Le marché du travail mis au défi par les 18-30 ans : les jeunes montrent un réel engagement environnemental dans leur emploi.

Dans un sondage commandé auprès de Harris Interactive, le collectif Pour un réveil écologique confirme l’engagement croissant des jeunes de 18 à 30 ans en faveur des enjeux écologiques dans leur recherche d’emploi. Ce sondage a été réalisé sur plus de 2000 personnes âgées de 18 à 30 ans, toutes catégories sociales confondues.

Aujourd’hui, 70% des jeunes de 18 à 30 ans sont prêt·es à renoncer à une offre d’emploi si l’employeur ne prend pas en compte les enjeux environnementaux, un chiffre en hausse depuis notre dernier sondage en mars 2022 (+5pts) et qui se vérifie pour toutes les catégories sociales. En plus de cette pression externe sur le recrutement, les employeurs risquent une fuite de leur force de travail et des compétences associées, avec 1 jeune sur 6 qui se déclare être prêt·e à quitter son emploi si leur employeur ne prend pas assez en compte les enjeux environnementaux. Cette tension est d’autant plus réelle quand 1 jeune sur 3 considère que son emploi est nuisible à l’environnement.

La mise en place d’une réelle planification de la transition à travers les emplois est donc d’autant plus cruciale, afin de limiter la crise profonde du marché du travail et les conséquences sociales qui en découlent.

Loin d'être désengagé·es du monde du travail, “paresseux·ses” ou “égoïstes”, les 18-30 ans lui accordent au contraire une place importante, avec seulement 22% qui arrêteraient de travailler si ils ou elles n’avaient pas besoin d’argent, contre 33% pour l’ensemble de la population française. A la différence de leurs aîné·es, 82% d’entre elleux considèrent important d'avoir un emploi utile à la société et qui respecte l’environnement. A cet effet, le collectif Pour un réveil écologique propose, à travers une plateforme ‘Pour l’Emploi de Demain’, une esquisse de planification écologique du marché du travail. Mettant en lumière 16 chantiers de la transition socio-écologique et en faisant des recherches sur les compétences associées, cette plateforme vise à répertorier les activités et employeurs qui contribuent à la transition.

Pour faire face aux enjeux environnementaux et à leur inquiétude, les jeunes font peu confiance à l'État et aux grandes entreprises. Cette défiance se retrouve dans les structures visées par les plus engagé·es dans leur recherche d’emploi : environ 50% déclarent qu’ils se tourneraient en priorité vers des petites structures si ils ou elles cherchent un emploi qui répond à leur inquiétudes et leurs valeurs vis à vis de l’environnement.

Il y a donc un vrai défi pour les employeurs de réconcilier leurs objectifs avec les attentes de cette génération qui ne sacrifiera pas l’urgence écologique sur le marché du travail. Nous y voyons également un message politique fort en termes d’engagement de la jeunesse sur ces sujets, et appelons les acteurs publics et économiques à repenser les modes de gouvernance et de décision pour inclure les jeunes et ainsi reconstruire un lien de confiance. Forts de ces constats, nous appelons à une vraie politique de planification économique déclinée au système de formation initiale et continue afin de restructurer le marché du travail à l'aune des enjeux écologiques, et accélérer la transition et d’éviter une crise sociale profonde liée à une rupture trop brutale de l’activité économique.