel, les risques et les enjeux climatiques sont évalués par le Comité Risque (CORISK) préalablement à la présentation des projets au Comité exécutif.
Afin de s’assurer de la viabilité de ses projets le Groupe intègre, dans les évaluations économiques de ses investissements soumises au Comité exécutif, un prix long terme du CO2 de 30 à 40 $/t (selon le prix du brut), ou le prix du CO2 en vigueur s’il est plus élevé dans un pays donné. Les études internes montrent qu’un prix long terme du CO2 de 40 $/t appliqué partout dans le monde aurait un impact négatif de l’ordre de 5% sur la valeur actualisée de l’ensemble des actifs (amont et aval) du Groupe.
Le Groupe veille également à évaluer la vulnérabilité de ses installations afin que les conséquences des aléas climatiques, n’affectent pas leur intégrité, ni la sécurité des personnes.. Les études internes conduites n’ont pas identifié d’installations qui ne résistent pas aux conséquences du changement climatique connues à ce jour.
La prise en compte des risques liés à la baisse de la biodiversité est l’objet de 16 engagements biodiversité pris par le Groupe dans le cadre d’Act4Nature. Le Groupe contribue à la définition des actions que le secteur privé peut mettre en place face à la diminution de la biodiversité en participant aux réflexions menées dans le cadre de l’initiative Business for Nature avec l’IUCN et le WWF notamment.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Oui. Les 4 axes stratégiques (question 1) et nos engagements pour la biodiversité (question 2C) sont bien pris en compte dans les décisions stratégiques du Groupe.
Ainsi, nous sommes par exemple sortis des activités charbon en 2016, nous sortons progressivement des sables bitumineux du Canada et nous avons mis fin pour le Groupe au développement d'un projet CTO (Coal-to-Olefins) en Chine.
Nous renforçons notre présence sur l'ensemble de la chaine gazière (acquisition des actifs GNL d'Engie, projets GNL en Australie, aux USA et en Russie, positionnement pour reprendre des actifs au Mozambique…)
Nous avons d'autre part acquis de nombreuses entreprises actives dans les énergies bas-carbone ; parmi les plus importantes figurent Sunpower, Saft, Lampiris, Eren, Direct Energie, Greenflex et Quadran.
Concernant la biodiversité, nous prenons en compte dans la revue de nos actifs les zones d’exclusions que nous nous sommes fixées. Nous avons, par exemple, abandonné certaines parties de blocs d’explorations situées sur ces zones.
Ainsi, en République Démocratique du Congo, en 2012, a été attribué au Groupe le permis d’exploration du bloc III du Graben Albertine dont un tiers de la surface est situé dans le Parc National des Virunga. Total s’est engagé à ne pas travailler sur la partie située dans le parc.
Depuis 2013, Total vérifie systématiquement que tout nouveau projet d’exploration ou d’extraction ne recouvre pas le périmètre des sites naturels inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous avons d'autre part créé une nouvelle structure pour développer des projets de puits naturels de carbone (forêts, mangrove…) avec un budget de 100 M$/an à partir de 2020 ; cette entité aura un effet positif sur le maintien de la biodiversité.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
La décision du Groupe de consacrer de 1,5 à 2,0 G$ d'investissements par an dans l'électricité bas carbone montre que le Groupe est prêt à se diversifier et à engager les transformations nécessaires pour prendre en compte les enjeux du Climat.
Sur ces nouvelles activités, comme dans toute diversification, le Groupe prend plus de risques et est prêt à accepter des rendements économiques plus incertains que dans ses métiers traditionnels.
Mais notre contribution active aux actions pour le climat n’est possible que grâce à notre santé financière et il est donc important que les décisions stratégiques du Groupe (investissements, acquisitions, cessions …) maintiennent aussi cette santé financière.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Notre stratégie prend en compte les grandes tendances de marché des scénarios en ligne avec les objectifs de l'accord de Paris, avec notamment le scénario SDS (Sustainable Development Scenario) de l’Agence Internationale de l’Energie.
Nous avons également développé notre propre analyse de marché, le "Total Energy Outlook", avec un scénario « Rupture » qui s'inscrit également dans une élévation des températures nettement en dessous de 2°C.
Notre stratégie prend en compte les tendances de marché de ces scénarios (voir question 2B pour la quantification de la baisse et votre question sur les 4% par an).
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Oui, nous appliquons un prix de 30 ou 40 $/tCO2e, en fonction du prix de pétrole brut, dans l’évaluation économique de nos projets.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Les investissements dans des solutions bas-carbone représentent de l'ordre de 10% des investissements annuels.
D'autre part, de l'ordre de 30% de nos dépenses de recherche et développement sont dédiées à ces technologies bas carbone (solaire, biocarburants…).
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Total a l’habitude d’investir pour le long terme (~ 20 ans ou plus) dans ses activités traditionnelles Oil & Gas, dans lesquels il faut souvent accepter de faibles rendements dans les premières années avant de dégager des bénéfices plus tard.
Il est donc assez naturel pour le Groupe, dans le cadre de la transition énergétique, d'investir sur le long terme en acceptant des rentabilités plus faibles à court terme.
L'exemple de la nouvelle entité "Nature Based Solutions" en est une bonne illustration. L'entité est dotée d'un budget de 100 M$ par an pour développer des projets de puits naturels de carbone. Ces investissements ne porteront leur fruits que dans le moyen / long terme, compte tenu du temps important pour développer de tels projets.
Le Groupe s'inscrit donc dans le temps long, c'est ainsi qu'il a toujours maintenu sa pérennité.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les enjeux environnementaux et climatiques font partie de la formation « HSE for Managers », formation destinée à l'ensemble des managers et dirigeants du Groupe.
D'autre part, tous les collaborateurs ont accès à la formation « Énergies Nouvelles » et au MOOC « Energie et Climat ».
Enfin, les enjeux climatiques font l’objet de nombreuses présentations en interne ou externe par le département Stratégie-Climat (universités, grandes écoles, séminaires de différentes branches et métiers du Groupe), et depuis 2015, Total publie chaque année un rapport climat diffusé en externe et à l'ensemble des collaborateurs. L’édition 2018 est disponible ici.
Undocument de référence sur la biodiversitéa été publié en juillet 2018.
Chaque année la journée mondiale de l'environnement est aussi l'occasion de sensibiliser l'ensemble des collaborateurs à ces enjeux : l'année 2019 a par exemple été consacrée à la biodiversité.
En termes de communication, les sujets climat et biodiversité sont traités en détail sur des pages intranet et internet du Groupe. Quelques exemples :
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
L’importance de la prise en compte des enjeux climatiques s’est notamment illustrée par l’évolution de la rémunération du PDG. En 2018, le Conseil d'Administration a renforcé le poids du critère de performance CSR, évalué notamment à travers la prise en compte du climat dans la stratégie du Groupe, en le portant de 10 à 15% du traitement de base. Ce critère de performance CSR prend également en compte la réputation du Groupe dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises ainsi que la politique de diversité dans toutes ses dimensions.
En 2019, le poids du climat a été de nouveau renforcé et le Conseil d'Administration a introduit pour la 1ère fois dans la rémunération variable annuelle du PDG, un critère quantitatif lié à l’évolution des émissions des GES sur les installations oil & gas opérées (Scope 1 & 2) à hauteur de 10% du traitement de base. Le même critère pèse pour 5% de la part variable pour les 300 cadres dirigeants.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La directrice générale Strategy-Innovation est responsable de la prise en compte des enjeux climatiques dans le Groupe ;
la directrice générale People & Social Responsibility est responsable de son côté de la prise en compte des enjeux environnementaux (dont biodiversité). Toutes deux sont membres du Comité Exécutif de Total.
En 2018, aux moins six réunions avec les membres du Comité Exécutif ont été dédiées exclusivement aux enjeux climatiques. D'autre part, le climat étant un élément essentiel de la stratégie du Groupe, le sujet est abordé directement ou indirectement à chaque réunion et l’équipe stratégie inclue directement celle en charge du Climat. Cette Direction Stratégie & Climat est consultée et assiste le Comité Exécutif pour chaque projet d’investissement, de cession ou d’engagement qui lui est soumis.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En 2015, le comité exécutif de Total a lancé le projet d’entreprise « One Total », pour s’assurer que dans un monde qui change rapidement et en permanence notre Groupe reste parmi les meilleurs.
Le premier volet de ce projet a consisté à définir notre ambition business à horizon de 20 ans. Et pour impliquer l’ensemble des collaborateurs, une démarche d’intelligence collective a été organisée à l’automne 2015.
Que sera Total demain ? Après avoir eux-mêmes été challengé sur cette question, l’ensemble les dirigeants de Total ont animé des ateliers sur le sujet à travers l’ensemble du Groupe pour permettre aux collaborateurs, quels que soient leurs pays, leurs métiers, ou leurs niveaux hiérarchiques de prendre part à la réflexion ; 2 500 participants se sont mobilisés et ont pu apporter leur contribution. À l’issue de ces ateliers, plus de 5000 idées ont été recueillies et classées en grandes thématiques. Enfin, pour s’assurer que le plus grand nombre ait pu s’exprimer sur le sujet, les thématiques les plus significatives ont été présentées sur un site web pour que chaque collaborateur puisse les découvrir et les commenter.
À travers cette démarche participative, les collaborateurs de Total, ont ainsi pu mettre en avant 2 défis qui selon eux devaient être pris en compte pour notre future ambition: celui du respect de l’environnement et du réchauffement climatique et celui lié à l’évolution des attentes et des besoins de nos clients.
Ceci a permis de renforcer la conviction du Comex sur la nécessité de fournir une énergie « responsable », c’est-à-dire non seulement sûre et abordable mais aussi propre. Total s’est ainsi doté en mars 2016 de l’ambition à horizon 20 ans de «devenir la major de l’énergie responsable ».
Ceci a eu pour conséquence non seulement de repenser les feuilles de route des branches business de Total mais également de mettre en place une nouvelle organisation avec notamment la création d’une branche pour le gaz et les énergies renouvelables et une direction stratégie-climat.
Autre exemple concret: les ateliers "feuille de route CO2" organisés sur nos grands sites de raffinage-pétrochimie, qui rassemblent des experts du site et des départements centraux pour élaborer des plans d’actions spécifiques pour chaque site. Nous avons également imposé d'afficher les émissions réelles de GES à l'entrée de chaque site industriel, afin qu’elles soient visibles et suivies par chaque collaborateur.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Dans le cadre de la cartographie des risques des catégories d’achats, le Groupe intègre des critères environnementaux. Le processus de qualification des Fournisseurs est harmonisé au niveau du Groupe et intègre, entre autre, les droits humains, l’environnement, la santé et la sécurité.
Les principaux sites du Groupe sont certifiés ISO 14001 (à fin 2018, 264 sites opérés par le Groupe sont certifiés), cette norme
impose une sélection et une évaluation environnementale des fournisseurs et sous-traitants, en fonction de leurs performances environnementales.
Un Comité Achats Responsables réunit au moins une fois par an le Comité de direction de Total Global Procurement et les directions Engagement Société Civile (dont le département Droits de l’Homme), HSE et Juridique ainsi que le Comité d’éthique, pour suivre la mise en œuvre effective de la feuille de route Achats Responsables du Groupe.
