À la croisée de nombreux impératifs contradictoires, le bois énergie (BE) divise. Là où certains défendent une énergie renouvelable et un débouché nécessaire à la gestion forestière, d’autres y voient une énergie carbonée engendrant des impacts néfastes sur la richesse des sols forestiers et la qualité de l’air.
Après plus d’un an de travail sur le sujet, et de riches échanges avec de nombreuses parties prenantes (industriels, pouvoirs publics, experts forestiers, académiques, etc.), le collectif Pour un réveil écologique présente une synthèse de ses travaux.
Cette note est constituée de trois parties. La première est consacrée à l’explication du rôle systémique du bois énergie. En effet, la pertinence de ce dernier ne peut s’évaluer qu’au regard de son intégration avec le reste des fonctions écologiques, économiques et sociales des forêts. Malgré la grande complexité de cette question, nous tâchons d’établir des principes simples et directement utiles aux politiques publiques. Cette partie s’appuie largement sur les résultats d’une consultation inédite auprès des experts forestiers de France. La seconde partie aborde les mécanismes actuels de compréhension et de régulation de la demande en bois énergie.
Dans une dernière partie, nous soumettons plusieurs propositions que nous avons rassemblées au fil de nos échanges pour une politique forestière globale et intégrée de l’amont à l’aval.
Nous soutenons que le juste dimensionnement de la demande en bois énergie résulte de deux considérations distinctes :
Si la question forestière relève d’une certaine complexité et ne peut se résoudre qu’au niveau local, la question des usages est quant à elle plutôt tranchée d’un point de vue écologique: le débouché en BI, sera strictement meilleur d’un point de vue carbone par rapport au BE. Il n’est par exemple jamais pertinent de ce point de vue de remplacer des chaudières à gaz par des chaudières bois si cela vient réduire les volumes disponibles pour le BI. Il en découle que le BE n’est pertinent que s’il permet de compléter la demande en BI pour assurer un juste financement des coupes d’éclaircies ou d’amélioration en forêt au service d’une sylviculture dédiée à la production de BO, quand ces coûts ne peuvent pas être entièrement assumés comme des investissements pour cette production future.
Pour un réveil écologique, octobre 2024