La gestion des eaux et des déchets est intrinsèquement essentielle, et beaucoup de services d’assainissement, de distribution, de recyclage nous semblent acquis aujourd’hui, d’autant plus qu’ils sont peu visibles. Pourtant ces activités de gestion résultent de nombreux choix techniques et de société. Peut-on, sous prétexte que ces activités sont essentielles, faire l’impasse d’une analyse critique des arbitrages techniques et sociaux qui sont produits par l’ensemble des acteurs de ce secteur et en partie par les entreprises ?
Pour analyser ces deux secteurs d’activité, nous avons choisi de nous intéresser aux six plus grosses entreprises françaises qui assurent ces services pour beaucoup de collectivités mais aussi auprès d’industriels.
Ce ne sont pas les uniques acteurs du secteur et nous ne prétendons pas saisir l’ensemble des réalités de leurs dizaines de milliers d’équipes qui travaillent pour beaucoup sur des sites industriels répartis sur l’ensemble du territoire français mais aussi à l’international. Nous croyons sincèrement à l’investissement de nombreux acteurs de terrain et de bureaux pour maintenir un environnement sain pour la collectivité.
Dans le présent rapport nous analysons principalement les communications et documents publics issus de ces entreprises. De plus, nous avons pu échanger avec des membres des directions de Derichebourg Environnement, Paprec, Séché Environnement, et Suez, tandis que Saur et Veolia n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Nous posons en partie 1 quelques bases théoriques relatives à l’organisation du secteur du traitement de l’eau et des déchets et le rôle essentiel que jouent les entreprises au sein de celui-ci.
En partie 2, nous présentons les impacts directs des activités de gestion et en quoi une partie de ces impacts semble impondérable malgré la volonté de les résoudre avec des innovations techniques.
Ces deux parties explicatives n’ont pas vocation à être exhaustives, elles visent à rendre plus largement abordable l’analyse des discours et actions de ces entreprises.
Nous montrons en partie 3 les tendances générales des entreprises du secteur puis les actions prises individuellement par ces entreprises pour l’environnement, au-delà du caractère d’emblée essentiel de leur activité.
Nous concluons en partie 4 qu’il faut renforcer les organismes permettant de prendre en compte les problèmes à la racines (notamment agences de l’eau et éco-organismes) et adressons quatre propositions aux entreprises :
1. En finir avec les euphémismes et le techno- solutionnisme
2. Proposer d’autres modes de rémunération pour sortir des logiques de volume
3. Proposer en collaboration un outil de traçabilité des déchets non dangereux
4. Aller de l’avant pour une gouvernance interne plus tournée vers l’écologie
Pour un réveil écologique, juin 2025