Depuis 2010, Total est signataire de la Charte Relation Fournisseurs Durables du ministère de l’Économie et des Finances français ayant pour objectif de faire évoluer les relations entre clients et fournisseurs afin de construire une relation durable et équilibrée.
Au niveau monde, un comité de suivi de l’accord mondial CSR (dénommé « Comité FAIR ») se réunit chaque année en présence de représentants, membres d’Organisations Syndicales affiliées à IndustriALL Global Union et désignés par cette fédération pour assurer le suivi et la mise en œuvre de l’accord. Il permet d’identifier les bonnes pratiques et axes de progrès. En application des axes de progrès définis par ce comité, les programmes déjà définis ci-avant ont été mis en place : le Suppliers Day, l’International Procurement Day et les formations droits de l’homme pour les acheteurs.
Depuis 2018, Total est membre de la plateforme du Global Compact des Nations Unies sur le travail décent dans les chaînes d’approvisionnement globales et participe à ce titre à différents ateliers ayant pour objectif de faire progresser les entreprises membres du Global Compact dans ce domaine. En décembre 2018, le Groupe s’est engagé à poursuivre ses efforts en matière de travail décent et respect des droits de l’Homme dans sa chaîne d’approvisionnement en signant les « 6 engagements» du Global Compact des Nations-Unies.
Les acheteurs du Groupe participent également à des groupes de travail internationaux relatifs aux achats responsables. Total est présent au sein de la Supply Chain Working Group de l’IPIECA. Dans le prolongement des ateliers organisés depuis 2015, Total a continué à prendre part aux travaux Operationalization of the UN Guiding Principles organisés par l’IPIECA, s’adressant tant aux compagnies pétrolières et gazières qu’aux contractants EPC (Engineering, Procurement, Construction).
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Total adhère à des associations professionnelles, dont il publie la liste depuis 2016. Il coopère avec ces associations sur des sujets le plus souvent techniques mais certaines prennent également des positions publiques sur d'autres sujets, dont le climat.
Total a décidé en 2019 de revoir l'alignement des principales associations sur le climat, sur la base de 6 critères (position scientifique, soutien à l’Accord de Paris, tarification du carbone, rôle du gaz naturel, développement des énergies renouvelables et développement du CCUS). Ayant fait le constat de divergences significatives pour l’une d’entre elles, le Groupe a décidé de ne pas y renouveler son adhésion en 2020. Pour trois autres associations, partiellement alignées, Total a privilégié la possibilité de faire évoluer en interne leurs positions et réévaluera régulièrement leurs positions.
Le Groupe soutient d'autre part un certain nombre d’organismes dédiés à la lutte contre le changement climatique :
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
En tant qu’opérateur de transport public de voyageurs, nous sommes engagés dans la construction de modes de déplacement plus efficaces, mieux adaptés et respectueux de l’environnement, afin de connecter les individus et les communautés et leur permettre de se déplacer plus librement. Notre métier est avant tout un métier de femmes et d’hommes au service des autres.
Conscients de la nécessité de réussir au mieux notre transition énergétique, l’environnement est intégré dans notre stratégie d’entreprise Moving You en «[ Anticipant] l’avenir en construisant des solutions plus [... ] durables », une politique environnement fixe nos objectifs en matière de réduction de nos émissions de CO2, nous faisons partie des premiers opérateurs de transport à communiquer sur nos émissions de polluants atmosphériques afin de mieux les surveiller (Cf. DPEF 2018, document public) et nous faisons en sorte de verdir notre flotte au moyen de solutions alternatives énergétiques toujours plus propres, à l’instar des premiers bus à hydrogène lancés à Lens dans le courant de l’année 2019.
Nous nous positionnons de plus en plus en tant qu’intégrateurs de solutions de mobilité sur les territoires, et à ce titre, nous visons à développer la fréquentation dans des transports plus partagés, plus écologiques, et donc à réduire les impacts de l’ensemble des mobilités sur les territoires. Le développement de solutions « premier et dernier km », du Mobility as a Service comme offre multimodale sont deux exemples concrets de notre stratégie.
Par ailleurs, afin de maîtriser au mieux notre impact sur l’environnement, nous renforçons notre engagement par la mise en place d’une véritable stratégie environnement qui devrait être mise en place en Décembre 2019 et déployée à partir de l’année 2020.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Nous mesurons notre empreinte carbone dans chacun des pays où nous sommes implantés au moyen d’un reporting annuel, dont les émissions de GES pour chaque mode de transport en condition de conduite réelle ainsi que les émissions de polluants atmosphériques (Nox, SOX et PM).
Nous anticipons également la prise en compte des émissions de CO2 sur l’ensemble de la chaîne de valeur (du cycle de vie) à l’horizon 2030 comme le prévoit la nouvelle Directive 2019/1161.
En outre, nous faisons en sorte de parfaire notre offre environnementale lors de nos appels d’offres et nous efforçons d’intégrer la dimension environnementale dans chacun de nos projets.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Nous sommes soumis à des appels d’offres lancés par des collectivités locales et territoriales, notre rôle est donc d’accompagner les politiques des collectivités par l’intégration de modes de transport plus respectueux de l’environnement, en lien avec les mix énergétiques des différents pays où nous opérons. Nous venons d’entrer dans une phase de transformation importante de notre secteur d’activité avec l’arrivée des flottes Zéro Émission. À ce titre, nous sommes dès à présent les leaders européens de la mobilité électrique avec la plus large flotte, et les pionniers dans l’hydrogène (produit par électrolyse de l’eau). Nous sommes en train de tirer parti de ces évolutions massives pour nous fixer d’ici la fin de l’année des objectifs ambitieux de réduction de nos émissions de GES.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
En tant qu’opérateurs de transport publics, notre activité n’a qu’un impact marginal sur la biodiversité.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Nous mesurons notre l’empreinte carbone de chacun des pays où nous sommes implantés au moyen d’un reporting annuel, dont les émissions de GES pour chaque mode de transport en condition de conduite réelle ainsi que les émissions de polluants atmosphériques (Nox, SOX et PM).
Cette démarche nous permet de mesurer notre performance par rapport aux objectifs que nous nous sommes fixés d’année en année.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Afin de réduire notre consommation d’énergie, nous renouvelons notre flotte par des solutions énergétiques moins polluantes et plus durables (biocarburant, électrique, hydrogène). L’exemple le plus récent est le lancement de bus à pile à hydrogène à Lens en juin 2019.
Par ailleurs, nous déployons des solutions innovantes comme le MaaS (Mobility as a Service) ou le TOD (Transport On Demand pour assurer les premiers et derniers km) pour optimisér par rapport à la demande le recours à nos offres de mobilité qui se veut toujours plus propre. L’objectif est donc bien d’obtenir des systèmes de mobilité plus sobres.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Non
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une analyse des risques environnementaux est réalisée chaque année. Cette analyse figure dans notre politique environnement et identifie nos principaux risques majeurs ainsi que nos risques résiduels. Nous mettons en place des indicateurs de performance afin de les mesurer et les contrôler.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
La question est en cours d’examen dans le cadre des travaux actuels sur notre future stratégie environnementale.
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
En tant qu’intégrateur de transport, notre rôle est d’accompagner les collectivités territoriales dans leurs changements pour une mobilité toujours plus propre. L’adaptation la plus fine aux besoins réels des territoires pour produire une offre au plus juste est une évolution majeure que nous menons à l’aide de notre démarche de transformation . qui doit conduire à une réduction de notre offre classique (plus capacitaire).
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Cette analyse est en cours dans le cadre de la construction de la stratégie environnement du Groupe.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Les investissements dans le digital dans le secteur de la mobilité sont corrélés à notre approche des questions environnementales (ex développement du Maas, du TOD...) et concentrent une part très importante de nos efforts au niveau du Groupe. Au sein de ces projets, il faut particulièrement citer les investissements réalisés dans le cadre de notre stratégie Zéro Émission, qui vise à passer de l’ère des véhicules thermiques à des véhicules électriques ou hydrogènes ce qui représente un projet majeur de Transdev en termes d’investissements financiers et humains.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Notre Plan Long Terme (PLT) à 5 ans est le garant des équilibres court/long terme pour le Groupe.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Nous n’avons pas de formation sur ces sujets mais il s’agit d’une piste d’amélioration que nous prendrons en compte.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Aucune à ce jour.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Directrice de la Stratégie et de la Transformation Groupe est en responsabilité des enjeux environnementaux globaux au sein du Comité Exécutif du Groupe, et participe à l’ensemble des process de décision stratégique, d’investissements, de réponse à appels d’offres... Elle dispose au sein de ses équipes d’un département qui prend en charge particulièrement cette question. Les sujets environnementaux étaient évoqués jusqu’à présent une fois par an, mais le seront d’avantage puisqu’une nouvelle stratégie environnementale est en cours de définition pour lancement fin d’année. Dans ce cadre l’ensemble des membres du Comex sont associés.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Il s’agit d’une piste d’amélioration à mettre en place au travers d’une véritable architecture d’animation dédiée à l’environnement.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Oui, il existe des analyses de questionnaire RSE des fournisseurs au niveau du siège pour les fournisseurs apparaissant sur des contrats cadres. Par ailleurs, nous disposons de clauses d’achats responsables dans notre politique d’achat.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Oui, au moyen des relations institutionnelles nous avons les moyens d’influencer les réglementations qui auraient des effets sur l’environnement. Les sujets majeurs sur lesquels nous avons de l’influence sont l’ensemble des réglementations concernant le transport public de personnes (ex : loi LOM, LTE, directives européennes sur la transition énergétique,...) Nous nous inscrivons dans le cadre de l’UTP et de l’UITP en particulier. Nous ne finançons pas de groupes d’influence.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Valeo est un équipementier automobile de rang 1, qui conçoit, développe et produit des solutions dédiées à la réduction des émissions de CO2 et à la conduite autonome et connectée. Valeo répond à cet enjeu de transition énergétique et bas carbone en faveur d’une mobilité plus inclusive, au travers :
Ces solutions répondent directement à cette volonté de concilier mobilité et urgence du réchauffement climatique. Cet axe stratégique de concevoir, développer et produire des solutions dédiées à la réduction des émissions de CO2 est fixé de manière constante dans la stratégie de Valeo depuis 2009. Il a été décliné et renforcé depuis lors, notamment par la diversification du portefeuille de solutions et par les partenariats clés établis (à l’image de la co-entreprise jointe formée fin 2016 avec Siemens pour le développement de solutions d’électrification de haute tension).
Fort de ce constat écologique, Valeo a cessé d’investir depuis 2010 dans le diesel par souci de protection de la qualité de l’air en milieu urbain.
De manière plus générale, l’intégration de ces enjeux écologiques et climatiques dans les décisions de l’entreprise (et les actions réalisées) sont également reconnus par les acteurs du monde extra-financier, à l’image de l’initiative Carbon Disclosure Project (CDP), qui attribue à Valeo la note A (CDP Climate Change) en 2018 (sur les 6937 entreprises évaluées en 2018, seules 127 ont atteint ce niveau). De même, Valeo se positionne en 1ère ou en 2nde position chez d’autres analyses comme MSCI, RobecoSAM ou Sustainalytics en 2018 et 2019 (au sein du groupe des autres équipementiers évalués à l’échelle mondiale).
