Le rôle des médias dans la transition écologique est évoqué à plusieurs reprises dans les derniers rapports du GIEC. Dans le rapport d’évaluation du groupe 3, celui-ci considère que “la couverture médiatique [du changement climatique] peut avoir des conséquences considérables sur les processus politiques” via l’obtention du soutien du public vis-à-vis des mesures d’atténuation nécessaires. Or, s’ils s’intéressent aux sujets environnementaux, 75% des Français estiment aujourd’hui que les médias manquent de rigueur et de pédagogie dans leur traitement de ces enjeux. Force est en effet de constater que la plupart des organes de presse ne sont pas à la hauteur du défi.

Dans ce contexte, Pour un réveil écologique a interrogé, début 2023, 40 médias généralistes pour évaluer le sérieux de leur prise en compte des enjeux écologiques. L’objectif est de donner aux futurs journalistes - et aux journalistes souhaitant changer de rédaction - des clés pour identifier les médias les plus sérieux sur la prise en compte des enjeux écologiques, et aux journalistes déjà en place des outils pour transformer les médias dans lesquels ils travaillent, en se basant notamment sur les bonnes pratiques déjà mises en place par certaines rédactions.

Le rapport et les réponses des médias interrogés

Nous avons pour cela envoyé des questionnaires d’une quarantaine de questions à 40 rédactions françaises et francophones.

Parmi celles-ci :

  • Ont répondu : La Croix, CANAL+, Le Figaro, France 24, L’Obs, La Tribune, Le Monde, M6, Les Echos, Le Parisien, RTL, France TV, RFI, TF1. Ces médias démontrent, de part leurs réponses, leur transparence, leur volontarisme, et leur volonté de se transformer face à l’urgence écologique.
  • N’ont pas répondu : Reuters, Libération, L’Express, Le Point, L’Humanité, L’Usine Nouvelle, Ouest France, Sud Ouest, La Voix du Nord, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, France Inter, RMC, France Bleu, Europe 1, France 2, France Info, BFMTV, CNEWS, LCP, TV5 Monde, France 3, 20 Minutes, Médiapart, Huffington Post, Konbini, l’AFP. Nous ne pouvons donc pas évaluer les pratiques environnementales de ces derniers, dont l’absence de réponse laisse à supposer de la qualité.

La première partie de ce rapport réalise un état des lieux des pratiques de ces médias, et notamment de leur traitement quantitatif des enjeux environnementaux, de la réduction desdits sujets au climat, de la structuration des rédactions pour améliorer le traitement de ces sujets, de la place de l’expertise dans les publications, et des positions des médias sur la question de la publicité.

La seconde partie de ce rapport propose un corpus de bonnes pratiques à intégrer au travail quotidien des rédactions et des médias pour améliorer le traitement des enjeux environnementaux dans les organes de presse.

Prendre au sérieux l’urgence écologique dans un média généraliste : mode d’emploi

Ce rapport comporte un livre blanc, destiné aux médias généralistes désireux de se mettre en ordre de marche pour traiter du dérèglement climatique et des autres enjeux environnentaux à la hauteur de ce que l’urgence écologique nous impose.

La première partie se concentre sur l’intégration des enjeux écologiques à la ligne éditoriale, grâce à l’implémentation de systèmes de quantification de la part des articles traitant des enjeux écologiques (climatiques et autres enjeux environnementaux) de manière directe ou transverse, au global et rubrique par rubrique. Pour ce qui est des journalistes, les mesures comprennent la formation de l’ensemble des journalistes d’un média de manière approfondie et la facilitation de l’accès à des experts et chercheurs sur les enjeux écologiques. Pour finir, l’ensemble de ces engagements éditoriaux peuvent être formalisés au sein d’une charte, pour acter ces engagements dans la durée.

La deuxième partie du livre blanc propose un focus sur l’exclusion des activités écologiquement insoutenables des espaces publicitaires des médias, et la mesure de l’impact carbone des produits et services mis en avant, grâce à une proposition d’équation et de calcul.

Enfin, la dernière partie du livre blanc traite de la mesure d’un bilan GES annuel et l’engagement sur une trajectoire de décarbonation, ainsi que le fait d’assurer la présence de la Directrice ou Directeur RSE au sein du Comité exécutif.

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