L’évolution de l’urgence climatique et l’action du législateur européen (Paquet Mobilité de la Commission, qui fixe une réduction des émissions moyennes des véhicules à 37,5% en 2030 par rapport au niveau de 2021) et/ou des législateurs nationaux (interdiction des véhicules thermiques à horizon 2040 en France) en la matière démontrent la cohérence des orientations stratégiques de Valeo avec l’évolution de son écosystème.
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Valeo a mis en place une analyse de son impact carbone, via une analyse des phases du cycle de vie du produit (de la conception à sa fin de vie, en intégrant les phases de production), qui a été précisée par familles de produits (par exemple celle des starters alternateurs, des éclairages LED extérieurs, etc.). L’établissement d’une comptabilité carbone nécessite de mobiliser des méthodologies diverses d’évaluation de l’impact carbone des différentes phases du cycle de vie, qui ne sont pas complètement fixées à ce stade, à l’image de l’évaluation de l’impact carbone de l’usage des produits ou du recyclage.
Pour tenir compte de ces éléments et face à l’absence d’outils complet, Valeo a développé sa propre approche méthodologique sur le poste d’émissions liées à l’usage des produits. Cette étude a concerné un échantillon représentatif des principales familles de produits du Groupe (systèmes de propulsion, thermiques, d’éclairage et d’essuyage et véhicule connecté et autonome), à l’origine de plus de la moitié du chiffre d’affaires du Groupe réalisé en 2018.
Les analyses de niveaux d’émissions de CO2 par postes (extraction, transformation de matières premières, assemblage, etc.)
:
Ce travail de comptabilité climatique va être approfondi au cours des années à venir et Valeo veille à participer et à contribuer aux développement méthodologiques en la matière, notamment via sa participation aux travaux du Forum International des Transports de l’OCDE ou la plateforme de recherche de la Commission européenne en matière de transports terrestres (ERTRAC – European Road Transport Research Advisory Council).
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Valeo dispose d’un plan à 2020 en matière de réduction de son empreinte environnementale (eau, énergie, déchets produits, CO2, etc.), fixé en 2015 et qui est en cours de déploiement. Ce plan :
Ce plan de réduction de l’empreinte environnementale s’inscrit en continuité de l’engagement environnemental des années passées. À ce titre, Valeo a diminué de 30% sa consommation totale d’énergie rapportée au chiffre d’affaires entre 2008 et 2018.
Un prochain plan est en cours de construction, à une échéance en cours de définition (5 ou 10 ans), visant une ambition globale et quantifiée en termes de réduction d’émissions de CO2 de nos activités et de l’impact de réduction des émissions de CO2 de nos produits. Ce plan sera construit en adéquation avec les référentiels internationaux établis en matière de réduction des gaz à effets de serre.
Par ailleurs, Valeo ne formalise pas de plan à 2050 à ce stade, préférant établir des plans à 5 ans, dont les chiffrages sont plus réalistes et faciles à suivre. Les résultats de l’avancée de ces plans sont publiés chaque année dans le document de référence, disponible publiquement sur le site internet de Valeo.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Valeo une attention particulière à la sécurité et à l’impact potentiel de ses activités industrielles, notamment pour limiter le risque d’atteinte à la biodiversité. Une méthode interne de prévention des risques, liée à la nature des installations, est mise en place couvrant notamment les risques de rejets accidentels de substances dangereuses dans l’eau, l’air ou les sols. La sécurité des installations est une priorité des sites industriels de Valeo. L’état de sécurité et les dispositifs de gestion de crise sont revus et améliorés d’année en année par le Groupe. Tout lancement d’une nouvelle activité industrielle tient compte de la nature de ces risques, des moyens de prévention et des outils de gestion de crise, lors de sa mise en place opérationnelle.
Pour tous les risques de potentiels rejets, Valeo adopte une stratégie d’évitement, et vise le zéro rejet dangereux dans l’eau, l’air ou les sols. Cela se décline notamment par une attention apportée au stockage et au traitement des déchets, à la gestion des eaux usées et leur traitement, ou à la sécurité des installations pouvant potentiellement émettre dans l’air. À ce titre, lorsque le système local de traitement des eaux usées ne permet pas de traiter de manière efficace l’eau rejetée, Valeo s’est doté, au sein de ses sites, de ses propres centrales de traitement de l’eau usée (au nombre de 27 centrales de traitement à ce jour).
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Valeo dispose d’une analyse de l’impact carbone de sa chaîne de valeur (de l’extraction des matières premières intégrées dans son processus de production à l’impact carbone de ses produits).
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La mobilité automobile évolue de plus en plus vers :
Face à ces nouvelles formes de mobilité, Valeo a une double approche :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain, …) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
La consommation de matériaux et d’eau est suivie de manière constante, de même que les risques de dépendance et de raréfaction des ressources. Valeo dispose d’une cartographie précise et prospective, notamment liée à la montée en puissance des véhicules électriques et l’accès à des matériaux stratégiques (à l’exemple des terres rares).
Au-delà d’un suivi des consommations et des stocks, Valeo a déployé depuis de nombreuses années une stratégie d’écoconception, qui vise à réduire de façon progressive la consommation de matière ou de mettre en place des substitutions de certains matériaux vers d’autres, principalement en raison de gains de masse apportés par l’usage de nouveaux matériaux (cela permettant de réduire la masse totale d’un véhicule et donc de réduire sa consommation d’énergie et ses émissions de CO2). Il s’agit principalement d’une substitution progressive de l’usage du métal par des matériaux plus légers, comme les plastiques et les résines.
En 2018, la consommation de métaux (rapportée au chiffre d’affaires) a été réduite de près de 3,5 % par rapport à 2017, quand la consommation de plastiques et résines a augmenté de +1point en 2018 (en valeur absolue) par rapport à 2017.
L’empreinte en matériaux et eau est calculée et partiellement rendue publique dans le document de référence de Valeo (p. 210, dans le document de référence pour 2018).
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Valeo dispose d’une analyse des risques physiques et de transition en matière de changement climatique. Cette analyse est publiée dans le document de référence 2018 (au chapitre 2, p. 81 et suivantes, et au chapitre 4, p. 177 et suivantes). Une analyse complémentaire est également disponible dans la réponse apportée par Valeo au questionnaire extra-financier CDP Climate Change (disponible publiquement sur la plateforme CDP).
Cette analyse de risque fait partie d’un plan de gestion des risques, qui définit des outils de prévention et de gestion des potentiels risques. Il couvre toute la chaîne de nos activités (fournisseurs et sous-traitants inclus).
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
La revue des actifs (physiques ou autres) prend en compte les risques physiques ou de transition liés au changement climatique (montée du niveau de la mer, événements naturels, etc.).
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
Valeo considère être aligné dans le développement de son activité avec les enjeux climatiques et de biodiversité tels que portés par le GIEC. Cela par l’existence d’un axe stratégique constant depuis 10 ans qui vise au développement, la production et la commercialisation de produits contribuant à la réduction des émissions de CO2, avec un centrage particulier ces dernières années sur des solutions dédiées à l’hybridation et l’électrification des véhicules. Ces produits ont représenté 50% des ventes annuelles de Valeo, les 50% restants étant consacrés à des solutions technologiques permettant le développement d’une mobilité plus sûre et plus intuitive.
Le développement de l’innovation de Valeo est en phase avec l’identification des grands enjeux sociétaux à l’échelle mondiale. C’est un processus dans lequel est engagé l’ensemble de l’entreprise.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Considérant l’importance accordée ces dernières années à la réduction de l’impact carbone du secteur du transport, à la fois par le marché et les outils réglementaires mis en place (en Europe ou par les États), toutes les analyses de marché du monde automobile tiennent aujourd’hui nécessairement compte de trajectoires de réduction des émissions de CO2.
Différents niveaux de baisse sont envisagés et des trajectoires en ligne avec l’accord de Paris font partie des scénarios.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non. Ce type d’approche n’a pas encore été mis en place chez Valeo.
G. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrée à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
Les dépenses de R&D, qui représentent plus de 10% de notre chiffre d’affaires de première monte avec environ 2 Md€ en 2018, visent à développer des solutions de mobilité plus écologiques et plus sûres.
H. Etant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Cette tension est au cœur à la fois de nos décisions stratégiques mais aussi des actions prises chaque jour par l’ensemble de nos collaborateurs. Nos processus de planification (technologique, arbitrages de ressources moyen terme et budgétaire) jouent un rôle clé dans la gestion de ce défi.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Un suivi des sujets climat, ressources et biodiversité est organisé par le Conseil d’administration de manière régulière, notamment par l’organisation d’une audition annuelle du Vice-Président délégué au Développement Durable visant à évaluer les résultats et les objectifs annuels mis en place par Valeo pour les sujets mentionnés.
En parallèle, des outils de formation interne en matière d’amélioration de la gestion environnementale des sites (performance énergétique, réduction des émissions, respect de la biodiversité, etc.) existent et sont disponibles pour les employés de Valeo, et principalement suivis par des employés ayant des responsabilités opérationnelles sur les sites de production (directeurs de site, responsables environnementaux, etc.).
Le réseau R&D de Valeo dispose également d’une large offre de formations en matière d’hybridation et d’électrification des véhicules, qui accompagne la stratégie du Groupe dans ces domaines.
Au cours des années passées, la communication aux actionnaires s’est renforcée en matière d’explication de la stratégie d’électrification poursuivie par Valeo. Au-delà des résultats financiers et opérationnels du Groupe, la communication aux actionnaires intègre également depuis deux ans des éléments liés au développement durable et à la responsabilité sociale de l’entreprise, avec notamment des indicateurs de performance énergétique ou d’émissions (via notamment le Rapport Intégré). Par ailleurs, ces éléments sont expliqués de longue date dans le document de référence du Groupe Valeo depuis le début des années 2010.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
La part variable de la rémunération du Président-Directeur Général est déterminée pour partie en fonction de critères quantifiables, avec des objectifs stricts et exigeants fondés sur la performance opérationnelle et financière du Groupe et pour partie sur une base qualitative. Ces critères sont arrêtés chaque année par le Conseil d’administration, sur recommandation du Comité des rémunérations.
En complément des cinq critères quantitatifs financiers utilisés dans le calcul de la rémunération variable, trois critères qualitatifs sont pris en compte qui reposent sur : (i) la vision stratégique, (ii) la maîtrise des risques, (iii) la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). Ces critères intègrent notamment des indicateurs tels que l’augmentation de la part des produits « innovants » dans les prises de commandes ou l'évaluation de la feuille de route technologique présentée lors du séminaire stratégique et de son impact en matière de R&D. Le critère (RSE) intègre notamment un indicateur clé de l’action de Valeo en faveur de la réduction de l’impact carbone du secteur transport : il s’agit de l’évolution du chiffre d’affaires première monte de Valeo issue de produits permettant la réduction des émissions de CO2.
L’octroi du montant maximum de la rémunération variable annuelle est subordonné à des objectifs ambitieux, significativement supérieurs au budget s’agissant des critères quantifiables, fixés par le Conseil d’administration sur recommandation du Comité des rémunérations. Ces trois critères – (i) la vision stratégique, (ii) la maîtrise des risques, (iii) la responsabilité sociale de l’entreprise – représentent 55% de cette rémunération variable.
La rémunération de certains cadres supérieurs du Groupe intègre également dans sa part variable des critères similaires à ceux utilisée pour la part variable du Président-Directeur Général.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
Le responsable des enjeux environnementaux globaux est le Vice-Président délégué au Développement Durable. Il est rattaché à la Direction de la Stratégie et de ce fait les sujets environnementaux et climat sont portés par le Vice-Président en charge de la Stratégie, membre du comité exécutif. Le comité exécutif suit les sujets climat de manière régulière dans ses différents aspects (stratégie de mobilité électrique, impacts environnementaux de la production, etc.).
Valeo, entreprise technologique, intègre ces évolutions, au travers de ses processus de planification à moyen et long terme, qu’il s’agisse des revues semi-annuelles des plans technologiques à 10 ans ou encore dans la construction annuelle du plan d’affaires à 5 ans de l’entreprise.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Valeo est une entreprise technologique, premier déposant de brevets en France, qui de ce fait dispose de nombreux outils de stimulation de l’innovation interne et externe (open-innovation), cela notamment par la mise en place de laboratoires internes déployant des méthodes renouvelées de soutien de l’innovation (design thinking, etc.). Ces outils et laboratoires sont le cœur de la stimulation d’idées en faveur d’une mobilité décarbonée, sûre et inclusive.
De même, au sein des sites de production, les employés de Valeo sont invités à proposer des solutions concrètes d’améliorations de la vie de leur site, et notamment en matière environnementale. À ce titre, de nombreuses propositions de recyclage, d’économie d’énergie, ou encore de réduction de consommations en tout genre émergent sur les sites. En fonction des besoins locaux, ces initiatives sont mises en place et proposées comme des bonnes pratiques pour d’autres sites.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la
partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
Valeo a mis en place depuis plusieurs années une évaluation de ses fournisseurs intégrant des critères environnementaux et sociaux, qui se matérialise à deux niveaux dans la relation de Valeo avec ses fournisseurs : - lors de la sélection des fournisseurs, et - au cours de l’exécution des contrats.
Ces évaluations sont basées sur un double système d’auto-évaluation et d’audits physiques.
En matière de sélection des fournisseurs, les critères non économiques représentent plus de 90 % de l’ensemble des questions obligatoires de l’enquête de qualification du fournisseur. Parmi ces exigences non économiques, les critères de développement durable comptent pour près de 20 % dans la notation finale du fournisseur et, en cas de non-respect, sont éliminatoires pour intégrer le panel Valeo. Dans cette phase, 100% des nouveaux fournisseurs passant par cette phase de sélection sont concernés.
De même, au cours des relations d’affaires avec Valeo, une auto-évaluation annuelle des choix de développement durable auprès d’un échantillon représentatif de fournisseurs est menée. Ces fournisseurs réalisent avec Valeo un chiffre d’affaires couvrant 77 % du montant des achats de production du Groupe en 2018. De même, ces auto-évaluations sont complétées par des audits physiques dédiés en matière de développement durable (et intègrent des critères environnementaux, tels que la performance énergétique, la réduction des émissions de CO2, etc.).
À ce stade, l’objectif d’amélioration poursuivi par Valeo est d’étendre le taux de couverture des fournisseurs concernés par les auto-évaluations annuelles pour les fournisseurs déjà en relation d’affaires (objectif de 80% à 2020).
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
En matière de relations avec les organisations publiques, la démarche adoptée est d’accompagner le Groupe à s’insérer dans les trois révolutions du monde automobile (l’électrification des véhicules, le véhicule autonome et connecté et les services de mobilité).
Cette approche est également portée et défendue au sein des principaux organismes qui gèrent et portent les intérêts des équipementiers de première et deuxième monte des principaux marchés automobile mondiaux, et desquels Valeo est membre (CLEPA en Europe, OESA aux Etats-Unis, PFA en France, VDA en Allemagne, etc. ).
Can you describe in a few lines the usefulness of your company for society as a whole?
Is this utility being questioned at the strategic level in view of the current ecological emergency? Give some concrete examples.
At its 2019 Annual General Meeting, Veolia adopted a "Raison d'Être", defining its vision and social usefulness. This raison d’être was developed in consultation with the Group's internal and external stakeholders and approved by the Board of Directors.
“Veolia’s purpose is to contribute to human progress by firmly committing to the Sustainable Development Goals set by the UN to achieve a better and more sustainable future for all. It is with this aim in mind that Veolia sets itself the task of “Resourcing the world” through its environmental services business.
In the conduct of our current businesses in water, waste and energy, we provide our public and private customers worldwide with solutions that facilitate access to essential services and natural resources, and that efficiently conserve, use and recycle those natural resources. Improvement of our environmental footprint and that of our customers is central to our business and its economic model.”
Over 170,000 employees ensure the supply of drinking water to 95 million people and waste collection for 43 million inhabitants and 500,000 companies.
A. Have you set up carbon accounting to allow a detailed analysis of the impact of your activities on the climate? Do you know the greenhouse gas emissions - not just CO2 - over the entire value chain (including use and end-of-life) on which you depend, sorted by product or service line?
Are these results used in the company's operational processes? Give some concrete examples.
One of the three Veolia commitments to the environment is to combat climate disruption.
Since 2002, Veolia has been recording emissions of the various greenhouse gases on its own sites and on sites operated on behalf of its customers. The Group also assesses greenhouse gas emissions within its scope of influence (suppliers, subcontractors, end of life of water treatment sludge, etc.), by calculating the significant emissions of its scope 3 (its entire value chain). Group-wide carbon accounting is audited and communicated with analysis and action plans in the annual financial report. Veolia also calculates the carbon footprint of its sites and customers using its GreenPath tool (verified in accordance with French regulations, ISO standards and the GHG Protocol).
Veolia is committed to implementing solutions to reduce greenhouse gas emissions for itself and its customers. These reduction targets concern both CO2 and methane, which represents a major challenge as it has a warming power 28 times greater than CO2.
B. Do you have a credible plan and the means to reduce your climate impact by 2050, which entails reducing your value chain emissions by 4% per year in absolute terms (and not per product sold)? When and how do you plan to achieve carbon neutrality? Do you distinguish your direct impacts from your impacts removed from the compensation mechanisms?
Veolia has set itself a 15-year greenhouse gas reduction trajectory. The Science Based Targets Initiative validated the contribution of Veolia's commitment to reduce GHG emissions aiming at keeping the temperature rise below 2°C by the end of the century, without the use of compensation mechanisms. The Group's objectives are established on the basis of the long-term plan, a financial forecasting tool, and the calculation of GHG emissions associated with each activity.
The Group’s objective is to contribute to GHG emission reduction in the country where it operates. In 2018, Veolia took part in the ’ZEN Study 2050 conducted by Entreprises Pour l’Environnement (EPE): contribution of businesses from various sectors to the vision of a carbon neutral France in 2050.
Veolia is also one of the first French companies to have signed the StepUp Now initiative, launched by the European Climate Foundation at the COP 24 in 2018, to encourage the European Union not to weaken its climate ambitions and to support the vision of "Europe with a net zero emissions by 2050". In addition, Veolia contributes to the 2050 Pathways Platform through the NAZCA "Tracking Climate Action" platform.
C. Do you have a detailed analysis of the impacts from your activities on biodiversity? If you do, according to which method or with which indicators? Is this analysis used in the company's operational processes? To reduce your impact, do you first avoid and then reduce before offsetting?
One of the three Veolia environmental commitments is to preserve and restore biodiversity. By their very nature, Veolia activities contribute to preserving biodiversity (treated water discharge into the natural environment, waste collection and treatment etc.). Through its water, waste and energy management activities, the group is in direct interaction with natural environments.
Veolia implements the principles of "mitigation hierarchy", the first step of which is to avoid damaging biodiversity, then reduce the impacts and finally offset them. A detailed analysis of the direct and/or indirect environmental impacts that contribute to biodiversity loss (due to the consumption of natural resources, residual pollution contained in farm discharges, land use of sites, etc.) led the group to make a commitment translated into the implementation of an operational objective: 100% of sites with biodiversity issues must have carried out a diagnosis and put in place an action plan by 2020.
At the end of 2018, the result of this indicator was 60%. Through this objective, the Group focuses on sites where action is a priority, by involving an ecologist to assist them in carrying out a detailed analysis of their local biodiversity challenges and implementing relevant actions. This indicator is one of the criteria used to calculate the annual variable compensation of the corporate officer and members of the Group's Executive Committee.
D. Do you have an integrated analysis of the global pollution related to your activities throughout your value chain? If you do, on which ones?
The strategic suppliers’ CSR performance is assessed according to environmental, social, ethical and suppliers relations. During the last three years, 55% of them have been assessed.
In addition, Veolia performed a materiality analysis to identify the main issues related to impacts from its activities and integrated its stakeholders’ advice.
Moreover, as part of its commitments to sustainable development, Veolia has made commitment No.1 to "Sustainable management of natural resources", which includes preventing pollution of natural environments (water (discharges into the environment), air (atmospheric emissions from facilities: GHG, Sox, Nox, dust, dioxins), soil (e.g. storage and use of materials, rainwater and effluent management, means of combating possible accidental spills) as well as local nuisances (olfactory emissions and noise).
E. Do you adopt a thoughtful conservation[1] approach through the development of new offers and through your marketing strategy (e.g.: fight against overconsumption)? What examples can you give us?
As the transformation must occur on a large scale, Veolia is developing strategic partnerships with other groups (Danone, Unilever, L'Oréal, Nestlé, TetraPak) to promote recycling and optimize water resource management.Veolia supports startups such as Ecosphere in the Social and Solidarity Economy, which helps supermarket chains upstream to reduce waste, unsold goods and waste production through employee training and the application of efficiency measures.
Veolia activities are undergoing changes and the commercial offers evolution is in line with its mission to contribute to “Resourcing the world”.Energy efficiency offers for buildings, real-time environmental performance monitoring centres "Hubgrade", "waste incentive pricing" for cities encourage residents to produce less non-recyclable waste; "progressive water pricing" encouraging residents not to over-consume this resource; "RecyShop" encouraging residents to reuse products to be taken to waste before recycling them,..
In a bottom-up approach, local projects can become ‘marketing boosters’, for instance, La REcyclerie in Paris, an eco-place of which Veolia is a founding partner, has been organizing a series of conferences on the circular economy for the past five years, raising public awareness of the need to reduce resource consumption.Thanks to the success of this third place, a similar place was created in Niger and projects in other countries as well as the creation of a dedicated marketing booster.
Veolia's GreenPath tool enables companies and local authorities to measure their carbon and water footprint and, in turn, proposes alternative solutions that reduce resource consumption.
F. Do you monitor the world consumption and available stocks of the materials on which you depend (copper, gold, silver, gas, tungsten, tin,...)?
Do you calculate your material and water footprint?
Veolia business units, specialized in material recycling (RVD, VPFR) regularly follow the share market evolution.
Veolia's Foresight Institute has worked with the Oxford Martin School as well as experts such as Nicholas Stern on the availability of strategic materials in the transition towards a low-carbon economy. The Institute has also entered into a partnership with Philippe Chalmin, an economist specializing in commodity markets, for the annual publication of the Cyclope report on the state and prospects of world commodity markets.
Veolia helps its local authorities clients and industries to better manage fuels for the heat production activity and to preserve the water resource in drinking and wastewater activities.
Expert in water life cycle management optimization and committed to saving the resource, Veolia develops solutions to diagnose and improve the water footprint*, optimize management over the long term, assist end users** towards responsible consumption and develop alternative resources.
To this end, Veolia experts have developed the Water Impact Index (WIIX) tool that measures the water footprint (in quantity, quality and risk) to help arbitrate water management and use. 92% of the sites managed by Veolia, with a high water stress issue worldwide, carried out a water diagnosis using the WIIX tool, exceeding the Group objective set at 90% for 2018 as part of its 2016-2019 Environmental Objectives Plan.
75% of the water withdrawn by Veolia is used by end consumers connected to municipal networks.
A. Have you developed an analysis of the risks for your activities due to climate change and the collapse of biodiversity (typically physical, legal, technological, market and reputational risks..)? Has this risks analysis been published and if so where?
Have you developed an adaptation plan for your activities in view of these risks? Does this plan include the entire chain of you activity?
The risk management system and risks related to climate change on sites the group operates are taken into account and published in the registration document. As a result of the Group’s climate policy, actions taken and the diversity of its implantation, Veolia limits the impact of risks related to natural disasters, climate disruption and seasonality of results.
Providing essential services to local authorities and industries requires continuous watchfulness and anticipation: managing the risks of customers on their behalf, in particular regarding climate change, is at the heart of Veolia’s expertise. The Group offers active management solutions for risks related to natural disasters and climate change through:
In terms of risks attached to biodiversity loss, Veolia carried out an analysis on the of the dependence of each of its activities on ecosystem services, a summary of which is available in its registration document.
B. Have climate and biodiversity issues already influenced the strategic review of your assets?
By nature, Veolia activities all contribute to climate and biodiversity issues.
Investment committees take into account the Group’s strategic orientations and its commitments in the matter of sustainable development.
Particularly regarding greenhouse gas emissions reduction, Veolia activities using coal represented 2,9% of its revenue and 31% of direct emissions from activities under the Group’s operational control in 2017. Veolia has decided to take a stance on heat and power production from coal.
In 2018, The board of directors led Veolia towards the way out of coal: Veolia commits to not developing or acquiring new activities using coal, except for activities specifically aimed at substituting less greenhouse gas-emitting energy for coal.
Rather than dispose of it by sale, which, in most cases, does nothing to improve the climate (buyers do not change anything existing), the group immediately started to change its existing activities in order to totally eradicate the CO2 impact of coal use by combining various levers: improving energy efficiency by implementing production and energy network efficiency solutions, as well as replacing coal either with alternative fuels (waste, biomass, gas) or by using recovered fatal heat.
C. Are you ready to start the necessary changes in your company to be in line with climate and biodiversity issues raised by the IPCC and IPBES, even though it could lead to lower economic profitability?
Veolia is firmly committed to the fight against climate change and the preservation of biodiversity. These commitments have been formalized since 2015 and monitored by the Executive Committee and the Board of Directors. Its business model, described in its integrate report, positions the company as an actor in the energy transition, particularly as an operator of the circular economy.
During the General Assembly of April 2019 Veolia presented its Raison d’être that commits the company to the sustainability of its model; it will be monitored through a dashboard of multidimensional performance indicators. This requires consistency between its economic and financial, commercial, environmental, social and societal performance.
Veolia contribution to the objective of the Paris Climate Agreement led the group to position itself on the use of coal for heat and power production (see answer 4.B. below) to convert thermal power plants.
D. Have you conducted an analysis on markets evolution in a world that is in line with the trajectory of the Paris Agreements (i.e. in which emissions are falling by 4% per year)?
Veolia’s growth is based on a sustainable value creation dynamics through offers helping its clients reduce their environmental footprint that include challenges related to climate change.
For cities, to meet their various needs Veolia develops solutions for:
For industries, the Veolia strategy is to support industries in the face of essential challenges related to the license to operate, the search for efficiency and maximum return, social and environmental responsibility and risk minimisation.
At the beginning of 2019 Veolia carried out a study demonstrating that the Group’s activities could avoid the emission of 19 Gt of CO2, i.e. a third of the emissions to reduce by 2050 in the IPCC median scenario of 2°C. A number of these solutions can be implemented rapidly at reasonable costs; most of them allow for, not only, environmental co-benefits but also social benefits. Among these applicable solutions on the short to middle term: energy efficiency in industries, development of cogeneration, recovery of organic waste, energy efficiency in buildings, plastic recycling...
E. Do you take into account an internal carbon price when calculating the economic profitability of your projects? At what price in €/tCO2e?
Veolia committed to a robust and predictable carbon price by signing the World Bank's Statement of Commitment in September 2014. In April 2015, the Group made a commitment by supporting the CEO climate leaders initiative from the World Economic Forum. In may 2015, Veolia Environnement signed the Business Leadership Criteria du Global Compact, the Carbon Pricing Leadership Coalition and that of the AFEP-MEDEF, Its CEO advocating for a carbon tax that would tax greenhouse gas pollution and redistribute these funds directly to mitigation projects. In the meantime Veolia adopted an internal bullish carbon price of 30 €/ ton reflecting its vision of the evolution of regulations on its markets and applicable to investment projects within the European Union.
F. How much of the budget and your investments are spent on addressing environmental problems and implementing solutions, compared to other areas of expenditure (e.g. communication, digital)?
In view of the Group’s activities ( water, waste and energy management), the amounts dedicated to environmental issues represent almost all of its expenses and investments.
In 2018, industrial investments amounted to 1,811 million euros.
G. Given that short-term profitability constraints and the implementation of an ambitious ecological transition strategy are pulling in two opposite directions, what internal regulatory mechanisms do you have at your disposal to ensure this transition?
”At a time when many people oppose the actions of businesses and dispute their contribution to society as a whole, I think it is necessary to recall their usefulness, starting with that of Veolia. The more our business demonstrates that it is working for all its stakeholders, the more it will be accepted and recognized. Our business prospers because it is useful, not the other way round. Its usefulness is the source of its attractiveness for its customers and it is its usefulness which keeps its employees committed and which is the foundation of the loyalty of its shareholders, customers and partners.”
Veolia gave itself a raison d’être: ”At Veolia, we are convinced that continuing human development is only possible if economic, social and environmental issues are addressed as an indivisible whole”.
Veolia will report every year to the Board of Directors on its multidimensional performance through a dashboard gathering all the relevant indicators on the sustainability of its model. Thanks to these indicators we will be able to assess the economic and financial, commercial, environmental, social and societal performances.
A. Have you set up any training on climate, resources and biodiversity topics for the executive committee? the board of directors? managers? all employees? Do you have a communication for shareholders on these topics? If so, with how many hours?
Each Veolia commitment to sustainable development is sponsored by a member of the Executive Committee working with experts from the group and its subsidiaries.
Veolia also pays close attention to CSR (Corporate Social Responsibility) skills of its Board of Directors' directors. They participate in site visits and meetings of experts on environmental issues. Numerous training and awareness-raising activities for employees at all levels of the company include these topics:
We have presented to our shareholders our commitments to sustainable development during the 2015 General Assembly and their and their progress is reported annually. In 2019, the environmental results included in the Chairman and Chief Executive Officer's compensation were presented at the General Assembly. Veolia's performance is recognized (DJSI indices, Euronext Low carbon 100, A- at CDP Climate, etc.).
B. To what extent do you integrate environmental issues into the determination of compensation (not necessarily variable) for executives, and in particular for the Chief Executive Officer? If so, how is it indexed to quantitative objectives?
Environmental issues are included in the variable portion of the annual compensation and in the long-term compensation.
The President and Chief Executive Officer's annual variable compensation is based on a target bonus expressed as a percentage of the fixed annual compensation. 30% is based on qualitative criteria including seven environmental indicators: efficiency of drinking water networks, waste recovery, methane capture in landfills, CO2 emissions per per quantity of energy produced, production of renewable or alternative energies, energy efficiency of heating networks, diagnoses and biodiversity action plans.
These criteria are also applicable to the Executive Committee.
Finally, compliance with environmental commitments is included in the qualitative part of the annual bonus for executives of the "President Group" (450 people).
In 2019, two CSR performance criteria condition the allocation of performance shares to key managers and contributors, including the executive corporate officer (up to 25% of the shares allocated assessed at the end of the plan). During the three reference years:
C. At which level of the hierarchy is the person in charge of the global environmental issues? What is his/her influence on the running of the business? Into what decision-making is he/she integrated? Is there a person in charge of the environmental strategy in the Executive Committee, if so, what is his/her position? During how many executive committees have climate or biodiversity issues been on the agenda? Out of how many?
As part of its commitment to sustainable development, Veolia made three commitments to “the planet”:
Each of these commitments is supported by an Executive Committee member called a “sponsor” who monitors its deployment and the evolution of indicators and associated plans.
Since 2016, the Executive Committee, chaired by the Chief Executive Officer, has been conducting an annual review of the commitments progress and monitoring the achievement of the related objectives. It also regularly dedicate agenda items to specific environmental topics. In 2019, the Group's carbon and biodiversity impact topics were on the agenda of three Executive Committee meetings and the identification of environmental indicators related to the raison d'être was also placed on the agenda three times.
The Research, Innovation and Sustainable Development Committee, chaired by Jacques Aschenbroich also monitors every year at the Board of Directors level the implementation of the commitments.
Finally the Veolia Raison d'Être requires the Board of Directors to evaluate its implementation and therefore the environmental issues.
D. In view of the ecological emergency, do you encourage your collaborators, at all hierarchical levels, to influence the company’s activity in its main orientations? (work groups possibility to carry out conservation projects, imagining tomorrow’s jobs,…) What means and leeways do you give your collaborators to influence the company’s development?
To build the Veolia 2020-2023 strategic plan, the company relied on a an online consultation that brought together 900 employees and collected 1,600 contributions from around the world giving elements about the main areas of focus, in particular in terms of answers to environmental issues.
In 2019, Veolia launched a Google+ community built to share the nine convictions that structure this plan. It gather over 6,300 collaborators worldwide and fostered a new way of exchanging internally. Themes dedicated to our Raison d'Être and to innovation brought about propositions on the importance of being exemplary within the company or the need to make impacting and consistent decisions for the environment.
Whatever their position or their level of qualification, the collaborators contributed to projects and innovations of tomorrow’s world. The internal global campaign ”We are resourcers” inviting them to talk about their professions is testament to this.
The Veolia Foundation supports projects that contribute, in particular, to the protection of the environment and biodiversity. Each projects is supported by a sponsor, a group employee, who brings to the partner of the project the Veolia employees know-how.
A. Do you have an environmental assessment of your suppliers and subcontractors? Do you select them according to environmental and social criteria? Are those criteria based on quantitative indicators ensuring that the stakeholder is part of an ambitious ecological transition (within the framework of the Paris Agreement for instance) If so, which ones? What is your scope for progress in this area? What improvements do you plan to implement?
In keeping with legal change and new Group policies, Veolia continuously reinforces its compliance programme for responsible purchasing.
Suppliers risks are identified at the time of the call for tenders via an analysis by purchasing category integrating CSR/ethical criteria. Purchasers can grade the most exposed suppliers, and then launch the necessary actions (specific clauses, evaluations, site visits, corrective actions...).
Suppliers' adherence to the new supplier charter allowing to commit to CSR principles and the Veolia purchasing processes is systematic. In order to prevent specific risks related to ethics, social legislation or the environment, special clauses are included in the new contracts or their amendments.
Annual evaluation campaigns allow Veolia to measure the suppliers’ CSR performance (strategic and B rank) leading to corrective actions, monitoring on site, reassessment, withdrawal even. These evaluations are an audit performed by an independent service provider, covering 21 environmental criteria (energy consumption and GHG emissions, water, biodiversity, pollution, waste…) social (human rights), ethical (corruption) and supply chain.
The 2020 target is to have assessed 70% of the strategic suppliers on their CSR performance; 55% were assessed at the end of 2018.
B. Do you allocate means to influence regulations that have or could have positive or negative effects on the environment? What are the major issues you are trying to influence? Which influence groups do you finance?
Veolia allocates means to promote a regulatory framework to:
By doing so, the group contributes to the reflections and consultation from international, European and national public decision-makers. To this end, Veolia works with many professional associations, think-tank and other NGOs such as:
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
Concepteur, constructeur et exploitant d’infrastructures et de bâtiments qui contribuent à améliorer la vie quotidienne et la mobilité de chacun, VINCI a une vision globale de leurs cycles de vie et de leurs impacts. VINCI intègre la prise en compte de l’environnement à chaque étape des projets menés, dans une démarche qui vise à réduire leur empreinte tout au long du cycle de vie des ouvrages. Le Groupe développe des solutions qui participent à l’amélioration du cadre de vie dans les villes et les territoires, au service des habitants, tout en répondant aux grands défis de développement urbain, de transition numérique et de changement climatique.
La politique de développement durable de VINCI est supervisée par le comité Exécutif et animée par une délégation dédiée, en lien direct avec l’ensemble des entités opérationnelles et fonctionnelles et des parties prenantes externes. Le conseil d’Administration du Groupe s’est doté d’un comité Stratégie et RSE qui a pour mission de veiller à la mise en œuvre de la stratégie du Groupe en la matière (cf. p. 18 du Rapport sur la gouvernance d’entreprise).
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ? Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Le Manifeste de VINCI inclut un engagement « Ensemble, pour la croissance verte », qui porte un objectif de réduction de l’intensité carbone de 30% à l’horizon 2020. La quantification des émissions de gaz à effet de serre (GES) des activités de VINCI s’appuie sur les données issues du reporting environnemental et reprend les périmètres ISO scopes 1 et 2 de la norme internationale ISO 14064. Environ 2,3 millions de tonnes équivalent CO2 ont été émises en 2018.
La définition d’une ambition environnementale est en cours pour 2030. Pour se faire, en complément du périmètre direct d’émissions de gaz à effet de serre, une cartographie des enjeux par métier est réalisée, avec estimation des ordres de grandeur sur l’ensemble de la chaine de valeur.
VINCI élabore des solutions pour aider ses clients à réduire leurs propres impacts environnementaux. Oxygen 2, offre d’écoconception développée par VINCI Construction France et VINCI Facilities, modélise un bâtiment énergétiquement efficace tout au long de son cycle de vie, de la conception à l’exploitation. VINCI Construction France a participé activement en 2018 à l’expérimentation du référentiel E+C- (bâtiment à énergie positive et réduction carbone), qui préfigure en France la future réglementation 2020. VINCI Energies participe activement, grâce à ses expertises, au développement de sites de production d’énergies renouvelables ainsi que de solutions de mobilité électrique. Eurovia a développé Power Road®, innovation permettant de capter l’énergie solaire et de la stocker par l’intermédiaire de sondes géothermiques implantées dans les chaussées, puis de la restituer pour alimenter des bâtiments situés à proximité.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
L’ambition environnementale de VINCI porte sur 3 thématiques : le climat, l’économie circulaire et les milieux naturels. Le Groupe s’est doté d’un plan d’actions concret à horizon 2030.
Dans ce cadre, le calcul des modèles économiques a été réalisé, dans un objectif de performance globale et afin de pouvoir décliner les plans d’actions pour chacun des pôles et les inscrire dans les plans stratégiques. Les actions portent à la fois sur la réduction des impacts directs des activités du Groupe, mais également sur les impacts indirects avec des actions orientées, à la fois en amont et en aval de la chaine de valeur, sur une sélection de sujets pour lesquels les sociétés de VINCI ont un levier d’action. Par exemple, portant sur le recyclage de matériaux, la réduction du poids carbone de ces matériaux, la fourniture de service d’efficacité énergétique dans le domaine du bâtiment, l’accès à de l’énergie moins carbonée pour le trafic des concessions.
VINCI engage également des réflexions prospectives sur l’échéance de 2050 en travaillant sur des scénarios carbone compatibles avec la trajectoire 2°C dans le but d’analyser l’impact sur les métiers de la construction, concession dans les différentes géographies du Groupe.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
La préservation de la biodiversité est un axe central de la démarche environnementale du Groupe. Un ensemble de mesures est mis en œuvre pour éviter et réduire au maximum les impacts de leurs activités sur les espèces et milieux naturels. S’ils n’ont pu être ni évités ni réduits, les impacts résiduels sont compensés par des mesures spécifiques de restauration écologique. L’évaluation de ces impacts est réalisée sur chaque projet à enjeux, suivant les protocoles d’inventaires établis par des experts extérieurs au Groupe.
Les dispositions permettant d’éviter, de réduire et de compenser en dernier lieu les impacts de l’activité sur les milieux naturels, sont définies et mises en œuvre en partenariat avec les parties prenantes les plus pertinentes. Ce sont plus de 430 contrats qui ont été établis ou sont en cours en 2018 avec des associations, des centres de recherche ou des bureaux d’études sur des sujets relatifs à la protection de la biodiversité, dans toutes les entreprises du groupe VINCI.
Les mesures mises en place font l’objet d’un suivi précis. VINCI Airports a déployé en 2018 un outil d’évaluation de la biodiversité sur plusieurs de ses plateformes. LISEA, la société concessionnaire de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, a obtenu des résultats très positifs sur les suivis écologiques réalisés autour de la ligne mise en service en 2017.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
VINCI a réalisé une cartographie de ses impacts environnementaux, incluant les éléments de chaine de valeur amont et aval en 2018. Les principaux enjeux environnementaux sur lesquels les activités des entreprises du Groupe peuvent avoir un impact significatif sont classés en 4 catégories :
Elles sont détaillées, avec les moyens d’évaluation et d’atténuation pour y répondre, dans le rapport annuel de l’entreprise.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
La politique de sobriété de VINCI porte à la fois sur les matériaux et l’énergie :
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain,) ? Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Le secteur de la construction est un consommateur de diverses matières premières (sable, acier, bitume, bois, etc.). Les impacts liés à l’épuisement des ressources naturelles et à l’eau sont intégrés dans la cartographie des risques par métier pour permettre de prioriser les actions vers les ressources et les géographies les plus sensibles.
Les principales consommations de matières premières de la branche concessions sont suivies et consolidées. Ainsi, en 2018, la maintenance des autoroutes a nécessité la mise en œuvre de plus de 1,6 millions de tonnes d’enrobés, dont 45% sont des matériaux recyclés.
Dans les activités de contracting, les achats de matières premières sont décentralisés et, en règle générale, ne sont pas consolidés en volume. Les efforts de maîtrise portent sur l’achat de matériaux recyclés (à performance égale aux matériaux neufs), sur le recyclage des déchets produits par les activités et sur l’approvisionnement local. L’accent est également mis sur la conception de produits économes en matières premières. Cette démarche s’illustre chez VINCI Construction France par le développement de produits éco-conçus (logements, bureaux, résidences étudiantes, etc.).
La ressource en eau est particulièrement suivie dans les sociétés du Groupe. La stratégie eau du Groupe consiste à inclure la consommation et la prévention des pollutions de l’eau dans les analyses de risques, à mesurer et réduire les consommations d’eau liées aux activités et produits, et à protéger les milieux aquatiques et les écosystèmes associés. De nombreuses actions spécifiques sont mises en place par les filiales pour limiter la consommation. À titre d’exemple, sur le chantier de la Nouvelle Route du Littoral, à La Réunion, la quasi-totalité des eaux de process sur les sites de préfabrication sont récupérées, afin que le chantier ne fonctionne qu’en circuit fermé.
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation…) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ? Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre–t-il toute la chaîne de votre activité ?
Une analyse de risques environnementaux sur l’activité du Groupe est publiée chaque année au sein du rapport annuel du Groupe. Cette analyse est inscrite au même titre que les enjeux économiques, sociaux ou juridiques de l’entreprise et son importance grandit chaque année. Cette analyse repose sur une évaluation collective des enjeux, renouvelée régulièrement.
Les risques environnementaux désignent la dégradation, ponctuelle ou pérenne, de milieux naturels sur lesquels reposent les activités de VINCI. Ils peuvent être de plusieurs ordres et ont été hiérarchisés en fonction de leur occurrence dans les activités du Groupe :
Les réponses à ces enjeux se retrouvent dans les actions menées dans les différents projets, notamment pour limiter les risques que nos activités engendrent sur les territoires où elles sont présentes.
En complément, l’équipe de prospective Léonard mène des études visant à définir des scénarios pour le monde de la construction, mobilité et énergie dans une trajectoire de 2°C en 2050. Ces études vont compléter les analyses de risque du Groupe dans une perspective de long-terme.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Les enjeux environnementaux des projets sont revus régulièrement en comités des risques (plus de 300 comités par an), qui évaluent l’opportunité d’intervention sur de nombreux projets en présence de membres de la direction générale.
Les critères environnementaux sont également de plus en plus intégrés dans les revues stratégiques des différentes entreprises du Groupe, qui guident les choix d’intervention.
C. Êtes-vous prêts à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
VINCI attache une importance forte à la vision long-terme de ses métiers et tient à maintenir une notion de performance globale dans les prises de décisions. Un plan d’action à l’horizon 2030 a été défini, et des réflexions sont engagées par rapport à l’incidence d’une trajectoire 2°C sur les activités du Groupe, en termes de risques et d’opportunités.
À titre d’illustration, VINCI Autoroutes s’engage pour une mobilité durable et, au-delà de la maitrise de ses impacts directs, travaille sur le concept d’Autoroutes Bas Carbone. Ces autoroutes ABC intègrent les nouvelles formes de mobilités (co-voiturage, transports collectifs), facilitent l’accès à l’énergie électrique ou renouvelable, tout en veillant à accompagner l’utilisateur dans ces transitions.
Les critères environnementaux sont par ailleurs de plus en plus intégrés au processus décisionnel de transactions, afin de mesurer l’impact de nouvelles acquisitions sur notre ambition environnementale et de pouvoir intégrer des actions environnementales ad-hoc dans les plans de développement stratégiques.
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
VINCI, étant au cœur des marchés de la construction, de la mobilité et de l’énergie, tous dépendants aux énergies fossiles, sera fortement exposé aux transformations systémiques à venir. Anticiper ces évolutions est donc stratégique pour VINCI. C’est pourquoi une étude spécifique a été lancée, dans le but de définir différents scénarios correspondant à une trajectoire 2°C.
Cette étude devrait permettre de donner des orientations sur l’évolution des marchés de VINCI en fonction des géographies, et d’identifier les zones à risques et les opportunités.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e
VINCI n’a pas mis en place de prix interne du carbone. Le critère d’impact environnemental est intégré dans la notion de performance globale.
Les sociétés du groupe s’attachent à valoriser les pratiques mises en œuvre, en termes d’évitement et de réduction de l’impact environnemental, permettant de plus en plus de positionner au même niveau ses considérations et la performance économique.
F. Quelle est la part du budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
70 % du budget Recherche et Développement des sociétés de VINCI concerne des programmes environnementaux : mobilité durable, performance énergétique des bâtiments et des infrastructures, ville intelligente et bas carbone.
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
Conscient de la portée à long terme de ses métiers, VINCI y répond en prenant des engagements vis-à-vis de ses clients, de ses salariés et de l’ensemble de ses parties prenantes. En application de sa vision de la performance globale, ces engagements couvrent tous les champs de sa responsabilité d’entreprise.
VINCI a intégré l’analyse du modèle économique dès la définition du plan d’actions nécessaire pour limiter l’impact environnemental. Les plans d’actions définis pour chacun des pôles à 10 ans fixant notre trajectoire de réduction ont été validés en comité exécutif, sur la base de critères d’amélioration d’impact environnemental, des investissements et du retour sur investissement.
L’arbitrage est donc réalisé au niveau du Comité exécutif, dans une démarche de performance globale.
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? les managers ? l’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Les entreprises du Groupe ont engagé des programmes de formation réguliers sur l’environnement et plus généralement aux enjeux du Développement Durable. Ces sensibilisations et formations concernent l’ensemble des sociétés de VINCI et représentent en 2018 un total de 36 967 heures. Les formations à l’environnement s’intègrent de plus en plus dans les cursus existants (travaux, études, exploitation, etc.) et se développement de plus en plus à l’international. VINCI Construction Grands Projets a instauré une formation dédiée à l’environnement d’une durée de deux jours, à destination des collaborateurs du Groupe intéressés.
Le module de formation aux méthodes d’éco-conception, mis en place avec Ecowork, permet aux salariés de Groupe de développer leurs connaissances sur l’éco-conception, tout en développant leurs compétences en matière de conduite du changement.
L’environnement est également présent dans le Forum du Management, sous forme d’une demi-journée sur une formation totale de 4 jours, dédiée aux nouveaux managers et dirigeants du Groupe.
Les communications à destination des actionnaires se font au cours des assemblées générales, mais aussi au sein des publications ciblées (cf. À plus d’un titre). Des séminaires dédiés sur le sujet de l’environnement ont également lieu pour le Comité exécutif et le Conseil d’administration. Le prochain aura lieu en octobre 2019.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance comptent pour 25% de la rémunération variable court terme du Président Directeur Général. Sur la composante long-terme, 15% de la rémunération est directement indexée à la performance environnementale. Celle-ci est mesurée par le score du groupe obtenu au Carbon Disclosure Project.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ?
Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La Directrice de l’Environnement du Groupe est rattachée à Pierre Coppey, membre du Comité Exécutif portant la stratégie environnement pour l’ensemble du Groupe. Elle pilote l’ambition environnementale du Groupe, relayée par des correspondants environnementaux au sein de chacun des pôles. Ces correspondants environnement font partie des comités exécutifs des pôles, assurant ainsi une transcription opérationnelle des plans d’action environnement dans les plans stratégiques des sociétés du Groupe.
En phase avec l’organisation décentralisée de VINCI, chaque entité a la responsabilité, à l’intérieur du cadre commun fixé par le Groupe, d’établir ses référentiels et ses objectifs en matière de développement durable, en fonction de ses activités et de ses enjeux propres. Des Comités Environnement, réunissant des représentants de l’ensemble des pôles et divisions, sont organisés tous les trimestres. Ils favorisent la diffusion des retours d’expérience et des bonnes pratiques dans les diverses entités du Groupe et la cohérence par rapport à l’ambition environnement du Groupe.
Le sujet environnement a été traité à l’ordre du jour de plusieurs réunions du Comité Exécutif courant 2019, dans le cadre de la redéfinition de nos engagements à l’horizon 2030. Le sujet est par ailleurs désormais à l’ordre du jour de façon récurrente lors de la convention annuelle, regroupant 550 dirigeants du Groupe.
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
En complément des programmes de formation réguliers sur les sujets liés à l’environnement, les salariés, les intérimaires et les sous-traitants font l’objet d’une sensibilisation forte via les quarts d’heure environnement réguliers sur les chantiers. En France, ces quarts d’heure sont déployés dans tous les métiers de la branche contracting.
Des journées de sensibilisation sont organisées dans les entreprises du Groupe et permettent de mettre en lumière les initiatives et idées des collaborateurs afin de réduire l’empreinte environnementale de leurs activités. Des concours d’innovation sont déployés régulièrement sur le sujet.
La communauté Ecowork a été développée depuis 3 ans à l’initiative de la chaire VINCI-ParisTech éco-conception. Elle mobilise les acteurs de la ville durable au cours d’ateliers collaboratifs afin de résoudre des défis liés à l’éco-conception au sein de leurs entreprises.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
VINCI a développé une Charte « Engagements pour la performance globale des fournisseurs », qui intègre des engagements environnementaux, notamment sur en matière de ressources naturelles, gaz à effet de serre, sélection de ses propres fournisseurs, et promotion de pratiques respectueuses de l’environnement.
Un questionnaire d’évaluation des fournisseurs a également été mis au point et en en cours de diffusion auprès des sociétés du Groupe.
Les principaux achats du Groupe se font au niveau local et s’inscrivent dans des circuits d’approvisionnement courts. Une attention particulière est portée aux fournisseurs de matériaux dont il est demandé l’empreinte environnementale lors des réponses à consultation (teneur en CO2, matériaux biosourcés, etc.). Le critère de l’intégration dans leurs pratiques de la préservation de l’environnement, entre de plus en plus souvent dans le choix des fournisseurs, qui sont régulièrement audités à ce propos, notamment lors de la reconduction de contrats. Ainsi Arbonis, la filiale de construction bois de VINCI Construction France, n’utilise que des matériaux ceux issus des filières certifiées Forest Stewardship Council (FSC) ou Programme for the Endorsement of Forest Certification (PEFC).
Les sous-traitants doivent également respecter les mêmes obligations sur les chantiers ou les sites d’exploitation que les entreprises du Groupe.
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
Les travaux principaux de VINCI en la matière portent sur l’usage de matériaux recyclés dans nos constructions passent par des communications publiques en faveur de changements réglementaires. Ils pourraient nous permettre d’utiliser des méthodes développées et reconnues afin d’augmenter le pourcentage de matériaux recyclés dans les mélanges (béton, granulats, etc.) et favoriser l’acceptabilité auprès de nos clients.
VINCI contribue aux débats publics sur l’évaluation de l’impact environnemental des matières premières en s’impliquant avec les associations professionnelles pour produire les inventaires de cycle de vie (ICV) des matériaux et en participant aux travaux de l’Observatoire énergie environnement transport (OEET) et de l’Association française des tunnels de l’espace souterrain (Aftes). Le projet national Recybéton, projet collaboratif de recherche appliquée pour favoriser le recyclage dans les bétons, a publié ses conclusions en novembre 2018. Ces travaux vont de pair avec le développement du béton bas carbone qui permet une diminution significative des émissions de CO2 liées à ce matériau.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes l'utilité de votre entreprise pour la société dans son ensemble ?
Cette utilité fait-elle l’objet d’un questionnement au niveau stratégique au vu de l’urgence écologique actuelle ? Citez quelques exemples concrets.
[Vivendi n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous mis en place une comptabilité carbone permettant une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur le climat ? Connaissez-vous les émissions de gaz à effet de serre - pas uniquement le CO2 - sur l’ensemble de la chaîne de valeur (incluant l’utilisation et la fin de vie) dont vous dépendez, discriminées par lignes de produits ou services ?
Est-ce que ces résultats sont exploités dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Citez quelques exemples concrets.
Vivendi dispose depuis plusieurs années d’une comptabilité carbone couvrant ses scopes 1, 2 et 3 (partiellement pour le scope 3).
Concernant la connaissance des émissions de GES sur l’ensemble de la chaine de valeur, une étude est menée depuis un an pour déterminée celle-ci, afin notamment d’avoir une estimation de l’impact carbone des produits et services commercialisés par le groupe (par exemple dans le cas de l’écoute en streaming d’un morceau de musique d’un artiste UMG ou l’utilisation d’un jeu sur smartphone de chez Gameloft).
À ce stade, ces informations – encore en phase de stabilisation et de fiabilisation – ne sont pas exploitées dans les processus opérationnels. Elles le seront dans les prochains mois, dans le cadre de la mise en place de la stratégie bas-carbone du groupe Vivendi.
B. Avez-vous un plan crédible, doté de moyens, à échéance 2050 pour diminuer votre impact climatique, ce qui signifie baisser les émissions de votre chaîne de valeur de 4% par an en valeur absolue (et non par produit vendu) ? À quelle échéance et comment prévoyez-vous d'atteindre la neutralité carbone ? Distinguez-vous vos impacts directs de vos impacts retranchés des mécanismes de compensation ?
Le groupe Vivendi est en train de définir sa trajectoire bas-carbone, dans le cadre d’un engagement en 2020 dans l’initiative Science-Based Targets.
C. Avez-vous une analyse détaillée de l’impact de vos activités sur la biodiversité ? Si oui selon quelle méthode ou avec quels indicateurs ? Cette analyse est-elle exploitée dans les processus opérationnels de l’entreprise ? Pour réduire votre impact, privilégiez-vous d’abord l’évitement puis la réduction avant la compensation ?
Non. Compte tenu des activités du groupe Vivendi, la biodiversité n’est pas considérée comme un enjeu majeur pour lequel Vivendi doit procéder à des investissements ou actions spécifiques. Cependant, en fonction de particularités locales ou d’initiatives spécifiques à des filiales, des actions peuvent être mises en place.
D. Avez-vous une analyse intégrée sur l’ensemble de votre chaîne de valeur des pollutions globales liées à vos activités ? Si oui, sur lesquelles ?
Non.
E. Adoptez-vous une démarche de sobriété réfléchie à travers le développement de nouvelles offres et à travers votre stratégie marketing (ex : lutte contre la surconsommation) ? Quels exemples pouvez-vous nous donner ?
Non.
F. Suivez-vous la consommation mondiale et les stocks disponibles des matériaux dont vous dépendez (cuivre, or, argent, gaz, tungstène, étain...) ?
Calculez-vous votre empreinte en matériaux et en eau ?
Non (pas réellement applicable au regard de nos activités).
A. Avez-vous élaboré une analyse des risques induits sur votre activité par les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité (typiquement risques physiques, réglementaires, technologiques, de marché, de réputation...) ? Cette analyse de risque est-elle publiée et si oui où ?
Avez-vous élaboré un plan d’adaptation de vos activités au vu de ces risques ? Ce plan intègre-t-il toute la chaîne de votre activité ?
Non, mais une analyse des risques physiques est à l’étude pour 2020.
B. Les enjeux du climat et de la biodiversité ont-ils déjà influencé la revue stratégique de vos actifs ?
Non.
C. Êtes-vous prêt à engager les transformations nécessaires de votre entreprise pour être en phase avec les enjeux climat et biodiversité portés par le GIEC et l’IPBES, même si cela doit amener la baisse des rendements économiques ?
[Vivendi n'a pas répondu à cette question]
D. Avez-vous réalisé une analyse de l’évolution des marchés dans un monde qui s’inscrit dans la trajectoire des Accords de Paris (c’est à dire dans lequel les émissions baissent de 4% par an) ?
Non.
E. Prenez-vous en compte un prix interne du carbone dans le calcul de rentabilité économique de vos projets ? À quel prix en €/tCO2e ?
Non.
F. Quelle est la part de votre budget et de vos investissements consacrés à l’approche des problèmes environnementaux et la mise en place de solution, en comparaison avec d’autres postes de dépenses (ex : la communication, le digital) ?
[Vivendi n'a pas répondu à cette question]
G. Étant donné que les contraintes de rentabilité à court terme et la mise en place d’une stratégie de transition écologique ambitieuse tirent dans deux directions opposées, de quels mécanismes de régulation interne disposez-vous pour garantir cette transition ?
[Vivendi n'a pas répondu à cette question]
A. Avez-vous mis en place une formation sur les sujets climat, ressources et biodiversité pour le comité exécutif ? le conseil d’administration ? Les managers ? L’ensemble des employés ? Avez-vous une communication à destination des actionnaires sur ces sujets ? Si oui, avec quel volume horaire ?
Non, pas à ce stade. Les actions de formation sur ces sujets sont du ressort des filiales, qui décident de leur mise en place au regard des besoins exprimés ou analysés.
B. Dans quelle proportion intégrez-vous les enjeux environnementaux dans la détermination de la rémunération (pas nécessairement variable) des cadres, et en particulier du directeur général ? Le cas échéant, comment est-elle indexée sur des objectifs quantitatifs ?
Les enjeux environnementaux ne sont pas encore un critère de rémunération du Directoire ou des cadres de l’entreprise.
C. À quel échelon hiérarchique se trouve la personne responsable des enjeux environnementaux globaux ? Quelle influence a-t-elle sur le fonctionnement de l’entreprise ? À quels processus de décision est-elle formellement intégrée ? Y a-t-il une personne chargée de la stratégie environnement au comité exécutif, et si oui quel est son poste ? Lors de combien de comités exécutifs les sujets climat ou biodiversité ont-ils été à l’ordre du jour ? Sur combien ?
La direction RSE et conformité est rattachée au Secrétaire Général, membre du Directoire de Vivendi.
Conformément à son règlement intérieur, le Conseil de surveillance examine régulièrement la politique RSE du groupe. Le Directoire informe le Conseil de surveillance des résultats de la politique de RSE dans un rapport d'activité trimestriel. Le département RSE et conformité de Vivendi est responsable de toutes les questions relatives à la responsabilité sociale de l'entreprise, y compris les questions environnementales (cela incluant la problématique du changement climatique).
D. Encouragez-vous vos collaborateurs, à tout échelon hiérarchique, à influencer l’activité de l’entreprise et ses grandes orientations, au vu de l’urgence écologique ? (groupes de travail, possibilité de mener des projets de sobriété, imaginer les métiers de demain,…) Quels moyens et marge de manœuvre donnez-vous à vos collaborateurs pour influencer l’évolution de l’entreprise ?
Oui, c’est fait au niveau des filiales, mais pas encore au niveau global. La mise en place d’un réseau de collaborateurs engagés sur la cause environnementale est en cours, avec un déploiement prévu en 2020.
A. Avez-vous une évaluation environnementale de vos fournisseurs et sous-traitants ? Les choisissez-vous selon des critères environnementaux et sociaux ? Ces critères se basent-ils sur des indicateurs quantitatifs qui assurent que la partie prenante s’inscrit dans une transition écologique ambitieuse (dans le cadre des Accords de Paris par exemple) ? Si oui, lesquels ? Quelle est votre marge de progrès à ce niveau ? Quelles améliorations comptez-vous mettre en œuvre ?
[Vivendi n'a pas répondu à cette question]
B. Consacrez-vous des moyens pour influencer les réglementations qui ont ou auraient des effets positifs ou négatifs sur l’environnement ? Quels sont les sujets majeurs sur lesquels vous essayez d’avoir une influence ? Quels sont les groupes d’influence que vous financez ?
[Vivendi n'a pas répondu à cette question]
The companies’ replies are an excellent starting point to put the anti-greenwashing guide into action and question companies’ strategy. If you wish, you can share your remarks and your analysis through this online form. This feedback will show companies that students and recent graduates truly consider whether or not the company take the ecological transition seriously. With your contribution, we will be able to publish a critical review of the answers received from employers.
Today, most companies say they are committed to the environment. How can we avoid being fooled by the misleading rhetoric of some companies?
Greenwashing is a communication and marketing strategy where ecological arguments or frameworks are put forward and used to build an eco-responsible image, when the reality of the facts differs or is insufficient in light of the messages communicated to the public. The environmental approach initiated by the organization is either almost non-existent, partial, or weak.
Greenwashing is therefore a problem of argumentation, which can take different forms, such as: no argumentation, confused discourse and lack of transparency, or an exaggerated and disproportionate representation compared to reality.
The questions asked to companies are relatively specific, and they target relevant information on their activities and commitments. However, it is necessary to remain vigilant when reading the answers and to pay attention to the arguments deployed:
Some things to watch out for:
A lack of argumentation:
A confusing and not very transparent argument:
The use of exaggeration and lack of proportionality:
It is necessary to differentiate between employers who are committed to a sustainable trajectory versus those who adopt ecology as a marketing tool. This is the difference between the trajectories that are "less bad" and those that are "better".
The "less bad" is to do better than competitiors,- to reduce one's impact in line with existing regulations, while continuing to believe that this is sufficient to justify the continuation of the company's activities, without fundamentally questioning its model. This is seen, for example, with companies that communicate widely on the implementation of carbon offsets, a measure that is largely insufficient in the face of an ecological emergency (see inset). Reducing one's negative externalities is a good thing, but doing so without questioning the model that generates a need for these offsets in the first place is insufficient given the challenges facing us.
The "better" can only be achieved by a break in the way one conducts business, such that it integrates into its core its environmental impact and is matched by the adoption of a sustainable long-term trajectory with regards to planetary boundaries.
You can question the relevance of companies' environmental commitments through this table, which explains, sector by sector, which activities have the greatest impact, to assess the credibility of an employer's actions to address its impacts. What should we make of an aviation company that brags about putting beehives on its roof? What about a large audit company that proudly limits its environmental policy to recycle all the paper it prints, without questioning its core business model of sending consultants by plane to all four corners of the Earth?
We need to face the facts: the core business model of some employers in some sectors is incompatible with a world whose temperature increase is limited to 2°C while being sustainable and respectful of biodiversity. In other words, a livable world.
Moreover, you can compare the key communication bullet points to this table and ask yourself to what extent the employer seems aware of its environmental impacts, their magnitude and effect.
It is also necessary to ask whether the effort put in place is proportional to the stakes at hand. For example, in the financial sector, it may be relevant to increase the share of Socially Responsible Investment (SRI). But is 10% of the outstanding amounts enough, if the remaining 90% are used to finance activities that degrade the environment?
The figures provided on the consumption of resources, various types of pollution or the reduction of greenhouse gas emissions sometimes contain unpleasant surprises. For example, a 10% reduction in GHGs over 1 year does not always mean that the company has actually emitted 10% less GHGs than the previous year, in absolute terms (fewer GHGs per year). Indeed, the carbon impact can be calculated in relation to profit, number of employees, production... and be relative. Thus, if the company's profit has increased significantly, a statement that GHG emissions have declined may actually mask an increase in total emissions!
In terms of greenhouse gas emissions, the only value that ultimately counts is the absolute value of emissions sent into the atmosphere. Whether the ratio of these emissions to GDP, or whatever else, decreases is insignificant in itself (especially if the GDP - or the whatever else - increases faster than does the decrease in emissions per GDP).
Beware of fluctuations in greenhouse gas emissions that result not from the will of the company, but rather from the economic situation - for example, a one-time slowdown in the company's activity. A sustained decrease from year to year is essential for the transition.
A company may explain that it uses offsets to achieve its objectives. Offsetting (carbon or biodiversity) is based on a principle that has its limits: offsetting the negative externalities of one action with the financing of another, which carries positive externalities. It is often a way to show a decrease in the footprint of your activity without questioning the source of the impacts, while the priority is to avoid and reduce them.
Planting trees to absorb some of our greenhouse gas emissions is good. But it is largely insufficient, here is why:
As UN Environment explains, "Offsets also risk giving the dangerous illusion of a 'fix' that will allow our billowing emissions to just continue to grow."
Some companies will claim to have solved a problem, or greatly reduced their emissions, but by focusing on a problem that is not the main one. For example, Porsche has reduced CO2 emissions by 75% in the construction of its cars, which is remarkable, but far from sufficient if their vehicles continue to emit tons of CO2 when used on the road (see an analysis by consulting firm Carbone 4 on this topic).
In October 2019, the collective Ecological Awakening sent a questionnaire to a hundred or so major French groups in order to take stock of the state of play in terms of the environmental strategy of these companies. Following the responses from more than fifty companies, Pour un Réveil Écologique decided to go further in studying the groups' environmental strategies and in passing them on to students by carrying out sector-based analyses.
For the moment, these analyses are only available in French.
Analysis note - Are the major luxury and cosmetics groups up to the challenge of the ecological emergency?
More and more students and recent graduates want to work for an employer whose activities are environmentally and socially useful. The health crisis we are experiencing in 2020 is pushing us to rethink our economy to make it both more resilient and more sober in the face of the crises that threaten it. The collective Pour un réveil écologique has therefore investigated the ecological commitments of four major groups in the French luxury goods and cosmetics sector: L'Oréal, LVMH, Kering and Rocher.
Analysis note - Large-scale food distribution: hyper ecological or hyper irresponsible leaders?
At a time when climate disruption, the collapse of biodiversity, the scarcity of resources and the intensification of pollution are getting worse, more and more young graduates are turning to ecologically viable and useful jobs. The food distribution sector remains attractive in this sense: providing quality food accessible to all is essential, unlike other sectors of activity. However, large-scale food distribution has an ecological cost linked to production and distribution methods that can be questioned. To this end, Pour un réveil écologique has analyzed the ecological commitments of three major French groups: Carrefour, Casino and Les Mousquetaires.
Green finance, a marketing argument for financial players
Financial institutions say they are committed, but are they really doing it? Following the study of the environmental strategies of 4 institutions and a round table organized in June 2021, we analyze that financial actors do not engage in relevant transformations of their activities with regard to climate issues. On the contrary, the banking and financial sector still accelerates global warming through its financing. We focus on the scam of green finance which is used for greenwashing, on the dependence on fossil fuels and determine two main factors of inertia: the lack of training of employees and the remuneration of decision-makers insufficiently indexed on ecological criteria.